tag:blogger.com,1999:blog-112177792024-03-17T20:55:55.817+01:00AdscriptorJean-Marie Le Rayhttp://www.blogger.com/profile/12753719362290806749noreply@blogger.comBlogger843125tag:blogger.com,1999:blog-11217779.post-88733173379608968402024-03-09T13:30:00.008+01:002024-03-09T14:05:16.713+01:00La supercherie Carrefour !<p style="text-align: center;"><b>Ou comment <a href="https://carrefour.fr/" target="_blank">Carrefour</a> m'a volé 12 litres d'eau en toute impunité...</b></p><p style="text-align: center;">(publicité gratuite)</p><p><br /></p><p>Et j'ajouterais, outre l'impunité, avec l'arrogance totale du fort contre le faible, dont il se fout éperdument, un peu comme si je n'existais pas...</p><p>Mais laissez-moi vous raconter, en commençant par un préambule : cela fait plus d'un an que je suis assez gravement malade, souffrant d'une neuropathie sévère, atteint du <i>syndrome de Bruns-Garland</i>, autre nom de la radiculo-plexopathie lombaire diabétique, ou encore plexopathie lombo-sacrée idiopathique, une affection neurologique plutôt rare ne touchant qu'1 % des patients diabétiques, si j'en crois certains articles sérieux. De plus, dans mon cas, la corticothérapie intraveineuse est inadaptée pour diverses raisons, alors qu'elle semble bien fonctionner chez d'autres patients... </p><p>Je vous passe les détails, la conséquence étant, en plus de la douleur permanente (je suis resté 9 mois sous morphine, que j'ai arrêté du jour au lendemain parce que la douleur causée par les effets secondaires du traitement devenait pire que la douleur neuropathique), une immobilisation et une impossibilité de marcher presque totales. Quand les premiers signes de la maladie se sont déclarés, fin 2022, j'ai perdu 25 kilos en deux mois (de 85 à 60, pas besoin de CommeJaime...), mes muscles ont totalement fondu, surtout au niveau des membres inférieurs, et le diabète a attaqué la racine des nerfs au niveau lombaire, d'où cette douleur constante irradiant mon corps des reins jusqu'au bout des pieds.</p><p>Après avoir passé trois mois à l'hôpital (du 20 février au 22 mai, non stop), je me suis donc retrouvé, pratiquement du jour au lendemain, isolé chez moi, entre autres sans plus pouvoir faire les courses. D'où la nécessité de faire appel à un service de livraison à domicile. J'ai choisi Carrefour parce qu'ils offraient la livraison gratuite aux plus de 65 ans, ce qui était mon cas. Ainsi, de février à novembre 2023, j'ai passé 9 commandes chez eux pour un total supérieur à 630€, soit un panier moyen de 70€ ! Tout s'est toujours bien passé jusqu'à la dernière commande...</p><p style="text-align: center;">*</p><p>Pourquoi est-ce que j'accuse Carrefour de supercherie ?</p><p>Cela tient au sens du terme : <i><a href="https://www.cnrtl.fr/definition/supercherie" target="_blank">tromperie, plus ou moins habilement calculée et exécutée, impliquant généralement la substitution du faux au vrai</a></i>.</p><p>Où le vrai est représenté par le produit que j'ai commandé - et payé 8,48€ -, soit 4 packs de 6 bouteilles d'eau de 1,5 litres, et le faux est représenté par le produit que j'ai reçu - et payé 8,48€, selon Carrefour -, soit 4 packs de 6 bouteilles d'eau de 1 litre. Donc si vous faites le calcul, contre 36 litres d'eau commandés et payés d'avance, je n'ai reçu que 24 litres pour le même prix !</p><p>Soit une différence de 12 litres pour un prix augmenté de façon totalement arbitraire et unilatérale !!! Or pour quelqu'un isolé chez lui et incapable de sortir, cela fait vraiment une grosse différence. J'ai donc demandé à Carrefour l'exécution du contrat, soit en me payant la différence, soit en me livrant à domicile, comme promis, les 12 litres manquants.</p><p>Le service client m'a répondu très gentiment que « <i>Le service Clients a tout tenté pour vous, mais votre magasin Carrefour d’Auneuil qui a préparé votre commande ne nous a pas donné l’autorisation d’effectuer un remboursement pour la substitution de votre eau</i>. »</p><p>Ils m'ont donc offert un bon d'achat de 5€ valable jusqu'au 8 janvier 2024, à condition bien sûr que je repasse commande chez eux...</p><p>Au mois de décembre, n'ayant plus eu aucun contact par la suite, j'ai fini par saisir la <a href="https://www.fevad.com/" target="_blank">Fevad</a>.</p><p>Finalement, ils ont accepté de prendre en charge mon dossier et un conseiller Carrefour m'a téléphoné le 9 janvier 2024, toujours en réitérant la même proposition, que j'ai refusée au téléphone en demandant simplement que Carrefour me livre mes 12 litres d'eau à domicile.</p><p>Carrefour n'a tenu absolument aucun compte de mon refus pour me renvoyer le lendemain toujours la même proposition, par courriel, ayant la teneur suivante :</p><p></p><blockquote><p><i>Après un contact avec le Drive du Carrefour d'Auneuil, ce dernier me confirme ne pas pouvoir vous <b>relivrer</b> les articles suivants :</i> </p></blockquote><blockquote><p><i>-12* Eau minérale finement pétillante CARREFOUR CLASSIC</i></p></blockquote><blockquote><p><i>Pour vous remercier de votre fidélité et pour m'excuser de ce dysfonctionnement, j'ai le plaisir de vous offrir 5 euros, à valoir sur votre prochaine commande ! Pour en profiter, je vous invite à saisir le code avantage ".......", valable du 11/01/2024 au 10/03/2024, lors de votre prochaine commande d'un montant minimum de 60 euros.</i></p><p></p></blockquote><p>Il y a pourtant un double abus dans ces quelques mots :</p><p></p><ul style="text-align: left;"><li>un abus de langage : comment prétendre (ne pas pouvoir me) "<b>relivrer</b>" un produit qui ne m'a <b>jamais</b> été livré auparavant ?</li><li>un abus de pouvoir : comment prétendre que je bénéficie d'un bon de 5 euros (soit supérieur, en valeur, au prix des 12 litres d'eau) uniquement en passant une nouvelle <i>commande d'un montant minimum de 60 euros ?</i></li></ul><p></p><p>J'aurais donc jusqu'à demain pour profiter de leur gentillesse et de leur largesse... C'est quand même fort ! Ils me traitent n'importe comment, avec suffisance et dédain, mais prétendent que je continue à passer commande chez eux... Certes, s'ils avaient fait un simple geste commercial en reversant les 5€ du bon sur ma carte de crédit, j'aurais accepté. Mais assortir le bénéfice du bon à l'obligation d'encore acheter chez eux, après ce qui s'est passé, ça je ne peux pas l'accepter. </p><p>Je n'ai absolument rien contre le concept de produit de remplacement, ce qui peut arriver quand on commande en ligne, mais ma tolérance s'arrête à un produit semblable ou proche et d'un prix équivalent. Par contre je n'accepte pas qu'on m'impose de payer 24 litres d'eau au même prix que les 36 litres que j'avais commandés, soit une augmentation de 33% (!) sans rien me demander. Soi-disant j'aurais reçu un SMS pour me prévenir, mais entre tous les messages de spam commercial que je reçois tous les jours, franchement je ne l'ai pas vu passer. Et d'ailleurs qu'est-ce que ça aurait changé à partir du moment où vous m'avez vendu du faux pour du vrai (quantitativement parlant), où vous m'avez livré un produit pour un autre ?</p><p>Moi j'appelle ça une supercherie...</p><p style="text-align: center;">*</p><p>Vu sous un autre angle, sans être juriste (mais traducteur de métier depuis près de 40 ans, durant lesquels j'ai traduit des milliers de pages juridiques de l'anglais ou de l'italien vers le français), j'estime que dans cette histoire Carrefour m'a vendu un produit pour un autre, qui ne correspondait absolument pas à mes attentes. Ce que le droit italien appelle le principe "<i>Aliud pro alio</i>" [pris en compte aussi dans le Code européen des contrats, Livre II, Titre I (De la vente), Article 207], selon lequel il y a inexécution contractuelle lorsque la chose livrée ne correspond pas à la chose commandée (une chose pour une autre), autrement dit que la prestation exécutée ne correspond pas à l’obligation convenue entre les parties.</p><p>Car lorsque je commande en ligne - et que je paie <i>avant</i> (en magasin, vous remplissez votre chariot de ce que vous voulez et vous payez <i>après</i>) - j'estime qu'il y a contrat implicite entre moi et le vendeur (Carrefour dans ce cas) et que le contrat est exécuté uniquement si je reçois ce que j'ai commandé - et payé d'avance !</p><p>Certes, isolé et malade comme je suis, je ne vais sûrement pas intenter une action au motif d'inexécution de contrat pour environ 3 ou 4 € de valeur du litige, mais jamais cela ne m'empêchera de persister et signer : <b>Carrefour m'a bien volé 12 litres d'eau dans la plus totale impunité</b>.</p><p>Même d'un simple point de vue logique, je ne comprends pas la position - insoutenable et injustifiable - du Carrefour d'Auneuil. Qui sait si monsieur Alexandre Bompard, PDG de Carrefour (<a href="https://www.infinance.fr/articles/entreprise/societe-cotee-en-bourse/article-carrefour-presentation-et-histoire-356.htm" target="_blank"><i>premier employeur privé en France, leader européen de la grande distribution et deuxième groupe mondial derrière Wal-Mart</i></a>, quand même), lira un jour ce billet et remettra les pendules à l'heure ? Si peu suffirait !</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://www.jmleray.com/" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjEf4-JcTD2Kxc9-2yQfcnmvbyyuSlFX55KkfSO7I59jD4abj84FfxUf-cfr80zqu4Gy6Eboy_4m09ZhAWHOHiL6E6MHPRRcbzYF4kvjj_B1QpTYRjiO_WdPVI98nlSLL38AVs95A/s1600/Jean-Marie+Le+Ray_signature.gif" /></a></div>
<br /><br /><p></p><p><br /></p><p><br /></p>Jean-Marie Le Rayhttp://www.blogger.com/profile/12753719362290806749noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-11217779.post-32387752849125544862023-08-28T00:16:00.002+02:002023-08-28T07:15:08.872+02:00Martine Broda et la tâche du traducteurUne nouvelle édition italienne de <i>Die Aufgabe des Übersetzers</i>, de Walter Benjamin, traduite par Maria Teresa Costa, vient d'être publiée en Italie (éd. Mimesis, collection Minima / Volti, 2023), qui commence ainsi : <blockquote><div><i><b>La tâche du traducteur est une lecture capitale pour quiconque souhaite approfondir la traduction et son lien essentiel avec la philosophie</b>. (Il compito del traduttore è una lettura imprescindibile per chiunque voglia approfondire il tema della traduzione e il suo legame essenziale con la filosofia.)</i></div></blockquote><p>Jusqu'à ce jour j'ai souvent essayé de m'attaquer à la lecture de ce texte de Benjamin, mais j'ai toujours battu en retraite, car son approche est loin d'être évidente ! Il y a 20 ans j'avais échangé via courriel avec Martine Broda, traductrice de <i>la tâche du traducteur</i> en français, et elle avait eu la gentillesse de me transmettre son texte, paru à Paris en 1991 (revue <a href="https://po-et-sie.fr/wp-content/uploads/2018/10/55_1991_p150_158.pdf" target="_blank">Po&sie, n° 55</a>)... Ma réponse fut la suivante :</p><blockquote><p><i>Madame,</i> </p></blockquote><blockquote><p><i>
Je n'en attendais décidément pas tant, et votre geste me comble ! Je vous remercie infiniment. J'ai tellement entendu parler de ce texte au fil des ans qu'il en avait pris comme une résonnance mythique. Le voici devenu réalité.</i> </p></blockquote><blockquote><p><i>Merci, et merci encore.</i></p></blockquote><p> Avant de poursuivre dans un deuxième courriel :</p><p><i></i></p><blockquote><i>Madame,</i> </blockquote><blockquote><i>
Faisant suite à mon précédent message, dans lequel je vous remerciais pour votre geste, j'attendais une occasion pour vous donner mes impressions sur le texte de Walter Benjamin. Je ne l'ai pas encore fait pour une seule raison : <b>ce texte est résolument plus ardu que ce à quoi je m'attendais, et je n'ai pas encore eu la possibilité de lui consacrer tout le temps qu'il mérite. C'est un texte à lire lentement et à digérer</b>. Je le ferai, mais je ne sais pas quand. Je serai alors en mesure de vous donner mon opinion, non pas d'un chercheur, mais juste d'un praticien de la traduction.</i></blockquote><p>Et puis bon, le temps a passé et je n'ai plus donné suite. Il aura fallu 20 ans (!!!) et la parution de la version italienne pour que je m'attelle enfin de près à ce texte, en le lisant dans les deux langues à la fois, l'une expliquant mieux l'autre là où j'avais des doutes ou des incompréhensions. </p><p>Tout d'abord mes compliments les plus appuyés aux deux traductrices, Martine Broda pour le français, et Maria Teresa Costa pour l'italien, qui ont produit un travail vraiment remarquable ! Je n'ai trouvé dans la comparaison qu'un seul point où la traduction varie légèrement d'une langue à l'autre, dans la phrase suivante :</p><p><i></i></p><blockquote><i><b>L'harmonie entre les langues y est si profonde que le sens n'est touché par les vents du langage qu'à la manière d'une harpe éolienne.</b> (Italien : In esse l’armonia delle lingue è talmente profonda, che il senso viene solo sfiorato dalla lingua come un’arpa eolica dal vento.)</i></blockquote><p>Autrement dit, si le français suivait l'italien, nous devrions avoir : « <i>L'harmonie entre les langues y est si profonde que le sens n'est touché par le langage qu'à la manière d'une harpe éolienne par le vent.</i> »</p><p>Vu que j'ignore l'allemand et que je suis incapable de juger par moi-même, je me suis tourné vers la version anglaise pour voir comment cela avait été rendu dans la langue de Shakespeare : « <i>In them the harmony of languages is so deep that meaning is touched by language only in the way an Aeolian harp is touched by the wind.</i> »</p><p>Donc, si je prends cette dernière comme arbitrage, je dois en conclure que Martine Broda a juste privilégié une licence poétique en traduisant par <i>les vents du langage</i>, sans toutefois altérer le sens de l'ensemble (puisqu'avec l'harpe éolienne jouée par le vent on est à la limite du pléonasme). Quelques autres très légères variations ne dépendent que de choix terminologiques tout à fait légitimes dans une langue et dans l'autre (par exemple, le binôme italien <i>essenza</i> et <i>valore </i>devient juste <i>dignité</i> en français, mais <i>essence</i> et <i>dignity </i>en anglais).</p><p>Maintenant, pour en revenir au texte de Benjamin, que je continue à trouver complexe, mon sentiment est qu'il s'en dégage une série d'intuitions fulgurantes célébrant « <i>l'indocile liberté des mauvais traducteurs</i> », qui sert mieux <i>l'exigence de fidélité</i> ne découlant nullement de <i>l'intérêt de la conservation du sens</i>, où<i> </i>certaines d'entre elles sont si subtiles qu'elles ne se révèlent que peu à peu, après y avoir pensé et repensé afin de réussir à en percevoir l'essence.</p><p>Notamment l'une où Benjamin considère que l'<i>erreur fondamentale du traducteur</i> consiste à ne pas <i>se laisser violemment ébranler par la langue étrangère</i>, à ne pas <i>élargir et approfondir sa langue grâce à la langue étrangère</i>, en partant d'un principe erroné, dès lors qu'il préférerait, pour paraphraser le poète Rudolf Pannwitz (pris à témoin par Benjamin), [franciser] <i>l'indien, le grec, l'anglais, au lieu d'indianiser, gréciser, angliciser</i> [le français], dès lors qu'il préférerait de beaucoup respecter <i>les usages de </i>[sa]<i> propre langue</i> plutôt que <i>l'esprit de l'œuvre étrangère</i>.</p><p>Des langues qui, pourtant, <i>ne sont pas mutuellement étrangères, mais a priori ... parentes en ce qu'elles veulent dire</i>, qui <i>se complètent dans leurs intentions mêmes</i>, toute traduction n'étant <i>qu'une manière en quelque sorte provisoire de s'expliquer avec l'étrangeté des langues</i>, <i>une manière de se mesurer à ce qui rend les langues étrangères l’une à l’autre…</i> </p><p>En conclusion, en écartant <i>le préjugé traditionnel selon lequel les traducteurs importants seraient des écrivains, et les écrivains peu importants, de médiocres traducteurs</i>, Benjamin considère <i>la tâche du traducteur comme une tâche propre</i> (à <i>distinguer avec précision de celle de l'écrivain</i>), ce que <a href="https://books.openedition.org/enseditions/4111?lang=fr" target="_blank">Philippe Payen de la Garanderie</a> nomme "la tâche de l’entre-deux", "la tâche initiale" : faire connaître une œuvre à un public allophone en lui faisant franchir l’entre-deux des langues. Mais <a href="https://www.cairn.info/revue-societes-2015-1-page-97.htm" target="_blank">en quoi consiste-t-elle</a> véritablement ?
</p><p>Personnellement, je l'ignore. Et j'avoue qu'avec près de 40 ans de métier, plus de 1 million de mots traduits, et après avoir, ENFIN, lu le livre de Walter Benjamin, je n'ai toujours pas la réponse à cette question ! Si quelqu'un en a une, convaincante, je suis preneur...</p><p><br /></p><p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://jm-leray.blogspot.com/" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" data-original-height="177" data-original-width="1092" height="52" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh2EHZyZXOzTrzBH-xoRiCtns05ZLLsiBbRYn9osSiBA986Aa0Eewpm-yH69-v2Mva2UIrJRj0EceuYGPwZ0sQsZpOt47KRQPvesrW4wKMdRTJ1-lm9h0NOcbn0r4f6s7QnDaLuNzUNVBEAC1xxXUEZtYkwkFvTsqMDp09chnd8T1x3omMIcK7Few/s320/2023-08-27%2012_33_53-Jean-Marie%20Le%20Ray.png" width="320" /></a></div><div><br /></div>P.S. Sur <a href="http://www.lenouveaurecueil.fr/BRODA/Brodadossier.html" target="_blank">Martine Broda</a> :<div><br />Martine BRODA – Reconnaissances à la poétesse (France Culture, 2009)<p></p><p style="text-align: center;"><iframe frameborder="0" height="270" src="https://youtube.com/embed/g0x9XEFdEqs?si=C8slQtrgCH9qRu3i" width="480"></iframe></p><p style="text-align: left;"><a href="https://www.en-attendant-nadeau.fr/2023/06/07/passage-broda/" target="_blank">Passage de Martine Broda</a></p><p style="text-align: left;"><br /></p><p></p></div>Jean-Marie Le Rayhttp://www.blogger.com/profile/12753719362290806749noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-11217779.post-29244430940032499052023-02-10T12:36:00.003+01:002023-02-10T12:36:36.727+01:00Palimptextes poétiques<p>Dans quatre billets publiés à ce jour, j'ai tenté durant une dizaine d'années de définir ce qu'était selon moi la notion de « palimptexte » :</p><p></p><ol style="text-align: left;"><li><a href="http://adscriptum.blogspot.com/2006/09/linternet-aujourdhui-de-lhypertexte-au.html" target="_blank">L'Internet aujourd'hui : de l'hypertexte au palimptexte</a> (19 septembre 2006)</li><li><a href="http://adscriptum.blogspot.com/2006/09/palimptexte-une-tentative-de-dfinition.html" target="_blank">Palimptexte : une tentative de définition</a> (23 septembre 2006)</li><li><a href="http://adscriptum.blogspot.com/2011/07/welcome-to-word-century.html" target="_blank">Welcome to the Word Century</a> (3 juillet 2011)</li><li><a href="http://translation20.blogspot.com/2016/04/le-palimptexte-terminologique.html" target="_blank">Le palimptexte terminologique</a> (2 avril 2016)</li></ol>Une tentative qui n'a eu que très <a href="https://sites.google.com/site/mantespalimpsestes/palimptexte/palimp-texte" target="_blank">peu</a> d'échos... <p></p><div>« <i><b>Palimptextes poétiques</b></i> » est le titre de mon 21<sup>e</sup> recueil, censé réunir l'ensemble de l'appareil paratextuel des 20 précédents.</div><div><br /></div><div>Les <i>palimptextes</i>, ce sont un peu les <i><a href="http://zeroseconde.blogspot.com/2005/02/le-wiki-comme-palimpseste.html" target="_blank">palimpsestes 2.0</a></i>, cette évolution des <i>palimpsestes</i> selon Gérard Genette adaptés à l'ère numérique. Du reste, c'est dans <i>Palimpsestes : la littérature au second degré</i>, publié en 1982, que Genette introduit la notion de « paratexte », qu'il développera ensuite dans <i>Seuils</i> (1987) :</div><blockquote><div><i>Le paratexte est donc pour nous ce par quoi un texte se fait livre et se propose comme tel à ses lecteurs, et plus généralement au public. Plus que d'une limite ou d'une frontière étanche, il s'agit ici d'un seuil, ou - mot de Borges à propos d'une préface - d'un « vestibule » qui offre à tout un chacun la possibilité d’entrer, ou de rebrousser chemin.
« Zone indécise » entre le dedans et le dehors, elle-même sans limite rigoureuse, ni vers l’intérieur (le texte) ni vers l’extérieur (le discours du monde sur le texte), lisière, ou, comme disait Philippe Lejeune, « frange du texte imprimé qui, en réalité, commande toute la lecture »</i>.</div></blockquote><p>Cette référence à <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Lejeune_(auteur)" target="_blank">Philippe Lejeune</a> (<i>Le Pacte autobiographique</i>, 1975) me touche particulièrement, puisque j'ai moi-même eu l'occasion d'échanger avec lui sur la nuance que je considérais entre <i>poème autobiographique</i> (<i>Courir après les nuages</i>, 1987, mon second recueil) et <i>autobiographie poétique</i> (<i>Tryptique</i>, 1994/98, mon huitième recueil). Un échange rapporté dans <i>Palimptextes poétiques</i>.</p><p>Écoutons également <a href="http://neuviemeart.citebd.org/spip.php?article691" target="_blank">Benoît Mitaine</a> :</p><blockquote><p><i>Le paratexte est, selon la double étymologie du préfixe grec</i> para-, <i>l’ensemble des pages et messages qui entourent et protègent le texte. Sa fonction relève autant de la protection physique (couverture, pages de gardes) ou symbolique (prologue, préface, postface, épigraphe, etc.), que de l’identification (nom de l’auteur, titre de l’ouvrage, nom de l’éditeur, lieu et date d’édition, lieu d’impression, nom de la collection, code barre, etc.), de l’organisation (table des matières, bibliographie, répertoire, index, annexes), de la distinction (couverture souple ou rigide, format du livre, choix du papier) ou de la séduction (jaquette, illustration de surface, graphisme, etc.)</i>.</p></blockquote><p>Voici donc posées les différentes définitions précisant ce que sera le recueil que je suis en train de composer, rendez-vous sur <b>palimptextes.fr</b> lorsqu'il sera terminé. En attendant, si vous souhaitez m'écrire à ce sujet, le courriel est jmleray@ ou info@ sur ce dernier domaine. </p><p>Bien à vous,</p><div><div><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgq9JC16fNlz9hcb7Y6sw_zl7EXCfUkaGDutvg01sCVeGjvv2P5GkKWqk_IGJcksoa8k6N3lhKGouQOgFaUB0b04zk2jdo0nVgVKbhXPlalN_opB41m5K55d1oRrE2dplP93htwxA/s280/Jean-Marie+Le+Ray_signature.gif" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="82" data-original-width="280" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgq9JC16fNlz9hcb7Y6sw_zl7EXCfUkaGDutvg01sCVeGjvv2P5GkKWqk_IGJcksoa8k6N3lhKGouQOgFaUB0b04zk2jdo0nVgVKbhXPlalN_opB41m5K55d1oRrE2dplP93htwxA/s0/Jean-Marie+Le+Ray_signature.gif" /></a></div><div><p></p></div><p></p></div></div><br /></div>Jean-Marie Le Rayhttp://www.blogger.com/profile/12753719362290806749noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-11217779.post-28483087573224167762022-11-20T22:49:00.006+01:002022-11-20T23:07:26.265+01:00La formidable occasion manquée de @Paris2024Il y a bientôt 5 ans (juin 2018) je publiais sur ce même blog mon projet <span style="font-size: normal;"><b style="background-color: yellow;"><a href="https://adscriptum.blogspot.com/2018/06/glocalize-paris2024.html" target="_blank">Glocalize @Paris2024</a></b></span> (voir <b><i><a href="https://www.slideshare.net/jmleray/pitch-de-glocalize-233544390" target="_blank">pitch</a></i></b>), relayé dès le lendemain sur <a href="https://twitter.com/jmleray/status/1008905368607522816" target="_blank">Twitter</a> et transmis à tous les intervenants (voir <i><a href="https://twitter.com/jmleray/status/1008166294217281536" target="_blank">thread</a></i>) impliqués de près ou de loin dans la préparation des JO 2024 :<blockquote class="twitter-tweet"><p dir="ltr" lang="fr">Dernière tentative et dernier tweet, promis ! <br />J'ai mis le projet en ligne : <a href="https://t.co/XrjoXY5v9S">https://t.co/XrjoXY5v9S</a><a href="https://twitter.com/AliceVachet?ref_src=twsrc%5Etfw">@AliceVachet</a><a href="https://twitter.com/VersParis2024?ref_src=twsrc%5Etfw">@VersParis2024</a><a href="https://twitter.com/Paris2024?ref_src=twsrc%5Etfw">@Paris2024</a> <a href="https://twitter.com/LorantSophie?ref_src=twsrc%5Etfw">@LorantSophie</a><a href="https://twitter.com/smilesi?ref_src=twsrc%5Etfw">@smilesi</a><br />@mleevero<a href="https://twitter.com/TonyEstanguet?ref_src=twsrc%5Etfw">@TonyESTANGUET</a><a href="https://twitter.com/GuyDrut?ref_src=twsrc%5Etfw">@GuyDrut</a><a href="https://twitter.com/iocmedia?ref_src=twsrc%5Etfw">@iocmedia</a><a href="https://twitter.com/Sports_gouv?ref_src=twsrc%5Etfw">@Sports_gouv</a><a href="https://twitter.com/FRAparalympique?ref_src=twsrc%5Etfw">@FRAparalympique</a><a href="https://twitter.com/Anne_Hidalgo?ref_src=twsrc%5Etfw">@Anne_Hidalgo</a><br />@EPhilippePM <a href="https://twitter.com/TomTomLe?ref_src=twsrc%5Etfw">@tomtomle</a></p>— Jean-Marie Le Ray (@jmleray) <a href="https://twitter.com/jmleray/status/1008771052686794752?ref_src=twsrc%5Etfw">June 18, 2018</a></blockquote> <script async="" charset="utf-8" src="https://platform.twitter.com/widgets.js"></script>
<div>Naturellement, il est clair que je n'ai jamais eu aucune réponse ni le moindre contact de quiconque...</div><div> </div><div>Le sous-titre en était « <i>ou comment créer une dynamique sociale planétaire autour de @Paris2024</i>… », où « <i>sociale</i> » avait surtout le sens de « <i>populaire</i> » !
</div><div><br /></div><div>Impliquer les gens, à grande échelle. Avec une recette simple et peu coûteuse, mise en œuvre sur le site <a href="https://jmleray.wixsite.com/glocalyze" target="_blank">Glocalyze</a> créé pour l'occasion.</div><div><br /></div><div>Malheureusement, la structure qui préside l'organisation des jeux est de type pyramidale, dans la plus pure tradition macronienne, où toutes les décisions sont prises au sommet, qui ruissellent éventuellement à travers les corps intermédiaires, jusqu’ici, tout va bien, mais s’arrêtent systématiquement juste un cran avant d’arriver à la base, à qui elles s’imposent sans que celle-ci n'ait la possibilité d’avoir son mot à dire…
</div><div><br /></div><div>Nous en avons eu cette semaine un exemple frappant avec le "lancement" des mascottes !</div><div><br /></div><div>Lundi 14 novembre 2022 :</div><blockquote class="twitter-tweet"><p dir="ltr" lang="fr">Enfin, les voici ! Les Phryges seront les mascottes de <a href="https://twitter.com/Paris2024?ref_src=twsrc%5Etfw">@Paris2024</a> ! Ravi de vous présenter la Phryge Olympique et la Phryge Paralympique ! <a href="https://t.co/cltz1PoxrG">pic.twitter.com/cltz1PoxrG</a></p>— Tony Estanguet - OLY (@TonyEstanguet) <a href="https://twitter.com/TonyEstanguet/status/1592192898195677185?ref_src=twsrc%5Etfw">November 14, 2022</a></blockquote> <script async="" charset="utf-8" src="https://platform.twitter.com/widgets.js"></script><div>Les Phryges sont annoncé(e)s à grand renfort de communications sur Twitter et les réseaux sociaux, dans la <a href="https://twitter.com/TonyEstanguet/status/1592600012189753344" target="_blank">presse</a>, à la radio, à la télé, etc. L'imposant orchestre médiatique est lancé, et il est clair que la décision vient d'en haut, planifiée comme il se doit.</div><div><br /></div><div>Mais comment le public accueillera-t-il ces phryges, dont on ne sait au premier abord si le substantif est masculin ou féminin ! Androgynes, probablement.</div><div><br /></div><div>Déjà, sur le nom, les premières critiques se font jour pour en souligner la difficulté de prononciation, qui plus est pour les étrangers, et sa portée trop franco-française alors qu'il devra(it) parler au monde entier.</div><div><br /></div><div>Un nom choisi <a href="https://twitter.com/TonyEstanguet/status/1592192917476900864" target="_blank">parce que</a> le « <i>bonnet phrygien est un symbole de liberté. Parce qu’il nous est familier, dans l'histoire, dans les arts, dans nos mairies et dans nos écoles, il représente aussi cette identité et cet esprit français.</i> » Certes. Mais <i>familier</i>, ça reste à prouver. Et surtout inadapté à une initiative planétaire telle que les JO. Quant à la grandeur de la France et de sa révolution, elle commence à être loin derrière. </div><div><br /></div><div>Et Tony Estanguet d'<a href="https://twitter.com/TonyEstanguet/status/1592192907616059392" target="_blank">ajouter</a> : « ... <i>nous voulions des mascottes qui soient porteuses de sens. Plutôt qu’un animal, nos mascottes représentent un idéal !</i> »</div><div><br /></div><div>De toute évidence une phrase qui ne doit pas être de son cru, tellement ça sent le slogan pondu à la va-vite par quelque communicant laborieux et mal réveillé, avec la fiente encore tout autour de la coquille… vide ! </div><div><br /></div><div>Or les gens n’en peuvent plus des jolis slogans pleins de mots vides de sens que contredisent systématiquement les faits et les actes !
</div><div><br /></div><div>Car il ne suffit pas de <a href="https://twitter.com/TonyEstanguet/status/1590764810807169024" target="_blank">prétendre en mode assertif</a> que les « <i>mascottes ... sont le lien émotionnel entre les Jeux et les gens</i> » (soit dit en passant, il eut mieux valu écrire « <i>les mascottes ... sont le lien émotionnel entre les jeux et les Gens</i> ») pour que ce soit vrai !</div><div><br /></div><div>J'en veux pour preuve qu'une semaine après le lancement, il n'y a pas un seul résultat sur le hashtag #prhyges (<b>MàJ - 23h</b> : autant pour moi, le bon hashtag est <a href="https://twitter.com/search?q=%23phryges&src=typed_query&f=live" target="_blank">#phryges</a>, s'il en est, un bon exemple de la difficulté de prononcer et ... d'écrire ce nom, je suis en <a href="https://twitter.com/anne_rosine/status/1592494843669884929" target="_blank">bonne compagnie</a> :-)</div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEheAbTD5mONbKZJrsweKhodYukFuNYBQgkjhU2SZsKZwiI9VLu-yu1fuog0TLPzEV9kjB-RHY8WgktoElumZ6DyfhQpJKpA8KJov-YClM6kq0OMImCNvPnCnoElF2E3G_i3BSixdZcqJmM2H78DdlblZVN1aDamIXC6SZ7mOMNm-FGpJC0d5lU/s925/2022-11-20%2016_38_58-%23prhyges%20-%20Twitter%20Search%20_%20Twitter.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="594" data-original-width="925" height="205" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEheAbTD5mONbKZJrsweKhodYukFuNYBQgkjhU2SZsKZwiI9VLu-yu1fuog0TLPzEV9kjB-RHY8WgktoElumZ6DyfhQpJKpA8KJov-YClM6kq0OMImCNvPnCnoElF2E3G_i3BSixdZcqJmM2H78DdlblZVN1aDamIXC6SZ7mOMNm-FGpJC0d5lU/s320/2022-11-20%2016_38_58-%23prhyges%20-%20Twitter%20Search%20_%20Twitter.png" width="320" /></a></div><br /><div>Quant au graphisme, n'en parlons pas : les mascottes ont immédiatement été renommées "Clito" dans le grand public, images à l'appui :</div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgZhN0la2h6IRXUxWl0N63Gl30HMWCzr5e7p49cki9KGn_rpsCtHoFWdUFdlBL6vhRUF3HT5QMjzbSCdBPgkijNS7g_YVuuljXLvPJxHQ7UGdEBtZMd6QiyXJPBkbs1kAxApo64_olezVYyBPr2omxz3wMtLrkq6HF-2RGWC0H1cv5k7k0OkoI/s521/2022-11-20%2016_58_55-Natilo_%F0%9F%8C%8D%20on%20Twitter_%20_@vagina_museum%20...%20%F0%9F%99%83%20https___t.co_DAyFWydIpr_%20_%20Twitter.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="464" data-original-width="521" height="285" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgZhN0la2h6IRXUxWl0N63Gl30HMWCzr5e7p49cki9KGn_rpsCtHoFWdUFdlBL6vhRUF3HT5QMjzbSCdBPgkijNS7g_YVuuljXLvPJxHQ7UGdEBtZMd6QiyXJPBkbs1kAxApo64_olezVYyBPr2omxz3wMtLrkq6HF-2RGWC0H1cv5k7k0OkoI/s320/2022-11-20%2016_58_55-Natilo_%F0%9F%8C%8D%20on%20Twitter_%20_@vagina_museum%20...%20%F0%9F%99%83%20https___t.co_DAyFWydIpr_%20_%20Twitter.png" width="320" /></a></div><br /><div>Il n'y a pas à dire, un véritable succès, à mettre au crédit de Tony Estanguet et de sa phénoménale équipe de consultants (bénévoles ?) !</div><div><br /></div><div style="text-align: center;">*</div><div><br /></div><div>Je suis très remonté contre cette façon macronienne de considérer que la base de la pyramide est constituée de millions de gens qui ne sont rien, mais bien cons quand même !</div><div><br /></div><div>Car dès qu'il faut les mettre à contribution, la direction d'en haut ne tarit plus d'éloges. Dès l'année dernière, elle annonçait vouloir recruter "jusqu'à 50000 volontaires" en 2023 et jusqu'en 2024 :</div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjFAOcKUqqRWgH0JfhuTXkDF6MQcnCXFEoMpwGp1pZJV_QHwnOFSNqno2Jm7nFeQGpb3lbJJtTJgxkUdCxWPbE7XOvVM0lEo4MjvIf2M0JFVUL8Ikez-CvCi1ewFpuuZTl9vvRefCF7ISR6bXs96tMVrogkz95rp2Yr2tAfuxRUYUZT2bPBDT4/s865/2022-11-20%2019_56_34-Devenir%20volontaire%20pour%20les%20Jeux%20de%20Paris%202024.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="634" data-original-width="865" height="235" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjFAOcKUqqRWgH0JfhuTXkDF6MQcnCXFEoMpwGp1pZJV_QHwnOFSNqno2Jm7nFeQGpb3lbJJtTJgxkUdCxWPbE7XOvVM0lEo4MjvIf2M0JFVUL8Ikez-CvCi1ewFpuuZTl9vvRefCF7ISR6bXs96tMVrogkz95rp2Yr2tAfuxRUYUZT2bPBDT4/s320/2022-11-20%2019_56_34-Devenir%20volontaire%20pour%20les%20Jeux%20de%20Paris%202024.png" width="320" /></a></div><br /><div>Que de jolis mots... Et encore « <i>visages et incarnation de Paris 2024, ambassadeurs</i> » (selon <a href="https://www.eurosport.fr/jeux-olympiques/paris-2024/2024/jo-paris-2024-les-volontaires-entrent-en-jeu_sto9191933/story.shtml" target="_blank">Alexandre Morenon-Condé</a>), etc. etc.</div><div><br /></div><div>Via un <a href="https://www.paris2024.org/fr/volontaires/" target="_blank">portail de recrutement</a>. Las, le choix des mots n'est pas innocent : "recrutement" est le substantif du verbe "recruter", terme militaire par excellence qui signifie originellement "faire des recrues". Le sens étymologique de "recrue" étant "recru, épuisé, harassé de fatigue"... </div><div><br /></div><div>Loin de moi l'idée de remettre en question la valeur intrinsèque du bénévolat ou les motivations authentiques et sincères des volontaires, mais je suis horrifié par la manipulation permanente qu’en font les décideurs d’en haut, et de constater que, globalement, ça passe crème auprès de l’opinion publique, dans sa grande majorité.</div><div><br /></div><div>J'y vois un parallèle évident avec le peuple souverain, qui ne compte absolument rien et dont tout le monde se fout entre deux élections… mais dont la souveraineté et l'importance sont revendiquées haut et révérées sans vergogne en période électorale ! On connaît la suite.</div><div><br /></div><div>Je conclurai donc ce billet sur un appel ouvert au grand chef : </div><div></div><blockquote><div><i>Monsieur Tony Estanguet,</i></div><div><i>Vous aviez la possibilité d’impliquer et de faire participer les gens, qui forment la base de la pyramide, dans l’organisation de ces jeux, pas seulement pour les faire « ambassadeurs » lorsque vous le décrétez et d'autant plus fortement que ça ne coûte rien, mais au quotidien afin de créer une dynamique populaire planétaire géante autour de @Paris2024…
Or vous ne l’avez pas saisie, mais peut-être êtes-vous encore à temps ! </i></div></blockquote><div></div><div><b>@Paris2024, à ce jour une formidable occasion manquée ! Ou non ?</b></div><div><br /></div><div><div><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgq9JC16fNlz9hcb7Y6sw_zl7EXCfUkaGDutvg01sCVeGjvv2P5GkKWqk_IGJcksoa8k6N3lhKGouQOgFaUB0b04zk2jdo0nVgVKbhXPlalN_opB41m5K55d1oRrE2dplP93htwxA/s280/Jean-Marie+Le+Ray_signature.gif" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="82" data-original-width="280" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgq9JC16fNlz9hcb7Y6sw_zl7EXCfUkaGDutvg01sCVeGjvv2P5GkKWqk_IGJcksoa8k6N3lhKGouQOgFaUB0b04zk2jdo0nVgVKbhXPlalN_opB41m5K55d1oRrE2dplP93htwxA/s0/Jean-Marie+Le+Ray_signature.gif" /></a></div><div><p></p></div><p></p></div></div><br /></div>Jean-Marie Le Rayhttp://www.blogger.com/profile/12753719362290806749noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-11217779.post-71401868943298547502022-05-31T00:02:00.001+02:002022-05-31T00:41:55.779+02:00La colossale aventure des navires romains du lac de Nemi<p>Le 31 mai 1944, il y a 78 ans aujourd'hui, un incendie consuma totalement les vestiges uniques au monde des deux navires romains du lac de Nemi...</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://twitter.com/jmleray/status/1530869005405368325/photo/1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" data-original-height="3000" data-original-width="3000" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgTBbCn3wx6scJxqpYVaz8aEszF-Equ2EKm-GhqeC6uZndZg82cUovcU93k8w7RsXuJf5dWqBp4DrEJCNTH4PcLNLcv2F3FJF1-AaD1EWhCs6kPlfcFpX9velGxKzUXDqZHa1AePoI1IUUf0a8tFtom2vR268j00OhzTcKKrEqi_fobcyBH4Zo/s320/FT69IfrXsAEGHzQ.jpg" width="320" /></a></div><p style="text-align: center;"><i>Le lac de Nemi vu du côté du <a href="https://it.wikipedia.org/wiki/Museo_delle_navi_romane_di_Nemi" target="_blank">Musée des navires romains de Nemi</a></i></p><p style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEglZ03b9DZUy0ix_oi6Lu86aUVis6v1xy0HBRW9iNULVbq-2QVN3JF8TF1xK274NspfU0OgQwO67tzjtYpB3kgFBYYu1xMejjLmNq-QFv0VVVKCy32jWPpQA7r7La3Yje-6Pq-w3lz6xBEfIApcD-0JUEW9CsuRojnTZTWHe1-tCbkZBqQrMHQ/s1172/2022-05-30%2016_44_39-IMG20220515143254.jpg%20%E2%80%8E-%20Photos.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="862" data-original-width="1172" height="235" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEglZ03b9DZUy0ix_oi6Lu86aUVis6v1xy0HBRW9iNULVbq-2QVN3JF8TF1xK274NspfU0OgQwO67tzjtYpB3kgFBYYu1xMejjLmNq-QFv0VVVKCy32jWPpQA7r7La3Yje-6Pq-w3lz6xBEfIApcD-0JUEW9CsuRojnTZTWHe1-tCbkZBqQrMHQ/s320/2022-05-30%2016_44_39-IMG20220515143254.jpg%20%E2%80%8E-%20Photos.png" width="320" /></a></p><p style="text-align: center;"><i>Environ la moitié du lac, vue depuis Nemi</i> </p><p style="text-align: center;">* * *</p><p>À une trentaine de kilomètres au sud-est de Rome se trouve une zone connue sous le nom de « <a href="https://www.turismoroma.it/fr/castelli-romani" target="_blank">Châteaux romains</a> », qui correspond aux <i><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Monts_Albains" target="_blank">Colli Albani</a></i> et se déploie autour de deux lacs d'origine volcanique : le lac d'Albano et le lac de Nemi.</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjPfNTyJ1noTvk_vQn9A8HCy7xZlkPZeQqOJdKtO9WLMWIlqm-lif6mDmLuf0q1DUzpIyHk3wRBW9rwqw07Gb4jiuuCPb-K19T5nawibuJnJgN6249z1ylEAS8f0JKMBfaUiUcNu1B3Wtj7DF4V684OUX9csPi7-ho4X0H1lAYMQ7c5zlcglPQ/s693/2022-05-30%2005_59_10-Google%C2%A0Maps.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="693" data-original-width="653" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjPfNTyJ1noTvk_vQn9A8HCy7xZlkPZeQqOJdKtO9WLMWIlqm-lif6mDmLuf0q1DUzpIyHk3wRBW9rwqw07Gb4jiuuCPb-K19T5nawibuJnJgN6249z1ylEAS8f0JKMBfaUiUcNu1B3Wtj7DF4V684OUX9csPi7-ho4X0H1lAYMQ7c5zlcglPQ/s320/2022-05-30%2005_59_10-Google%C2%A0Maps.png" width="302" /></a></div><br /><p>Le lac de Nemi, qui est le plus petit, et le plus charmant, abrita pendant près de 2000 ans l'histoire mystérieuse de deux navires romains dont la construction est attribuée à la folie mégalomane de <a href="https://www.nationalgeographic.fr/histoire/caligula-lempereur-qui-voulait-etre-un-dieu" target="_blank">Caligula</a> (après la découverte sur les épaves de tuyaux de plomb, ou fistules, portant son nom). </p><p>La présence de ces navires enfouis au fond du lac fut longtemps considérée comme une légende. En réalité, ils furent coulés après que le Sénat romain les ait frappés de <i><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Damnatio_memoriae" target="_blank">damnatio memoriæ</a></i> pour effacer le souvenir damné de Caligula (puis de Néron). Mais le fait que les pêcheurs du lac de Nemi remontaient parfois dans leurs filets quelques bouts d'épave indiquait bien que les eaux cachaient quelque chose.</p><p>Au point qu'en 1446 le <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Prospero_Colonna_(cardinal,_1426)" target="_blank">cardinal Prospero Colonna</a>, seigneur de Nemi (entre autres...), donna mission à <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Leon_Battista_Alberti" target="_blank">Leon Battista Alberti</a> (un génie que les italiens considèrent un peu comme le précurseur de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A9onard_de_Vinci" target="_blank">Léonard de Vinci</a>) de ramener à la surface un <a href="http://agora.qc.ca/documents/Leon_Battista_Alberti--Article_Alberti_de_la_Grande_Encyclopedie_885_902_par_Andre_Michel" target="_blank">navire échoué</a> :</p><blockquote><p><i>Le cardinal Colonna l'avait appelé pour diriger les restaurations de ses jardins et de sa villa de Mécenate, <b>et pour extraire des eaux du lac de Némi un navire échoué, disait-on, depuis l'époque de Trajan</b>. Alberti en prit prétexte pour écrire un opuscule, <b>Navis</b>, où il étudie les meilleures formes des navires et le combat naval</i>.</p></blockquote><p>L'opuscule s'est perdu depuis, et l'opération (qui dura 3 ans : 1446-1448) fut un fiasco mais permit pour le moins de constater qu'il y avait bel et bien les restes d'un navire. Deux en fait, mais il faudra quelques siècles de plus pour s'en apercevoir. Je passe sous silence les autres tentatives de récupération, forcément vouées à l'échec vu l'effort titanesque nécessaire et sans les technologies adéquates.</p><p>Près de cinq siècles plus tard, en 1928, Mussolini décide de ramener à la lumière les deux épaves. Et la solution retenue est résolument démesurée : assécher le lac (dont la profondeur maximale est de 33 mètres) !</p><p>40 millions de mètres cubes d'eau en moins (le niveau du lac ayant baissé de 22 mètres) et cinq ans après, les deux épaves étaient visibles dans toute leur splendeur et leurs proportions gigantesques : 71 x 20 m pour le premier navire (une <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Thalam%C3%A8ge" target="_blank">thalamège</a>), et 73 x 24 m pour le second, surmonté d'un temple et dédié aux cérémonies... Voici l'emplacement des épaves, près des rives du lac :</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://www.lambertoferriricchi.it/test2/wp-content/uploads/2015/01/pdf/NEMI.pdf" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" data-original-height="450" data-original-width="460" height="313" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgTTN3xk9-eOfjDC9vb6QShPmyWyDrymDWjl5-MXutKhEpbbdy-PBhyZXnBKrH1RxeTipmfnbtKoLeirMpgCmsJTLLyWLWDMWQi-ccpQOtyrj7XT86h8aM63cKb5CwdjOKmPHmGSEYOHZwBvGC0gvx1k3m6FlI-rF5VCEj6ki0hp-tQbC02vqY/s320/2022-05-30%2007_23_40-NEMI.pdf.png" width="320" /></a></div><br /><p>Et voici les épaves telles qu'elles apparurent aux yeux éblouis de ceux qui les mirent à jour !</p><p>Premier navire :</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEheXEwnDASFdIt8uBJB2FxhuMha0AKwEvlma9vXCdi_2x0g-9bcyu-oCumIAf9pyvE3Cbk8nYefZt3AqvJwPmJp0JUwkDfWgCyJpgu88x9V-eSi8yUerU5DEsPNKTDrsKkPKipPbXAUstZHdMK4SE9jywKJNT-YyB-i5jzTx4C54iLOkW_SusI/s890/2022-05-30%2007_36_06-Le%20navi%20romane%20di%20Nemi%20bruciate%20dai%20nazisti.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="657" data-original-width="890" height="236" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEheXEwnDASFdIt8uBJB2FxhuMha0AKwEvlma9vXCdi_2x0g-9bcyu-oCumIAf9pyvE3Cbk8nYefZt3AqvJwPmJp0JUwkDfWgCyJpgu88x9V-eSi8yUerU5DEsPNKTDrsKkPKipPbXAUstZHdMK4SE9jywKJNT-YyB-i5jzTx4C54iLOkW_SusI/s320/2022-05-30%2007_36_06-Le%20navi%20romane%20di%20Nemi%20bruciate%20dai%20nazisti.png" width="320" /></a></div><br /><p>Deuxième navire :</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhwTA9o-VkP4v20zOP9xRqjJvXGzPC51kjYrGstqnu9RLV6CvGQFjjKaN2tZ6J5GveXCXG8uX74tAV5QfDZGWSDuIGEut8-KeigOrdQ66qkKznkFbbGXKI4hEeLrwWBcDFPllEXK7KdAjbFAe4jbjedIoAYaITcMkL4EWqayfzH6FSqpXJ5E6Q/s1015/2022-05-30%2007_27_34-Seconda%20nave%20di%20Nemi%20emersa%20-%20Museo%20scienza%20e%20tecnologia%20Milano%20As%2000207%20-%20Navi%20.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="689" data-original-width="1015" height="217" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhwTA9o-VkP4v20zOP9xRqjJvXGzPC51kjYrGstqnu9RLV6CvGQFjjKaN2tZ6J5GveXCXG8uX74tAV5QfDZGWSDuIGEut8-KeigOrdQ66qkKznkFbbGXKI4hEeLrwWBcDFPllEXK7KdAjbFAe4jbjedIoAYaITcMkL4EWqayfzH6FSqpXJ5E6Q/s320/2022-05-30%2007_27_34-Seconda%20nave%20di%20Nemi%20emersa%20-%20Museo%20scienza%20e%20tecnologia%20Milano%20As%2000207%20-%20Navi%20.png" width="320" /></a></div><br /><p>Pour avoir une idée des proportions :</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgayMrsr50u0Bfo5HS0ASvsy4w956wb3Kl_Jge3fx8cAedEQ7WkAhIfWsgvzM9VAgeQjDi1v2krycJTnf8jZKJZGH55UzS53LQTLPLYuaL_rC9W4Gxyb13MuvimGFZVYk9RUZOZyeC0-BKyVFrhCrAN6B-FNLU722et-PsN_sbZcFVBJHtE3vY/s954/2022-05-30%2007_39_06-Alaggio%20prima%20nave%20di%20Nemi%20-%20Museo%20scienza%20e%20tecnologia%20Milano%20As%2000206%20-%20Navi%20d.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="637" data-original-width="954" height="214" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgayMrsr50u0Bfo5HS0ASvsy4w956wb3Kl_Jge3fx8cAedEQ7WkAhIfWsgvzM9VAgeQjDi1v2krycJTnf8jZKJZGH55UzS53LQTLPLYuaL_rC9W4Gxyb13MuvimGFZVYk9RUZOZyeC0-BKyVFrhCrAN6B-FNLU722et-PsN_sbZcFVBJHtE3vY/s320/2022-05-30%2007_39_06-Alaggio%20prima%20nave%20di%20Nemi%20-%20Museo%20scienza%20e%20tecnologia%20Milano%20As%2000206%20-%20Navi%20d.png" width="320" /></a></div><div><br /></div>Mussolini décida alors de créer un musée dédié aux navires, un peu sous la forme de deux cales sèches d'un chantier naval, avec un navire par cale :<div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiRp9bYsX-AcKtaIULWKetR2XpDgLzjIqs48-Yv0z9fY_PKiaA4eE2xXMWs0X0OpitfDSoX3GQCiXWwAJLy5OKR1didYucJ1y42YfNgG1_hDGhvm-ebLXrHUBDUUEQtRxtOknIgzaCrK5XI1uBkWliwDM1m04oa3hwJqP9OVTihUhOzMQQ5tCA/s946/2022-05-30%2007_43_12-https___www.romanoimpero.com_2020_06_le-navi-romane-ritrovate.html.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="531" data-original-width="946" height="180" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiRp9bYsX-AcKtaIULWKetR2XpDgLzjIqs48-Yv0z9fY_PKiaA4eE2xXMWs0X0OpitfDSoX3GQCiXWwAJLy5OKR1didYucJ1y42YfNgG1_hDGhvm-ebLXrHUBDUUEQtRxtOknIgzaCrK5XI1uBkWliwDM1m04oa3hwJqP9OVTihUhOzMQQ5tCA/s320/2022-05-30%2007_43_12-https___www.romanoimpero.com_2020_06_le-navi-romane-ritrovate.html.png" width="320" /></a></div><br /><div>On le voit ici, en compagnie de Bottai, visiter le musée :</div><div><br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi7OQrfC9Evg8BGS3wMVtG6X-cU0zoPH5J1XdVNmgsDeshTySV2BNxXI_hukDpxYN2OiTrc5CwoUr_0XVpDtDD9nq8ibyvQwmV5yCJFNS0-LGaUnu4KTt4YXQ-eAnHzxaLoEfdEs8hEeMX9c0d6VupULCdr1gTNL9xLZzUziGv9FpXeG1eDFWo/s1253/2022-05-30%2007_51_20-1280px-Inaugurazione_del_Museo_di_Nemi_Mussolini_e_Bottai-768x514.jpg%20(768%C3%97514).png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="670" data-original-width="1253" height="214" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi7OQrfC9Evg8BGS3wMVtG6X-cU0zoPH5J1XdVNmgsDeshTySV2BNxXI_hukDpxYN2OiTrc5CwoUr_0XVpDtDD9nq8ibyvQwmV5yCJFNS0-LGaUnu4KTt4YXQ-eAnHzxaLoEfdEs8hEeMX9c0d6VupULCdr1gTNL9xLZzUziGv9FpXeG1eDFWo/w400-h214/2022-05-30%2007_51_20-1280px-Inaugurazione_del_Museo_di_Nemi_Mussolini_e_Bottai-768x514.jpg%20(768%C3%97514).png" width="400" /></a></div><br /><div>Dans la nuit du 31 mai au 1<sup>er</sup> juin 1944, un incendie détruisit totalement les deux épaves...</div><div><br /></div><div style="text-align: center;">* * *</div><div><br /></div><div>Le musée abrite aujourd'hui une reconstruction au 1/5<sup>e</sup> et plusieurs éléments d'intérêt, dont le timon, des bouts de rames et les ancres gigantesques, des mosaïques, des piliers et des statues de marbre, etc. J'ai également été impressionné par les clous ayant servi à construire les navires, dont certains atteignent un demi-mètre ! </div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://www.polomusealelazio.beniculturali.it/index.php?it/229/museo-nazionale-delle-navi-romane" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" data-original-height="388" data-original-width="857" height="145" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj-ylIK6SYpHpFlm-5ViycqSk0AcG69s9t2XlXJi3Qk0kbHcBdcxsHF5c7GFwgBtjnvAwf1KAGoH12Pr68DTcogbdGc0O1a3N7BDiAJLQFnGutIwXyGAXYGOWchID6lv-iGLze4WElMbN5jdzE_hReMXPkgCUCV-9_sWigWH8pgjeKmJBtJV24/s320/2022-05-30%2014_37_21-IMG20220530143440.jpg%20%E2%80%8E-%20Photos.png" width="320" /></a></div><div><br /></div><div>Je terminerai sur quelques photos prises au musée : un bout de rame, les ancres, et une magnifique mosaïque (qui fut d'abord volée et <a href="https://www.exibart.com/beni-culturali/il-mosaico-della-nave-di-caligola-torna-finalmente-al-museo-di-nemi/" target="_blank">termina sa course aux États-Unis</a>, avant de retrouver sa place dans le musée) !</div><div><br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhfC2X_zc95iU4hQ664QcK8cUjNXVXvEKLIVzVcAN0kxnNsP_aFAvQpG4Ct_jGaaFmfyuzkJW5oPNOT2trAKNJRqZ-bNm464PDoNQONlAAzOPkq1Z9ZB8u_t61m5VFdqka_0CMFMQ0AfHQsgBlDu-m13JqLJ8-I9YirIdiTkhySwOS_-zF-GjU/s1169/2022-05-30%2016_51_20-DSC_3366.JPG%20%E2%80%8E-%20Photos.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="489" data-original-width="1169" height="134" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhfC2X_zc95iU4hQ664QcK8cUjNXVXvEKLIVzVcAN0kxnNsP_aFAvQpG4Ct_jGaaFmfyuzkJW5oPNOT2trAKNJRqZ-bNm464PDoNQONlAAzOPkq1Z9ZB8u_t61m5VFdqka_0CMFMQ0AfHQsgBlDu-m13JqLJ8-I9YirIdiTkhySwOS_-zF-GjU/s320/2022-05-30%2016_51_20-DSC_3366.JPG%20%E2%80%8E-%20Photos.png" width="320" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg9JPjZJWvZ6zcjO9TsuyPspPzNHEaru8L9nBFkXYhTa_fKWujAL_HYNCyiDMrMZslyaoR2xjZxG1oKScM7aB0TOSl5d503FJOVTZ5fTe9AJaqQJfGtlQPwQiCEkb_nglrjl44BWDAerI8jGWTx8ARsKrsvvHeS1NILAo96S1hw4gbEQLHqqlk/s660/2022-05-30%2016_54_40-DSC_3361.JPG%20%E2%80%8E-%20Photos.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="660" data-original-width="659" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg9JPjZJWvZ6zcjO9TsuyPspPzNHEaru8L9nBFkXYhTa_fKWujAL_HYNCyiDMrMZslyaoR2xjZxG1oKScM7aB0TOSl5d503FJOVTZ5fTe9AJaqQJfGtlQPwQiCEkb_nglrjl44BWDAerI8jGWTx8ARsKrsvvHeS1NILAo96S1hw4gbEQLHqqlk/s320/2022-05-30%2016_54_40-DSC_3361.JPG%20%E2%80%8E-%20Photos.png" width="320" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhgm1g3a-L2KoXG7BWn7KWcKZkMiozeR4qmrhjOLHgVGpbDjSrTTli5wJ2ne0mtcn00HD5YjHLm0oVe9lKOpXs1hcNBwbfk0b674n8vMABZtWuuJut_PZHuHaFOiBFXN08haiBSeUVKk5mf5Q8_tpyedbRnf2327BYA6imNHKkMX1z31WxNgrg/s1166/2022-05-30%2016_50_58-DSC_3365.JPG%20%E2%80%8E-%20Photos.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="650" data-original-width="1166" height="178" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhgm1g3a-L2KoXG7BWn7KWcKZkMiozeR4qmrhjOLHgVGpbDjSrTTli5wJ2ne0mtcn00HD5YjHLm0oVe9lKOpXs1hcNBwbfk0b674n8vMABZtWuuJut_PZHuHaFOiBFXN08haiBSeUVKk5mf5Q8_tpyedbRnf2327BYA6imNHKkMX1z31WxNgrg/s320/2022-05-30%2016_50_58-DSC_3365.JPG%20%E2%80%8E-%20Photos.png" width="320" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj3Gf3MNC6ILOLHUIWj19P02uhml1gvBTR9Ka4T6pVNSi2q-Ve01LwJtDPolrDKFgnUyOYxni_lXwju6o8CgILcGchZdo1UAbqfkFVoB-cOx3DyHFPc0Damg6skgKmMaQOSSa4jVb4AsSUWl22Rtkg0_aMi8C4FdFKtDXHJxiDVCzXNIiuEQ3k/s967/2022-05-30%2016_53_36-DSC_3358.JPG%20%E2%80%8E-%20Photos.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="829" data-original-width="967" height="274" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj3Gf3MNC6ILOLHUIWj19P02uhml1gvBTR9Ka4T6pVNSi2q-Ve01LwJtDPolrDKFgnUyOYxni_lXwju6o8CgILcGchZdo1UAbqfkFVoB-cOx3DyHFPc0Damg6skgKmMaQOSSa4jVb4AsSUWl22Rtkg0_aMi8C4FdFKtDXHJxiDVCzXNIiuEQ3k/s320/2022-05-30%2016_53_36-DSC_3358.JPG%20%E2%80%8E-%20Photos.png" width="320" /></a></div><br /><div style="text-align: center;">* * *</div><div><br /></div><div>Il y aurait des tonnes de commentaires à faire sur cette histoire, tout à fait extraordinaire, je me suis juste contenté de présenter les faits. Si vous souhaitez approfondir, de nombreuses ressources sont disponibles sur le Web, en italien bien sûr, mais aussi en français, y compris des vidéos sur leur mise au jour. </div><div><br /></div><div><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgq9JC16fNlz9hcb7Y6sw_zl7EXCfUkaGDutvg01sCVeGjvv2P5GkKWqk_IGJcksoa8k6N3lhKGouQOgFaUB0b04zk2jdo0nVgVKbhXPlalN_opB41m5K55d1oRrE2dplP93htwxA/s280/Jean-Marie+Le+Ray_signature.gif" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="82" data-original-width="280" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgq9JC16fNlz9hcb7Y6sw_zl7EXCfUkaGDutvg01sCVeGjvv2P5GkKWqk_IGJcksoa8k6N3lhKGouQOgFaUB0b04zk2jdo0nVgVKbhXPlalN_opB41m5K55d1oRrE2dplP93htwxA/s0/Jean-Marie+Le+Ray_signature.gif" /></a></div><div><p></p></div><p></p></div></div><div>P.S. Liens connexes en français (avec des illustrations intéressantes) :</div><div><br /></div><div><a href="https://histoire-et-civilisations-anciennes.blog/les-2-navires-du-lac-de-nemi" target="_blank">Les 2 navires du Lac de Némi</a></div><div><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Navires_de_Nemi" target="_blank">Navires de Nemi</a></div><div><a href="https://www.lhistoire.fr/caligula-et-les-gal%C3%A8res-du-lac-de-nemi" target="_blank">Caligula et les galères du lac de Nemi</a></div><div><a href="http://guerres-bourgogne.over-blog.com/2020/08/une-decouverte-exceptionnelle-aujourd-hui-disparue-les-navires-romains-du-lac-de-nemi.html" target="_blank">Une découverte exceptionnelle aujourd’hui disparue : les navires romains du lac de Némi</a></div><div><br /></div><div>Et sur Youtube :</div><div><br /></div><div><iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/thPLHrTiHSU" title="YouTube video player" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen></iframe></div><div><br /></div><div><br /><p><br /></p></div></div>Jean-Marie Le Rayhttp://www.blogger.com/profile/12753719362290806749noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-11217779.post-26954865270752414952022-05-26T05:16:00.005+02:002022-05-26T05:24:00.459+02:00Glyphes<blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px; text-align: left;">(<i>40 ans aujourd'hui que j'ai quitté Bordeaux...</i>) </blockquote><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><p style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">« <i>En un mot, la phalange nouvelle des poètes jeunes – qui ne sont pas tous de jeunes poètes – ne veut plus (…) en art, de ce moule où chacun vient déverser, qui le plâtre, qui le plomb, qui le bronze ou le riche métal dont doit être fondue son œuvre ; elle s’attaque directement au pur bloc de marbre, dont elle façonnera d’une manière bien à elle avec son ciseau et son marteau en main, l’œuvre, toutes les œuvres qu’elle rêve. À la statique du passé, (…) elle apporte le mouvement dans l’art.</i> »</span></p></blockquote></blockquote></blockquote></blockquote><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><p style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">A.-M. Gossez, 16 janvier 1910</span></p></blockquote></blockquote></blockquote></blockquote></blockquote></blockquote></blockquote><p>1999. L'année où je me suis mis en tête d'écrire un recueil de <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2021/09/175-sonnets.html" target="_blank">sonnets</a>, uniquement de sonnets. Pour rendre hommage à Baudelaire, Verlaine, Rimbaud, certes, mais surtout à la langue française, ma patrie !</p><p>Cela fait des mois et des semaines que je cherche un point de départ, vu que je suis complètement à sec d’inspiration poétique, des jours, des semaines et des mois que je patauge dans la semoule... </p><p>Or le déclic va se faire de la manière la plus inattendue : en allant rendre visite à mon beau-père hospitalisé au « <a href="http://depasqualeprogetti.altervista.org/valorizzazione-beni-culturali/catalogazione-elementi-lapidei.html" target="_blank">San Francesco d’Assisi d’Oliveto Citra</a> », j’aperçois à l’entrée de l’hôpital cette dédicace sur une plaque de marbre blanc :
</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://depasqualeprogetti.altervista.org/valorizzazione-beni-culturali/catalogazione-elementi-lapidei.html" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" data-original-height="377" data-original-width="669" height="180" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhmF2YkHy1Q4zqcAOioR_tZOuhDPhikhtKhh-TWjcBWzHVs6ZkLFihyN7p8rqL5-4FN8rEsb1SBNME-E0hWVVhZ-bfBN-X6r6tpbUW5jx8SICi7P55uRS_DGrizvRKGzuEMGtH398HaUPNA9k2i3clMMn6zAarUe-H-yaSOkAGqciASM8BtGPo/s320/2022-05-23%2004_30_00-Catalogazione%20elementi%20lapidei.png" width="320" /></a></div>Je traduis :<blockquote><div><i>Que le marbre simple et austère comme sa vie </i></div><div><i>perpétue le souvenir du Dr Michele Clemente </i></div><div><i>qui, dans les murs de l’ancien couvent franciscain, </i></div><div><i>voulut cet hôpital, le dirigea et le défendit</i><p></p></div></blockquote><div><p>L'alexandrin deviné dans cette dédicace m'éblouit :</p><blockquote><p><i><b>Que le marbre simple et austère perpétue...</b></i></p></blockquote><p>Mon recueil était né ! Ces douze premiers pieds seront suivis de 2799 autres vers : 200 sonnets ! Que je réunirai un jour dans un recueil intitulé ... de sansonnet :-)</p><p>Du reste ce n'est pas qu'un jeu de mots, non. Roupie ou piroue...tte, choses de peu d'importance, mais quand même...</p><p>« <i>Que le marbre simple et austère perpétue</i> » a donc donné naissance à mes trois premiers sonnets, intitulés « Triptyque marmoréen » : Pureté - Volonté - Unité.</p><p>Pureté, le premier à être écrit et commençant par ce magnifique alexandrin, fut composé à Cava de' Tirreni le lundi 18 octobre 1999, après avoir rendu visite à mon beau-père le week-end.</p><p>La formidable aventure de milliers d'alexandrins (2800 pour être précis), part donc de ces douze pieds ! Toutefois il ne s'agit pas d'un long poème de 2800 vers, mais de 200 sonnets de 14 vers, nuance, chaque sonnet traduisant un message, une émotion, un coup de cœur, que sais-je...</p><p>Comme le dit si bien Jean-François Marmontel (Éléments de littérature, entrée "Vers", Tome VI, 1787) :</p><blockquote><p><i>Ainsi la gêne et la monotonie sont pour les longs poëmes, et les plus courts ont le double avantage de la liberté et de la variété.</i></p></blockquote><p>Parfait jugement ! Donc de l'art à l'artisan ou au métier, de la sculpture au sculpteur, il n'y a qu'un pas : c'est ainsi que le « <i>Triptyque marmoréen </i>» finit par s'intituler <b><i>Sculpteur</i></b> ! Et le recueil censé s’appeler à l’origine « <i>Glyphes</i> », « <i><b>Glyptique</b></i> », avec l’intention ci-après :</p></div><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><div><p style="text-align: left;">À partir de la sculpture, passer à la fonte et aux métaux… </p></div></blockquote><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><div><blockquote><p style="text-align: left;">« Le poète façonne la forme vers, il est ouvrier du matériau le plus noble à la fois et le plus utile, le métal langue. Ce que Dante saisit dans le vers célèbre :
<i>il miglior fabbro del parlar materno</i>
[le meilleur forgeron du parler maternel]
(Purgatoire, chant XXVI, vers 117)
<i>in </i>Jacques Roubaud, <b>La Vieillesse d’Alexandre</b>, p. 49 » </p></blockquote></div></blockquote><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><div><p style="text-align: left;">Puis aux différents métiers artisanaux, en essayant de composer un sonnet par métier : regrouper la terminologie propre à chaque métier, et faire (ou tenter pour le moins) à chaque fois un parallèle avec le poète. </p></div></blockquote><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><div><p style="text-align: left;">Comparer aussi avec les autres arts, le peintre devant sa toile, le musicien face à la partition, etc.
