vendredi 28 mai 2010

Roger Waters and The Wall - Poems, everybody!


Les groupes qui ont accompagné mon adolescence furent essentiellement The Doors, The Who, The Beatles, Led Zeppelin, Jimi Hendrix, Janis Joplin & Rory Gallagher, entre les années 1970 (j'avais 13 ans) et 1975, année où je me suis retrouvé orphelin. C'était il y a 35 ans aujourd'hui, et ma mère entrait dans le coma après un accident de voiture auquel elle survécut moins de 24 heures. Mon père nous avait déjà quittés trois ans plus tôt.

Donc en 70 je faisais mes devoirs en écoutant tous les après-midi Here comes the sun et le reste de l'album, sans me douter que quelques années plus tard je serais passé tous les jours sur ces fameux passages cloutés, puisque du restaurant français où je travaillais, à St John's Wood, à la chambre où j'habitais je devais passer par Abbey Road.



Je n'ai jamais trop flashé sur Jagger & Co, mais les Beatles finirent par être trop sages (même si le double album blanc est un chef d'oeuvre absolu), alors je suis passé aux Who de My Generation, au sound avant-gardiste de Led Zep (surtout le III) et de Hendrix (écouter Electric Ladyland à fond la caisse avec la guitare qui te pénètre de tous les côtés est véritablement ... une expérience), à la voix en colère de Janis Joplin et, surtout, surtout, au blues de Gallagher et aux cris de bête de Jim Morrison dont le "We want the world and we want it NOOOOOOOOOOOOOW" dans Absolutely Live me transperce toujours les tripes 40 ans plus tard.



Je n'étais pas trop branché Genesis ou Pink Floyd, jusqu'à la sortie de The Wall : autre chef d'oeuvre absolu. Avec une adéquation parfaite entre le fond et la forme, le texte et la musique, le contenant et le contenu, y compris pour le film d'Alan Parker avec un Bob Geldof plus vrai que nature.

Mais ce matin, en lisant cette interview de Roger Waters dans un journal italien, j'ai eu un choc en apprenant que son père avait été tué lors du débarquement sur les plages d'Anzio (qui se trouve à une vingtaine de kilomètres de chez moi), alors que lui n'était âgé que de 5 mois !

J'ai toujours ignoré cet épisode de la vie de Waters (Wikipédia en parle), mais ça change considérablement ma compréhension de The Wall !

Surtout au niveau des textes et de la progression de l'oeuvre.
Daddy's gone across the ocean,
Leaving just a memory,
A snapshot in the family album.
Daddy, what else did you leave for me?
Daddy, whatcha leave behind for me?
All in all it was just a brick in the wall.
All in all it was just the bricks in the wall.



Roger Waters précise dans l'interview :
« La peur dresse des murs », ai-je vu tagué sur un mur de Jérusalem...

« Le monde est encore plein de murs dressés : un mur pour séparer les riches des pauvres, un autre pour diviser le premier du deuxième et du tiers monde, d'autres pour dresser des divisions entre les gens à cause de leur foi ou de leur idéologie. Le moteur derrière The Wall a été la mémoire de mon père mort à la guerre, mais aujourd'hui encore de nombreux pères sont impliqués dans des conflits, beaucoup de familles, surtout aux États-Unis, ont perdu des proches au Moyen-Orient et nombre d'autres pleurent des victimes civiles... »
Il y annonce également sa dernière tournée mondiale (avec deux dates à Milan en 2011), durant laquelle il reconstituera le mur comme à Berlin en 1990 !



Pour le démolir une nouvelle fois. J'essaierai d'y être...


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lundi 24 mai 2010

134 milliards de dollars - épilogue ... "officiel"

134 MILLIARDS DE DOLLARS - CHRONOLOGIE INVERSÉE

XXI. 134 milliards de dollars - LE PROCÈS - I (1er décembre 2011)
XX. 134 milliards de dollars - Affaire relancée (26 novembre 2011)
XIX. Exclusivité mondiale Adscriptor ! 134 milliards de dollars : procès civil n° 8500 aux US (24 novembre 2011)
XVIII. Exclu Adscriptor : Monsieur Yin & Monsieur Yang (xyz milliards de dollars) (10 avril 2011)
(Version anglaise) [Exclusive]: Mr. Yin & Mr. Yang (+200 billion dollars more...) (April 10, 2011)
XVII. 134 milliards de dollars - l'affaire évoquée dans les Statelogs de Wikileaks ! (28 novembre 2010)
XVI. 134 milliards de dollars - l'opération Lys d'Or et le Traité de Versailles ! (2 octobre 2010)
XV. 134 milliards de dollars - épilogue ... "officiel" (24 mai 2010)
XIV. xyz ... milliards de dollars : conférence de presse (22 septembre 2009)
XIII. 314,5 milliards de dollars : la piste russe ! (21 septembre 2009)
XII. 180 milliards de dollars (19 septembre 2009)
XI. 134 milliards de dollars - Autre saisie ! (18 septembre 2009)

