vendredi 29 octobre 2010

Bunga Bunga

Suite : Ubunga-Bunga...

Hier dans la soirée, je reçois un tweet de l'ami François qui me demande des précisions sur le bunga bunga.

Réflexion faite, vu que c'est assez dur à expliquer en 140 caractères, et même en 140 mots, je pense qu'un billet dédié conviendra mieux...


La partie "publique" de l'histoire commence à Milan, le 27 mai dernier, lorsqu'une mineure d'origine marocaine, connue comme Ruby, 17 ans et demi à l'époque, est arrêtée par une patrouille de police. Une brésilienne dont elle avait partagé l'appartement l'avait dénoncée en l'accusant de lui avoir volé des bijoux et de l'argent pour plusieurs milliers d'euros. Accompagnée au poste, sans documents, il apparaît qu'elle s'est échappée de la communauté d'accueil où le Tribunal des mineurs de Messina l'a placée ; elle devrait donc être gardée à vue en attente d'identification. C'est alors que le chef de cabinet de la préfecture de Milan, Pietro Ostuni, directement contacté par la Présidence du Conseil pour s'intéresser de l'affaire, téléphone au bureau de police pour demander la libération immédiate de la jeune fille, sans procéder à la signalétique et sans rédiger de rapport de service.

Avec l'excuse suivante : « C'est la nièce de Hosny Moubarak, le président égyptien ! » (parenthèse linguistique : nièce ou petite-fille, ce n'est pas très clair, car c'est le même mot en italien, nipote, qui a donné en français ... népotisme).

Elle est attendue à la sortie du commissariat par Nicole Minetti, ex-soubrette de la télé, spécialiste de l'hygiène buccale de Berlusconi (je ne plaisante pas, puisqu'elle est présentée comme "igienista dentale del presidente del consiglio"), élue depuis sur les listes (truquées selon le Parti radical, qui a porté la chose devant le Tribunal Administratif Régional, audience prévue le 9 décembre prochain) de Roberto Formigoni, du parti de Berlusconi, président de la Région Lombardie.

Hier, lors d'une conférence de presse, à la question d'un journaliste qui lui demandait confirmation ou infirmation de ce coup de fil pour le moins impromptu, au lieu de démentir, Berlusconi a répondu, textuel :

- « j'ai bon coeur et donc je m'occupe des problèmes des personnes ! » (Io sono una persona di cuore e quindi mi occupo dei problemi delle persone).

Naturellement, quand on voit la personne en question, on comprend mieux son désir ... de l'aider.

Mais comment en est-on arrivé là ? C'est ce que je vais essayer d'expliquer. Car lorsque Ruby raconte qu'elle a fréquenté les fêtes de Villa San Martino à Arcore, la somptueuse demeure de Silvio Berlusconi près de Milan (pratiquement escroquée pour une bouchée de pain à une autre mineure orpheline, pour rester sur l'argument...), où elle aurait pratiqué le "bunga bunga", ou simplement assisté à cette espèce de "rite sexuel propitiatoire", ça jette un froid...

Observons de suite que les "confidences" de Ruby ont d'abord été faites aux assistantes sociales, qui sont évidemment tenues de tout rapporter aux services de police. Et même si la jeune fille se contredit souvent, alternant affirmations et démentis, en mêlant probablement le vrai et le faux (comme lorsqu'elle déclare avoir reçu de l'argent de Berlusconi, en donnant une fourchette plutôt vague, puisque ça va de 7 000 à 150 000 en passant par 30 000 €), les enquêteurs tentent donc de vérifier ses différentes versions ; il n'en reste pas moins que certains faits troublants sont d'ores et déjà avérés :

  • il est avéré que son portable a fonctionné dans la même cellule que celle de la villa de Berlusconi, où sa présence a d'ailleurs été confirmée par Emilio Fede lui-même ;
  • il est avéré que certains bijoux qu'elle possède ont bien été payés par Berlusconi ;
  • il est avéré qu'elle a fait du "shopping" promenée à bord d'une Audi 6 à vitres teintées avec chauffeur ;
  • il est avéré qu'à la gare de Milan, arrêtée par la police ferroviaire parce qu'elle était sans papiers, Ruby téléphone à "son" avocat, qui n'est autre que Luca Giuliante, trésorier milanais du parti de Berlusconi, grand ami de Paolo, le frère de Berlusconi, et avocat de ... Roberto Formigoni et Lele Mora, sous enquête dans cette histoire, aux côté d'Emilio Fede (celui qui aurait "découvert" Ruby lorsqu'il présidait le jury d'un concours de beauté) et Nicole Minetti, pour "incitation à la prostitution", en clair, proxénétisme et, qui plus est, impliquant une mineure...

Autre chose particulièrement étrange, ce même avocat aurait présenté au Tribunal des mineurs une demande d'adoption de Ruby, pour le compte de la future aspirante "maman", qui n'est autre que Diana Mora, la fille de Lele Mora...

En oubliant peut-être un peu vite que Ruby a une famille qui vit en Sicile, une famille modeste (son père, marocain, est un vendeur ambulant, et elle-même n'a pas la nationalité italienne). Donc lorsque ces gens-là disent qu'ils ont été trompés sur l'âge, c'est peu vraisemblable puisqu'on n'adopte pas les majeurs, à ma connaissance... Et "Tribunal des mineurs", ça veut bien dire ce que ça veut dire !

Donc même lorsqu'elle affirme que personne n'était au courant du fait qu'elle était mineure, puisqu'elle ne fêtera ses 18 ans que dans ... deux jours, le 1er novembre, elle est peu crédible !