Cela ouvre un vaste champ d’investigation à la rédaction de <i>Glyptique</i>… </p></div></blockquote><p>La préface de Glyptique était la suivante : </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhfeysvnb8D4zQnT2RrK7Rql22s90arka64n555yOIjWl_FVBWtxdWRS-O6RkFvJzyQTRmgWEOeWtIRQgEOhr8gFAZnnTi_uQvOqjhZsU9evioZUPLF7HpOPvibJUnnSBTR1uejiJL12LHyysIXmJhRnBxFsZHIotz5FiYQ-7vVhb94bUljMdE/s720/2022-05-26%2004_11_31-Document4%20-%20Word.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="488" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhfeysvnb8D4zQnT2RrK7Rql22s90arka64n555yOIjWl_FVBWtxdWRS-O6RkFvJzyQTRmgWEOeWtIRQgEOhr8gFAZnnTi_uQvOqjhZsU9evioZUPLF7HpOPvibJUnnSBTR1uejiJL12LHyysIXmJhRnBxFsZHIotz5FiYQ-7vVhb94bUljMdE/w271-h400/2022-05-26%2004_11_31-Document4%20-%20Word.png" width="271" /></a></div><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><div><p style="text-align: left;">Avant de conclure : </p></div></blockquote><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><div><blockquote><p style="text-align: left;"><i>
Nous sommes le 2 novembre 1999, il est 11h50’ et la rédaction de Glyptique est en train de prendre une tournure inattendue : mon idée initiale d’insérer plusieurs sonnets traitant chacun d’un corps de métier différent devient petit à petit l’envie de traiter du travail de l’homme dans toute sa noblesse ! Demain, Glyptique pourrait bien s’intituler :
<b>Du Travail !</b>… </i></p></blockquote></div></blockquote><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><div><p style="text-align: left;">« <i>Le travail de l’homme dans toute sa noblesse</i> » : un bel alexandrin :-) </p></div></blockquote><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><div><p style="text-align: left;"><b><i>
Du Travail !</i> est né…</b></p></div></blockquote><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><p style="text-align: left;">... de ce premier triptyque : </p></blockquote><p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjmAH0bhKGLmiMRPiGn8MSGtHPceW0Fv2__A6NQaqEpMXSetaRhjMT2hYSRCbIs-tL7T9FtXwsfQfOTEg90O0MJVfkk6sIUlS5KF4gylN5vecWXw4P1Aq66OfPJ1kCFZkB4BOevjkXO-w5GYGzg8Eh5J0z1XAe0sg1tLhQ-bBVQ-SCRS2J5ITU/s738/2022-05-26%2002_34_54-An%202000-unprotected%20-%20PDF-XChange%20Viewer.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="738" data-original-width="549" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjmAH0bhKGLmiMRPiGn8MSGtHPceW0Fv2__A6NQaqEpMXSetaRhjMT2hYSRCbIs-tL7T9FtXwsfQfOTEg90O0MJVfkk6sIUlS5KF4gylN5vecWXw4P1Aq66OfPJ1kCFZkB4BOevjkXO-w5GYGzg8Eh5J0z1XAe0sg1tLhQ-bBVQ-SCRS2J5ITU/s320/2022-05-26%2002_34_54-An%202000-unprotected%20-%20PDF-XChange%20Viewer.png" width="238" /></a></div><p>Et Pureté le premier de 200 sonnets :</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiu_OavIgaPBrv7a3glC7p9-twpOlyy58rppOngl3gdC-M6r7nCO7kmT516-kRbDtmJsqr_aK6QtptI8TCs6KsZyqnbtw7iVJ5w_IB3G4NQaCraQaZLv7dVURKsu_WIlM_AdlauZqWop6QHlkCqphfTWf4_k4AuZZ9n1Y78WJ4U18VYCiZ12OY/s822/2022-05-26%2002_40_02-An%202000-unprotected%20-%20PDF-XChange%20Viewer.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="822" data-original-width="564" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiu_OavIgaPBrv7a3glC7p9-twpOlyy58rppOngl3gdC-M6r7nCO7kmT516-kRbDtmJsqr_aK6QtptI8TCs6KsZyqnbtw7iVJ5w_IB3G4NQaCraQaZLv7dVURKsu_WIlM_AdlauZqWop6QHlkCqphfTWf4_k4AuZZ9n1Y78WJ4U18VYCiZ12OY/w275-h400/2022-05-26%2002_40_02-An%202000-unprotected%20-%20PDF-XChange%20Viewer.png" width="275" /></a></div><br /><p>Dans la foulée je vais écrire les 70 premiers sonnets en 7 mois (octobre 1999 - mai 2000) pour boucler <i><b>Du Travail !</b></i></p><p></p><p style="text-align: center;">*</p><p>Suivis de 70 autres sonnets en 7 mois (juin - décembre 2000) pour composer <i><b>L'Île</b></i>...</p><p>Jaillie d'une idée simple : las de ne jamais être entendu (j'avais déjà envoyé des dizaines et des dizaines de manuscrits au fil des ans, en collectionnant un beau florilège de réponses négatives), je me faisais l'effet d'un naufragé abandonné sur une île perdue dans l'océan, dont les maux et cris rejoignaient</p><blockquote><i>Les fous des asiles qui gueulent à la lune<br />Et les loups des déserts qui hurlent à la mort<br />Sont frères de race unis dans leur solitude<br />Errant le long des jours comme on traîne un remords</i><p><i>Un Écorché vif joint son cri à ce tumulte</i></p></blockquote><p>Dont acte. </p><p></p><p style="text-align: center;">*</p><p>Je réunirai ensuite ces 140 sonnets (écrits en 14 mois, soit une moyenne de 10 sonnets / mois) dans <i><b>An 2000</b></i> (<i>Diptyque en vers et contre tout</i>), composé de 2000 alexandrins ainsi répartis : un quintil en épigraphe (voir ci-dessus), 141 sonnets et un chant de vingt et un vers (conçu sur un modèle de ballade royale, intitulé <i>Artiste / Artisan</i> et comprenant cinq quatrains et un 21<sup>e</sup> vers isolé, une manière d’envoi aux 1000 alexandrins qui le précédaient en concluant <i style="font-weight: bold;">Du Travail !</i>).</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiGLV3alPQpfxfzwdy6IN5QkrazISS2TFJw-PbpBhmuba16J39ggYoS-MwNPaIeUlE7aOySX4UsVvrO285ivWzp5wMSDv5iZOWbqPiCFmk3JPlZzics8bfRPtZs2JBRB5iI_d5W3IZGGK4NTXO0LdS3XzFR1e0SBvAi8Aa_13UAJPBFbK5adms/s479/2022-05-26%2004_56_30-An%202000-unprotected%20-%20PDF-XChange%20Viewer.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="479" data-original-width="336" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiGLV3alPQpfxfzwdy6IN5QkrazISS2TFJw-PbpBhmuba16J39ggYoS-MwNPaIeUlE7aOySX4UsVvrO285ivWzp5wMSDv5iZOWbqPiCFmk3JPlZzics8bfRPtZs2JBRB5iI_d5W3IZGGK4NTXO0LdS3XzFR1e0SBvAi8Aa_13UAJPBFbK5adms/w280-h400/2022-05-26%2004_56_30-An%202000-unprotected%20-%20PDF-XChange%20Viewer.png" width="280" /></a></div><p>Quant au sonnet initial en plus, c'est une tentative de définition de cette forme poétique sous forme de <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2021/09/175-sonnets.html" target="_blank">pirouette</a> :</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgn-2l2Aw91OFafWEA_XcfTeZcee0ud5a4gn5LpY2VlWqk-bvxIhLfEPpU_lUPcBzBjq24D_QC3Xi4uueFQxEUgpyiKooWtHD-7oihqVXWPOx6U5WM9MQVstlEMsTswLFvD_FHUmahQKomPzfVS2-9U5om0y4OIz6JhQFMyDuwEkuloejXXXfA/s499/2022-05-26%2004_26_40-An%202000-unprotected%20-%20PDF-XChange%20Viewer.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="499" data-original-width="461" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgn-2l2Aw91OFafWEA_XcfTeZcee0ud5a4gn5LpY2VlWqk-bvxIhLfEPpU_lUPcBzBjq24D_QC3Xi4uueFQxEUgpyiKooWtHD-7oihqVXWPOx6U5WM9MQVstlEMsTswLFvD_FHUmahQKomPzfVS2-9U5om0y4OIz6JhQFMyDuwEkuloejXXXfA/w370-h400/2022-05-26%2004_26_40-An%202000-unprotected%20-%20PDF-XChange%20Viewer.png" width="370" /></a></div><div style="text-align: center;">*</div><div>Vous me direz, 141 sonnets, le compte n'y est pas. Et vous aurez parfaitement raison. Mais les 59 autres sonnets sont ma partie réservée, ma chasse gardée en quelque sorte. Du moins pour l'instant. Chaque chose a son temps. En attendant, si quelqu'un a le désir d'en savoir plus en lisant ce billet, je vous ferai volontiers présent du PDF d'An 2000, il suffit de <a href="mailto:jmleray@translation2.com?subject=An2000" title="">demander</a> !</div><div><br /></div><div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgq9JC16fNlz9hcb7Y6sw_zl7EXCfUkaGDutvg01sCVeGjvv2P5GkKWqk_IGJcksoa8k6N3lhKGouQOgFaUB0b04zk2jdo0nVgVKbhXPlalN_opB41m5K55d1oRrE2dplP93htwxA/s280/Jean-Marie+Le+Ray_signature.gif" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="82" data-original-width="280" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgq9JC16fNlz9hcb7Y6sw_zl7EXCfUkaGDutvg01sCVeGjvv2P5GkKWqk_IGJcksoa8k6N3lhKGouQOgFaUB0b04zk2jdo0nVgVKbhXPlalN_opB41m5K55d1oRrE2dplP93htwxA/s0/Jean-Marie+Le+Ray_signature.gif" /></a></div><div><p></p></div><p></p></div>Jean-Marie Le Rayhttp://www.blogger.com/profile/12753719362290806749noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-11217779.post-73657992811242560792021-10-30T14:16:00.019+02:002021-11-29T04:07:31.256+01:00Facebook devient Meta !<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjErQ7xzdt4NLhKCoMbyWwB5Fn7UQ7JXf5WbUqDn0ehNnOznpRRFNgMfe_7iY4E_JbyYA8AaNMfcEOmj4r6I_dcDpsspiaEciR5LCugUcHJvCoXWpJspRQGxNXt-upqdAzFk_gXHw/s360/FC0ONNUWEAQPvka.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="346" data-original-width="360" height="170" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjErQ7xzdt4NLhKCoMbyWwB5Fn7UQ7JXf5WbUqDn0ehNnOznpRRFNgMfe_7iY4E_JbyYA8AaNMfcEOmj4r6I_dcDpsspiaEciR5LCugUcHJvCoXWpJspRQGxNXt-upqdAzFk_gXHw/w177-h170/FC0ONNUWEAQPvka.jpg" width="177" /></a></div><br /><p>Il y a dix jours, un scoop de <b><i><a href="https://www.theverge.com/" target="_blank">The Verge</a></i></b> m'a vraiment étonné : <a href="https://www.theverge.com/2021/10/19/22735612/facebook-change-company-name-metaverse" style="text-align: left;" target="_blank">Facebook envisage de renommer l'entreprise avec une nouvelle marque !</a></p><p>Comme nous l'explique <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Rebranding" target="_blank">Wikipédia, <i>le rebranding</i></a><i> est une stratégie de marketing dans laquelle un nouveau nom, terme, symbole, design, concept ou combinaison de ceux-ci est créé pour <b>une marque établie avec l'intention de développer une nouvelle identité différenciée</b> dans l'esprit des consommateurs, des investisseurs, des concurrents et d'autres parties prenantes</i>.</p><p>Or dire que Facebook est <i>une marque établie </i>est un euphémisme, un <i>understatement</i> diraient les anglais : <b>Facebook est la quinzième marque la plus connue au monde !</b> (Source : <a href="https://interbrand.com/thinking/best-global-brands-2021-download/" target="_blank">Best Global Brands 2021</a>)</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjbWV28XnpER3ihxKwo4x7V9vjFTS9xY7wgqv2M6POcHWP3RfNxqjnp4m1IZ56PXbHARoeGSSQkd9_MhooCBkBbUYJRX-fMk3hOgte3eBpOYeHDn8hYhbPNvvVAeb5u5WW2jIeXvg/s728/Brand_Landscape.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="728" data-original-width="728" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjbWV28XnpER3ihxKwo4x7V9vjFTS9xY7wgqv2M6POcHWP3RfNxqjnp4m1IZ56PXbHARoeGSSQkd9_MhooCBkBbUYJRX-fMk3hOgte3eBpOYeHDn8hYhbPNvvVAeb5u5WW2jIeXvg/s320/Brand_Landscape.png" width="320" /></a></div><br /><p>Pour une entreprise née il y a 17 ans, en 2004 !</p><p style="text-align: center;">*</p><p>J'ai commencé à parler de Facebook sur ce blog en 2007, trois ans plus tard. Au début du mois d'octobre précisément. En novembre, soit un mois et demi plus tard, mon blog était <a href="http://adscriptum.blogspot.com/2007/11/la-folie-facebook-le-jt-20h-de-france-2.html" target="_blank">positionné en première page des résultats de Google</a> sur la requête Facebook ! (Voir aussi <i><a href="https://adscriptum.blogspot.com/2007/11/facebook-positionnement-dadscriptor-sur.html#2007/11/facebook-positionnement-dadscriptor-sur.html#7_conseils" target="_blank">mes 7 conseils de l'époque pour se positionner sur la première page de résultats de Google</a></i>)... Depuis, deux des billets rédigés parmi des dizaines ont été lus près de <b>210000</b> <b>fois</b> : <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2007/10/facebook.html" target="_blank">Facebook</a> et <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2007/11/facebook-annonce-facebook-ads.html" target="_blank">Facebook annonce Facebook Ads</a>... À l'époque je m'intéressais de très près à tout ce qui bougeait sur le Web, et le trio de tête était composé de <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2007/05/gym-une-analyse_10.html" target="_blank">GYM : <i>Google, Yahoo!, Microsoft</i></a>, <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2007/03/la-fin-de-gym-se-dessine-lentement-mais.html" target="_blank">bien que</a>... Autres temps, l'eau a coulé sous les ponts depuis : il y a eu les GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon), les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft), puis jusqu'à hier les ténors étaient <a href="https://www.theverge.com/tldr/2021/10/28/22751274/facebook-meta-name-change-new-big-tech-acronym-faang" target="_blank">FAANG</a> (Facebook, Apple, Amazon, Netflix, Google), mais demain ?</p><p style="text-align: center;">*</p><p>Cette parenthèse pour dire que l'argument Facebook ne m'est pas tout à fait inconnu, ainsi que tout ce qui touche au Web, quelqu'un m'appelait même Monsieur Google... Ça me fait sourire aujourd'hui, mais alors j'en étais très fier. Autre argument sur lequel j'avais une bonne expérience, <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2009/01/quensis-concepteur-de-noms-de-marques.html" target="_blank">dès 2009</a>, la <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2015/02/kering-un-nom-une-marque-un-chef.html" target="_blank">création de noms de marque</a>... Grâce à mon ami Jean-Philippe Hermand, <a href="https://la-revue-des-marques.fr/documents/gratuit/62/cherche-nom-de-marque-disponible.php" target="_blank">grand créateur de noms</a> devant l'Éternel, qui a inventé le nom <a href="https://www.renault.fr/auto/kadjar.html" target="_blank">Kadjar</a> (dont il m'avait expliqué les secrets de la création mais que j'ai oubliés depuis) avant de nous quitter définitivement. RIP Jean-Philippe, merci pour ta gentillesse et ton intelligence !</p><p style="text-align: center;">*</p><p>Donc si vous mettez ces deux éléments ensemble, vous comprendrez que le rebranding de Facebook m'interpellait particulièrement. Personnellement, c'est une info totalement inattendue. Penser que la 15e marque au monde doive se réinventer une deuxième fois (d'abord de <i>The Facebook</i> à <i>Facebook</i>) à moins de 20 ans de sa création (<i><a href="https://adscriptum.blogspot.com/2007/11/lhistoire-de-facebook.html" target="_blank">plutôt mouvementée</a>...</i>) me laisse perplexe. </p><p>En lisant les infos anglo-saxonnes ces jours-ci sur Facebook, la plupart des analystes penchent pour une seule explication à ce rebranding : en gros, faire oublier la passe difficile que traverse la société de Zuckerberg pour moultes raisons... Ce n'est pas mon avis. Ça peut certainement aider, mais ce n'est sûrement pas le but premier.</p><p>Zuckerberg a toujours été un grand incompris (aucune ironie dans mon propos, je le pense vraiment). Durant les premières années de Facebook, des tonnes d'encre ont coulé sur les 2 grandes questions du moment : quel est son modèle économique, quelle est sa <a href="http://adscriptum.blogspot.com/2007/10/la-valeur-de-facebook.html" target="_blank">valorisation</a> ? Sans jamais trouver de réponse adéquate ni argumentée qui fût proche de la réalité. Les analystes en perdaient le nord. <a href="https://fredcavazza.net/2007/11/14/pourquoi-je-ne-crois-plus-en-facebook/" target="_blank"><i>Pourquoi je ne crois plus en Facebook</i></a> en est un bon exemple : ce billet, dont <a href="https://fredcavazza.net/2018/06/10/pourquoi-je-ne-crois-plus-en-facebook-10-ans-apres/" target="_blank">Frédéric Cavazza assure qu'il l'a traîné comme un boulet pendant des années</a>, résume plutôt bien les doutes largement partagés à l'époque sur l'avenir de Facebook :</p><p></p><ul style="text-align: left;"><li><i>La croissance et l’audience de Facebook sont largement surévaluées </i></li><li><i>L’écosystème mis en place autour de la Facebook Platform ne tiendra pas ses promesses </i></li><li><i>Les modèles publicitaires présentés récemment sont bancals</i></li><li><i>La concurrence avec d’autres plateformes sociales va être très rude</i></li></ul><p></p><p>Difficile de se planter davantage ! Et nous savons depuis ce qu'il en est. Donc contrairement à tous les avis qui lui étaient opposés, Zuckerberg avait une vision, sa vision, de ce que Facebook serait devenu. Je suis même certain que sa vision restait bien en-deçà de ce que Facebook est réellement devenu. <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2007/10/facebook-google-prendrait-lavantage-sur.html" target="_blank">Google</a> et <a href="http://adscriptum.blogspot.com/2007/10/microsoft-gagne-la-bataille-facebook.html" target="_blank">Microsoft</a> tournaient déjà autour de la proie (<a href="https://adscriptum.blogspot.com/2007/11/facebook-google-microsoft-mon-analyse.html" target="_blank">mon analyse</a> à l'époque), mais il est certain que si Microsoft avait fait un jour l'acquisition de Facebook, Facebook ne serait jamais devenue ce qu'elle est (de même que si Microsoft avait fait un jour l'acquisition de Google, Google ne serait jamais devenue ce qu'elle est...).</p><p>Or ce qui se passe aujourd'hui est très semblable à ce qui s'est passé hier : Zuckerberg a une vision de ce que Meta devrait devenir, sa vision, qu'il est probablement le seul à avoir, hic et nunc. Et vu les antécédents, il convient de le prendre - très - au sérieux, compte tenu notamment <a href="https://www.lenouvelliste.ch/articles/lifestyle/techno-et-sciences/facebook-prevoit-de-creer-10000-emplois-en-europe-pour-son-metavers-1120065" target="_blank">des moyens que Zuckerberg déploie</a> pour donner corps à cette vision. <a href="https://www.boursedirect.fr/fr/actualites/categorie/arts-culture-et-spectacles/meta-le-pari-a-risque-de-facebook-qui-va-couter-cher-avant-de-peut-etre-rapporter-afp-fc9ccecdb71d1a1bc2cc78cc7519b7241d96d9cc" target="_blank">Un pari sur lequel il mise énormément</a> (sans aucune certitude de récupérer sa mise) en vue de <a href="https://www.boursedirect.fr/fr/actualites/categorie/actualites-financieres/facebook-change-de-nom-et-devient-meta-aof-817113ca84df344732ff6dc032f6958ec4ed3fbe" target="_blank">souligner la priorité qu'il accorde au métaverse</a> : « <i>une nouvelle phase d'expériences virtuelles interconnectées utilisant des technologies telles que la réalité virtuelle et la réalité augmentée </i>», en pariant que <i><a href="https://www.usine-digitale.fr/article/chez-facebook-10-000-personnes-travaillent-sur-la-realite-virtuelle-et-augmentee.N1071019" target="_blank">ces technologies seront le fondement de la prochaine plateforme informatique après le smartphone</a></i>...</p><p>Personnellement je ne comprends rien à cette vision, pour moi c'est de la science-fiction pure, or je n'ai jamais cru en la science-fiction, et l'avenir nous dira si Zuckerberg a vraiment pris la voie de l'<i>inévitabilité</i> :</p><blockquote class="twitter-tweet"><p dir="ltr" lang="en">My takeaway from <a href="https://twitter.com/search?q=%24FB&src=ctag&ref_src=twsrc%5Etfw">$FB</a> earnings: Facebook will inevitably become the most important company in the lives of most people on Earth for the next 20-30 years. I don't see any credible, extant mechanism that can constrain its growth (1/X)</p>— Eric Seufert (@eric_seufert) <a href="https://twitter.com/eric_seufert/status/1420767133739405316?ref_src=twsrc%5Etfw">July 29, 2021</a></blockquote> <script async="" charset="utf-8" src="https://platform.twitter.com/widgets.js"></script><p style="text-align: center;">*</p><p>
Après cette longue introduction, nécessaire, venons-en au but de ce billet, à savoir l'analyse de la dénomination sociale et du logo choisis par Zuckerberg pour accompagner ce changement. </p><p>Spoiler : <i><b>le choix du nom autant que du logo est un coup de maître ! </b></i></p><p>Durant les dix jours qui se sont écoulés entre le scoop du rebranding et le dévoilement du nom et du logo, je n'ai cessé de penser à ce que Zuckerberg nous aurait annoncé, et indépendamment de l'annonce j'avais déjà décidé d'écrire ce billet, pour vous proposer mon analyse du nom et du logo... </p><p><i><b>Analyse du nom </b></i></p><p>Il n'y a pas si longtemps encore, jamais je n'avais entendu parler du "Metaverse", "Métavers" en français. Jusqu'à l'annonce de l'embauche des 10000 collaborateurs par Facebook. </p><p>Metaverse est formé sur le même modèle qu'Universe, d'où Métavers francisé (je suis certain que je serai bien incapable d'utiliser ce terme en français), sur le calque d'univers...
</p><p>Selon le Robert Historique de la Langue Française, l'étymologie d'<i>univers</i> est la suivante :</p><p></p><blockquote><p>substantivation (v. 1530, dans Marot), d'après le latin <i>universum</i>, de <i>universe monde</i> (v. 1175), où le mot est adjectif. C'est un emprunt au latin <i>universus</i> qualifiant la totalité d'une chose comme telle, formant des expressions avec <i>mundus, orbis, terra</i>. <i>Universus</i>, « intégral », proprement « tourné de manière à former un ensemble », est composé de <i>unus</i> (→ un) et de <i>versus</i>, participe passé passif de <i>vertere</i> « tourner » (→ vers). Le substantif <i>universum</i> traduit le grec <i>to holon</i> « le tout » (→ holo-). </p><p>C'est d'abord l'adjectif univers qui est employé en français, au sens latin d'« entier, dans sa plus grande extension », d'où en universe « en tout » (v. 1300), puis la spécialisation pour exprimer la totalité géographique, dans le <i>monde universe</i> (XIIIe et XIVe siècles), le monde univers (v. 1300), d'après le latin <i>mundus universus</i>, puis le globe univers (1531) et l'empire univers « le gouvernement de la terre entière » (1534).</p></blockquote><p>Premier constat : <i>universe</i> s'utilisait comme tel en français, avec le sens <i>de totalité d'une chose comme telle, entier, dans sa plus grande extension, en tout</i>, jusqu'à l'acception d'<i>empire univers, « le gouvernement de la terre entière »</i> !</p><p>Quant au préfixe "Meta", je twittais hier :</p><blockquote class="twitter-tweet"><p dir="ltr" lang="fr"><a href="https://twitter.com/hashtag/Meta?src=hash&ref_src=twsrc%5Etfw">#Meta</a> est un préfixe pour de nombreux mots, indiquant une mutation, une transformation, mais il a deux sens en italien, selon qu'on met l'accent tonique sur la première syllabe (mèta = but, ligne d'arrivée) ou sur la seconde (metà = moitié, demi)... <a href="https://t.co/tifEmycPi8">pic.twitter.com/tifEmycPi8</a></p>— Jean-Marie Le Ray (@jmleray) <a href="https://twitter.com/jmleray/status/1453869661116903439?ref_src=twsrc%5Etfw">October 28, 2021</a></blockquote><p>Là encore, le Robert Historique de la Langue Française nous vient en aide :</p><blockquote><p> Meta a probablement signifié en grec ancien « au milieu de », mais il a divergé dans de multiples directions : avec le génitif et le datif, il signifie « parmi », d'où avec le génitif « avec » et avec le datif « entre ». Par extension du sens dynamique de « pour se rendre au milieu de », il a pris celui de « vers, à la recherche de », d'où « à la suite, derrière », y compris avec une valeur temporelle.</p></blockquote><p>Quant à la première acception, elle est tirée du latin du même nom, qui désignait tout objet de forme conique ou pyramidale, comme un tas de foin, ou, plus spécialement, les colonnes (généralement trois) placées aux deux extrémités d'un cirque romain, sous la forme de bornes coniques, voire d'obélisques, qui délimitaient le mur central (<i>spina</i>) et autour desquelles les chars devaient tourner pour repartir dans l'autre sens. D'où la notion de but, de ligne d'arrivée. </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiogI9uXQe83BudC4FgC6sj_NfnkqDhX0RaytTyuw4sIQxzeEbmToHSd8VrTQ9-FJG_AOmZuyRQUOHOSEz3gO37vNj-05Ao_70qCbaXQp7wrjSz7uDxvqLPRN3nrwexekurcm6Rbw/s928/2021-10-30+12_42_46-Circus+Maximus+%2528Atlas+van+Loon%2529+-+Circus+Maximus+%25E2%2580%2594+Wikip%25C3%25A9dia.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="711" data-original-width="928" height="245" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiogI9uXQe83BudC4FgC6sj_NfnkqDhX0RaytTyuw4sIQxzeEbmToHSd8VrTQ9-FJG_AOmZuyRQUOHOSEz3gO37vNj-05Ao_70qCbaXQp7wrjSz7uDxvqLPRN3nrwexekurcm6Rbw/s320/2021-10-30+12_42_46-Circus+Maximus+%2528Atlas+van+Loon%2529+-+Circus+Maximus+%25E2%2580%2594+Wikip%25C3%25A9dia.png" width="320" /></a></div><br /><p>Au rugby, la "meta" est l'essai.</p><p>Pour l'anecdote, "meta" signifiait également bouse de vache... </p><p style="text-align: center;">*</p><p>Maintenant que nous avons fouillé un peu les différents sens de "metaverse", résumons-les tous en un ensemble unitaire : </p><blockquote><p style="text-align: left;"><i>metaverse monde, en tout, entier, dans sa plus grande extension, mais aussi empire metaverse (gouvernement virtuel de la terre entière), au milieu de, but, ligne d'arrivée...</i></p></blockquote><p>Je ne sais pas vous, mais je suis impressionné ! Et je le suis encore plus en associant ce qui précède au logo !</p><p><i><b>Mon analyse du logo</b></i></p><p>Dans un tweet faisant suite au premier, j'ajoutais :</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://twitter.com/jmleray/status/1453881979229835264" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" data-original-height="621" data-original-width="937" height="212" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEheiizJcVrQx8XKCJvPdhK7QGpRSMb8s2ZXFPHC-5tEtIDv4awXdG2du7BNrQgdsVdG0mdgA9wWScOC4vQzW8uMBLZhJm4DK0mXLVa87TSd0zf_X-DXhJDvzoo7iUy18xe9Y9khXA/s320/2021-10-30+13_47_30-Twitter+Publish.png" width="320" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">Car le logo aussi vaut son pesant d'or, qui évoque le symbole de l'infini, cette espèce de 8 couché représentant une boucle sans fin !</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">L'infini, un sens qui s'ajoute et s'amalgame à tous ceux évoqués par le nom, mais pas que :</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh3v99UZR_59vg_qzX0vy_SkSAgjY77u6tbkO0piWRH4FvQ1zsCLoz9IeOWaOc-Ug0OiS0Jbp9Pu7cwlGGnsUuVE-hZAWN7o1nz_-aBLYQQsKwcsrC5aqB1PaZgdNavpaYxI9cAFg/s840/2021-10-30+13_53_13-Meta+Logo+and+symbol%252C+meaning%252C+history%252C+PNG.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="522" data-original-width="840" height="199" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh3v99UZR_59vg_qzX0vy_SkSAgjY77u6tbkO0piWRH4FvQ1zsCLoz9IeOWaOc-Ug0OiS0Jbp9Pu7cwlGGnsUuVE-hZAWN7o1nz_-aBLYQQsKwcsrC5aqB1PaZgdNavpaYxI9cAFg/s320/2021-10-30+13_53_13-Meta+Logo+and+symbol%252C+meaning%252C+history%252C+PNG.png" width="320" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">Cette forme suggère donc l'infini, mais aussi la forme esquissée d'une console de jeu, ou encore des lettres, le double O de FacebOOk, le M de Messenger ou d'InstagraM, et inversé le W de Whatsapp !</div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjsWL7A06J0KV3J3062odEPJ24b6Jw-cv_j3TRU6ilVhruuyr9G2vR1GCxfGNrwiliAdvGPmWK8kH-v19sXiCbaZQlMZgXtTmlUwSCQYVpp5w55HiBcgRt77SLWVXXAN5X-I7V04A/s441/2021-10-30+13_38_10-Leen+Khalifeh+on+Twitter_+_%2523Meta+%2523Metaverse+https___t.co_wwd3aNvaZW+https___t.co.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="361" data-original-width="441" height="262" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjsWL7A06J0KV3J3062odEPJ24b6Jw-cv_j3TRU6ilVhruuyr9G2vR1GCxfGNrwiliAdvGPmWK8kH-v19sXiCbaZQlMZgXtTmlUwSCQYVpp5w55HiBcgRt77SLWVXXAN5X-I7V04A/s320/2021-10-30+13_38_10-Leen+Khalifeh+on+Twitter_+_%2523Meta+%2523Metaverse+https___t.co_wwd3aNvaZW+https___t.co.png" width="320" /></a></div><br /><p>Génial ! Un poil hégémonique mais génial, du grand art, je suis admiratif...</p><p style="text-align: center;">*</p><p>« <i>Nomen Omen</i> » disaient les anciens, quand le nom devient un présage qui englobe votre destinée. Autant je me sens étranger à la vision de Zuckerberg, autant je suis bien obligé de reconnaître l'absolue cohérence de sa nouvelle image de marque, logo + nom :</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiK2D7K3Q8BsEpgwQrf9pDPOIq1mJAOvOWtfMpx0VB1vMvw83NOneJAlTbralD4kb5IC7lEjVW2Ebs_NRptxuTWSyX-dk2Dh6urJTSar5RXEY72mDNmSJW8ytgSUD1aTbMhzDRF4Q/s1000/2021-10-30+14_05_23-Meta+Logo+and+symbol%252C+meaning%252C+history%252C+PNG.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="301" data-original-width="1000" height="96" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiK2D7K3Q8BsEpgwQrf9pDPOIq1mJAOvOWtfMpx0VB1vMvw83NOneJAlTbralD4kb5IC7lEjVW2Ebs_NRptxuTWSyX-dk2Dh6urJTSar5RXEY72mDNmSJW8ytgSUD1aTbMhzDRF4Q/s320/2021-10-30+14_05_23-Meta+Logo+and+symbol%252C+meaning%252C+history%252C+PNG.png" width="320" /></a></div>Et si l'image de marque traduit fidèlement la vision de Zuckerberg, cela signifie à la fois au milieu et aux deux extrémités de l'infini, but et ligne d'arrivée, metaverse monde virtuel pour gouverner la terre entière...<div><br /></div><div>Il n'y aurait plus qu'à fondre logo et nom !</div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh7HmQ6dFsoOipAXa9PjHDwHKtfK28DEfmowpLkHDHMoXTXCtz9xlaEBIJv3VB9EZryJ6bLBCrZ4VHrx-CgeUFqPeNFVc-zAgiwNgnE5_1siV_WY0RMJbNpG2yoHjLMMt0QobOFxw/s643/Meta-Logo.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="265" data-original-width="643" height="132" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh7HmQ6dFsoOipAXa9PjHDwHKtfK28DEfmowpLkHDHMoXTXCtz9xlaEBIJv3VB9EZryJ6bLBCrZ4VHrx-CgeUFqPeNFVc-zAgiwNgnE5_1siV_WY0RMJbNpG2yoHjLMMt0QobOFxw/s320/Meta-Logo.png" width="320" /></a></div><br /><div><p>Une vision ambitieuse, le moins qu'on puisse dire, l'avenir nous dira si cette fois encore Zuckerberg aura eu raison !</p> <div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgq9JC16fNlz9hcb7Y6sw_zl7EXCfUkaGDutvg01sCVeGjvv2P5GkKWqk_IGJcksoa8k6N3lhKGouQOgFaUB0b04zk2jdo0nVgVKbhXPlalN_opB41m5K55d1oRrE2dplP93htwxA/s280/Jean-Marie+Le+Ray_signature.gif" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="82" data-original-width="280" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgq9JC16fNlz9hcb7Y6sw_zl7EXCfUkaGDutvg01sCVeGjvv2P5GkKWqk_IGJcksoa8k6N3lhKGouQOgFaUB0b04zk2jdo0nVgVKbhXPlalN_opB41m5K55d1oRrE2dplP93htwxA/s0/Jean-Marie+Le+Ray_signature.gif" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">P.S. Et au final, je suis sûr que Meta ne sera plus reconnaissable dans le monde que par son seul logo, sans le nom, à l'instar d'Apple ou de Nike... </div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">P.S.2. Je ne crois pas qu'en <a href="https://www.jpost.com/j-spot/facebooks-meta-rebrand-translates-to-dead-in-hebrew-israelis-mock-name-683598" target="_blank">Israël</a> ils auront la même idée que moi ! Via <a href="https://twitter.com/PhilJ" target="_blank">Phil Jeudy</a>.</div><p></p><p></p></div>Jean-Marie Le Rayhttp://www.blogger.com/profile/12753719362290806749noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-11217779.post-16247018500223552532021-10-15T01:41:00.002+02:002021-10-15T01:41:53.170+02:00Le maître américainFinalement, le livre de Fabrizio Gatti est sorti en français cette semaine ! Aux <a href="https://www.lianalevi.fr/catalogue/le-maitre-americain/" target="_blank">Éditions Liana Levi</a>, sur une traduction de Jean-Luc Defromont. Sous-titré « <i>Le roman qu’aucun agent de la CIA n’a jamais pu écrire</i> ». <div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgdGfz3qJQqtPdIOEub8aG0TQ1stRLL3wvk3WZoJdnq0DUyG_MwmisuPAKDOe6E4P1PZ7Up_CgrFL0eArUoXC7qO0rsxBsBLhr5TccfLAl8cCWKhyphenhyphenwOluJeysAR6LQfPADoYkaGRg/s824/Le+Ma%25C3%25AEtre+am%25C3%25A9ricain+-+Fabrizio+Gatti.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="824" data-original-width="571" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgdGfz3qJQqtPdIOEub8aG0TQ1stRLL3wvk3WZoJdnq0DUyG_MwmisuPAKDOe6E4P1PZ7Up_CgrFL0eArUoXC7qO0rsxBsBLhr5TccfLAl8cCWKhyphenhyphenwOluJeysAR6LQfPADoYkaGRg/s320/Le+Ma%25C3%25AEtre+am%25C3%25A9ricain+-+Fabrizio+Gatti.png" width="222" /></a></div><br /><div>Pour l'instant je n'ai trouvé qu'une <a href="https://www.lejdd.fr/Culture/Livres/le-maitre-americain-un-magistral-jeu-de-dupes-tricote-par-fabrizio-gatti-un-journaliste-en-quete-de-verite-4070210" target="_blank">"critique" sur le JDD</a> et un <a href="https://blogs.mediapart.fr/edition/le-coin-des-polars/article/101021/le-maitre-americain-de-fabrizio-gatti" target="_blank">"article" sur Le Club de Médiapart</a>. Dithyrambiques, certes, mais à les lire cela me semble davantage du matériel promotionnel (d'où les guillemets) pour aider à lancer le roman que la réaction de quelqu'un qui aurait lu le livre. Sans quoi il/elle aurait évoqué <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2019/10/le-deces-de-brahim-bouarram.html" target="_blank">la mort de Brahim Bouarram</a>, dont j'ai parlé dans le détail il y a très exactement deux ans sur ce même blog ! </div></div><div><br /></div><div>À l'époque j'avais même tweeté mon billet au RN, mais jamais personne n'a daigné réagir. Nous verrons maintenant avec la publication du « Maître américain » si quelque chose change, si la presse s'en empare, ou ... qui sait ? </div><div><br /></div><div>Je me permets donc de faire un copier-coller de mon billet d'octobre 2019, intitulé « <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2019/10/le-deces-de-brahim-bouarram.html" target="_blank">Le décès de Brahim Bouarram</a> » :</div><div><br /></div><div>[Il y a trois jours, je n'avais encore jamais entendu parler de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Brahim_Bouarram" target="_blank">Brahim Bouarram</a>. Cela pourra sembler bizarre à des français qui vivent en France, mais cette affaire remonte au 1<sup>er</sup> mai 1995, et à cette date je vivais déjà en Italie depuis 13 ans.</div>
<br />
Or je peux vous assurer que le début des années 90 a été extrêmement mouvementé en Italie, et, par ailleurs, à cette époque Internet n'en était qu'à ses balbutiements, raisons pour lesquelles je n'étais pas vraiment au courant de ce qui se passait en France.<br />
<br />
Mon attention était surtout accaparée par le tournant dramatique du début de la décennie 90 en Italie, avec les attentats <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2010/12/quest-ce-que-la-mafia.html" target="_blank">mafieux</a> à répétition, les <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2009/05/les-mysteres-de-via-damelio.html" target="_blank">assassinats politiques</a> et l'arrivée de <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2009/03/liceberg-silvio-berlusconi.html" target="_blank">Berlusconi</a> au pouvoir. Une période que je connais plus ou moins sous toutes ses coutures.<br />
<br />
Du reste, c'est aussi le motif pour lequel j'ai acheté dès sa parution le livre de <a href="https://twitter.com/followgatti" target="_blank">Fabrizio Gatti</a>, intitulé "<a href="http://www.liberainformazione.org/2019/10/07/educazione-americana/" target="_blank">Educazione americana</a>", parce qu'il promettait des révélations sur l'implication d'une équipe clandestine de la CIA opérant alors en Italie (et en Europe...) et sur la manière dont elle avait influencé des événements dont nous subissons aujourd'hui encore les conséquences.<br />
<br />
D'où ma surprise en lisant le prologue, qui commence ainsi (je traduis) :<br />
<blockquote class="tr_bq">
<i>Brahim agite ses bras dans l'air comme des ailes. Il ne comprend pas ce qui s'est passé.