Résumé de l'affaire (5 septembre 2009)

X. 134 milliards de dollars - Interrogation parlementaire (3 août 2009)
IX. 134 milliards de dollars - Ordre exécutif 11110 (15 juillet 2009)
VIII. 134 milliards de dollars - Dragon Family (6 juillet 2009)
VII. 134 milliards de dollars - Hal Turner (4 juillet 2009)
VI. 134 milliards de dollars - le mystère continue ! (30 juin 2009)
V. 134 milliards de dollars - les comptes ne tournent pas rond ! (24 juin 2009)
IV. 134 milliards de dollars - les mystères de l'information (16 juin 2009)
III. 134 milliards de dollars - trop gros pour être faux (14 juin 2009)
II. 134 milliards de dollars - suite (10 juin 2009)
I. 134 milliards de dollars (8 juin 2009)

* * *
Bien ! L'épilogue vient de tomber : les 134 milliards de dollars saisis il y a presque un an étaient des faux !

Depuis les dernières infos sur la piste russe, huit mois de silence absolu sur cette affaire. Jusqu'à aujourd'hui, où un entrefilet paraît dans la plus grande discrétion pour confirmer "officiellement" qu'une pareille histoire ne pouvait qu'être fausse !

* * *

Les deux japonais et l'intermédiaire italien (celui qui entretenait des contacts avec « plusieurs "gouvernements étrangers" ») finiront donc par être accusés d'avoir tenté d'introduire de la fausse monnaie dans le pays, et on peut parier que les deux japonais qui sont immédiatement rentrés au Japon ne subiront jamais aucun procès et que la position de l'italien sera archivée sans que personne n'en entende plus jamais parler.

Parmi les mille questions et zones d'ombres non éclaircies qui entourent cette histoire, il en reste une qui ne cesse de m'interpeller : quand on parle de fausse monnaie, dans 100% des cas on parle de l'imitation plus ou moins réussie d'une monnaie qui existe bel et bien.

Dans cette affaire, non ! Piqûre de rappel :

..., selon Luigi Grimaldi, le journaliste de Liberazione qui a publié son article hier, en 1998, date d'émission de ces « billets des États-Unis » à l'effigie de Kennedy par le Trésor US et non par la Federal Reserve (qui ne ment donc pas en affirmant qu'elle n'a jamais émis de billets de cette valeur...), « 99% des billets en circulation étaient des billets de la Federal Reserve, et 1% des billets des États-Unis »...
Ces derniers se distinguent des précédents en portant la mention « billet des États-Unis » (United States Note) et en ayant des numéros de série ROUGES (vs. VERTS pour les autres, Federal Reserve Notes) :



Or on voit parfaitement que les numéros de série des billets "Kennedy" sont rouges :

Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, des faussaires ont réalisé le faux absolu, en fabriquant des billets d'un milliard de dollars qui n'existent pas, qui n'ont jamais existé !
Pour la FED...

* * *

En conclusion, comme je l'ai déjà dit, vu les implications potentielles d'une telle histoire, j'ai clairement l'impression qu'on nous prend pour des gogos, sur toute la ligne ! Pas vous ?


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P.S. Sans compter qu'un an d'enquête impliquant plusieurs polices internationales et les services secrets italiens et américains (voire d'autres : japonais, russes ?) pour arriver à la conclusion qu'il s'agit de "faux" mais sans être capables de dire ni la provenance ni la destination, qui plus est pour de la FAUSSE fausse monnaie, ça laisse rêveur...

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dimanche 16 mai 2010

Giorgio Comerio et l'ODM


Je ferais peut-être mieux d'intituler ce billet "les apprentis sorciers". Voire "les sorciers" tout court.

