George Reyes démissionne : est-ce que Google prend les devants ?
Apparemment, l'info est innocente et je n'ai relevé aucune note négative dans ma revue de presse Outre-Atlantique. Officiellement, il se "retire", salué par l'équipe dirigeante de Google. Oubliée la bourde commise en début d'année dernière, aujourd'hui, c'est tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Il n'empêche...
Vous vous souvenez de l'ébauche de scandale Steve Jobs à cause des stocks-options antidatées ? Ainsi, le CA d'Apple lui aurait attribué 7,5 millions d'options le 18 décembre 2001, avec une date fictive du 19 octobre.
Ce qui revient à dire que le 18 décembre il aurait pu acquérir ces options au cours fixé le 19 octobre, connu a posteriori, d'où une plus-value largement accrue. La chose n'est pas légalement interdite, pourvu que ce soit approuvé par la direction et comptabilisé de façon rétroactive.
Or la transparence nécessaire s'est plutôt teinte d'opacité, et même si Steve Jobs s'en est partiellement bien sorti, le cours de l'action Apple a tremblé (alors qu'une condamnation aurait pu faire perdre des milliards à la société).
Pour autant, Jobs n'est que la pointe de l'iceberg. Plus de 200 grandes sociétés américaines sont impliquées dans ce scandale, dénoncées par la SEC (régulateur de la Bourse aux US) et dont beaucoup sont implantées dans la Silicon Valley.
Or au début du mois, le 6 août, un Tribunal de San Francisco a émis une première condamnation aux dépens de l'ex-CEO de Brocade Communication, jugé coupable de 10 chefs d'accusation ! Son nom : Gregory L. Reyes.
Reyes, ça vous dit quelque chose ? Et bien oui, Greg Reyes n'est autre que le neveu de George Reyes.
Et, comme tout Wall Street, il est en attente du résultat de son procès d'appel, dont le jugement sera rendu le 21 novembre prochain. Or même si le Juge d'appel peut annuler le verdict sur un, plusieurs ou les dix chefs d'accusation, cela semble peu probable. Greg Reyes risque d'ores et déjà 20 ans de prison et une amende de 5 millions de dollars, mais surtout un jugement défavorable aurait sans aucun doute des conséquences incalculables pour les quelque 200 autres sociétés concernées.
Sans compter que la nouvelle d'une condamnation ferait le tour du monde en moins de 24 heures et que le nom de Greg Reyes serait propulsé sur tout l'Internet et au-delà. Et si cela advient, croyez-vous que la presse mondiale ne se délecterait pas de faire le rapprochement entre le neveu et l'oncle (très peu le font aujourd'hui) ?
Je me souviens que lorsque j'ai vu l'info début août, la première chose qui m'est venue à l'esprit a été la question suivante : quelles seront les conséquences pour Google ?
Donc si moi, internaute lambda, j'ai pensé ça du fond de ma brousse, croyez-vous que les compères Larry, Sergey, Eric n'auront pas pensé de même ? Ils ont beau dire publiquement « ...son caractère réfléchi, son sens de l'humour et son esprit de sagesse nous manqueront (we'll miss his thoughtfulness, good humor and wisdom) », pas tant que ça quand même...
Mais bon, l'affaire est réglée, puisque bientôt George Reyes n'aura plus rien à voir avec Google, et gageons avant le 21 novembre !
P.S. À noter au passage que Kevin Ryan, le juge à l'origine de la task force qui a conduit à la condamnation de Greg Reyes, est l'un des 8 juges limogés par Alberto Gonzales, ce proche de Bush contraint de démissionner à cause de cette affaire...
Et qu'on ne me fasse pas dire ce que je ne dis pas, qu'il y aurait un rapport quelconque de cause à effet !
Actualités, Google, Apple, Steve Jobs, George Reyes, Gregory Reyes, Greg Reyes, stock options, backdating
2 commentaires:
Salut Jean-Marie,
très intéressant ton scoop!
didier
Didier,
Ça fait plaisir de voir qu'il y en a qui suivent !
Merci :-)
Ce qui m'étonne le plus dans tout ça, c'est qu'apparemment les anglo-saxons ne font pas - ou ne veulent pas faire - le rapprochement. Pour l'instant. RdV fin novembre...
J-M
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