La peur lui a coupé le souffle. Ses pieds recherchent un appui. Ses mains quelque chose à quoi s'accrocher. (...)</i><br />
<i>Brahim Bouarram a vingt-neuf ans. Il est né au Maroc. Deux enfants l'attendent à la maison. Or le fleuve emporte leur père au loin. Les eaux troubles comme les nues d'un orage l'ont pris en charge et, déjà, séparent sa vie de son corps...</i></blockquote>
Une chose totalement inattendue pour moi. J'avais déjà lu le prière d'insérer sans trop comprendre de qui et de quoi il s'agissait : « <i>À Paris, ils jettent dans la Seine un jeune passant, Brahim Bouarram.</i> »<br />
<br />
"Ils", ce sont les agents clandestins de la CIA. En proie à la surprise la plus totale, je publie mon <a href="https://twitter.com/jmleray/status/1182705023450570755" target="_blank">premier tweet</a> :<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://twitter.com/jmleray/status/1182705023450570755" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" data-original-height="278" data-original-width="527" height="210" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhDbEA1x59lBIybZAMdYH74VIX3jWVOPrUkCoWEtuL_I7bdK9lzfWdb9axVG62RV45oL2C_kh5i2uHslk224rRL7xSYBsz5858SYqA0njC2Iur4EGCSFHM-71D-JBFCV1spzDtDdw/s400/1tweet.jpg" width="400" /></a></div>
<br />
En fait, la seule erreur de ce tweet, c'est d'avoir utilisé le verbe "orchestrer". Mais je n'avais pas encore lu les détails, et si je l'ai utilisé, c'est juste à cause de la phrase du prière d'insérer : « <i>À Paris, ils jettent dans la Seine un jeune passant, Brahim Bouarram.</i> »<br />
<br />
Je dois placer ici un préambule, relatif à ma précision : « ...<i>écrit selon la même technique que "Dernière sommation" de <a href="https://twitter.com/davduf" target="_blank">@davduf</a></i> », à savoir qu'il se base sur des faits véridiques. J'avais été frappé par les explications de David Dufresne sur les raisons de son choix du "roman", qui lui a offert une certaine distance pour avoir une plus grande liberté de ton et d'écriture, pour utiliser les ressorts de la fiction afin d'expliquer ce qui s'est réellement passé.<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="270" src="https://www.youtube.com/embed/GJnlhEglIpQ" width="480"></iframe>
</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
* * *</div>
<br />
De longue date <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Fabrizio_Gatti" target="_blank">Fabrizio Gatti</a> est un journaliste d'investigation très connu en Italie, réputé pour son sérieux et pour la rigueur de ses enquêtes. Il a déjà publié deux livres en France, en 2008 <i><a href="https://www.amazon.fr/Bilal-route-clandestins-Fabrizio-Gatti/dp/286746479X" target="_blank">Bilal sur la route des clandestins</a></i>, ouvrage pour lequel il s'est infiltré plusieurs mois pour suivre les routes de l'immigration du continent africain vers l'Europe, et en 2014 <i><a href="https://www.amazon.fr/Au-nom-mafia-Fabrizio-Gatti/dp/2867467187" target="_blank">Les routes de la mafia</a></i>.<br />
<br />
Dans le cas de Fabrizio Gatti, qui qualifie aussi son livre de "roman", celui-ci explique comment il a été contacté par sa "source" et quelle fut la genèse de son livre. Qui ne se base pas sur des faits connus mais sur un récit de "Simone Pace", un nom d'emprunt que je nommerai dès à présent Monsieur X pour les besoins de mon raisonnement. Un témoignage <i>per relationem</i>, donc, comme on dit en italien juridique, qui emprunte beaucoup au latin.<br />
<br />
Par conséquent, la difficulté pour le journaliste tient à établir la fiabilité de Monsieur X et de sa parole, puisque rien de ce qu'il dit ne peut être documenté. Lorsque Fabrizio Gatti lui demande : « <i>Est-ce que vous fournirez des preuves de ce que vous racontez ?</i> », sa réponse est la suivante :<br />
<blockquote class="tr_bq">
« <i>Les preuves, c'est quelque chose que vous fabriquez. Les faits réels n'ont pas besoin de preuves. Je vous dirai juste la vérité. Dans toutes les opérations où les États-Unis sont impliqués, la CIA fait en sorte de ne laisser aucune preuve derrière elle. Et lorsqu'il y en a, elles sont éliminées.</i> »</blockquote>
Je n'ai pas encore terminé le livre, j'en suis à la page 295 (sur 486), qui correspond à la fin du deuxième chapitre consacré à la mort de Brahim. Ce qui frappe dans toutes les pages précédentes, hors le cas de Brahim, c'est la précision des noms, des dates, des lieux... et la conclusion de tous les recoupements effectués par Fabrizio Gatti afin de vérifier l'exactitude des déclarations de Monsieur X : tout correspond !<br />
<br />
Donc pourquoi douter de son témoignage sur les événements qui conduisent l'un des deux agents américains à pousser à l'eau Brahim Bouarram ? Mais laissez-moi vous résumer :<br />
<blockquote class="tr_bq">
Il s'agit d'une opération orchestrée par la CIA sous contrôle des services secrets français qui avait comme cible <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Sma%C3%AFn_A%C3%AFt_Ali_Belkacem" target="_blank">Ali Belkacem</a> afin de le retourner. Monsieur X était l'interlocuteur désigné pour convaincre Belkacem, y compris en l'achetant avec <i>beaucoup</i> d'argent. L'équipe américaine était composée de Monsieur X et de deux opérationnels, qu'il nomme Daniel et Adam, des ex-marines devant servir d'ange gardien au premier. Quant à l'équipe française, elle comprend un certain Monsieur Philippe, officier des services secrets responsable de la mission, Latifa et son père, Omar, un policier qui collabore depuis longtemps avec M. Philippe, ayant fait l'école de police ensemble. Ils hébergent l'équipe de la CIA à Bobigny.<br />
<br />
Le lendemain Ali Belkacem se trouve en compagnie de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Boualem_Bensa%C3%AFd" target="_blank">Boualem Bensaïd</a>, mais les consignes sont de ne contacter Belkacem que lorsqu'il sera seul. Monsieur X est surpris de constater qu'ils se trouvent en plein milieu d'une manifestation du FN, ce dont M. Philippe ne les a pas prévenus. Adam, Daniel et Latifa assis à une table, surveillent Belkacem et Bensaïd à la terrasse du café Voltaire, avant de les perdre ensuite dans la cohue, et de voir Belkacem prendre seul le pont du Carrousel. C'est là où le destin de Brahim Bouarram va basculer.<br />
<br />
Une altercation aurait eu lieu entre Daniel, Adam et Brahim Bouarram, parce que ce dernier gênait leur passage. À un certain moment Brahim aurait donné un coup de pied dans le tibia à Daniel et se serait enfui. L'américain, fou de rage, l'aurait rattrapé et poussé à l'eau. Fin de l'histoire.</blockquote>
Vu sous cet angle, la première conclusion évidente est que jamais la mort de Brahim Bouarram au Pont du Carrousel ne fut voulue. Je crois même que dans l'esprit de Daniel, l'auteur du geste fatal, pas une seule seconde il n'a dû imaginer que sa "victime" ne savait pas nager. Brahim serait donc un "dommage collatéral", qui s'est juste trouvé au mauvais moment au mauvais endroit.<br />
<br />
Ils découvriront ensuite les conséquences de leur acte lors d'un briefing dans l'appartement de Bobigny. M. Philippe reçoit un appel téléphonique l'avertissant que la police est au pont du Carrousel, qu'un jeune homme a été jeté à l'eau et que les témoins parlent de trois hommes aux crânes rasés vêtus de noir. M. Philippe annule immédiatement l'opération, en demandant à Latifa d'accompagner Monsieur X à la gare et aux deux américains de rentrer dare-dare dans leur pays, au cas où il y aurait eu des caméras ou quelqu'un aurait vu leur visage de près.<br />
<br />
Au terme de son récit, Fabrizio Gatti demande à Monsieur X s'il ne s'est jamais préoccupé de savoir quelle fut la suite du décès de Brahim Bouarram. Réponse : "<i>Non, j'étais juste un témoin</i>."<br />
<br />
<i>Un témoin qui a décidé de ne pas témoigner</i>, rétorque Gatti.<br />
<br />
Réplique irritée de Monsieur X :<br />
<blockquote class="tr_bq">
<i>- « L’opération était coordonnée par un officier français. Monsieur Philippe était le plus élevé en grade. Nous nous trouvions en France, et c'était à lui de rendre son rapport aux autorités judiciaires.<br />- Mais un innocent a été tué.<br />- Je ne peux pas exclure que M. Philippe ait fait son devoir.<br />- Vous vous êtes revus ?<br />- Non, jamais.<br />- Et comment aurait-il son devoir ?<br />- Je l'ignore. Je ne pouvais pas poser de questions... »</i></blockquote>
Fabrizio Gatti lui montre alors une copie de trois coupures de journal, dont un article de Libération daté du 2 mai 1995. <a href="https://www.liberation.fr/evenement/1995/05/02/le-front-national-manifeste-a-paris-un-marocain-meurt-noye-dans-son-sillage_134528" target="_blank">Extrait</a> :<br />
<blockquote class="tr_bq">
<i>À midi tapante, sur le pont du Carrousel, trois hommes au crâne rasé se détachent de la masse des militants d'extrême droite et descendent rapidement vers les quais.</i></blockquote>
Il l'informe ensuite de la condamnation de Mickaël Fréminet, en obtenant juste une réaction sibylline :<br />
<blockquote class="tr_bq">
« <i>Un pauvre type. Je ne vois pas d'autre explication. Mais je ne critique pas pour autant la police judiciaire ou la magistrature. Tout début d'enquête est le moment le plus délicat. <b>Une déclaration ou une information trompeuse peut porter l'enquête criminelle et le procès qui s'ensuit dans une direction ou dans l'autre.</b> "Libération" avait toutefois la bonne info : trois hommes aux crânes rasés</i>. »</blockquote>
M. Philippe a-t-il fait son devoir ? J'imagine que l'occasion était trop belle de faire porter le chapeau au FN ! Comme on dit en italien, <i>oltre al danno, la beffa</i> : non seulement Brahim Bouarram est mort pour rien, mais en plus, on s'est servi de son cadavre pour accuser des innocents (bien qu'il me soit très difficile d'associer les mots FN et innocents)... Je comprends toutefois pourquoi à l'époque <a href="https://twitter.com/lepenjm" target="_blank">Jean-Marie Le Pen</a> dénonça une manipulation des médias et une provocation à l'égard de son parti !<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhxZD7TOHuooXH1ObynvCMpL3KPEEsuO7k0EVwGDFaSpZvdAjXTzRR9RUoNbhDq4_BQaLJXw6GpLdbkn1rdgNIhv4iBD5-VgO5h6qmAboGw1510RyCvdnoZgD1n3G053zgCUy8Aag/s1600/Brahim+Bouarram.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="454" data-original-width="680" height="213" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhxZD7TOHuooXH1ObynvCMpL3KPEEsuO7k0EVwGDFaSpZvdAjXTzRR9RUoNbhDq4_BQaLJXw6GpLdbkn1rdgNIhv4iBD5-VgO5h6qmAboGw1510RyCvdnoZgD1n3G053zgCUy8Aag/s320/Brahim+Bouarram.jpg" width="320" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<i>victime du racisme...</i></div>
<br />
<div style="text-align: center;">
* * *</div>
<br />
Pour conclure, l'opération Ali Belkacem fut un échec total, puisque lui et Boualem Bensaïd seront impliqués dans les <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Attentat_du_RER_B_%C3%A0_Saint-Michel" target="_blank">attentats parisiens</a> moins de trois mois plus tard. Comme l'observe Monsieur X : « ...<i>aujourd'hui encore, les français en paient les conséquences. Depuis lors, les terroristes n'ont plus cessé d'attaquer la France.</i> »<br />
<br />
Il oublie juste d'ajouter qu'un innocent est mort, un autre a été emprisonné pour un acte qu'il n'a pas commis, et leurs familles respectives ont été détruites par la douleur et l'incompréhension...<br />
<br />
Ces nouveaux éléments seront-ils suffisants pour reprendre <a href="http://assemblee-nationale.fr/dossiers/dps/r1622p03.asp#P778_69398" target="_blank">une enquête</a> ayant probablement laissé derrière elle de nombreuses zones d'ombre ? L'avenir nous le dira...]<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<i>Grazie a Fabrizio Gatti per il suo lavoro coscienzioso!</i></div>
<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://www.jmleray.com/" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjEf4-JcTD2Kxc9-2yQfcnmvbyyuSlFX55KkfSO7I59jD4abj84FfxUf-cfr80zqu4Gy6Eboy_4m09ZhAWHOHiL6E6MHPRRcbzYF4kvjj_B1QpTYRjiO_WdPVI98nlSLL38AVs95A/s1600/Jean-Marie+Le+Ray_signature.gif" /></a></div>
<br />Jean-Marie Le Rayhttp://www.blogger.com/profile/12753719362290806749noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-11217779.post-83287097223946131232021-09-21T12:00:00.007+02:002021-09-21T13:07:52.672+02:00175 sonnets<p>2450 alexandrins (29 400 pieds), c'est le nombre de vers que représentent 175 sonnets ! En fait 184 écrits sur une trentaine d'années, mais 9 d'entre eux sont sur support papier et je n'en dispose pas à présent. </p><p>Comment définir ce qu'est, selon moi, un sonnet ? Tentons une <b>pirouette</b> :</p><p></p><blockquote>Dialogue ou charade ou cocktail, cent mesures <br />
Douze pieds cadencés menant à petits pas <br />
Quatorze vers où vous ne les attendez pas <br />
Surprenant au détour des rimes, des césures<br />
<br />
L’utopique lecteur : une larme d’humour <br />
Deux doigts de rythme, trois soupçons de fantaisie<br />
Un quart de technique, mon tout de poésie<br />
En nuage de rêve, en orage d’amour<br />
<br />
Pour dispenser une eau de vie enchanteresse <br />
À servir frappée par ces temps de sécheresse<br />
À boire goulûment, sans modération… <br />
<br />
Un sonnet est un grain, un souffle qui chahute<br />
Les pollens au gré de son inspiration <br />
Précipitant où fertile sera la chute ! </blockquote><p></p><p>J'ai donc décidé de créer le corpus de ces sonnets - soit près de 20 000 mots - pour en faire l'analyse statistique, qui donne une image assez fidèle des arguments traités. Voici le nuage sémantique des 20 premiers termes selon leur pondération :</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhKeNl592lB94Kapd96wBdCHrZndgAuHtWa8uWovKvYCJ9fl4c2tlhL793pYO1RjSueAZ7vDAou9w8l8fd8hlKxX-GPAYiwJLIf6dISGFcX0Cry9WGvN7yuCnOfTJNrUn4lEMcSyw/s1800/175-sonnets.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="812" data-original-width="1800" height="180" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhKeNl592lB94Kapd96wBdCHrZndgAuHtWa8uWovKvYCJ9fl4c2tlhL793pYO1RjSueAZ7vDAou9w8l8fd8hlKxX-GPAYiwJLIf6dISGFcX0Cry9WGvN7yuCnOfTJNrUn4lEMcSyw/w400-h180/175-sonnets.jpg" width="400" /></a></div><div><br /></div>Un sonnet, c'est comme un métronome, qui donne le rythme aux quatorze alexandrins, dont chaque mot est à sa place, dont chaque mot a son sens.<div><br /></div><div>Le sens des mots : vaste problème ! Ce sont les mots, et leur sens commun, qui nous permettent de vivre ensemble, la référence partagée sur le fondement de laquelle les gens dialoguent, le socle collectif sur lequel bâtir une société, une nation.</div><div><br /></div><div>Mais qu'en est-il lorsque les mots sont <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2021/08/emmanuel-macron-et-la-dialectique.html" target="_blank">manipulés</a>, lorsque leur sens varie du matin au soir et du soir au matin, selon les circonstances et, surtout, les intentions cachées, le plus souvent trompeuses, de qui les prononce ?</div><div><br /></div><div>Lorsque le sens des mots est atomisé en milliers, millions, milliards de mini-sens, même plus un sens par personne, mais un sens par personne et par instant, à tel point qu'ils finissent par ne plus vouloir rien dire...</div><div><br /></div><div>Une atomisation contre laquelle je me suis battu toute ma vie, donc, je dois bien le reconnaître, ma bataille est un échec, cuisant...</div><div><br /></div><div>Double bataille en tant que poète et traducteur (les <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2021/04/traduire-la-poesie-signifie-re-creer.html" target="_blank">deux fonctions étant intimement liées</a>), <a href="https://translation20.blogspot.com/2015/04/marketing-de-la-traduction.html" target="_blank">où</a> </div><blockquote><div>« <i>Chacun de nous a près de soi, sur sa table ou son bureau, un jeu d’invisibles, d’<b>intellectuelles balances</b> aux plateaux d’argent, au fléau d’or, à l’arbre de platine, à l’aiguille de diamant, capables de marquer des écarts de fractions de milligrammes, capables de peser les impondérables ! </i>» </div></blockquote><div>comme l'indiquait joliment Valery Larbaud dans <i>Les Balances du Traducteur </i>(in <i>Sous l'invocation de saint Jérôme</i>, Paris. Gallimard, 1946).</div><div><b></b></div><blockquote><div><b>L’intellectuelle balance</b></div><div><p>Nul mieux que le poète ne ressent les mots<br />
Il les communique, les honore et les donne<br />
De dix acceptions il décide la bonne<br />
d’un trait ! le seul qui différencie les jumeaux<br />
<br />
Pourtant il faut cent poèmes pour un vers noble<br />
Indigne encor de la prière la plus humble<br />
car nécessairement le vers est orgueilleux<br />
Alors je me rabats sur le simple, le tendre<br />
<br />
écoutant la nature sans jamais l’entendre<br />
Ma poésie nichée dans le creux de la main<br />
écrie ma sensibilité écorchée vive<br />
<br />
combat ceux qui nomment le faux vrai, le mal bien<br />
Sensibilité sentiment, même racine<br />
L’impact de ces mots que l’on parle me fascine !</p></div></blockquote><div><p>Les connaisseurs l'auront compris, le sonnet qui précède ne respecte pas les règles formelles de composition d'un sonnet, notamment au niveau des rimes.</p><p>Selon la tradition, <a href="https://www.cnrtl.fr/definition/sonnet" target="_blank">un sonnet est</a> un «<i> [p]oème de 14 vers, composé de 2 quatrains aux rimes embrassées, suivis de 2 tercets dont les 2 premières rimes sont identiques tandis que les 4 dernières sont embrassées (sonnet italien) ou croisées (sonnet français)</i> ».</p><p>Exemple de sonnet français :</p><p></p><blockquote><b>La Voie lactée</b><br />
<br />
Je m’en irai donc, seul, un pied près de mon cœur<br />
Lançant l’autre dans une céleste marelle<br />
Sautant de case en case et d’étoile en étoile<br />
Poète somnambule en quête du bonheur<br />
<br />
Pèlerin de l’univers franchissant par bonds<br />
Les cieux dans la chevelure ailée des comètes<br />
Courant après la folle errance des planètes<br />
Et portant leur traîne aux reines des vagabonds<br />
<br />
Oui ! pour toujours allant ma route de bohème<br />
Semant dans le grand champ lacté là un poème<br />
Ici un pleur ou deux, là une pluie de mots<br />
<br />
J’écouterai parfois, assis sous la grande arche<br />
Chemineau blessé ôtant ses lourds croquenots<br />
Lentement s’avancer « la douce nuit qui marche »…</blockquote>Exemple de sonnet italien :<p></p><p></p><blockquote><b>Bourrasque </b><br />
<br />
Ô Mer, Baptistère de la Création <br />
Tu terrifies parfois, Déchaînée, Indomptable<br />
Tu submerges qui te caresse, Impitoyable <br />
Incapable de la moindre compassion <br />
<br />
Un jour pourtant, frêle esquif dans ta Véhémence <br />
Et ton courant traître - Océan ensorceleur - <br />
Tu me rendis à la terre et à sa chaleur <br />
Faisant preuve ainsi d’une inattendue clémence…<br />
<br />
Ô Mer meurtrière, tant de cœurs douloureux <br />
Ont versé tant de pleurs sur tes fols amoureux <br />
Malgré cela, furieux Élément liquide <br />
<br />
Ton Énergie m’aimante, et je te veux, fougueux <br />
Fasciné par ta Force et ton Flux vigoureux <br />
Ils envoûtent mon âme, émue mais intrépide </blockquote><div>La plupart de mes sonnets sont des sonnets français, toutefois il est parfois bon de s'affranchir des règles (ainsi que de la ponctuation, qui ne sert plus lorsque le rythme est donné par la succession des mots et des vers) :</div></div><p></p><blockquote><b>Hugo intime à mon cœur</b><br />
<br />
Au ciel et au soleil où est la poésie<br />
dans l’azur et le feu la calme frénésie<br />
l’espérance ardente... Oui ! encor et toujours<br />
effacer la grisaille au tableau noir des jours<br />
<br />
chausser aux douze pieds les bottes de sept lieues<br />
pour envoler le rêve aux immensités bleues<br />
Car quand le vers édicte un moule trop étroit<br />
ou la rime au rythme, rien ne sert d’être adroit<br />
<br />
Il faut briser le joug ! accepter d’être un cancre<br />
ouvrir sa veine aux pleins chants des cœurs et des mers<br />
cesser d’emboire sa plume dans un sang d’encre<br />
<br />
et jouer la danse de l’aigle dans les airs<br />
Le poëte enfin salue l’aïeul, déférent,<br />
car le jeune homme est beau, mais le vieillard est grand !</blockquote><p>Ainsi, je peux avoir un sonnet tout en rimes masculines :</p><p></p><blockquote><p><b>Réveil</b></p><p>Quelle femme verra dans mes yeux la douceur ?<br />
Au goût l’amertume qu’y laissent les amours<br />
Allées (Une jeune fille a voulu mon corps<br />
Mais s’est enfuie lorsque j’ai mis à nu mon cœur<br />
<br />
Son visage et son nom disparus dans la nuit<br />
Que reste-t-il de la fille qui m’a séduit ?<br />
Un animal blessé qui ne sait pas soigner<br />
Sa douleur et sa plaie qui n’a plus qu’à saigner<br />
<br />
Et son sang et ses pleurs, versés dans un grand cri).<br />
Éternel ingénu d’une chimère épris<br />
Je rouvre les yeux comme on sort d’un cauchemar<br />
<br />
Pour découvrir le vide où je voyais l’amour<br />
La femme de mes jours - fugace vision -<br />
Pure et idéale, se nomme ... Illusion</p></blockquote><p>ou le composer en alignant des distyques :</p><p></p><blockquote><b>Vœux</b><br />
<br />
J’envisage demain et je reste sans force<br />
Mais la sève encore afflue sous ma rude écorce<br />
Je lutterai sans relâche, obstiné, têtu...<br />
Je me sens comme un chien abandonné, battu<br />
<br />
Dont la clameur ambiante étouffe la plainte<br />
Qui ne réussit plus à observer sans crainte<br />
Les hommes d’aujourd’hui, leur monde sans chaleur<br />
(Qu’ils ne croient pourtant pas que ma peur est la leur !...)<br />
<br />
Comme qui n’en peut plus d’avoir souffert longtemps<br />
Comme un hère épuisé allant la tête vide<br />
Le cœur bouleversé mais toujours palpitant<br />
<br />
Promenant autour de lui un regard lucide<br />
Altérant le désir d’être aimé et d’aimer<br />
L’Inconnue qui me réapprendra à chanter...</blockquote>Et ainsi de suite... Lorsque vous écrivez 184 sonnets (pour l'instant, car j'en composerai sûrement d'autres), il faut varier, changer les dosages, l'alternance des rimes (féminines, masculines), échapper aux règles au gré des humeurs, des inspirations ! Inspirer, expirer, respirer, sous peine d'infinie monotonie...<div><br /></div><div>En créant ce corpus, je me suis demandé quel était le plus beau, mais je n'arrive pas à trancher. Il y en a de nombreux que je trouve très beaux, modestement parlant, que ce soit ceux sur les métiers (<i><b>Du Travail</b></i>) ou ceux de <i><b>L'Île</b></i>, dont le premier, qui introduit le recueil :</div><div><blockquote><b>Jaillissement </b><br />
<br />
Naisse… de la terre et l’eau la vie, la sculpture<br />
La première gicle des doigts du Créateur <br />
Qui d’un bloc de glaise plasme un corps et un cœur <br />
Soufflant à travers l’homme une âme à la nature <br />
<br />
La seconde jaillit de la main du sculpteur <br />
Qui incarne le désir à la pierre dure <br />
Insufflant toute son âme à sa créature <br />
– La force d’un esprit dépend de la hauteur <br />
<br />
À laquelle il puise sa source : Michel-Ange <br />
Voyant un jour la fantasmagorie étrange <br />
Des nues moutonnantes déployées par le vent <br />
<br />
La puissance inspirée de son génie fébrile <br />
Lui fit peindre au ciel la création d’Adam <br />
Puis il prit un nuage et y sculpta… une île ! </blockquote>Il peut également sembler anachronique d'écrire encore des sonnets au XXIe siècle, sauf pour quelqu'un comme moi, qui a sa langue pour patrie :</div><div><blockquote><b>L’Air du temps </b><br />
<br />
Pourquoi m’entêter à composer des poèmes <br />
À l’heure où l’art croupit au fond d’un débarras<br />
Où trop de créateurs fort satisfaits d’eux-mêmes <br />
N’ont pour seul objectif que l’œil des caméras ? <br />
<br />
Pourquoi rimer encor sur les pas de Racine <br />
Des vers de Hugo, des sonnets de Heredia <br />
Des odes de Musset, Vigny ou Lamartine <br />
À l’âge virtuel et l’ère hypermédia ? <br />
<br />
Car la langue est forêt ! pleine de folles herbes <br />
Où les jeunes plants poussent au flanc des vieux arbres <br />
Dont ils tirent leur sève et puisent leurs substrats <br />
<br />
Avant d’épanouir, de croître et, autonomes <br />
De séduire enfin les plus subtils odorats <br />
Par les notes de cœur de leurs riches arômes… </blockquote>En fait, lorsque s'épousent le fond et la forme pour accoucher du sens, quoi de plus moderne ?</div><div><br /></div><div>Allez, un dernier pour la route :</div><div><blockquote><b>L’Enfant </b><br />
<br />
Rêve ou réalité, je vois mes grands-parents <br />
Me raconter de jolies et tendres histoires <br />
Leurs amours leurs départs leurs échecs leurs victoires <br />
Les idéaux jamais perdus de leurs vingt ans <br />
<br />
Avec dans leur cœur une très grande sagesse <br />
Et des mots plein les yeux, des rayons plein la voix <br />
Je me souviens si fort que j’étais - je le crois - <br />
Sous l’immense pouvoir de l’immense tendresse <br />
<br />
De mes aïeuls Le Ray, de mes aïeuls Durand <br />
Ils accompagneront toute sa vie durant <br />
De leur invisible et chaleureuse présence <br />
<br />
Leur petit-fils qui porte sur son front le sceau <br />
Indélébile et doux, de leur céleste absence <br />
Du loin de leur tombe, penchée sur son berceau ! </blockquote>Un sonnet qui n'est qu'un rêve, puisqu'en réalité je n'ai connu aucun de mes 4 grands-parents...</div><div>Par contre, allez comprendre, dans les années 60, je me souviens avoir rendu visite, avec ma mère, à mon arrière-grand-père maternel, dont le portrait orne fièrement un mur de mon appart en France !</div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhDxNzVOzGfGZ_SRbvvNvrb02jK_aWYsaZB9Vei0jsN_B1Tr5U69G17-7yQkCuI-tuMUNNZD_2F6xW_a83CCbitaDfp574P2LfH6-S8CWemD2vKJZEUPnxkiwUFtrwWNlb1npYThA/s419/2021-09-21+11_56_33-DSC_0731.JPG+%25E2%2580%258E-+Photos.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="419" data-original-width="380" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhDxNzVOzGfGZ_SRbvvNvrb02jK_aWYsaZB9Vei0jsN_B1Tr5U69G17-7yQkCuI-tuMUNNZD_2F6xW_a83CCbitaDfp574P2LfH6-S8CWemD2vKJZEUPnxkiwUFtrwWNlb1npYThA/s320/2021-09-21+11_56_33-DSC_0731.JPG+%25E2%2580%258E-+Photos.png" width="290" /></a></div><br /><div>La photo n'est pas de qualité, mais pour l'instant je n'ai rien d'autre sous la main. Je la remplacerai le moment venu...</div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgq9JC16fNlz9hcb7Y6sw_zl7EXCfUkaGDutvg01sCVeGjvv2P5GkKWqk_IGJcksoa8k6N3lhKGouQOgFaUB0b04zk2jdo0nVgVKbhXPlalN_opB41m5K55d1oRrE2dplP93htwxA/s280/Jean-Marie+Le+Ray_signature.gif" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="82" data-original-width="280" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgq9JC16fNlz9hcb7Y6sw_zl7EXCfUkaGDutvg01sCVeGjvv2P5GkKWqk_IGJcksoa8k6N3lhKGouQOgFaUB0b04zk2jdo0nVgVKbhXPlalN_opB41m5K55d1oRrE2dplP93htwxA/s0/Jean-Marie+Le+Ray_signature.gif" /></a></div><br /><p></p>Jean-Marie Le Rayhttp://www.blogger.com/profile/12753719362290806749noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-11217779.post-55134782658796033452021-09-01T12:39:00.008+02:002021-12-01T17:10:43.506+01:00Histoire de la traduction automatique à base de règles<div><i><a href="https://drive.google.com/file/d/1f6t9y86VaSabUUtoL5OuCsc0QtfQ-lwX/view" target="_blank">Il presente studio fu presentato nel Dicembre 1929...</a></i></div><div><b>20 anni prima</b> della pubblicazione di <i>Translation</i>, il memorandum di Warren Weaver (nel 1949), e <b>25 anni prima</b> dell'esperimento Georgetown-IBM di traduzione automatica a base di regole (nel 1954)!</div><div>Vedi <i><a href="http://adscriptum.blogspot.com/2018/09/2019-90-anniversario-del-concetto-di.html" target="_blank">90° anniversario del concetto di traduzione automatica secondo Federico Pucci</a></i></div><div><br /></div><div><i>Cette étude fut présentée au mois de décembre 1929...</i></div><div><b>20 ans avant</b> la publication de <i>Translation</i>, le mémorandum de Warren Weaver (en 1949), et <b>25 ans avant</b> l'expérience de Georgetown-IBM sur la première traduction automatique à base de règles (en 1954) !</div><div>Voir <i><a href="http://translation20.blogspot.com/2018/09/2019-90eme-anniversaire-du-concept-de.html" target="_blank">90<sup>e</sup> anniversaire du concept de traduction automatique selon Federico Pucci</a></i></div><div><br /></div><div><i>This study was presented in December 1929...</i></div><div><b>20 years before</b> the publication of <i>Translation</i>, the Warren Weaver memorandum (1949), and <b>25 years before</b> the <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Georgetown%E2%80%93IBM_experiment" target="_blank">Georgetown-IBM rule-based machine translation experiment</a> (1954)!</div><div>See <i><a href="https://translation20.blogspot.com/2019/03/2019-90-years-on-from-federico-puccis.html" target="_blank">90 years on from Federico Pucci's machine translation concept</a></i></div><div><br /></div><div style="text-align: center;">*</div><div><br /></div>Il y a toujours eu, à toutes les époques, des femmes et des hommes en avance sur leur temps. Tellement en avance que leurs contemporain(e)s les ont totalement ignoré(e)s, et parfois même leur postérité. C'est le cas de Federico Pucci, bien que je ne désespère pas que son rôle de <b>précurseur de la traduction automatique</b> soit finalement reconnu d'ici au centenaire de sa publication phare (1931) : <i>Il traduttore meccanico ed il metodo per corrispondersi fra Europei conoscendo ciascuno solo la propria lingua : Parte I (Traduzioni dalla lingua estera)</i>.<div><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhR7kLrU7j2D0jJDp4o2vS0I0_TB9oJ1kB86Kh4GBlTk1l5YX8ARh8nYcftipdLZEO_e2jpDfDiiTRLpNkXjoBCi5e2KzcrWUgA4oe6wzsCjFqlPh3pFVdheIRxMO6kk4GbhONExw/s1600/1931.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhR7kLrU7j2D0jJDp4o2vS0I0_TB9oJ1kB86Kh4GBlTk1l5YX8ARh8nYcftipdLZEO_e2jpDfDiiTRLpNkXjoBCi5e2KzcrWUgA4oe6wzsCjFqlPh3pFVdheIRxMO6kk4GbhONExw/s320/1931.png" width="216" /></a></div>
<br />
Soit « <i>Le traducteur mécanique et la méthode pour correspondre entre européens, chacun en connaissant uniquement sa propre langue</i> », <i>1<sup>e</sup> partie (Traductions à partir de la langue étrangère)</i>. Publié durant la neuvième année de l'ère fasciste (!), c'est l'ouvrage le plus complet, <a href="http://translation20.blogspot.it/2017/04/exclusivite-federico-pucci-inventeur-du.html" target="_blank">68 pages de descriptions</a>, dans lequel il nous dit que son étude fut présentée pour la première fois en <b>décembre 1929</b>, (soit <b>vingt ans avant</b> la publication de <i><a href="http://gunkelweb.com/coms493/texts/weaver_translation.pdf" target="_blank">Translation</a></i> le 15 juillet 1949, le mémorandum de Warren Weaver universellement considéré comme le tout-début de la réflexion sur la traduction automatique), et développée ensuite dans <a href="https://translation20.blogspot.com/2017/07/federico-pucci-linguiste-emerite.html#2017/07/federico-pucci-linguiste-emerite.html#Dix" target="_blank">une dizaine de livres dédiés</a> (ceux dont j’ai connaissance, ce qui n’exclut pas qu’il ait pu en écrire d’autres, encore à trouver…), rédigés pendant près de 30 ans.
<br /><br />Dans son ouvrage intitulé <i>Babel 2.0 - Où va la traduction automatique ?</i> (Odile Jacob, 2019), Thierry Poibeau nous dit ceci: <i>Pour les aspects historiques, on consultera le site Web extrêmement complet de John Hutchins (http://www.hutchinsweb.me.uk/)</i>. Et d'ajouter : <i>Les aspects historiques</i> [de la traduction automatique] <i>sont très bien documentés grâce au travail
extrêmement minutieux et complet de John Hutchins</i>. Il nous cite d'ailleurs trois livres de référence :</div><div><p class="MsoNormal"></p><ul style="text-align: left;"><li>John Hutchins, <i>Machine Translation : Past, Present, Future</i>,
Ellis Horwood (Ellis Horwood Series in Computers and their Applications), 1986.</li><li>John Hutchins et Harold L. Somers, <i>An Introduction to
Machine Translation</i>, Academic Press, 1992.</li><li>John Hutchins, <i>Early Years in Machine Translation : Memoirs
and Biographies of Pioneers</i>, John Benjamins, 2000.</li></ul><o:p></o:p><p></p>
<p class="MsoNormal"><o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal"><o:p></o:p></p><p class="MsoNormal"><o:p></o:p></p>Donc, concernant John Hutchins, décédé en janvier de cette année, son site n'est plus en ligne (si ce n'est cette version d'<a href="https://web.archive.org/web/20210121011747/http://www.hutchinsweb.me.uk/" target="_blank">archive</a>), ce qui est fort dommage car c'était une véritable mine d'informations sur la TA (<i>Si les livres et documents de John Hutchins ne sont plus disponibles aujourd'hui, j'en tiens une copie à disposition de celles et ceux qui souhaiteraient approfondir cette histoire</i>). C'est aussi grâce à lui que j'ai découvert l'existence de Federico Pucci, comme j'ai déjà eu l'occasion de l'<a href="http://adscriptum.blogspot.com/2018/04/federico-pucci-precurseur-oublie-de-la.html" target="_blank">expliquer</a> :</div><div><span style="font-size: 11pt;"></span></div><blockquote><div><span style="font-size: 11pt;">S’il est un chercheur qui fait autorité dans l’histoire de la traduction automatique, c’est bien </span><a href="http://www.hutchinsweb.me.uk/" style="font-size: 11pt;" target="_blank">John Hutchins</a><span style="font-size: 11pt;">, dont l’article « </span><i style="font-size: 11pt;">Machine Translation: History</i><span style="font-size: 11pt;"> », publié en 2006 dans l’</span><i style="font-size: 11pt;">Encyclopedia of Language & Linguistics, Second Edition</i><span style="font-size: 11pt;">, Éd. Elsevier, commence par le chapitre « </span><i style="font-size: 11pt;"><b>Precursors and Pioneers, 1933–1954</b></i><span style="font-size: 11pt;"> » ; en voici le début </span><sup>(1)</sup><span style="font-size: 11pt;"> :</span></div><div>
<blockquote class="tr_bq">
<i>Although we might trace the origins of ideas related to machine translation (MT) to 17th-century speculations about universal languages and mechanical dictionaries, it was not until the 20th century that the first practical suggestions could be made,<b> in 1933 with two patents issued in France and Russia to Georges Artsrouni and Petr Trojanskij</b>, respectively. Artsrouni’s patent was for a general-purpose machine that could also function as a mechanical multilingual dictionary. Trojanskij’s patent, also basically for a mechanical dictionary, went further with detailed proposals for coding and interpreting grammatical functions using ‘universal’ (Esperanto-based) symbols in a multilingual translation device.</i> </blockquote>
Il y est donc clairement établi que les précurseurs/pionniers de la TA sont Georges Artsrouni et Petr Trojanskij, et l’année de référence est <a href="http://mt-archive.info/MTNI-1993-Hutchins.pdf" target="_blank">1933</a>. Une assertion unanimement reconnue et, à ma connaissance, jamais remise en question par qui que ce soit.<br />
<br />
Pourtant, dans des documents antérieurs, rédigés par ce même John Hutchins, celui-ci mentionne par deux fois un certain <b>Federico Pucci</b>, de Salerne. La première fois en 1997, dans un document intitulé « <i><b>First Steps In Mechanical Translation</b></i> » <sup>(2)</sup> :<br />
<blockquote class="tr_bq">
<i><span face=""arial" , sans-serif" style="color: blue; font-size: 10pt; line-height: 14.2667px;">In August 1949, the New York Times reported from Salerno that an Italian named <b>Federico Pucci</b>, had invented a machine to translate, saying that it would be exhibited at a Paris Fair; <b>but no more was to be heard of it</b>.</span></i> </blockquote>
Puis, dans une <b>mise à jour</b> datée de 2005 <sup>(3)</sup>:<br />
<blockquote class="tr_bq">
<span face=""arial" , sans-serif" style="color: blue; font-size: 10pt;">On 26 August 1949, the New York Times reported (page 9) from Salerno: </span>
<i><span face=""arial" , sans-serif" style="color: blue; font-size: 10pt;"><b>Federico Pucci</b> announced today that he had invented a machine that could translate copy from any language into any other language. He said that the machine was electrically operated, but refused to disclose details. He said that he would enter it in the Paris International Fair of Inventions next month. </span></i><span face=""arial" , sans-serif" style="color: blue; font-size: 10pt;"> </span><span style="font-size: 11pt;"> </span></blockquote>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj6j3FYF7rTRPwjTRcICJwlqAxUIsptHAw1RJDTp49_uk_9YRRmwVjtrqF9EC3AkxnWrYvh82f6WNdNZhmByzPFb-gcwJJihoaVPzF-9_j7syo9L-wqIlWAnE_-Dny9gtczEtq4hw/s1600/Federico+Pucci.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="342" data-original-width="559" height="195" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj6j3FYF7rTRPwjTRcICJwlqAxUIsptHAw1RJDTp49_uk_9YRRmwVjtrqF9EC3AkxnWrYvh82f6WNdNZhmByzPFb-gcwJJihoaVPzF-9_j7syo9L-wqIlWAnE_-Dny9gtczEtq4hw/s320/Federico+Pucci.jpg" width="320" /></a></div>
<blockquote class="tr_bq">
<span face=""arial" , sans-serif" style="color: blue; font-size: 10pt;">It is uncertain whether <b>Pucci</b> had any knowledge of Huskey’s proposals, and it seems most unlikely he knew about Weaver's memorandum or the British experiments. In any event, there is no trace of any demonstration at the Paris fair; <b>and nothing more is known about Pucci</b>. </span> </blockquote>
Soit une dizaine de lignes en tout, mais qui donnent le départ d’une extraordinaire découverte, doublée d’une formidable aventure humaine : celles de <b>Federico Pucci</b>, <i>dont nul n’avait jamais connu rien d’autre que ces quelques mots</i>, jusqu’à ce qu’une irréfrénable curiosité ne me pousse à en savoir davantage…</div></blockquote><div>En fait, dans le premier document où il mentionne Pucci, John Hutchins cite également le passage d'une <a href="https://www.unicaen.fr/puc/sources/prodescartes/consult/descartes/Correspondance/clerselier_1.xml/CI_CXII" target="_blank">lettre de Descartes au père Marin Mersenne</a>, datée du 20 novembre 1629, qui préfigure selon lui la manière dont pourrait fonctionner un dictionnaire « mécanique » interlangue (<i>je modernise l'orthographe</i>) :</div><blockquote><div><i>Toute l’utilité donc que je voie qui peut réussir de cette invention, c’est pour l’écriture : à savoir, qu’il fit imprimer un gros Dictionnaire en toutes les langues auxquelles il voudrait être entendu, et mit des caractères communs pour chaque mot primitif, qui répondissent au sens, et non pas aux syllabes, comme un même caractère pour aymer, amare, et ϕιλειν ; et ceux qui auraient ce Dictionnaire, et sauraient sa Grammaire, pourraient en cherchant tous ces caractères l’un après l’autre interpréter en leur langue ce qui serait écrit...</i></div></blockquote><p>En somme, les bases de la méthode inventée par Pucci trois siècles plus tard !</p><p>La « préhistoire » de la T.A. est donc essentiellement marquée par deux noms : <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_Descartes" target="_blank">René Descartes</a> et <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Gottfried_Wilhelm_Leibniz" target="_blank">Gottfried Wilhelm Leibniz</a>, qui en jettent certaines bases conceptuelles.</p><p>Selon John Hutchins et Harold L. Somers, Descartes et Leibniz envisageaient à cette époque de créer des dictionnaires mécaniques en utilisant des codes numériques universels (« <i>Both Descartes and Leibniz speculated on the creation of dictionaries based on universal numerical codes</i> », in <i><a href="http://www.hutchinsweb.me.uk/IntroMT-1.pdf" target="_blank">An introduction to machine translation</a></i>). <br />
<br />
Descartes nous en dit plus sur l’invention de la langue universelle dans sa correspondance :
<br />
</p><blockquote class="tr_bq">
<i>Pour être vraiment telle, une langue doit naître de la « </i>vraie <i>» philosophie et donc procéder d’une réforme qui transpose dans les pensées le même ordre simple et naturel qui existe entre les nombres. Les pensées deviendraient alors claires et simples et il serait « </i>presque impossible<i> » de se tromper. Le premier pas à accomplir, précise Descartes, n’est pas d’inventer les mots primitifs et les caractères de la langue universelle, ni de garantir des temps rapides d’apprentissage, mais d’établir « </i>un ordre entre toutes les pensées qui peuvent entrer en l’esprit humain, de même qu’il y en a un naturellement établi entre les nombres<i> ». On pourrait alors inventer des « </i>mots <i>» et les ordonner comme on ordonne les langages inventés pour représenter les nombres et comme on apprend « </i>en un jour à nommer tous les nombres jusqu’à l’infini, et à les écrire en une langue inconnue, qui sont toutefois une infinité de mots différents <i>», et « </i>faire le même de tous les autres mots nécessaires pour exprimer toutes les autres choses qui tombent en l’esprit des hommes<i> ». Ainsi naîtrait une vraie langue universelle, puisque telle est la langue capable de représenter les pensées ordonnées dans l’esprit de l’homme, les idées simples. Une telle langue s’affirmerait « </i>bientôt parmi le monde <i>» et beaucoup seraient disposés à employer « </i>cinq ou six jours de temps pour se pouvoir faire entendre par tous les hommes<i> ». </i><br />
<i>La langue universelle ne peut donc naître qu’après avoir ordonné, distingué et énuméré les pensées des hommes de façon à les rendre claires et simples. C’est là « </i>le plus grand secret qu’on puisse avoir pour acquérir la bonne science<i> ». Reposant sur la connaissance des « </i>idées simples<i> », une telle langue deviendrait facile à apprendre, à prononcer et à écrire : « </i>Et si quelqu’un avait bien expliqué quelles sont les idées simples qui sont en l’imagination des hommes, desquelles se compose tout ce qu’ils pensent, et que cela fût reçu par tout le monde, j’oserais espérer ensuite <b>une langue universelle fort aisée à apprendre, à prononcer et à écrire</b>, et ce qui est le principal, qui aiderait au jugement lui représentant si distinctement toutes choses, qu’il lui serait presque impossible de se tromper <i>». </i><br />
<i>Une langue universelle est donc une langue des pensées ordonnées, mais aussi des pensées claires et simples. Les mots dont les hommes disposent ne possèdent, au contraire, que des significations confuses, ce qui explique pourquoi on n’entend presque rien parfaitement.
</i></blockquote>
<u>Source</u> : Lettre au père Marin Mersenne du 20 novembre 1629, B 24, p. 92-97. « <i>La lettre a été étudiée, dans la littérature critique cartésienne, surtout par rapport au projet de langue artificielle, en y voyant même parfois un antécédent de la caractéristique universelle de Leibniz… </i>»<br />
in <a href="https://www.academia.edu/5311825/DESCARTES_TRADUCTION_V%C3%89RIT%C3%89_ET_LANGUE_UNIVERSELLE" target="_blank">DESCARTES : TRADUCTION, VÉRITÉ ET LANGUE UNIVERSELLE</a><br />
Giulia Belgioioso (Université de Lecce)<br /><p style="text-align: center;">*</p><p>J'ai contacté John Hutchins par deux fois, en avril 2018 et en mars 2019, pour lui exposer la suite de “<i>and nothing more is known about Pucci...</i>”, sans aucune réponse de sa part. J'espère toutefois qu'il aura lu mes articles dont je lui fournissais les liens.</p><p>Car, de fait, la découverte de Federico Pucci <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2019/10/reecrire-lhistoire-de-la-traduction.html" target="_blank">remet totalement en question l'histoire de la traduction automatique</a>, et notamment celle de la première méthode (utilisée pendant un demi-siècle de façon pratiquement exclusive) à base de règles : sigle <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Rule-based_machine_translation" target="_blank">RBMT</a> (pour <i>Rule-Based Machine Translation</i>), dont la "première" démonstration de l’histoire est connue dans ses moindres détails : date, lieu, équipe, langues, déroulement, etc., comme je l'ai expliqué <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2020/05/federico-pucci-censure-par-wikipediait.html#2020/05/federico-pucci-censure-par-wikipediait.html#Invenzione" target="_blank">ici</a> :</p>
<blockquote>En fait, une anecdote plus qu’une véritable démonstration scientifique : nous sommes le 7 janvier 1954, à New York, au siège d’IBM, l’équipe est une collaboration entre la Georgetown University (M. Paul Garvin pour la partie linguistique) et IBM (M. Peter Sheridan pour la partie programmation), la paire de langues est le russe et l’anglais, un lexique de 250 mots choisis avec soin, quelques dizaines de phrases, 6 règles !<br />
<br />
Le lendemain, IBM annonce dans un <a href="https://www.ibm.com/ibm/history/exhibits/701/701_translator.html" target="_blank">communiqué de presse</a> :<br />
<blockquote class="tr_bq">
<i>And the giant computer, within a few seconds, turned the sentences into easily readable
English. </i></blockquote>
Ce même communiqué mentionnait cette phrase du professeur Leon Dostert, de l'Université de Georgetown, selon lequel, en l’espace de quelques années la traduction automatique aurait pu devenir réalité :<br />
<blockquote class="tr_bq">
<i>Doctor Dostert predicted that “five, perhaps three years hence, interlingual meaning conversion
by electronic process in important functional areas of several languages may well be an
accomplished fact.” </i></blockquote></blockquote><blockquote class="tr_bq"><i></i></blockquote>Ainsi Federico Pucci avait <b>anticipé d'un bon quart de siècle l’expérience de Georgetown-IBM</b>, puisqu'il présenta pour la première fois sa méthode à Salerne, inventée de A à Z, en décembre 1929 !<div><br /></div><div style="text-align: center;">*</div><div><br /></div><div>Depuis quatre ans (premier billet : mars 2017) que j'ai dévoilé - et <b>documenté en trois langues </b>- l'expérience de Pucci dans ses moindres détails, jamais aucun chercheur / spécialiste / universitaire impliqué dans la traduction automatique n'a relayé cette <b>antériorité absolue de Federico Pucci et sa qualité de précurseur</b> ! Jamais personne (à part moi) n'a daigné reprendre et interroger l'histoire de la TA pour y intégrer Pucci à la première place, alors qu'il a conçu il y a 90 ans la portée de la TA telle qu'on la connaît à présent dans la vie de tous les jours : accessible et abordable à toutes et à tous (il n'aurait quand même pas pu arriver à en imaginer la gratuité !), contrairement aux autres précurseurs qui n'ont fabriqué que d'énormes machines très compliquées depuis longtemps passées aux oubliettes de l'histoire.</div><div><br /></div><div>À l'opposé, la modernité de son livre a consigné noir sur blanc à l'histoire <a href="https://www.slideshare.net/jmleray/federico-pucci-i-due-primi-testi-tradotti-meccanicamente-al-mondo-230276357" target="_blank">les deux premiers exemples de textes traduits "mécaniquement"</a>, l'un <a href="http://translation20.blogspot.com/2018/10/la-toute-premiere-traduction.html" target="_blank">de l'italien au français</a>, et l'autre <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2018/10/la-premiere-traduction-automatique.html" target="_blank">du français à l'italien</a> !</div><div><br /><div>Or, là encore, jamais aucun chercheur / spécialiste / universitaire impliqué dans la traduction automatique n'a daigné étudié la méthode inventée par Pucci : inconnu de son vivant, et encore totalement snobé près d'un cinquantenaire après sa mort. </div></div><div><br /></div><div>Une cruelle injustice dont j'espère qu'elle sera réparée avant le centenaire de la publication de « <i>Le traducteur mécanique et la méthode pour correspondre entre européens, chacun en connaissant uniquement sa propre langue</i> ». Ce sera dans dix ans, en 2031, ça nous laisse encore de la marge...</div><div><br /></div><div style="text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://www.jmleray.com/" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjEf4-JcTD2Kxc9-2yQfcnmvbyyuSlFX55KkfSO7I59jD4abj84FfxUf-cfr80zqu4Gy6Eboy_4m09ZhAWHOHiL6E6MHPRRcbzYF4kvjj_B1QpTYRjiO_WdPVI98nlSLL38AVs95A/s1600/Jean-Marie+Le+Ray_signature.gif" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><p>P.S. Juste pour la précision, voici la décennie des années 30 de mon <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2017/03/histoire-actualisee-de-la-traduction.html" target="_blank">histoire actualisée de la traduction automatique</a> (2017) :</p><b>2. Années 30 du XX<sup>e</sup> siècle : les précurseurs </b><br />
<br />
Passons maintenant du début des années 30 au Web, c’est-à-dire du <a href="http://translation20.blogspot.com/2017/03/traduction-automatique-scoop-sur-le.html" target="_blank">premier « traducteur mécanique » de Federico Pucci</a> à la moderne « <a href="http://www-lium.univ-lemans.fr/~barrault/cours/m2isi-tas/m2isi_trad_neuronale.pdf" target="_blank">traduction automatique neuronale</a> » (voir <a href="http://translation20.blogspot.it/2017/04/exclusivite-federico-pucci-inventeur-du.html" target="_blank">ici une comparaison</a>...) :<br />
<br />
<b>1929</b> (décembre) : Federico Pucci présente pour la première fois à Salerne son étude sur le "<b>traducteur mécanique</b>".<br />
<b><br /></b>
<b>1930 [<a href="http://adscriptum.blogspot.it/2017/03/exclusivite-les-inventions-de-federico.html" target="_blank">mise à jour</a>]</b> : présentation à l'Exposition Nationale de Bolzano, section littéraire, du dispositif "<b>traducteur mécanique</b>" de Federico Pucci, primé avec une médaille d'argent.<br />
<br />
<b>1931</b> : Federico Pucci publie à Salerne la partie I de ce qui est vraisemblablement <b>le premier ouvrage jamais publié sur un dispositif de "traduction mécanique"</b> : « <i>Le traducteur mécanique et la méthode pour correspondre entre européens, chacun en connaissant uniquement sa propre langue</i> ».
<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://opac.bncf.firenze.sbn.it/opac/controller.jsp?action=notizia_view&notizia_idn=cub0526966&query_action=search_byautoresearch&query_filterterm=&query_position=2&query_maxposition=7&query_orderby=&query_filterterm=&query_querystring_1=CUBV129944&query_fieldname_1=vidtutti" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" height="147" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEisdCwQXFI6dc4OXBAUEQpEY8hq_Z-O1_bWc7nIse-E51afgFLIir_eZIbCQ3ywXPewIo9j_j27fBpimuSuKOZpPPb9GsxKt1dDj6UgrhtrSkhCWCdKA-7PRh9Lh9BisW25ywxYpA/s400/firenze.png" width="400" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
<b>1932</b> : construction probable d’une première machine à traduire de Georges Artsrouni, détruite par la suite, aucun document la concernant n'ayant été conservé, si ce n’est une photographie ne permettant pas d'en donner une description. (<a href="http://www-persee.ens-lyon.fr/docAsPDF/rhs_0048-7996_1965_num_18_3_2427.pdf" target="_blank">Source</a>)</div>
<br />
<b>1932</b> : Warren Weaver devient directeur de la Fondation Rockfeller<br />
<br />
<b>1933</b> : dépôt du brevet et présentation aux autorités soviétiques de la machine de Petr Petrovič Smirnov-Trojanskij, sans doute restée à l'état de plans et de description. (<a href="http://www.hutchinsweb.me.uk/IJT-2004.pdf" target="_blank">Source</a>)<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjV3LTF2ypaCJEGAXAuwcWjMQLG0FPlNGl4azq810nvx5EB52mOGYILisEgZDeHw1KpF2R3_E-oR7T99DNnVOowsfsljqPnF3ZUsBod8k-x12cg45D3weiOF8GnOldmapMv-i4pMQ/s1600/troj.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="188" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjV3LTF2ypaCJEGAXAuwcWjMQLG0FPlNGl4azq810nvx5EB52mOGYILisEgZDeHw1KpF2R3_E-oR7T99DNnVOowsfsljqPnF3ZUsBod8k-x12cg45D3weiOF8GnOldmapMv-i4pMQ/s320/troj.png" width="320" /></a></div>
<br />
<b>1933-1935</b> : construction du « <a href="http://www.arts-et-metiers.net/musee/apres-babel-traduire" target="_blank">cerveau mécanique</a> » de Georges Artsrouni :<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://www.arts-et-metiers.net/musee/apres-babel-traduire" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" height="230" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh-Am1PBCbwkxsj3a3Eqc9C6aSgwc4wvSHd-UYgpJjY4NcVEWbZnSwP6zm0gBUhUub3O4ecHsNjdJFu6La0Kt_tYJx7niQY6xih-ow1TZFiDrVc6V4qXHZ1mKZNgWllFO0E-PeTZg/s320/cerev.png" width="320" /></a></div>
<br />
<b>1935</b> : présentation du « traducteur mécanique » de Federico Pucci au Concours d'inventions ouvert dans le cadre de la Foire de Paris (ou plutôt de sa "<i>méthode à traduire les langues sans les connaître</i>", primée par une <a href="http://translation20.blogspot.com/2018/09/2019-90eme-anniversaire-du-concept-de.html#2018/09/2019-90eme-anniversaire-du-concept-de.html#diplomes" target="_blank">médaille d'argent</a>)<br />
<br />
<b>1937</b> : Georges Artsrouni présente quelques machines à l'Exposition Nationale de Paris, dont le principe fut couronné d'un diplôme de Grand Prix pour la mécanographie, selon l'inventeur lui-même.<br />
<br />
<b>1939-1945</b> : <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Seconde_Guerre_mondiale" target="_blank">Deuxième Guerre mondiale</a>...<br />
<br />Jean-Marie Le Rayhttp://www.blogger.com/profile/12753719362290806749noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-11217779.post-59957062046782071762021-08-06T09:49:00.003+02:002021-08-06T09:58:49.378+02:00Emmanuel Macron et la dialectique éristique<p>Nous allons voir si les pamphlets ont encore droit de cité en 2021 !</p><p>Hier j'ai eu le malheur de lire une soi-disant interview gracieusement accordée par notre monarque présidentiel au servile Bruno Jeudy, publiée dans <a href="https://www.parismatch.com/Actu/Politique/Antivax-presidentielle-Les-confidences-polynesiennes-de-Macron-1751603" target="_blank">Paris-Match</a> ! Je dis "soi-disant" car une vraie interview supposerait un vrai journaliste, posant de vraies questions, à un véritable interlocuteur. Or rien de tout cela dans ce papier dithyrambique à vomir, où le propagandiste sert la soupe au puissant du moment, en s'asseyant allègrement sur la déontologie d'une profession de plus en plus malmenée.</p><p>Une phrase attribuée à notre carabistouilleur en chef m'a particulièrement mis dans une colère noire : « ...<i>c’est grave, car les mots ont un sens.</i> » Vous me direz, rien que de très banal, je vous répondrai, certes, mais absolument insupportable dans la bouche de celui qui la prononce !</p><p>Ce n'est pas la première fois que je réagis à ce genre de propos, il y a 15 ans, déjà (billet qui n'a pas pris une ride), c'était une une phrase de Berlusconi : « <i><a href="http://adscriptum.blogspot.com/2006/01/la-connaissance-inutile.html" target="_blank">Le Président du Conseil, par définition, ne peut pas mentir</a></i> » !!!</p><p>Même acabit. Du reste Berlusconi et Macron (Trump idem, et bien d'autres...) partagent la caractéristique bizarre d'être des mensonges vivants, enfermés dans leur délire pathologique de toute-puissance, où ce n'est jamais eux qui mentent, mais les gens et le monde autour d'eux. Eux ont toujours raison, même si, pour ce faire, ils doivent manipuler les mots 24/7/365, selon les besoins de l'instant. Leurs mots ont le sens qu'ils leur donnent en les prononçant. Raison pour laquelle ils peuvent changer de sens plusieurs fois par jour, par semaine, par mois, par année. Les autres ne peuvent qu'avoir tort !</p><p>Ainsi, dans le "papier" de Paris-Match, Manu ne déroge pas à la règle et s'en donne à cœur joie en tapant sur celles et ceux qui manifestent ces jours-ci : « <i>Quelques <b>dizaines de milliers</b> de citoyens en perte de sens telle qu’ils peuvent dire qu’on vit en dictature (...) Leur attitude est une menace pour la démocratie. Ils confondent tout. (...) ils créent un désordre permanent, parce qu’ils contestent l’existence de l’ordre républicain, mais je ne céderai en rien</i>. »</p>C'est sa marotte, ça : <i>je ne lâcherai rien, je ne céderai rien</i>... Nous n'en doutons pas ! Il faut lire <a href="https://www.lelibrepenseur.org/pourquoi-macron-ne-cedera-pas-par-patrick-manoukian/" target="_blank">le texte de Patrick Manoukian pour mieux comprendre</a>. <p>J'imagine qu'en 2021 tout politique qui se respecte se doit aussi d'être un bon menteur, un comédien. Ça me rappelle une repartie de <a href="https://fr.wikiquote.org/wiki/%C3%80_la_poursuite_d%27Octobre_Rouge_(film)" target="_blank">Jeffrey Pelt dans <i>À la poursuite d'Octobre Rouge</i></a> : « <i>Je suis un politicien. Ce qui implique que je triche, que j'exagère, et si d'une main je caresse les enfants, de l'autre je leur vole leurs bonbons.</i> » Ou celle de Coluche sur les technocrates : « <i>Si on leur donnait le Sahara, dans 5 ans, faudrait qu'ils achètent du sable ailleurs.</i> »</p><p>Pour autant, essayez de prendre Macron au dépourvu sur ses mensonges, c'est pas gagné, il est très habile pour retomber sur ses pattes ! Avouons aussi qu'avec les non-questions des clones du Sieur Jeudy, ça aide !</p><p>Il faut que ce soit d'autres qui interpellent Macron, comme lors du fantomatique grand débat, où une participante lui demande de s'exprimer sur les "blessures" infligées aux Gilets jaunes, et où sa réponse est impensable : « <i><a href="https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/03/08/gilets-jaunes-pas-de-violences-policieres-selon-emmanuel-macron_5433154_3224.html" target="_blank">Ne parlez pas de “répression” ou de “violences policières”, ces mots sont inacceptables dans un État de droit</a>.</i> »</p> Et personne pour lui répondre qu'en guise de "blessures" ce sont des mutilations terribles qui ont définitivement foutu en l'air la vie de gens qui ne manifestaient que pour obtenir davantage de dignité et de reconnaissance, et qu'il en est directement responsable. Et personne pour lui répondre que puisque “répression” et “violences policières” il y a, cela signifie que la France n'est plus un État de droit. Et personne pour lui rappeler que dès 2014 le Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe dénonçait les “violences policières” comme <a href="https://www.coe.int/fr/web/commissioner/-/police-abuse-a-serious-threat-to-the-rule-of-l-1" target="_blank">une menace grave pour l’État de droit</a>...<p>Le roitelet a vraiment la vie trop facile. Dans son manifeste de marketing électoral pompeusement intitulé « <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2021/07/la-revolution-avortee-demmanuel-macron.html" target="_blank">Révolution</a> », il est étrange que Macron ne cite pas Schopenhauer et son <i><a href="https://www.schopenhauer.fr/oeuvres/fichier/l-art-d-avoir-toujours-raison.pdf" target="_blank">Art d'avoir toujours raison</a></i>, vu qu'il est passé maître lorsqu'il s'agit d'en appliquer les 38 stratagèmes, lui qui personnifie avec brio l'évidence laconiquement indiquée par <a href="https://www4.ac-nancy-metz.fr/lyc-webjournal-helene-boucher/2017/12/06/le-brio-un-film-sur-les-bienfaits-de-leloquence/" target="_blank">Daniel Auteuil à Camélia Jordana dans <i>Le Brio</i></a> : « <i>Ce qui compte, c'est d'avoir raison. La vérité, on s'en fout.</i> »</p><p>Rappelez-vous l'affaire Benalla, lorsque Macron trépigne dans son antre élyséen : « <i>Le seul responsable, c'est moi, qu'ils viennent me chercher.</i> », scandé avec autant plus d'assurance qu'il sait que c'est impossible ! On l'a vu le jour où les Gilets Jaunes s'étaient rapprochés de l'Élysée et où il était déjà prêt à descendre dans son bunker en proie à la panique ! D'ailleurs c'est souvent une constante : plus les roquets aboient fort plus ils ont peur. </p><p>Donc, en 2021, il est parfaitement "normal" d'avoir raison en mentant, d'autant plus que cette normalité mensongère est relayée et martelée avec l'efficacité d'une propagande nazie dans tous les médias dominants, qui vous diraient volontiers, non pas « <i>la révolution macronarde n'est pas un échec, c'est que ça n'a pas marché</i> », mais « <i>la révolution macronarde est une incroyable réussite !</i> »</p><p>Non ! Pour reprendre la fin de <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2021/07/la-revolution-avortee-demmanuel-macron.html" target="_blank">mon dernier billet</a> :</p><p></p><blockquote><p><i>La « Révolution » de Macron n'est pas un échec, elle n'a jamais existé ! Annoncée et promise, mais avortée avant d'avoir vu le jour. Mort-née. Lorsque Macron nous dit : « </i>Je suis un démocrate français<i> », c'est faux ! Lorsque Macron dit des français : « </i>Il faut leur reparler de leur vie. Donner du sens, une vision<i>. », c'est faux ! Pas une seule fois il ne s'est préoccupé d'assumer ses propos, bien qu'il affirme le contraire : j'assume toujours ce que je dis et ce que je fais. C'est d'autant plus facile qu'il se fout totalement des conséquences de ses mots et de ses actes. Lui se contente de dire, de faire. Que le peuple se démerde avec ça !</i></p><p><i>J'ai un profond dégoût pour les menteurs. J'ai un profond dégoût pour les bonimenteurs. J'ai un profond dégoût pour Emmanuel Macron. </i></p><p><i>Réélire Macron en 2022 serait impardonnable : si l'erreur est humaine, persévérer dans son erreur est diabolique, disaient les latins. Nous verrons ce qu'en disent les français l'année prochaine, dans un peu plus de 9 mois : encore un long travail, espérons que ce sera un avortement...</i></p></blockquote><p>Je suis confiant qu'un jour la vérité finira par rattraper Emmanuel Macron.</p><p><br /></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgq9JC16fNlz9hcb7Y6sw_zl7EXCfUkaGDutvg01sCVeGjvv2P5GkKWqk_IGJcksoa8k6N3lhKGouQOgFaUB0b04zk2jdo0nVgVKbhXPlalN_opB41m5K55d1oRrE2dplP93htwxA/s280/Jean-Marie+Le+Ray_signature.gif" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="82" data-original-width="280" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgq9JC16fNlz9hcb7Y6sw_zl7EXCfUkaGDutvg01sCVeGjvv2P5GkKWqk_IGJcksoa8k6N3lhKGouQOgFaUB0b04zk2jdo0nVgVKbhXPlalN_opB41m5K55d1oRrE2dplP93htwxA/s0/Jean-Marie+Le+Ray_signature.gif" /></a></div><br /><p></p>Jean-Marie Le Rayhttp://www.blogger.com/profile/12753719362290806749noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-11217779.post-69830744118780280732021-07-26T20:08:00.014+02:002021-08-06T09:52:07.198+02:00La révolution avortée d'Emmanuel Macron<p style="text-align: right;">Suite : <i><a href="https://adscriptum.blogspot.com/2021/08/emmanuel-macron-et-la-dialectique.html" target="_blank">Emmanuel Macron et la dialectique éristique</a></i></p><p style="text-align: center;">*</p><p>En novembre 2016, quelques mois après avoir lancé à Amiens, sa ville natale, un mouvement à ses initiales, <i>En Marche !</i>, Emmanuel Macron publie « <b>Révolution</b> », sous-titré « <i>C'est notre combat pour la France</i> », dans lequel il déclare - dès l'introduction - sa candidature à l’élection présidentielle (trois phrases, trois fois Je...) : </p><blockquote><p><i>Car je n’ai pas d’autre désir que d’être utile à mon pays. <b>C’est pourquoi j’ai décidé de me porter candidat à l’élection du président de la République française</b>. Je mesure l’exigence de la charge... </i></p></blockquote><p>Son livre, censé <i>poser les fondements d’une nouvelle société</i>, est une longue énumération de recettes et de grands principes, tellement généraux que, le plus souvent, il est difficile de ne pas être d'accord. Il se décline en 16 chapitres :</p><p></p><ol style="text-align: left;"><li>Ce que je suis</li><li>Ce que je crois</li><li>Ce que nous sommes</li><li>La grande transformation</li><li>La France que nous voulons</li><li>Investir dans notre avenir</li><li>Produire en France et sauver la planète</li><li>Éduquer tous nos enfants</li><li>Pouvoir vivre de son travail</li><li>Faire plus pour ceux qui ont moins</li><li>Réconcilier les France</li><li>Vouloir la France</li><li>Protéger les Français</li><li>Maîtriser notre destin</li><li>Refonder l’Europe</li><li>Rendre le pouvoir à ceux qui font</li></ol>durant lesquels Macron se démarque constamment de la droite et de la gauche, selon un modèle un peu simpliste, mais probablement efficace : il oppose systématiquement les clivages droite-gauche en précisant que les deux ont tort, et se déclare favorable à une voie "alternative", une troisième voie, la sienne (sous-entendu, c'est moi qui ai raison). Très habile :<blockquote><div><i>Je ne me résous pas à être enfermé dans des clivages d’un autre temps. On a voulu caricaturer ma volonté de dépasser l’opposition entre la gauche et la droite : à gauche en dénonçant une trahison libérale, à droite en me dépeignant comme un faux nez de la gauche. (…)
Je récuse ces deux approches…</i></div></blockquote><div>Toutefois, ce qui m'a interpellé dès le début, c'est la progression des chapitres, et notamment le 1 (<i>Ce que je suis</i>) et le 3 (<i>Ce que nous sommes</i>). Car en toute logique, le 1 devrait être inclus dans le 3, le Nous englobant le Je. </div><div><br /></div><div>Certes, la prééminence du Je n'est pas nouvelle en politique (voir mes <a href="http://adscriptum.blogspot.com/2009/01/nicolas-sarkozy-letat-cest-moi.html" target="_blank">billets</a> sur <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2011/08/les-grands-discours-dun-petit-president.html" target="_blank">les discours de Sarkozy</a>), mais l'analyse statistique du livre de Macron, en extrayant les 20 mots les plus représentatifs de « Révolution » (sur un total d'environ 60 mille mots), fournit un nuage sémantique plutôt explicite :</div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhQNTWL7KN0_Vtt1KPRitUiS4u2DlbDr6WfJzmQ-dndd67z3eDN5nuwLhAf8N41HdMZcafDo59uPG80zJe0t9_EROhyC2MPiEfPpjMQea6I0UB3uok3tEhAt4lDhL1haTvNvfrSgw/s1903/2021-07-26_Macron-nuage.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="692" data-original-width="1903" height="145" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhQNTWL7KN0_Vtt1KPRitUiS4u2DlbDr6WfJzmQ-dndd67z3eDN5nuwLhAf8N41HdMZcafDo59uPG80zJe0t9_EROhyC2MPiEfPpjMQea6I0UB3uok3tEhAt4lDhL1haTvNvfrSgw/w400-h145/2021-07-26_Macron-nuage.png" width="400" /></a></div><br /><div>À des fins de clarté, voici la liste correspondante et le nombre d'occurrences de chaque terme :</div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEid61z4M4dYGuSmdE7Ghvl-jeu8GWHhuDmZGsV0Ank7c3eoPE_7lfyc6pIRBw07IWALxR-zOPrV5ajhp-lGinX7Fj4SVVyLfWzMu3xN2kzMOcdfWDd2m7UaqTZ5tOaFdD_K7qMYSw/s638/2021-07-26_Macron-liste.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="638" data-original-width="347" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEid61z4M4dYGuSmdE7Ghvl-jeu8GWHhuDmZGsV0Ank7c3eoPE_7lfyc6pIRBw07IWALxR-zOPrV5ajhp-lGinX7Fj4SVVyLfWzMu3xN2kzMOcdfWDd2m7UaqTZ5tOaFdD_K7qMYSw/s320/2021-07-26_Macron-liste.png" /></a></div><div><br /></div>Donc il est clair que le centre du livre n'est ni la France, ni la nation, ni la république, ni le pays, <b>mais Macron lui-même</b>, et que lorsqu'il sous-titre « <i>C'est <b>notre</b> combat pour la France</i> », il exclut le « Je » Macron du « Nous » français (bien qu'il ne le dise pas manifestement). Sans quoi l'ordre naturel des chapitres aurait dû être « 1. <i>Ce que nous sommes</i> », avec éventuellement les sous-divisions « 1a. <i>Ce que je suis</i> » et « 1b. <i>Ce que vous êtes</i> », car prière de ne pas mélanger les torchons et les serviettes !<div><br /></div><div>Évitons les postures faux-cul, la liste est trop longue. Juste à titre d'exemple :</div><div><ul style="text-align: left;"><li><i>Car les Français, eux, ont une volonté, souvent négligée par leurs gouvernants. <b>C’est cette volonté que je veux servir. Car je n’ai pas d’autre désir que d’être utile à mon pays</b>.</i></li><li><i><b>C’est à mon pays seul que va mon allégeance</b>, non à un parti, à une fonction ou à un homme. Je n’ai accepté les fonctions que j’ai eues que parce qu’<b>elles me permettaient de servir mon pays</b>.</i></li><li><i><b>Ma conception de l’action publique (...) est celle de l’engagement partagé, fondé sur le service. Rien d’autre ne compte à mes yeux</b>...</i></li><li><i>Le travail du politique, tout spécialement de l’État, ne consiste pas à dire à la nation quoi faire ou à la soumettre. <b>Il consiste à la servir</b>.</i></li></ul></div><div><div>Que c'est beau ! Et combien de sacrifices personnels cela sous-entend-il ? Le service, une haute exigence de Macron candidat. Or à présent, après plus de trois ans de sa présidence, les français ont pu se faire une idée de la façon dont Macron sert le pays, et <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2019/01/gilets-jaunes-et-mensonges-detat.html" target="_blank">des résultats obtenus</a> ! Non, Macron ne sert pas la France, Macron sert Macron. Charité bien ordonnée commence par soi-même...</div></div><div><br /></div><div>Mais descendons davantage dans les détails, en me basant sur les exemples concrets de <b>l'hôpital</b> et de <b>l'éducation</b>, deux secteurs particulièrement mis à mal par Macron et les ministres serviles de ses gouvernements successifs. Chose d'autant plus étonnante qu'il en a une connaissance directe, voire une familiarité !</div><div><br /></div><div>Comme il le dit lui-même : « <i>Nous avons plus que jamais besoin d’<b>investir dans l’école, la santé</b> ou la transition énergétique – pour ne citer qu’eux.</i> »</div><div><br /></div><div><b>1. L'hôpital</b></div><blockquote><div><i>Je suis né ... dans une famille de médecins hospitaliers. (...) L’histoire de ma famille est celle d’une ascension républicaine dans la province française... Mes parents, et aujourd’hui mon frère et ma sœur, sont ainsi devenus médecins. Je suis le seul à n’avoir pas emprunté ce chemin.</i></div></blockquote><div>Nous en sommes vraiment désolés, mais bon. </div><div><br /></div><div>Diagnostic :</div><blockquote><div><i>Faire plus pour ceux qui ont moins et, ce faisant, protéger les plus faibles, c’est aussi mieux prévenir la maladie. Car là aussi se jouent de profondes injustices.
<b>Nous nous targuons souvent d’avoir le meilleur système de soins au monde</b>. La réalité, pourtant, est plus nuancée. Si nous avons des chercheurs, des hôpitaux, des professionnels de santé parmi les meilleurs au monde, <b>la santé en France</b> n’est pas aussi performante qu’on le croit et <b>se révèle, surtout, profondément inégalitaire</b>.
Nous ignorons souvent que la France enregistre des résultats médiocres pour toutes les pathologies qui requièrent de la prévention – cancers, cirrhoses… et que les premières victimes de ces maladies proviennent des milieux défavorisés. (...) Face à cela, je ne pense pas que la solution consiste à opposer l’hôpital à ce qu’on appelle la médecine de ville. Au contraire, partout où cela est possible, <b>il convient de favoriser leur complémentarité et leurs partenariats</b>.</i></div></blockquote><div>Et de poursuivre :</div><blockquote><div><i>Ensuite, <b>je maintiendrai un haut niveau de solidarité pour les dépenses de santé</b>. Nous devons avancer de façon intelligente. Pas en procédant à de petits ajustements annuels pour rester dans les clous ! Il faut penser la réforme non pas par année, comme nous y incite la manière dont est actuellement financé notre système de soins, mais sur plusieurs années. C’est le seul moyen d’engager des réformes de fond et de transformer notre système sur le long terme !
C’est à cette condition que nous pourrons entreprendre la nécessaire refondation de l’hôpital public. <b>Depuis plusieurs années, il traverse une crise de moyens, de productivité et de sens à laquelle nous ne pouvons rester sourds</b>.
Nous devons décloisonner les pratiques et les organisations. La transformation de notre système de santé ne peut pas être gérée uniquement par l’État central. Une nouvelle fois, je suis convaincu qu’il faut donner plus d’autonomie aux acteurs locaux de santé, et notamment aux acteurs régionaux. Ce sont eux qui connaissent le mieux les besoins d’un territoire, les singularités d’une population. (...) <b>Le changement ne sera pas dicté d’en haut. Il sera porté par le bas.