Le problème des déchets toxiques en tous genres est un problème énorme tant pour les populations que pour l'environnement, jamais résolu et, par conséquent, dissimulé aux opinions publiques, tous pays confondus.

Le problème des déchets nucléaires est pire encore, puisque d'ores et déjà l'avenir des 6 000 prochaines générations est engagé par nos apprentis sorciers de décideurs et de scientifiques, qui ont fait le pari du nucléaire civil il y a plus d'un demi-siècle en pensant être capables de résoudre la question "déchets", aujourd'hui encore ni résolue ni véritablement prise en charge.

Or dans une démocratie, les grandes questions qui engagent l'avenir des sociétés civiles devraient être traitées en toute transparence. En fait, c'est tout le contraire qui se passe : opinions publiques manipulées, désinformées, propagandées ! (osons le néologisme...)

Regardez ce "petit clip" pour mieux comprendre...


ARTE-DECHETS .NUCLEAIRES. (via guysou)

Dans ce contexte, certains endroits du monde ont été transformés en poubelles de nos opulentes démocraties, et la mère de toutes les poubelles est l'Afrique. Aux mains complices et coupables d'un cartel "invisible" formé de gouvernements occidentaux, de grandes entreprises, de mafias, de "chefs d'états" corrompus (autant les chefs que les états), etc.

L'Italie joue un rôle prépondérant au cœur de ce système.

Qui a innové en la matière, en imaginant un troc d'un nouveau genre : déchets nucléaires contre armes, tu me fais enfouir mes déchets, je te paie en cargaisons d'armes de guerre, et on encaisse sur tous les tableaux.

Idem avec les bateaux sabordés : on prend l'argent des entreprises qui "traitent" leurs déchets, on saborde nos poubelles flottantes, et en plus on encaisse les primes d'assurances...

Tout le monde il est content, sauf peut-être les 99,99% de terriens qui ont subi, subissent et subiront les conséquences de ce terrorisme impuni dont personne ne parle, couvert par ceux-là mêmes - nos gouvernants - chargés de l'empêcher, de le réprimer, et surtout de faire la lumière sur tout cette ombre qui obscurcit nos démocraties...

* * *

Jusque dans les années 80-90, les déchets nucléaires étaient "traités" en les passant par dessus bord...

Selon les renseignements généreux :
De manière générale, les pays nucléarisés ont déposé leurs déchets radioactifs dans la mer jusqu'en 1983. Officiellement, au moins 95 000 tonnes ont été immergées, notamment lors de campagnes menées sous le contrôle de l'Agence pour l'énergie nucléaire de l'OCDE. Si de nombreuses immersions ont été réalisées à faible profondeur et près des côtes (Manche, golfe de Gascogne, mer du Japon, mer de Kara...), la plupart étaient faites dans des fosses de 4000 mètres de profondeur. Après un moratoire de 10 ans, ces pratiques sont désormais interdites, quoique encore pratiquées(*).
En faisant ce renvoi :

(*) Notamment par la Russie, cf. reportage Naufrages en eaux troubles, Thalassa, France 3, 1998. Autre exemple : le site de l'entreprise Oceanic Disposal Management propose des immersions de déchets.

Oceanic Disposal Management, ODM en abrégé, est la société de Giorgio Comerio.

* * *

Comerio - ODM, un binôme auquel s'est intéressé, entre autres, le WWF, qui pose depuis longtemps les mêmes questions, encore sans réponses, aux organismes intéressés :
À la Commission parlementaire d'enquête sur le phénomène du crime organisé et des mafias :

5) la Commission entend-elle approfondir et vérifier à l'échelle nationale et internationale quel est le rôle des mafias dans la gestion du trafic illicite en mer des déchets dangereux et radioactifs, et des connexions avec les trafics d'armes ? ;
6) la Commission entend-elle demander au Ministre de l'Intérieur s'il estime opportun d'intervenir pour démanteler le réseau illégal qui se cache derrière le sigle ODM ? ;
7) la Commission entend-elle demander au Ministre de l'Intérieur ou au Ministre des Affaires étrangères, s'il est enregistré en dehors du territoire national, d'obscurcir le site ODM encore en activité (www.tinet.ch/odm01/start-2.html, apparemment enregistré à l'adresse via Landriani 7 - 6900 Lugano - Suisse) ?