Noemi Letizia aussi était mineure (celle qui appelait Berlusconi papounet), puisque Berlusconi créa la surprise en se présentant chez elle, à Casoria, le jour de ses dix-huit ans, et les analogies sont nombreuses avec cette nouvelle affaire. Or une interview m'est restée en mémoire, où le journaliste lui demandait les chansons préférées de Berlusconi, et surtout qu'elle était la blague qu'il préférait raconter. Réponse de Noemi :
Deux ministres du gouvernement Prodi vont en Afrique, sur une île déserte, où ils se font capturer par une tribu d'indigènes. Le chef de la tribu demande au premier ôtage : « Toi préférer mourir ou bunga-bunga ? ». Le ministre choisit bunga-bunga et il se fait violer. Quand c'est au tour du deuxième, sommé de décider entre les deux options, celui-ci répond : « Plutôt mourir ». À quoi le chef de la tribu réplique : « D'accord, tu mourras, mais d'abord bunga-bunga... »
Que chacun en tire les conclusions qu'il veut.

Personnellement, une phrase de Veronica Lario me revient à l'esprit, lorsqu'elle décida de divorcer de Berlusconi après l'épisode de Casoria :
J'ai fait de mon mieux, j'ai fait tout ce que j'ai cru possible. J'ai tenté d'aider mon mari, j'ai imploré ceux qui étaient à ses côtés d'en faire autant, comme on le fait avec une personne qui n'est pas bien. Sans résultat, tout aura été inutile. Je croyais qu'ils auraient compris, je me suis trompée. Maintenant ça suffit.
(...)
Je ne peux plus rester avec un homme qui fréquente des mineures.
Les faits démontrent que Veronica Lario disait vrai...

* * *

[MàJ - 31 octobre 2010] Au fil des jours et des infos, on en sait de plus en plus sur la responsabilité de Berlusconi dans cette affaire, et comme le révèle le quotidien Repubblica, le déroulement des événements a fait l'objet d'une note "confidentielle" adressée par l'ex-préfet de Milan au Ministre de l'Intérieur, Roberto Maroni :

Berlusconi a donc menti délibérément en affirmant qu'il s'agissait de la nièce - ou de la petite-fille - de Moubarak, juste pour étayer sa thèse selon laquelle il n'était pas nécessaire de placer la mineure dans une communauté d'accueil, afin d'éviter de faire des vagues...

Un mensonge écrit noir sur blanc dans le rapport de police :

Donc, outre le mensonge caractérisé, l'abus de pouvoir évident et, last but not least, l'intérêt ô combien suspect de Berlusconi pour une mineure, le pire dans tout ça, c'est que Berlusconi ne trouve rien de mieux à déclarer que :
Je suis un joyeux luron qui aime la vie et les femmes, je mène une vie d'enfer et j'ai bien le droit de m'accorder des soirées relax, je suis fier de ma vie et ne reconnais à personne le droit à prétendre me faire changer de style de vie...
Certaines questions demeurent : qui a averti Berlusconi de la présence de Ruby au poste ?

Quant à Nicole Minetti, qui a signé le procès-verbal comme "conseillère ministérielle auprès de la Présidence du Conseil" et à la responsabilité de qui les policiers ont remis Ruby, non seulement personne ne sait où elle l'a accompagnée ensuite, mais selon la version papier du quotidien "La Stampa", elle l'aurait conduite chez une "amie brésilienne" (contre qui Ruby a porté plainte par la suite, en l'accusant d'avoir voulu l'inciter à la prostitution...), en compagnie d'une "autre brésilienne", qui aurait candidement admis : « J'avais le numéro de téléphone du président depuis quelques années, mais à ce jour j'avais jamais eu l'occasion de m'en servir... »

Et le journaliste de s'interroger : - « Comment se fait-il qu'un grand nombre de filles, brésiliennes, marocaines, italiennes, russes, connaissent le numéro de portable de Berlusconi à utiliser en cas de besoin ? »

La question est posée...



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P.S. J'imagine la tête de Moubarak quand il a appris qu'il avait une autre nièce, ou petite-fille, qui jouait au bunga-bunga, « jeu érotique enseigné à Berlusconi par le colonel Kadhafi qui le pratique avec son harem africain »...



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jeudi 28 octobre 2010

Accord secret avec Facebook !?

Une brève, mais de taille !

Selon l'Espresso, la police italienne aurait récemment signé un accord avec Facebook qui permettrait à la police d'Internet d'avoir accès aux profils - privés, chats compris - des quelque 17 millions de membres italiens du réseau social, sans autorisation nécessaire de qui que ce soit : ni d'un juge, ni d'une autorité quelconque, et encore moins des intéressés...

Par exemple, un enquêteur explique au journaliste que dans le but d'empêcher le déroulement des soirées "rave", ils s'insèrent dans les communications entre organisateurs et participants, sur les réseaux sociaux, les forums, les blogs, etc. ("e per questo ci inseriamo nelle comunicazioni tra organizzatori e partecipanti, nei social network, nei forum e nei blog").

Je n'ai pas d'autres infos pour l'instant, mais la première pensée qui m'est venue à l'esprit est la suivante : si Facebook se met à signer ce genre d'accord avec les italiens, on ne voit pas pour quelle raison Zuckerberg ne le ferait pas non plus avec les autorités des autres pays.

Et surtout, à l'insu de son public. Mais si l'affaire est prouvée, selon moi, ça risquerait de porter un rude coup à l'image de Facebook auprès de ses membres, et je ne suis pas certain qu'au final cela s'avère être une bonne opération pour Facebook...

Vos avis ?


P.S. Face à cet "attentat contre l'état de droit", deux sénateurs s'apprêtent déjà à soumettre une question parlementaire au Ministre de l'Intérieur, je vous donnerai les détails dès que je les aurai...