</b></i></div></blockquote><div>Je ne suis pas spécialiste de ces questions, loin de là. Toutefois, en suivant les actualités depuis l'élection de Macron, il me semble que l'hôpital autant que les médecins de ville sont laissés à eux-mêmes et que <i>la crise de moyens, de productivité et de sens</i> qu'il dénonce n'a pas été entendue par Macron plus que par ses prédécesseurs, vu qu'il n'y a apporté aucune réponse concrète... <a href="https://www.humanite.fr/4e-vague-du-covid-les-urgences-lancent-un-sos-715655" target="_blank">Au contraire !</a></div><div><br /></div><div>En revanche, moi qui ai passé près de 40 ans en Italie, depuis que je suis revenu en France, je découvre un système de soins bien moins égalitaire que le système italien, où le système de santé et d'hospitalisation est gratuit. Alors qu'en France il faut une complémentaire pour tout : les dents, les yeux, les hospitalisations, etc.</div><div><br /></div><div>Combien en coûtera-t-il à une famille, en complémentaires santé, pour que tous ses membres soient couverts à 100% en termes d'actes médicaux, de traitements, de médicaments, etc. ? Probablement trop pour de nombreux foyers qui devront choisir entre les différentes prestations, voire s'en passer totalement...</div><div><br /></div><div>Mon constat personnel, qui ne demande qu'à être réfuté par un argumentaire sérieux, est que Macron est en train de "casser" l'universalité des services publics de santé - de l'hôpital à la sécurité sociale -, <i>dans un changement dicté d'en haut</i> auquel les acteurs d'en-bas n'ont aucun mot à dire, pour que les privés puissent progressivement s'en mettre plein les poches. </div><div><br /></div><div>En clair, le président Macron fait exactement le contraire de ce que promettait le candidat Macron. Il devrait s'inspirer de l'Italie...</div><div><br /></div><div><b>2. L'éducation</b></div><blockquote><div><i>[J]e ne peux pas aujourd’hui réfléchir à l’école républicaine sans me souvenir de cette famille dont les valeurs étaient si profondément accordées à l’enseignement de ses maîtres, <b>ni de ces enseignants dont c’était l’honneur de suppléer à toutes les carences pour emmener leurs élèves vers le meilleur</b>. De cette tension, de cette volonté, de cet amour, peu de pays sont capables et nous devons à chaque génération veiller à ce que cette flamme ne s’éteigne pas. (...)<br />Ma grand-mère était une enseignante, et <b>je voudrais en l’écrivant débarrasser ce mot de sa poussière administrative, pour lui rendre l’éclat d’une passion vive, vécue avec un dévouement, une patience admirables...<br />En ce domaine, on ne fait rien de bien sans amour.</b></i></div></blockquote><p>Entendre Macron parler d'amour, lui qui a une empathie de barreau de prison, lui qui n'a jamais prononcé un mot sur les centaines de français éborgnés et mutilés sous ses ordres, sur les milliers de français mis abusivement en garde à vue sous ses ordres, ni sur les dizaines de milliers de français dont son orgueil et son aveuglement ont fortement contribué à pourrir la vie - si ce n'est pour leur cracher au visage tout son venin et son déni -, le voilà qui s'épanche comme une écolière mélancolique : « <i>En ce domaine, on ne fait rien de bien sans amour</i>. »</p><p>C'est fort ! Mais bon, passons à son diagnostic.</p><blockquote><p><i>Je considère trois domaines comme prioritaires pour l’investissement public.<br /><b>
Le premier</b>, <b>c’est</b> le « capital humain », comme disent les économistes, c’est-à-dire<b> l’éducation et la formation</b>. Encore une fois, l’investissement dans l’école, dans l’enseignement supérieur et la recherche, mais aussi dans la formation continue, est absolument décisif. Il s’agit là de l’unique moyen de donner à la France, au cours des prochaines décennies, les moyens de ses ambitions. Dans ce domaine, nous accusons un retard qui nous coûte cher. Il nous rend moins productifs, moins innovants et moins compétitifs. Il alimente le chômage de masse et creuse les inégalités. Il est même pernicieux d’un point de vue strictement comptable : car l’argent que nous ne mettons pas dans nos écoles ou dans la formation nous contraint à dépenser plus encore pour réparer les dégâts. </i></p></blockquote><div>Et notamment, au chapitre VIII (<i>Éduquer tous nos enfants</i>) :<br /></div><blockquote><div><i>Pour redresser le pays et permettre à chacun de trouver sa place dans la grande transformation à l’œuvre, <b>l’École est le combat premier</b>. (...) Si nous devons organiser une révolution c’est bien celle de l’École. Elle passe par trois combats. (<b>Primaire, secondaire - Orientation, avant et après le bac - Université</b>)<br />Nous réussirons cette révolution si nous retrouvons le sel de notre engagement républicain. <b>Si nous remettons le métier de professeur au cœur de la République</b>. Mon parcours personnel m’a fait toucher du doigt à quel point transmettre et former est le défi fondateur. <b>Mais quelque chose s’est rompu dans le contrat entre la nation et ses enseignants</b>. C’est une cassure que la droite a laissée grandir. Mais c’est une fracture que la gauche n’a pas su réparer.</i></div></blockquote><p>Revoici le fameux clivage (<i>C’est une cassure que la droite a laissée grandir. Mais c’est une fracture que la gauche n’a pas su réparer.</i>), mais soyez assurés que ma troisième voie vous remettra sur le droit chemin ! Macron est arrivé :</p><blockquote><p><i>Si nous ne prenons pas en compte la situation morale des enseignants, nous n’arriverons à rien. (...) Alors oui, la Révolution à l’École est possible, <b>parce que nous la ferons avec eux</b>.
</i></p></blockquote><p>Là encore, je ne suis pas spécialiste de l'éducation, mais la réalité a l'air diamétralement opposée, au vu des désastres délibérément répétés de Blanquer et de Vidal, et mon sentiment est que, dans le sillage de la santé, Macron est en train de "casser" l'universalité des services publics de l'éducation - du primaire au secondaire en passant par l'université, la formation et la recherche -, dans un changement dicté d'en haut qui se fait « sans eux », c'est-à-dire sans les acteurs de terrain impliqués au jour le jour. Le but étant toujours le même : socialiser les pertes et privatiser les bénéfices...</p><p>Là encore, les discours/actes de Macron président contredisent violemment les propos(itions) "révolutionnaires" de Macron candidat. </p><p style="text-align: center;">*</p><p>Je pourrais poursuivre ainsi pour chacun des thèmes abordés par Macron, où son diagnostic se résume à un amas de poncifs éculés, énoncés d'un ton doctoral qui n'admet pas la réplique :</p><blockquote><p><i>D’autres imaginent que la France peut continuer de descendre en pente douce. Que le jeu de l’alternance politique suffira à nous faire respirer. <b>Après la gauche, la droite</b>. Les mêmes visages et les mêmes hommes, depuis tant d’années.
<b>Je suis convaincu que les uns comme les autres ont tort. Ce sont leurs modèles, leurs recettes qui ont simplement échoué.</b> Le pays, lui, dans son ensemble, n’a pas échoué. Il le sait confusément, il le sent. <b>De là naît ce « divorce » entre le peuple et ses gouvernants</b>.
</i></p></blockquote><p>Or les choses se sont-elles améliorées depuis l'élection de Macron ? Lui, le porteur de modèles et de recettes censés réunir le peuple et ses gouvernants ? Non !</p><p>Bien au contraire : jamais le pays n'a été dans un tel chaos, les gens ont perdu leurs repères, leurs valeurs, tout n'est plus que confrontation, haine, des camps qui s'affrontent 24/7/365, la présidence Macron est un échec à 360°, un désastre, une catastrophe, un cataclysme...</p><p>Et Macron de poursuivre, imperturbable :</p><blockquote><p><i>Nous ne pouvons pas non plus demander aux Français de faire des efforts sans fin en leur promettant la sortie d’une crise qui n’en est pas une. <b>De cette attitude indéfiniment reprise depuis trente ans par nos dirigeants viennent la lassitude, l’incrédulité et même le dégoût.</b></i></p></blockquote><p>Voilà : Macron ne fait qu'augmenter l'intensité de cette lassitude, cette incrédulité, ce dégoût.</p><p>Il n'écoute personne, décide seul, s'entoure de gens qui n'ont de valeur à ses yeux que tant qu'ils disent oui-oui à tous ses désirs, passe son temps à déconstruire le langage (tissu de notre vivre ensemble) en modifiant le sens des mots selon le moment, selon ses humeurs, selon ses interlocuteurs (et bien qu'il parle dans son livre du <i>lien</i> qu'il a construit <i>avec la langue française</i> : « <i><b>Notre langue porte notre histoire.</b></i> »)...</p><p>En fait, il dit n'importe quoi, et fait très régulièrement le contraire de ce qu'il dit :</p><blockquote><p><i><b>Je crois profondément dans la démocratie et la vitalité du rapport au peuple</b>. Mais je veux retrouver ce qui fait la richesse de l’échange direct avec les Français, <b>en écoutant leurs colères, en considérant leurs attentes, en parlant à leur intelligence. C’est là le choix que j’ai fait.</b> C’est bien mon ambition que de m’adresser directement à mes concitoyens et de les inviter à s’engager à leur tour.</i></p></blockquote><p>Un dialogue généreux et républicain, selon lui ! À grand renfort de tonfas, de LBD, de grenades, de violences policières, de milliers de GAV abusives, de centaines de milliers d'<a href="https://www.bondyblog.fr/societe/police-justice/des-jeunes-surendettes-a-cause-des-amendes-du-couvre-feu-dans-les-quartiers/" target="_blank">amendes pour les motifs les plus saugrenus</a>, j'en passe et des meilleurs !</p><p>En conclusion, la « Révolution » de Macron n'est pas un échec, elle n'a jamais existé ! Annoncée et promise, mais avortée avant d'avoir vu le jour. Mort-née. Lorsque Macron nous dit : « <i>Je suis un démocrate français</i> », c'est faux ! Lorsque Macron dit des français : « <i>Il faut leur reparler de leur vie. Donner du sens, une vision. </i>», c'est faux ! Pas une seule fois il ne s'est préoccupé d'assumer ses propos, bien qu'il affirme le contraire : j'assume toujours ce que je dis et ce que je fais. C'est d'autant plus facile qu'il se fout totalement des conséquences de ses mots et de ses actes. Lui se contente de dire, de faire. Que le peuple se démerde avec ça !</p><p>J'ai un profond dégoût pour les menteurs. J'ai un profond dégoût pour les bonimenteurs. J'ai un profond dégoût pour Emmanuel Macron. </p><p>Réélire Macron en 2022 serait impardonnable : si l'erreur est humaine, persévérer dans son erreur est diabolique, disaient les latins. Nous verrons ce qu'en disent les français l'année prochaine, dans un peu plus de 9 mois : encore un long travail, espérons que ce sera un avortement...</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgq9JC16fNlz9hcb7Y6sw_zl7EXCfUkaGDutvg01sCVeGjvv2P5GkKWqk_IGJcksoa8k6N3lhKGouQOgFaUB0b04zk2jdo0nVgVKbhXPlalN_opB41m5K55d1oRrE2dplP93htwxA/s280/Jean-Marie+Le+Ray_signature.gif" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="82" data-original-width="280" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgq9JC16fNlz9hcb7Y6sw_zl7EXCfUkaGDutvg01sCVeGjvv2P5GkKWqk_IGJcksoa8k6N3lhKGouQOgFaUB0b04zk2jdo0nVgVKbhXPlalN_opB41m5K55d1oRrE2dplP93htwxA/s0/Jean-Marie+Le+Ray_signature.gif" /></a></div><br /><p>P.S. À l'époque du massacre des #GiletsJaunes par de soi-disant #FdO, j'avais interpellé <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2019/02/dix-questions-emmanuel-macron.html" target="_blank">Macron en lui posant directement dix questions</a>, auxquelles il n'a jamais répondu, c'est clair. Elles méritaient pourtant d'être posées. Je rapporte ici la fin du billet :</p>« Voilà, dans un souci de clarté, je vous les récapitule sous forme de liste, au moins ça vous laissera tout le temps nécessaire pour préparer vos réponses... si vous avez le courage d'y répondre un jour !<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjGhelWkYZct4DTa_snQQz5NdXJtg3L0YZGejuPqDd-sWl-9kqm_DVTAPTHJZwEZv4z1a-G52d39Pj_-tkrEldm_WjI7K6Os7n2OVZlnPmpI1NZ2sryEcZhYqkaUD4FR-5l-Dauxw/s1600/Questions.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="420" data-original-width="513" height="326" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjGhelWkYZct4DTa_snQQz5NdXJtg3L0YZGejuPqDd-sWl-9kqm_DVTAPTHJZwEZv4z1a-G52d39Pj_-tkrEldm_WjI7K6Os7n2OVZlnPmpI1NZ2sryEcZhYqkaUD4FR-5l-Dauxw/s400/Questions.jpg" width="400" /></a></div>
<br />
<div style="text-align: center;">
<b>Jean-Marie Le Ray</b></div>
<br />
P.S.<br />
<br />
Je ne suis pas de ceux qui pensent et/ou disent que la France est une dictature. <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2020/12/de-la-repression-detat-au-terrorisme.html" target="_blank">La Chine ou l'Égypte, entre autres, sont des dictatures</a>.<br />
<br />
D'ailleurs, si j'avais eu le malheur de naître dans de tels pays, je ne crois pas que j'aurais eu le courage de publier un tel billet en sachant que je risquais perpète ou ma vie et celle de mes proches.<br />
<br />
<a href="https://twitter.com/raif_badawi" target="_blank">Raif Badawi</a> et d'autres comme lui sont des blogueurs courageux, pas moi.<br />
Les <a href="https://twitter.com/jmleray/status/1091111357422989314" target="_blank">#GiletsJaunes</a> pacifiques qui vont manifester chaque semaine en sachant qu'ils risquent gros à cause de l'incompétence irresponsable de nos actuels gouvernants français sont courageux, pas moi.<br />
<a href="https://twitter.com/AlexLanglois_" target="_blank">Alexandre Langlois</a> est courageux, pas moi.<br />
Christophe Dettinger est courageux, pas moi.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://twitter.com/Actu_365/status/1090648687305506817" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" data-original-height="575" data-original-width="1024" height="223" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiEe2-Yfw4vbMAxDDzox1g_jwnR8tKXljbNoPJi8QzJS7N1CwG2WnziC3YYnh1_nJkmYv9GaF2VdM3jr-dto9pdfsvNc4x4iJy7v5LxOvAr_LrGKn8VjOI5-fhqaEn2b7dgXWniHw/s400/Dettinger.jpg" width="400" /></a></div>
<br />
Pour autant, c'est justement parce que je suis convaincu que la France n'est pas une dictature mais qu'elle est bien une démocratie, que je ne souhaite pas, Monsieur le président, vous voir impunément plonger notre pays en démocrature comme dans la triste <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Fable_de_la_grenouille" target="_blank">fable de la grenouille</a>...<br />
<br />
Il ne manquerait plus que les anglais aient toujours eu raison de nous appeler <i><b>frogs</b></i> !<br />
<br />
C'est pour tous ces motifs que je me permets de vous interpeller ainsi :<br />
<br />
[ <i>Monsieur le président </i><br />
<i>Je vous fais une lettre </i><br />
<i>Que vous lirez peut-être </i><br />
<i>Si vous avez le temps... </i><br />
<i><br /></i>
<i>(...) </i><br />
<i><br /></i>
<i>S'il faut donner son sang </i><br />
<i>Allez donner le vôtre </i><br />
<i>Vous êtes bon apôtre </i><br />
<i>Monsieur le président </i><br />
<i><br /></i>
<i>Si vous me poursuivez </i><br />
<i>Prévenez vos gendarmes </i><br />
<i>Que je n'aurai pas d'armes </i><br />
<i>Et qu'ils pourront tirer</i> ]<br />
<br />
Ils ne s'en privent d'ailleurs pas, semaine après semaine !<br />
<br />
Boris Vian doit se retourner dans sa tombe. Mais voyez-vous, Monsieur le président, la différence, aujourd'hui, c'est que le déserteur, c'est vous !
Un peu comme les deux faces d'une même médaille... »<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://twitter.com/jmleray/status/1021873004991660033" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" data-original-height="120" data-original-width="194" height="197" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg7SExYkk56nix9x2d7tkSjDuNFqrdECo-fC5XJlwZ0zjySPMh6ZNY8j6EjPlXXKdVM7UW7IzjS5Aw_Vy1YPuNnmpH53aBn9Smkf1oZk-TXpW9BQDZeI2-x2QjiWsec4N8kWKzeCA/s320/Vian_Macron.jpg" width="320" /></a></div>
<br />Jean-Marie Le Rayhttp://www.blogger.com/profile/12753719362290806749noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-11217779.post-47152924918270021692021-06-29T00:32:00.003+02:002021-09-26T11:19:59.842+02:00Les aventures de San-Antonio en Italie<div style="text-align: right;"><i>En ce jour, 29 juin 2021, centième anniversaire de la naissance de Frédéric Dard,</i></div><div style="text-align: right;"><i>mais aussi fête de Pierre et Paul, saints patrons de Rome, et, accessoirement, de mon fils</i></div><div><br /></div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEioBguzZVGZ-MoYKp_TZxrhPXC0tSIial9h4GuH_ev_ltDtM0CUu7gvMw-BGKG-60YdFCwoHvXihGkElBkQFtQ52xVdGsjRTwE0HFcIOySYccWNWtLnybnJFPnKSJkME0EtD-3ojw/s667/Tombe+Fr%25C3%25A9d%25C3%25A9ric+Dard+-+Saint-Chef.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="667" data-original-width="586" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEioBguzZVGZ-MoYKp_TZxrhPXC0tSIial9h4GuH_ev_ltDtM0CUu7gvMw-BGKG-60YdFCwoHvXihGkElBkQFtQ52xVdGsjRTwE0HFcIOySYccWNWtLnybnJFPnKSJkME0EtD-3ojw/w176-h200/Tombe+Fr%25C3%25A9d%25C3%25A9ric+Dard+-+Saint-Chef.png" width="176" /></a></div><div style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;"><i>Photo : Dominique Jeannerod</i></span></div><div style="text-align: center;"><span style="font-size: x-small;"><i>Cf. <a href="https://internationalcrimefiction.org/2021/06/12/sanantonio-mondadori/" target="_blank">son adaptation anglaise de ce billet</a></i></span></div><div><br /></div><div>Je me sens orphelin de Frédéric Dard. Ou plutôt de <b><i>Sanantonio</i></b><sup>1</sup>, son héros. Que son fils, Patrice, a eu le courage et le talent de vouloir perpétuer en assurant la transition (<i><a href="https://www.toutdard.fr/book/cereales-killer/" target="_blank">Céréales killer</a></i>) puis en y ajoutant 28 autres « nouvelles aventures », mais dont j’ai maintenant acquis la triste certitude qu’il a <i>refermé doucement une porte qui ne s’entrebâillera plus</i>…</div><br />Chaque lecteur, chaque lectrice de <a href="https://it.wikipedia.org/wiki/Sanantonio" target="_blank"><i>Sanantonio</i></a> porte en elle, en lui, le secret de sa rencontre avec le commissaire, et de son évolution. Vous commencez à lire une enquête, et puis ça ne s’arrête plus. En Italie, on dirait « <i>c’est comme les cerises, l’une attire l’autre !</i> »…<br /><br />Je me souviens du premier que j’ai lu, <i><a href="https://www.toutdard.fr/book/rue-macchabees/" target="_blank">Rue des Macchabées</a></i>, grâce à un épisode qui m’avait marqué : un individu assassiné par un courant « <i>trop faible pour électrocuter un homme normal</i> », mais néanmoins suffisant « <i>pour flanquer un méchante secousse à un cardiaque</i> » !<br /><br />C’était au début des années 70, j’avais 13 ou 14 ans. J’en ai 64, cela fait donc <b>un demi-siècle</b> que <i>Sanantonio </i>ne m’a jamais fait faux bond, qu’il m’accompagne et m’a surtout fait beaucoup, beaucoup rire. Je me rappelle avec plaisir d’énormes crises de fou rire en lisant l’<i><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/L'Histoire_de_France_vue_par_San-Antonio" target="_blank">Histoire de France</a></i>…<br /><br /><div style="text-align: center;">*</div><br />Or en 1970 paraît aussi la première traduction du <i>Sanantonio </i>italien, <i><a href="http://www.commissariosanantonio.it/advertising-la-gioconda-in-blu.html" target="_blank">La Gioconda in blu</a></i> (<i><a href="https://www.toutdard.fr/book/passez-joconde/" target="_blank">Passez-moi la Joconde</a></i>), qui sera suivie par 121 autres titres en première édition (dont 2 BD) et 68 réimpressions, pour un <b>total de 190 ouvrages parus en l’espace de 45 ans</b> (de 1970 à 2015, à l’initiative de 5 maisons d’édition, avec plusieurs interruptions temporelles), dont <b>les 90 premières éditions originales parurent en 90 mois</b> chez Mondadori, soit une par mois pendant sept ans et demi, de juillet 1970 à fin 1977. <br /><br />Car hors la France, l’Italie est le premier pays - aussi bien en termes quantitatif que qualitatif - à avoir traduit/adapté les enquêtes du commissaire<sup>2</sup>. <br /><br />J’ai déjà raconté dans ma contribution au volume <a href="https://www.fabula.org/actualites/san-antonio-international-circulation-et-imaginaire-d-une-serie-policiere-francaise_99108.php" target="_blank"><i>San-Antonio International, - Circulation et imaginaire d’une série policière française</i></a>, sous la direction de Loïc Artiaga et Dominique Jeannerod, <a href="https://www.lcdpu.fr/livre/?GCOI=27000100820390" target="_blank">Presses universitaires de Limoges (2020)</a>, intitulée « <a href="http://adscriptum.blogspot.com/2020/12/du-distributionnalisme-en-traduction.html" target="_blank"><i>San-Antonio en italien : les stratégies d’adaptation et le lexique de Bruno Just Lazzari</i></a> », comment j’ai découvert, il y a une vingtaine d’années, mon premier <i>Sanantonio </i>italien sur une étagère de la bibliothèque du salon de mes beaux-parents, souvenir de lecture de ma belle-sœur dans sa jeunesse !<br /><br />La révélation de ce <i>Sanantonio</i> italien fut pour moi une immense surprise ! J’avais toujours été intimement convaincu que la verve de Frédéric Dard était intraduisible, et j’avais entre les mains la preuve du contraire. Que dire lorsque j’ai réalisé ensuite qu’il y en avait autant de traduits !?<br /><br />Et de bien traduits… Donc, à partir de là, j’ai commencé à m’intéresser aux dix traducteurs/traductrices de <i>Sanantonio</i>, et notamment à celui qui en a traduit le plus, <b>Bruno Just Lazzari</b> !<br /><br />Pendant des mois et des mois j’ai tenté d’en savoir davantage sur lui, sans le moindre succès. Toutes les portes semblaient fermées, dès que je me lançais sur une piste ça finissait en cul-de-sac, je pensais « <i>cinquante ans après, il est tombé définitivement dans l’oubli</i> », et trouvais cela particulièrement injuste.<br /><br />Puis en m’intéressant à un mini-corpus bilingue sur une douzaine de titres (840K mots, soit 450K FR + 390K IT, traduits par Bruno Just Lazzari), j’ai élaboré une théorie : <a href="http://adscriptum.blogspot.com/2020/12/du-distributionnalisme-en-traduction.html" target="_blank">Du distributionnalisme en traduction (pour traduire San-Antonio…)</a>, à l’origine de ma contribution.<br /><br />Enfin, après avoir renoncé à mon impossible recherche sur Lazzari, je me suis attaqué au deuxième nom de la liste des traducteurs ou, pour mieux dire, à celui que je pensais être le deuxième traducteur par ordre d’importance (je n’étais pas au bout de mes surprises…) : <i><b>Gianni Rizzoni</b></i>.<br /><br />En mai 1986, lors de la tentative de relance des aventures de <i>Sanantonio</i> par <i>Edizioni Rosa & Nero</i> (deuxième maison d’édition créée par Gianni Rizzoni pour essayer à lui seul de redorer le blason de <i>Sanantonio </i>en Italie), Alfredo Barberis publie le mercredi 28 la critique suivante dans l’un des plus importants quotidiens nationaux d’Italie, <i>Il Corriere della Sera</i> :<br /><blockquote><i>La publication de Champagne per tutti (…) célèbre le retour de Frédéric Dard, </i>Sanantonio <i>sous son nom de plume, l’écrivain de romans policiers le plus phénoménal de ces dernières années. Dans une langue totalement inventée - un mélange de Rabelais, Céline et Merlin le cuisinier<sup>3</sup> -, que son traducteur-tuteur italien, Gianni Rizzoni, rend particulièrement drôle grâce à ses recherches glottologiques divertissantes, il raconte une aventure romaine de Béru & Co. aux prises avec un cocktail aussi improbable qu’irrésistible de scientifiques, de filles légères et de mafieux. Juste un détail : pour la première fois l’auteur adresse également ses digressions bien connues (qui ne sont pas vraiment dans le style de Montaigne ou d’Allain) à une hypothétique lectrice. Le pouvoir du féminisme.</i></blockquote><div style="text-align: center;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiS81i0SF1T8zsR6lsCuVgAgmiLKRT0xp5TCsCa1dXeFfLpUPYt6r10z7KjrjC5iZRm6b6IuYrYwJ6It45lzRslpdRUPSBouTuRqBbme8lqRO9rDBD-6jffJ_5toDTItQfSaWHFmA/s381/Image1.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="381" data-original-width="361" height="237" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiS81i0SF1T8zsR6lsCuVgAgmiLKRT0xp5TCsCa1dXeFfLpUPYt6r10z7KjrjC5iZRm6b6IuYrYwJ6It45lzRslpdRUPSBouTuRqBbme8lqRO9rDBD-6jffJ_5toDTItQfSaWHFmA/w224-h237/Image1.png" width="224" /></a></div><br /></div><div>Deux choses me frappent dans cette critique : <b>son auteur</b>, et l’expression « <b>traducteur-tuteur</b> ».</div><br />1. Alfredo Barberis n’est pas n’importe qui : grand journaliste italien (mémorables interviews de Pier Paolo Pasolini pour le quotidien <i>Il Giorno</i> ou de Primo Levi pour <i>Il Corriere della Sera</i>, entre autres), directeur de plusieurs journaux (de 1975 à 1977 il a dirigé le « <i>Corriere dei Piccoli</i> » et le « <i>Corriere dei Ragazzi</i> ») et, surtout, du plus prestigieux magazine littéraire et de lecture publié pendant 7 ans chez Giorgio Mondadori, <i>Millelibri </i>(arrêté en 1993, à l’époque un équivalent italien de « Lire », pour le situer), il est également spécialiste du polar alors même que ce genre était considéré comme une production bas de gamme.<br /><br />2. L’appariement traducteur-tuteur n’est pas banal, très exactement à l’opposé du binôme habituel traducteur-traître (<i>traduttore = traditore</i>), l’expression m’interroge sur le choix du terme « tuteur » associé à « traducteur » ? Alfredo Barberis est un homme de lettres, un homme de mots, pour qui décider d’employer un mot plutôt qu’un autre est toujours une option délibérée et motivée, jamais un hasard ! Tuteur = guide, protecteur, appui… En tout cas, pour le qualifier ainsi de traducteur-tuteur d’un auteur comme Frédéric Dard, fallait-il que Barberis tienne en très haute considération Gianni Rizzoni !<br /><br /><div style="text-align: center;"><b>Qui est Gianni Rizzoni ?</b></div><br />Gianni Rizzoni<sup>4</sup> est ni plus ni moins le principal artisan de la réussite de <i>Sanantonio</i> en Italie : dans son pays, on dirait <i>Galeotto fu Rizzoni</i> (<i>‘l libro e chi lo scrisse</i>)<sup>5</sup> entre le commissaire et son vaste lectorat, l’intermédiaire sans qui rien ne serait arrivé et qui a le plus investi dans cette aventure au fil des ans, mais aussi et surtout, contrairement aux idées reçues jusqu’à présent, le « père » de la langue sanantonienne à la sauce ritale, et la véritable « mémoire » du <i>Sanantonio</i> italien !<br /><br />Dans les trois premiers livres de la série, parus de juillet à septembre 1970, à savoir <i>La Gioconda in blu</i> (<i>Passez-moi la Joconde</i>), <i>La quarta zucca è bianca</i> (<i><a href="https://www.toutdard.fr/book/mangez-pas-consigne/" target="_blank">Ne mangez pas la consigne</a></i>) et <i>Sanà fra i duri</i> (<i><a href="https://www.toutdard.fr/book/messieurs-les-hommes/" target="_blank">Messieurs les hommes</a></i>), dont la traduction/adaptation (<i>Traduzione e adattamento dal francese</i>) porte la signature de Jean Barbet et Giuseppina Pisani Futacchi, un professeur de français d’un certain âge à l’époque et une jeune enseignante italienne, le nom de Gianni Rizzoni n’y figure pas, quand bien même il est déjà bien présent et œuvre dans l’ombre…<br /><br />À l’Université de Milan, Faculté de lettres et de philosophie, cursus en langues et littératures étrangères modernes, année académique 1989-1990, une étudiante, <i>Luciana Cisbani</i>, consacre sa thèse au cas de notre héros (<i>Il caso San-Antonio</i>), en se basant sur une longue interview à Gianni Rizzoni.<br /><br />Où l’on apprend ceci, entre autres :<br /><blockquote><i>À l’occasion de l’achat par Mondadori de toute la série des San-Antonio, Alberto Tedeschi, directeur de la collection des polars chez la maison d’édition, soumit ces premières tentatives de traduction à Gianni Rizzoni, qui dut entièrement les réécrire :<br />« ... ils s’étaient donnés bien du mal à traduire littéralement, à rechercher des solutions littéraires pour chaque phrase, mais le résultat était d’une grande lourdeur. (...) J’ai donc réécrit toute la traduction et ancré l’usage de certains termes argotiques. Notamment parce que ni Pisani Futacchi ni Barbet n’avaient la moindre idée de ce qu’était l’argot italien, or j’avais acquis une certaine terminologie en la matière, provenant de mon expérience de traducteur d’Auguste Le Breton. »</i></blockquote>Il avait en effet déjà traduit <i>Rififi sulla Senna</i> (<i>Du rififi à Paname</i>), <i>Il Clan dei siciliani</i> (<i>Le Clan des Siciliens</i>) et <i>Brigata antigang</i> (<i>Brigades anti-gangs</i>), ce qui lui avait permis de mettre au point un premier glossaire italien-français basé sur l’argot de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Auguste_Le_Breton" target="_blank">Le Breton</a> (au côté de qui on le voit sur la photo ci-dessous).<div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhK1zGfj-UTUZOQD4hFzF4ufrcLnNAlthSURHkz4poQUANtlpBP7fPBwUcn58NDXdwhx5rvaYU_Bw0sfxMD-uh_dVbcAmvkQb_TJVh7H4JutjwOEfNGKQW9JdQRnu6wqcsBekZ46A/s1386/Image4.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="545" data-original-width="1386" height="176" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhK1zGfj-UTUZOQD4hFzF4ufrcLnNAlthSURHkz4poQUANtlpBP7fPBwUcn58NDXdwhx5rvaYU_Bw0sfxMD-uh_dVbcAmvkQb_TJVh7H4JutjwOEfNGKQW9JdQRnu6wqcsBekZ46A/w448-h176/Image4.jpg" width="448" /></a></div><br /><div style="text-align: left;">Donc, à la page « <a href="http://www.commissariosanantonio.it/traduttori.html" target="_blank">traducteurs</a> » du site web italien de référence sur le commissaire <i>Sanantonio</i>, Marco Gorini, l’auteur du site, nous dit :</div><blockquote><i>Avec le numéro 4,</i> « Siamo logici perdiana » (<a href="https://www.toutdard.fr/book/faut-etre-logique/" target="_blank">Faut être logique</a>), <i>apparaît celui qui deviendra le meilleur traducteur italien de</i> Sanantonio, <i>le grand Bruno Just Lazzari</i>.</blockquote>Et le plus prolifique, ajouterais-je : 87 ouvrages traduits (les 2 BD incluses) durant près de 10 ans !<br /><br />Le nom de Gianni Rizzoni comme traducteur attitré de Sanantonio n’apparaîtra pour la première fois qu’en janvier 1971, sur le numéro 7, « <i>Il filo per tagliare il burro </i>» (<i><a href="https://www.toutdard.fr/book/fil-couper-beurre/" target="_blank">Le fil à couper le beurre</a></i>).<br /><br /><div style="text-align: center;">*</div><br />Lorsque je suis entré en contact avec Gianni Rizzoni, j’avais surtout dans l’idée de lui poser des questions sur Bruno Just Lazzari, aussi lui ai-je indiqué <a href="http://adscriptum.blogspot.com/2020/12/du-distributionnalisme-en-traduction.html" target="_blank">mon billet de blog</a>, en lui demandant si mon intuition de comprendre les stratégies de traduction / d’adaptation mises en place par le traducteur pour défier la verve de Frédéric Dard était fondée.<br /><br />Sa réponse, surprenante au plus haut point, résonne encore en moi avec force :<br /><blockquote><i>Devo dirle che - come vedrà dalla documentazione - da curatore prima e direttore poi della collana io ho utilizzato moltissimo le traduzioni dell’amico Lazzari che avevano una dote straordinaria, la scorrevolezza da narratore, ma in realtà lui con la “strategia della traduzione” ha avuto ben poco, anzi nulla a che a vedere. Mi spiego meglio: l’esperto, diciamo così, della cultura francese ero io; contemporaneamente mi interessavo dell’argot francese (che Lazzari non conosceva) e del gergo italiano. Avevo già tradotto i romanzi di Le Breton [e l]a costruzione del linguaggio italiano di Sanantonio, la creazione di neologismi e costruzioni bislacche era mia. Bruno traduceva i romanzi a razzo , in pochi giorni - era una delle principali caratteristiche che ce lo facevano particolarmente apprezzare - poi io intervenivo in revisione inserendo o accentuando il linguaggio e gli stilemi sanantoniani. Ho sempre scritto in stile “Sanantonio” i pezzulli di copertina…</i></blockquote>Traduction (c’est moi qui souligne <b>en caractères gras</b>) : </div><div><blockquote><i>« Je dois vous avouer que - comme l’indique la documentation - d’abord en tant que responsable éditorial, puis comme directeur de collection, j’ai beaucoup utilisé les traductions de mon ami <b>Lazzari </b>qui avait un don extraordinaire, la fluidité du narrateur, mais qui <b>n’eut en réalité que très peu à voir - rien du tout en fait - avec une quelconque « stratégie de traduction »</b>. Laissez-moi vous expliquer : disons que j’étais l’expert de la culture française ; en parallèle, je m’intéressais autant à l’argot français (<b>que Lazzari ignorait</b>) qu’italien. J’avais déjà traduit les romans de Le Breton, [et <b>l]a construction de la langue italienne de Sanantonio, la création de néologismes et les constructions bizarres étaient de mon cru</b>. Bruno traduisait les romans à toute vitesse, juste quelques jours - c’était l’une des principales caractéristiques faisant que nous l’appréciions particulièrement -, <b>puis j’intervenais dans la révision en insérant ou en accentuant la langue et les traits stylistiques sanantoniens</b>. J’ai toujours écrit les quatrièmes de couverture dans un style Sanantonio… »</i></blockquote>Les deux piliers sur lesquels reposaient mes intuitions de départ s’écroulaient d’un coup, infirmés par les mots précis de Gianni Rizzoni !<br /><br />Bruno Just Lazzari n’était pas le père de la langue sanantonienne italienne, et n’avait mis en place aucune stratégie de traduction pour relever le défi de cette langue ! Cet « <i>ex-officier de cavalerie triestin</i> » (L. Cisbani) n’en demeure pas moins un traducteur hors pair, car traduire vite et bien n’est vraiment pas à la portée de tout le monde.<br /><br />Pour autant, un grand flou demeure sur l’ensemble des traducteurs/traductrices de Sanantonio : qui étaient-ils (elles), comment avaient-ils (elles) été choisi(e)s, du « <i>magnifique traducteur que fut Bruno Just Lazzari</i> » au professeur Jean Barbet, décédé pas très longtemps après Lazzari, de Giuseppina Pisani Futacchi à Ersilia Borri, de Guy Kaufmann à Gigi Rosa et Salvatore Di Rosa, les derniers traducteurs de l’époque Mondadori ?<br /><br />Toujours dans la thèse susmentionnée, Gianni Rizzoni complète son discours :<br /><blockquote><i>«... à une ou deux exceptions près, <b>j’ai toujours révisé toutes les traductions italiennes de Sanantonio</b>. (...) Lorsque le traducteur ou la traductrice traduisait d’une autre manière une phrase type de Bérurier ou l’un des nombreux noms d’oiseau de Pinaud, j’essayais d’<b>homologuer le terme ou la phrase sur la forme traditionnellement utilisée</b>. Notamment parce que la logique de ce genre de romans répétitifs consiste à toujours fournir au lecteur de nouveaux éléments tout en conservant une série de gags et de termes récurrents, qui créent <b>une atmosphère de familiarité coutumière</b>. »</i></blockquote>Entre les lignes, Rizzoni introduit ici un concept clé dans l’œuvre de <i>Sanantonio</i> : <b>la continuité</b> à travers la langue utilisée. Bâtir un vocabulaire de base, capable de traverser l’ensemble de la série, et faire en sorte que le lectorat s’y reconnaisse. Donc c’est bien une stratégie de long terme, et je ne me suis trompé que sur le nom : ce n’est pas Bruno Just Lazzari (ce qui n’enlève rien à sa bravoure en tant que traducteur) qui est le créateur de la langue italienne de <i>Sanantonio</i>, mais bien <b>Gianni Rizzoni</b> !<br /><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEht7xHo90RSfBngjwspveHyIbOCcIwU8R-nd5BGz_onKYsbPf-bLCbXcXyGQE2bOqldASvcRJleH75QvAFjilFmQ_nUw2HDJJ8V3CrcgQTfwiYyHzV6dtxhl89LM8g_vYtsvK8BVA/s820/Image5.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="606" data-original-width="820" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEht7xHo90RSfBngjwspveHyIbOCcIwU8R-nd5BGz_onKYsbPf-bLCbXcXyGQE2bOqldASvcRJleH75QvAFjilFmQ_nUw2HDJJ8V3CrcgQTfwiYyHzV6dtxhl89LM8g_vYtsvK8BVA/s320/Image5.png" width="320" /></a></div><br /><div style="text-align: center;"><span style="text-align: left;">*</span></div><br />À partir de 1978, la publication ininterrompue d’une traduction/adaptation originale par mois pendant 90 mois commence à battre de l’aile :<br /><ul style="text-align: left;"><li>1978 : 7 numéros dont 1 H.-S. (<i><a href="http://commissariosanantonio.it/copertine-sp1.html" target="_blank">Le vacanze di Berù</a> / <a href="https://www.toutdard.fr/book/les-vacances-de-berurier-2/" target="_blank">Les vacances de Bérurier</a></i>)</li><li>1979 : 7 numéros dont 2 H.-S. (<i><a href="http://commissariosanantonio.it/copertine-sp2.html" target="_blank">Berù I° il leone d’Africa</a> + <a href="http://commissariosanantonio.it/copertine-sp3.html" target="_blank">Sessualità</a> / <a href="https://www.toutdard.fr/book/beru-beru/" target="_blank">Béru-Béru</a> + <a href="https://www.toutdard.fr/book/la-sexualite/" target="_blank">La sexualité</a></i>) </li><li>1980 : 2 numéros dont 1 H.-S. (<i><a href="http://commissariosanantonio.it/copertine-sp4.html" target="_blank">Il galateo secondo Berù</a> / <a href="https://www.toutdard.fr/book/le-standinge/" target="_blank">Le standinge selon Bérurier</a></i>)</li><li>1981 : 4 numéros dont 1 H.-S. (<i><a href="http://commissariosanantonio.it/copertine-sp5.html" target="_blank">La saga dei Cojon</a> / <a href="https://www.toutdard.fr/book/les-con/" target="_blank">Les Con</a></i>)</li><li>1982 : 1 numéro</li><li>1986 : 3 numéros</li><li>2001 – 2004 : 6 numéros en 4 ans</li></ul>L'année 1980 marque le tournant du déclin : un seul roman sort au mois de mai, <i>Bagni & Massacri</i> (<i><a href="https://www.toutdard.fr/book/prendre-lecher/" target="_blank">À prendre ou à lécher</a></i>), avec toutefois une particularité importante !<br /><br />Un sondage réalisé pour fêter les 10 premières années de publication (1970-1980), auquel ont répondu 98 lecteurs, et dont Rizzoni extrapole différentes statistiques :<br /><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjrD9zLJeP5PmBzLgXA_vo4_X1BIAg02S_yHU_UxoVMlrDJpx5vWXC5AI5CcxtUFnq0e30KkdhDfb70arBuHpzER9AG8oEKKnRfrdLZ2I7L-XFGi9gpI0GeC28L4yT7Ag_Wnkv2Qg/s572/Image6.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="302" data-original-width="572" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjrD9zLJeP5PmBzLgXA_vo4_X1BIAg02S_yHU_UxoVMlrDJpx5vWXC5AI5CcxtUFnq0e30KkdhDfb70arBuHpzER9AG8oEKKnRfrdLZ2I7L-XFGi9gpI0GeC28L4yT7Ag_Wnkv2Qg/s320/Image6.png" width="320" /></a></div><br /><div style="text-align: left;">Une majorité de lecteurs (88 %) sont âgés de l’adolescence jusqu’à 40 ans, 72 % d’hommes et 28 % de femmes, la plupart habitant en Italie du Nord (65 %), et jusqu’à 3 % à l’étranger : où l’on apprend que le Sanantonio italien est également diffusé en Suisse, en Allemagne, en Australie et au Canada, mais aussi dans les pays arabes (où les volumes sont souvent saisis à cause du caractère « obscène des couvertures »), et encore en Amérique latine, en Belgique et aux États-Unis !...</div><br />D’autres informations encore sur l’extraction sociale et l’éducation des lecteurs, ou sur leur <b>taux de fidélité aux aventures du commissaire : 95 %</b> !!!<br /><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhsXNiyANgF-NrB7I968DcGZhTIi44lluoaFoYJYLN5jTImkEfV0uTOJApPMBaRQ49NRM3boX5LQPzfXgQlzmwGf6bIfrsbT5Eh_S4Yz2aTkMnRKFvB7I2mC9A5SZ43ZEws4NhKDQ/s606/Image7.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="606" data-original-width="500" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhsXNiyANgF-NrB7I968DcGZhTIi44lluoaFoYJYLN5jTImkEfV0uTOJApPMBaRQ49NRM3boX5LQPzfXgQlzmwGf6bIfrsbT5Eh_S4Yz2aTkMnRKFvB7I2mC9A5SZ43ZEws4NhKDQ/s320/Image7.png" /></a></div><div style="text-align: center;"><br /></div>Les principales motivations sont d’abord le contenu humoristique (84 %), puis la langue (80 %), et en dernier lieu parce que ce sont des polars (43 %)…<br /><br />Rizzoni décortique le sondage sur 12 pages, notamment sur la partie langage, mais ce qui me frappe davantage est qu’il sorte justement au moment où Mondadori a décidé d’abandonner la série.<br /><br />Je lui ai posé la question du pourquoi de cette décision, et sa réponse est multifacette.<br /><br />Tout d’abord il y eut une sorte de goulet d’étranglement, puisqu’en publiant pratiquement un livre par mois pendant plusieurs années contre 3/4 par an pour le San-Antonio français, la production française fut rejointe, voire dépassée, par la production italienne, avec un « épuisement » de nouvelles enquêtes à traduire !<br /><br />D’où la nécessité de partir avec les réimpressions italiennes des premiers volumes, pour suivre autant que possible le rythme des publications mensuelles. Au début cela a marché, puis les ventes des réimpressions ont commencé à diminuer, passant de tirages mensuels autour de 30 000 exemplaires à l’apogée de la série, à 8 ou 10 000 (chiffre honorable bien qu’insuffisant).<br /><br />À ce moment-là, le principal problème pour <b>Editoriale ERRE</b> fut la gestion des stocks, environ 150 000 volumes (vu que la vente des romans dans les kiosques à journaux exigeait un gros inventaire), autrement dit des coûts de gestion importants.<br /><br />Donc face à la baisse des ventes, les comptes financiers de la collection commencèrent à tomber dans le rouge. Toute maison d’édition doit répercuter sur chaque produit une part de frais généraux mais, surtout, elle ne peut pas se permettre de gaspiller son temps et ses ressources sur un produit difficile à relancer, sauf à investir massivement dans la promotion (soit un coût de relance estimé à environ 3-400 millions de lires pour l’époque, plus ou moins 150-210 000 euros aujourd’hui). La seule alternative étant le pilon !<br /><br />C’est là où Gianni Rizzoni décide de mettre tout son cœur dans la bataille :<br /><ul style="text-align: left;"><li>Lorsque la direction générale de Mondadori décida d’arrêter la publication, il parvint difficilement à convaincre la société de l’autoriser (en tant que journaliste d’un magazine Mondadori, les pratiques de l’entreprise excluant qu’un « produit maison » pût être repris par des tiers, et encore moins par un salarié) - avec l’accord du grand chef, Leonardo Mondadori, qui se prit au jeu, curieux de voir comment aurait évolué l’expérience -, à créer la maison d’édition <b>Editoriale ERRE</b> dont le seul but était d’assurer la survie de <i>Sanantonio</i>. Il y recouvre alors le rôle de directeur de collection.</li><li>Si l’impression des volumes, l’entreposage et la distribution restaient chez Mondadori (qui pouvait ainsi mieux maîtriser les flux et en tirer encore un certain profit), Rizzoni assumait la totalité du risque entrepreneurial.</li><li>Il quitta ensuite Mondadori pour passer chez Fabbri, tout en étant autorisé à conserver son autonomie éditoriale et en se chargeant de gérer les contrats de droits de traductions (principalement confiées à Lazzari), la relecture, l’impression, l’entreposage, la distribution, la promotion, etc. En gros, l’homme à tout faire au service de <i>Sanantonio</i> !</li><li>Le tout en parallèle à sa carrière de journaliste, de traducteur d’autres auteurs, d’écrivain et d’éditeur ! Un bourreau de travail…</li><li>À l’époque, l’un de ses amis, un dirigeant de l’éditeur Rizzoli, lecteur passionné de <i>Sanantonio</i>, trouva intéressante la proposition de Rizzoni de coupler les invendus aux promotions estivales des magazines Rizzoli, en particulier « <i>L’Europeo</i> » et « <i>Play Boy</i> ». </li></ul><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEitC1xgTezdTF6RUlmlkTKiBl7Pp6FwgexgyyhbgcTzhE80vPfjXeSUpvItDJ3qrO0PvDJitR3gSbcCH_G6qbTscbjsfCswYR9CkyQxFDsCexWV7Zujm4iKs5Tz465A66Yz0GZCdA/s639/Image8.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="639" data-original-width="476" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEitC1xgTezdTF6RUlmlkTKiBl7Pp6FwgexgyyhbgcTzhE80vPfjXeSUpvItDJ3qrO0PvDJitR3gSbcCH_G6qbTscbjsfCswYR9CkyQxFDsCexWV7Zujm4iKs5Tz465A66Yz0GZCdA/s320/Image8.jpg" /></a></div><div style="text-align: center;"><br /></div>Au bout du compte, tout cela n’ayant pas suffi, et en dépit de cet engagement personnel impressionnant, en 1983 il décide de tout arrêter !<br /><br /><i>Il Mondo</i>, dans son édition du 5 septembre 1983, publie un article intitulé « <i>Sanantonio est KO</i> », où l’on découvre un autre aspect qui aurait pu tout changer : les derniers mois, la série avait été maintenue sous perfusion dans l’espoir que la RAI (la radio-télévision italienne publique) diffuse un feuilleton télé et radiophonique sur <i>Sanantonio</i> (pour lesquels des contrats avaient déjà été signés), dans le cadre d’une production internationale qui aurait probablement permis de relancer la série. Cela n’aboutit jamais.<br /><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjoeDfAeoybrkpX8WRC7y2AxeaaVh8kEcvZzfbLaoE73cwTUXI7CXPPm5KpDntuHJDRrnV96uM5JxinudLn2q2yRFyEh34Qp9ZMFpuuVRx9OnkbyJU13c9-HhVVfsIuVraS-WO4IA/s798/Image9.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="692" data-original-width="798" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjoeDfAeoybrkpX8WRC7y2AxeaaVh8kEcvZzfbLaoE73cwTUXI7CXPPm5KpDntuHJDRrnV96uM5JxinudLn2q2yRFyEh34Qp9ZMFpuuVRx9OnkbyJU13c9-HhVVfsIuVraS-WO4IA/w369-h320/Image9.jpg" width="369" /></a></div><div style="text-align: center;"><br /></div>Or il en fallait plus pour décourager Gianni Rizzoni, qui détenait encore les droits de traduction et décida en 1985 de repartir à l’assaut avec une autre maison d’édition (<b>Edizioni Rosa & Nero</b>) et une nouvelle formule : des livres grand format, plus soignés, imprimés sur du beau papier, à distribuer non plus dans des kiosques à journaux mais en librairie, avec en couverture des clichés emblématiques de grands photographes, extraits de banques d’images.<br /><br />Le tout accompagné d’une tentative de relance publicitaire avec des campagnes d’envergure et des annonces dans les principaux journaux de l’époque :<br /><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhcYm4pl5qwnwg-crFqQSwVvv6dKnBWzjrMQaQGDSPy8xpOuuSpeCQNU8ZAtkRnPNW-D3aM16d-jki3WsvFinMDE2zUuoSWm6fPGGbMCWOFQJxP1Kl0SeSaDvAbwl1GUQNHnS4UAQ/s1386/Image10.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="609" data-original-width="1386" height="176" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhcYm4pl5qwnwg-crFqQSwVvv6dKnBWzjrMQaQGDSPy8xpOuuSpeCQNU8ZAtkRnPNW-D3aM16d-jki3WsvFinMDE2zUuoSWm6fPGGbMCWOFQJxP1Kl0SeSaDvAbwl1GUQNHnS4UAQ/w400-h176/Image10.jpg" width="400" /></a></div><div style="text-align: center;"><br /></div>relayées par de grands journalistes, tels que Alfredo Barberis, qui dira également :<br /><blockquote><i>Dard-Sanantonio est loin d’être aussi « naïf » qu’il veut bien nous le faire croire : c’est un écrivain cultivé, qui puise ses racines dans la docte tradition des bouffons de la littérature française et européenne.</i></blockquote>Donc il est clair que Gianni Rizzoni n’a pas lésiné sur les moyens, en s’impliquant directement non seulement en termes de travail éditorial, intellectuel, de traduction et d’invention du langage, mais également au plan financier, en investissant beaucoup de ses ressources personnelles et de temps dans l’édition des romans de <i>Sanantonio</i>.<br /><br />Une initiative dont il avouera pourtant qu’elle s’est éteinte d’elle-même après un départ relativement bon…<br /><br /><div style="text-align: center;">*</div><br />Dans l’une de ses premières réponses à mes questions, Gianni Rizzoni prononce ces mots :<br /><blockquote><i>J’avoue que ce malentendu </i>[sur le fait que la paternité du langage italien de <i>Sanantonio </i>ne lui ait jamais été créditée]<i> est probablement - certainement – dû à ce qu’en poursuivant ma carrière (directeur éditorial chez Fabbri, directeur général des éditions du Sole 24 Ore, directeur éditorial chez Giorgio Mondadori) et en m’occupant de mes agendas culturels et d’autres publications, </i><b style="font-style: italic;">j’ai fini par me désintéresser complètement de </b><b>Sanantonio</b> <i>(tout en restant ami avec la famille élargie de Dard). Et <b>je ne suis jamais intervenu lorsque des articles et informations déformés sont sortis sur </b></i><b>Sanantonio</b><i><b>, probablement aussi par flemme intellectuelle</b>.</i></blockquote>Ce à quoi je répliquais ce qui suit (je me traduis approximativement, mais le sens y est) :<br /><blockquote><i>Je suis frappé par votre phrase (<b>j’ai fini par me désintéresser complètement de </b></i><b>Sanantonio</b><i>), que je ne sais pas trop comment interpréter. <br />J’ai pourtant le sentiment que ces mots dissimulent beaucoup de désillusion, voire un peu de colère. Peut-être qu’avec le temps, les sentiments perdent de leur vigueur, mais je suis convaincu que quelqu’un comme vous qui a investi autant de sa vie et de son énergie dans quelque chose pour arriver à prononcer ces mots ne peut le faire à la légère, comme on parle de la pluie ou du beau temps.</i></blockquote>Réponse de Gianni Rizzoni, et mot de la fin (pour l’instant) :<br /><blockquote><i>Certes, il y a eu un peu de déception de ma part, mais davantage sur les aspects éditoriaux que sur l’intérêt « culturel ». Une sorte d’épuisement après tant d’efforts et de fatigue...</i></blockquote>En tout cas, merci à vous, Monsieur Rizzoni, d’avoir fait connaître <i>Sanantonio </i>et sa verve en Italie, une incroyable réussite que jamais personne ne pourra vous enlever et dont la famille Dard vous aura très certainement été reconnaissante.</div><div><br /></div><div><div style="text-align: right;"><i>Rome, mardi 29 juin 2021</i></div><div style="text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://www.jmleray.com/" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjEf4-JcTD2Kxc9-2yQfcnmvbyyuSlFX55KkfSO7I59jD4abj84FfxUf-cfr80zqu4Gy6Eboy_4m09ZhAWHOHiL6E6MHPRRcbzYF4kvjj_B1QpTYRjiO_WdPVI98nlSLL38AVs95A/s1600/Jean-Marie+Le+Ray_signature.gif" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><p><b><u>Notes</u></b></p>
<sup>1 </sup>San-Antonio en français, <i>Sanantonio</i> en italien, même prononciation, mais c’est cette dernière orthographe que je choisis pour écrire ce papier.<br /><br />
<sup>2 </sup>Concernant le détail des parutions de <i>Sanantonio</i> en Italie, il faut considérer trois périodes : <div><ol style="text-align: left;"><li>de juillet 1970 (<i>La Gioconda in blu</i>) à 1986, c’est la grande époque, celle de Mondadori et Gianni Rizzoni, qui reprendra les rênes de la publication après l’abandon de Mondadori, avec deux maisons d’édition : <i>Editoriale ERRE</i> et <i>Edizioni Rosa & Nero</i> ; dans l’ensemble, huit traducteurs/traductrices se partageront la tâche : Jean Barbet, Giuseppina Pisani Futacchi, Ersilia Borri, Guy Kaufmann, Gigi Rosa et Salvatore Di Rosa, la part du lion revenant à Bruno Just Lazzari et Gianni Rizzoni ; </li><li>de 2000 à 2004, l’heureuse parenthèse de la « <i>Casa Editrice Le Lettere</i> », qui publiera 6 traductions originales (réalisées à quatre mains par le couple Domitilla Marchi et Enzo Fileno Carabba) et une réimpression (traduction de Lazzari) ; </li><li>entre 2013 et 2015, <i>Edizioni E/O</i> publiera 17 réimpressions d’autant de précédentes traductions de Bruno Just Lazzari,
ce qui portera à 190 le total des <i>Sanantonio</i> parus en Italie : 120 éditions originales, 68 réimpressions et 2 BD, publiées par Mondadori respectivement en 1973 (<i>Olé! Sanantonio</i>) et en 1974 (<i>Sanantonio in Scozia</i>), toutes deux traduites par Bruno Just Lazzari.