Au Comité parlementaire pour les services de renseignement, de sécurité et pour le secret d'état

8) le Comité entend-il vérifier si Giorgio Comerio a fait l'objet d'enquêtes spécifiques de la part des services de sécurité, et en particulier du SISMI, ou si lesdits services, chose qui semble résulter de différents témoignages rendus aux Juges calabrais, ont déjà enquêté sur l'enlisement du navire « Rosso » ?
Le site n'est plus en ligne depuis 2006, même si on en trouve encore trace sur Archive.org.

La version "francisée" disait ceci :
L'enfouissement des ogives pénétrantes au dessous des couches d'argile stable: une technologie de millions de dollars développée dans son début par la C.E. vous attend.
Sans risques pour les gens des alentours et sans frais d'entretien VOUS avez la grande opportunité de réaliser le projet de l'enfouissement des déchets radio-actifs avec les partenaires de l'O.D.M.
L'activité est sûre, elle sera réalisée par les ogives pénétrantes de longue durée MK 48, développées par l'O.D.M. et capables de garder les déchets radio-actifs par milliers d'années sans risques pour l'humanité.
Il y a déjà un certain nombre de Clients qui attendent de signer un contrat d'enfouissement avec l'O.D.M. Inc. sans limite de prix...
La première phrase est particulièrement importante car c'est sur le "beneath seabed" que se joue toute la stratégie, extrêmement subtile, de Comerio.

Qui fait valoir que la législation internationale en vigueur, qui se distingue plus par ses vides et ses flous artistiques que par sa clairvoyance en matière de déchets nucléaires et toxiques, interdit uniquement le rejet de ce type de déchets "en mer". Et non pas "en-dessous de la mer"...

L'autre point important est celui qui évoque la "technologie de millions de dollars" initialement développée avec les subventions de la Communauté européenne. Ce qui est parfaitement exact.

Un rapport sur la gestion des déchets nucléaires à haute activité déposé en 1990 au Sénat, Rapporteur M. Christian Bataille pour l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques, mentionne très clairement cette technologie. Il vaut la peine de relater ici toute la section C (pages 32 à 34) :
L'ENFOUISSEMENT DANS LES SÉDIMENTS MARINS

C'est certainement dans les fonds des océans que se trouvent quelques-unes des formations géologiques les plus stables. D'où l'idée d'y enfouir les déchets vitrifiés contenant les éléments à vie longue.

De 1946 à 1962, un grand nombre de colis de déchets à faible activité ont été immergés dans l'Atlantique et dans le Pacifique. Compte-tenu des faibles quantités de radioactivité contenues dans ces déchets, on pouvait espérer que la remontée des radionucléides à la surface serait négligeable et n'aurait pas de conséquences néfastes pour les animaux marins et pour les populations côtières.

La Convention de Londres sur l'immersion des déchets de 1975 a réglementé très sévèrement ces pratiques et a en particulier interdit l'immersion des déchets à haute activité.

D'importantes recherches sont cependant toujours poursuivies dans ce domaine. en particulier dans le cadre du programme PAGIS, programme de recherche sur la gestion des déchets nucléaires de la Communauté Européenne :

« Deux techniques ont été étudiées pour la mise en place des déchets vitrifiés producteurs de chaleur. La première est l'application de la technique de forage en haute mer comme celle utilisée par les bateaux de forage Glomar Challenger et Joides Resolution au cours des quinze dernières années dans des eaux profondes jusqu'à 7000 m.
À ces profondeurs, un forage a été entrepris long de plus de 1 000 m dans les formations sédimentaires sous-jacentes avec la possibilité de réutiliser le forage.
La seconde technique consiste à plonger en chute libre un pénétrateur. Il s'agit d'un engin en forme de torpille qui traverse la colonne d'eau et s'enfouit profondément dans les sédiments sous-marins.
Des tests ont montré que des pénétrateurs de moins de trois tonnes pouvaient entrer dans les sédiments à plus de 200 km/h jusqu’à des profondeurs supérieures à 50 m.
Les études de modélisation ont montré qu’à ces vitesses élevées, la structure sédimentaire s’effondrera à cause de la succion et remplira la zone d’impact derrière le pénétrateur.
Des expériences in situ ont révélé que le trou d'impact se referme après le passage du pénétrateur.

Les résultats des études relatives aux deux techniques indiquent qu'elles rentrent dans les possibilités de l'ingénierie moderne. Les estimations indiquent des coûts comparables à ceux des options terrestres ».