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lundi 4 octobre 2010

La sécurité des médias sociaux

Il y a quelques jours j'ai découvert sur le site de Fabio Ghioni, bien connu en Italie, et pas seulement en Italie, une présentation de 50 pages en italien, claire et bien faite, sur la sécurité des médias sociaux, qui est le chapitre manquant à l'optimisation pour les médias sociaux.

Signée iDialoghi, je les ai contactés pour leur demander l'autorisation de l'adapter en français, car je suis convaincu qu'elle a le mérite d'offrir une bonne synthèse de la situation, d'être à jour et de poser les bonnes questions. Auxquelles chacun/e devrait s'efforcer d'apporter ses propres réponses, puisque désormais nous sommes tous des personnages publics.

Je ne vais pas vous la détailler, vous pouvez la consulter directement en ligne ou en télécharger le PDF :
mais je voudrais juste souligner deux aspects qui me sont venus à l'esprit pendant que je la traduisais.

1. La partie 3. - Risques et menaces décrit très précisément la manière dont Hacker Croll a réussi à pirater Twitter et les comptes de Britney Spears et de Barack Obama : pas de grosses technologies de hack, mais simplement grâce à la collecte des données personnelles disponibles en ligne...

2. La diapo qui m'interpelle le plus est la n° 40 :

  • Décider de ne pas créer son profil sur Facebook ou sur d’autres réseaux sociaux pour ne pas s’exposer reste malheureusement insuffisant.
  • On perd ainsi totalement le contrôle sur tout ce que les autres disent de nous, sur les tags nous concernant susceptibles d’étiqueter des photos ou sur les faux profils éventuellement créés à notre nom.
  • Mieux vaut se créer un compte et l’utiliser avec le plus grand soin pour garder le contrôle des “rumeurs” et maîtriser son image...
Cela pour répondre à tous les "no-names", qui pensent à tort, selon moi, échapper à un risque alors qu'en fait ils s'exposent ainsi à un risque encore plus grand : celui de ne plus rien contrôler ! Ni leur identité, ni leur réputation...

Car en réalité, refuser un risque ne permet pas toujours de l'éviter, et nier que désormais sur Internet l'homme est un animal social n'empêche pas qu'il le soit, nolens volens !

Regardez ça, pour mieux comprendre de quoi je parle :



Donc bonne lecture, et si la présentation vous plaît, passez le mot ! Plus les internautes prendront conscience des problèmes, plus Internet et les réseaux sociaux pourront être sécurisés. Obama dixit...



P.S. Si la version italienne vous intéresse, la voici :

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samedi 2 octobre 2010

134 milliards de dollars - l'opération Lys d'Or et le Traité de Versailles !

[MàJ1 - 1er décembre 2011] LE PROCÈS - I
[MàJ2 - 17 février 2012] 6000 milliards de dollars...

* * *
Certaines affaires sont de gigantesques puzzles extrêmement difficiles à recomposer tant qu'on ne dispose pas de tous les morceaux. Ceci dit, au fur et à mesure qu'on découvre de nouvelles tesselles, il est possible de reconstituer des portions de l'ensemble, et petit à petit l'intégralité du tableau apparaît de plus en plus clairement...

* * *

134,5 milliards de dollars

Fin mai 2010, pratiquement un an après le début de cette incroyable affaire, le dénouement était officiellement connu : les 134 milliards de dollars saisis à Chiasso étaient des faux !

Or la chose n'ébranle nullement mon intime conviction, à savoir que cette histoire est trop grosse pour être fausse. Ce que je vais tenter de démontrer. En l'attaquant sous un angle nouveau, qui m'a été suggéré en août 2009 (voir P.S.) :
Un lecteur m'a conseillé de m'intéresser à l'opération Lys d'or en rapport avec cette affaire, mais en dépit de mes recherches je n'ai pas trouvé de liens évidents entre les deux...
Car même si je n'en parle plus (l'info a disparu dans la presse depuis des mois, complètement étouffée et apparemment réglée de façon définitive : ce sont des faux et puis c'est tout...), j'ai découvert il y a peu que les photos des fameux bonds saisis étaient ENFIN disponibles sur le Web, sur un site ... américain, autre constante dans cette histoire : tantôt des infos que l'on trouve chez les américains (sources anonymes) sont confirmées par les italiens (sources nommées et identifiables), tantôt les documents dissimulés par les italiens finissent sur des sites Web américains, où d'autres infos ont également été anticipées par un certain Hal Turner, informateur notoire du FBI...

Mais avant d'entrer dans le vif du sujet, resituons les événements en revenant un instant au premier communiqué officiel des douaniers italiens, n° de protocole 78836 /RU :


Dont je relève le passage suivant (c'est moi qui graisse) :
Les titres étaient en possession de deux Japonais, âgés d'une cinquantaine d'années, qui ont affirmé aux douaniers n'avoir rien à déclarer à leur descente du train en provenance d'Italie. Or un contrôle minutieux de leurs bagages a permis de trouver, cachés dans le double-fond d'une valise contenant leurs effets personnels, 249 “bonds de la Federal Reserve” d'une valeur nominale de 500 millions USD l'un, et 10 “bonds Kennedy” d'une valeur nominale de 1 milliard USD l'un, outre une importante documentation bancaire ORIGINALE.
Les bons du Trésor et les documents qui les accompagnaient ont été saisis et font actuellement l'objet d'une enquête pour en déterminer l'authenticité et l'origine.
En effet, de prime abord, les douaniers italiens nourrissaient plus de doutes sur les "bonds Kennedy" que sur les 249 bons d'une valeur nominale de 500 millions $ chacun :
Pour l'heure, je peux seulement dire que nous avons de gros doutes sur les 10 bons "Kennedy", d'une valeur nominale de 1 milliard $ l'un, tandis que les bons de 500 millions sont imprimés sur du papier filigrané d'excellente facture, ils semblent plus crédibles.
(...)
Naturellement, nous collaborons avec des experts des services secrets américains, et nous devrions bientôt disposer d'expertises officielles pour éclaircir la question.
(...)
Les japonais, en transit de l'Italie vers la Suisse, ont été interrogés et ont déclaré ce qu'ils avaient à déclarer. Ils sont à présent en liberté, je ne peux en dire plus pour le moment.
Des déclarations qui datent de juin 2009. Il aura donc fallu pas moins de 11 mois aux experts des services secrets américains pour décréter qu'il s'agissait de faux. Et quels faux ! On se demande vraiment où les faussaires vont puiser leur imagination...