Sur son site, l’ami <b>Marco Gorini</b> en a tenu le décompte précis : </li></ol></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgFx2z_7vRis5b0oavM5pWLXKpaorMrA1X40gE6keB4XSlKE-gG9PCELFZCGpc3MR67R9nbgMVYx-p-NbiDKHCvV3EhaQy7N7QlvPx_Ig-IonnBpbqwQRcr64PCa-IQ7w5KTOIHaQ/s884/Image2.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="337" data-original-width="884" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgFx2z_7vRis5b0oavM5pWLXKpaorMrA1X40gE6keB4XSlKE-gG9PCELFZCGpc3MR67R9nbgMVYx-p-NbiDKHCvV3EhaQy7N7QlvPx_Ig-IonnBpbqwQRcr64PCa-IQ7w5KTOIHaQ/s320/Image2.png" width="320" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjGs_fTPebwBLzc3-M4IV6CuPVjcHnICPzSpq7Hi3Sebgq6utNcn2283q1gzTqItDwryj9PdWBTb1AJHfK84_d50-4aGWusVcm8JppcSCHK02JQu3eK6EipOeotb53VEBbGHOD1nQ/s436/Image3.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="309" data-original-width="436" height="140" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjGs_fTPebwBLzc3-M4IV6CuPVjcHnICPzSpq7Hi3Sebgq6utNcn2283q1gzTqItDwryj9PdWBTb1AJHfK84_d50-4aGWusVcm8JppcSCHK02JQu3eK6EipOeotb53VEBbGHOD1nQ/w197-h140/Image3.png" width="197" /></a></div><br /><div style="text-align: center;"><span style="text-align: left;"><i><a href="http://www.commissariosanantonio.it/editori.html" target="_blank">Source</a> </i></span></div><div><br /></div><div>Dans l’ensemble, cela représente un corpus traduit d’<b>environ 6 millions de mots</b> (à peu près <b>60 % du corpus français</b>), et selon mes calculs un tirage global probablement compris <b>entre 3 et 4 millions d’exemplaires</b>… <div><br /></div><div><sup>3 </sup><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Teofilo_Folengo" target="_blank">Teofilo Folengo</a> (8/11/1491 - 9/12/1544), né à Mantoue, poète burlesque et écrivain italien plus connu sous le nom de Merlin Coccai. <div><br /></div><div><sup>4 </sup>Je n’aurai pas ici la prétention d’être exhaustif sur Gianni Rizzoni, qui fut professeur de littérature française dans un lycée linguistique, qui est un francophile parfait (il a écrit sur Baudelaire, Delacroix, ainsi qu’un livre faisant référence sur l’Affaire Dreyfus, au point d’avoir été invité au Panthéon par le gouvernement français lors de la cérémonie officielle du centenaire de la mort de Zola, et de recevoir des lettres d’appréciation de la « Société Internationale d’Histoire de l’Affaire Dreyfus »), traducteur excellentissime (<i>Signé Furax</i>, trilogie de Pierre Dac et Francis Blanche), d’une autre trilogie d’Auguste Le Breton (voir photo dans le texte) et de bien d’autres, mais aussi adaptateur de cinéma avec la version italienne de <i>Les Valseuses</i> (Bertrand Blier), et encore journaliste, écrivain, dirigeant de haut niveau, directeur de collection ou, <i>last but not least</i>, éditeur de talent (son <i>Agenda letteraria</i> arrive cette année à sa 32e édition), outre l’aventure <i>Sanantonio</i>, seul objet du présent article… <div><sup><br /></sup></div><div><sup>5</sup> « <i>Galeotto fu ‘l libro e chi lo scrisse</i> » est un hendécasyllabe extrait de la Divine Comédie, poème de Dante Alighieri, dont l’expression <i>Galeotto fu / Galeotta fu</i> est passée dans le langage courant italien, désignant un médiateur / une médiatrice ayant le plus souvent favorisé une rencontre sentimentale.</div></div></div></div></div><div><br /></div><br />Jean-Marie Le Rayhttp://www.blogger.com/profile/12753719362290806749noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-11217779.post-89845352224631824412021-04-15T10:16:00.006+02:002021-04-16T09:06:35.208+02:00Traduire la poésie signifie re-créer<p style="text-align: right;"><i><a href="https://translation20.blogspot.com/2021/04/tradurre-poesie-significa-ri-creare.html" target="_blank">Billet en italien</a></i></p><p>Pendant la décennie 90 et jusqu'au début des années 2000, je me suis beaucoup consacré à la poésie, en écrivant plus de 170 sonnets et une bonne centaine de poèmes en prose, ainsi qu'en traduisant des poésies de l'italien au français : 44 poèmes de jeunesse de Karol Wojtyla, le pape Jean-Paul II à l'époque, 3 essais de <a href="https://scienzepolitiche.luiss.it/docenti/cv/50123" target="_blank">Francesca Maria Corrao</a> sur la poésie arabe (à propos de Ibn Dåniyål, poète de Mosul, de Mahmüd Darwish et du voyage d'Adonis en Italie), de même qu'une comptine de Noël pour enfants (pure poésie :-) et un petit livre de poésie intitulé "<i>Undici Poesie</i>" (Onze poèmes) :</p><p><a href="http://www.literary.it/dati/literary/B/bocchinfuso/undici_poesie.html" target="_blank">http://www.literary.it/dati/literary/B/bocchinfuso/undici_poesie.html</a></p><div>Ce livret, dont plusieurs poèmes ont été publiés en revue ici et là, aussi bien en France qu'en Italie (et jusqu'en Catalogne), m’a valu une pluie de critiques fort élogieuses. Florilège :</div><div><br /></div>Remerciements de l'Auteur :<br /><blockquote class="gmail_quote" style="border-left: 1px solid rgb(204, 204, 204); margin: 0px 0px 0px 0.8ex; padding-left: 1ex;"><i>« Je remercie le poète Jean-Marie Le Ray, qui a traduit mes vers en parcourant la seule voie possible : recréer l’original, selon sa propre sensibilité et le génie naturel de sa langue maternelle. »</i></blockquote><br />Extrait de la préface de Ferruccio Masci :<br /><blockquote class="gmail_quote" style="border-left: 1px solid rgb(204, 204, 204); margin: 0px 0px 0px 0.8ex; padding-left: 1ex;"><i>« Ce bref recueil de onze poèmes (...) magistralement traduits par le poète Jean-Marie Le Ray... »</i></blockquote><br />De la présentation de Guido Carmelo Miano, Éditeur :<br /><blockquote class="gmail_quote" style="border-left: 1px solid rgb(204, 204, 204); margin: 0px 0px 0px 0.8ex; padding-left: 1ex;"><i>« Le présent recueil, succinct mais déterminant (avec traduction en regard, remarquablement rendue en français par le poète Jean-Marie Le Ray)... »</i></blockquote><br />D'une lettre reçue du poète Francesco De Napoli (Cassino) :<br /><blockquote class="gmail_quote" style="border-left: 1px solid rgb(204, 204, 204); margin: 0px 0px 0px 0.8ex; padding-left: 1ex;"><i>« Mon ami, Ferdinando Banchini, m'a transmis son livre, "UNDICI POESIE", que j'ai dévoré en admirant, entre autre, la traduction magnifique et - ajouterais-je - parfaite, que vous avez réalisée avec tant d'amour et de passion... »</i></blockquote><br />D'une critique de <a href="http://www.literary.it/dati/pdv/mandrino/undici_poesie.html" target="_blank">Francesco Mandrino</a> :<br />(publiée dans la revue "Punti di vista", Padoue - Année VI, n° 21, juillet-septembre 1999)<br /><blockquote class="gmail_quote" style="border-left: 1px solid rgb(204, 204, 204); margin: 0px 0px 0px 0.8ex; padding-left: 1ex;"><i>« Sur la traduction de Jean-Marie Le Ray, texte en regard : un travail tout autre que superficiel ou facile. Chaque traduction est un acte irrespectueux et grave, arbitraire. Or, dans ce cas, la version française ne vise pas à nous reproposer la forme et la substance de l'objet dans une autre langue, mais plutôt quelque chose de neuf qui conserve le sens de l'objet original. »</i></blockquote><br />D'une critique de Maria Pina Natale :<br />(publiée en avril 1999 dans la revue "Nuovo Giornale dei Poeti")<br /><blockquote class="gmail_quote" style="border-left: 1px solid rgb(204, 204, 204); margin: 0px 0px 0px 0.8ex; padding-left: 1ex;"><i>« Observons enfin que ce bref florilège poétique a été traduit en français avec dextérité par le poète Jean-Marie Le Ray, qui a suivi « la seule voie possible : recréer l’original, selon sa propre sensibilité et le génie naturel de sa langue maternelle ».<br />C'est à dessein que nous employons les mots mêmes de l’Auteur, que nous partageons entièrement. Cependant, outre les deux grands mérites signalés par Banchini, qu'il nous soit permis d'ajouter ceci (</i>pluralis modestiæ<i>) : il y a - nous semble-t-il - adhérence parfaite avec le texte italien, adhérence non pas au sens de littéralité, mais plutôt adhérence au niveau des concepts et de l'expression, ce qui n'est pas la moindre des qualités (parole d'une traductrice de métier, habituée à se mesurer à des textes grecs et latins, mais aussi espagnols et français). »</i></blockquote><br />D'une critique de Walter Nesti<br /><blockquote class="gmail_quote" style="border-left: 1px solid rgb(204, 204, 204); margin: 0px 0px 0px 0.8ex; padding-left: 1ex;"><i>« Les onze poèmes que l'auteur nous présentent sont accompagnés de leur traduction française, réalisée par Jean-Marie Le Ray avec scrupule et avec la liberté nécessaire pour ne pas l'affadir, ce qui est souvent le cas avec les traductions, puisque celle-ci a l'avantage d'être une œuvre autonome tout en restant intimement liée à l'original. De fait, le traducteur a su respecter pleinement l'auteur tout en donnant à sa langue ce souffle de pure poésie qu'aucune traduction mécanique n'aurait jamais pu atteindre.<br />Un exemple ? « <i>Le nubi nere, inerti, gravano/ sui campi squallidi</i> » est traduit par « Les nuages noirs et lourds, inertes/ étouffent les terres désolées », réussissant ainsi à rendre en français l'atmosphère particulière un peu rimbaldienne des vers de Banchini.<br />De même qu'il a « recréé », c'est le cas de le dire, « Per caso » (« Hasard ») : chez Banchini, la compacité des deux dernières strophes du poème nous communique le sentiment d'égarement de l'étranger perdu au milieu de la foule, touché par la joie intime que lui procure l'étincelle d'un regard. Or la version française, qui dégage une impression de soulagement un peu plus marquée, atteint ce même effet en ajoutant des espaces et en cassant le vers, tout en conférant au passant une certitude de joie plus intense. Là encore, une traduction trop respectueuse n'aurait fait qu'aplatir les très beaux vers de Banchini.<br />J'ignore si la poésie de Banchini est connue au-delà des Alpes, mais ce que je sais c'est que ce livre saura utilement l'annoncer. »</i></blockquote><br />Voilà donc quelque chose dont je me souviens avec beaucoup de plaisir, puisque c'est probablement le seul moment de ma vie où d'autres m'ont reconnu non pas comme traducteur, mais comme poète !<div><br /></div><div>Une longue parenthèse poétique qui s'est refermée ensuite pendant plus de 20 ans...</div><div><br /></div><div style="text-align: center;">* * *</div><div><br /></div><div>Il y a quelques semaines, un prof collègue de ma femme (enseignant les mêmes matières : histoire & philosophie) qui écrit sous une forte inspiration poétique en signant "Filuzzo", a posté sur Whatsapp une poésie qui m'a particulièrement frappé, en dépit de son titre : « <i>Quand je serai mort </i>»..., au point que j'ai été envahi par l'irrépressible désir de la traduire.</div><div><br /></div><div>C'est ainsi que j'en suis revenu à consulter ces vestiges de mon expérience poétique passée, et les commentaires sur le livre de Banchini m'ont particulièrement touché, pour le moins parce que j'y ai vu se dessiner l'ébauche d'une définition de ce que devrait signifier « traduire la poésie » :</div><blockquote><div><i>L'acte arbitraire lourd et irrespectueux qui caractérise chaque traduction poétique ne doit pas viser à re-proposer dans une autre langue l'objet « poème » dans sa forme et sa substance, mais plutôt à proposer quelque chose de différent – à re-créer –, tout en conservant le sens de l'objet « poème » avec la liberté nécessaire pour ne pas en aplatir le rendu. L’adhésion parfaite au texte original ne doit pas signifier « version littérale », mais adhésion au concept et à l'expression, dans le plus grand respect de l'auteur, pour insuffler dans la langue cible un souffle de pure poésie qu'aucune traduction mécanique ne pourra jamais atteindre, pour re-créer une œuvre en soi mais intimement liée à l’original : la seule manière dont l’on peut traduire la poésie consiste à <b>la re-créer selon sa propre sensibilité et le génie de sa langue</b></i>.</div></blockquote><div>Naturellement, cette définition est un hommage à Ferdinando Banchini et à ses critiques, mais aussi une tentative de consigner noir sur blanc ce qu'a représenté - et représente - pour moi, la signification de <i>traduire la poésie</i>.</div><div><br /></div><div style="text-align: center;">* * *</div><div><br /></div><div>J'ai commencé à écrire mes premiers poèmes dès l'adolescence, et mes inspirations allaient de Baudelaire à Jim Morrison, d'Antonin Artaud à Armand Robin, de Frédéric Dard à Victor Hugo, avant d'y ajouter plus tard Alda Merini, après avoir appris l'italien...</div><div><br /></div><div><div>Dès mon premier recueil, jamais publié (comme tout ce que j'ai écrit à ce jour, du reste), qui évoquait quelques réminiscences d'une partie de ma vie plutôt aventureuse et vagabonde, j'ai cherché à redonner un sens - le leur ou le mien - aux mots, à ceux que l'on parle, que l'on écrit, à ceux que l'on reçoit, aux mots, en somme, à travers lesquels on s'efforce de communiquer, les fameux "<i>mots de la tribu</i>"</div></div>
<blockquote><span style="font-style: italic;">en poursuivant délibérément le rêve de la perfection<br />
l'utopie réalisée d'un texte qu'il n'y aura plus à reprendre – jamais !</span></blockquote>Comme le petit Prince de sa rose, je me sentais indéfiniment responsable pour chaque mot, pour l'usage propre de chaque mot..., responsable pour <br />
<blockquote><span style="font-style: italic;">enchâsser chaque parole dans son acception profonde - on n'y saurait en changer une seule sans briser l'équilibre subtil du recueil -, tantôt première tantôt plus actuelle <br />
<br />
(combattre l'inadéquation du parler en redécouvrant la ligne de partage entre les antiques beautés de la "vieillerie langagière" et les nouveaux trésors de la langue moderne, davantage ouverte et "démocratique")<br />
<br />inventer une signification plus proche par quelques néologismes, contextuels ou non (plasmer)<br />
<br />
masculiniser des substantifs injustement féminins depuis des millénaires (prostitué ou parturient...)<br />
<br />utiliser les vocables les plus humbles en leur rendant le discernement qu'ils ont désappris, leur native splendeur fanée d'avoir étés <i>trop longtemps</i> prononcés, galvaudés</span></blockquote>vulgariser la poésie, enfin, et<br />
<br />
<div style="text-align: center;"><span style="font-style: italic;">faire de la langue poétique<br />
une langue charnelle<br />
une langue humaine !</span><br />
<br />
* * *</div><br /><div>Or la poésie elle-même est traduction ! Car que fait-elle si ce n'est traduire des mots indicibles en un texte écrit ? Si ce n'est traduire des images perceptibles au seul poète en mots compréhensibles à qui les lira ?</div><div><br /></div><div>C'est probablement cette proximité entre poète et traducteur qui m'a inspiré un <a href="https://jmleray.wixsite.com/curriculum-vitae" target="_blank">vieux C.V.</a> : <i>Confiez-moi vos idées, je les traduirai en mots ! Confiez-moi vos attentes professionnelles, je les traduirai en résultats ! Confiez-moi vos problématiques "business", je les traduirai en solutions ! Confiez-moi vos projets Web, je les traduirai en réussites !</i></div><div><br /></div><div>Durant ma période poétique, j'écrivais ceci :</div><div><br /></div><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px; text-align: left;"><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px; text-align: left;"><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px; text-align: left;"><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px; text-align: left;"><div style="text-align: center;"><div style="text-align: left;"><i>Nul mieux que le poète ne ressent les mots</i></div></div></blockquote></blockquote></blockquote><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px; text-align: left;"><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px; text-align: left;"><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px; text-align: left;"><div style="text-align: center;"><div style="text-align: left;"><i>Il les communique, les honore et les donne</i></div></div></blockquote></blockquote></blockquote><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px; text-align: left;"><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px; text-align: left;"><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px; text-align: left;"><div style="text-align: center;"><div style="text-align: left;"><i>De dix acceptions il décide la bonne</i></div></div></blockquote></blockquote></blockquote><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px; text-align: left;"><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px; text-align: left;"><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px; text-align: left;"><div style="text-align: center;"><div style="text-align: left;"><i>d'un trait ! le seul qui différencie les jumeaux</i></div></div></blockquote></blockquote></blockquote><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px; text-align: left;"><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px; text-align: left;"><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px; text-align: left;"><div style="text-align: center;"><div style="text-align: left;"><br /></div></div></blockquote></blockquote></blockquote></blockquote><div>Un simple constat, au fond : <a href="http://adscriptum.blogspot.com/2007/04/le-sens-et-la-valeur-des-mots.html" target="_blank">redonner à chaque mot sa valeur</a>, son poids, son sens commun et partagé, sa vérité, dans un moment historique où les mots n'ont plus de sens, en grande partie à cause des politiques et des médias qui ne racontent plus que des conneries, en répétant sans cesse des mots faux, trompeurs, manipulateurs, des mots de propagande, 24 heures sur 24, délibérément pour que les gens ne comprennent plus ce qui se passe, proies trop faciles de la désinformation organisée au niveau planétaire.</div><div><br /></div><div>Si jadis les mots d'une langue représentaient le terrain d'entente d'un peuple, son ciment culturel, il n'en est plus de même aujourd'hui, et peut-être même jamais nous ne retrouverons ce socle commun sans lequel aucun dialogue n'est plus possible...</div><div><br /></div><div>Voici pourquoi la poésie reste une ancre de sauvetage dans ce monde de mensonges, voilà pourquoi en entendant les mots simples, vrais et humbles d'un poète, je n'ai pas pu m'empêcher de les traduire pour les partager avec le plus de gens possibles, au-delà des frontières où ces mots sont nés.</div><div><br /></div><div>Ci-après ma traduction des deux poèmes de Filuzzo, <a href="https://translation20.blogspot.com/2021/04/tradurre-poesie-significa-ri-creare.html" target="_blank">dont les originaux se trouvent dans mon billet italien</a>.</div><div><br /></div><div style="text-align: center;">*</div><div><br /></div><div><div><i>Quand je serai mort</i></div><div><i>je partirai en dansant</i></div><div><i>drapé du devantier enfariné de ma grand-mère</i></div><div><i>enveloppé</i></div><div><i>dans son linceul paysan.</i></div><div><i>Je serai encore enfant</i></div><div><i>redeviendrai fœtus</i></div><div><i>et puis le néant...</i></div><div><i>un discours murmuré.</i></div><div><i>Je serai recouvert</i></div><div><i>de son parfum de fromage</i></div><div><i>accompagné</i></div><div><i>de l’harmonica de grand-père</i></div><div><i>joué autour du foyer</i></div><div><i>au calme hivernal</i></div><div><i>d’un dimanche indolent</i></div><div><i>passeur d’éternité</i></div><div><i>à l’ombre brûlée d’une flamme.</i></div><div><i>Éternellement je meurs</i></div><div><i>dans leurs pas lents</i></div><div><i>leur peau flétrie.</i></div><div><i>Des sillons terreux de leurs rides</i></div><div><i>naissent pour moi</i></div><div><i>comme autant d’enfants abandonnés</i></div><div><i>les fruits savoureux et un peu malades</i></div><div><i>de la nostalgie.</i></div><div><i>Dans les mouvances fermes</i></div><div><i>rugueuses, échappées</i></div><div><i>de leurs mains mortes</i></div><div><i>toujours mon esprit se réfugie comme</i></div><div><i>dans une chaleur ne sentant plus rien</i></div><div><i>une crevasse érodée par l’absence.</i></div></div><div><br /></div><div style="text-align: center;">*</div><div><div><i>À présent</i></div><div><i>que le vide est partout</i></div><div><i>sors de terre</i></div><div><i>et viens me retrouver.</i></div><div><i>Allons dîner</i></div><div><i>dans le vieux magasin.</i></div><div><i>Sur le caisson noir</i></div><div><i>tresse tes étreintes de pain,</i></div><div><i>entre farine et fontaine</i></div><div><i>amalgame les œufs</i></div><div><i>d’où nous naîtrons.</i></div><div><i>Rien ne nous manquera</i></div><div><i>dans ce nid de mie.</i></div><div><i>Tes cercles de gloire,</i></div><div><i>couronne-les de paix.</i></div><div><i>Mamie</i></div><div><i>nous y chanterons la vie</i></div><div><i>sur toutes les morts</i></div><div><i>sur celles que nous n’avons pas souhaitées</i></div><div><i>celles que nous taisons</i></div><div><i>celles que nous dissimulons</i></div><div><i>et qui nous ensevelissent lentement.</i></div><div><i>Mais toi reviens</i></div><div><i>dans une traversée de lumière</i></div><div><i>reviens de toutes les morts.</i></div><div><i>Viens</i></div><div><i>comme celle qui dort,</i></div><div><i>Belle, dans l’instant</i></div><div><i>je te retrouverai</i></div><div><i>et ce sera Pâques.</i></div></div><div style="text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://www.jmleray.com/" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjEf4-JcTD2Kxc9-2yQfcnmvbyyuSlFX55KkfSO7I59jD4abj84FfxUf-cfr80zqu4Gy6Eboy_4m09ZhAWHOHiL6E6MHPRRcbzYF4kvjj_B1QpTYRjiO_WdPVI98nlSLL38AVs95A/s1600/Jean-Marie+Le+Ray_signature.gif" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><p><br /></p>Jean-Marie Le Rayhttp://www.blogger.com/profile/12753719362290806749noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-11217779.post-91102525288088169972020-12-20T16:09:00.003+01:002020-12-20T16:37:08.723+01:00Le "native informant", ou "informateur indigène" : évolution d'un concept<p>Je commence ce billet en remerciant <a href="https://blogs.mediapart.fr/arie-alimi/blog" target="_blank">Maître Arié Alimi</a>, qui a posé la question suivante sur Twitter :</p><blockquote class="twitter-tweet"><p dir="ltr" lang="fr">Bonjour Twitter. Je recherche des ouvrages politiques et sociologiques sur le concept de "native informant" ? Merci d'avance</p>— Arié Alimi (@AA_Avocats) <a href="https://twitter.com/AA_Avocats/status/1339925484050804744?ref_src=twsrc%5Etfw">December 18, 2020</a></blockquote><p>Mais voyons d'abord ce qu'évoque, aujourd'hui, la notion de "<i>native informant</i>". Dans un tweet de 2019, Nesrine Slaoui nous dit :</p><p></p><blockquote class="twitter-tweet"><p dir="ltr" lang="fr">Je suis avec une sociologue et on discute du cas <a href="https://twitter.com/ZinebElRhazoui" target="_blank">Zineb El Rhazoui</a>. <br />Ça a un nom en sciences humaines : le « native informant » autrement dit ceux identifiés comme immigrés, indigènes et qui ont le discours de la classe dominante qui les utilise pour valider son racisme.</p>— Nesrine Slaoui (@NesrineSlaoui) <a href="https://twitter.com/NesrineSlaoui/status/1192902852131328001?ref_src=twsrc%5Etfw">November 8, 2019</a></blockquote> <script async="" charset="utf-8" src="https://platform.twitter.com/widgets.js"></script><p></p><p>Immédiatement, ce qui transparaît de cette "définition", c'est la connotation fortement racialisée associée au concept, avec en filigrane le binôme dominé/dominant (race dominée/race dominante) (voire classe dominée/classe dominante).</p><p>Cela semble corroboré par différentes sources trouvées sur Internet et ailleurs. Dans cet article récent du Figaro, intitulé « <i><a href="https://www.lefigaro.fr/vox/societe/2017/08/31/31003-20170831ARTFIG00310-fatia-boudjahlat-leila-slimani-nouvelle-cible-de-la-censure-antiraciste.php" target="_blank">Leïla Slimani, nouvelle cible de la censure antiraciste</a> </i>», Fatiha Boudjahlat définit ainsi le/la « <i>Native informant</i> » : </p><blockquote><p><i>C'est une notion que les études postcoloniales ont forgée pour désigner les personnes de couleur qui, surcompensant un complexe d'infériorité à l'égard des Blancs, imitent ces derniers pour leur plaire et être reconnues par eux. À tel point que les Blancs y voient l'enfant d'immigré parfait, le choisissent comme interlocuteur pour représenter tous les enfants d'immigrés, alors que cette représentativité est factice, et n'est que le fait des Blancs.</i>
</p></blockquote><p>Définition dure, dans le sillage de cet article de 2016, <i>Les médias occidentaux aiment les informateurs indigènes</i>, publié par Saoudi Abdelaziz et reprenant une analyse de 2012 d'Alain Gresh, intitulée <i><a href="https://www.algerieinfos-saoudi.com/2015/06/les-medias-occidentaux-aiment-les-informateurs-indigenes.html" target="_blank">Bidar, ces musulmans que nous aimons tant</a> </i>:</p><p></p><blockquote><i>Il ne manque pas de candidats pour occuper cette place du « bon musulman », de celui qui dit ce que nous avons envie d’entendre, et qui peut même aller plus loin encore dans la critique, car il ne saurait être soupçonné, lui qui est musulman, d’islamophobie. Les Anglo-Saxons ont un joli nom pour désigner ces personnages, « native informant » (« informateur indigène »), quelqu’un qui, simplement parce qu’il est noir ou musulman, est perçu comme un expert sur les Noirs ou sur les musulmans. Et surtout, il a l’avantage de dire ce que « nous » voulons entendre.</i></blockquote><p></p><p>Dans la même lignée, en réponse à Maître Alimi, je citais dans un tweet le livre d'Yves Mamou "<i>Le grand abandon : les élites françaises et l'islamisme</i>" : </p><blockquote class="twitter-tweet"><p dir="ltr" lang="fr">Dans "Le grand abandon : les élites françaises et l'islamisme", Yves Mamou nomme Askolovitch en référence à cet article : <a href="https://t.co/r8B01wea9U">https://t.co/r8B01wea9U</a> et ce qu'il dit est éclairant... 1/2</p>— Jean-Marie Le Ray (@jmleray) <a href="https://twitter.com/jmleray/status/1339969614655197186?ref_src=twsrc%5Etfw">December 18, 2020</a></blockquote> <script async="" charset="utf-8" src="https://platform.twitter.com/widgets.js"></script><p></p><p>où il indique en note, de <a href="https://twitter.com/askolovitchC" target="_blank">Claude Askolovitch</a> : </p><blockquote><p><i>Askolovitch est ce que la sociologie américaine appelle un "native informant", le porte-parole d’une communauté dont il n’a pas le soutien. Le juif Askolovitch dit aux médias ce qu’ils ont envie d’entendre de la part d’un juif et ce qu’ils trouveraient convenable que les juifs disent collectivement et publiquement... </i></p></blockquote><p>[L'article pris en référence est celui d'<a href="https://www.thenation.com/article/archive/native-informant/" target="_blank">Adam Schatz, « The Native Informant », thenation.com</a> (10 avril 2003)]</p><p>Pratiquement mot pour mot ce que Pascal Boniface, directeur de l'IRIS, disait 5 ans plus tôt dans le <a href="http://leplus.nouvelobs.com/contribution/782336-comment-l-imam-chalghoumi-renforce-malgre-lui-les-prejuges-sur-les-musulmans.html" target="_blank">Nouvel Obs</a> à propos de l'Imam Chalghoumi, "<i>en rien représentatif des musulmans</i>" (également cité par <a href="https://twitter.com/alkanz/status/1318766001497014272" target="_blank">Al Kanz</a>) :</p><blockquote><p><i>Chalghoumi est ce que la sociologie américaine appelle un "native informant", ces figures qui occupent la parole d’une communauté dont ils n’ont pas le soutien, mais qui tirent leur légitimité des médias et des milieux politiques dominants. Il dit ce que la majorité a envie d’entendre de la part d’une minorité, mais pas ce qu’elle pense réellement. Les "informateurs indigènes" valident les stéréotypes que la majorité véhicule sur leur communauté.</i></p></blockquote><div>Donc, en gros, nous avons là un bon aperçu de ce que la notion de "<i>native informant</i>" représente dans la France de Macron, où tout se mêle : religion, politique, idéologie, race, classe sociale, avec aux deux bouts les extrémismes qui prennent notre pays dans une "tenaille identitaire" (expression tirée de <a href="atlantico.fr/decryptage/3594706/la-france-prise-dans-une-tenaille-identitaire--une-illusion-d-optique" target="_blank">cet article</a> dont je ne partage absolument pas l'analyse), sur fond de polarisation nocive à tous les niveaux, notamment sur le <a href="https://journals.openedition.org/leportique/2998" target="_blank">genre</a>.</div><p>On chercherait à diviser irrémédiablement notre pays qu'on ne s'y prendrait pas autrement.</p><p style="text-align: center;">*</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgtCN7GRnfQ5swh9avKrusrI4HfSAAixN1-JmAoxu2TIHVLsPfr0Yjiiu-eJ0TD5Pk9K9h9nZuLQQtJ_tz6XWE-qt1hEFp2diTzBQ-qm28f-dmbP5WYlrakwnxCxzCA6tA57R1OVw/s680/EpmzZR3WMAEsjZ7+%25281%2529.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="680" data-original-width="477" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgtCN7GRnfQ5swh9avKrusrI4HfSAAixN1-JmAoxu2TIHVLsPfr0Yjiiu-eJ0TD5Pk9K9h9nZuLQQtJ_tz6XWE-qt1hEFp2diTzBQ-qm28f-dmbP5WYlrakwnxCxzCA6tA57R1OVw/s320/EpmzZR3WMAEsjZ7+%25281%2529.jpg" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><i><a href="https://twitter.com/moodvintage/status/1340299612855427073" target="_blank">Beautiful photograph of a Native American girl smiling for the camera in 1894</a></i></div><br /><p>Essayons de prendre un peu de recul et d'élargir le champ des perspectives.</p><p>Historiquement, l'informateur indigène fut très souvent traducteur/interprète originaire du lieu conquis. Ce que l'on connaît aujourd'hui des Mayas, nous le devons aux espagnols conquérants qui en ont écrit, et qui ont dû fonder leur récit soit sur le témoignage direct des traducteurs/interprètes, soit sur leur médiation du discours des natifs dont la langue était inintelligible aux nouveaux arrivants.</p><p>Donc partout, dans le temps et dans l'espace, l'informateur indigène a servi de trait d'union entre dominés et dominants, une relation qui suppose a priori une <b>absence d'égalité</b>. Mais aussi de transmetteur de savoirs, quand bien même sa parole pouvait être soupçonnée de manquer d'objectivité, de ne pas dire "toute" la vérité... En introduction au dossier thématique <i>"Informateurs indigènes", érudits et lettrés en Afrique (nord et sud du Sahara)</i>, Sophie Dulucq et Colette Zytnicki nous disent (c'est moi qui souligne) : </p><blockquote><p><i>Dès le début de la domination coloniale, divers historiens européens ont, au rythme des conquêtes, entrepris d'écrire non seulement l’histoire de l'expansion occidentale dans le monde, mais aussi celle des peuples soumis. Pour autant, ils ne pouvaient entamer cette quête historiographique sans le concours de <b>nombreux interlocuteurs locaux</b>. On songe d'abord à ceux qui, d'une manière ou d'une autre, étaient porteurs de connaissances précieuses sur le passé de leurs sociétés, ces gardiens du temps jadis (<b>prêtres, notables, généalogistes, griots, religieux, chroniqueurs et autres « informateurs indigènes »</b>...) au contact de qui explorateurs, militaires et administrateurs polygraphes ont découvert l'histoire de populations inconnues d'eux. L'on pense aussi à tous ces <b>intermédiaires culturels</b> créés par la situation coloniale elle-même (<b>instituteurs, <u>interprètes</u>, traditionnistes, lettrés, membres des élites formées à l'occidentale</b>...) qui ont joué un <b>rôle d'interface</b>. Ce dossier thématique se propose donc de réfléchir aux liens tissés entre ces multiples savoirs historiques autochtones et l'historiographie de la période coloniale. Il tente de saisir les processus à l'œuvre dans ces curieuses rencontres entre une narration élaborée selon les normes de l'érudition occidentale et une approche locale du passé. </i></p></blockquote><p><a href="https://www.persee.fr/docAsPDF/outre_1631-0438_2006_num_93_352_4220.pdf" target="_blank">Source</a> : Dulucq Sophie, Zytnicki Colette. Présentation : « Informations indigènes », érudits et lettrés en Afrique (nord et sud du Sahara).
In : Outre-mers, tome 93, n°352-353, 2e semestre 2006. Savoirs autochtones XIXe-XXe siècles. pp. 7-14 ;
https://www.persee.fr/doc/outre_1631-0438_2006_num_93_352_4220 </p><p>Pour autant, le rôle du "native informant" est toujours un peu en retrait, dans une relation inégale (« chercheur » occidental / « informateur indigène »), un "<i>rapport de domination</i>" ... "<i>au sein duquel le savant métropolitain parraine l'étude de l'enquêteur
qui n'est jamais pleinement reconnu comme auteur</i>", où l'autochtone occupe une position subalterne (la parole subalterne, <a href="https://journals.openedition.org/labyrinthe/1248" target="_blank">l'intervalle subalterne</a>) (<i><a href="https://www.franceculture.fr/emissions/les-idees-claires-de-clementine-autain/les-subalternes-peuvent-ils-parler" target="_blank">Les subalternes peuvent-ils parler ?</a></i>, <i><a href="https://www.cairn.info/revue-multitudes-2006-3-page-133.htm" target="_blank">Les subalternes peuvent-illes parler ?</a></i>).</p><p>Même si, au bout du compte, <i>les « informateurs indigènes », les érudits et les lettrés de l'époque coloniale peuvent être vus comme des « hommes-frontières », des passeurs, des « courtiers culturels » et, au final, comme de véritables « co-locuteurs » de l'histoire africaine</i>. (Dulucq S., Zytnicki C.)</p><p>Car bien que le "<i>native informant</i>" fournisse le fond et que le colonial se contente d'y mettre la forme, la position subalterne du premier se retrouve dans de nombreux qualificatifs associés à l'informateur indigène : l'informateur invisible, rarement nommé (<i><a href="https://www.journals.aiac.org.au/index.php/IJELS/article/view/2839" target="_blank">The Un-named ‘Native Informant’</a></i>), dont <i>The Oxford History of Literary Translation in English</i> nous dit :</p><blockquote><p><i>The use of a literate native informant was an accepted part of the process of translation of works from Asian languages in the nineteenth century, <b>but these individuals were almost never named, or even acknowledged</b> as having existed, when the works were published.</i> </p></blockquote><p>Source : </p><p></p><blockquote>The Oxford History of Literary Translation in English<br />Volume 4 1790-1900<br />Edited by Peter France and Kenneth Haynes<br />(OXFORD University Press, 2006)<div></div></blockquote><div>Voire traître ! </div><div><br /></div><div>De ce point de vue, il est frappant de constater l'analogie prégnante entre l'informateur indigène et l'interprète/traducteur (<i>traduttore = traditore</i>), un profil professionnel souvent caractérisé par son invisibilité et son manque de prise en considération par celles et ceux-là mêmes qui bénéficient de ses services. Les gens du métier comprendront ce dont je parle. </div><div><br /></div><div>C'est aussi souvent le lot des interprètes sur les théâtres de guerre, dont la position est parfaitement inconfortable, ingrate autant que dangereuse. <a href="https://www.mariamghani.com/work/350" target="_blank">Exemple</a> :</div><blockquote><div><i>Why was the presence of the translator, the mediator who made most interrogations possible, so rarely recorded in interrogation transcripts? When the choices a translator makes have immediate weight and consequences, how does that inflect the act of translation? Can a translator be a witness, or will he always be <b>a special class of native informant </b>– negotiating between the trespassers and trespassed, and <b>frequently finding himself called a traitor?</b> Does the act of translation, like the presence of a recorder, necessarily preclude or occlude, transform or make impossible the act of witnessing?</i></div></blockquote><div>En fait, un rôle peu enviable... Ne citons à titre d'exemple (terrible) que les <a href="https://www.leparisien.fr/week-end/interpretes-afghans-abandonnes-par-la-france-12-06-2014-3917033.php" target="_blank">centaines d'interprètes afghans abandonnés par la France et la Grande-Bretagne</a> ou <a href="https://www.smithsonianmag.com/history/tragic-fate-afghan-interpreters-left-behind-180960785/" target="_blank">les États-Unis</a> !</div><div><br /></div><div>Toutes proportions gardées, informateurs indigènes et traducteurs-interprètes sont souvent des métis biculturels (ou tri- ou plus), toujours un peu égarés entre deux mondes et davantage, mal-aimés et qui ne sont pleinement acceptés ni reconnus par aucune des cultures qui les ont nourris, maternelle, paternelle et adoptées.</div><div><br /></div><div style="text-align: center;">*</div><p>Venons-en maintenant à la réponse à Maître Alimi sur les ouvrages qui font référence. Sans aucun doute, le premier <a href="https://twitter.com/Aubin_Hellot/status/1339927514211356675" target="_blank">à citer</a> est <i>A Critique of Postcolonial Reason: Toward a History of the Vanishing Present</i>, par <a href="https://www.jstor.org/stable/j.ctvjsf541" target="_blank">Gayatri Chakravorty Spivak</a> (Harvard University Press, 1999).</p><div>Avec « <i><a href="https://jan.ucc.nau.edu/~sj6/Spivak%20CanTheSubalternSpeak.pdf" target="_blank">Can the Subaltern Speak ?</a></i> », ce sont des ouvrages fondateurs des études postcoloniales. C’est d’ailleurs en citant <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Gayatri_Chakravorty_Spivak" target="_blank">Gayatri Chakravorty Spivak</a> que « <i>The Postcolonial Studies Dictionary </i>», de Pramod K. Nayar (© 2015 John Wiley & Sons, Ltd), nous donne la définition suivante de « <i>native informant</i> » :</div><blockquote><div><i>In A Critique of Postcolonial Reason Gayatri Spivak argues that for the Western ethnographer to produce any kind of commentary requires a source that produces the information. Yet this individual providing the information is denied the status of an autonomous, coherent speaker. Thus the Native Informant is at once essential and invisible, providing the ‘essential’ voice of native culture yet who disappears into the text of the white ethnographer. Retaining her concerns with marginalization undertaken by colonial discourse, Spivak argues a case for the importance of the Native Informant within the colonial project itself. The Native Informant is one who is the native voice for a short period but whose voice is simply buried – foreclosed, in Spivak’s psychoanalytic language – in the textual apparatus produced by the European as a result of this voice. (...) Even in the postcolonial period, women and men from the Third World would appear to, or remain, Native Informants for First World consumption. Shahnaz Khan (2005), for example, has written about how she finds herself unfortunately complicit in the First World process of rescuing Pakistani women. For the First World, Khan notes, she is the Native Informant. Such a process enables the First World to position East and West as two absolutes, two irrevocably oppositional cultures, and to ignore the transnational nature of capitalism and patriarchy. </i></div></blockquote><div><div>Le dictionnaire signale également Khan, S. ‘<i><a href="https://www.journals.uchicago.edu/doi/10.1086/428423" target="_blank">Refiguring the Native Informant: Positionality in the Global Age</a></i>’, Signs 30.4 (2005): 2017–2035.</div></div><div><br /></div><div>Ce travail de Gayatri Chakravorty Spivak a donné lieu à quantité de travaux critiques, dont :</div><div><br /></div><div>- <i><a href="https://books.google.fr/books?id=B5Kk0h0l2fIC" target="_blank">Gayatri Chakravorty Spivak: Live Theory</a></i>, de Mark Sanders (Bloomsbury Publishing, 2006) </div><div>- <i><a href="https://ufdcimages.uflib.ufl.edu/UF/E0/01/36/01/00001/wang_h.pdf" target="_blank">FORECLOSING OTHERS IN CULTURAL REPRESENTATION</a></i>, par HUEI-JU WANG (UNIVERSITY OF FLORIDA, 2006)</div><div>- <i><a href="https://www.researchgate.net/publication/335789022_Questioning_'Muslim_Fictions'" target="_blank">Questioning 'Muslim Fictions'</a></i>, par Faisal Nazir (University of Karachi, September 2019), dont j'extrais la citation suivante :</div><div> </div><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><div><div style="text-align: left;"><i><b>The native as intellectual, the intellectual as native</b></i></div></div></blockquote><div><blockquote><div><i>The concept of « re-Orientalism » is related to and is the latest manifestation of what has earlier been theorized as the role of <b>« native intellectuals » by Frantz Fanon</b>, <b>« native informants » by Spivak</b> and more recently as <b>« native informers » by Hamid Dabashi</b>.</i> </div></blockquote><p> - <i><a href="https://books.google.fr/books?id=r_C9jwEACAAJ&source=gbs_book_other_versions_r&redir_esc=y" target="_blank">Spivak and Postcolonialism Exploring Allegations of Textuality</a></i>, par Taoufiq Sakhkhane (Palgrave macmillan, 2012), dont j'extrais la citation suivante à propos du livre de Spivak :</p><p></p><blockquote><p><i>Though the main subject of the book is the <b>different figurations of the native informant as displayed in such different disciplines as philosophy, literature, history and culture</b>, Spivak admits that her work results from previous work and contains much that may lead to forthcoming work.</i></p></blockquote><p></p><div><div>- <i>THE POSTCOLONIAL WORLD</i>, édité par Jyotsna G. Singh et David D. Kim (Routledge, 2017)</div></div><div>- <i>Empire and Information : Intelligence Gathering and Social Communication in India, 1780-1870 </i>/ Cambridge Studies in Indian History and Society, par Bayly, C. A. (Cambridge University Press, 1996)</div><div>- <i><a href="https://journals.sagepub.com/doi/pdf/10.2304/ciec.2001.2.2.2" target="_blank">Shifting Ethnicities: ‘native informants’ and other theories from/for early childhood education</a></i>, par JEANETTE RHEDDING-JONES, Oslo University College, Norway, dont j'extrais la citation suivante :</div><blockquote><div><i>An underlying question for this article regards the ‘native informants’ critiqued recently by Gayatri Spivak (1999a; 1999b). <b>In colonising discourses, the notion of ‘native’ is negative</b>...</i></div></blockquote></div><div>- <i>Nation, Language, and the Ethics of Translation</i>, édité par Sandra Bermann et Michael Wood (© 2005 by Princeton University Press), dont j'extrais la citation suivante : </div><blockquote><div><i>Questions of cultural translation and radical otherness form the background for Henry Staten’s discussion of the “native informant,” or “aboriginal,” in the work of Gayatri Spivak. At the farthest point from a Western “metropolitan” subject, <b>the aboriginal takes the role of the worldly other that is least knowable in a Western globalizing world</b>. Staten astutely notes a structural relation between Spivak’s “tracking of the native informant” and her account of ethical translation…</i></div></blockquote><div>Notons enfin qu'Edward W. Said exprime un point de vue un peu différent en réfutant la position du "<i>native informant</i>". </div><div><br /></div><div>Sources :</div><div><ul style="text-align: left;"><li><i><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Orientalisme" target="_blank">Orientalism</a></i></li><li><a href="http://blogs.law.columbia.edu/critique1313/files/2020/02/Massad-THE_INTELLECTUAL_LIFE_OF_EDWAR.pdf" target="_blank"><i>THE INTELLECTUAL LIFE OF EDWARD SAID</i>, par JOSEPH MASSAD</a></li></ul></div><div><br /></div><div style="text-align: center;">*</div><div><br /></div><div><b><u>Conclusion</u></b></div><div><br /></div><div>Hier personnage d'arrière-plan, plutôt effacé, aujourd'hui de premier plan, plutôt agressif, tendance "collabo", cette évolution négative du concept me semble moins être une progression qu'une régression, ou, pour employer une expression bien dans l'air du temps, un ensauvagement de nos sociétés malades de haine...</div><p>En cherchant dans ma tête une image capable de symboliser la notion de "<i>native informant</i>", la seule qui m'est venue à l'esprit est celle de la <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Statue_de_la_Libert%C3%A9" target="_blank">Statue de la Liberté</a>...</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgaqw0a-vDomOUtdPqM7spqeW0bpxbMBzgkqEJfcB_jJucXGNefBv2heBaKwKA45n-yX6TCU9LYTsjcI2hUqOPPiv7w7xvZ2fNH-78zcvS3xXE3R8qKRScughuLwyFuvBJb5lZZgQ/s675/lib.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="386" data-original-width="675" height="229" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgaqw0a-vDomOUtdPqM7spqeW0bpxbMBzgkqEJfcB_jJucXGNefBv2heBaKwKA45n-yX6TCU9LYTsjcI2hUqOPPiv7w7xvZ2fNH-78zcvS3xXE3R8qKRScughuLwyFuvBJb5lZZgQ/w400-h229/lib.jpg" width="400" /></a></div><p style="text-align: center;"><i><a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Statue_of_Liberty" target="_blank">Liberty Enlightening the World</a></i></p><p>Offerte en 1886 par l'Ancien Monde au Nouveau Monde, la Liberté était censée éclairer le monde. Or dans le pays qui fut le berceau de sa création, 135 ans plus tard la Liberté n'éclaire plus grand monde en France... Pas plus que l'Égalité et la Fraternité, notre belle devise n'étant plus qu'une juxtaposition de grands mots vides.</p><p>Je terminerai sur cette citation de Frantz Fanon (<i>Peau noire, masques blancs</i> © Éditions du Seuil, 1952) :</p><blockquote><p><i>À ce sujet, je formulerai une remarque que j’ai pu retrouver chez beaucoup d’auteurs : l’aliénation intellectuelle est une création de la société bourgeoise. Et <b>j’appelle société bourgeoise toute société qui se sclérose dans des formes déterminées, interdisant toute évolution, toute marche, tout progrès, toute découverte. J’appelle société bourgeoise une société close où il ne fait pas bon vivre, où l’air est pourri, les idées et les gens en putréfaction.</b> Et je crois qu’un homme qui prend position contre cette mort est en un sens un révolutionnaire.</i></p></blockquote><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://www.jmleray.com/" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjEf4-JcTD2Kxc9-2yQfcnmvbyyuSlFX55KkfSO7I59jD4abj84FfxUf-cfr80zqu4Gy6Eboy_4m09ZhAWHOHiL6E6MHPRRcbzYF4kvjj_B1QpTYRjiO_WdPVI98nlSLL38AVs95A/s1600/Jean-Marie+Le+Ray_signature.gif" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><p><br /></p>Jean-Marie Le Rayhttp://www.blogger.com/profile/12753719362290806749noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-11217779.post-28321315749768879922020-12-11T09:23:00.006+01:002020-12-11T10:36:02.270+01:00De la répression d'état au terrorisme d'état, il n'y a qu'un pas<p>J'ai découvert avec stupeur que lundi 7 décembre, Emmanuel Macron a remis en catimini la grand-croix de la Légion d’honneur au président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi. Au service de la diplomatie, paraît-il...</p><p>Or trois jours plus tard (hier), en Italie, le parquet de Rome a clôturé plus de 4 ans d'enquête sur l'assassinat de Giulio Regeni au Caire, étudiant italien horriblement mutilé, et déclaré le renvoi en justice de quatre officiers des services de sécurité égyptiens...</p><p>Il y a quatre ans, j'avais écrit sur ce même blog un billet intitulé "<b><a href="https://adscriptum.blogspot.com/2016/03/giulio-regeni-martyr-de-la-democratie_29.html" target="_blank">Giulio Regeni, martyr de la démocratie</a></b>", que je vous encourage à lire dans son intégralité et qui commence ainsi :</p><blockquote><p><i>Sept côtes cassées, une fracture du coude, une autre de l’omoplate, des traces de décharges électriques sur les organes génitaux, des brûlures de cigarette autour des yeux et en d’autres endroits, des coupures infligées avec un rasoir ou une lame tranchante sur le corps et aux épaules, des signes de matraquage sous la plante des pieds, des lésions traumatiques partout, abrasions, ecchymoses, contusions sur le nez et le visage, écorchures et traces de coups de poing et de pied, les ongles arrachés aux doigts d’une main et d’un pied, les oreilles coupées… ce ne sont là que les informations éparses que j’ai pu rassembler sur la monstrueuse agonie et le pauvre corps supplicié de Giulio.</i> </p></blockquote><p>Le parquet romain nous en fait savoir davantage aujourd'hui : <b><u>9 jours (NEUF JOURS) intercalés de tortures et de sévices</u></b> avec des fers chauffés au rouge, des instruments tranchants et des bâtons, des coups de poing et de pied, etc., qui ont provoqué chez Giulio "une souffrance physique aiguë" le conduisant lentement à la mort. Une violence perpétrée "avec cruauté" pour "des raisons abjectes et futiles", ayant causé "la perte permanente de plusieurs organes" en lui infligeant "de nombreuses blessures traumatiques à la tête, au visage, à la région cervico-dorsale et aux membres inférieurs". Un trauma massif qui a fini par tuer Giulio en raison d'une insuffisance respiratoire aiguë...</p><p>Le parquet romain nomme également les coupables, le principal étant <b>Magdi Ibrahim Abdelal Sharif</b>, puis le général Tariq Sabir, Athar Kamel Mohamed Ibrahim et Uhsam Helmi. Or durant ces quatre années d'enquête, pas une seule fois le régime égyptien n'a collaboré avec les italiens pour parvenir à la vérité ! Jamais ! Bien au contraire, ce ne furent que mensonges et dépistages grossiers de la part des égyptiens, dans le cadre de relations compliquées entre les deux pays.</p><p>Les italiens ne doivent qu'à eux-mêmes, à la persévérance du parquet de Rome et de la famille de Giulio d'être parvenus seuls à un résultat loin d'être acquis au départ, obtenu de haute lutte, dû à la mémoire de Giulio et, comme le dit justement le chef du parquet, Michele Prestipino, au fait d'être des magistrats de notre République.</p><p>J'avoue personnellement que je n'y croyais pas... <i>Tanto di cappello!</i></p><p>Donc, indépendamment de la présence ou non des mis en examen, le procès se déroulera probablement dès le premier trimestre 2021. Que fera l'Égypte ? Déjà, al-Sissi a fait transmettre deux commissions rogatoires à Rome parce qu'il veut connaître les noms des égyptiens qui ont parlé avec les italiens ! On sait au moins à quoi s'attendre...</p><p>Car il est notoire que dans le pays d'al-Sissi les Giulio égyptiens se comptent par dizaines de milliers au sein d'une société sous le joug du pouvoir. </p><p>Est-ce dans cette répression sanguinaire que Macron a trouvé la justification pour décorer al-Sissi ? Ou est-ce à cause du gros chèque en contrepartie des armements que la France refourgue à l'Égypte ?</p><p>D'après <a href="https://www.amnesty.fr/presse/france--egypte-le-president-macron-sapprete-a-recevoir" target="_blank">Amnesty International</a>, Macron aurait dû faire pression sur le président égyptien pour que ce dernier agisse sur le front des violations des droits humain, or selon notre bon président, <a href="https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/egypte/egypte-la-repression-des-opposants-politiques-se-poursuit_4210831.html" target="_blank">le sujet des droits de l'Homme ne conditionne pas la coopération entre les deux pays</a>...</p><p>Mais au fond, vu la vergogne internationale qu'on se tape avec Macron depuis la crise des <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2019/01/gilets-jaunes-et-mensonges-detat.html" target="_blank">Gilets Jaunes</a>, lui qui exerce délibérément une répression brutale contre ses "compatriotes" sans jamais <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2019/02/dix-questions-emmanuel-macron.html" target="_blank">reconnaître ouvertement</a> ses responsabilités, n'est-ce pas logique qu'il décore un dictateur comme al-Sissi ?</p><p>Monsieur Macron, président de la France, mon pays autant que le vôtre, vous me faites profondément honte. Je n'aurai jamais de mots assez durs à votre égard...</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://www.jmleray.com/" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjEf4-JcTD2Kxc9-2yQfcnmvbyyuSlFX55KkfSO7I59jD4abj84FfxUf-cfr80zqu4Gy6Eboy_4m09ZhAWHOHiL6E6MHPRRcbzYF4kvjj_B1QpTYRjiO_WdPVI98nlSLL38AVs95A/s1600/Jean-Marie+Le+Ray_signature.gif" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div>Jean-Marie Le Rayhttp://www.blogger.com/profile/12753719362290806749noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-11217779.post-46340939122508440552020-12-04T00:06:00.006+01:002020-12-07T12:14:31.525+01:00Du distributionnalisme en traduction (pour traduire San-Antonio…)<div><br /></div><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><div style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">« <i>... la tâche du traducteur ne va pas du mot à la phrase, au texte, à l'ensemble culturel, mais à l'inverse : s'imprégnant par de vastes lectures de l'esprit d'une culture, le traducteur redescend du texte, à la phrase et au mot. Le dernier acte, si l'on peut dire, la dernière décision, concerne l'établissement d'un glossaire au niveau des mots ; le choix du glossaire est la dernière épreuve où se cristallise en quelque sorte</i> infine <i><b>ce qui devrait être une impossibilité de traduire</b></i>. »</span></div></blockquote></blockquote></blockquote></blockquote></blockquote></blockquote><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><p style="text-align: left;">Paul Ricœur </p></blockquote></blockquote></blockquote></blockquote></blockquote></blockquote></blockquote></blockquote></blockquote></blockquote></blockquote><div><br /></div><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><div style="text-align: left;"><i>Je dédie ce billet à la très chère mémoire de Jean-Philippe Hermand, qui m'a fait découvrir les potentiels inexplorés du distributionnalisme...</i></div></blockquote></blockquote></blockquote></blockquote></blockquote><div><br /></div><div style="text-align: center;">*</div><div><br /></div>Après avoir souvent évoqué, par le passé, les <a href="http://adscriptum.blogspot.com/search/label/nuage sémantique" target="_blank">nuages sémantiques sur Adscriptor</a>, laissez-moi aborder la notion de nuages distributionnels, en appliquant le distributionnalisme à la traduction.<br /><br /><div>Piqûre de rappel : pour obtenir un nuage sémantique, vous prenez un texte ou un corpus, vous en extrayez les termes plus significatifs (selon un critère de sélection arbitraire : uniquement les substantifs, uniquement les verbes, les deux, etc.) en fonction de leur densité dans le texte ou le corpus considéré.<br /><br /></div><div>C’est exactement la même notion que la densité des mots clés dans une page Web, où l’indice de densité est donné par le rapport : nombre d’occurrences du terme considéré au numérateur, sur nombre total de mots du texte ou du corpus considéré au dénominateur.<br /><br /></div><div>Or dans certains cas, une approche distributionnaliste peut s’avérer être un filon fertile pour le traducteur.<br /><br /></div><div>Je ne prétends certes pas expliquer ici ce qu’est le distributionnalisme, j’en serais bien incapable, mais juste vous fournir un éclairage sur la façon dont cette approche peur se révéler précieuse.<br /><br /></div><div>Pour parler en termes aisément compréhensibles, posons que dans les phrases suivantes :<br /></div><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px; text-align: left;"><div><i>le chat est noir</i></div><div><i>le chien est noir</i></div><div><i>le chat est blanc</i></div><div><i>le chien est blanc</i></div></blockquote><div>"chat" et "chien" ont la même distribution entre eux, de même que "blanc" et "noir". Au sens où ils peuvent commuter.<br /><br /></div><div>Idem pour "chien" et "bureau" dans<br /></div><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><div style="text-align: left;"><i>le chien est noir</i></div></blockquote><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><div style="text-align: left;"><i>le bureau est noir </i></div></blockquote><div>ce qui n’est plus le cas dans<br /></div><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px; text-align: left;"><div><i>le chien aboie</i></div><div><i>le chat aboie</i></div><div><i>le bureau aboie</i></div></blockquote><div><br /></div><div>La distribution possible d’un terme est donc étroitement liée à son contexte, à son environnement.<br /><br /></div><div>Nous pouvons ainsi décomposer en unités signifiantes une base, un corpus, voire une langue… quelconques, en procédant de manière récursive pour « casser » les séquences : la récursivité consiste à appliquer une opération sur quelque chose, puis à réappliquer cette même opération aux résultats obtenus, et ainsi de suite…<br /><br /></div><div>Ensuite c’est la statistique qui fait le tri. Mais voyons un exemple concret sur la distribution du terme "media"…<br /><br /></div><div>Si vous prenez les trois expressions « Mass media », « Mass observation » et « Mass society », les termes <i>media</i>, <i>observation</i> et <i>society</i> sont trois <i>équivalents distributionnels</i>.<br /><br /></div><div>Bien sûr, si vous appliquez ensuite le calcul à <i>observation</i> ou <i>society</i>, leur distribution ne sera plus la même que celle de <i>media</i>. C’est évident.<br /><br /></div><div>De plus, pour un même terme, sa distribution possible change selon le ou les termes qui le précède(nt),<br /></div><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px; text-align: left;"><div><i>
