« C’est pourquoi la France est, de toutes les nations,
une des plus fraternelles et des plus égalitaires. »
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Drôle de conception de la fraternité, ou, pour mieux dire, de la liberté, l'égalité, la fraternité...
Perso, les samedis passent, chacun avec son lot de mutilés à vie, et ma perception est que le message adressé par nos gouvernants aux françaises et aux français serait plutôt du genre :
« Chers compatriotes, nous voulons absolument être sûrs que le message est clair et qu'il vous entre bien dans la tête... »
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Ce billet, qui pourrait également s'intituler "Lettre ouverte au président de la république française et à son gouvernement" (les majuscules, il faut les mériter...), naît d'un gros coup de colère, qui n'a d'égale que mon indignation, provoquée par les terribles images de dizaines et de dizaines de françaises et de français estropiés à vie - des jeunes pour la plupart - en raison des violences policières qui émaillent les manifestations des gilets jaunes.
Qui a affirmé : n'accepter aucune forme de violence ?
Qui a affirmé : n'accepter aucune forme de violence ?
Qui a affirmé : n'accepter aucune forme de violence ?
Qui a affirmé : n'accepter aucune forme de violence ?
Qui a affirmé : n'accepter aucune forme de violence ?
Qui a affirmé : n'accepter aucune forme de violence ?
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De véritables "blessures de guerre", d'ailleurs dénoncées par un syndicat de policiers :
Monsieur le Premier Ministre,Pour mieux comprendre l'impact sur un visage, il suffit de voir une douille :
Depuis le 17 novembre dernier, plusieurs Français ont été gravement mutilés lors de tensions entre nos services et des manifestants gilets jaunes au cours d’opérations de maintien de l’ordre.
Mes collègues se sont engagés dans la police nationale pour protéger la vie de leurs compatriotes. Malheureusement, des citoyens ordinaires, comme nous policiers, vont désormais devoir vivre avec un œil ou une main en moins.
Ces mutilations permanentes semblent avoir été causées par les LBD et les GLI-F4. Jamais sous la cinquième République nous n'avions fait un usage aussi intensif de telles armes contre la foule.
Dans le cadre des opérations de maintien de l’ordre, l’emploi de ces armes est ordonné par l’autorité administrative. Il s’agit généralement des préfets qui appliquent les orientations du ministre de l’Intérieur.
Il ne m’appartient pas d’apprécier si l’usage de la force ordonnée par l’autorité ministérielle et préfectorale a été proportionné ou non.
Toutefois, il appert que les victimes mutilées sont généralement de simples manifestants pacifiques s’étant retrouvés au milieu des casseurs.
(...)
S’agissant des Gilets jaunes mutilés, alors que certains dommages corporels s’apparentent à des blessures de guerre, je m’étonne que personne, ni dans la classe politique ni chez les people, ne s’en émeuve.
Ça c’est une balle de flash-ball. Ca pèse 63 grammes et le caoutchouc est vraiment très dur. Donc quand j’entends balle en mousse je rigole parce que la mousse il faut la chercher. Sur le flash-ball super pro qu’utilise nos forces de l’ordre, ça part à 330 km/h. Donc en pleine poire et partout sur le corps ça fait très mal...Un journaliste, Florent Marcie, lui aussi touché au visage, témoigne :
Selon moi, aucun de ces tirs au visage n’était justifié par la légitime défense. (...) Qui sont-ils donc ces tireurs consciencieux ? (...) Les tirs fusent sans sommation...En italien on dit souvent que jamais l'État ne se fera un procès à lui-même (lo Stato non processa se stesso), quant à moi j'espère vivement que tôt ou tard l'État français devra répondre devant une cour de justice, française ou européenne, des exactions qu'il a lui-même commanditées. Car vu le nombre de bavures, il est impossible que ce soit le fait d'actes isolés et individuels ! Du reste, un policier l'avoue : « Tout ce qui est tirs tendus est ordonné par l'autorité hiérarchique et nous obéissons aux ordres... »
Avertissement : à celles et ceux qui voudraient me rétorquer que c'est bien beau de parler des violences policières mais qu'il ne faudrait pas non plus oublier les violences des gilets jaunes, je vous renvoie à tous les médias de France et de Navarre qui racontent à l'unisson (presse, télé, radio et internet confondus) un message aussi simpliste que faux : "l'État c'est les bons, les gilets jaunes c'est les méchants", et passent en boucle Christophe Dettinger le méchant, mais surtout sans jamais montrer la bienveillante gentillesse de Didier Andrieux ! Benalla doit bien rigoler...
Et de même que je m'étais promis de ne plus parler de politique sur ce blog (pour me consacrer à mon métier et à mes intérêts linguistiques), trop c'est trop et je ne peux pas laisser passer certaines choses : car après avoir interpellé directement Emmanuel Macron, son équipe et l'une de ses ministres, sans recevoir aucun retour de leur part, je suis bien obligé d'élaborer seul ma propre réponse à la montagne de questions que je me pose sur cette violence policière extrême et délibérée, ainsi que sur les raisons profondes du silence total, jalousement gardé par le président et tous les membres du gouvernement (les médias mainstream, laissons tomber, ils sont clairement à la botte...), sur ce sujet qui fâche...
Si vous souhaitez vraiment vous informer, suivez le fil du journaliste David Dufresne sur Twitter.