Comme vous le voyez sur le communiqué ci-dessus, il y a les 249 bons étalés à gauche, une photo recto-verso d'un bon Kennedy au centre, et à droite un certificat où l'on distingue la mention suivante : Inventory List.

Cette liste d'inventaire qui accompagne les bons, la voici de plus près :


Dans le détail, la "fourniture" comprend :
  • Federal Reserve Certificate
  • Gold Bullion Certificate
  • Treasury Certificate
  • Insurance Certificate
  • Global Immunity
  • Packing List
  • Box n° D 45183601 A
  • Bond n° D 45183601 A - D 45183850 A
  • Total amount $ 125 000 000 000
  • AU 2500 Metric Tons 99.99%
  • Series of 1934
  • P.D. 13 - 30
En photos :

Federal Reserve Certificate

Gold Bullion Certificate

Treasury Certificate

Insurance Certificate

Global Immunity

Packing List


Quant aux 250 bons de 500 millions qui composent la "boîte", à l'effigie du président Woodrow Wilson, ils sont tirés par la Federal Reserve Bank of Cleveland et leurs numéros de série vont de D 45183601 A à D 45183850 A.

Voici le recto du D 45183601 A SERIES 1934, premier de la boîte :

Son verso :


qui porte la mention suivante :
The Secretary of the Treasury acting on the instruction of The United States of America issues these bonds to the amount of $ 500 000 000 for all debts, public and private redeemable for the period of 30 years with an interest rate of 4% per annum.
Et le recto du D 45183850 A, dernier de la boîte :


avec 33 coupons détachables, les petits carrés ci-dessus que vous voyez sur 5 colonnes, numérotés de 1 à 33 en partant du carré droit inférieur, n° 1, et en remontant progressivement de droite à gauche jusqu'au carré gauche supérieur, n° 33, chacun portant le texte suivant :
FEDERAL RESERVE NOTE
This coupon is for
FIVE HUNDRED MILLION DOLLARS
$ 500,000,000 shall be payable on
the last day of the 30th year of The
United States of America and
redeemable for the period of 30 years
with an interest rate of 4% per annum.
OHIO
Mais de quelle "boîte" s'agit-il ? D'une boîte dans une valise ?


(et il y en a des valises...)


Ou d'une boîte dans un coffret ?


qui contient sous le Sceau des États-Unis


6 boîtes avec sur chaque tranche les n° de série et la composition de la boîte (généralement 250 bons, d'une valeur nominale soit de 1 milliard $ soit de 500 millions $ chacun)


avec au recto de chaque boîte l'inscription : Federal Reserve Bonds - Series of 1934 - Treaty of Versailles


et au verso la certification suivante :


This box is declared sealed and registered by the Department of Treasury on April 22, 1934, Washington D.C. U.S.A., containing Lawful instruments for redemption engagement and other commercial purposes.
Witness, the seal of Department of Treasury and signatures of duty authorized Officers this 22nd day of April, 1934, Washington D.C. U.S.A..
Donc nous ignorons si les 249 bons saisis à Chiasso proviennent d'une boîte de 250 contenue dans une valise ou dans un coffret, mais nous savons ce que dit la "liste d'inventaire" accompagnant les bons et autres certificats :
  • Boîte n° D 45183601 A
  • Bons du n° D 45183601 A au n° D 45183850 A
  • pour un montant total de 125 000 000 000 $
  • adossés à 2500 tonnes métriques d'or pur à 99,99%
  • Séries de 1934
Et tout ça est faux ! Parole d'experts des services secrets américains ! Donc si l'on prend leur parole pour or massif, il faut bien convenir que les faussaires en question ont vu loin et ont fait fort, inutilement, certes, mais très loin et très fort quand même !

Puisqu'ils ont été jusqu'à falsifier des bons qui n'existent pas, qui n'ont jamais existé, qui n'existeront jamais ! En déployant des moyens pour le moins extraordinaires, en enterrant les valises et les coffrets pendant des décennies, probablement dans l'espoir que le jour où tout cela serait déterré, par le plus grand des hasards, ils seraient enfin universellement reconnus comme les plus grands et plus clairvoyants faussaires de l'humanité.

En témoigne l'existence des "faux" bons Kennedy de 1 milliard $ chacun, dont la FED certifie qu'elle n'a jamais émis ces billets. Et pourtant ...
..., selon Luigi Grimaldi, le journaliste de Liberazione qui a publié son article hier, en 1998, date d'émission de ces « billets des États-Unis » à l'effigie de Kennedy par le Trésor US et non par la Federal Reserve (qui ne ment donc pas en affirmant qu'elle n'a jamais émis de billets de cette valeur...), « 99% des billets en circulation étaient des billets de la Federal Reserve, et 1% des billets des États-Unis »...
Ces derniers se distinguent des précédents en portant la mention « billet des États-Unis » (United States Note) et en ayant des numéros de série ROUGES (vs. VERTS pour les autres, Federal Reserve Notes) :


Or on voit parfaitement que les numéros de série des billets "Kennedy" sont rouges : 

Mais vous avez déjà vu ou entendu parler de faussaires réalisant des faux de quelque chose qui n'existe pas, qui n'a jamais existé, le faux absolu en quelque sorte !?