Mass media</i></div><div><i>Educational media</i></div><div><i>Social media</i></div></blockquote><div>le ou les termes qui le suive(nt),<br /></div><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px; text-align: left;"><div><i>Media player</i></div><div><i>Media video</i></div><div><i>Media converter </i></div></blockquote><div>les deux,<br /></div><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px;"><div style="text-align: left;"><i>Global Media Relations</i></div></blockquote><div>ou selon que vous introduisez des noms propres (ou des marques),<br /></div><blockquote style="border: none; margin: 0px 0px 0px 40px; padding: 0px; text-align: left;"><div><i>Virgin Media</i></div><div><i>Windows Media Center</i></div><div><i>Entertainment Media Research</i></div></blockquote><div>etc.<br /><br /></div><div>C’est bien simple, à ce jour, Google indexe 16,5 milliards d’occurrences pour "media", toutes<br />langues confondues… !!! À noter qu’en 2010, Google ne trouvait « que » 1,15 milliard d’occurrences, lorsque j’ai crée mon nuage des équivalents distributionnels de « media », que voici :<br /><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiYjITHfF1byAEd1V8SWyNQu9htNmN0X60cHpuGBNlG0wvhcRXSvDL6u8BoEhv8jYZsJ-ERz00-u1dPJtKDkCJDt1SM_cIxievEyVP7TYdunadNXB2yl85BjTCMHVINN6ehNDT8cA/s855/media.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="433" data-original-width="855" height="203" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiYjITHfF1byAEd1V8SWyNQu9htNmN0X60cHpuGBNlG0wvhcRXSvDL6u8BoEhv8jYZsJ-ERz00-u1dPJtKDkCJDt1SM_cIxievEyVP7TYdunadNXB2yl85BjTCMHVINN6ehNDT8cA/w400-h203/media.jpg" width="400" /></a></div><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: center;">*</div><div><br /></div>Pour autant, la distribution d’un terme offre souvent des axes de traduction indispensables, car impensables avec le seul usage des équivalences littérales ou de la proximité sémantique (synonymie), qui n’offrent que des options limitées, d’autant plus lorsque le traducteur est confronté à la luxuriance d’une langue comme celle de San-Antonio, auquel cas il doit se résoudre à rechercher des alternatives « plus ou moins probables » à un terme donné.</div><div><br />Car plus vous descendez dans le ranking (c.-à-d. la fréquence des mots dans le corpus), plus vous obtenez des solutions décalées, « en rupture », ce qui représente un précieux foisonnement d’idées pour faire face à la pénurie de mots qui imposerait une traduction plate et monotone si on ne pouvait la contourner.<br /><br /></div><div>Les traductions du français à l’Italien que fit pendant plus de vingt ans Bruno Just Lazzari [BJL, l’un des traducteurs attitrés de Frédéric Dard (San-Antonio), mais aussi de Gérard de Villiers (S.A.S.), de Georges Simenon (Maigret), de Jean Bruce (OSS 117), etc., ou encore de James Hadley Chase, Paul Kenny, Chester Himes, Cornell Woolrich et bien d’autres] en sont un exemple parfait, que je vais tenter de développer ici.<br /><br /></div><div>J’ai exploité pour ce faire un mini-corpus créé à partir de 12 San-Antonio traduits par Bruno Just Lazzari, comprenant des passages d’autres traductions de BJL extraits ici et là que j’ai jugés significatifs (840K mots, soit 450K FR + 390K IT), et un corpus des enquêtes de San-Antonio auquel je travaille depuis longtemps (près de 10 millions de mots).<br /><br /></div><div>Exemple avec le mot : peur (italien : paura = français : peur)<br /><br /></div><div>En gros, d’après mes estimations, Frédéric Dard utilise (outre le terme « peur », prédominant avec 1210 occurrences) 17 autres « termes » pour exprimer l’idée de la peur (dont <b>les douze premiers sont présents dans le mini-corpus</b>) :<br /><ol style="text-align: left;"><li>traczir (50) / tracsir (11)</li><li>pétoche (42)</li><li>jetons (100) (uniquement au sens d’« avoir les jetons »)</li><li>fraises (20) (uniquement au sens de « sucrer les fraises »)</li><li>grelots (44)</li><li>trouille (145)</li><li>chocottes (43) / chocotes (14)</li><li>frousse (82)</li><li>copeaux (46)</li><li>flubes (4) (uniquement au sens de « avoir les flubes »)</li><li>traquette (4)</li><li>foies 35/46 (uniquement au sens de « peur », sur 46 occurrences)</li><br /><li>mouillette(s) 9</li><li>chiasse noire 3</li><li>boules à zéro 1</li><li>chaleurs 1</li><li>taf 1 (uniquement au sens de « peur »)</li></ol></div><div>Les cinq derniers, qui ne font pas partie de l’échantillon des romans traduits, sont regroupés dans une seule et même phrase, extraite de <i>Tarte aux poils sur commande</i> (pas de version italienne) :<br /><blockquote><i>[lui qui a fait périr atrocement tant et tant de gens], il a les flubes, les jetons, les copeaux, les foies, la chiasse noire, les grelots, le traczir, les boules à zéro, les chaleurs, le taf, la mouillette, les chocottes.<br />Un effroi glacé l’investit.</i></blockquote></div><div>Voici donc le nuage correspondant :</div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiTdYbggaOBqlDrwlh4tUo5PUJ9k0we0ceBEWPTzEH0LbtQVvULMgjeERCZABXRkTDXV0syDN0xCv5ei5H2Wq892rC3C1VPS1W1L1eTy63sUKVs4B5kM0UBYR71brQruTejHRlyaQ/s489/peur.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="489" data-original-width="458" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiTdYbggaOBqlDrwlh4tUo5PUJ9k0we0ceBEWPTzEH0LbtQVvULMgjeERCZABXRkTDXV0syDN0xCv5ei5H2Wq892rC3C1VPS1W1L1eTy63sUKVs4B5kM0UBYR71brQruTejHRlyaQ/s320/peur.jpg" /></a></div><div><br /></div>Sur le graphique, la taille des mots est proportionnelle à leur fréquence dans le corpus.<br />Donc, <b>là où le San-Antonio français utilise 12 équivalences de peur, le Sanantonio italien n’en a que 3</b> :<br /><div style="text-align: center;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj_BnkqbPmc-P2YNj2816Sf-9lTV6XJvTEru_DDCBirl6gCBizMxvFZyBtMOkikMq9OKBqhmE5PUt5wknRoaxU8CXFAVR67eQCawm6oEeI48T2LBKRxA9iCud53mBPPwjOzpLB9IQ/s439/paura.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="319" data-original-width="439" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj_BnkqbPmc-P2YNj2816Sf-9lTV6XJvTEru_DDCBirl6gCBizMxvFZyBtMOkikMq9OKBqhmE5PUt5wknRoaxU8CXFAVR67eQCawm6oEeI48T2LBKRxA9iCud53mBPPwjOzpLB9IQ/s320/paura.jpg" width="320" /></a></div></div><div><br /></div>Soit <b>quatre fois moins qu’en français</b>, d’où l’obligation de compenser ce déficit traductionnel par une distribution judicieuse pour ne par donner au lecteur l’idée que l’auteur répète toujours les mêmes concepts (ce qui serait de plus à l’opposé du délire verbal de Frédéric Dard !).<div><br /></div><div>À partir de là, on part sur les différents tableaux « distributionnels » correspondant respectivement à <i><b>fifa</b></i>, <i><b>spavento </b></i>et <i><b>tremarella</b></i>, puis l'on suit les distributions des différents termes, qui diffèrent donc du seul champ synonymique.<br /><br /><b>Ainsi, dans les stratégies d'adaptation à disposition de chaque traductrice/traducteur face au défi du traduire, la distribution vient désormais s'ajouter aux stratégies « classiques » (traduction littérale, emprunt, calque, transposition, modulation, équivalence, adaptation, omission, etc.)</b>...<br /><br />Pour vous donner un exemple concret, voici l’exemple de « <i><b>cialtrone/i </b></i>» (singulier et pluriel confondus), qui représente parfaitement ce qu’est une distribution, puisque l’on a 1 seul terme italien qui traduit 18 termes français : « schnock / ballot / glandulard / polichinelle / tordu / patate / mec / dégourdoche / peigne-cul / gnace / tante / tocasson / crêpe / truffe / zig / gougnafier / enfoiré / foie de veau ».</div><div><br /></div><div>Or il est évident qu’aucun dictionnaire au monde ne vous donnera jamais ces dix-huit traductions FR du terme « <i><b>cialtrone</b></i> », quand bien même les dictionnaires vous en proposeront d'autres qui ne sont pas dans les 18 ci-dessus : canaille / charlatan / crapule / débraillé / feignasse / goujat / grossier personnage / malotru / mufle / plouc / sale type / scélérat / vaurien / voyou...</div><div><br /></div><div>Donc, pour un seul terme, nous avons au minimum <b>une trentaine de distributions possibles</b> en français, et vice-versa du français à l'italien, bien sûr.</div><div><br /></div><div style="text-align: center;">*</div><div><br /></div><div>Ainsi, seul l’arbitraire éclairé du traducteur, souverain dans ses choix de mots et ses prises de décision, peut réussir à traduire un auteur comme Frédéric Dard [qui avouait pourtant : « <i>Moi dont la prose éminemment française est intraduisible…</i> » (Faut être logique, 1967, p. 68, citation rapportée par Thierry Gautier et Dominique Jeannerod dans leur excellent article : <i>Sanantonissimo / San- Antonio « giallo »</i>, paru au printemps 2014 dans Le Monde de San-Antonio n° 68)] et contribuer ainsi à en faire un succès commercial dans le pays de destination.<br /><br /></div><div>Initialement, je ne me souviens plus comment j'en suis arrivé à contacter Dominique Jeannerod avec le papier qui précède (rédigé en novembre 2019), mais le fait est qu'il s'est immédiatement montré intéressé et m'a proposé de développer mon approche sous un angle plus « académique ». D'où une transformation de mon ébauche en un article plus poussé de près de 7500 mots, grâce aux retours permanents de M. Jeannerod pour améliorer mon texte.</div><div><br /></div><div>Je le remercie donc de la confiance qu'il m'a accordée, et c'est aujourd'hui une grande fierté que d'accueillir la publication de <b><a href="http://www.pulim.unilim.fr/index.php/notre-catalogue/fiche-detaillee?task=view&id=958" target="_blank">San-Antonio International - Circulation et imaginaire d’une série policière française</a></b>, sous la direction de Loïc Artiaga et Dominique Jeannerod, aux Presses universitaires de Limoges (2020).</div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://www.pulim.unilim.fr/index.php/notre-catalogue/fiche-detaillee?task=view&id=958" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" data-original-height="549" data-original-width="342" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEik4nkBtshllWslg5OzZx_DHogjGJhXsEA0FRejsAQyl8-vbge4Er-fyLUMHx7eiB0p1Zq1Rnt2WqOsggcQW_8n_IF7D_Grse4O3UHOaLbxqcj9_cnB77DOZ0RltvIwDafky3cJwg/w300-h400/san-a.jpg" width="300" /></a></div><br /><div style="text-align: left;">Quant à me voir parmi les auteurs ayant contribué à cet ouvrage, avec un article désormais intitulé « <i><b>San-Antonio en italien : les stratégies d'adaptation et le lexique de Bruno Just Lazzari</b></i> », c'est un bonheur sans nom !</div><div style="text-align: left;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgzzH29cBtg8ailmNv6OjBWU0oum67T_5xpLXibrzGuzhkOfAfrlzq2CIjafcV-R9VfPYkPLAptsWoUtjAf6ht4GOY0Sc29m-Ea4Bv930Sf6wnbiOon5eewD3NBMviYA4PnSpjTmw/s378/San.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="174" data-original-width="378" height="184" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgzzH29cBtg8ailmNv6OjBWU0oum67T_5xpLXibrzGuzhkOfAfrlzq2CIjafcV-R9VfPYkPLAptsWoUtjAf6ht4GOY0Sc29m-Ea4Bv930Sf6wnbiOon5eewD3NBMviYA4PnSpjTmw/w400-h184/San.jpg" width="400" /></a></div><div style="text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://www.jmleray.com/" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjEf4-JcTD2Kxc9-2yQfcnmvbyyuSlFX55KkfSO7I59jD4abj84FfxUf-cfr80zqu4Gy6Eboy_4m09ZhAWHOHiL6E6MHPRRcbzYF4kvjj_B1QpTYRjiO_WdPVI98nlSLL38AVs95A/s1600/Jean-Marie+Le+Ray_signature.gif" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">P.S. Il va sans dire que tout amateur passionné de San-Antonio se doit de posséder cet ouvrage dans sa <a href="http://www.pulim.unilim.fr/index.php/notre-catalogue/fiche-detaillee?task=view&id=958" target="_blank">bibliothèque</a> !</div>Jean-Marie Le Rayhttp://www.blogger.com/profile/12753719362290806749noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-11217779.post-2649408867089991562020-11-08T14:45:00.012+01:002020-11-16T11:09:50.655+01:00Exister professionnellement sur Internet<a href="https://adscriptum.blogspot.com/2020/11/exister-professionnellement-sur-internet.html" name="2020/11/exister-professionnellement-sur-internet.html#Top"></a><p>Exister professionnellement sur Internet signifie : 1) soit <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2020/11/exister-professionnellement-sur-internet.html#2020/11/exister-professionnellement-sur-internet.html#produits">vendre des produits</a>, 2) soit <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2020/11/exister-professionnellement-sur-internet.html#2020/11/exister-professionnellement-sur-internet.html#services">vendre des services</a> (voire les deux, mais bon, ce n'est pas l'objet de ce billet). </p><p style="text-align: center;">* * *</p><a href="https://adscriptum.blogspot.com/2020/11/exister-professionnellement-sur-internet.html" name="2020/11/exister-professionnellement-sur-internet.html#produits"></a><p><b>1) Vendre des produits</b></p><p>Par ces temps de doutes et de très grande incertitude, ce deuxième confinement va faire <b>mettre la clé sous la porte à des milliers d'artisans et de commerçants</b>, déjà profondément mis à mal par le premier confinement. </p><p>D'autant qu'entre les deux confinements il leur a été demandé d'investir dans des mesures d'aménagement de leurs locaux et de leurs activités (protocoles sanitaires, mesures de distanciation sociale, etc.), donc non seulement après deux mois passés pratiquement sans aucune rentrée d'argent ils ont dû dépenser ce qu'ils n'avaient pas - en puisant dans leurs économies et en se débrouillant pour emprunter auprès de leurs proches ou d'établissements de crédit -, mais de plus, juste après les avoir obligés à faire tous ces efforts on leur dit : <b>maintenant vous refermez tout !</b> </p><p>Ce sera le coup de grâce pour beaucoup, et il est probable que début 2021 verra une augmentation en flèche de la courbe des dépôts de bilan et des mises en liquidation, voire un peu plus tard lorsque les entreprises maintenues artificiellement en vie ne bénéficieront plus du chômage partiel, des <a href="https://www.service-public.fr/professionnels-entreprises/vosdroits/F35201" target="_blank">PGE</a> ni d'autres mesures d'aide. Avec un coût humain et social énorme, incalculable, des milliers de nouvelles familles dans le désarroi et l'impuissance, etc.</p><p>Je reprends ici ce que dit <a href="https://app.placement.meilleurtaux.com/apercu.newsletter.php?id=30539&matin_up" target="_blank">Marc Fiorentino dans sa lettre financière du 6 novembre</a> :</p><blockquote><p><i><b>LA CATA</b><br />
C'est le commerce.<br />
Un vrai désastre.<br />
Pire que la première vague, car c'est bientôt Noël.<br />
Et que Noël dans la distribution c'est... Noël.<br />
Une partie importante du chiffre d'affaires.<br />
Et surtout tout ou partie du bénéfice de l'année.<br />
Or, s'il n'y a pas déconfinement début décembre, les commerces seront cuits pour Noël.<br />
Surtout qu'ils ont stocké pour...<br />
Conséquence : des milliers de commerçants, petits et grands, en cessation de paiement en début d'année qui iront directement en liquidation sans passer par la case plan de continuation.<br />
C'est triste.</i></p></blockquote><p>Oui, c'est triste, très triste...</p><p>Or dans ce marasme général, le gouvernement multiplie les annonces et les mesures de soutien aux entreprises. <a href="https://www.economie.gouv.fr/covid19-soutien-entreprises/commercants-aides-covid19?xtor=ES-29-[BIE_233_20201105]-20201105-[https://www.economie.gouv.fr/covid19-soutien-entreprises/commercants-aides-covid19]" target="_blank">Exemple</a> :</p><blockquote><p style="text-align: center;"><b>Commerçants : de quelles aides pouvez-vous bénéficier ?</b><br /></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://www.economie.gouv.fr/covid19-soutien-entreprises/commercants-aides-covid19?xtor=ES-29-[BIE_233_20201105]-20201105-[https://www.economie.gouv.fr/covid19-soutien-entreprises/commercants-aides-covid19]" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" data-original-height="366" data-original-width="633" height="231" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiTmkFWNi-vaCqJ2o8A4tk_cBkED9e3TpiGZIdvFuVXPOncRRcwpzAc5LqNlJept95olqskWvk7M8ENQ6AOnQQ20IyUOAJ0PI_X29WCqgQbitfO_-Ku39BsZLRBxWbjTXdOlyQkfA/w400-h231/autrement.jpg" width="400" /></a></div></blockquote><p>En m'intéressant à "poursuivre son activité autrement", sous-entendu "<a href="https://www.economie.gouv.fr/covid19-soutien-entreprises/commercants-aides-covid19?xtor=ES-29-[BIE_233_20201105]-20201105-[https://www.economie.gouv.fr/covid19-soutien-entreprises/commercants-aides-covid19]#AUTREMENT" target="_blank">vendre en ligne</a>", le ministère de l'Économie vous propose une <a href="https://www.economie.gouv.fr/files/files/directions_services/covid19-soutien-entreprises/FICHE-CONSEIL-COVID-NUMERIQUE.pdf" target="_blank">fiche conseil</a> :</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://minefi.hosting.augure.com/Augure_Minefi/r/ContenuEnLigne/Download?id=43DFA048-19B2-43B3-9511-4F9B255FD051&filename=357%20bis%20-%20Covid%2019%20-%20TPE%2C%20artisans%2C%20commer%C3%A7ants%2C%20comment%20le%20num%C3%A9rique%20peut-il%20vous%20aider%20%C3%A0%20maintenir%20votre%20activit%C3%A9%20%C3%A9conomique%20pendant%20la%20crise%20sanitaire.pdf" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" data-original-height="350" data-original-width="698" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj7fuYkLZpRqL9wekltpi-QJOpWMXKj4_AUbbWh7j2tWY5K6exNdEsqy0S2jq6pEV3uVfEzqBFOwBFMowBgIHItkhKv5HDVN-Xw5CJcXptED8KEd1k5Z6uOIyMsf8DL1AtLfDyhsQ/w400-h200/conseil.jpg" width="400" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">En mettant en exergue : « <i>comment le numérique peut-il vous aider à maintenir votre activité économique pendant la crise sanitaire ?</i> », et en proposant une série d'"<a href="https://www.economie.gouv.fr/coronavirus-e-commerce-offres-preferentielles-commercants" target="_blank">offres préférentielles</a>" destinées aux commerçants...</div><p></p>Voir aussi, entre autres, ce PDF de presque 110 pages sur les <a href="https://www.economie.gouv.fr/files/files/directions_services/covid19-soutien-entreprises/faq-mesures-soutien-economiques.pdf" target="_blank">mesures de soutien économiques</a>.<p></p>Certes, tout cet existant est très bien, et, si l'on se contente des effets d'annonce, cela semble même facile !<p>Mais la réalité est tout autre, <a href="https://www.zdnet.fr/actualites/digitaliser-les-petits-commerces-pourquoi-est-ce-si-complexe-39912863.htm" target="_blank">bien plus délicate</a> : exister en ligne ne s'improvise pas du jour au lendemain, cela exige du temps et un travail assidu, beaucoup de réflexion et de préparation en amont, une action constante au jour le jour, ainsi que des activités de suivi et de mise à jour permanentes en aval. </p><p>J'imagine combien doivent se sentir désemparés et impuissants, parmi les milliers de gérants de commerce de proximité à qui l'on a dit, après leur avoir imposé de fermer, maintenant vous n'avez plus qu'à transférer vos commerces en ligne ! Il me semble qu'à l'université ils appellent ça le <b><span style="color: #2b00fe;">#démerdentiel</span></b>...</p><p>Car cela n'est pas forcément à la portée de tout le monde, c'est un peu la chasse gardée du <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Optimisation_pour_les_moteurs_de_recherche" target="_blank">SEO</a> et de ses officiants, et la première chose à faire est de chercher conseil auprès d'un consultant pour analyser ensemble vos besoins réels, adaptés à votre situation, personnelle, professionnelle, sectorielle, géographique, votre budget, etc. Il n'y a pas plus personnalisé qu'une activité en ligne, et bâtir une présence à la va-vite sans avoir la certitude de pouvoir être trouvé derrière revient à être absent !</p><p>Si quelqu'un parmi vous pense que cet état des lieux correspond à sa situation actuelle, n'hésitez pas à me <a href="mailto:jmleray@translation2.com?subject=Conseils%20SEO" target="_blank">contacter</a> pour en parler ensemble. <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2020/11/exister-professionnellement-sur-internet.html#2020/11/exister-professionnellement-sur-internet.html#Top">[Début]</a></p><div style="text-align: center;"><iframe frameborder="0" height="270" src="https://www.youtube.com/embed/xJTk1-JSGCs" width="480"></iframe></div><p style="text-align: center;"><i>Contre le confinement, des professionnels sinistrés ont manifesté à Toulouse (6 nov. 2020)</i></p><p style="text-align: center;">* * *</p><a href="https://adscriptum.blogspot.com/2020/11/exister-professionnellement-sur-internet.html" name="2020/11/exister-professionnellement-sur-internet.html#services"></a><p><b>2) Vendre des services</b></p><p>À la différence des produits, tangibles, les services sont intangibles : vendre un service signifie vendre un savoir-faire, une compétence, qui vous sont propres. </p><p>Bienvenus dans l'économie de la <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89conomie_%C3%A0_la_t%C3%A2che" target="_blank">gigue</a> (je rigole, mais pas tant que ça !). Cela fait des années que je réfléchis à cette question, à titre d'exemple voir <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2016/03/travailler-en-solo-etat-des-lieux.html" target="_blank">ici</a>, ou <a href="http://translation20.blogspot.com/2015/12/solo-branding-marketing-lintention-des.html" target="_blank">là</a>...</p><p>Donc la condition <i>sine qua non</i> est d'avoir un savoir-faire, une compétence, un expertise spécifiques à vendre. Quelle est la vôtre ? Si vous avez une réponse affirmative claire à cette question, OK. Dans le cas contraire, passez votre chemin, vendre des services en ligne n'est pas pour vous. Si je ne sais pas conduire, je ne vais pas me proposer comme chauffeur de taxi, Uber ou autre...</p><p>Par ailleurs, vendre un service est plus difficile que vendre un produit. Tout client potentiel peut voir immédiatement le produit et juger sur pièce, en quelque sorte. C'est très différent pour juger de la Qualité d'un service, que le client ne découvre en général qu'au terme de la prestation :</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://fr2.slideshare.net/jmleray/marketing-branding-pour-traducteurs-interprtes-tinvom-2015" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" data-original-height="710" data-original-width="959" height="296" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhUuYalbNLTp-hj6xzrNXzyQm2BUvijny2hMZijQoRb1qXXtyBsODVzWvHw7xhU19AETaelNM9yblbRa_DKJQCAM54zMNz-1lvkskJNIcgaxF-aWYJt7ElTm8tPQpXPGfyWXhEcrQ/w400-h296/marketing_services.jpg" width="400" /></a></div><br /><p>Donc toute présence en ligne part de ce prérequis : quel est le savoir-faire que je propose, la compétence, l'expertise ? Et à qui ? Quels sont les destinataires de mes prestations de services ? Car de la réponse à ces questions découle le mode de présence et comment la construire.</p><p>Les solutions sont infinies, et la concurrence aussi. Si quelqu'un parmi vous pense que cet état des lieux correspond à sa situation actuelle, n'hésitez pas à me <a href="mailto:jmleray@translation2.com?subject=Conseils%20SEO" target="_blank">contacter</a> pour en parler ensemble. <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2020/11/exister-professionnellement-sur-internet.html#2020/11/exister-professionnellement-sur-internet.html#Top">[Début]</a></p><p style="text-align: center;">* * *</p><p><b>Conclusion</b></p><p>Proposer mes produits ou mes services sur Internet n'échappe pas à une réalité : j'ai des millions de concurrents sur Internet, de toutes tailles, du plus petit commerçant au plus grand (Amazon, pour n'en citer qu'un). Donc comment me démarquer et me rendre visible, comment susciter la confiance auprès des prospects, etc.</p><p>Si quelqu'un parmi vous pense que ces sujets correspondent à ses préoccupations actuelles, n'hésitez pas à me <a href="mailto:jmleray@translation2.com?subject=Conseils%20SEO" target="_blank">contacter</a> pour en parler ensemble. <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2020/11/exister-professionnellement-sur-internet.html#2020/11/exister-professionnellement-sur-internet.html#Top">[Début]</a></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://www.jmleray.com/" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjEf4-JcTD2Kxc9-2yQfcnmvbyyuSlFX55KkfSO7I59jD4abj84FfxUf-cfr80zqu4Gy6Eboy_4m09ZhAWHOHiL6E6MHPRRcbzYF4kvjj_B1QpTYRjiO_WdPVI98nlSLL38AVs95A/s1600/Jean-Marie+Le+Ray_signature.gif" /></a></div>
<br /><div>P.S. J'ajouterais une brève réflexion autour du télétravail, corolaire du confinement, dont le gouvernement a <a href="https://www.legifrance.gouv.fr/circulaire/id/45072" target="_blank">imposé la généralisation</a> à l'ensemble des activités qui le permettent, au sein des établissements publics de l'État, dans ce contexte de dégradation de la situation sanitaire :</div><blockquote><div><i>À compter de vendredi 30 octobre, les agents dont les fonctions peuvent être exercées totalement ou principalement à distance doivent <b>impérativement</b> être placés en télétravail <b><a href="https://www.legifrance.gouv.fr/download/pdf/circ?id=45072" target="_blank">cinq jours par semaine</a></b>. </i></div></blockquote>Pratiquer son activité à la maison, lorsque l'on n'y est pas préparé, peut être source de crispations et de crises pour la famille, dans des logements souvent mal conçus pour gérer simultanément activités domestiques et professionnelles, surtout si femme et mari sont tous deux en télétravail, sans oublier les enfants, etc. etc.<p></p>Quant aux acteurs privés, j'ai traduit récemment le verbatim d'une enquête interne d'une banque ayant interrogé ses employés à l'issue du premier confinement, pour collecter leurs avis et réactions sur cette première période forcée de télétravail, et les résultats ne sont pas forcément positifs, loin de là, avec des problèmes à tous les niveaux...<p></p>Donc sans préparation de toutes les parties prenantes en amont, le télétravail - qui suppose d'être familiarisé avec tout ce qui est "activités en ligne" - est loin d'être la panacée.<p></p><div>Parole de quelqu'un qui télétravaille depuis 35 ans, dont pratiquement 10 ans avant Internet (1985-1995) ! <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2020/11/exister-professionnellement-sur-internet.html#2020/11/exister-professionnellement-sur-internet.html#Top">[Début]</a></div>Jean-Marie Le Rayhttp://www.blogger.com/profile/12753719362290806749noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-11217779.post-12958212189569978862020-09-10T19:37:00.008+02:002020-09-14T02:28:58.867+02:00Du traducteur mécanique à la robotique du traduire, fin de la biotraduction ? <p>Du traducteur mécanique, théorisé dès 1929 par <a href="https://adscriptum.blogspot.com/p/federico-pucci.html" target="_blank">Federico Pucci</a>, à la "robotique du traduire" annoncée dans un <a href="https://robotrad2020.sciencesconf.org/" target="_blank">colloque à venir</a> (reporté à une date encore indéterminée pour cause de COVID), la présente décennie n'a pas encore bouclé un siècle de progrès en traduction et déjà certains experts nous<i> prédisent que d’ici 2024 l’intelligence artificielle dépassera les humains dans la traduction des langues</i>...</p><p>En gros, je diviserais ce siècle d'incroyables progrès de la manière suivante :</p><p></p><ul style="text-align: left;"><li><b>25 ans (1929-1954)</b>, du précurseur <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2020/05/federico-pucci-censure-par-wikipediait.html" target="_blank">Federico Pucci</a>, qui présenta son invention en décembre 1929 et publia dès 1931 la <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2020/05/federico-pucci-censure-par-wikipediait.html" target="_blank">première méthode de traduction automatique à base de règles documentée au monde</a>, en nous laissant même en héritage deux textes traduits "mécaniquement" selon sa méthode (l'un <a href="http://translation20.blogspot.com/2018/10/la-toute-premiere-traduction.html" target="_blank">de l'italien au français</a>, et l'autre <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2018/10/la-premiere-traduction-automatique.html" target="_blank">du français à l'italien</a>), jusqu'au 7 janvier 1954, à New York, au siège d’IBM, date et lieu de la première démonstration de l’histoire d’un système de traduction automatique à base de règles (RBMT, ou <i><a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Rule-based_machine_translation" target="_blank">Rule-Based Machine Translation</a></i>).<br /><br />À noter qu'à ce jour <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2019/10/reecrire-lhistoire-de-la-traduction.html" target="_blank">personne n'a encore reconnu l'importance</a> de Pucci, tout juste mentionné en quelques lignes dans <a href="http://translation20.blogspot.com/2017/03/traduction-automatique-scoop-sur-le.html" target="_blank">les travaux de John Hutchins</a> avant d'être écarté par ce dernier [<i>and nothing more is known about Pucci...</i>], puisque tous les historiques commencent habituellement par 1933, année clé où George Artsrouni et Petr Smirnov-Trojanskij "matérialisent" leurs premières machines à traduire, et que toute la littérature actuelle sur la traduction automatique en fait remonter l'origine vers le milieu du XX<sup>e</sup> siècle ! <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2019/10/reecrire-lhistoire-de-la-traduction.html" target="_blank">Une histoire à réécrire</a>...</li></ul><ul style="text-align: left;"><li><b>Une cinquantaine d'années (1954-2007)</b> durant lesquelles la traduction automatique à base de règles est pratiquement la seule technologie utilisée à grande échelle, sans parvenir toutefois aux résultats espérés, en termes de fidélité et de qualité des traductions. Je prends le mois d'octobre 2007 pour référence, puisque c'est à ce moment-là que Google, qui continuait jusqu'alors d'utiliser l'outil <a href="https://www.systransoft.com/fr/systran/technologie/traduction-automatique/#:~:text=Les%20logiciels%20de%20traduction%20automatique" target="_blank">RBMT Systran</a>, bascule sur son système maison à base de statistiques, Google Translate, <a href="http://adscriptum.blogspot.com/2007/10/google-traducteur-automatique.html" target="_blank">ce dont j'avais rendu compte à l'époque</a>. <br /><br />En moins de 80 ans, Google réalise donc l'utopie de Federico Pucci, sans aucun doute le seul de son époque <a href="http://translation20.blogspot.com/2018/09/2019-90eme-anniversaire-du-concept-de.html" target="_blank">à avoir rêvé d’une machine simple</a> (<i>Temps nécessaire pour apprendre à traduire : une minute…</i>), pratique, peu encombrante et abordable (il n'aurait quand même pas pu en concevoir la gratuité !), le seul à avoir envisagé <i>ante litteram</i> la démocratisation planétaire de la traduction automatique telle que nous la connaissons aujourd'hui !</li></ul><ul style="text-align: left;"><li><b>Une décennie (oct. 2007 - nov. 2016)</b> à peine pour que Google passe définitivement de la traduction statistique à son <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Google_Neural_Machine_Translation" target="_blank">moteur de traduction neuronal</a> !</li></ul><ul style="text-align: left;"><li>Moins d'une décennie (2016-2024) au cours de laquelle la biotraduction (ou "traduction humaine" pour les intimes, mais il y en aura également pour les interprètes avec le <i><a href="https://www.futura-sciences.com/tech/actualites/intelligence-artificielle-translatotron-google-traduira-gardant-votre-voix-76113/" target="_blank">Translatotron</a></i>) devrait toucher à sa fin, <i>selon certains experts</i>...</li></ul><div>Rassurons-nous, cette "fin annoncée" ne date pas d'aujourd'hui, puisque cela fait longtemps que l'espèce en voie d'extinction des traducteurs humains agite les esprits : voir <a href="http://adscriptum.blogspot.com/2007/02/no-intervening-human-linguists-est-ce.html" target="_blank">ici</a> par exemple.</div><div><br /></div><div style="text-align: center;">*</div><div><br /></div><div>Donc : la traduction automatique arrive en force sur le (les) marché(s) de la traduction, c'est une évidence. Dont j'ai eu l'occasion de parler en mai dernier (dès 6'42'' sur la vidéo) lors des "<b><a href="http://translation20.blogspot.com/2020/05/de-levolution-du-metier-de-traducteur.html" target="_blank">rencontres sur les rives de la traduction</a></b>" (<i>Encounters at the Shores of Translation</i>) organisées via la plateforme Zoom par Hammouda Salhi <i>(Director of the Master’s Program in Translation and Interpreting - University of Tunis El Manar</i>) :</div><div><br /></div><div><iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="270" src="https://www.youtube.com/embed/s7EK_riYZBo" width="480"></iframe></div><div><br /></div><div>Or aujourd'hui, qui dit "traduction automatique" dit "post-édition de la traduction automatique", <a href="https://e2f.com/mtpe/" target="_blank">MTPE</a> dans le jargon. À ce sujet, le contexte du futur colloque <a href="https://robotrad2020.sciencesconf.org/" target="_blank">robotrad2020</a> nous dit ceci : </div><blockquote><div><i>Comme de surcroît la machine permet des gains de productivité de l’ordre de 150 à 200% (certains traducteurs atteignent des rendements de 6000 à 8000 mots par jour), la technique de la post-édition tend à s’imposer de plus en plus dans les industries de la langue, ce que confirme en 2017 la sortie de la <b>norme ISO 18587 (Services de traduction — Post-édition d'un texte résultant d'une traduction automatique — Exigences)</b>. Cette technique de post-édition pose un cas de conscience au traducteur : accepter de ne pas être à l’origine de sa propre traduction au profit de la machine.</i></div></blockquote><p>Ces quelques lignes suscitent en moi quantité de réactions, de points à soulever, de non-dits à exprimer autour de la MTPE, que je qualifie personnellement d'<b><i>industrialisation du </i>good enough</b>... </p><p>Ou en tout cas d'un coup de force censé faire table rase de l'<i><b><a href="http://adscriptum.blogspot.com/2007/02/lindustrie-gilt-et-leffet-mozart.html#2007/02/lindustrie-gilt-et-leffet-mozart.html#Mozart_effect" target="_blank">effet Mozart</a></b></i>, théorisé il y a quelques années par Rory Cowan, fondateur de Lionbridge Technologies, à l'époque n° 1 de la localisation dans le monde : </p><blockquote><p><i>Si, en 1790, il fallait cinq musiciens pour interpréter un quintette de Mozart durant tant de minutes, aujourd'hui, en dépit des progrès techniques considérables qui ont été accomplis depuis, rien n'a changé : il faut toujours autant de musiciens jouant pendant autant de temps pour restituer la même œuvre ! </i></p></blockquote><p>Ce que je commentais ainsi, il y a plus de 10 ans déjà :</p><p></p><blockquote><i>Cette belle métaphore sur l'<b>incompressibilité de certains délais d'exécution</b> souligne implicitement les limites de la technologie galopante, qui ne pourra jamais répondre à tout </i><a href="http://adscriptum.blogspot.com/2007/02/no-intervening-human-linguists-est-ce.html" style="font-style: italic;" target="_blank">sans intervention humaine</a><i>, notamment au plan de la productivité.</i><br /><br /><i>Des traducteurs en ce qui nous concerne. D'où l'inutilité de toujours les presser ... comme des citrons trop mûrs, en leur demandant à tort et à travers la </i><a href="http://adscriptum.blogspot.com/2006/05/pour-une-nouvelle-pratique-contrastive.html#2006/05/pour-une-nouvelle-pratique-contrastive.html#Quadrature_triangle" style="font-style: italic;" target="_blank">quadrature du triangle</a><i> ! </i><br /><br /><i>Car à force de véhiculer un tas d'idées préconçues sur l'activité des traducteurs, par exemple en assimilant toujours plus le résultat de leur travail à une "commodité", on en finit par perdre de vue combien est fausse et nocive cette notion de </i><span style="font-style: italic; font-weight: bold;">commoditisation de la traduction</span><i>. D'abord, une commodité en français (agrément, avantage, confort, utilité, ...) n'a absolument rien à voir avec la "</i><span>commodity</span><i>" anglo-saxonne, qui désigne un produit de base, une matière première.</i><br /><br /><i>Nous y voilà : traduction = marchandise, et plus la quantité est importante, plus la remise doit être conséquente. Or c'est oublier un peu vite le fait que la traduction n'est pas un produit comme un autre, mais un service à haute valeur ajoutée d'autant plus spécialisé que le domaine est pointu, et que la seule matière première utilisée servant à la "fabriquer" est la matière grise du traducteur. Dont la logique objective est très exactement inverse à celle du client : plus la quantité est importante, plus ça va me demander de temps et d'efforts pour maintenir le même niveau de qualité de bout en bout. Une qualité qui n'est pas acquise par enchantement, mais conquise de haute lutte. Dans la durée.</i><br /><br /><i>Une réalité sur laquelle les clients - et les agences qui les secondent dans cette approche pour les conserver à tout prix (c'est le cas de dire) - font trop souvent l'impasse, ce qui contribue à ternir l'image d'une profession en vérité hautement spécialisée, exigeant des années et des années de pratique et de formation continues avant de donner de bons ouvriers. De plus en plus rares. Or tout ce qui est rare est cher, qu'on se le dise.</i></blockquote><p>De fait, la MTPE tente vainement d'annuler cette <b>incompressibilité des délais d'exécution</b>, qui demeure pourtant, envers et contre tout. Donc, lorsque l'on parle de "<i>gains de productivité de l’ordre de 150 à 200%</i>" et de traducteurs pouvant atteindre "<i>des rendements de 6000 à 8000 mots par jour</i>", il faudrait aussi préciser les conditions de tels "gains" et de tels "rendements", or c'est là où le bât blesse...</p><p>Car ces ordres de grandeur renvoient à des situations "idéales", où la qualité du moteur de traduction serait extrêmement performante et permettrait de générer un résultat brut (<i>raw output</i>) quasiment irréprochable, d'où une post-édition légère...</p><p>Ce qui supposerait en premier lieu d'avoir des corpus bilingues très importants pour former les moteurs de TA, voire une pré-édition humaine pour "nettoyer" ces masses de texte et fournir des corpus de qualité, etc. etc.</p><p>Je vous rassure, cela n'est presque jamais le cas dans la pratique ! Ce qui précède relève davantage du discours marketing des grands fournisseurs de services linguistiques (<a href="http://adscriptum.blogspot.com/2007/02/lindustrie-gilt-et-leffet-mozart.html#2007/02/lindustrie-gilt-et-leffet-mozart.html#Glossaire" target="_blank">LSP et autres</a>) pour mieux faire passer la pilule, car c'est surtout un excellent moyen de faire baisser (d'environ 30% au minimum) les tarifs payés aux traducteurs en bout de chaîne, ainsi qu'une bonne excuse pour raccourcir les délais de livraison : avant on pouvait raisonnablement compter sur 2500 mots/jour ouvrable en moyenne, nous en sommes aujourd'hui à une fourchette d'au moins 4000/5000 mots/jour ouvrable avec la MTPE.</p><p>Donc c'est vrai, 150 à 200% de gains de productivité, mais dans des conditions de travail loin d'être idéales : des résultats générés par la TA le plus souvent médiocres, d'où des post-éditions lourdes, à faire plus vite vu les quantités de mots à traiter augmentées, et en étant payés moins cher : la totale !</p><p>Nous en sommes toujours là, <a href="http://adscriptum.blogspot.com/2006/05/pour-une-nouvelle-pratique-contrastive.html" target="_blank">chose dont je parlais déjà en 2003</a> (!), en tentant d'expliquer et de dénoncer l'impossible exigence, finissant toujours par retomber sur le dos des traducteurs, qui consistait concrètement (et vainement) à leur demander de réaliser la <font color="blue" size="3"><span style="font-weight: bold;"><a href="http://adscriptum.blogspot.com/2006/05/pour-une-nouvelle-pratique-contrastive.html#2006/05/pour-une-nouvelle-pratique-contrastive.html#Quadrature_triangle" target="_blank">quadrature du triangle !</a></span></font></p><i>Imaginez un triangle équilatéral avec aux trois côtés les légendes - DÉLAIS - COÛTS - QUALITÉ - et au centre le terme RESSOURCES :<br /><br /><a href="http://www.studio92.net/traduction%20technique%20professionnelle.pdf" target="_blank"><img alt="" border="0" src="http://photos1.blogger.com/blogger/965/901/320/triangle.png" style="cursor: pointer; display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center;" /></a><br />- où la « <span style="font-weight: bold;">ressource Traducteur</span> » (seule composante « <span>humaine</span> » des ressources, matérielles, logicielles, etc.) est broyée dans l’engrenage irréalisable de faire cadrer des nécessités incompatibles, liées à <span style="font-weight: bold;">la triple exigence des coûts, des délais et de la qualité </span>(cités par ordre d’importance selon les clients)<br />- où les délais de remise de la traduction (c’est pour hier, comme on dit en italien) sont inversement proportionnels aux délais de paiement (à la fronde, et le plus tard possible)<br />- où le niveau des prix reconnus au traducteur (tarifs plus bas possibles) est inversement proportionnel au niveau de qualité requis (toujours être ultra-spécialisé et omni-polyvalent) (la « multicompétence » selon Gouadec).<br /><br /></i><div><i>En fait, dans cette impossible équation de la quadrature du triangle, le concept était très simple : </i><span style="font-weight: bold;"><i>entre DÉLAIS, COÛTS et QUALITÉ, prenez-en deux et oubliez le troisième…</i><br /><br /></span>Or ce n'est pas pour autant que les choses se sont améliorées avec la post-édition de la traduction automatique, au contraire, puisque nous avons plutôt tendance à régresser !<br /><br />On voit d'ailleurs fort bien le déplacement des pôles d'attraction pour les clients au fil des décennies, puisque de l'accent essentiellement mis sur la <span style="font-weight: bold;">Q</span>ualité dans les années 80, l'intérêt s'est reporté sur les <span style="font-weight: bold;">T</span>emps de livraison dans les années 90, pour passer au facteur <span style="font-weight: bold;">C</span>oûts dans les années 2000.<br /><br /><a href="http://www.whp.net/en/news/business_ethics.html" target="_blank"><img alt="" border="0" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5032375050434570930" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhnteB1H5KzV2Zk_A04J-qenDNWPmVen-YWXhd7-8S_cPrzpkAmZHqJsRHVAp5CWbrIka58XpNHU07gFNefcKfcB1P-1W16bSJMSYW1xuDAtD86NdJr6ivdFOUrLgJKIO0HTOtI/s400/QCT.jpg" style="cursor: pointer; display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center;" /></a>Vingt ans plus tard, avec <span style="font-weight: bold;">la MTPE le secteur a résolument et ouvertement fait son choix : miser sur COÛTS et DÉLAIS aux dépens de la QUALITÉ !</span> </div><div><span style="font-weight: bold;"><br /></span></div><div><span>Que les clients le sachent et ne s'en étonnent point : car prétendre offrir les trois à la fois est toujours une chimère, raison pour laquelle je pense que la "biotraduction" a encore de beaux jours devant elle...</span></div><div><span><br /></span></div><div><span>La "robotique du traduire" aussi, c'est certain, mais tant qu'elle ne sera pas capable d'intégrer automatiquement tous les "plus" des traducteurs humains, autrement dit tant qu'elle restera tributaire de leurs compétences, il faudra que tous les partisans et acteurs de la "robotraduction" reconsidèrent les conditions de travail imposées aux biotraducteurs, à commencer par revaloriser le rapport multifactoriel <b>difficulté/quantité/qualité/délais/tarifs</b> au profit des femmes et des hommes qui se forment des années durant pour exercer professionnellement leur métier et en tirer un niveau de rémunération suffisamment gratifiant pour pouvoir en vivre décemment... Ouf !</span></div><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://www.jmleray.com/" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjEf4-JcTD2Kxc9-2yQfcnmvbyyuSlFX55KkfSO7I59jD4abj84FfxUf-cfr80zqu4Gy6Eboy_4m09ZhAWHOHiL6E6MHPRRcbzYF4kvjj_B1QpTYRjiO_WdPVI98nlSLL38AVs95A/s1600/Jean-Marie+Le+Ray_signature.gif" /></a></div>
<br />Jean-Marie Le Rayhttp://www.blogger.com/profile/12753719362290806749noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-11217779.post-69378591586019212852020-05-17T15:11:00.002+02:002020-05-18T05:35:27.065+02:00Federico Pucci censuré par Wikipedia.it<div style="text-align: center;">
(<i><a href="https://federico-pucci.blogspot.com/2020/03/federico-pucci-censurato-da-wikipediait.html" target="_blank">versione originale in italiano</a></i>)</div>
<br />
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*</div>
<br />
En cette année du 124<sup>e</sup> anniversaire de la naissance de Federico Pucci, je publie ici la traduction française de l'article écrit pour <a href="https://it.wikipedia.org/" target="_blank">Wikipedia.it</a> en décembre 2019 par <b>Oriana de Majo</b> (petite-fille de Federico), avec son mari, que l’<i>Encyclopédie libre</i> a malheureusement refusé de manière tout à fait arbitraire.<br />
<br />
Rien n’a été changé à l’original [<i>si ce n’est quelques illustrations supplémentaires et quelques petites mises à jour en italique, insérées entre crochets</i>], donc les lecteurs pourront se faire leur propre idée du bien-fondé - ou pas - de cette censure !<br />
<br />
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* * *</div>
<br />
<i><b>Federico Erminio Raniero Carmine Filiberto Pucci</b> (Naples, 23 mars 1896 - Salerne, 6 mars 1973), plus simplement connu sous le nom de <b>Federico Pucci</b>, était un homme de génie et de culture, polyglotte et précurseur de la traduction automatique. C’est à lui que nous devons l'invention de la première méthode de traduction automatique à base de règles documentée au monde.</i><br />
<br />
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*</div>
<a href="https://adscriptum.blogspot.com/2020/05/federico-pucci-censure-par-wikipediait.html" name="2020/05/federico-pucci-censure-par-wikipediait.html#Top"></a><br />
<b><u>Sommaire</u></b><br />
<b><br /></b>
<a href="https://adscriptum.blogspot.com/2020/05/federico-pucci-censure-par-wikipediait.html#2020/05/federico-pucci-censure-par-wikipediait.html#Biografia"><b>1 Biographie</b></a><br />
<a href="https://adscriptum.blogspot.com/2020/05/federico-pucci-censure-par-wikipediait.html#2020/05/federico-pucci-censure-par-wikipediait.html#Origini"><b>1.1 Origines familiales et premières années</b></a><br />
<a href="https://adscriptum.blogspot.com/2020/05/federico-pucci-censure-par-wikipediait.html#2020/05/federico-pucci-censure-par-wikipediait.html#Sistema"><b>1.2 Le système de traduction mécanique, la participation aux expositions internationales et les années de la 2<sup>e</sup> guerre mondiale</b></a><br />
<a href="https://adscriptum.blogspot.com/2020/05/federico-pucci-censure-par-wikipediait.html#2020/05/federico-pucci-censure-par-wikipediait.html#Dopoguerra"><b>1.3 L'après-guerre, les articles dans la presse internationale et les lettres au CNR</b></a><br />
<a href="https://adscriptum.blogspot.com/2020/05/federico-pucci-censure-par-wikipediait.html#2020/05/federico-pucci-censure-par-wikipediait.html#Anni"><b>1.4 Les dernières années</b></a><br />
<a href="https://adscriptum.blogspot.com/2020/05/federico-pucci-censure-par-wikipediait.html#2020/05/federico-pucci-censure-par-wikipediait.html#Invenzione"><b>2. L’invention</b></a><br />
<a href="https://adscriptum.blogspot.com/2020/05/federico-pucci-censure-par-wikipediait.html#2020/05/federico-pucci-censure-par-wikipediait.html#Onorificenze"><b>3. Honneurs</b></a><br />
<a href="https://adscriptum.blogspot.com/2020/05/federico-pucci-censure-par-wikipediait.html#2020/05/federico-pucci-censure-par-wikipediait.html#Note"><b>4. Notes</b></a><br />
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<br />
<a href="https://adscriptum.blogspot.com/2020/05/federico-pucci-censure-par-wikipediait.html" name="2020/05/federico-pucci-censure-par-wikipediait.html#Biografia"></a>
<b>1 BIOGRAPHIE</b><br />
<b><br /></b>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://translation20.blogspot.it/2017/06/le-traducteur-electro-mecanique-selon.html" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" data-original-height="344" data-original-width="306" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjJJXfGPgUabV0OdkmIbHhTIRNRbibRF-RNE9-9d26d2k4z4KbuTirI6B7qQ0gLbKd2Bj7FQsuSzCkHzDi1XqIxWJzNMHHOYGQ1laId_28mXdZ-swgTCy3I4pSvq3Ni4C1FQ5fVZw/s320/2018-04-01_Federico_Pucci.png" width="283" /></a></div>
<b><a href="https://adscriptum.blogspot.com/2020/05/federico-pucci-censure-par-wikipediait.html" name="2020/05/federico-pucci-censure-par-wikipediait.html#Origini"></a><br /></b>
<b>1.1 Origines familiales et premières années</b><br />
<br />
Federico Pucci naît à Naples le 23 mars 1896, via Foria n° 10. Son père, Arturo Enrico Emmanuele Pucci, né à Naples le 13 avril 1863, était le dernier enfant du capitaine de vaisseau Emmanuele Pucci, officier de la Marine Royale et, auparavant, de la Marine royale du Royaume des Deux-Siciles.<br />
<br />
Issus d'une branche de la famille <a href="https://it.wikipedia.org/wiki/Pucci" target="_blank">Pucci de Florence</a>, les <a href="http://www.nobili-napoletani.it/Pucci.htm" target="_blank">Pucci de Naples</a> s’étaient installés en Sicile à la fin du XVI<sup>e</sup> siècle pour des raisons politiques. Le père d'Emmanuele, le vice-amiral Ferdinando Pucci, après avoir servi dans la Marine royale du Royaume des Deux-Siciles depuis les guerres napoléoniennes jusqu'en 1860, avait alors mis fin à sa carrière au rang de commandant du 1<sup>er</sup> district maritime du Royaume d'Italie et d’aide de camp du Roi.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://www.nobili-napoletani.it/Pucci.htm" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" data-original-height="611" data-original-width="444" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgfzUeBaJAERjVUXzTp_GP8-TizBp6CapN0qZjKUQNtDcm2Za9L4yMCUPWASAl-vCrXv6-6INI77nfuJqY2N6bqaWcEZyniKf1dZoStAz_HiENdUXtAvfBYuoFLm5d9m0S9BVsd/s320/ferdinando-pucci.gif" width="232" /></a></div>
<br />
L'épouse d'Emmanuele, Dame Agata Benzo & Sammartino dei Duchi di Verdura, était issue d'une famille de la haute aristocratie sicilienne, sœur de <a href="https://it.wikipedia.org/wiki/Giulio_Benso_della_Verdura" target="_blank">Giulio Benso della Verdura</a>, préteur et premier maire de Palerme après l'unification de l'Italie, ainsi que sénateur du Royaume.<br />
<br />
Enrico Pucci était veuf et père de deux enfants, Aurelio et Raffaele, lorsqu'il épousa la mère de Federico, Sofia Pisapia Fiore, descendante d'une famille de magistrats et d'hommes de loi du Royaume des Deux-Siciles. Federico prit le nom de son grand-père maternel, Federico Pisapia Fiore, officier du III<sup>e</sup> Chasseur du Royaume des Deux-Siciles. Orphelin de ses deux parents alors qu’il n’était qu'adolescent, il fut confié à ses oncles maternels, Gennaro et Emilia Pisapia Fiore.<br />
<br />
[<i>L'épouse de Federico Pisapia Fiore, grand-mère maternelle de Federico Pucci, s'appelait Maria Migliorini, dont les parents étaient Scipione Migliorini et Cristina Devaux, qui, sur certains certificats, est également indiquée Clarì, probablement en raison de la transcription italianisée à l’état civil : Clary.</i>]<br />
<br />
Inscrit à l'Institut de comptabilité, seul lycée à l'époque qui permettait une étude approfondie des langues étrangères ainsi que des mathématiques dans la formation des étudiants, Federico voulut étudier par lui-même plusieurs langues étrangères. L'amour extraordinaire pour la culture et les langues était une caractéristique de sa famille d'origine, de même que l'habitude de s'exprimer en français aussi dans la vie quotidienne, qu'il maintint tout au long de sa vie et transmit à ses filles.<br />
<br />
Compte tenu de cette prédisposition extraordinaire aux langues étrangères, il s’inscrivit à l'Institut royal oriental de Naples, le plus ancien établissement de sinologie et d'études orientales du continent européen. C'est là qu'il apprit plusieurs langues orientales, dont le chinois et le coréen ; toutefois, il n'obtint pas son diplôme car injustement accusé, lors de l'examen écrit final, d'avoir laissé un autre candidat copier son travail. Profondément offensé par cette accusation indue, il refusa de répéter l'examen.<br />
<br />
Afin de devenir financièrement autonome et ne plus dépendre de ses oncles, Federico concourut très jeune pour un poste de traducteur-interprète auprès de la société italienne des chemins de fer, se classant premier pour 15 langues, où il fut recruté, en 1915, en tant que dirigeant.<br />
<br />
Après avoir déménagé à Salerne, il s’y maria le 13 janvier 1924, avec Gilda De Filippis, mère de ses quatre filles, dont Anna, maman d'Oriana et Marina de Majo, gardiennes de la mémoire de leur grand-père. <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2020/05/federico-pucci-censure-par-wikipediait.html#2020/05/federico-pucci-censure-par-wikipediait.html#Top">[Début]</a><br />
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<b>1.2 Le système de traduction mécanique, la participation aux expositions internationales et les années de la 2<sup>e</sup> guerre mondiale</b><br />
<br />
En décembre 1929, Federico Pucci présenta à Salerne sa première étude sur la traduction mécanique, qui fut également présentée à la presse italienne en 1930.<br />
<br />
Cette même année, il exposa pendant six mois (mars-novembre) le texte du « Traducteur mécanique français-italien » à la foire de Bolzano, section littéraire, en recevant la médaille d'argent.<br />
<br />
Toujours en 1930, il participa à la foire commerciale de Coni, avec le même texte, récompensé là aussi par une médaille d'argent.<br />
<br />
[<i>En 1931, il publia <a href="http://translation20.blogspot.fr/2017/03/premier-texte-au-monde-sur-la.html" style="font-weight: bold;" target="_blank">le premier texte au monde sur le traducteur "mécanique"</a> des temps modernes, ainsi que le premier, à notre connaissance, d'une <a href="http://translation20.blogspot.fr/2017/07/federico-pucci-linguiste-emerite.html" target="_blank">dizaine de livres écrits en 30 ans</a> sur son idée d'invention, encore totalement inconnue aujourd'hui.</i>]<br />
<br />
En 1934, il fut admis par le CNR à participer à la foire du Levant à Bari, première exposition internationale des inventions.<br />
<br />
En 1935, il obtint la médaille d'argent à la foire de Paris pour « <i>La methode à traduire les langues
sans les connaître</i> » puis, en 1936, il participa à l'Exposition internationale des inventions de la Foire de Leipzig. Sur proposition du ministre des Communications, en octobre 1936, il fut nommé chevalier de l'Ordre de la couronne d'Italie.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjW_WniWM3a5aW1VUsB6Bso0xNyrPKrlmrPspER0Dmsesy3Zyl3bNGXE1PmMF_QZWxALHEPMaXmXehWa314UI2KKwY1ssg7_bCKwEVlodn1muJvFr-aNar1ERV2KlCmZ5jIP1XgWQ/s1600/mai35.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="680" data-original-width="913" height="297" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjW_WniWM3a5aW1VUsB6Bso0xNyrPKrlmrPspER0Dmsesy3Zyl3bNGXE1PmMF_QZWxALHEPMaXmXehWa314UI2KKwY1ssg7_bCKwEVlodn1muJvFr-aNar1ERV2KlCmZ5jIP1XgWQ/s400/mai35.png" width="400" /></a></div>
<br />
Il est très probable que cet honneur lui fût accordé en raison de sa brillante participation à ces foires, et plus particulièrement à celle de Paris.<br />
<br />
En février 1936, pendant la guerre d'Éthiopie, Federico Pucci publia un court essai à visée géopolitique : « <i>L’Europa non vuol morire</i> » [1]. La motivation principale de cet ouvrage, manifestement de nature apologétique, résidait dans le désir d’éloigner de sa personne les accusations d'anglophilie et de proximité avec les milieux maçonniques (en réalité pas entièrement infondées), compte tenu également de sa réputation de libre penseur et d’intellectuel cosmopolite. En fait, ces années-là, il partait souvent à l'étranger, et particulièrement en France. Son amitié avec le juriste français <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Demont" target="_blank">Henri Demont</a>, auteur du texte : « <i>Pour supprimer ce crime: la guerre</i> », et auteur, dès 1908, d'un projet de réalisation d'une « Société des Nations » [2] était notoire.<br />
<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhN2Ckf5oNSUDEF2JwvOCQ76R0O5kW2gOknhHXgZ9W1tVm5GPfF8XTIcWc_2XfPR_1niSSiqn2vSV-EfAQtWfs4O0M1olM63CWfQ0FRDDGKqx2Rmo32sxZyrjgwNznKz9sCVI_N/s1600/Henri_Demont.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1200" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhN2Ckf5oNSUDEF2JwvOCQ76R0O5kW2gOknhHXgZ9W1tVm5GPfF8XTIcWc_2XfPR_1niSSiqn2vSV-EfAQtWfs4O0M1olM63CWfQ0FRDDGKqx2Rmo32sxZyrjgwNznKz9sCVI_N/s320/Henri_Demont.jpg" width="240" /></a></div>
<br />
À cette époque, Pucci travailla au développement d'un traducteur mécanique à usage militaire. En 1940, il proposa au ministère de la Guerre un système de traduction basé sur un appareil émetteur C et un appareil récepteur D, également en vue de sa participation à l'Exposition de la technique en 1940.<br />
<br />
Le ministère s'intéressa à ses recherches et envisagea de financer la construction d'un prototype mécanique par Pucci lui-même. Pour autant Federico renonça à cette possibilité, craignant qu'en devant s'appuyer sur un technicien pour la construction du prototype, celui-ci ne puisse garder le secret.<br />
<br />
Après l’entrée en guerre en juin 1940, en raison de ses connaissances linguistiques, la préfecture de Salerne lui confia la censure de la correspondance civile et militaire dans 30 langues étrangères, tel qu’il résulte d’une attestation délivrée après le conflit par le Préfet Cenami, qui en certifiait les compétences en tant que membre de la Commission provinciale de Salerne.<br />
<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhDtErJc0oCig2iJgyleP7cnLmOZUznSDLTJ3qvrrlNso0QY48VqC0mw5ChLogR0jO0NsEvz82np6WNUOMJ4FS0nCEIfOgep68QiKy-LF_1y2ada2B4W2AznOpWhdNgpKaxhvU3/s1600/Salerno.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="608" data-original-width="841" height="231" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhDtErJc0oCig2iJgyleP7cnLmOZUznSDLTJ3qvrrlNso0QY48VqC0mw5ChLogR0jO0NsEvz82np6WNUOMJ4FS0nCEIfOgep68QiKy-LF_1y2ada2B4W2AznOpWhdNgpKaxhvU3/s320/Salerno.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
Dans l'accomplissement de cette tâche, il utilisa ce qu'il définit lui-même comme le « traducteur mécanique E », ... « <i>qui réussissait, grâce à un système d'abscisses et d'ordonnées cartésiennes, à déterminer la langue dans laquelle était écrit le texte source, de par les valeurs de chacune des lettres, à condition que le texte original fût écrit selon le système de substitution des constantes littérales</i> ». [3]<br />
<br />
En réalité, Pucci se voyait confier l'examen de la correspondance provenant non seulement de l'Italie centrale et du sud, mais aussi de l'étranger, en particulier d'Allemagne, car bien qu'il ne fût pas le seul à Salerne à maîtriser la langue allemande, il était le seul à pouvoir lire facilement les caractères gothiques.<br />
<br />
En 1942, il réussit à effectuer « l'analyse grammaticale automatique », approuvée par le Conseil National des Recherches dans son avis n° 11095 du 30 octobre 1942. Cependant, ce même CNR – avec la même vision obtuse dont la bureaucratie italienne avait initialement fait preuve dans le cas de <a href="https://it.wikipedia.org/wiki/Guglielmo_Marconi" target="_blank">Guglielmo Marconi</a> - ne considéra jamais les études théoriques de Pucci comme une invention, dès lors qu’elles ne s’étaient pas concrétisées par la construction d'une machine.<br />
<br />
Fin juin 1943, en prévision d'un éventuel débarquement allié dans le golfe de Salerne (comme cela se produisit réellement le 9 septembre 1943), Pucci loua une maison dans un lieu situé à distance sûre, loin de la côte (Ajello di Baronissi), en interrompant son travail à la préfecture. Il y travailla comme traducteur-interprète auprès d’une unité allemande (la <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/16e_Panzerdivision" target="_blank">16<sup>e</sup> Panzerdivision</a>) où il eut l'occasion, selon le récit qu’il en fait dans une lettre au CNR [4], de voir le système de chiffrement électromécanique <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Enigma_(machine)" target="_blank">Enigma</a>, qui présentait des analogies intéressantes avec son projet de traducteur mécanique.<br />
<br />
La logique de l'appareil de chiffrement allemand qui, contrairement au traducteur mécanique, se basait sur des circuits électriques, apparaissait en fait similaire à celle de l'invention de Pucci. Après le retrait des troupes allemandes et le débarquement des Alliés, il reprit ses activités auprès de la société italienne des chemins de fer, tandis que ses deux filles aînées furent employées par l'administration militaire alliée. <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2020/05/federico-pucci-censure-par-wikipediait.html#2020/05/federico-pucci-censure-par-wikipediait.html#Top">[Début]</a><br />
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<b>1.3 L'après-guerre, les articles dans la presse internationale et les lettres au CNR</b><br />
<br />
Fin 1949, du fait que sa qualification de traducteur ne lui fut pas reconnue et qu’il se vit donc refuser la possibilité d'être promu à niveau supérieur, en dépit de son ancienneté professionnelle et des services rendus à l'administration, Federico Pucci quitta la société italienne des chemins de fer. Sa préretraite lui permit de se consacrer à ses recherches sur le traducteur, dont l’appellation passa de « mécanique » à « dynamo-mécanique », en s'inspirant probablement de sa découverte d’« Enigma ».<br />
<br />
Le 25 août 1949, l'agence de presse américaine <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/United_Press_International" target="_blank"><i>United Press</i></a> lança depuis Salerne une dépêche mentionnant l'invention de Pucci. Une nouvelle qui suscita grand intérêt dans le monde anglo-saxon puisqu’elle fut reprise dans la presse par les principaux médias, notamment le New York Times aux États-Unis, et le News Chronicle au Royaume-Uni (le 26 août).<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiDAeeIennTSKKAKDF-UHtwfsWbQB12PIkDxlCCWeBFG-IVP4ScwOvd35lJpl0fxoLZzfepDxFeRrBZTnruM4Xv-VrES28yLsz30QC6KyE9NolqutnhyphenhyphenpDS6IXFIOG8zyV0Y2pttQ/s1600/Federico+Pucci.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" data-original-height="196" data-original-width="320" height="245" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiDAeeIennTSKKAKDF-UHtwfsWbQB12PIkDxlCCWeBFG-IVP4ScwOvd35lJpl0fxoLZzfepDxFeRrBZTnruM4Xv-VrES28yLsz30QC6KyE9NolqutnhyphenhyphenpDS6IXFIOG8zyV0Y2pttQ/s400/Federico+Pucci.jpg" width="400" /></a></div>
<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiiMmEiMrF71Gniv1QSTLSyLAhz63vu62o2tbDy36v8Lru0ZoNQPppgJfBLvSKctPjfpb1o2PI2zKFX7wpN-ipyJGn8N-sRhCWYvK0cXoK8PjpSgUZ5Kf7jGMGWJN-3AZJGf6jzsg/s1600/column.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" data-original-height="613" data-original-width="449" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiiMmEiMrF71Gniv1QSTLSyLAhz63vu62o2tbDy36v8Lru0ZoNQPppgJfBLvSKctPjfpb1o2PI2zKFX7wpN-ipyJGn8N-sRhCWYvK0cXoK8PjpSgUZ5Kf7jGMGWJN-3AZJGf6jzsg/s320/column.jpg" width="234" /></a></div>
<br />
L'étude sur le « traducteur dynamo-mécanique » fut présentée à l’exposition-concours d’inventions de la foire de Paris du 16 au 29 septembre. En cette occasion, bien que Pucci n’eut présenté aucun prototype mais le seul projet de son « traducteur », les autorités françaises lui accordèrent un « certificat de garantie » visant à en protéger la propriété intellectuelle.<br />
<br />
La lettre au CNR par laquelle Pucci souhaita faire reconnaître son invention date du 10 juillet 1949. Il s’ensuivit une deuxième lettre, datée du 17 octobre 1949. Le CNR répondit à ces deux missives sur un ton bureaucratique, en l'invitant à contacter l'Institut italien pour l'éducation et les inventions du ministère de l'Industrie et du Commerce extérieur.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://translation20.blogspot.com/2017/06/le-traducteur-electro-mecanique-selon.html" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="1280" height="225" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiZ8MRwPdhCSCiPw0Ab99QdMi-87Wo6S6eE2qZOzc_hkczbIF7YyTz3u79NzQS1TS9xl8WhiNka2zvxEaXmHbjz8CMqyuxmw8uF-ZZg1SY7lzBUs51FOyP2y4dD_BU_Ce0SC5mqDA/s400/arch.png" width="400" /></a></div>
<br />
Dans son courrier du mois de juillet, Pucci informait le CNR des progrès réalisés aux États-Unis par le Dr <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Harry_Huskey" target="_blank">Harry Huskey</a> dans la construction d'un « cerveau électrique » devant servir à la traduction littérale des langues étrangères, qui aurait eu cependant un potentiel inférieur au système que lui-même avait conçu.<br />
<br />
En réalité Huskey, pionnier de l'informatique, après avoir rencontré Alan Turing lors de ses études au Royaume-Uni, s’était convaincu de la possibilité d'utiliser l'ordinateur qu'il avait fabriqué à Los Angeles, le <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/SWAC" target="_blank"><i>Standards Western Automatic Computer (SWAC)</i></a>, non seulement pour ses fonctions de calcul, mais aussi pour la traduction automatique de l'allemand vers l'anglais.<br />
<br />
Selon Pucci, la production en série de son « traducteur » aurait entraîné des coûts inférieurs à ceux du « cerveau électrique » américain, qui bénéficiait en revanche de financements de la marine américaine. Dans cette même lettre, Pucci mentionnait la lettre qu’il avait envoyée au président Truman pour lui exposer son invention.<br />
<br />
En 1953, il envoya d’ailleur un courrier similaire à l'ambassadrice américaine en Italie, <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Clare_Boothe_Luce" target="_blank">Clare Boothe Luce</a>.<br />
<br />
En <b>1949</b>, Pucci publia les ouvrages suivants :<br />
<ul>
<li>“<i>Serie delle grammatiche dinamiche, pratiche, ragionate, storico-comparate: Parte I. Per coloro che in
pochi giorni desiderano acquistare una conoscenza elementare della lingua straniera. [fasc. I.] Inglese</i>” ; </li>
<li>« <i>Le traducteur dynamo-mécanique: L'invention pour traduire les langues de l'occident sans les connaitre
presque sans dictionnaire. Op. I: anglais-français</i>. Sous-titré : « <i>Perfectionnement de l'invention
primée (traduction mécanique) avec diplôme de médaille d'argent à l'Exposition Concours
International des Inventions, Foire de Paris 1935 » </i>; </li>
<li>“<i>Il traduttore dinamo-meccanico: Serie A. L'invenzione per la traduzione immediata e rapida nelle
lingue dell'Occidente senza conoscerle e quasi senza vocabolario... [fasc. ] 1. francese – italiano</i>” ; </li>
<li>“<i>Il traduttore dinamo-meccanico: Serie A. L'invenzione per la traduzione immediata e rapida nelle
lingue dell'Occidente senza conoscerle e quasi senza vocabolario... [fasc. ] 2. Inglese – italiano</i>”. </li>
</ul>
En 1950, Pucci participa au Concours d’inventions de la foire internationale mosane de Liège, où il reçut une médaille d'argent.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgfYucZQHwaiDcJfGXwRzV5v8e7nRdQssEjCevIxVX1GZslE5UHYf4Bv4cr-84JbxCLuYh0kf7y1YWy7N8tXf5smbclv047jMNuFFWDbDXW3timBS8aEbk8WmnBzUA8pKeXi0TrFw/s1600/DSC01930.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" data-original-height="480" data-original-width="640" height="300" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgfYucZQHwaiDcJfGXwRzV5v8e7nRdQssEjCevIxVX1GZslE5UHYf4Bv4cr-84JbxCLuYh0kf7y1YWy7N8tXf5smbclv047jMNuFFWDbDXW3timBS8aEbk8WmnBzUA8pKeXi0TrFw/s400/DSC01930.JPG" width="400" /></a></div>
<a href="https://adscriptum.blogspot.com/2020/05/federico-pucci-censure-par-wikipediait.html#2020/05/federico-pucci-censure-par-wikipediait.html#Top">[Début]</a><br />
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<b>1.4 Les dernières années</b><br />
<br />
Dans les années 1950, Pucci poursuivit ses activités de recherches et d'études, même en l'absence de tout financement, en publiant les ouvrages suivants :<br />
<ul>
<li><b>1950</b>: <i>Grammatica dinamica della Lingua tedesca: (linee fondamentali);
Il traduttore dinamo-meccanico: Tipo libro macchina. Serie A. L'invenzione per la traduzione
immediata e rapida nelle lingue dell'Occidente senza conoscerle e quasi senza vocabolario. [fasc. ] 1.
Italiano-Inglese </i>; </li>
<li><b>1952</b>: <i>Il traduttore dinamo-meccanico: Serie B. L'invenzione per la traduzione immediata e rapida nelle
lingue dell'Occidente senza conoscerle e quasi senza vocabolario... [fasc. ] 1. Italiano – Francese</i>. </li>
<li><b>1958</b>: <i>Vocabolario mobile italiano - francese: (parte Traduttore Meccanico)</i>.</li>
</ul>
Durant cette période, Pucci fit aussi quelques voyages à l'étranger, dont un en France, en 1950, où l’on sait qu’il rencontra son ami Henry Demont, et un en Israël, en 1954.<br />
<br />
En <b>1960</b>, il publie son dernier ouvrage :<br />
<ul>
<li><i>Il traduttore dinamo-meccanico: Serie A. L'invenzione per la
traduzione immediata e rapida nelle lingue dell'Occidente senza conoscerle e quasi senza vocabolario
Tedesco – Italiano</i>, à savoir le traducteur appliqué à l’allemand.</li>
</ul>
Les dernières années de sa vie, il fut atteint d'une maladie qui le conduisit progressivement à la cécité. Il meurt à Salerne le 6 mars 1973. <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2020/05/federico-pucci-censure-par-wikipediait.html#2020/05/federico-pucci-censure-par-wikipediait.html#Top">[Début]</a><br />
<a href="https://adscriptum.blogspot.com/2020/05/federico-pucci-censure-par-wikipediait.html" name="2020/05/federico-pucci-censure-par-wikipediait.html#Invenzione"></a><br />
<b>2. L’invention</b><br />
<br />
Pour saisir la portée de l'invention de <b>Federico Pucci</b>, une brève introduction s’impose sur le sens de « traduction automatique », en particulier lors de la période précédant l'invention des ordinateurs.<br />
<br />
Selon le consensus actuel, jamais remis en question depuis plusieurs décennies, le concept de traduction automatique (TA) fait référence à l’acte de traduire par un ordinateur sans intervention humaine.<br />
<br />
Avant l’ordinateur, on ne parle que de « traduction mécanique », voire de « machine à traduire », un distinguo qui demeure dans l’appellation anglaise de la discipline : « Machine Translation », ou MT en abrégé.