Malgré les graves problèmes socio-politiques que ne manquerait pas de poser l’immersion des déchets à haute activité, en particulier avec les pays qui n'utilisent pas l'énergie nucléaire, cette solution garde un grand nombre de partisans notamment dans les organisations internationales.

Votre Rapporteur, bien qu'estimant personnellement cette solution politiquement irréaliste, se doit de signaler que de nombreux experts, français et étrangers, considèrent toujours que le stockage des déchets à haute activité dans les sédiments marins peut constituer une alternative possible à l'enfouissement dans les couches géologiques.
Tout est dit. Voir également cette autre explication en anglais, plus scientifique, pages 9 et 10 :


Radioactive waste. The problem and its management -

Ces "torpilles pénétrantes" sont décrites ici. Voici également un petit clip de leur mise à l'eau pour des tests, images saisies chez Comerio en 1995. Même s'il faut préciser qu'à l'époque, ces tests étaient tout à fait légaux, effectués dans le cadre du projet DODOS (Deep Ocean Data Operating), initialement financé par les américains et les japonais et réalisé durant la décennie 1977-1988 en collaboration avec le Centre Commun de Recherche (JRC) de la Communauté européenne, avec la participation conjointe des canadiens, australiens, italiens, belges, anglais, suédois, allemands, hollandais, suisses et ... français. Comme le montre ce film, tourné sur le Marion Dufresne :



Or aujourd'hui, Gianni Lannes affirme en avoir trouvé 3 et détenir les preuves de ce qu'il avance. Cela est particulièrement important puisque jusqu'en 2004, Comerio affirmait dans une interview n'avoir jamais finalisé aucun contrat pour l'enfouissement de déchets dangereux dans les fonds marins. Donc si Lannes détient les preuves de la présence de pénétrateurs, cela signifie que soit Comerio a menti, soit il a signé des contrats après 2004...

Du reste le fait que le "dumping" soit interdit par les Conventions de Londres, de Bamako et de Bâle ne signifie absolument rien, puisque ces Conventions internationales n'engagent, éventuellement, que leurs signataires. La plus récente, celle de Bâle, n'est même pas ratifiée aujourd'hui encore !

Par conséquent un certain nombre de nations se retiennent libres d'enfouir ce qu'elles veulent sous leur sol et dans leurs eaux territoriales...

Autre problème, si ces torpilles contiennent vraiment des déchets radioactifs, c'est que cette filière n'est gérée que par des états et des gouvernements, en aucun cas par des privés...

Par ailleurs, si ces torpilles sont plantées dans le fond de la mer, c'est qu'il a fallu les y envoyer, et disposer par conséquent d'un bateau équipé pour. En son temps, Giorgio Comerio avait négocié (sans finaliser) avec l'armateur Ignazio Messina l'achat d'un navire, le Jolly Rosso, qui a fini ses jours échoué sur une plage italienne, fortement suspecté d'être un de ces navires poubelles qui empoisonnent la Méditerranée (plus de 200 selon Gianni Lannes, qui continue de subir des attentats) ! Le voici en images et en musique, je vous conseille de regarder, c'est très émouvant :



La suite des aventures de Giorgio Comerio au prochain épisode...

Dossier Navi dei veleni


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P.S. Dans les questions écrites E-3320/97 et E-3234/97 posées à la Commission européenne le 20 octobre 1997, les parlementaires Alexandros Alavanos (GUE/NGL) et Nikitas Kaklamanis (UPE) demandaient respectivement :
I. Objet : Transit illicite et rejet de résidus nucléaires

Selon Greenpeace, une partie du transit et du stockage des résidus toxiques et nucléaires serait désormais aux mains de circuits illégaux. (...) Dans le dossier qu’elle a remis à la presse, Greenpeace cite la société internationale Oceanic Disposal Management (ODM) établie à Lugano, succursale du réseau «The Network», qui procède à des transits illégaux à partir de bureaux en Allemagne, en Autriche, en France, en Italie, en Russie, en Grande-Bretagne et en Suisse.