Disons que c'est à ne pas y croire. Et en effet, beaucoup n'y ont pas cru en Italie. À commencer par les douaniers italiens, qui ont immédiatement parlé d'une importante documentation bancaire ORIGINALE et de bons imprimés sur du papier filigrané d'excellente facture, au point de sembler crédibles !

Et pourtant ils en voient passer, les douaniers italiens, des bidonnages en tout genre. Comme l'autre centaine de milliards $ de bons qui ont suivi, totalement différents, et qui n'avaient pour but, selon ma modeste opinion, que de noyer le poisson...

De même que n'y a pas cru le père Bernardo Cervellera, missionnaire de l'Institut Pontifical des Missions Étrangères, exdirecteur de Fides (1997-2002), l’agence de presse du Vatican, qui a vécu à Pékin et collabore actuellement au quotidien «Avvenire», qui intervient comme expert de politique internationale dans des émissions télé de premier plan, responsable du bulletin d'information en ligne AsiaNews, qui titrait ainsi le 30 juin 2009 : Everything suggests that the American bonds seized at Chiasso are real...

Une info pratiquement relancée par deux des principaux quotidiens économiques italiens, Italia Oggi et Milano Finanza, ce dernier commençant ainsi :
Les autorités italiennes considèrent suspecte la précipitation avec laquelle Washington a jugé que les bons étaient faux, vu l'enjeu d'une amende de 38 milliards d'euros. Reste encore à clarifier l'identité des deux suspects japonais et la nature de leurs relations avec la Banque centrale de Tokyo (...), une histoire qui risque maintenant de se transformer en affaire diplomatique.
Car c'est là où les choses se compliquent, comme le détaille le premier article (qui titre « Maintenant, que le Japon nous paie 38 milliards $ ») :
Le fait est que la seule chose dont on est sûrs pour le moment, c'est que les deux suspects sont bien japonais, l'un de la préfecture de Kanagawa, au centre du Japon, et l'autre de la préfecture de Fukuoka, à l'ouest du pays. Mais il y a plus encore.

Selon des sources confidentielles, l'un des deux, Tuneo Yamauchi, serait le beau-frère de Toshiro Muto, ancien vice-gouverneur de la Banque du Japon. Un détail loin d'être négligeable dans l'actuel bras de fer entre les autorités italiennes, japonaises, et la Fed. Car si la Guardia di Finanza avait estimé dès le départ que les titres étaient contrefaits, les deux hommes auraient dû être arrêtés et non pas remis en liberté sans commentaires.
Car de deux choses l'une :
  1. Soit les bons sont faux, et les porteurs auraient dû être arrêtés ;
  2. Soit ils sont vrais, ce qui expliquerait leur remise en liberté, mais pas le fait qu'aucune amende n'ait été dressée... à moins qu'ils n'aient été relâchés sur disposition du gouvernement italien pour des questions d'intérêt national...
Même s'il est plus probable que le fait qu'ils aient été relâchés tienne à une troisième raison, qui a été peu approfondie car publiée au compte-goutte et jamais officiellement confirmée : les deux japonais arrêtés auraient été en possession de passeports diplomatiques (de quel pays, je n'en sais rien) ! D'où leur relaxe...

Quant à l'intermédiaire italien impliqué dans l'affaire et à l'éventualité d'une mystérieuse piste russe, c'est encore du mystère ajouté au mystère ! Et surtout, comme dans le cas d'Italia Oggi et Milano Finanza, deux journaux dont les liens avec Silvio Berlusconi ne seraient pas très difficiles à établir, l'info est d'abord révélée par le quotidien du frère de Silvio Berlusconi, premier journal à parler d'un italien impliqué dans cette histoire :
Alessandro Santi, ex-président du Consortium International des Transports de Rome, dont le nom figurait dans les contacts d'Akihiko Yamaguchi et Mitsuyoshi Wanatabe, les deux japonais arrêtés à Chiasso puis relâchés...
Or après des semaines d'enquête et de perquisitions, les choses semblent se préciser, avec une surprise énorme : l'apparition d'une piste russe !
Puisque selon l'article, les deux japonais auraient dû rencontrer des russes en Suisse, des diplomates, semble-t-il. Tout est à confirmer, bien sûr, mais le rôle d'intermédiaire d'Alessandro Santi résulterait dans des actes notariés, où des pourcentages sont associés à son nom, vraisemblablement le montant des commissions.
Donc, pour récapituler rapidement, nous avons presque un an d'enquête impliquant la CIA et les services secrets italiens pour déterminer que ce sont des faux, avec des japonais relaxés probablement car en possession de passeports diplomatiques, avec des liens présumés de "proximité" avec la banque Centrale du Japon et qui auraient dû rencontrer en Suisse ... des diplomates russes (!), ce qui porte à 4 le nombre de gouvernements s'intéressant de près à cette affaire : Italie, États-Unis, Japon et Russie, une situation confirmée par les enquêteurs, qui ont trouvé trace lors de leurs perquisitions de nombreux contacts entre Alessandro Santi et plusieurs "gouvernements étrangers".

Et peut-être même la Corée du Nord, puisque toujours selon Il Giornale de la famille Berlusconi, quelques mois avant la saisie, les services secrets américains avaient prévenu leurs homologues italiens de l'arrivée possible en Italie d'une grande quantité de titres du Trésor américain, que le gouvernement nord-coréen (sous embargo à cause de ses provocations nucléaires) aurait tenté de convertir en euros.

