La troisième révolution civilisationnelle : l'intelligence artificielle (IA)
La quatrième révolution civilisationnelle : l'informatique quantique (IQ)
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J'ai terminé mon dernier billet sur la conclusion suivante :
Il est clair que, tôt ou tard, la partie logicielle (l'IA, le cerveau) et la partie matérielle (l'IQ, le corps) fusionneront, avec une puissance telle que l'humanité n'a jamais rien connu de semblable depuis le Big Bang ! Le problème n'est plus de savoir si la fusion Superintelligence artificielle / Suprématie quantique aura lieu, mais quand ? Cela étant, une question demeure : pour en faire quoi ?
Pour améliorer les conditions de vie de l'humanité et de la planète, ou juste pour assurer toujours davantage l'emprise stricte des quelques acteurs qui détiendront cet incommensurable pouvoir SUP² sur la multitude de celles et ceux qui en dépendront ?
Je ne répondrai certes pas précisément dans ce billet à la question quand ?, je n'ai pas la boule de cristal, mais les bouleversements civilisationnels dont cette nouvelle réalité est porteuse m'interrogent.
Déjà il y a plus de 10 ans, quelqu'un opposait à la super-intelligence le principe de super-précaution, en avertissant : « L'intelligence artificielle est potentiellement plus dangereuse que le nucléaire... ». Un certain Elon Musk :
Worth reading Superintelligence by Bostrom. We need to be super careful with AI. Potentially more dangerous than nukes.
— gorklon rust (@elonmusk) August 3, 2014
Selon IBM, la superintelligence artificielle (ASI) est un système logiciel (...) dont la portée intellectuelle dépasse l’intelligence humaine, et qui possède des fonctions cognitives de pointe et des compétences de réflexion extrêmement développées, plus avancées que celles de n’importe quel être humain.
Au final, on parle donc d'un système capable de dépasser les capacités de l'ensemble des humains dans tous les domaines de la connaissance, raisonnement, créativité, résolution de problèmes, etc.
- Perte de contrôle
- Conséquences imprévues
- Préjugés et discrimination
- Impacts sociétaux et économiques
- Dépendance à l’IA
Pour ne citer que les plus évidents. Mais de fait, nul ne sait où une telle (r)évolution pourra(it) nous conduire...
Pour l'heure, Pasqal nous indique que « l'efficacité de l'IA est souvent limitée par la puissance de traitement des ordinateurs classiques, en particulier lorsqu'il s'agit de grands ensembles de données ou de modèles complexes. C'est là que la synergie entre l'informatique quantique et l'IA devient la plus évidente. »
Les chinois, qui ont été rapidement capables de concurrencer l'existant en développant à moindre coût une application d'intelligence artificielle hautement performante, ont déjà fait les premiers pas dans ce sens il y a un mois, en affinant un modèle d'IA à un milliard de paramètres sur leur ordinateur quantique "Origin Wukong", ce qui prouve, s'il en était besoin, que la synergie annoncée par Pasqal est d'ores et déjà bien à l'œuvre, nous ne sommes plus dans un avenir plus ou moins proche, mais dans le présent : hic et nunc !
Or IBM a déjà introduit l'utilité quantique, ainsi définie par la firme :
Pour la première fois dans l'histoire, les ordinateurs quantiques démontrent leur capacité à résoudre des problèmes à une échelle dépassant la simulation classique par force brute, où les seules alternatives sont des méthodes d'approximation classiques soigneusement élaborées et spécifiques à un problème. Ceux qui apprendront à exploiter ces capacités aujourd'hui pourraient être parmi les premiers à bénéficier de l'avantage quantique.
Où, selon moi, l'avantage quantique est l'état entre l'utilité quantique et la suprématie quantique. Je dis "selon moi" car, comme souvent lorsqu'il s'agit de nouveaux concepts, ni leur sens ni leur périmètre ne sont clairement définis. Le terme même de "suprématie quantique" ne fait pas l'unanimité, et d'aucuns lui préfèrent "avantage quantique", en plaçant celui-ci devant celle-là car ils arguent que l'"avantage" se situe avant tout sur un plan pratique, là où la "suprématie" reste plus théorique.
Pour ce qui me concerne, dans une échelle de significations, "avantage" se place loin derrière "suprématie", dont il n'arrive qu'au seizième rang de ses synonymes, après supériorité, prééminence, domination, maîtrise, prépondérance, souveraineté, royauté, prédominance, primauté, hégémonie, sceptre, omnipotence, grandeur, ascendant, aristocratie...
Par conséquent, mettre l'avantage devant la suprématie est illogique, un non-sens pur et simple. L’expression « suprématie quantique », créée en 2012 par John Preskill, conseiller du CIFAR, définit « le point où les ordinateurs quantiques peuvent accomplir des tâches qu’aucun ordinateur classique ne peut accomplir, peu importe si ces tâches sont utiles ».
Because the original meaning of the term “quantum supremacy,” as proposed by John Preskill in 2012, was to describe the point where quantum computers can do things that classical computers can’t, this threshold has not been met.
Quantum supremacy is achieved when a formal computational task is performed with an existing quantum device which cannot be performed using any known algorithm running on an existing classical supercomputer in a reasonable amount of time.
Le monde vit actuellement une deuxième révolution quantique. Les technologies quantiques évoluent depuis plusieurs décennies, passant du concept théorique à la mise en pratique. Une évolution qui inclut des améliorations constantes et accélérées des capacités, des réductions de coûts et une variété croissante d’applications potentielles et nouvelles. Les technologies quantiques offrent la possibilité d’exploiter les propriétés de la mécanique quantique afin de repousser les limites du possible.
- Réduction du bruit et des taux d'erreur quantique
- Augmentation du nombre (des milliers, voire des millions) de qubits stables, corrigeables et interconnectés
- Qualité (finesse) des opérations quantiques (fidelité des portes logiques)
- Développement de codes correcteurs d'erreurs efficaces
- Avancées dans les algorithmes hybrides quantique-classique
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