<br />
<br />
Après l’ordinateur, parfois qualifié de « cerveau électrique », ou « cerveau électronique », les premiers « logiciels » de traduction automatique furent des systèmes dits « à base de règles ». On n’utilisera pratiquement que ces systèmes pendant une cinquantaine d’années, avant l’apparition de systèmes hybrides ou d’autres plus performants.<br />
<br />
Et la première démonstration de l’histoire d’un système de traduction automatique à base de règles (RBMT, ou <i><a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Rule-based_machine_translation" target="_blank">Rule-Based Machine Translation</a></i>), est connue dans ses moindres détails : date, lieu, équipe, langues, déroulement, etc.<br />
<br />
En fait, une anecdote plus qu’une véritable démonstration scientifique : nous sommes le 7 janvier 1954, à New York, au siège d’IBM, l’équipe est une collaboration entre la Georgetown University (M. Paul Garvin pour la partie linguistique) et IBM (M. Peter Sheridan pour la partie programmation), la paire de langues est le russe et l’anglais, un lexique de 250 mots choisis avec soin, quelques dizaines de phrases, 6 règles !<br />
<br />
Le lendemain, IBM annonce dans un <a href="https://www.ibm.com/ibm/history/exhibits/701/701_translator.html" target="_blank">communiqué de presse</a> :<br />
<blockquote class="tr_bq">
<i>And the giant computer, within a few seconds, turned the sentences into easily readable
English. </i></blockquote>
Ce même communiqué mentionnait cette phrase du professeur Leon Dostert, de l'Université de Georgetown, selon lesquel, en l’espace de quelques années la traduction automatique aurait pu devenir réalité :<br />
<blockquote class="tr_bq">
<i>Doctor Dostert predicted that “five, perhaps three years hence, interlingual meaning conversion
by electronic process in important functional areas of several languages may well be an
accomplished fact.” </i></blockquote>
Le ton optimiste de cette déclaration eut surtout pour effet d'inciter le gouvernement américain à mettre à disposition d’importantes sommes pour la recherche. De ce point de vue, l'objectif fut atteint ! Pour autant, dans la réalité, l'expérience « Georgetown University – IBM » fut suivie d’une décennie que tous les spécialistes de l'histoire de la TA s'accordent à définir comme « la grande désillusion ».<br />
<br />
Or cinq ans avant l'expérience américaine, dans sa première lettre au CNR datée du 10 juillet 1949, Federico Pucci faisait montre de claivoyance en prédisant à l'insu de la communauté scientifique internationale que :<br />
<blockquote class="tr_bq">
« <i>les sommes considérables allouées par le gouvernement américain pour la construction du cerveau électrique</i> »<i> concernaient un appareil </i>« <i>sans aucune utilisation commerciale et inadapté aux objectifs fixés</i> »<i>,
ce qui s'est très exactement produit par la suite.</i></blockquote>
Telle est, en résumé, l'expérience que la communauté scientifique considère à ce jour, en 2019, comme le début de la traduction automatique, un jugement qui devrait <a href="https://federico-pucci.blogspot.com/2020/03/federico-pucci-riscrivere-la-storia.html" target="_blank">être revu à la lumière de l'invention de Pucci</a>.<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
* </div>
<br />
Car <b>25 ans avant l’expérience de Georgetown-IBM</b>, en décembre 1929 (il y a donc 90 ans), M. Federico Pucci présenta sa méthode à Salerne, inventée de A à Z, qu’il conçut bien avant l’apparition de l’ordinateur, probablement dès la moitié des années 20, et que l’on peut parfaitement définir comme le premier système de « traduction mécanique à base de règles ».<br />
<br />
Un système qui sera documenté de manière détaillée deux ans plus tard, dans un opuscule de 68 pages descriptives, publié en 1931, intitulé : « <i>Il traduttore meccanico ed il metodo per corrispondersi fra europei conoscendo Ciascuno solo la propria Lingua : Parte I.</i> » (« Le traducteur mécanique et la méthode pour correspondre entre européens, chacun en connaissant uniquement sa propre langue, 1<sup>e</sup> partie »), dont voici la couverture :<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://translation20.blogspot.com/2017/04/exclusivite-federico-pucci-inventeur-du.html" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhR7kLrU7j2D0jJDp4o2vS0I0_TB9oJ1kB86Kh4GBlTk1l5YX8ARh8nYcftipdLZEO_e2jpDfDiiTRLpNkXjoBCi5e2KzcrWUgA4oe6wzsCjFqlPh3pFVdheIRxMO6kk4GbhONExw/s400/1931.png" width="270" /></a></div>
<br />
Une méthode extrêmement sophistiquée pour l’époque, n’ayant absolument rien à envier à l’expérience américaine qui sera réalisée un quart de siècle plus tard, et réunissant en un seul bloc les trois approches habituelles d’un système de TA à base de règles (elles seront distinctes par la suite, uniquement grâce à la puissance de calcul croissante des ordinateurs) ; pour simplifier :<br />
<ul>
<li><b>Transfert direct</b> : analyse morphologique, traduction mot à mot sur la base de dictionnaires bilingues, de compléments de vocabulaire et de tableaux de correspondances vocaliques et consonantiques entre les langues. Ex. italien-français :</li>
</ul>
<div style="text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjw6CB-DSjyR_KEAtt9l7gSLqGhnZHl3H5P8SbQTyvQ7c81woE_JcsgG3Xj5uIOo7CzBaKpug1AWspGRW83h_Ckw24BBhCOTX0I48P8mrGDhSpgDAtLCV_L5GKf4s1Hr_pwAli-/s1600/tabelle.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="426" data-original-width="714" height="237" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjw6CB-DSjyR_KEAtt9l7gSLqGhnZHl3H5P8SbQTyvQ7c81woE_JcsgG3Xj5uIOo7CzBaKpug1AWspGRW83h_Ckw24BBhCOTX0I48P8mrGDhSpgDAtLCV_L5GKf4s1Hr_pwAli-/s400/tabelle.jpg" width="400" /></a></div>
<ul>
<li><b>Transfert indirect </b>: analyse de la syntaxe et de la grammaire, représentations source et cible, et règles de transfert du texte source pour générer le texte cible… Entre autres, le livre propose 9 pages permettant de retrouver une entrée de dictionnaire en déterminant la valeur des modifications dues aux flexions (déclinaison, conjugaison, etc.). Ex. :</li>
</ul>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEin9ler-BIca1ixzedScXOiws6xSIMd48DYUwChRN1Wgj70a5zI6DCJhG6-v9HE6xkDa4pki981djO2wzi7NnrR0TIu4SlsuypHLkcHMN_H2AXjlyZJNjYKa8kJeG64H_qWFgtR/s1600/5859.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="521" data-original-width="882" height="236" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEin9ler-BIca1ixzedScXOiws6xSIMd48DYUwChRN1Wgj70a5zI6DCJhG6-v9HE6xkDa4pki981djO2wzi7NnrR0TIu4SlsuypHLkcHMN_H2AXjlyZJNjYKa8kJeG64H_qWFgtR/s400/5859.jpg" width="400" /></a></div>
<br />
Chaque variation (voir troisièmes colonnes en partant de la gauche) exprime une flexion. Pucci nous donne l’exemple de la phrase italienne : l’uomo viene, où uomo est le mot fondamental, un substantif masculin singulier, et viene une déclinaison du verbe venire qui représente la modification du concept exprimé par l’infini en celui exprimé par la troisième personne du singulier de l’indicatif présent.<br />
<br />
Donc, en utilisant la clé internationale X pour exprimer la variation du concept d'indéfini au concept de présent indicatif, nous obtenons :<br />
<blockquote class="tr_bq">
<b>- italien</b>: L’uomo viene = l’uomo venire + X<br />
<b>- français</b>: L’homme vient = l’homme venir + X<br />
<b>- allemand</b>: Der Mann kommt = der Mann kommen + X<br />
<b>- anglais</b>: The man comes = the man come + X</blockquote>
<div>
<ul>
<li><b>Transfert par pivot </b>: le pivot peut être soit une interlangue naturelle (anglais, espéranto, etc.), soit une représentation symbolique, comme dans le cas de Pucci, faite de clés internationales et d’idéogrammes permettant une transmission des concepts par des éléments graphiques. Ex. :</li>
</ul>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjSb7tyafSyOimnDLX6Ra6bVKyXESGBHxWCIlRtYnJHAlEHPrObE3k3x9wcO7FXpDK9Dx9vfWysyhcohWXj06IFLCG-wm_O-eRmF0JUcJUj1AStPUMO-LjRdiCC4jOHmWKsBxqO/s1600/chiavi.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="470" data-original-width="434" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjSb7tyafSyOimnDLX6Ra6bVKyXESGBHxWCIlRtYnJHAlEHPrObE3k3x9wcO7FXpDK9Dx9vfWysyhcohWXj06IFLCG-wm_O-eRmF0JUcJUj1AStPUMO-LjRdiCC4jOHmWKsBxqO/s400/chiavi.jpg" width="368" /></a></div>
<br />
Comme il le dit lui-même, les idéogrammes présentent plusieurs avantages :<br />
<ul>
<li>de permettre au destinataire de percevoir les concepts plus rapidement (si un français veut communiquer l'idée d'un cheval et en dessine un, nous comprendrons plus rapidement que s’il se contente de nous dire ou d’écrire cheval) ;</li>
<li>de représenter par le graphisme des concepts grammaticaux et syntaxiques, voire d'expliquer dans une langue un concept grammatical manquant dans cette langue mais existant dans une autre.</li>
</ul>
Il précise enfin que quelques ajouts mineurs à ces clés fondamentales, valables pour les langues romanes, leur permettraient de servir également pour les langues slaves.<br />
<br />
Du reste, dans le livre-machine que Federico Pucci publiera après la guerre, il nous montre une maquette de son invention intégrant les 4 modules suivants (<i>son écriture</i>) :<br />
<ul>
<li><b>1 vocabulaire mobile (A) </b></li>
<li><b>1 complément au vocabulaire mobile (B)</b></li>
<li><b>1 correcteur syntaxique (C)</b></li>
<li><b>1 correcteur morphologique (D) </b></li>
</ul>
Maquette :
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhCGFfyizs1RpwTDIh3U7UPYYc-ky9dyQPD_Gju0B1Vu9fNp3FkKmtBf5WsTfH35KDJfoAwUekjHpzgIfsfRUZA3XFzEBOkOoSmikCz9i2G0a5GvvR11kHjDbUktfhWC7M358Na/s1600/modellino.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="258" data-original-width="430" height="240" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhCGFfyizs1RpwTDIh3U7UPYYc-ky9dyQPD_Gju0B1Vu9fNp3FkKmtBf5WsTfH35KDJfoAwUekjHpzgIfsfRUZA3XFzEBOkOoSmikCz9i2G0a5GvvR11kHjDbUktfhWC7M358Na/s400/modellino.jpg" width="400" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<br />
Chose incroyable : à chaque livre-machine publié il intégrera une maquette faite à la main et annotée de son écriture manuscrite, pour expliquer comment construire sa « machine à traduire » en respectant ses indications !<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhqYAKckx4UBmTYxUqhqzDlX_ele6rnnfgN0Bfr7YfuQJshTOJ3NGPr5cUbr0NdWVvPF4Nfg04cb1ZSnXbHyMWN_dwRh3U8hDK09UP0gEMI9yqCq__3-pZnhmLCkLUFO7nTndbh/s1600/maquette.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="392" data-original-width="339" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhqYAKckx4UBmTYxUqhqzDlX_ele6rnnfgN0Bfr7YfuQJshTOJ3NGPr5cUbr0NdWVvPF4Nfg04cb1ZSnXbHyMWN_dwRh3U8hDK09UP0gEMI9yqCq__3-pZnhmLCkLUFO7nTndbh/s400/maquette.jpg" width="345" /></a></div>
<br />
<div style="text-align: center;">
*</div>
<br />
Imaginons pour conclure que Federico Pucci ait pu construire un prototype de son invention : il serait aujourd'hui rangé sur les mêmes étagères poussiéreuses de l’histoire que les machines de Georges Artsrouni et <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Peter_Petrovich_Troyanskii" target="_blank">Petr Smirnov-Trojanskij</a>, à savoir une sympathique curiosité totalement dépassée.<br />
<br />
En revanche, il nous a légué bien plus qu'un dispositif obsolète, puisqu'il a consigné noir sur blanc à la postérité, dès 1931, le premier système documenté au monde de traduction automatique à base de règles, enrichi de deux trésors, à savoir <a href="http://translation20.blogspot.com/2018/10/la-toute-premiere-traduction.html">les deux premiers textes traduits « mécaniquement »</a> : un extrait de la Vita Nuova de Dante traduit de l'italien au français, et un extrait du Zadig de Voltaire traduit du français à l'italien, en avertissant dès l’avant-propos le lecteur sur l’apprentissage de sa méthode :
<br />
<blockquote class="tr_bq">
<i>« Lire l'exemple de traduction en page 66 et vérifier, à l'aide du vocabulaire, la façon dont j'ai traduit. Puis après avoir traduit quelques lignes, lire les tableaux en page 36 pour éviter d'avoir trop souvent recours au dictionnaire.</i></blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<i>L'érudit lira le tout en suivant l'ordre d’exposition, et qui ne parviendrait pas à comprendre les raisons de la disposition du livre en trouvera l’explication dans la deuxième partie. »</i></blockquote>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhdmoKIB3Pvi8FicYrsiiRkwP6PElB-YQtzovMaWPA0kQzVmjIsfiu5hNtToG7tfdVRT4Y3rsrPt-gY1FKCSQy21VUXsX5RA4j5HzipiJJw6YRaMsdzQh8fU4U3RKw3Sko9E4-G/s1600/traduttore-meccanico.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="228" data-original-width="348" height="261" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhdmoKIB3Pvi8FicYrsiiRkwP6PElB-YQtzovMaWPA0kQzVmjIsfiu5hNtToG7tfdVRT4Y3rsrPt-gY1FKCSQy21VUXsX5RA4j5HzipiJJw6YRaMsdzQh8fU4U3RKw3Sko9E4-G/s400/traduttore-meccanico.jpg" width="400" /></a></div>
<br />
La découverte du personnage et de l'invention de Federico Pucci n'eut lieu qu'en <a href="http://translation20.blogspot.com/2017/03/traduction-automatique-scoop-sur-le.html" target="_blank">2017</a>, grâce à Jean Marie Le Ray, blogueur et traducteur-interprète français [5].<br />
<br />
Espérons que, tôt ou tard, une Université ou encore l’un des acteurs majeurs de la TA dans le monde puisse s’emparer des travaux et des intuitions de Federico Pucci, pour reconnaître enfin son rôle de précurseur dans l’histoire de la traduction automatique, voire pour finalement réaliser un prototype fonctionnel de sa « machine à traduire »… <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2020/05/federico-pucci-censure-par-wikipediait.html#2020/05/federico-pucci-censure-par-wikipediait.html#Top">[Début]</a><br />
<a href="https://adscriptum.blogspot.com/2020/05/federico-pucci-censure-par-wikipediait.html" name="2020/05/federico-pucci-censure-par-wikipediait.html#Onorificenze"></a><br />
<b>3. Honneurs</b><br />
<br />
<b>Chevalier de l'Ordre de la Couronne d'Italie</b>, 27 octobre 1936<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhj_8iSSh1AUozHxYY10qQBK4-8XwpsJWvuNKOHIodlPK6fX3Z6d2Y_eBYesdoSYXHeJ2-5s9w2HRKePoh2f30NuPjix7B4ZTIe44V-63rukIh3ICiza1LAPCQL9xOHSrT3awBKTA/s1600/Vitt.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="629" data-original-width="607" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhj_8iSSh1AUozHxYY10qQBK4-8XwpsJWvuNKOHIodlPK6fX3Z6d2Y_eBYesdoSYXHeJ2-5s9w2HRKePoh2f30NuPjix7B4ZTIe44V-63rukIh3ICiza1LAPCQL9xOHSrT3awBKTA/s400/Vitt.jpg" width="385" /></a></div>
<br />
[<i><b>De nombreux honneurs reçus en France</b></i>]<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi8uZbXAGC8u3qjzs7BZ8fDpG_pGpdokqrkpa2uSatf8n0sG7vq3tvmTZM2oAl0da5l4dOKO76zOHKyxnwqCZ3nAQ_Y20UmjATHFaWG21V6s1AwtDeVW0lW0HS3KiiNkmSO9kh9/s1600/collage.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1067" data-original-width="1600" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi8uZbXAGC8u3qjzs7BZ8fDpG_pGpdokqrkpa2uSatf8n0sG7vq3tvmTZM2oAl0da5l4dOKO76zOHKyxnwqCZ3nAQ_Y20UmjATHFaWG21V6s1AwtDeVW0lW0HS3KiiNkmSO9kh9/s400/collage.png" width="400" /></a></div>
<a href="https://adscriptum.blogspot.com/2020/05/federico-pucci-censure-par-wikipediait.html#2020/05/federico-pucci-censure-par-wikipediait.html#Top">[Début]</a><br />
<a href="https://adscriptum.blogspot.com/2020/05/federico-pucci-censure-par-wikipediait.html" name="2020/05/federico-pucci-censure-par-wikipediait.html#Note"></a><br />
<b>4. Note </b><br />
<br />
1) <i>L’Europa non vuol morire</i>, Federico Pucci, Salerne, 1936<br />
2) <i>Pour supprimer ce crime: la guerre</i>, Plan Henri Demont de 1908, développé et proposé aux Alliés en
1918, Henri Demont, Paris, 1938<br />
3) <a href="http://translation20.blogspot.it/2017/06/le-traducteur-electro-mecanique-selon.html#2017/06/le-traducteur-electro-mecanique-selon.html#Pucci-CNR-1" target="_blank">Lettre au CNR du 10 juillet 1949</a><br />
4) <a href="http://translation20.blogspot.it/2017/06/le-traducteur-electro-mecanique-selon.html#2017/06/le-traducteur-electro-mecanique-selon.html#Pucci-CNR-1" target="_blank">Lettre au CNR du 10 juillet </a><br />
5) <a href="https://adscriptum.blogspot.com/p/federico-pucci.html" target="_blank">https://adscriptum.blogspot.com/p/federico-pucci.html</a><br />
<br />
<a href="https://adscriptum.blogspot.com/2020/05/federico-pucci-censure-par-wikipediait.html#2020/05/federico-pucci-censure-par-wikipediait.html#Top">[Début]</a><br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://adscriptum.blogspot.com/p/federico-pucci.html" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" data-original-height="104" data-original-width="389" height="84" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjW9onEyPXQt0GfgS0W_JE_FJupZJSmPLqAPXhCLyMaSkJMAJpQgiC2BQUhtbXTwc3ha694mD3p2rpXv7zXJ6RIZnIL4iNY2GDkH6QIxjKvJkXY4u5vnETgMjrC5ZnSqH7flxzFxw/s320/Federico_Pucci.jpg" width="320" /></a></div>
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/4.0/" rel="license"><img alt="Creative Commons License" height="20" src="https://i.creativecommons.org/l/by-nc-sa/4.0/80x15.png" style="border-width: 0px;" width="100" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
This work is licensed under a<br />
<a href="http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/4.0/" rel="license">Creative Commons Attribution-NonCommercial-ShareAlike 4.0 International License</a>.</div>
<br />Jean-Marie Le Rayhttp://www.blogger.com/profile/12753719362290806749noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-11217779.post-70910515687737418052019-10-21T18:30:00.000+02:002019-11-02T09:13:44.800+01:00Réécrire l'histoire de la traduction automatiqueLa découverte de <a href="https://adscriptum.blogspot.com/p/federico-pucci.html" target="_blank">Federico Pucci</a> bouleverse totalement l'histoire de la traduction automatique, qui doit être réécrite au XXI<sup>e</sup> siècle.<br />
<br />
J'ai déjà fait une <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2017/03/histoire-actualisee-de-la-traduction.html" target="_blank">première tentative</a>, qui s'est avérée être un échec total. Peu importe. Je vais essayer d'être plus précis.<br />
<br />
Au siècle dernier, selon toutes les sources disponibles, l’histoire de la traduction automatique est relativement figée, avec une seule ligne de démarcation : l’<b>apparition de l’ordinateur</b>.<br />
<br />
AVANT l'ordinateur, sur la <a href="http://adscriptum.blogspot.com/2017/03/traduction-automatique-une-decouverte.html" target="_blank">période 1932-1935</a>, nous avons la construction probable d’une première machine à traduire par Georges Artsrouni (1932), suivie en 1933 par le dépôt du brevet et la présentation aux autorités soviétiques de la machine de Petr Petrovič Smirnov-Trojanskij, et entre 1933 et 1935 la construction du « cerveau mécanique » de Georges Artsrouni.<br />
<br />
En 1936, <a href="https://www.france24.com/fr/20180627-alan-turing-netait-pas-vraiment-le-genie-torture-the-imitation-game-son-neveu-nous-explique-pourquoi" target="_blank">Alan Turing</a> publie « <i><a href="https://londmathsoc.onlinelibrary.wiley.com/doi/pdf/10.1112/plms/s2-42.1.230" target="_blank">On computable numbers</a> </i>»<sup>1</sup> et imagine un modèle abstrait du fonctionnement des appareils mécaniques de calcul, tel un ordinateur, en vue de donner une définition précise au concept d’algorithme ou de « procédure mécanique », connu sous l’appellation de « machines de Turing ».<br />
<br />
Il est l’un des principaux acteurs du déchiffrement d’Enigma durant la seconde Guerre mondiale, et ouvre la voie à l’informatique moderne en <a href="http://www.rutherfordjournal.org/article040101.html" target="_blank">contribuant</a> à la construction des premiers ordinateurs programmables au monde : les <a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Colossus_computer" target="_blank">Colossus Mark 1 et Mark 2</a>.<br />
<br />
APRÈS l’apparition des premiers ordinateurs, il faudra attendre 1946 et la rencontre entre Andrew Booth et Warren Weaver, directeur de la Fondation Rockfeller, et, surtout, le 4 mars 1947, avec la lettre de ce dernier à Norbert Wiener évoquant la possibilité d’utiliser les nouveaux ordinateurs pour la traduction des langues naturelles :<br />
<blockquote class="tr_bq">
... <i>Also knowing nothing official about, but having guessed and inferred considerable about, powerful new mechanized methods in cryptography - methods which I believe succeed even when one does not know what language has been coded - <b>one naturally wonders if the problem of translation could conceivably be treated as a problem in cryptography</b>. When I look at an article in Russian, I say "This is really written in English, but it has been coded in some strange symbols. I will now proceed to decode.</i> </blockquote>
Norbert Wiener lui répond, pour le moins sceptique, le 30 avril 1947 :<br />
<blockquote class="tr_bq">
<i>Second—as to the problem of mechanical translation, <b>I frankly am afraid the boundaries of words in different languages are too vague and the emotional and international connotations are too extensive to make any quasi mechanical translation scheme very hopeful</b>. I will admit that basic English seems to indicate that we can go further than we have generally done in the mechanization of speech, but you must remember that in certain respects basic English is the reverse of mechanical and throws upon such words as get a burden which is much greater than most words carry in conventional English. At the present tune, the mechanization of language, beyond such a stage as the design of photoelectric reading opportunities for the blind, seems very premature…</i> </blockquote>
Warren Weaver formalisera son intuition deux ans plus tard, le 15 juillet 1949, avec la publication d’un mémorandum simplement intitulé : <i><a href="https://repositorio.ul.pt/bitstream/10451/10945/2/ulfl155512_tm_2.pdf" target="_blank">Translation</a></i>, publié in <i>Machine translation of languages: fourteen essays</i> [ed. by William N. Locke and A. Donald Booth (Technology Press of the Massachusetts Institute of Technology, Cambridge, Mass., and John Wiley & Sons, Inc., New York, 1955), p.15-23], qui commence ainsi :<br />
<blockquote class="tr_bq">
<i>There is no need to do more than mention the obvious fact that a multiplicity of languages impedes cultural interchange between the peoples of the earth, and is a serious deterrent to international understanding. The present memorandum, assuming the validity and importance of this fact, contains some comments and suggestions bearing on the possibility of <b>contributing at least something to the solution of the world-wide translation problem through the use of electronic computers of great capacity, flexibility, and speed</b>.</i></blockquote>
C'est d'ailleurs après avoir eu vent d'un article publié aux États-Unis le 31 mai 1949 (notamment sur le New York Times et le New York Herald Tribune) sur le lancement de l'ordinateur SWAC (Standards Western Automatic Computer) et les déclarations de Harry Huskey rapportées par un quotidien italien (je n'ai pas encore identifié avec précision de quel <i>Giornale</i> il s'agit) du même jour :<br />
<blockquote class="tr_bq">
<div style="text-align: center;">
<b>Les surprenantes inventions</b> (Los Angeles, 31/05/1949)</div>
<br />
<i>M. Harry Huskey, chercheur auprès de l’Institut pour les calculs analytiques, a annoncé l’invention d'un cerveau électrique capable de traduire des langues étrangères.</i><br />
<i><br /></i>
<i>Sur le fonctionnement de l’appareil, initialement utilisé dans le cadre des recherches mathématiques, le scientifique a déclaré : « </i>Pour réussir à traduire les langues, celles-ci doivent être saisies à la machine. Le service des recherches navales a déjà débloqué une somme d'argent considérable pour construire le cerveau.<i> »</i><br />
<i><br /></i>
<i>M. Huskey est certain du bon fonctionnement de sa merveilleuse machine, qui produira une traduction littérale, mot à mot, et il incombera ensuite à l'utilisateur d’interpréter le sens de la traduction.</i><br />
<i><br /></i>
<i>Le cerveau électrique sera testé au plus tard d’ici un an.</i></blockquote>
que M. Pucci adresse <a href="http://translation20.blogspot.com/2017/06/le-traducteur-electro-mecanique-selon.html#2017/06/le-traducteur-electro-mecanique-selon.html#Pucci-CNR-1" target="_blank">son premier courrier au Conseil National des Recherches italien</a> (en date du 10 juillet 49, seulement <b>5 jours avant la publication du mémorandum de Weaver</b> !), intitulé : « <i>Cerveau électrique nord-américain pour la traduction des langues étrangères et traducteur électromécanique italien participant à l'exposition-concours d’inventions qui se tiendra du 16 au 29 septembre 1949 à Paris</i> », <b>dans le seul but de revendiquer l'antériorité de son invention...</b><br />
<br />
C'est probablement aussi pour cela qu'il fera en sorte que son annonce soit reprise sur ce même New York Times <a href="http://translation20.blogspot.com/2018/09/2019-90eme-anniversaire-du-concept-de.html#2018/09/2019-90eme-anniversaire-du-concept-de.html#annonce" target="_blank">le 26 août 1949</a> :<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
On 26 August 1949, the New York Times reported (page 9) from Salerno: </div>
<blockquote class="tr_bq" style="clear: both; text-align: left;">
<i>Federico Pucci announced today that he had invented a machine that could translate copy from any language into any other language. He said that the machine was electrically operated, but refused to disclose details. He said that he would enter it in the Paris International Fair of Inventions next month. </i> </blockquote>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj6j3FYF7rTRPwjTRcICJwlqAxUIsptHAw1RJDTp49_uk_9YRRmwVjtrqF9EC3AkxnWrYvh82f6WNdNZhmByzPFb-gcwJJihoaVPzF-9_j7syo9L-wqIlWAnE_-Dny9gtczEtq4hw/s1600/Federico+Pucci.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="342" data-original-width="559" height="195" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj6j3FYF7rTRPwjTRcICJwlqAxUIsptHAw1RJDTp49_uk_9YRRmwVjtrqF9EC3AkxnWrYvh82f6WNdNZhmByzPFb-gcwJJihoaVPzF-9_j7syo9L-wqIlWAnE_-Dny9gtczEtq4hw/s320/Federico+Pucci.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
Une annonce relayée presque un demi-siècle plus tard par <a href="http://www.hutchinsweb.me.uk/MTJ-1997-corr.pdf" target="_blank">John Hutchins</a>, qui fut le <a href="http://adscriptum.blogspot.com/2017/03/traduction-automatique-une-decouverte.html" target="_blank">point de départ de ma découverte</a>. Mais malheureusement, comme je pense l'avoir clairement démontré, <a href="http://translation20.blogspot.com/2018/09/2019-90eme-anniversaire-du-concept-de.html#2018/09/2019-90eme-anniversaire-du-concept-de.html#reponse" target="_blank">la "machine à traduire" de Federico Pucci n'a jamais vu le jour</a> !<br />
<br />
Cela étant, quand bien même Pucci aurait réussi à construire un prototype de son invention (dont il ne nous reste <a href="http://translation20.blogspot.com/2017/04/exclusivite-federico-pucci-inventeur-du.html#2017/04/exclusivite-federico-pucci-inventeur-du.html#dynamo" target="_blank">que la maquette</a>), il serait rangé aujourd'hui sur les mêmes étagères poussiéreuses de l'histoire que les machines d'Artsrouni et de Smirnov-Trojanskij, à savoir une sympathique curiosité totalement dépassée.<br />
<br />
En revanche, Federico Pucci nous a laissé bien plus qu'un dispositif obsolète, puisqu'il a consigné noir sur blanc le <b><u>premier système documenté au monde de traduction automatique à base de règles</u></b> (<a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Rule-based_machine_translation" target="_blank">RBMT</a>) dans son livre paru à Salerne <b>en 1931</b> (<i>An IX de l’ère fasciste !</i>), dans la partie I de ce qui est vraisemblablement le premier ouvrage jamais publié sur un dispositif de « traduction mécanique<b> »</b> : « <i>Le traducteur mécanique et la méthode pour correspondre entre européens, chacun en connaissant uniquement sa propre langue</i> », dont voici la couverture :<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://translation20.blogspot.com/2017/04/exclusivite-federico-pucci-inventeur-du.html" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhR7kLrU7j2D0jJDp4o2vS0I0_TB9oJ1kB86Kh4GBlTk1l5YX8ARh8nYcftipdLZEO_e2jpDfDiiTRLpNkXjoBCi5e2KzcrWUgA4oe6wzsCjFqlPh3pFVdheIRxMO6kk4GbhONExw/s400/1931.png" width="270" /></a></div>
<br />
Titre original : « <i>Il traduttore meccanico ed il metodo per corrispondersi fra europei conoscendo Ciascuno solo la propria Lingua : Parte I.</i> »<br />
<br />
Cette première partie signifiant donc qu'il y en aurait eu au moins une autre à suivre, ce que l'auteur précise en italien sur la couverture : « <i>En préparation : traduction de la langue nationale vers la langue étrangère (langue française) - Temps nécessaire pour apprendre à traduire : une minute</i> ». Avec <a href="http://translation20.blogspot.it/2017/04/exclusivite-federico-pucci-inventeur-du.html" target="_blank">68 pages descriptives</a>, c'est non seulement le premier ouvrage, mais aussi le plus complet de la série : <a href="http://translation20.blogspot.com/2018/09/2019-90eme-anniversaire-du-concept-de.html#2018/09/2019-90eme-anniversaire-du-concept-de.html#livres" target="_blank">dix livres publiés pendant 30 ans</a>, de 1931 à 1960, consacrés à « ses machines à traduire ».<br />
<br />
Dans sa préface au lecteur, rédigée à Salerne le 10 décembre 1930, l'auteur entend démontrer qu'il serait possible de faire correspondre entre eux des étrangers ne connaissant respectivement que leur propre langue (<i>Il presente lavoretto tende a dimostrare che sarebbe possibile corrispondersi fra stranieri, conoscendo ciascuno solo la propria lingua</i>).<br />
<br />
Donc, en 1929, M. Pucci présente à Salerno sa méthode pour la première fois, qu'il formalise l'année suivante dans un ouvrage publié début 1931. Dans sa <a href="http://translation20.blogspot.com/2017/06/le-traducteur-electro-mecanique-selon.html#2017/06/le-traducteur-electro-mecanique-selon.html#Pucci-CNR-1" target="_blank">première lettre au CNR</a>, il évoque lui-même l'année :<br />
<blockquote class="tr_bq">
<i>Dès <b>1930</b>, je me suis intéressé à la question de permettre aux gens ne connaissant que leur propre langue de traduire d'une langue à l’autre.</i></blockquote>
Or, vu l'élaboration sophistiquée d'une telle méthode (qui sera d'ailleurs primée avec <a href="http://translation20.blogspot.com/2018/09/2019-90eme-anniversaire-du-concept-de.html#2018/09/2019-90eme-anniversaire-du-concept-de.html#diplomes" target="_blank">une médaille d'argent dès le mois de mai 1935 par le Comité de la Foire de Paris</a>), et avec tout le travail réalisé sur ses "tableaux symboliques", il est évident qu'il devait tenter de théoriser son invention déjà depuis la moitié des années 20, a minima, car il lui aurait été impossible d'écrire un tel ouvrage sans une longue et mûre réflexion au préalable.<br />
<br />
Plus étonnant encore, il nous laisse un témoignage de ce que sont indubitablement <b style="background-color: yellow;"><a href="https://translation20.blogspot.com/2019/01/version-translation-2019-et-la-methode.html" target="_blank">les deux premiers textes au monde traduits "mécaniquement"</a></b> : <a href="https://translation20.blogspot.com/2018/10/la-toute-premiere-traduction.html" target="_blank">un extrait de la <i>Vita Nuova </i>de Dante traduit de l'italien au français</a>, et <a href="https://fr.slideshare.net/jmleray/traduction-mcanique-dun-extrait-de-zadig-par-federico-pucci-1931" target="_blank">un extrait du Zadig de Voltaire traduit du français à l'italien</a>, où l'auteur nous expose très exactement - et de façon très détaillée - la méthode (de fonctionnement de sa machine telle qu'il souhaitait la concevoir) par laquelle il traduit "automatiquement" de l'italien au français, puis du français à l'italien :<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjAq4yzmC3mS67bZU-fcqcGF3kKOHyFgDBoxfU1Fe52tW-eJ1aN_q1D8QC1c1F3rxbzPUx94w4opO_rxh-b0R_w9T8vWYGu_ndAmxqKT0b_cx9dJxu7vmEOHlYtFO-pl6bAFsmMQQ/s1600/aut.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="49" data-original-width="625" height="31" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjAq4yzmC3mS67bZU-fcqcGF3kKOHyFgDBoxfU1Fe52tW-eJ1aN_q1D8QC1c1F3rxbzPUx94w4opO_rxh-b0R_w9T8vWYGu_ndAmxqKT0b_cx9dJxu7vmEOHlYtFO-pl6bAFsmMQQ/s400/aut.jpg" width="400" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
En obtenant des résultats - pour un système mécanique conçu en 1930 - <b>absolument <u>remarquables</u> ! </b>À titre de comparaison, voici les <a href="https://fr.slideshare.net/jmleray/traduction-mcanique-dun-extrait-de-zadig-par-federico-pucci-1931" target="_blank">traductions automatiques modernes</a> de ce même extrait de Zadig, près de 90 ans plus tard...</div>
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<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
Une dernière observation avant de conclure : l'approche unique de Federico Pucci anticipe aussi de près d'un siècle une autre caractéristique de ce qu'est devenue la traduction automatique aujourd'hui : sa dimension universelle, démocratique, abordable et à la portée de tous. Il n'aurait certes pas pensé à sa gratuité, quoique...</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
<br /></div>
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<b><u>Conclusion</u></b></div>
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<br /></div>
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Que l'on observe l'histoire de la traduction automatique AVANT ou APRÈS l'apparition de l'ordinateur, dans le premier cas Monsieur Federico Pucci a précédé de quelques années les inventions de MM. Georges Artsrouni et Petr Petrovič Smirnov-Trojanskij, et dans le second d'au moins deux décennies (!) l'intuition de Warren Weaver... </div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: left;">
Donc indépendamment du fait que ni le passé ni le présent ne lui ont rendu justice jusqu'à maintenant, j'espère au moins que l'avenir lui apportera la reconnaissance qu'il mérite en tant que précurseur absolu de la traduction automatique, qui légua dès 1931 à la postérité le premier système connu et documenté de "traduction mécanique à base de règles".</div>
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<br /></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://www.jmleray.com/" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjEf4-JcTD2Kxc9-2yQfcnmvbyyuSlFX55KkfSO7I59jD4abj84FfxUf-cfr80zqu4Gy6Eboy_4m09ZhAWHOHiL6E6MHPRRcbzYF4kvjj_B1QpTYRjiO_WdPVI98nlSLL38AVs95A/s1600/Jean-Marie+Le+Ray_signature.gif" /></a></div>
<br />
Note : <sup>1</sup> ON COMPUTABLE NUMBERS, WITH AN APPLICATION TO THE ENTSCHEIDUNGSPROBLEM<br />
By A. M. TURING.<br />
[Received 28 May, 1936.—Read 12 November, 1936.]<br />
<br />
<br />Jean-Marie Le Rayhttp://www.blogger.com/profile/12753719362290806749noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-11217779.post-34515833141148508112019-10-13T21:01:00.001+02:002021-10-14T17:05:07.986+02:00Le décès de Brahim Bouarram<div style="text-align: center;">
<div style="text-align: left;">
Il y a trois jours, je n'avais encore jamais entendu parler de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Brahim_Bouarram" target="_blank">Brahim Bouarram</a>. Cela pourra sembler bizarre à des français qui vivent en France, mais cette affaire remonte au 1<sup>er</sup> mai 1995, et à cette date je vivais déjà en Italie depuis 13 ans.</div>
</div>
<br />
Or je peux vous assurer que le début des années 90 a été extrêmement mouvementé en Italie, et, par ailleurs, à cette époque Internet n'en était qu'à ses balbutiements, raisons pour lesquelles je n'étais pas vraiment au courant de ce qui se passait en France.<br />
<br />
Mon attention était surtout accaparée par le tournant dramatique du début de la décennie 90 en Italie, avec les attentats <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2010/12/quest-ce-que-la-mafia.html" target="_blank">mafieux</a> à répétition, les <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2009/05/les-mysteres-de-via-damelio.html" target="_blank">assassinats politiques</a> et l'arrivée de <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2009/03/liceberg-silvio-berlusconi.html" target="_blank">Berlusconi</a> au pouvoir. Une période que je connais plus ou moins sous toutes ses coutures.<br />
<br />
Du reste, c'est aussi le motif pour lequel j'ai acheté dès sa parution le livre de <a href="https://twitter.com/followgatti" target="_blank">Fabrizio Gatti</a>, intitulé "<a href="http://www.liberainformazione.org/2019/10/07/educazione-americana/" target="_blank">Educazione americana</a>", parce qu'il promettait des révélations sur l'implication d'une équipe clandestine de la CIA opérant alors en Italie (et en Europe...) et sur la manière dont elle avait influencé des événements dont nous subissons aujourd'hui encore les conséquences.<br />
<br />
D'où ma surprise en lisant le prologue, qui commence ainsi (je traduis) :<br />
<blockquote class="tr_bq">
<i>Brahim agite ses bras dans l'air comme des ailes. Il ne comprend pas ce qui s'est passé.
La peur lui a coupé le souffle. Ses pieds recherchent un appui. Ses mains quelque chose à quoi s'accrocher. (...)</i><br />
<i>Brahim Bouarram a vingt-neuf ans. Il est né au Maroc. Deux enfants l'attendent à la maison. Or le fleuve emporte leur père au loin. Les eaux troubles comme les nues d'un orage l'ont pris en charge et, déjà, séparent sa vie de son corps...</i></blockquote>
Une chose totalement inattendue pour moi. J'avais déjà lu le prière d'insérer sans trop comprendre de qui et de quoi il s'agissait : « <i>À Paris, ils jettent dans la Seine un jeune passant, Brahim Bouarram.</i> »<br />
<br />
"Ils", ce sont les agents clandestins de la CIA. En proie à la surprise la plus totale, je publie mon <a href="https://twitter.com/jmleray/status/1182705023450570755" target="_blank">premier tweet</a> :<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://twitter.com/jmleray/status/1182705023450570755" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" data-original-height="278" data-original-width="527" height="210" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhDbEA1x59lBIybZAMdYH74VIX3jWVOPrUkCoWEtuL_I7bdK9lzfWdb9axVG62RV45oL2C_kh5i2uHslk224rRL7xSYBsz5858SYqA0njC2Iur4EGCSFHM-71D-JBFCV1spzDtDdw/s400/1tweet.jpg" width="400" /></a></div>
<br />
En fait, la seule erreur de ce tweet, c'est d'avoir utilisé le verbe "orchestrer". Mais je n'avais pas encore lu les détails, et si je l'ai utilisé, c'est juste à cause de la phrase du prière d'insérer : « <i>À Paris, ils jettent dans la Seine un jeune passant, Brahim Bouarram.</i> »<br />
<br />
Je dois placer ici un préambule, relatif à ma précision : « ...<i>écrit selon la même technique que "Dernière sommation" de <a href="https://twitter.com/davduf" target="_blank">@davduf</a></i> », à savoir qu'il se base sur des faits véridiques. J'avais été frappé par les explications de David Dufresne sur les raisons de son choix du "roman", qui lui a offert une certaine distance pour avoir une plus grande liberté de ton et d'écriture, pour utiliser les ressorts de la fiction afin d'expliquer ce qui s'est réellement passé.<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="270" src="https://www.youtube.com/embed/GJnlhEglIpQ" width="480"></iframe>
</div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
* * *</div>
<br />
De longue date <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Fabrizio_Gatti" target="_blank">Fabrizio Gatti</a> est un journaliste d'investigation très connu en Italie, réputé pour son sérieux et pour la rigueur de ses enquêtes. Il a déjà publié deux livres en France, en 2008 <i><a href="https://www.amazon.fr/Bilal-route-clandestins-Fabrizio-Gatti/dp/286746479X" target="_blank">Bilal sur la route des clandestins</a></i>, ouvrage pour lequel il s'est infiltré plusieurs mois pour suivre les routes de l'immigration du continent africain vers l'Europe, et en 2014 <i><a href="https://www.amazon.fr/Au-nom-mafia-Fabrizio-Gatti/dp/2867467187" target="_blank">Les routes de la mafia</a></i>.<br />
<br />
Dans le cas de Fabrizio Gatti, qui qualifie aussi son livre de "roman", celui-ci explique comment il a été contacté par sa "source" et quelle fut la genèse de son livre. Qui ne se base pas sur des faits connus mais sur un récit de "Simone Pace", un nom d'emprunt que je nommerai dès à présent Monsieur X pour les besoins de mon raisonnement. Un témoignage <i>per relationem</i>, donc, comme on dit en italien juridique, qui emprunte beaucoup au latin.<br />
<br />
Par conséquent, la difficulté pour le journaliste tient à établir la fiabilité de Monsieur X et de sa parole, puisque rien de ce qu'il dit ne peut être documenté. Lorsque Fabrizio Gatti lui demande : « <i>Est-ce que vous fournirez des preuves de ce que vous racontez ?</i> », sa réponse est la suivante :<br />
<blockquote class="tr_bq">
« <i>Les preuves, c'est quelque chose que vous fabriquez. Les faits réels n'ont pas besoin de preuves. Je vous dirai juste la vérité. Dans toutes les opérations où les États-Unis sont impliqués, la CIA fait en sorte de ne laisser aucune preuve derrière elle. Et lorsqu'il y en a, elles sont éliminées.</i> »</blockquote>
Je n'ai pas encore terminé le livre, j'en suis à la page 295 (sur 486), qui correspond à la fin du deuxième chapitre consacré à la mort de Brahim. Ce qui frappe dans toutes les pages précédentes, hors le cas de Brahim, c'est la précision des noms, des dates, des lieux... et la conclusion de tous les recoupements effectués par Fabrizio Gatti afin de vérifier l'exactitude des déclarations de Monsieur X : tout correspond !<br />
<br />
Donc pourquoi douter de son témoignage sur les événements qui conduisent l'un des deux agents américains à pousser à l'eau Brahim Bouarram ? Mais laissez-moi vous résumer :<br />
<blockquote class="tr_bq">
Il s'agit d'une opération orchestrée par la CIA sous contrôle des services secrets français qui avait comme cible <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Sma%C3%AFn_A%C3%AFt_Ali_Belkacem" target="_blank">Ali Belkacem</a> afin de le retourner. Monsieur X était l'interlocuteur désigné pour convaincre Belkacem, y compris en l'achetant avec <i>beaucoup</i> d'argent. L'équipe américaine était composée de Monsieur X et de deux opérationnels, qu'il nomme Daniel et Adam, des ex-marines devant servir d'ange gardien au premier. Quant à l'équipe française, elle comprend un certain Monsieur Philippe, officier des services secrets responsable de la mission, Latifa et son père, Omar, un policier qui collabore depuis longtemps avec M. Philippe, ayant fait l'école de police ensemble. Ils hébergent l'équipe de la CIA à Bobigny.<br />
<br />
Le lendemain Ali Belkacem se trouve en compagnie de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Boualem_Bensa%C3%AFd" target="_blank">Boualem Bensaïd</a>, mais les consignes sont de ne contacter Belkacem que lorsqu'il sera seul. Monsieur X est surpris de constater qu'ils se trouvent en plein milieu d'une manifestation du FN, ce dont M. Philippe ne les a pas prévenus. Adam, Daniel et Latifa assis à une table, surveillent Belkacem et Bensaïd à la terrasse du café Voltaire, avant de les perdre ensuite dans la cohue, et de voir Belkacem prendre seul le pont du Carrousel. C'est là où le destin de Brahim Bouarram va basculer.<br />
<br />
Une altercation aurait eu lieu entre Daniel, Adam et Brahim Bouarram, parce que ce dernier gênait leur passage. À un certain moment Brahim aurait donné un coup de pied dans le tibia à Daniel et se serait enfui. L'américain, fou de rage, l'aurait rattrapé et poussé à l'eau. Fin de l'histoire.</blockquote>
Vu sous cet angle, la première conclusion évidente est que jamais la mort de Brahim Bouarram au Pont du Carrousel ne fut voulue. Je crois même que dans l'esprit de Daniel, l'auteur du geste fatal, pas une seule seconde il n'a dû imaginer que sa "victime" ne savait pas nager. Brahim serait donc un "dommage collatéral", qui s'est juste trouvé au mauvais moment au mauvais endroit.<br />
<br />
Ils découvriront ensuite les conséquences de leur acte lors d'un briefing dans l'appartement de Bobigny. M. Philippe reçoit un appel téléphonique l'avertissant que la police est au pont du Carrousel, qu'un jeune homme a été jeté à l'eau et que les témoins parlent de trois hommes aux crânes rasés vêtus de noir. M. Philippe annule immédiatement l'opération, en demandant à Latifa d'accompagner Monsieur X à la gare et aux deux américains de rentrer dare-dare dans leur pays, au cas où il y aurait eu des caméras ou quelqu'un aurait vu leur visage de près.<br />
<br />
Au terme de son récit, Fabrizio Gatti demande à Monsieur X s'il ne s'est jamais préoccupé de savoir quelle fut la suite du décès de Brahim Bouarram. Réponse : "<i>Non, j'étais juste un témoin</i>."<br />
<br />
<i>Un témoin qui a décidé de ne pas témoigner</i>, rétorque Gatti.<br />
<br />
Réplique irritée de Monsieur X :<br />
<blockquote class="tr_bq">
<i>- « L’opération était coordonnée par un officier français. Monsieur Philippe était le plus élevé en grade. Nous nous trouvions en France, et c'était à lui de rendre son rapport aux autorités judiciaires.<br />- Mais un innocent a été tué.<br />- Je ne peux pas exclure que M. Philippe ait fait son devoir.<br />- Vous vous êtes revus ?<br />- Non, jamais.<br />- Et comment aurait-il son devoir ?<br />- Je l'ignore. Je ne pouvais pas poser de questions... »</i></blockquote>
Fabrizio Gatti lui montre alors une copie de trois coupures de journal, dont un article de Libération daté du 2 mai 1995. <a href="https://www.liberation.fr/evenement/1995/05/02/le-front-national-manifeste-a-paris-un-marocain-meurt-noye-dans-son-sillage_134528" target="_blank">Extrait</a> :<br />
<blockquote class="tr_bq">
<i>À midi tapante, sur le pont du Carrousel, trois hommes au crâne rasé se détachent de la masse des militants d'extrême droite et descendent rapidement vers les quais.</i></blockquote>
Il l'informe ensuite de la condamnation de Mickaël Fréminet, en obtenant juste une réaction sibylline :<br />
<blockquote class="tr_bq">
« <i>Un pauvre type. Je ne vois pas d'autre explication. Mais je ne critique pas pour autant la police judiciaire ou la magistrature. Tout début d'enquête est le moment le plus délicat. <b>Une déclaration ou une information trompeuse peut porter l'enquête criminelle et le procès qui s'ensuit dans une direction ou dans l'autre.</b> "Libération" avait toutefois la bonne info : trois hommes aux crânes rasés</i>. »</blockquote>
M. Philippe a-t-il fait son devoir ? J'imagine que l'occasion était trop belle de faire porter le chapeau au FN ! Comme on dit en italien, <i>oltre al danno, la beffa</i> : non seulement Brahim Bouarram est mort pour rien, mais en plus, on s'est servi de son cadavre pour accuser des innocents (bien qu'il me soit très difficile d'associer les mots FN et innocents)... Je comprends toutefois pourquoi à l'époque <a href="https://twitter.com/lepenjm" target="_blank">Jean-Marie Le Pen</a> dénonça une manipulation des médias et une provocation à l'égard de son parti !<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhxZD7TOHuooXH1ObynvCMpL3KPEEsuO7k0EVwGDFaSpZvdAjXTzRR9RUoNbhDq4_BQaLJXw6GpLdbkn1rdgNIhv4iBD5-VgO5h6qmAboGw1510RyCvdnoZgD1n3G053zgCUy8Aag/s1600/Brahim+Bouarram.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="454" data-original-width="680" height="213" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhxZD7TOHuooXH1ObynvCMpL3KPEEsuO7k0EVwGDFaSpZvdAjXTzRR9RUoNbhDq4_BQaLJXw6GpLdbkn1rdgNIhv4iBD5-VgO5h6qmAboGw1510RyCvdnoZgD1n3G053zgCUy8Aag/s320/Brahim+Bouarram.jpg" width="320" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<i>victime du racisme...</i></div>
<br />
<div style="text-align: center;">
* * *</div>
<br />
Pour conclure, l'opération Ali Belkacem fut un échec total, puisque lui et Boualem Bensaïd seront impliqués dans les <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Attentat_du_RER_B_%C3%A0_Saint-Michel" target="_blank">attentats parisiens</a> moins de trois mois plus tard. Comme l'observe Monsieur X : « ...<i>aujourd'hui encore, les français en paient les conséquences. Depuis lors, les terroristes n'ont plus cessé d'attaquer la France.</i> »<br />
<br />
Il oublie juste d'ajouter qu'un innocent est mort, un autre a été emprisonné pour un acte qu'il n'a pas commis, et leurs familles respectives ont été détruites par la douleur et l'incompréhension...<br />
<br />
Ces nouveaux éléments seront-ils suffisants pour reprendre <a href="http://assemblee-nationale.fr/dossiers/dps/r1622p03.asp#P778_69398" target="_blank">une enquête</a> ayant probablement laissé derrière elle de nombreuses zones d'ombre ? L'avenir nous le dira...<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<i>Grazie a Fabrizio Gatti per il suo lavoro coscienzioso!</i></div>
<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://www.jmleray.com/" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjEf4-JcTD2Kxc9-2yQfcnmvbyyuSlFX55KkfSO7I59jD4abj84FfxUf-cfr80zqu4Gy6Eboy_4m09ZhAWHOHiL6E6MHPRRcbzYF4kvjj_B1QpTYRjiO_WdPVI98nlSLL38AVs95A/s1600/Jean-Marie+Le+Ray_signature.gif" /></a></div>
<br />Jean-Marie Le Rayhttp://www.blogger.com/profile/12753719362290806749noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-11217779.post-76709615029427076002019-04-29T19:06:00.000+02:002019-04-29T23:32:04.214+02:00I due primi testi tradotti "meccanicamente" al mondoEn français:<br />
* <a href="http://translation20.blogspot.com/2018/10/la-toute-premiere-traduction.html" target="_blank">La toute première "traduction automatique" produite au monde</a> (1931)<br />* <a href="https://adscriptum.blogspot.com/2018/10/la-premiere-traduction-automatique.html" target="_blank">La première "traduction automatique" produite au monde</a> (1931)<br />
<br />
In English:<br />
* <a href="http://translation20.blogspot.com/2019/03/2019-90-years-on-from-federico-puccis.html" target="_blank">2019: Ninetieth anniversary of Federico Pucci 's machine translation concept</a><br />
<br />
Altri post in italiano su Federico Pucci:<br />
* <a href="http://adscriptum.blogspot.com/2018/09/2019-90-anniversario-del-concetto-di.html" target="_blank">2019: 90° anniversario del concetto di traduzione automatica secondo Federico Pucci</a> (15/09/2018)<br />* <a href="http://adscriptum.blogspot.com/2018/05/federico-pucci-pioniere-dimenticato.html" target="_blank">Federico Pucci : Pioniere dimenticato della traduzione automatica</a> (18/05/2018)<br />* <a href="http://adscriptum.blogspot.it/2017/06/il-traduttore-elettro-meccanico-secondo.html" target="_blank">Il traduttore [elettro]-meccanico secondo Federico Pucci</a> (17/06/2017)<br />* <a href="http://translation20.blogspot.com/2017/03/federico-pucci-pioniere-della.html" target="_blank">Federico Pucci, pioniere della traduzione automatica</a> (13/03/2017)<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
* * *</div>
<br />
Quando ho pubblicato <a href="http://translation20.blogspot.com/2017/03/traduction-automatique-scoop-sur-le.html" target="_blank">lo scoop su Federico Pucci e il suo "traduttore dinamo-meccanico"</a>, nel marzo del 2017, ignoravo tutto di lui e di quello che avrei scoperto nei due anni successivi...<br />
<br />
Soprattutto, ero ossessionato dall'idea di trovare un giorno la "macchina da tradurre" alla quale Federico Pucci aveva dedicato tutta la sua vita, prima di dover arrendermi all'evidenza che, per tanti motivi, <a href="http://adscriptum.blogspot.com/2018/09/2019-90-anniversario-del-concetto-di.html#2018/09/2019-90-anniversario-del-concetto-di.html#risposta" target="_blank">non era mai riuscito a fabbricarla</a>.<br />
<br />
Talmente ossessionato che mi era sfuggita una cosa forse ancora più importante della macchina stessa: e cioè che nel suo libro intitolato
<b><i>Il traduttore meccanico</i></b>, pubblicato a Salerno nel 1931 (<i>Anno IX dell'era fascista!</i>), verosimilmente <b>il primo libro mai pubblicato al mondo su un dispositivo di "traduzione meccanica"</b>, sottotitolato "<i>Il metodo per corrispondersi fra europei conoscendo Ciascuno solo la propria Lingua: Parte I.</i>":<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://translation20.blogspot.com/2017/04/exclusivite-federico-pucci-inventeur-du.html" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhR7kLrU7j2D0jJDp4o2vS0I0_TB9oJ1kB86Kh4GBlTk1l5YX8ARh8nYcftipdLZEO_e2jpDfDiiTRLpNkXjoBCi5e2KzcrWUgA4oe6wzsCjFqlPh3pFVdheIRxMO6kk4GbhONExw/s400/1931.png" width="270" /></a></div>
<br />
Pucci vi aveva consegnato nero su bianco i due primi esempi di testi tradotti "meccanicamente" (il termine di "traduzione automatica" non era ancora stato coniato) secondo il suo METODO: 1) un brano di Dante tradotto dall'italiano al francese, e 2) un brano di Voltaire tradotto dal francese all'italiano!<br />
<br />
Ebbene, anche se pubblicò il suo metodo nel 1931, lo aveva presentato in pubblico per la prima volta nel 1929, all'età di 33 anni. Ed è evidente che ci lavorava già da anni, visto il livello di maturazione della sua idea. Finora non mi sono soffermato abbastanza su queste testimonianze, uniche al mondo, del percorso seguito da Federico Pucci.<br />
<br />
Possiamo quindi collocare la genesi del metodo di Pucci quando questi aveva almeno trent'anni, o magari anche meno visto che pubblicò il suo primo libro, intitolato "<i>Manuale di letteratura inglese (Parte 1: I principali scrittori)</i>" nel 1923, all'età di 27 anni!<br />
<br />
Ed essendo il Pucci un poliglotta autodidatta eccezionale, <a href="http://adscriptum.blogspot.com/2018/09/2019-90-anniversario-del-concetto-di.html#2018/09/2019-90-anniversario-del-concetto-di.html#uomo" target="_blank">che conosceva una trentina di lingue</a> (così come risulta da documentazione della questura di Salerno e dai documenti della censura di Guerra presso l'archivio di Stato di Roma), è ovvio che avrà pensato a lungo al suo METODO di traduzione meccanica, ben prima di spiegarlo dettagliatamente nel suo libro, che fu chiaramente il punto d'approdo di un suo percorso, probabilmente cominciato verso il 1925.<br />
<br />
Poi la macchina avrebbe dovuto essere la "traduzione meccanica" del metodo...<br />
<br />
Un metodo di cui Pucci stesso ci dice:<br />
<blockquote class="tr_bq">
<i>«Il primo obbiettivo che mi propongo di raggiungere è quello di permettere a due europei, di diversa nazionalità, di corrispondersi per iscritto, senza che nessuno dei due abbia mai studiato la lingua dell'altro, col solo aiuto del vocabolario, e senza aver fatto alcuno studio speciale, mediante un sistema di chiavi che dovrebbe avere la proprietà di mettere chiunque conosca la grammatica della sola sua lingua, nelle stesse condizioni in cui si trova chi conosce la grammatica di tutte le lingue europee, e cercare possibilmente di estendere il sistema alle principali lingue extra-europee.»</i></blockquote>
Ed ancora:<br />
<blockquote class="tr_bq">
<i>«Per poter conseguire risultati pratici, occorre anche che il sistema stesso, o almeno la base del medesimo, oltre ad adempiere la funzione citata, sia così semplice da poter essere appreso con una o due letture da chiunque abbia una cultura elementare, così preciso da impedire gli errori, in cui si potrebbe incorrere per le numerose differenze intercedenti fra le lingue parlate in Europa, così breve da permettere a chi volesse iniziare una corrispondenza con·uno straniero, di fargli tenere in una busta comune, oltre a quanto vuole comunicargli, il sistema di chiavi con la spiegazione delle medesime e con la istruzione circa il loro uso, date nella lingua di chi riceve la lettera, in modo che questi possa, dopo pochi minuti, cominciare a tradurre lo scritto inviatogli ed essere in condizioni di applicare immediatamente il sistema di chiavi nella risposta.»</i></blockquote>
Quindi:<br />
<blockquote class="tr_bq">
<i>«Passando dalla teoria alla pratica e dalla sintesi all'analisi <b>presento il prospetto delle chiavi fondamentali, valevoli per le lingue romanze</b>. Vedremo in seguito che, con qualche piccola aggiunta servono pure per le lingue germaniche e per le slave.»</i></blockquote>
Ma qual è il significato di queste chiavi fondamentali? E qual è il ragionamento che Federico Pucci ha seguito per arrivare a questo risultato?<br />
<br />
Certamente, ho già sottolineato l'originalità del suo approccio e della sua visione, radicalmente diversa rispetto a qualunque altro studio conosciuto in materia, fino a quel momento ed anche in seguito. Si potrebbe definire una visione "utopistica" poichè Pucci aveva in mente, fin dal 1929, una macchina semplice ("<i>Tempo necessario per imparare a tradurre : un minuto</i>"), pratica, poco ingombrante ed "abbordabile": nel 1950 il libro era venduto, da solo, per 150 lire (circa € 2,70 di oggi) ed egli aveva in mente di vendere il libro assieme alla macchina al prezzo di 600 lire (circa € 10,70). Quindi avrebbe dovuto essere una macchina portatile ed economica (450 lire, o poco più di 8 euro di oggi), ed anche se solo immaginata, anticipava la realtà attuale di quasi un secolo.<br />
<br />
La prima chiave per comprendere il percorso intellettuale di Pucci sta in alcune idee semplici, che anticipano altri due concetti ampiamente riconosciuti oggi: 1) quello della semplificazione della lingua, e 2) quello del "<i><a href="https://www.yolocalizo.com/localization/2018/5/6/when-good-is-good-enough-in-the-translation-industry" target="_blank">good enough</a></i>" nella traduzione.<br />
<br />
L'idea principale su cui si fonda il suo metodo è la seguente:<br />
<ul>
<li>innanzitutto, frazionare il discorso in unità minime di senso compiuto, i "<a href="http://www.treccani.it/enciclopedia/monema/" target="_blank">monemi</a>",</li>
<li>in secondo luogo usare ideogrammi comuni alle lingue per trasferire questa semplificazione frazionata nell'altra lingua,</li>
<li>ed infine, il destinatario ricolloca le parole (generate dalla macchina), nell'ordine che si conviene alla lingua "obiettivo", di cui il ricevente è madrelingua.</li>
</ul>
Si tratta di un metodo al tempo stesso logico e pratico, che si serve di questi ideogrammi (fondamentali e derivati), inventati da Federico Pucci fin dalla fine degli anni 20 per i suoi studi ed il cui unico scopo era mettere in grado le persone (anche di cultura limitata) di trovare, con facilità e nella propria lingua, l'equivalente di parole straniere di cui non conoscevano il significato, lasciandoci una testimonianza eccezionale con le sue tabelle!<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
<i>Lascio la parola a Federico Pucci:</i></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjAYFllHor9R-_eW8-1WqEwAgMNYuHG0ahHMDFhZzz6_pKV8kJJKV0KWPoQzyshkDEF7RsnubDy_ipj4NNfybnEp7bk07GIWDjnDYtmBcWcpXWSfcHtkCBuzR_FK2I3WbNLvutyxg/s1600/chiavi.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="917" data-original-width="876" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjAYFllHor9R-_eW8-1WqEwAgMNYuHG0ahHMDFhZzz6_pKV8kJJKV0KWPoQzyshkDEF7RsnubDy_ipj4NNfybnEp7bk07GIWDjnDYtmBcWcpXWSfcHtkCBuzR_FK2I3WbNLvutyxg/s400/chiavi.jpg" width="380" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi589_tD103Jh0ffXd3R5a1PRvYPyIqBotAFjhn1UsrbVtQ5jIfuasz16HQk7sWNtkdDTffeQWFXBAwUj27T19rLGmvlGhPQfQ9e4i4W_sFogfIbkysRMaYQoaGiQGF9p6jXg89Ig/s1600/chiavi2.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="902" data-original-width="859" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi589_tD103Jh0ffXd3R5a1PRvYPyIqBotAFjhn1UsrbVtQ5jIfuasz16HQk7sWNtkdDTffeQWFXBAwUj27T19rLGmvlGhPQfQ9e4i4W_sFogfIbkysRMaYQoaGiQGF9p6jXg89Ig/s400/chiavi2.jpg" width="380" /></a></div>
<br />
Tabelle seguite dalle "<i>Norme per l'applicazione pratica delle tabelle</i>":<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh6N66EEiP-b6I0J5j_WH2tshk5Pq_MT2k7RqAlF98_KpeUOJ0yx5PLKqmZibqOIYSToMqoeqR1yLEZ_3ayINMpC3BtrBt8jRzXEp8w8KjpOaN_Oh0Ok9smTCbAS2POideqqUBE9w/s1600/norme.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="827" data-original-width="681" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh6N66EEiP-b6I0J5j_WH2tshk5Pq_MT2k7RqAlF98_KpeUOJ0yx5PLKqmZibqOIYSToMqoeqR1yLEZ_3ayINMpC3BtrBt8jRzXEp8w8KjpOaN_Oh0Ok9smTCbAS2POideqqUBE9w/s400/norme.jpg" width="328" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjonqriROY-XJf9qC0mH59LSKlBZglH4ySC7HiFcjQKUO1Ork4oMB0Pa7YRxWEWTbFleRi51IA8UXb1zMfWp3HuzdCtQ6DMPxOYSbxX0S3uMUmkcNaQ55PqW5xY1Sxucf1PRNr1pg/s1600/norme2.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="580" data-original-width="682" height="340" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjonqriROY-XJf9qC0mH59LSKlBZglH4ySC7HiFcjQKUO1Ork4oMB0Pa7YRxWEWTbFleRi51IA8UXb1zMfWp3HuzdCtQ6DMPxOYSbxX0S3uMUmkcNaQ55PqW5xY1Sxucf1PRNr1pg/s400/norme2.jpg" width="400" /></a></div>
<br />
Pucci passa poi all'applicazione concreta delle sue stesse norme al brano di Dante (p. 27):<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhSvQAY4qdAp9RyjjQBkDaAntzvfaTVSAQmPtUMZLclLHSYD14Fvx9K8W9Mex2rIcCX96xFjZrK3B_ffqaxUJabySeI4BEIjITrK5Il9yzUfqCHe1ZcPOu292midvwfP52x_1NMBw/s1600/p27.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="523" data-original-width="569" height="366" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhSvQAY4qdAp9RyjjQBkDaAntzvfaTVSAQmPtUMZLclLHSYD14Fvx9K8W9Mex2rIcCX96xFjZrK3B_ffqaxUJabySeI4BEIjITrK5Il9yzUfqCHe1ZcPOu292midvwfP52x_1NMBw/s400/p27.jpg" width="400" /></a></div>
<br />
usando lui stesso, probabilmente per la prima volta al mondo, l'idea di ricavare la "traduzione automaticamente"!<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjAq4yzmC3mS67bZU-fcqcGF3kKOHyFgDBoxfU1Fe52tW-eJ1aN_q1D8QC1c1F3rxbzPUx94w4opO_rxh-b0R_w9T8vWYGu_ndAmxqKT0b_cx9dJxu7vmEOHlYtFO-pl6bAFsmMQQ/s1600/aut.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="49" data-original-width="625" height="31" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjAq4yzmC3mS67bZU-fcqcGF3kKOHyFgDBoxfU1Fe52tW-eJ1aN_q1D8QC1c1F3rxbzPUx94w4opO_rxh-b0R_w9T8vWYGu_ndAmxqKT0b_cx9dJxu7vmEOHlYtFO-pl6bAFsmMQQ/s400/aut.jpg" width="400" /></a></div>
<br />
Ecco la trascrizione del brano di Dante, tratto dalla <a href="https://it.wikipedia.org/wiki/Vita_nuova" target="_blank"><i>Vita Nuova</i></a>:<br />
<blockquote class="tr_bq">
<i>Ai miei occhi apparve la gloriosa donna della mia mente, la quale fu da molti chiamata Beatrice. Io la vidi quasi dalla fine del mio anno nono. Apparve vestita di nobilissimo colore, cinta ed ornata alla guisa che alla sua giovanissima età si convenia. In quel punto dico veramente che lo spirito della vita cominciò a tremar sì fortemente che apparia nei menomi polsi orribilmente. E vedeala di sì nobili e laudabili portamenti, che si potea dire quella parola del poeta Omero: Ella non parea figliuola d'uomo mortale, ma di Dio.