Quant à l'intermédiaire italien, Alessandro Santi, il y a quelques jours (17 septembre), pour la première fois il comparaissait devant le Tribunal de Como, en déclarant au Juge qu'il était prêt à faire des déclarations : la deuxième audience a été renvoyée au 12 octobre prochain, je ne manquerai pas de vous tenir au courant s'il y a du nouveau.

Mais au lu de tout ce qui précède, vous comprenez bien que balayer toute l'histoire en affirmant : ce sont des faux et puis c'est tout, ça fait un peu léger et les soi-disant "faussaires" ont bon dos...

Car il est clair que le gouvernement US a toujours nié publiquement, en faisant tout pour dissimuler l'existence et l'authenticité de ce genre de bons : tous ne sont pas vrais, certes, mais tous ne sont pas faux non plus, et il semble qu'il y ait au moins deux cas où leur authenticité aurait été affirmée par des jugements de tribunaux civils :

1. l'un devant un tribunal espagnol dans un procès intenté par l'avocat catalan Santiago Vila Marqués, qui avait déjà perdu en 2003 un procès aux États-Unis contre la Federal Reserve Bank of Chicago :
As Loretta Laurel’s inheritance represented the largest part of the bonds, the Laurel circle decided to have a prominent Spanish attorney approach the U.S. Treasury, the FDIC (Federal Deposit Insurance Corporation), and the Federal Reserve Bank of Chicago. They chose Santiago Vila Marqués, member of a wealthy Catalan family owning thousands of acres along the Costa Brava, north of Barcelona. Vila Marqués, who had family ties to the Philippines going back generations, agreed on one condition: Half of whatever was recovered must go to projects to help raise living standards of the poor in the Philippines.  
Vila Marqués enlisted Chicago attorney Carey Portman, and Texas attorney Laurence J. Friedman (a friend of George W. Bush), to represent Loretta Laurel if the case came to trial in the U.S. They repeatedly contacted the Board of Governors of theFed, the FDIC and the Treasury Department during 2000-2001 presenting them with authenticated copies of one of the bonds, plus all related documents in the 1934 transaction. Eventually they received a response, different from Japan’s response to Norbert Schlei and his clients trying to get Tokyo to redeem the “57” IOUs. Interestingly, the Fed, FDIC and Treasury stopped short of denouncing the Laurel bonds as counterfeit and fraudulent. Instead, they said they “could not verify” that they werereal. This is a crucial distinction.
2. l'autre par la banque HSBC :
The historic financial document containers as shown following also have a secretive history and the U.S. Treasury/Federal Reserve publicly deny having printed these Federal Reserve Notes and Bonds, etc. However, HSBC recently proved forensically that these documents were indeed printed by the Treasury. As with the currencies noted above, there are also a great deal of “bogus” documents in circulation and, in many cases, the counterfeiting job is very precise with extremely good copies. The Treasury has been quietly taking possession of a number of the genuine “commodities” through several authorized trusts at a fraction of their face value.
J'ignore la fiabilité des sources, mais l'allusion faite par Sterling & Peggy Seagrave sur la procédure intentée par Norbert Schlei pour faire valoir l'authenticité de la fameuse série “57” des bons japonais est extrêmement intéressante, car nos deux japonais de Chiasso transportaient également cinq bons de cette série : quatre obligations de cent milliards de yens chacune, émises par le ministère du Trésor japonais le 30 avril 1983, plus une autre obligation de cinq cents milliards de yens (comme la n° A 05721), même date, même émetteur, soit un total de 900 milliards de yens, outre les 134,5 milliards de dollars (pour une valeur globale dépassant 100 milliards d'euros à la date de la saisie).

Or ces deux citoyens japonais, MM. Akihiko Yamaguchi, 55 ans, et Mitsuyoshi Watanabe, 61 ans :


Akihiko Yamaguchi & Mitsuyoshi Watanabe
étaient déjà complices en 2004 comme il résulte de cette procuration (valide jusqu'en 2013...) pour écouler ces fameux titres "Shōwa 57" (émission par le Japon de cette série d'obligations - nommée série 57, car émise en 1983, durant la 57e année du règne de l'empereur Hirohito -, dont nul ne sait encore vraiment, comme dans l'affaire qui nous occupe, si elles sont vraies et/ou fausses !).

Personnages vraiment très mystérieux, puisque selon cette source, Akihiko Yamaguchi serait un ex-haut fonctionnaire du Ministère japonais des Finances, impliqué en son temps dans l'écoulement illégal d'obligations qui aurait conduit à son arrestation et à sa condamnation à 20 ans de prison pour fraude ; et selon cette autre source, Yamaguchi serait en outre le beau-frère de l'ex vice-gouverneur de la Banque du Japon, Toshiro Muto.

En outre, que je sache, depuis le début de cette affaire, pas une seule fois les autorités japonaises ne se sont prononcées officiellement sur leurs deux concitoyens, alors qu'il y aurait matière, avouons... [Début]

L'opération Lys d'or

Mais attardons-nous un instant sur cette série “57” des bons japonais et sur Norbert Schlei, un avocat de haut rang aux États-Unis, qui fut en son temps collaborateur des administrations Kennedy et Johnson, qui engagea une longue bataille juridique dans son pays, pour le compte de clients asiatiques, afin de faire reconnaître l'authenticité de ces obligations, qui, selon lui, auraient été émises en 1983 sur ordre du Ministre des finances japonais, Michio Watanabe, à la demande de l'ex-Premier Ministre de l'époque, Kakuei Tanaka, après que celui-ci ait été impliqué dans le tristement célèbre scandale Lockheed...