La Commission pourrait-elle indiquer:
  1. si elle peut fournir des données qui rendent compte de l’ampleur de ce problème,
  2. quelles mesures elle compte prendre pour localiser les circuits illégaux précités?
II. Objet : Navires chargés de déchets nucléaires coulés en Méditerranée

Selon un dossier publié à Rome par l’organisation écologique Greenpeace, le transport et le stockage des déchets toxiques et nucléaires sont passés aux mains de la Mafia.
Le «coordinateur» des opérations est une société internationale, basée à Lugano, en Suisse, et dénommée Oceanic Disposal Management, qui se charge de «stocker» des déchets provenant de nombreux pays, membres ou non de l’Union européenne, en coulant des navires dans la Méditerranée.

On notera que cette société a pour clients - rien qu’en Italie - 25 entreprises, qui produisent 3 000 tonnes de déchets par jour, et que douze navires chargés de déchets ont déjà été coulés non loin des côtes méditerranéennes de l’Union.

La Commission pourrait-elle faire part de sa position officielle quant à ces révélations et préciser comment elle compte réagir en toute urgence, avant que la Méditerranée ne se transforme en cimetière ?
Réponse commune donnée le 4 décembre 1997 par Mme Bjerregaard au nom de la Commission :
La Commission n’a pas eu connaissance des informations publiées par Greenpeace selon lesquelles la charge du transport et du traitement des déchets toxiques et nucléaires serait tombée aux mains de la Mafia. En fait, la Commission n’a pas de compétences en matière pénale. Elle n’est donc pas à même de fournir des informations sur l’ampleur du problème, mais les informations communiquées par les Honorables Parlementaires l’amènent à formuler les observations suivantes :

- La convention pour la protection de la mer Méditerranée contre la pollution (convention de Barcelone) et son protocole pour la prévention de la pollution de la mer Méditerranée par les opérations d’immersion effectuées par les navires et aéronefs sont entrés en vigueur le 15 avril 1978 pour la Communauté. L’article 4 du protocole interdit l’immersion en Méditerranée de déchets et matières radioactifs, ainsi que d’un large éventail d’autres catégories de déchets dangereux figurant à l’annexe I. L’immersion de déchets d’autres catégories dans la mer Méditerranée n’est pas interdite en tant que telle, mais est subordonnée à la délivrance d’un permis par les autorités compétentes, qu’il s’agisse d’un permis spécifique (pour les catégories énumérées à l’annexe II) ou d’un permis général.

- En outre, en ce qui concerne les déchets dangereux, l’article 2, paragraphe 1, de la directive 91/689/CEE relative aux déchets dangereux (1) dispose que les États membres prennent les mesures nécessaires pour exiger que, sur chaque site de déversement (décharge) de déchets dangereux, ces déchets soient inventoriés et identifiés.

- La société que Greenpeace tient pour responsable de l’immersion de navires en Méditerranée est basée à Lugano, en Suisse. La Suisse n’est pas partie à l’Accord sur l’Espace économique européen et n’est donc pas tenue d’appliquer la législation communautaire. Cependant, il apparaît que cette société possède également des bureaux dans plusieurs États membres. Quoi qu’il en soit, toute opération d’élimination telle que l’immersion de déchets en mer, effectuée dans une zone qui relève de la juridiction d’un État membre, doit faire l’objet d’un permis conformément aux dispositions de la directive 75/442/CEE relative aux déchets (2).

- Quant aux mouvements transfrontières de déchets dangereux, ils sont réglementés par le règlement (CEE) no 259/93 du Conseil concernant la surveillance et le contrôle des transferts de déchets à l’entrée et à la sortie de la Communauté européenne (3) ou par la directive 92/3/Euratom du Conseil relative à la surveillance et au contrôle des transferts de déchets radioactifs entre États membres ainsi qu’à l’entrée et à la sortie de la Communauté (4) (dans le cas de déchets radioactifs). En application de l’article 14 du règlement 259/93, les exportations de déchets dangereux destinés à être éliminés hors de la Communauté sont interdites, sauf celles effectuées vers des pays de l’AELE.

(…)

- Enfin, conformément à la directive 93/75/CEE, qui fixe les obligations en matière de notification qui incombent aux navires transportant des marchandises dangereuses ou polluantes, y compris les substances radioactives, l’exploitant d’un navire sortant d’un port d’un État membre a l’obligation de notifier aux autorités compétentes dudit État membre des informations détaillées sur le navire et sa cargaison. Les États membres doivent adopter les dispositions législatives ou administratives nécessaires pour assurer le respect de cette exigence.