</i><br />
<i><br /></i>
<i>Poi che furono passati tanti dì, nell'ultimo di questi, avvenne che questa mirabile donna apparve a me vestita di colore bianchissimo, in mezzo di due gentili donne, le quali erano di piu lunga età; e, passando per una via, volse gli occhi verso me e mi salutò molto virtuosamente, tanto che mi parve allora vedere tutti i termini della beatitudine.
</i></blockquote>
Per prima cosa, anche volendo tradurre questo testo nel francese di oggi, non è per niente facile. Quindi vi lascio immaginare la difficoltà di tradurlo "automaticamente" novant'anni fa...<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg8doy-81W-t3jGpYH-RTzBi6ts6Ae7GO4ZEy3a79E3cCMJyqK3SiID1pxgzh7JC1dCoYg3dme50lKQhoN8aODyCztY9kQExOWmqDV_ET4tkuxTU9e7pdcjwiU7L3O_1QMIpwHsqA/s1600/Dante1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="430" data-original-width="644" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg8doy-81W-t3jGpYH-RTzBi6ts6Ae7GO4ZEy3a79E3cCMJyqK3SiID1pxgzh7JC1dCoYg3dme50lKQhoN8aODyCztY9kQExOWmqDV_ET4tkuxTU9e7pdcjwiU7L3O_1QMIpwHsqA/s400/Dante1.jpg" width="400" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgq_V3cYF5TKK1zWbRMelHk1VD0u8VW5TszkRTPdiR4waFchAa48WNLxKpJj2COHx8dxsYWXm4GZQ9HIZO_Eue7BgxLhGz8vYiqJfynBFEw9Xmt_IV-BGQfXeI2EQqvDBed7lmYQA/s1600/Dante2.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="133" data-original-width="628" height="83" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgq_V3cYF5TKK1zWbRMelHk1VD0u8VW5TszkRTPdiR4waFchAa48WNLxKpJj2COHx8dxsYWXm4GZQ9HIZO_Eue7BgxLhGz8vYiqJfynBFEw9Xmt_IV-BGQfXeI2EQqvDBed7lmYQA/s400/Dante2.jpg" width="400" /></a></div>
<br />
Pucci ci spiega poi come un locutore che non conosce altra lingua che la propria (secondo il titolo stesso del suo metodo), riesca in modo semplice a fare le giuste scelte (cfr. le note da [1] a [5]):<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiKz3bv0QBIiSLCsxfmp9jwcdCS4jy8y1C1KIOeRAARruETTWBlLjJuET0pzAmSP95-blKwtOWpWrk96SPFSgZJZkeZknFkrtf6UdzJztgmWiZHptpbEMTL2bHTnpOA2Lk0-GKotw/s1600/p32.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="862" data-original-width="578" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiKz3bv0QBIiSLCsxfmp9jwcdCS4jy8y1C1KIOeRAARruETTWBlLjJuET0pzAmSP95-blKwtOWpWrk96SPFSgZJZkeZknFkrtf6UdzJztgmWiZHptpbEMTL2bHTnpOA2Lk0-GKotw/s400/p32.jpg" width="267" /></a></div>
<br />
Quindi applicando le sue norme a tutto il brano:<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhRWcdoszG9ZZopKX6Jc3rrEuIDpYLnPRx6NBsTMkK-gUVRnp3SJemx-Ogulqry5GhS9uAW_DExqTbI1twQlQSMdk_sDPYksM2vMpkFzK4yVLHEO2h4a_QgN5BEZDNNEFZ6XKavcA/s1600/Dantef.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="691" data-original-width="669" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhRWcdoszG9ZZopKX6Jc3rrEuIDpYLnPRx6NBsTMkK-gUVRnp3SJemx-Ogulqry5GhS9uAW_DExqTbI1twQlQSMdk_sDPYksM2vMpkFzK4yVLHEO2h4a_QgN5BEZDNNEFZ6XKavcA/s400/Dantef.jpg" width="386" /></a></div>
<br />
Pucci ne ricava <b style="font-style: italic;">automaticamente</b> la traduzione seguente dall'italiano al francese:<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiBK22CbmFHrT0Swzl9mRyvYKvDEOxP50FNEsuNTJr4QzZvmEqInNIgH2syLp9IZQds6_zWP-mrE8vyjb6kNdnwDGwG697Pi8U2eWdaxaj0SVWfI_PiCkWqZGJhUOt2NfsQmJV2Ag/s1600/ta1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="289" data-original-width="631" height="182" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiBK22CbmFHrT0Swzl9mRyvYKvDEOxP50FNEsuNTJr4QzZvmEqInNIgH2syLp9IZQds6_zWP-mrE8vyjb6kNdnwDGwG697Pi8U2eWdaxaj0SVWfI_PiCkWqZGJhUOt2NfsQmJV2Ag/s400/ta1.jpg" width="400" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiO0uOtzxqRz8l1wr9esMGplutJbYs-U2qmYE2QJTQ1UmcPrXHIjOLkQtZPMCG1FRA1rjdusIIoPEc40ni-q4qWg1mg9E2n4XkhobXOzWonTOziG6mpdSOaLnBKIMvJ5QiAkrhDFw/s1600/ta2.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="510" data-original-width="641" height="317" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiO0uOtzxqRz8l1wr9esMGplutJbYs-U2qmYE2QJTQ1UmcPrXHIjOLkQtZPMCG1FRA1rjdusIIoPEc40ni-q4qWg1mg9E2n4XkhobXOzWonTOziG6mpdSOaLnBKIMvJ5QiAkrhDFw/s400/ta2.jpg" width="400" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
Trascrizione per chiarezza:<br />
<blockquote class="tr_bq">
<i>À mes yeux apparut la glorieuse femme de ma pensée, laquelle était par bien des personnes appelée Béatrice. Je la vis depuis la fin de mon année neuvième. Elle apparut habillée d'une très noble couleur, ceinte et·ornée comme il se convenait à son très jeune âge. À ce point je dis vraiment que l'esprit de la vie commença à trembler si fortement qu'il apparaissait dans les très petits pouls horriblement. Et je la voyais de si nobles et louables contenances qu'on pouvait dire cette parole du poète Homère : elle ne semblait pas fille d'un homme mortel, mais de Dieu.</i><br />
<i><br /></i>
<i>Après que tant de jours furent passés, dans le dernier de ceux-ci, il arriva, que cette femme admirable apparut à moi, habillée d'une couleur très blanche au milieu de deux femmes de condition, qui étaient d'un plus long âge ; en passant elle tourna les yeux vers moi et me salua très vertueusement de sorte que il me parut alors de voir tous les limites de la béatitude.
</i></blockquote>
Pucci conclude:<br />
<blockquote class="tr_bq">
<i>Questa traduzione è abbastanza corretta, è ad ogni modo tale che anche coloro che nelle pubbliche scuole sono nel francese al quarto o quinto anno di studio, <b>la farebbero certamente peggiore</b>, non parliamo poi di coloro che dopo di aver studiato la lingua francese a scuola, ne hanno abbandonato lo studio, sia pure da qualche anno. Ad ogni modo <b>non si tratta di avere una traduzione perfetta, si tratta unicamente di comprendere</b>, e non v'è dubbio alcuno che esista anche un sol francese che non riesca a comprendere il brano esposto. Unica difficoltà sarebbe quella di dover, secondo alcuni, perdere la testa, a sfogliare continuamente il vocabolario, le chiavi fondamentali, le derivate e le pagine dei concetti differenziali. Se il pubblico mi onorerà ancora della sua benevola attenzione, si convincerà invece che la versione avrà luogo molto più rapidamente e molto più agevolmente di quanto si può credere a prima vista.</i>..</blockquote>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi1Ez01hqtfA483VU_fM0gabK31UPi7YrRAahVtAqgGj219gMi9WlGvBynPvCXfz9B6OKU50QYlxQUP64lW8xENEAKKjcLKhVEugJnenuoGUrb3nAA4JQVk7k7e3Jau34NpVjlUPQ/s1600/trad1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="358" data-original-width="640" height="223" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi1Ez01hqtfA483VU_fM0gabK31UPi7YrRAahVtAqgGj219gMi9WlGvBynPvCXfz9B6OKU50QYlxQUP64lW8xENEAKKjcLKhVEugJnenuoGUrb3nAA4JQVk7k7e3Jau34NpVjlUPQ/s400/trad1.jpg" width="400" /></a></div>
<br />
Poi passa al brano dal francese all'italiano, tratto da Zadig (Voltaire), sempre seguendo il suo metodo.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjcqZ_SHQ9eW7ehEQklNc-1F9-qH7jsVHVYTrNnZjQrB6sWm1s-n_1PwZlhqADCxu8lFbVl7US5SBqrGkAR1a_IAWiSjWlwbBK7ln5Mz8J_3nwt-jQFHNLQL1-yi5V2FzatjLyTBg/s1600/Voltaire_34.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="919" data-original-width="636" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjcqZ_SHQ9eW7ehEQklNc-1F9-qH7jsVHVYTrNnZjQrB6sWm1s-n_1PwZlhqADCxu8lFbVl7US5SBqrGkAR1a_IAWiSjWlwbBK7ln5Mz8J_3nwt-jQFHNLQL1-yi5V2FzatjLyTBg/s400/Voltaire_34.jpg" width="276" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi_EeyI7_4vxnPkJuBzr_ukql422cmewIsaoO6bzy6oPabNOUlfQYvkBjJ2TbAVhFjHWyLx8me1bo99VUjj90L9DvK1kx357fygf3hkT6kVV601iWkbSDqm0XsUQd0d0pRhoc6B1A/s1600/Voltaire_35.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="870" data-original-width="612" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi_EeyI7_4vxnPkJuBzr_ukql422cmewIsaoO6bzy6oPabNOUlfQYvkBjJ2TbAVhFjHWyLx8me1bo99VUjj90L9DvK1kx357fygf3hkT6kVV601iWkbSDqm0XsUQd0d0pRhoc6B1A/s400/Voltaire_35.jpg" width="281" /></a></div>
<br />
È intitolato "Le nez d'un mari":<br />
<blockquote class="tr_bq">
<i>Un jour Azora revint d'une promenade, tout en colère, et faisant de grandes exclamations. Qu'avez-vous, lui dit-il, ma chère épouse ? Qui peut vous mettre ainsi hors de vous-même ? Hélas ! dit-elle, vous seriez indigné comme moi, si vous aviez vu le spectacle dont je viens d'être témoin. J'ai été consoler la jeune veuve Cosrue, qui vient d'élever depuis deux jours un tombeau à son jeune époux auprès du ruisseau qui borde cette prairie. Elle a promis aux dieux dans sa douleur de demeurer auprès de ce tombeau tant que l'eau de ce ruisseau coulerait auprès. </i><i>…Azora se répandit en des invectives si longues, éclata en reproches si violents contre la jeune veuve, que ce faste de vertus ne plut pas à Zadig.</i><br />
<i>Il avait un ami, nommé Cador, qui était un de ces jeunes gens à qui sa femme trouvait plus de probité et de mérite qu'aux autres: il le mit dans sa confidence et s'assura autant qu'il le put de sa fidélité par des présents considérables. </i></blockquote>
Pucci precisa:<br />
<blockquote class="tr_bq">
<i>L'italiano·che non conosce il francese non riesce a comprendere che qualche parola isolata, ma il senso gli è del tutto incomprensibile.
Né può compreder nulla utilizzando il vocabolario, perchè comincia a trovare parole come: faisant, peut, seriez ecc. che il vocabolario non riporta.
Vediamo che cosa succede scrivendo il brano citato col metodo esposto.</i></blockquote>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj8qKBcGZ0QhX5Ws-NtULfHmx2_5HKJvLMiD_tBOnU2RfH9B8IksOmxt3cson2SZ09xSRi4nnIO9lSi40YPj__D53qg6_ln_op29lS5L0cBF1xu_-M10JmT4ZNBJk-8v9e4RahuTw/s1600/meccanicamente.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="904" data-original-width="809" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj8qKBcGZ0QhX5Ws-NtULfHmx2_5HKJvLMiD_tBOnU2RfH9B8IksOmxt3cson2SZ09xSRi4nnIO9lSi40YPj__D53qg6_ln_op29lS5L0cBF1xu_-M10JmT4ZNBJk-8v9e4RahuTw/s400/meccanicamente.jpg" width="357" /></a></div>
<br />
Della qualità di questo risultato, "<i>che otterebbe meccanicamente un italiano che non abbia studiato il francese, mediante il sistema di chiavi esposto</i>", Pucci dice che è paragonabile alla versione letterale che otterebbe uno studente francese (non molto bravo) che dovrebbe tradurre in italiano il brano citato:<br />
<blockquote class="tr_bq">
<i>Il naso di un marito
</i><br />
<i>Un giorno Azora ritornò da una passeggiata tutta in collera, e facendo di grandi esclamazioni. Che avete voi, le (gli) disse Zadig, mia cara sposa? Chi può voi mettere così fuori di voi stessa? Ahimè! disse ella, voi sareste indignata come me, se voi avevate visto lo spettacolo di cui io vengo da essere testimone. Io ho stato consolare la giovane vedova Cosrue, che viene da elevare da due giorni una tomba a suo giovane sposo presso il ruscello che costeggia questa prateria. Ella ha promesso agli dei in suo dolore di dimorare (restare) presso quella tomba, finché l'acqua di quel ruscello scorrerebbe presso.
</i><br />
<i>Eli aveva un amico, chiamato Cador, che era uno di quelle giovani genti a chi sua moglie trovava più di probità e di merito che agli altri, egli lo mise in sua confidenza e si assicurò, tanto che egli lo poteva, di sua fedeltà con un dono considerevole.
</i></blockquote>
Però, per una traduzione che avrebbe dovuto generare un sistema meccanico concepito nel 1929, è assolutamente notevole! A titolo di confronto, ecco la traduzione automatica neuronale di Google, 90 anni dopo...<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj76GTFcl097CwUavbKo8TuILTpoFgneGEo6WfyPRRJnI-ZM71ipDo_VG2ZBcM7phpJq3YVfCMSFWABj6SRp3vTm3CdCJOxrVoyQ4eSrG9bFmnXT7W4eWFAV4elKjqO9mKzmlWvwQ/s1600/Zadig.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="473" data-original-width="1347" height="140" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj76GTFcl097CwUavbKo8TuILTpoFgneGEo6WfyPRRJnI-ZM71ipDo_VG2ZBcM7phpJq3YVfCMSFWABj6SRp3vTm3CdCJOxrVoyQ4eSrG9bFmnXT7W4eWFAV4elKjqO9mKzmlWvwQ/s400/Zadig.jpg" width="400" /></a></div>
<br />
Sempre a titolo di confronto, ecco la <a href="https://www.bing.com/translator" target="_blank">traduzione automatica di Microsoft</a>, decisamente superata da Pucci in termini di qualità...<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjz1KzC9lwIu8IEfsbgQv5KqvC_htFaeKcr2lDKnZhIP3awOXj5o8SZeps-9RJnEJnMQmYOJWGyjSLJcgV6_YiWYCbFLS4ZmZ2JXXYt8mdr8BD856tMzqtLDNUWG1Qb5rTH0Xw8aQ/s1600/bing.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="633" data-original-width="1556" height="162" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjz1KzC9lwIu8IEfsbgQv5KqvC_htFaeKcr2lDKnZhIP3awOXj5o8SZeps-9RJnEJnMQmYOJWGyjSLJcgV6_YiWYCbFLS4ZmZ2JXXYt8mdr8BD856tMzqtLDNUWG1Qb5rTH0Xw8aQ/s400/bing.jpg" width="400" /></a></div>
<br />
Per chi è interessato, ho analizzato segmento dopo segmento questa traduzione in questo PDF (in francese), intitolato <i><b><a href="https://fr.slideshare.net/jmleray/traduction-mcanique-dun-extrait-de-zadig-par-federico-pucci-1931" target="_blank">Traduction mécanique d'un extrait de Zadig par Federico Pucci (1931)</a></b></i>, giungendo alla seguente conclusione:<br />
<blockquote class="tr_bq">
<i>Nell'attesa che un'università o un ente autorevole nel campo della traduzione automatica, realizzi finalmente l'importanza di Federico Pucci nella storia della T.A. e decida di intraprendere la costruzione di un prototipo operativo delle diverse tipologie delle sue "macchine per tradurre", una prima tappa, realizzabile fin da subito e senza alcun investimento impegnativo, potrebbe consistere nella ricostruzione di questi che sono i primi due testi tradotti "meccanicamente" , seguendo semplicemente le istruzioni fornite da Pucci stesso!</i> </blockquote>
<b>Così nacque, <u>novant'anni fa</u>, la traduzione automatica: dalla lungimiranza unica e dal genio di Federico Pucci!</b><br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjW9onEyPXQt0GfgS0W_JE_FJupZJSmPLqAPXhCLyMaSkJMAJpQgiC2BQUhtbXTwc3ha694mD3p2rpXv7zXJ6RIZnIL4iNY2GDkH6QIxjKvJkXY4u5vnETgMjrC5ZnSqH7flxzFxw/s1600/Federico_Pucci.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="104" data-original-width="389" height="85" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjW9onEyPXQt0GfgS0W_JE_FJupZJSmPLqAPXhCLyMaSkJMAJpQgiC2BQUhtbXTwc3ha694mD3p2rpXv7zXJ6RIZnIL4iNY2GDkH6QIxjKvJkXY4u5vnETgMjrC5ZnSqH7flxzFxw/s320/Federico_Pucci.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
<br />Jean-Marie Le Rayhttp://www.blogger.com/profile/12753719362290806749noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-11217779.post-18575468087251529102019-02-02T19:36:00.000+01:002019-10-14T06:54:05.884+02:00Dix questions à Emmanuel MacronMonsieur le président de la France,<br />
<br />
Dans mon précédent billet, intitulé "<a href="https://adscriptum.blogspot.com/2019/01/gilets-jaunes-et-mensonges-detat.html" target="_blank">Gilets jaunes et mensonges d'États</a>", que j'aurais tout aussi bien pu sous-titrer "<b>Lettre ouverte au président de la république française et à son gouvernement</b>" (les majuscules, il faut les mériter...), je dénonçais les violences policières que nous voyons dans notre pays, semaine après semaine, et concluais en vous posant quatre questions :<br />
<ol>
<li>Racontez-nous d'abord pourquoi le mouvement des gilets jaunes subit une violence effrénée de la part de "forces de l'ordre" censées défendre leurs concitoyen.ne.s au lieu de les envoyer à l'hôpital défiguré.e.s (<i>éborgné.e.s / mutilé.e.s à vie</i>).</li>
<li>Racontez-nous pourquoi vous créez <b>des précédents aussi dangereux</b> contre la liberté de manifester, contre la liberté d'expression, et surtout pourquoi une telle répression, <a href="https://www.20minutes.fr/societe/2404943-20181228-flash-ball-ministere-interieur-commande-plus-1200-nouveaux-lanceurs-balles-defense" target="_blank">probablement destinée à augmenter</a> ?</li>
<li>Racontez-nous pourquoi vous et votre gouvernement vous enfermez dans une communication fallacieuse, totalement inadaptée à la situation ?</li>
<li>Racontez-nous enfin votre mépris du "pacte civique" que vous invoquez vous-même, <a href="https://twitter.com/EmmanuelMacron/status/1081639671325773825" target="_blank">Monsieur Macron</a>, en proclamant (un peu sur le même ton que dans votre <a href="https://www.elysee.fr/admin/upload/default/0001/03/0090173c1bc9aaa87f21995ae3b88a55f1fda3d0.pdf" target="_blank">lettre aux françaises et aux français</a>) :</li>
</ol>
<blockquote class="tr_bq">
<blockquote class="tr_bq">
<i>Chacun doit se ressaisir pour faire advenir le débat et le dialogue.</i></blockquote>
</blockquote>
Questions naturellement restées sans réponse. Qui suis-je pour oser prétendre une réponse du président de la France himself ?<br />
<br />
Personne ! Pour autant j'aimerais bien vous défier dans un débat. Peut-être pas un grand débat, certes, mais un vrai débat, pour sûr. Ce qui changerait un peu de l'enfumage quotidien auquel on assiste tous médias confondus.<br />
<br />
J'entends tout le temps et partout - télé, presse, radio, web, etc. - des journalistes thuriféraires, voire flagorneurs, vanter avec admiration vos prestations débatteuses : il a du talent, il connaît ses dossiers, il mouille sa chemise des heures durant, etc., un vrai florilège de louanges...<br />
<br />
Donc, ainsi armé, affronter l'un de vos chers compatriotes ne devrait pas vous faire peur ! Un débat en tête-à-tête Monsieur le président, sans aucun journaliste modérateur qui ne modère jamais rien (ou pire encore, qui charge comme un mulet aux dépens de toute déontologie journalistique qu'il devrait pourtant respecter, du genre <a href="https://twitter.com/PureTele/status/1090940028564443136" target="_blank">Yves Calvi</a>...), juste une conversation entre un <i>primus inter pares</i> et un citoyen lambda, mais qui ne vous laissera aucune échappatoire tant que vous ne répondrez pas précisément à s(m)es questions...<br />
<br />
Ce que la plupart des journalistes ne font plus, mais pas tous, loin s'en faut. Le problème est que celles et ceux qui savent encore faire leur travail vous les fuyez, en veillant scrupuleusement à ne pas les rencontrer et, partant, à ne pas vous mettre en obligation de répondre aux questions qui fâchent !<br />
<br />
Déjà, si vous répondiez aux quatre questions qui précèdent, ce serait sans aucun doute un grand pas de fait. Mais permettez-moi de préciser encore ma pensée pour mieux dérouler mon questionnaire, après un petit préambule.<br />
<br />
J'étais favorable à votre élection Monsieur Macron. Après des décennies d'alternance droite-gauche, qui n'ont fait qu'alterner désastres sur désastres, je pensais que la France avait besoin d'un renouveau que vous pouviez représenter (sûrement pas Le Pen), vous et l'équipe (<b>apparemment </b>jeune et compétente) dont vous vous étiez entouré. Je me suis d'ailleurs gardé de porter un jugement sur vos premiers résultats, en étant convaincu que de profondes réformes - nécessaires et improcrastinables - avaient besoin de temps pour porter leurs fruits.<br />
<br />
Et puis en deux mois - depuis le début de la crise avec les gilets jaunes - vous avez perdu toute crédibilité à mes yeux. Je dis bien : TOUTE !<br />
<br />
Comme le dit si justement un spécialiste de la sécurité urbaine, Gilles Sacaze, ancien officier du service action de la DGSE, "<i>en matière de gestion de crise, là on coche toutes les mauvaises cases...</i>" :<br />
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="270" src="https://www.youtube.com/embed/s4IkDf9UHpo" width="480"></iframe></div>
<br />
Ce qui est quand même extraordinaire ! Car soit vous êtes très mal conseillé, Monsieur le président, soit vous n'en faites qu'à votre tête, mais le résultat est le même : DÉSASTREUX !<br />
<br />
Monsieur Sacaze, et probablement des millions de françaises et de français avec lui, est incapable de se l'expliquer :<br />
<blockquote class="tr_bq">
<i>Je ne comprends pas bien, c'est un grand mystère, c'est étonnant, je pense que c'est une impasse, on fracture artificiellement la société... de façon durable... en opposant gilets jaunes à des gendarmes et des policiers qui auraient toutes les raisons de porter le gilet jaune... </i></blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<i>Dans une approche purement théorique, en gros, jusqu'à présent on a observé tout ce qu'il ne fallait pas faire ! </i></blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
<i>En termes de gestion de crise pure, en termes de communication, il y a eu une surenchère de mots ... beaucoup de mépris ... ce qui ne peut qu'enfoncer la crise, on ne sort pas de la crise comme ça, il faut répondre politiquement, etc. etc.</i></blockquote>
Donc je m'interroge, comme lui et d'autres millions de compatriotes (j'ose espérer), plus précisément sur deux points : a) l'aspect manifestement délibéré de votre "stratégie (très) offensive", et b) votre "déni (absolu) de communication"...<br />
<br />
<b>a) Votre stratégie d'attaque délibérée</b><br />
<br />
Depuis le début de la crise, RIEN n'a été fait de votre part (par "votre" j'entends vous et votre bande : Castaner et Nuñez, les Dupond et Dupont du maintien de l'ordre, Philippe, Schiappa et les autres...) pour tenter une désescalade de la crise. Bien au contraire !<br />
<br />
Les <a href="https://twitter.com/Nouvo/status/1091600858624724992" target="_blank">lanceurs de balles de défense</a>, "armes intermédiaires non létales" (<a href="https://twitter.com/FranceInsoumise/status/1091637884262760448" target="_blank">dénoncées par des professionnels de santé</a>), portent vraiment mal leur nom, car il suffit de voir les centaines et centaines de vidéos qui circulent sur Twitter pour constater objectivement que 9 fois sur 10 elles servent à attaquer, en visant et en tirant à hauteur d'homme, de façon totalement provocatrice, disproportionnée et injustifiée, et non pas à défendre.<br />
<br />
Le Conseil d'État, qui vient de confirmer l'usage du LBD lors des manifestations, <a href="http://www.conseil-etat.fr/Actualites/Communiques/Usage-des-lanceurs-de-balles-de-defense" target="_blank">a justifié sa décision par le fait que</a><br />
<blockquote class="tr_bq">
<i>les conditions d’utilisation de ces armes sont <b>strictement encadrées</b> par le code de la sécurité intérieure, <b>afin de garantir que leur emploi est</b>, d’une part, <b>nécessaire </b>au maintien de l’ordre public compte tenu des circonstances <b>et</b>, d’autre part, <b>proportionné </b>au trouble à faire cesser. </i></blockquote>
Or malheureusement ces mots restent vides, tout autant que ceux de vos discours (par "vos" j'entends les vôtres et ceux de votre bande : Castaner et Nuñez, les Dupond et Dupont du maintien de l'ordre, Philippe, Schiappa et les autres...), à l'épreuve des faits et des multiples #ViolencesPolicières qui émaillent les manifestations des #GiletsJaunes depuis le début.<br />
<br />
On dirait plutôt que tout est fait de votre part pour <a href="https://twitter.com/EAMaliasNalvat/status/1091743586301947904" target="_blank">envenimer les choses</a>. Et mettre à dos de ces derniers la responsabilité de la centaine de blessés graves, voire très graves, que l'on compte depuis un peu plus de deux mois dans leurs rangs est totalement faux et parfaitement irresponsable...<br />
<br />
Idem pour le vote de lois et de réglementations liberticides (<a href="https://www.google.fr/search?q=loi+anti+casseurs" target="_blank">loi anti-casseurs</a>), pour les centaines et centaines d'arrestations arbitraires, voire préventives, <a href="https://mobile.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/droit-et-justice/tribune-une-soixantaine-d-avocats-denoncent-les-derives-dans-le-traitement-judiciaire-des-gilets-jaunes_3170679.html" target="_blank">de comparutions immédiates</a>, et pour les milliers de gardes à vue non fondées, y compris le cas de Christophe Dettinger, maintenu en détention provisoire soi-disant pour « <i>empêcher la réitération des faits et une soustraction à la justice</i> » de la part d'une « <i>personnalité extrêmement inquiétante et dangereuse</i> », d'un homme « <i>parfaitement impulsif et totalement déterminé à commettre des actes violents</i> », etc. etc. Sûr que ce sont pas tous des Benalla...<br />
<br />
Dernière ineptie en date, vos propres mots, Monsieur le président, qui vous foutez avec arrogance de Dettinger [<i>il n'a pas les mots d'un (boxeur) gitan</i>] et de "Jojo le gilet jaune" sur fond de complot dont on aimerait bien savoir sur quels "faits" réels vous basez vos propos !?<br />
<br />
Des mots indignes d'un président de la France ! Donc, c'est vous qui racontez des conneries, et ce serait <i><a href="https://www.lepoint.fr/politique/emmanuel-berretta/macron-gilets-jaunes-eric-drouet-est-un-produit-mediatique-01-02-2019-2290611_1897.php" target="_blank">aux médias de se ressaisir</a></i> ?<br />
<br />
5. Expliquez-moi, Monsieur le président, et expliquez-nous, par la même occasion, ce que signifie "se ressaisir", <a href="https://twitter.com/EmmanuelMacron/status/1081639671325773825" target="_blank">un verbe que vous aimez bien</a> :<br />
<blockquote class="tr_bq">
<i>Chacun doit se ressaisir pour faire advenir le débat et le dialogue.
</i></blockquote>
Vous incluez-vous vous-même dans ce "chacun" ? Et comment envisagez-vous de vous ressaisir au premier chef dans la situation actuelle ?<br />
<br />
Certes vous pourriez me répondre que vous avez lancé le "Grand débat", simple campagne électorale sans le moindre dialogue, mais ce ne serait qu'une insulte supplémentaire à mon intelligence... Ce qui est d'ailleurs le plus gros défaut des gens qui se croient brillants et intelligents, comme vous Monsieur le président, et qui en infèrent que les autres sont des cons ! Malheureusement pour vous, ce n'est pas comme ça que ça fonctionne...<br />
<br />
J'ai d'ailleurs soulevé le problème dans mon précédent billet :<br />
<blockquote class="tr_bq">
<i>Après vous avez beau jeu d'annoncer en grandes pompes l'enfumage d'un grand débat national !</i><br />
<i><br /></i>
<i>Mais pour débattre de quoi ? Avec quelle crédibilité ? Car <b>tant que vous n'affronterez pas d'abord publiquement le thème qui fâche des <a href="https://twitter.com/hashtag/violencespolicieres" target="_blank">#ViolencesPolicieres</a>, cela revient à affirmer <a href="https://twitter.com/jmleray/status/1083258035466878976" target="_blank">l'absence TOTALE de débat</a></b>, ainsi bridé à la recette #PenséeUnique + #PolitiquementCorrect + #HypocrisieTotale...</i></blockquote>
À ce sujet je vous posais trois autres questions :<br />
<blockquote class="tr_bq">
<i>6. Avez-vous le sentiment d'avoir été élu pour traiter ainsi vos compatriotes ?<br />7. De quel droit le faites-vous ?<br />8. Et, surtout, <b>de quel droit vous ne leur donnez aucune réponse</b> lorsqu'ils (elles) vous demandent raison des véritables motifs pour lesquels vous avez détruit leur vie ?</i><br />
<ul>
</ul>
</blockquote>
Voyez-vous, Monsieur le président, c'est ce dernier point qui m'indigne le plus, que je trouve <b>d'une violence inouïe</b> : le fait que vous et votre bande évitiez depuis plus de deux mois de dire une parole pour vos compatriotes mutilé.e.s à vie dans leur chair !<br />
<br />
Ce qui m'amène au petit b.<br />
<br />
<b>b) Votre déni absolu de communication </b><br />
<br />
Je partage volontiers cette colère d'<a href="https://twitter.com/fandetv/status/1091384515405246464" target="_blank">@EdwyPlenel (@Mediapart)</a> :<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjQ6GoRwzbh2fwKsAT9hg3QY3VPckE8EJfgqP8ilId4X6aruGnytnRIkb9QoUp7rV2IiRXiGixYA1U1j4ba4yL8oPcRqz1FAJxbDOZ7H0gfKo9aSYK93EdRc1cxl2vnuri2MijZ_Q/s1600/Plenel.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="534" data-original-width="490" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjQ6GoRwzbh2fwKsAT9hg3QY3VPckE8EJfgqP8ilId4X6aruGnytnRIkb9QoUp7rV2IiRXiGixYA1U1j4ba4yL8oPcRqz1FAJxbDOZ7H0gfKo9aSYK93EdRc1cxl2vnuri2MijZ_Q/s320/Plenel.jpg" width="293" /></a></div>
<br />
Oui, « <i>Maintenant, on a le droit de couper les bras et les mains des opposants politiques avec des grenades explosives, de leur envoyer dans l'œil des #LBD, et <b>PAS UN MOT D'AUCUN membre de ce <a href="https://twitter.com/gouvernementFR" target="_blank">@gouvernementFR</a> </b>!</i> »<br />
<br />
Non, pas un mot... Des tombereaux de conneries et de discours agressifs mais pas un seul mot d'empathie ! d'excuses ! de regrets !<br />
<br />
Un mode de communiquer délibéré autant que délirant, fait de petits mots débiles et dédaigneux, en parlant de tout et de n'importe quoi mais surtout sans jamais s'attaquer au cœur du problème, sans traiter les vrais sujets, en faisant du grand slalom entre propagande grossière et mensonges assumés, chiffres détournés (Castaner et ses quatre blessures à l'œil...), etc. etc.<br />
<br />
On a l'impression d'être gouvernés par une bande d'incompétent.e.s irresponsables, déjà en marche pour bien se positionner lors des prochaines élections européennes : mais qu'en est-il vraiment de la France et des souffrances de ses citoyen.ne.s, rien à branler. Voyez avec les russes, Christophe le gitan et Jojo le gilet jaune !<br />
<br />
Monsieur le président, je ne vais pas m'étendre davantage pour aujourd'hui, inutile de tirer sur l'ambulance, donc je vous pose sans plus tarder mes deux dernières questions :<br />
<br />
9. Mis à part le grand foutage de gueule du soi-disant débat national sans vrais interlocuteurs, quelles sont les mesures et les stratégies que vous vous proposez de mettre en œuvre à court, moyen et long terme pour apporter une réponse POLITIQUE à la crise des #GiletsJaunes ?<br />
<br />
Vu ce qui se passe aujourd'hui encore dans les rues de France, c'est mal barré, mais bon, il est sûr que tant que vous ne répondrez pas aux questions (surtout à celles que les journalistes complaisant.e.s ne vous posent jamais, bien se garder de ne pas déranger le chef à la manœuvre), j'espère qu'il y aura toujours des citoyen.ne.s de bonne volonté pour continuer à vous les poser. Et enfin, la dernière :<br />
<br />
10. Lorsque, chaque matin, vous vous regardez dans la glace, votre conscience est-elle apaisée d’avoir fait les bons choix la veille, et vous sentez-vous à la hauteur de votre fonction ?<br />
<br />
<div style="text-align: center;">
* </div>
<br />
Voilà, dans un souci de clarté, je vous les récapitule sous forme de liste, au moins ça vous laissera tout le temps nécessaire pour préparer vos réponses... si vous avez le courage d'y répondre un jour !<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjGhelWkYZct4DTa_snQQz5NdXJtg3L0YZGejuPqDd-sWl-9kqm_DVTAPTHJZwEZv4z1a-G52d39Pj_-tkrEldm_WjI7K6Os7n2OVZlnPmpI1NZ2sryEcZhYqkaUD4FR-5l-Dauxw/s1600/Questions.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="420" data-original-width="513" height="326" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjGhelWkYZct4DTa_snQQz5NdXJtg3L0YZGejuPqDd-sWl-9kqm_DVTAPTHJZwEZv4z1a-G52d39Pj_-tkrEldm_WjI7K6Os7n2OVZlnPmpI1NZ2sryEcZhYqkaUD4FR-5l-Dauxw/s400/Questions.jpg" width="400" /></a></div>
<br />
<div style="text-align: center;">
<b>Jean-Marie Le Ray</b></div>
<br />
P.S.<br />
<br />
Je ne suis pas de ceux qui pensent et/ou disent que la France est une dictature. La Chine ou l'Égypte, entre autres, sont des dictatures.<br />
<br />
D'ailleurs, si j'avais eu le malheur de naître dans de tels pays, je ne crois pas que j'aurais eu le courage de publier un tel billet en sachant que je risquais perpète ou ma vie et celle de mes proches.<br />
<br />
<a href="https://twitter.com/raif_badawi" target="_blank">Raif Badawi</a> et d'autres comme lui sont des blogueurs courageux, pas moi.<br />
Les <a href="https://twitter.com/jmleray/status/1091111357422989314" target="_blank">#GiletsJaunes</a> pacifiques qui vont manifester chaque semaine en sachant qu'ils risquent gros à cause de l'incompétence irresponsable de nos actuels gouvernants français sont courageux, pas moi.<br />
<a href="https://twitter.com/AlexLanglois_" target="_blank">Alexandre Langlois</a> est courageux, pas moi.<br />
Christophe Dettinger est courageux, pas moi.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://twitter.com/Actu_365/status/1090648687305506817" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" data-original-height="575" data-original-width="1024" height="223" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiEe2-Yfw4vbMAxDDzox1g_jwnR8tKXljbNoPJi8QzJS7N1CwG2WnziC3YYnh1_nJkmYv9GaF2VdM3jr-dto9pdfsvNc4x4iJy7v5LxOvAr_LrGKn8VjOI5-fhqaEn2b7dgXWniHw/s400/Dettinger.jpg" width="400" /></a></div>
<br />
Pour autant, c'est justement parce que je suis convaincu que la France n'est pas une dictature mais qu'elle est bien une démocratie, que je ne souhaite pas, Monsieur le président, vous voir impunément plonger notre pays en démocrature comme dans la triste <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Fable_de_la_grenouille" target="_blank">fable de la grenouille</a>...<br />
<br />
Il ne manquerait plus que les anglais aient toujours eu raison de nous appeler <i><b>frogs</b></i> !<br />
<br />
C'est pour tous ces motifs que je me permets de vous interpeller ainsi :<br />
<br />
[ <i>Monsieur le président </i><br />
<i>Je vous fais une lettre </i><br />
<i>Que vous lirez peut-être </i><br />
<i>Si vous avez le temps... </i><br />
<i><br /></i>
<i>(...) </i><br />
<i><br /></i>
<i>S'il faut donner son sang </i><br />
<i>Allez donner le vôtre </i><br />
<i>Vous êtes bon apôtre </i><br />
<i>Monsieur le président </i><br />
<i><br /></i>
<i>Si vous me poursuivez </i><br />
<i>Prévenez vos gendarmes </i><br />
<i>Que je n'aurai pas d'armes </i><br />
<i>Et qu'ils pourront tirer</i> ]<br />
<br />
Ils ne s'en privent d'ailleurs pas, semaine après semaine !<br />
<br />
Boris Vian doit se retourner dans sa tombe. Mais voyez-vous, Monsieur le président, la différence, aujourd'hui, c'est que le déserteur, c'est vous !
Un peu comme les deux faces d'une même médaille...
<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://twitter.com/jmleray/status/1021873004991660033" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" data-original-height="120" data-original-width="194" height="197" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg7SExYkk56nix9x2d7tkSjDuNFqrdECo-fC5XJlwZ0zjySPMh6ZNY8j6EjPlXXKdVM7UW7IzjS5Aw_Vy1YPuNnmpH53aBn9Smkf1oZk-TXpW9BQDZeI2-x2QjiWsec4N8kWKzeCA/s320/Vian_Macron.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
<br />Jean-Marie Le Rayhttp://www.blogger.com/profile/12753719362290806749noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-11217779.post-90404763035530541082019-01-11T18:14:00.001+01:002019-10-14T06:53:20.891+02:00Gilets jaunes et mensonges d'État<div style="text-align: right;">
<a href="https://www.elysee.fr/admin/upload/default/0001/03/0090173c1bc9aaa87f21995ae3b88a55f1fda3d0.pdf" target="_blank">Emmanuel Macron dans sa lettre aux françaises et aux français</a> :</div>
<div style="text-align: right;">
<br />
« <i>C’est pourquoi la France est, de toutes les nations, </i><br />
<i><b>une des plus fraternelles</b> et des plus égalitaires. </i>»</div>
<br />
<div style="text-align: center;">
*</div>
<br />
Drôle de conception de la fraternité, ou, pour mieux dire, de la liberté, l'égalité, la fraternité...<br />
<br />
Perso, les samedis passent, chacun avec son lot de mutilés à vie, et ma perception est que le message adressé par nos gouvernants aux françaises et aux français serait plutôt du genre :<br />
<blockquote class="tr_bq">
« <b><i>Chers compatriotes, nous voulons absolument être sûrs que le message est clair et qu'il vous entre bien dans la tête... </i></b>»</blockquote>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://twitter.com/davduf/status/1086993321103409153" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" data-original-height="1024" data-original-width="768" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhlAxuZCNkZWc-UidP7J5uxKIuy2QAgxGntKP-39iF8EnrfTjk8VmJALSgowG5fpFDgaME4TfQqng9W8Z5S1tIfBPzyKD0R0hazj5tEZBCr4qQ9Y-vB6acTQ5wQcCfYy6x0HmPHRA/s320/DxXGMAcXQAADSBx.jpg" width="240" /></a></div>
<br />
<div style="text-align: center;">
<b><a href="https://twitter.com/jmleray/status/1087005635047239680" target="_blank">Message reçu !</a></b></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
*</div>
<br />
Ce billet, qui pourrait également s'intituler "<i><b>Lettre ouverte au président de la république française et à son gouvernement</b></i>" (les majuscules, il faut les mériter...), naît d'un gros coup de colère, qui n'a d'égale que mon indignation, provoquée par les terribles images <a href="https://desarmons.net/index.php/2019/01/04/recensement-provisoire-des-blesses-graves-des-manifestations-du-mois-de-decembre-2018/" target="_blank">de dizaines et de dizaines de françaises et de français estropiés à vie</a> - des jeunes pour la plupart - en raison des violences policières qui émaillent les manifestations des gilets jaunes.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://desarmons.net/index.php/2019/01/04/recensement-provisoire-des-blesses-graves-des-manifestations-du-mois-de-decembre-2018/" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" data-original-height="258" data-original-width="500" height="165" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEidVh4UEMobsK48T6CFtZsVMIceOhV69K1JsXEAqb5o0-nSCsQZgCnQMU4t0SZpYnQ4TPs5Lgy3oid6aweZE9o7iij7yn7VaFs4NAvXMIHpwHw5RxGw6CdXf2th1Eo3eoIiU6kU-g/s320/3462374464.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
<div style="text-align: center;">
Qui a affirmé : <i><b>n'accepter aucune forme de violence ?</b></i></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://desarmons.net/index.php/2019/01/04/recensement-provisoire-des-blesses-graves-des-manifestations-du-mois-de-decembre-2018/" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" data-original-height="1054" data-original-width="661" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgtq8I8Dy_7d0FOmWiy9B4dItFFPxMnO1VrG1FyRjqMRlfBcq5jriPQnGYsc_cpkOo0DyECH3W2DhMd4CueESBFpjuA4Vpkq6fhwqX9QCmTsM29vOJHyfCTKjA5fOogZxnKHsBhIA/s320/DwaIerWX4AEgH-O.jpg" width="200" /></a></div>
<br />
<div style="text-align: center;">
Qui a affirmé : <i><b>n'accepter aucune forme de violence ?</b></i></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://www.revolutionpermanente.fr/Victime-d-un-tir-de-flashball-a-la-tete-a-Nantes-apres-5-jours-en-reanimation-Adrien-porte-plainte" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" data-original-height="369" data-original-width="653" height="180" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiqLAalljwRrJ7vZy6mr0T6g5HzzpbF6kWYDHgTZJJ2hW6OdBMGynTLmIG96vrC6tUsUVJILUgostYu6yEBZI71MXjhtBUTEH9wolJaiJ7kfFdkuQtlq1BLbsEpdabLI2O4HmUh5Q/s320/adrien-0fe2d.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
<div style="text-align: center;">
Qui a affirmé : <i><b>n'accepter aucune forme de violence ?</b></i></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://desarmons.net/index.php/2019/01/04/recensement-provisoire-des-blesses-graves-des-manifestations-du-mois-de-decembre-2018/" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="900" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEih0L0kgJYPTPttRkeKeTsaujT7-ZENZcaGNiX-s8gOfxL4dPUeEC9Ko3tYmfbpobUIWGSBvr0Yf2Gx3fIVy25lJvnSU-fnsETaf1uZJZSMfdUWOWf1_CkRf_crrpTdeTnZNTbWew/s320/DwtzsQmW0AA1jY_.jpg" width="240" /></a></div>
<br />
<div style="text-align: center;">
Qui a affirmé : <i><b>n'accepter aucune forme de violence ?</b></i></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://twitter.com/LangardNess/status/1084169114996957185" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" data-original-height="520" data-original-width="715" height="232" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgvDdceBjFnVm-dHmZJitMh1JKotWf_WGKI8ymZ_QJylyh4Pwso9J1oWecnzDZbxeDHB8e7K1MhuBqnlGctElABLVEtUnxVvf-j31fazHB7A5gy03erpQjhv1s0PI55oGw1jYyyzQ/s320/DwUeQQTWwAAdxpb.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
<div style="text-align: center;">
Qui a affirmé : <i><b>n'accepter aucune forme de violence ?</b></i></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://desarmons.net/index.php/2019/01/04/recensement-provisoire-des-blesses-graves-des-manifestations-du-mois-de-decembre-2018/" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" data-original-height="715" data-original-width="720" height="317" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiE0h2-2CzjKN9rPrCEnmsQCQSOFoWq8Ru36vq12eQ7QfbsC_wMypLUZ6z_DmwExBeDi312dUIC7hrSMdl9QT34_U3U2vIk8IXc-Hbf4m73sOBJq_3NWDunk6AWvyZe77UrPrhkug/s320/DwN8RhEX0AABF0l.jpg" width="320" /></a></div>
<br />
<div style="text-align: center;">
Qui a affirmé : <i><b>n'accepter aucune forme de violence ?</b></i></div>
<br />
<div style="text-align: center;">
*</div>
<br />
De véritables "blessures de guerre", d'ailleurs <a href="https://france-police.org/2018/12/30/lettre-ouverte-au-premier-ministre-relative-aux-mutilations-de-gilets-jaunes-sapparentant-a-des-blessures-de-guerre-et-au-maintien-des-festivites-de-la-saint-sylvestre-correspondance-du-synd/amp/?__twitter_impression=true" target="_blank">dénoncées par un syndicat de policiers</a> :<br />
<blockquote class="tr_bq">
<i>Monsieur le Premier Ministre,
<br />
Depuis le 17 novembre dernier, plusieurs Français ont été <b>gravement mutilés</b> lors de tensions entre nos services et des manifestants gilets jaunes au cours d’opérations de maintien de l’ordre.
<br />
Mes collègues se sont engagés dans la police nationale pour protéger la vie de leurs compatriotes. Malheureusement, des citoyens ordinaires, comme nous policiers, vont désormais devoir <b>vivre avec un œil ou une main en moins</b>.
<br />
Ces <b>mutilations permanentes</b> semblent avoir été causées par les LBD et les GLI-F4. <b><u>Jamais sous la cinquième République nous n'avions fait un usage aussi intensif de telles armes contre la foule</u></b>.
<br />
Dans le cadre des opérations de maintien de l’ordre, l’emploi de ces armes est ordonné par l’autorité administrative. Il s’agit généralement des préfets qui appliquent les orientations du ministre de l’Intérieur.<br />Il ne m’appartient pas d’apprécier si l’usage de la force ordonnée par l’autorité ministérielle et préfectorale a été proportionné ou non.<br />Toutefois, il appert que <b>les victimes mutilées</b> sont généralement de simples manifestants pacifiques s’étant retrouvés au milieu des casseurs.<br />(...)<br />
S’agissant des Gilets jaunes mutilés, <b>alors que certains dommages corporels s’apparentent à des blessures de guerre</b>, je m’étonne que personne, ni dans la classe politique ni chez les people, ne s’en émeuve.
</i></blockquote>
Pour mieux comprendre l'impact sur un visage, il suffit de <a href="https://rmc.bfmtv.com/emission/il-amene-des-douilles-de-flash-balls-en-plateau-pour-montrer-ce-que-les-manifestants-se-prennent-en-pleine-poire-1606509.html" target="_blank">voir une douille</a> :<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://rmc.bfmtv.com/emission/il-amene-des-douilles-de-flash-balls-en-plateau-pour-montrer-ce-que-les-manifestants-se-prennent-en-pleine-poire-1606509.html" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;" target="_blank"><img border="0" data-original-height="353" data-original-width="236" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiin5rPdwuXp0xAZNlKzHl4xkKi8MTExFxN7zFCjh0-if_MXBOQw-gI5ybKffiJcGAQGVCeqSFBAFdtHf88F20Kmsskp4d3bTTgeSn-tyy89-zNfLoiwEsGgpCQW_v5UPfWrM73Zg/s320/douille.jpg" width="213" /></a></div>
<br />
<blockquote class="tr_bq">
<i>Ça c’est une balle de flash-ball. Ca pèse 63 grammes et le caoutchouc est vraiment très dur. Donc quand j’entends balle en mousse je rigole parce que la mousse il faut la chercher. Sur le flash-ball super pro qu’utilise nos forces de l’ordre, <b>ça part à 330 km/h</b>. Donc en pleine poire et partout sur le corps ça fait très mal...</i></blockquote>
Un journaliste, Florent Marcie, lui aussi touché au visage, <a href="https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/120119/quelle-est-la-veritable-portee-du-lbd-40" target="_blank">témoigne</a> :<br />
<blockquote class="tr_bq">
<i>Selon moi, aucun de ces tirs au visage n’était justifié par la légitime défense. (...) Qui sont-ils donc ces tireurs consciencieux ? (...) Les tirs fusent sans sommation...</i></blockquote>
En italien on dit souvent que jamais l'État ne se fera un procès à lui-même (<i>lo Stato non processa se stesso</i>), quant à moi j'espère vivement que tôt ou tard l'État français devra répondre devant une cour de justice, française ou européenne, des exactions qu'il a lui-même commanditées. Car vu le nombre de bavures, il est impossible que ce soit le fait d'actes isolés et individuels ! Du reste, <a href="https://twitter.com/Polocartes/status/1082762119261626368" target="_blank">un policier l'avoue</a> : « <i>Tout ce qui est tirs tendus est ordonné par l'autorité hiérarchique et nous obéissons aux ordres...</i> »<br />
<br />
Avertissement : à celles et ceux qui voudraient me rétorquer que c'est bien beau de parler des violences policières mais qu'il ne faudrait pas non plus oublier les violences des gilets jaunes, je vous renvoie à tous les médias de France et de Navarre qui racontent à l'unisson (presse, télé, radio et internet confondus) un message aussi simpliste que faux : "<i><b>l'État c'est les bons, les gilets jaunes c'est les méchants</b></i>", et passent en boucle <a href="https://www.parismatch.com/Actu/Societe/Christophe-Dettinger-a-ete-ecroue-dans-l-attente-de-son-proces-1598718" target="_blank">Christophe Dettinger</a> le méchant, mais surtout sans jamais montrer la <a href="https://francais.rt.com/france/57630-affaire-didier-andrieux-gilets-jaunes-toulon-manifestante-depose-plainte-recu-coup-de-tete" target="_blank">bienveillante gentillesse de Didier Andrieux</a> ! Benalla doit bien rigoler...<br />
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Et de même que je m'étais promis de ne plus parler de politique sur ce blog (pour me consacrer à mon métier et à mes intérêts linguistiques), <b>trop c'est trop</b> et je ne peux pas laisser passer certaines choses : car après avoir interpellé directement <a href="https://twitter.com/jmleray/status/1083032799945347072" target="_blank">Emmanuel Macron</a>, <a href="https://twitter.com/jmleray/status/1083645881558204417" target="_blank">son équipe</a> et l'<a href="https://twitter.com/jmleray/status/1083474106526375936" target="_blank">une de ses ministres</a>, sans recevoir aucun retour de leur part, je suis bien obligé d'élaborer seul ma propre réponse à la montagne de questions que je me pose sur cette violence policière extrême et délibérée, ainsi que sur les raisons profondes du silence total, jalousement gardé par le président et tous les membres du gouvernement (les médias mainstream, laissons tomber, ils sont clairement à la botte...), sur ce sujet qui fâche... <br />
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Si vous souhaitez vraiment vous informer, suivez le fil du journaliste <a href="https://twitter.com/davduf" target="_blank">David Dufresne sur Twitter</a>.<br />
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Tout d'abord, écoutons la déclaration poignante d'une proche d'un jeune homme handicapé à vie grâce aux valeurs républicaines vantées à tours de bras et de langues par les thuriféraires sans peurs et sans reproches du chef et du pouvoir en place :<br />
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<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="270" src="https://www.youtube.com/embed/3Fk44MaDvNA" width="480"></iframe><br /></div>
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Or l'un des tenants des valeurs de la république répondra-t-il (elle) jamais à cette dame et à toutes les questions justifiées qu'elle pose ?<br />
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Quant au président Macron, qui voulait se poser en rassembleur, aura-t-il jamais un minimum d'empathie vis-à-vis de ses concitoyen.ne.s dont l'État a totalement détruit la vie et les rêves d'une France meilleure et plus juste, et dont certain.e.s ont d'ailleurs probablement voté pour lui sans jamais s'imaginer une seconde l'avenir qu'il était en train de leur préparer...<br />
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Juste deux ou trois questions, Monsieur Macron :<br />
<ul>
<li>avez-vous le sentiment d'avoir été élu pour traiter ainsi vos compatriotes ? </li>
<li>de quel droit le faites-vous ? </li>
<li>et, surtout, de quel droit vous ne leur donnez aucune réponse lorsqu'ils (elles) vous demandent raison des véritables motifs pour lesquels vous avez détruit leur vie ?</li>
</ul>
Or vous faites semblant de croire que le problème des violences policières n'existe pas, que la "<i>foule haineuse</i>" (vos propres termes) est seule fautive de ce qui lui arrive, <i>en ne condamnant la violence que de façon partielle, partisane, sans recul et uniquement comme instrument politique, ce qui est en soi une violence</i>. Cachée, certes, mais violence quand même.<br />
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«<i> Je dirais même qu’il s’agit là de la pire des violences</i> », <a href="https://leblogdewillyortiz.wordpress.com/2019/01/08/la-violence-cachee/" target="_blank">observe justement Willy Ortiz</a>.<br />
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Et cette violence, c'est vous et votre gouvernement qui en êtes complices et qui la commettez, M. Macron, et certainement pas les gilets jaunes.<br />
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Après vous avez beau jeu d'annoncer en grandes pompes l'enfumage d'un grand débat national !<br />
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Mais pour débattre de quoi ? Avec quelle crédibilité ? Car tant que vous n'affronterez pas d'abord publiquement le thème qui fâche des <a href="https://twitter.com/hashtag/violencespolicieres" target="_blank">#ViolencesPolicieres</a>, cela revient à affirmer <a href="https://twitter.com/jmleray/status/1083258035466878976" target="_blank">l'absence TOTALE de débat</a>, ainsi bridé à la recette #PenséeUnique + #PolitiquementCorrect + #HypocrisieTotale...<br />
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Racontez-nous d'abord pourquoi le mouvement des gilets jaunes subit une violence effrénée de la part de "forces de l'ordre" censées défendre leurs concitoyen.ne.s au lieu de les envoyer à l'hôpital défiguré.e.s. (<i><b>Jamais sous la cinquième République nous n'avions fait un usage aussi intensif de telles armes contre la foule</b></i>). <br />
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Racontez-nous pourquoi vous créez <b>des précédents aussi dangereux</b> contre la liberté de manifester, contre la liberté d'expression, et surtout pourquoi une telle répression, <a href="https://www.20minutes.fr/societe/2404943-20181228-flash-ball-ministere-interieur-commande-plus-1200-nouveaux-lanceurs-balles-defense" target="_blank">probablement destinée à augmenter</a> ?<br />
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Racontez-nous pourquoi vous et votre gouvernement vous enfermez dans une communication fallacieuse, totalement inadaptée à la situation ?<br />
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Racontez-nous enfin votre mépris du "pacte civique" que vous invoquez vous-même, <a href="https://twitter.com/EmmanuelMacron/status/1081639671325773825" target="_blank">Monsieur Macron</a>, en concluant ainsi :<br />
<blockquote class="tr_bq">
<i>Chacun doit se ressaisir pour faire advenir le débat et le dialogue.</i></blockquote>
Très bien, alors montrez l'exemple et mettez votre parole en pratique. Sous peine de définitivement perdre le peu de crédibilité qui vous reste, Monsieur le président, à vous et votre gouvernement.<br />
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<div style="text-align: center;">
<b>Jean-Marie Le Ray</b><br />
<b><br /></b>
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<div style="text-align: left;">
P.S. [<b>mise à jour, 13 janvier 2019</b>] Nous sommes dimanche soir, et partout on nous annonce que demain vous nous ferez connaître, monsieur le président, votre "<a href="https://www.elysee.fr/admin/upload/default/0001/03/0090173c1bc9aaa87f21995ae3b88a55f1fda3d0.pdf" target="_blank">lettre aux français</a>"...</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
Je nourris de gros doutes, Emmanuel Macron, sur la crédibilité des mots que vous emploierez pour "motiver" les françaises et les français à participer à l'enfumage de votre grand débat national. Je le répète :</div>
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: left;">
<i>Mais pour débattre de quoi ? Avec quelle crédibilité ? <b>Car tant que vous n'affronterez pas d'abord publiquement le thème qui fâche des <a href="https://twitter.com/hashtag/violencespolicieres" target="_blank">#ViolencesPolicieres</a>, cela revient à affirmer <a href="https://twitter.com/jmleray/status/1083258035466878976" target="_blank">l'absence TOTALE de débat</a>, ainsi bridé à la recette #PenséeUnique + #PolitiquementCorrect + #HypocrisieTotale...</b></i></blockquote>
<div style="text-align: left;">
Si vous souhaitez répondre sur le fond (on peut toujours rêver), mon blog vous est ouvert, à vous, aux membres de votre gouvernement ou à n'importe qui de votre entourage ayant l'autorité suffisante pour nous expliquer les véritables motifs pour lesquels vous avez commandité (en espérant que ça s'arrête, bien que j'aie peur du contraire) un tel massacre de vos concitoyen.ne.s, et en vertu de quoi</div>
<ul>
<li style="text-align: left;"><i>avez-vous le sentiment d'avoir été élu pour <a href="https://www.liberation.fr/checknews/2019/01/14/gilets-jaunes-le-decompte-des-blesses-graves_1702863" target="_blank">traiter ainsi vos "chers" compatriotes</a> ? </i></li>
</ul>
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<div style="text-align: center;">
*</div>
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P.S. 2. [<b>mise à jour, 14 janvier 2019</b>] Je m'étonne que vous et votre gouvernement n'ayez pas l'intelligence de comprendre seuls que votre Grand débat, qui aurait sûrement pu être bienvenu en d'autres circonstances, restera uniquement le "vôtre" tant que les françaises et les français auront sous les yeux, semaine après semaine, <a href="https://www.liberation.fr/checknews/2019/01/14/gilets-jaunes-le-decompte-des-blesses-graves_1702863" target="_blank">le carnage de compatriotes mutilés à vie</a> par les tirs injustifiés de flashball. Votre silence, votre intransigeance et votre indifférence à tous finiront par se retourner contre vous : une attitude impardonnable et indignes de femmes et d'hommes d'état. Soi-disants...</div>
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<br />Jean-Marie Le Rayhttp://www.blogger.com/profile/12753719362290806749noreply@blogger.com0