Tout d'abord, écoutons la déclaration poignante d'une proche d'un jeune homme handicapé à vie grâce aux valeurs républicaines vantées à tours de bras et de langues par les thuriféraires sans peurs et sans reproches du chef et du pouvoir en place :
Quant au président Macron, qui voulait se poser en rassembleur, aura-t-il jamais un minimum d'empathie vis-à-vis de ses concitoyen.ne.s dont l'État a totalement détruit la vie et les rêves d'une France meilleure et plus juste, et dont certain.e.s ont d'ailleurs probablement voté pour lui sans jamais s'imaginer une seconde l'avenir qu'il était en train de leur préparer...
Juste deux ou trois questions, Monsieur Macron :
- avez-vous le sentiment d'avoir été élu pour traiter ainsi vos compatriotes ?
- de quel droit le faites-vous ?
- et, surtout, de quel droit vous ne leur donnez aucune réponse lorsqu'ils (elles) vous demandent raison des véritables motifs pour lesquels vous avez détruit leur vie ?
« Je dirais même qu’il s’agit là de la pire des violences », observe justement Willy Ortiz.
Et cette violence, c'est vous et votre gouvernement qui en êtes complices et qui la commettez, M. Macron, et certainement pas les gilets jaunes.
Après vous avez beau jeu d'annoncer en grandes pompes l'enfumage d'un grand débat national !
Mais pour débattre de quoi ? Avec quelle crédibilité ? Car tant que vous n'affronterez pas d'abord publiquement le thème qui fâche des #ViolencesPolicieres, cela revient à affirmer l'absence TOTALE de débat, ainsi bridé à la recette #PenséeUnique + #PolitiquementCorrect + #HypocrisieTotale...
Racontez-nous d'abord pourquoi le mouvement des gilets jaunes subit une violence effrénée de la part de "forces de l'ordre" censées défendre leurs concitoyen.ne.s au lieu de les envoyer à l'hôpital défiguré.e.s. (Jamais sous la cinquième République nous n'avions fait un usage aussi intensif de telles armes contre la foule).
Racontez-nous pourquoi vous créez des précédents aussi dangereux contre la liberté de manifester, contre la liberté d'expression, et surtout pourquoi une telle répression, probablement destinée à augmenter ?
Racontez-nous pourquoi vous et votre gouvernement vous enfermez dans une communication fallacieuse, totalement inadaptée à la situation ?
Racontez-nous enfin votre mépris du "pacte civique" que vous invoquez vous-même, Monsieur Macron, en concluant ainsi :
Chacun doit se ressaisir pour faire advenir le débat et le dialogue.Très bien, alors montrez l'exemple et mettez votre parole en pratique. Sous peine de définitivement perdre le peu de crédibilité qui vous reste, Monsieur le président, à vous et votre gouvernement.
Jean-Marie Le Ray
P.S. 2. [mise à jour, 14 janvier 2019] Je m'étonne que vous et votre gouvernement n'ayez pas l'intelligence de comprendre seuls que votre Grand débat, qui aurait sûrement pu être bienvenu en d'autres circonstances, restera uniquement le "vôtre" tant que les françaises et les français auront sous les yeux, semaine après semaine, le carnage de compatriotes mutilés à vie par les tirs injustifiés de flashball. Votre silence, votre intransigeance et votre indifférence à tous finiront par se retourner contre vous : une attitude impardonnable et indignes de femmes et d'hommes d'état. Soi-disants...
P.S. [mise à jour, 13 janvier 2019] Nous sommes dimanche soir, et partout on nous annonce que demain vous nous ferez connaître, monsieur le président, votre "lettre aux français"...
Je nourris de gros doutes, Emmanuel Macron, sur la crédibilité des mots que vous emploierez pour "motiver" les françaises et les français à participer à l'enfumage de votre grand débat national. Je le répète :
Mais pour débattre de quoi ? Avec quelle crédibilité ? Car tant que vous n'affronterez pas d'abord publiquement le thème qui fâche des #ViolencesPolicieres, cela revient à affirmer l'absence TOTALE de débat, ainsi bridé à la recette #PenséeUnique + #PolitiquementCorrect + #HypocrisieTotale...
Si vous souhaitez répondre sur le fond (on peut toujours rêver), mon blog vous est ouvert, à vous, aux membres de votre gouvernement ou à n'importe qui de votre entourage ayant l'autorité suffisante pour nous expliquer les véritables motifs pour lesquels vous avez commandité (en espérant que ça s'arrête, bien que j'aie peur du contraire) un tel massacre de vos concitoyen.ne.s, et en vertu de quoi
- avez-vous le sentiment d'avoir été élu pour traiter ainsi vos "chers" compatriotes ?
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P.S. 2. [mise à jour, 14 janvier 2019] Je m'étonne que vous et votre gouvernement n'ayez pas l'intelligence de comprendre seuls que votre Grand débat, qui aurait sûrement pu être bienvenu en d'autres circonstances, restera uniquement le "vôtre" tant que les françaises et les français auront sous les yeux, semaine après semaine, le carnage de compatriotes mutilés à vie par les tirs injustifiés de flashball. Votre silence, votre intransigeance et votre indifférence à tous finiront par se retourner contre vous : une attitude impardonnable et indignes de femmes et d'hommes d'état. Soi-disants...
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