Dans ce contexte, il est difficile pour la Commission de déterminer la réalité des actes illégaux cités et d’identifier les organisations liées au sabordage de navires chargés de déchets en Méditerranée. Toutefois, la Commission s’adressera en premier lieu aux autorités suisses et italiennes pour leur demander leur avis et si possible de plus amples informations sur cette grave question.
En clair, dès 1997, la Commission répondait à ces questions écrites en assurant qu'elle allait interpeller les autorités suisses et italiennes ?

Or 13 ans plus tard, nous en sommes toujours au même point. La Commission demande, ENFIN, et l'Italie ne répond RIEN, sauf à dire qu'il s'agit d'informations fausses et tendancieuses...

Face à des tonnes de documents et de circonstances qui s'accumulent comme une montagne de déchets, face à des dizaines d'assassinats et de disparitions qui restent indéfiniment sans coupables, le tout à charge des différents gouvernements italiens qui se succèdent et se ressemblent dans le pire, droite et gauche confondues...

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samedi 15 mai 2010

Les engagements de Google en Italie


Première mondiale en Italie : Google accepte enfin de dévoiler la part de recettes perçue par les annonceurs en termes de pourcentage des recettes publicitaires totales perçues par la société au titre des Annonces et des Boutons de Parrainage !

* * *

Depuis août 2009, Google (à travers trois de ses sociétés : Google Italy S.r.l., Google Inc. et Google Ireland Limited) fait l'objet d'une procédure de l'autorité de la concurrence italienne, l'Antitrust, pour éventuel abus de position dominante.

Le 3 mars dernier, l'Antitrust avait élargi la procédure en y incluant le manque de transparence sur la façon dont les parts de recettes (revenue sharing) étaient fixées et versées par Google aux annonceurs, qui ne « fournissait aucun élément utile pour vérifier les modes de calcul des parts de recettes effectivement perçues ».

Google vient donc de répondre à l'Antitrust en prenant trois engagements :
  • (A) Pendant toute la période de validité de l'Accord, Google assurera, outre l'actuel mécanisme d'exclusion de Google News via le fichier "robots.txt", un autre mécanisme (tel que le crawler dédié pour Google News introduit en décembre 2009) pour permettre aux éditeurs qui n'autorisent pas l'indexation de leurs contenus par Google de ne pas être exclus du moteur de recherche généraliste.

  • (B.1) Google Ireland révélera la part de recettes perçue par les annonceurs en termes de pourcentage des recettes publicitaires totales perçues par la société au titre des Annonces et des Boutons de Parrainage à tous les annonceurs qui auront accepté les Conditions générales Google AdSense™ Online. Ainsi, pendant toute la durée de validité de l'Accord (3 ans à partir de son acceptation par l'Antitrust), l'interface italienne d'AdSense indiquera les parts de recettes respectives pour chaque annonceur par rapport aux recettes publicitaires totales perçues par Google.

  • (B.2) Google Ireland éliminera uniquement de la version italienne des Conditions générales Google AdSense™ Online le passage suivant de l'article 12.1 : « Vous reconnaissez que Google ne Vous indiquera pas et n’est pas tenu de Vous indiquer la façon dont est calculée cette part, ni ce que cette part représente en termes de pourcentage des recettes publicitaires totales perçues par Google au titre des Annonces et des Boutons de Parrainage apparaissant au sein Vos Éléments Propriétaires. », outre les termes "di volta in volta" et "assoluta" (La quota di ricavi che Lei riceverà sarà determinata da Google di volta in volta a sua assoluta discrezione) de ce même article.
J'ai laissé la phrase en italien parce que "di volta in volta", qui traduit l'anglais "from time to time" (version pour le Royaume-Uni : The share of that revenue that You get shall be determined by Google from time to time in its absolute discretion.), a été rendue en français par "régulièrement" alors qu'il serait plus juste de dire "au cas par cas", par exemple.

Ainsi, la phrase "La part des recettes que vous percevrez sera régulièrement fixée par Google, à son entière discrétion." deviendrait "La part des recettes que vous percevrez sera fixée par Google à sa discrétion."

Je ne sais pas si en droit français une telle modification serait fondamentale, mais quoi qu'il en soit telle est la proposition faite par Google à l'Autorité italienne.

Maintenant il faudra voir la décision de l'Antitrust aussi bien sur ce point que sur celui de l'abus de position dominante, mais il est sûr que cela créerait un précédent qui pourrait bien avoir des conséquences futures dans d'autres pays...