Les autorités japonaises se défendirent en disant qu'il s'agissait de contrefaçons, et que le faussaire avait été emprisonné en 1983. Or selon toutes probabilités, le faussaire en question ne serait autre que l'ami Akihiko Yamaguchi, qu'on retrouve à Chiasso en juin 2009, 26 ans plus tard, avec encore plein de faux dans sa valise (quand bien même, à ce jour, l'histoire de Chiasso ne fait pas partie des scams officiellement répertoriés par la FED)...

Quant à Norbert Schlei, il déclara durant le procès (voir le point 1. The Source of the Financial Instruments) qu'il avait contacté en avril 1985 un consultant de la CIA, Stanley Sporkin, pour lui expliquer qu'il avait été informé par des sources japonaises, que le Général Douglas MacArthur avait accumulé un fonds secret de deux milliards de dollars durant l'occupation du Japon par les américains. Des richesses qui auraient été confisquées à la famille impériale japonaise - dont bonne part provenaient de l'opération Lys d'or -, et réunies dans un fonds ad hoc, le Marquat Fund, ou “M Fund”. Et Schlei d'ajouter que ce fonds était géré par les États-Unis et par le Parti libéral-démocrate japonais, en vertu d'accords secrets passés en 1958 entre le Premier ministre japonais, Nobusuke Kishi, et le Vice-Président américain de l'époque, Richard Nixon, qui aurait monnayé son élection à la présidence des États-Unis contre la promesse de rendre Okinawa au Japon et le contrôle du “M Fund” aux japonais :
The fund for which my clients are contending had its origin in the immediate postwar era. At that time General MacArthur became convinced that it was essential to establish a secret fund to be used for various purposes not suitable for public view.   Among these purposes was the financing of political activity deemed necessary to give democratic forces a running start and keep leftists in check until the new system was operating properly.Such a fund was duly created, utilizing primarily money and treasures which had been brought to Japan during the war from occupied areas (China, Korea, Taiwan, The Philippines, etc.) and funds and properties which had been owned by Japanese military forces.   So-called counterpart funds were later added.   These funds were administered by General MacArthur's Headquarters with the active assistance and advice of Prime Minister Yoshida.The fund established by MacArthur is sometimes called the “M Fund” or “Marcut [sic] Fund” after an officer named Marcut [sic] who was identified with the fund's establishment and early operation.   The fund was used not only for political purposes but for governmental or quasi-governmental purposes, such as providing very low-interest loans to Japanese key industries including coal, fertilizer, iron, shipbuilding, power and other heavy industries.When the Korean War broke out in 1950, General MacArthur required Japan to establish a National Police Reserve for the purpose of filling the vacuum in the maintenance of public order left upon the departure of the occupation army for Korea.   The Police Reserve was the predecessor of today's National Defense Force.   About yen 20 million needed to establish the Police Reserve was allocated from the M Fund.After the US-Japan Security Pact came into effect the fund continued to be jointly administered by the U.S. and Japan until the terms of the Pact were revised in the late 1950's through negotiations between Vice President Nixon and Prime Minister Nobusuke Kishi.   My clients assert that Nixon agreed with Kishi that if Japan would assist him in becoming President, he would see to it that the U.S. withdrew from its role in managing the M Fund and upon being elected would return Okinawa to Japan.   The revision of the Security Pact accomplished the former and in 1972 Mr. Nixon did the latter.My clients also assert that in due course Mr. Kishi helped himself to a fortune of yen 1 trillion from the fund.According to my clients a condition of the release of Japan of the M Fund was that Japan add a specified amount to the yen 12.3 trillion of which it consisted at that time.   The task of adding the required amount to the Fund fell to the administration of Premier Hayato Ikeda, who succeeded Kishi.   The plan was to obtain the necessary amount by selling the Japanese real estate which the government had confiscated during the war from people of enemy countries.   The task of carrying out this plan was delegated to Kakuei Tanaka, Finance Minister in the Ikeda Cabinet.Tanaka started the work in 1960 with financial assistance from Kenji Osano, Hideki Yokoi (and, later, a number of my clients) and such companies as Nissho Iwai, Nishikawa Futon and Konishi Sake Brewery.   A total of 1,681 properties were sold at a total profit of yen 7.9 trillion.   Most of these funds were deposited in the Nippon Kogyo Bank because Soppei Nakayama, President of the Bank, had greatly assisted Tanaka's work.   Fund sales were halted by Premier Sato in 1970 in order to avoid public disclosure of the program after questions were raised in a Diet committee by Akira Kuroyanagi Diet member from Komeito.During the years of Japanese administration of the Fund, it was normally held in the form of negotiable documents in the name of the Prime Minister or a small number of key officials.   However, when the Lockheed scandal threatened to erupt in the 1970's and it was thought necessary to have the documents held in others' names, a different policy was adopted and a large number of holders were utilized.   At the present time about 80 individuals hold documents representing a portion of the Fund.When the individuals holding the documents representing the Fund began to demand a voice in administering the Fund, the government vigorously resisted.   At various times it forcefully demanded return of the documents, but very few holders responded.   In order to prevent these documents from being negotiated, the government has at times advised persons making inquiry about these documents that they are forged.   However, my clients assert that most of the documents presently ots presently outstanding can be shown to have been printed at a factory of the Finance Ministry in 1981 by order of Finance Minister Michio Watanabe, now Minister of International Trade and Industry.   The ink used for the printing, they assert, is the ink used for printing the old paper money, now no longer circulating, and is totally unavailable except to the Ministry of Finance.
Donc, 30 ans plus tard, certains de ces documents réapparaissent à la frontière italo-suisse de Chiasso, aux mains de l'un des protagonistes du scandale de l'époque !!! Que penser ? D'autant plus que les montagnes d'or volées par les japonais dans le cadre de l'opération Lys d'or ont bel et bien existé, et que le pillage organisé à grande échelle est prouvé depuis longtemps :
Dès 1945, les services secrets états-uniens commandés par le général MacArthur connaissent l’existence du Lys d’or. Un agent, John Ballinger, déguisé en pêcheur a pu observer le déchargement de caisses remplies d’or transportées à bord d’un navire-hôpital. MacArthur fait arrêter son rival Yamashita et charge l’un de ses agents de l’interrogatoire du major Kojima, le chauffeur du général japonais. Severino Garcia Santa Romana obtiendra de nombreuses informations sur les itinéraires de Yamashita et parviendra ainsi à localiser un certain nombre de caches. « Santy » devient alors le gardien du « trésor de Yamashita ». Il est d’abord sous les ordres de MacArthur jusqu’à ce que l’énigmatique Edward Landsale [7], ancien agent de l’OSS récemment incorporé dans les services G-2 du général Willoughby [8], prenne la direction des opérations.

