Depuis mon premier billet (publié le 12 mars 2017), cela fait maintenant plus de 7 ans que ma découverte de Pucci a commencé ! Et plus de 95 ans (!) que Federico Pucci a entrepris son aventure comme précurseur absolu de la traduction automatique telle qu'elle existe aujourd'hui.
En plus de 25 billets rédigés à ce jour, j'ai toujours tenté de recouper toutes les informations, parfois sans succès, mais le plus souvent en y réussissant, bien que certaines infos fassent de la résistance ! C'était le cas de la lettre recommandée adressée à Truman, que mentionne Pucci dans sa première lettre au CNR italien :
J’ai expédié ces publications par courrier recommandé au Président des États-Unis, dans l'espoir de recevoir un appui pour la construction des électro-traducteurs.
Or je n'étais jamais parvenu à vérifier cette info, jusqu'à hier ! Je vous passe les détails d'une longue recherche, infructueuse, jusqu'à ce que je m'adresse directement à la bibliothèque présidentielle Truman, qui m'a finalement répondu en confirmant qu'ils avaient bien reçu de la correspondance d'un certain Frederic (sic!) Pucci :
Traduction :Pucci, Frederic, Sede centrale in Salerno, Piazza Malta 3, Italy, 6/13/49. Received 7/25/49. Writer refers to previous correspondence in which he submitted a booklet wich translates Italian into every language. Now has a booklet wich translates French. Calls same the electric translation.
Pucci, Frederic, Siège central de Salerne, Piazza Malta 3, Italie, 13/06/49. Reçu le 25/07/49. L'auteur fait référence à une correspondance antérieure dans laquelle il a soumis un livret permettant de traduire de l'italien dans toutes les langues. Il transmet maintenant un livret permettant de traduire le français. Il appelle cela la traduction électrique.
- Pucci a envoyé son second recommandé le 13 juin et il a été reçu le 25 juillet 1949.
- Concernant son premier courrier, il faudrait voir les dates de l'envoi précédent.
- Il est question de "traduction électrique", ce qui corrobore parfaitement le message de Pucci au CNR (électro-traducteur)...
- La première remonte aux alentours du 31 mai (j'en ai retrouvé trace de la publication dans plusieurs journaux, pas seulement américains, durant les premiers jours de juin 1949, c'est celle qui annonce la construction à l'Université de Californie à Los Angeles d'un "cerveau électrique" par le Bureau of Standards, qui sera capable de traduire une langue étrangère... Vingt mathématiciens et techniciens travaillant sous la direction du Dr Harry Huskey ont perfectionné la machine qui, dans sa forme finale, sera à peine plus grande qu'un meuble de cuisine...
- La seconde, qui date du 26 août, est à l'origine de toute cette histoire...
« Les surprenantes inventions » : Los Angeles 31/05/1949
M. Harry Huskey, chercheur auprès de l’Institut pour les calculs analytiques, a annoncé l’invention d'un cerveau électrique capable de traduire des langues étrangères. Sur le fonctionnement de l’appareil, initialement utilisé dans le cadre des recherches mathématiques, le scientifique a déclaré : Pour réussir à traduire les langues, celles-ci doivent être saisies à la machine. Le service des recherches navales a déjà débloqué une somme d'argent considérable pour construire le cerveau. M. Huskey est certain du bon fonctionnement de sa merveilleuse machine, qui produira une traduction littérale, mot à mot, et il incombera ensuite à l'utilisateur d’interpréter le sens de la traduction. Le cerveau électrique sera testé au plus tard d’ici un an.
Le 13 juin, il envoie sa deuxième lettre recommandée à Truman. Le 26 août 1949 sort la dépêche de l'United Press annonçant l'invention de Federico Pucci, 20 ans après sa première présentation publique (décembre 1929 !).
2029 marquera le centenaire de la création par Pucci de ce qu'il y a lieu de considérer comme la première méthode de traduction automatique à base de règles de l'histoire !
J'espère bien que, d'ici là, quelqu'un finira par se rendre compte de la primauté de Pucci dans la traduction automatique, lui qui continue d'être totalement ignoré autant après son décès que de son vivant !
P.S. Voici quelques traces retrouvées de la première dépêche :
Nassau Daily Review - Star (1er juin 1949)
Cette annonce donne matière à réflexion aux travailleurs de notre métier au Canada et aux États-Unis qui doivent prendre conscience du fait qu'ils vivent dans un monde mécanisé et hautement organisé dans lequel leurs chances de survivre et de progresser dépendent de plus en plus de...
La dépêche annonçait en effet la possibilité que la machine finisse par remplacer les employés moins qualifiés... 75 ans plus tard, je dirais que nous y sommes, non ?