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lundi 3 mai 2010

Si la Méditerranée m'était contée...


Deuxième partie, dédiée à l'environnement, du triptyque Pourquoi l'Italie de Berlusconi est-elle un danger pour l'Europe ?, une interrogation apparemment prise en compte par l'actuel président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, qui vient de demander à l'Italie des éclaircissements sur les sabordages de navires dans les eaux méditerranéennes, un espace maritime déjà extrêmement sensible à la pollution :
La mer Méditerranée est une mer très fréquentée. Elle supporte 30% du commerce maritime mondial dont 22% du trafic pétrolier mondial. Plus de 2 000 navires sont en permanence à la mer avec, parmi eux, 200 à 300 pétroliers pour un total annuel moyen de l'ordre de 220.000 navires navigant en Méditerranée.
Il faut dire que les premières demandes d'éclaircissement adressées par le commissaire européen à l'Environnement, Stavros Dimas, à la ministre italienne de l'Environnement, Stefania Prestigiacomo, sont sans réponse depuis plus de six mois...

Donc, pour bien comprendre de quoi l'on parle, permettez-moi de cadrer le tableau : la mer Méditerranée.


Et plus précisément la mer Tyrrhénienne en Méditerranée occidentale, et les mers Adriatique et Ionienne en Méditerranée orientale. Là où ont été sabordés depuis une trentaine d'années quantité de navires bourrés de chargements toxiques en tous genres, essentiellement produits chimiques dangereux et radioactifs.

Car même si les autorités italiennes s'empressent aujourd'hui de répondre, par la voix de Gaetano Pecorella et Pietro Grasso (respectivement Président de la Commission d'enquête parlementaire sur les activités illégales liées au cycle des déchets et Procureur national anti-mafia), que les infos qui circulent à ce propos sont "fausses et tendancieuses", leur principal accusateur dans cette affaire, le journaliste Gianni Lannes, en remet une couche :
Les bateaux qui gisent par le fond et dont nous avons des preuves sont à peu près 200, mais nous avons aussi trouvé non pas des dizaines ni des centaines, mais des milliers de conteneurs, trois torpilles pénétrantes, etc.
Un premier repérage est disponible sur ce site, avec les coordonnées de 74 épaves :


Mais j'ai personnellement pu rassembler des informations sur plus de 120 bateaux, donc lorsque Gianni Lannes nous dit qu'il a des preuves sur 80 sabordages supplémentaires d'épaves empoisonnées qui transforment la Méditerranée en poubelle, je le crois sur parole...

D'autant plus que l'état italien a perdu toute crédibilité sur ces questions, tellement sont nombreuses les collusions, les incohérences, les fausses pistes, etc. Nous venons d'en avoir la preuve avec l'histoire du Cunski (j'ignore pourquoi il est devenu Cunsky en français), dont la fin fut racontée par un repenti de la 'ndrangheta, Francesco Fonti.

Il y a plus de dix ans déjà, l'Amiral Branciforte, chef des services secrets militaires de l'époque, assurait au parlement italien que les épaves avérées étaient 55...

Or les innombrables contradictions gouvernementales et les non-dits "officiels", pas uniquement sur le Cunski (selon Francesco Neri, procureur de la République en première ligne dans ces dossiers, dès 1996 furent opposés aux enquêteurs le secret militaire et le secret de l'OTAN...), mais sur toutes ces affaires de pollutions graves en mer et sur terre, loin d'infirmer, confirment que l'écomafia (qui représente environ 12% du bilan cumulé des mafias italiennes, soit un C.A. sectorialisé de 16 milliards d'euros), n'existe que grâce aux complicités des politiques, des services secrets et des grandes entreprises (et pas seulement en Italie, dont la compétence juridique s'arrête au-delà des 12 milles marins)...

Qui n'ont jamais résolu l'immense problème - planétaire - des millions de tonnes de déchets extrêmement dangereux pour la santé publique et l'environnement, et dont la seule politique avérée est celle de l'autruche : "mettre la tête dans le sable pour ne rien savoir", telle est notre devise !

Ou mieux, la politique des trois singes : ne rien entendre, ne rien voir, ne rien dire...


L'histoire de Giorgio Comerio et de l'ODM, ou tout du moins ce que l'on en sait, illustre fort bien cet adage. Laissez-moi vous la conter ... au prochain épisode.


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