mercredi 29 juillet 2009

Cherche un éditeur qui voudrait un livre en français sur la seconde république italienne...



Il y a six mois jour pour jour, j'écrivais ce message sur Twitter, resté sans réponse (sauf Vicnent, merci à lui)...

Or l'abcès Berlusconi qui propage son pus nauséabond depuis bientôt deux décennies dans tout le pays est sur le point d'éclater, et en France personne n'en sait rien, ou si peu, et imagine encore moins la quantité et la malignité des trames qui gangrènent l'Italie (dernière en date, Forza Sud...), dont le tissu social est quasi-totalement nécrosé.

Ne croyez pas que ma métaphore médicale soit exagérée, car elle reste bien en-deçà de la réalité : comme l'arbre cache la forêt, l'abcès cache le cancer Berlusconi qui a produit et continue de produire une infinité de métastases, ce qui a conduit le malade Italie en phase terminale. Et quel est le destin d'un malade en phase terminale ? La mort.

Un cancer que le pays doit donc éradiquer, ici et maintenant, s'il veut vivre et connaître un regain de démocratie, largement compromise.

Ceci dit, à ce stade, tardif, les cures sont souvent insuffisantes et seul un miracle peut sauver le patient.

La première condition pour que se réalise un miracle étant d'y croire. D'espérer et de croire que la part honnête - et majoritaire - de la société civile saura trouver en elle les ressources pour expulser la tumeur Berlusconi de son corps malade.

Car s'il est vrai que les métastases se nourrissent de la tumeur, une fois celle-ci éliminée elles dépériront d'elles-mêmes.

C'est cette histoire que j'aimerais raconter, celle d'une longue agonie d'un pays qui n'a jamais connu la démocratie, confisquée depuis la fin de la deuxième guerre mondiale par une association criminelle regroupant politiques, mafias, pouvoirs occultes et fascismes en tous genres, souvent avec l'appui et sous le regard bienveillant des États-Unis.

Or les temps changent, et si le peuple nord-américain a trouvé en lui l'intelligence, les ressources, le courage et la force pour former et élire Barack Obama, je veux croire et espérer que le peuple italien trouvera en lui l'intelligence, les ressources, le courage et la force pour se débarrasser - définitivement, et démocratiquement - de Berlusconi.

Cf. quelques liens connexes :

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5 commentaires:

Anonyme a dit…

La référence à Obama est je crois naïve. Il n'y a aucune raison de croire que l'administration Obama opérera un changement significatif avec la politique étrangère des administrations précédentes, en particulier vis-à-vis de l'Europe.

Ils ont changé le vendeur : le nouveau commercial a une bonne tête, mais la marchandise est la même. Ils l'ont choisi pour améliorer l'image des USA dans le monde. Pas pour changer son action.

Ceci dit, bonne chance pour votre livre, tous mes encouragements.

Jean-Marie Le Ray a dit…

Naïve ? Je n'en suis pas si sûr. Tout au moins tel que je conçois la chose.

Pour moi Obama représente le changement, pas uniquement à la surface des choses, mais également en profondeur.

La réforme du système de santé, par exemple.

Par ailleurs, un président noir derrière lequel les Etats-Unis se reconnaissent, vu leur histoire, est loin d'être, là encore, un changement purement formel, mais sur le fond, un changement culturel et historique profond (qui aurait pu croire ça dans un pays où le souvenir de l'esclavage n'est pas si vieux que ça ?).

Enfin, je crois que les changements au niveau d'une nation se mettent en place lentement, patiemment, sur le long terme. Et que donc il est encore trop tôt pour juger si l'opération Obama n'aurait pour but que d'améliorer l'image des USA dans le monde mais en aucun cas de changer l'action de l'administration nord-américaine.

En tout cas, tel est le sens de mon parallèle.

Jean-Marie Le Ray a dit…

P.S. J'ajoute en outre que ma référence aux US, et donc à Obama, est aujourd'hui une référence obligée qui s'inscrit dans la réalité historique de l'Italie, dont il est impossible de raconter l'histoire en faisant l'impasse sur le rôle des US (ce serait d'ailleurs un faux historique avéré).

Alciator a dit…

Mwi. Italien de ma personne, cela fait depuis que j'ai 6 ans que j'entends la "fin" de l'Italie. Les italiens eux-mêmes entendent cette ritournelle depuis trente ans.

La "métastase" Berlusconi précipite le pays dans l'abîme autant que le pays a précipité Berlusconi au pouvoir.

Beaucoup de nouveautés cette année ("Lega Sud", le Ronde, Fini qui devient le plus sûr gardien de la légalité institutionnelle -même Napolitano reste timoré- etcc) qui peuvent sembler autant de catastrophes mais qui par bon nombre d'italiens sont au contraire vécues -et entreprises, pour ceux qui y participent- comme une rénovation en profondeur du pays.

Que cette rénovation soit porteuse de risques, et de dangers pour des fractions de la population, c'est l'évidence.

Mais je me répète, cela fait tellement longtemps que les choses sont sensées "dégénérer", on finit par se demander si cela peut encore durer ou si ce n'est pas simplement la normalité.

Alors voilà: si le Berlusconisme décrié n'est qu'une nouvelle étape de la "métastase" présente dès l'avènement de la Ia Repubblica (Collusione, la politique qui se fait hors de la Cité, l'absence volontaire de politique étrangère -sauf Craxi- à laquelle je lie l'absence volontaire de finir de bâtir le peuple italien -le fascisme ayant condamné ce chantier, sauf sous Ciampi- etcc), ce qui à mon sens reste le plus probable, Berlusconi n'aura été que le visage excentrique d'un comédien grec jouant rôle après rôle l'Italie qui se perd.

Si vraiment l'on devait assister à des mutations spectaculaires touchant institutions, identités, réorganisant le fonctionnement de la politique, alors le Berlusconisme aura été cette phase terminale que les médias décrivent depuis déjà 15 ans sans jamais comprendre les italiens.

Jean-Marie Le Ray a dit…

Alciator,

Je trouve quand même qu'il y a aujourd'hui des signes encourageants : réveil de la société civile, comme tu dis, beaucoup de nouveautés.

Que les choses puissent dégénérer, c'est évident si personne n'arrête les fous furieux qui sont au gouvernement, avec Berlusconi au milieu qui ne contrôle plus grand chose si ce n'est d'arbitrer entre les chantages du nord et du sud, mais jusqu'à quand.

Pour moi les deux problèmes principaux c'est la "justice" et la liberté d'expression. Le pouvoir est trop conscient qu'Internet est un atout qui change la donne, en ce que les gens peuvent communiquer librement sur Internet et contourner le déficit d'information qui empire de plus en plus chaque jour.

Et informer ainsi celles et ceux, toujours plus nombreux, qui commencent à trouver que ni la télé ni la presse ne savent plus faire leur boulot mais ne font que de la propagande.

La réponse à tout ça, c'est la société italienne qui l'a. Nous verrons ce qu'elle sera. En tout cas, nous vivons une époque charnière, un peu comme en 1992-1993, où tout a basculé. En mal.

Espérons qu'aujourd'hui ce sera en bien. Sinon, après presque 30 ans de vie dans ce pays, je crois que pour la première fois j'envisagerai sérieusement de changer de pays, ne serait-ce que pour éviter à mon fils de grandir dans un contexte civil, social, moral et culturel en pleine déliquescence.

Pour l'instant je garde l'optimisme...

J-M