(...)

Le butin saisi par les autorités états-uniennes alimente dans un premier temps trois fonds secrets distincts. Le fonds Yotsuya finance les activités les moins avouables du bras-droit de MacArthur, le patron du G-2 Charles Willoughby, admirateur de Franco et des méthodes des polices fascistes. Le second fonds baptisé du nom de Joseph Keenan, procureur du procès de Tokyo, équivalent japonais du procès de Nuremberg, a une fonction très précise. Il s’agit d’acheter des témoins afin de disculper la dynastie impériale avec qui MacArthur s’est allié dans la lutte contre le communisme. Le procès de Tokyo est une véritable farce qui aboutit à la pendaison d’une poignée de boucs émissaires. Ainsi le prince Asaka, le boucher de Nankin, n’est pas convoqué tandis que le général Matsui, accusé d’un crime auquel il n’a pas participé est condamné à la pendaison. Yamashita, ennemi intime du général MacArthur, subit la même peine, condamné pour le massacre des civils de Manille. Le général Tojo est désigné comme le principal coupable et doit accepter d’endosser la responsabilité de la guerre à la place de l’empereur Hirohito.

Le fonds le plus stratégique est incontestablement le M-Fund dont l’usage est destiné à lutter contre une prise de pouvoir communiste ou social-démocrate au Japon. Après la guerre, un éphémère gouvernement socialiste est discrédité grâce aux crédits du M-Fund par le champion des États-Unis Shigeru Yoshida. Le fonds sert aussi à financer une histoire officielle de la défaite du Japon. Ainsi Yoshio Kodama publie ses mémoires I was defeated (J’ai été vaincu) ; le livre financé par la CIA par l’intermédiaire du M-Fund constitue un moyen de disculper les futurs hommes forts du Japon, des ultra-nationalistes qui plaisent à MacArthur comme Ryoichi Sasakawa et Nobusuke Kishi.

En 1951, le traité de paix est signé. L’article 14 dispose que le Japon n’a pas les ressources nécessaires afin de dédommager ses victimes. Le Lys d’or devenu Aigle noir ne doit pas être dévoilé.

Après 1952, le M-Fund est confié à un conseil piloté par des membres de la CIA et des services secrets japonais. Le fonds permet l’élection de Nobusuke Kishi, chef-pillard de la Mandchourie et ancien ministre du gouvernement de guerre de Tojo. Le criminel de guerre, extrêmement anticommuniste, plaît au gouvernement Eisenhower. Le M-Fund a ainsi financé plusieurs Premiers ministres tels que Kakuei Tanaka, Noboru Takeshita, Yasuhiro Nakosone et Miyazawa Kichii. Tanaka auquel Nixon aurait promis la gestion exclusive du M-Fund eut un usage particulièrement fréquent du fonds afin de financer élections et coups tordus.

C’est ainsi qu’une partie du Lys d’or fut investie au Japon et dilapidée par les « faiseurs de roi » du Parti démocrate libéral, unique détenteur du pouvoir pendant cinquante ans.
Tout cela est décrit dans plusieurs ouvrages, dont le célèbre Opération Lys d'or, par Sterling et Peggy Seagrave (Éditions Michalon, 2002) :
Dix-huit années d'enquête minutieuse pour reconstituer plus d'un siècle de l'histoire du Japon ont conduit les auteurs à découvrir comment le fameux miracle économique nippon a été, en grande partie, financé par le pillage systématique de l'Asie pendant la Seconde Guerre mondiale. Une mise en coupe réglée des pays conquis (Formose, Mandchourie, Corée, Chine, Philippines, Vietnam) dont 'la dimension, soulignent les auteurs, éclipse celle des nazis, en termes de chiffres, même si l'existence des pillages est toujours officiellement niée'. Cette razzia, organisée par l'armée impériale, est placée sous l'autorité occulte du prince Chichibu, le frère de l'empereur Hirohito. Baptisée du nom de "Lys d'or", l'opération aurait rapporté au japon 100 milliards de dollars en or, pierres précieuses, objets d'art et de culte. Quand les armées japonaises envahissent la Chine en 1937 et étendent leur emprise vers le Sud, " Lys d'or " fonctionne comme une campagne financière parallèle. Le butin est acheminé en camions vers la Mandchourie et la Corée, puis expédié par bateau au japon. Des documents prouvent également qu'une partie du trésor de guerre, caché aux Philippines, aurait été récupérée dans les années 1945-1948 par des agents de la CIA. L'argent déposé sur 176 comptes bancaires de 42 pays aurait servi à financer des réseaux anticommunistes de la centrale de renseignements américaine...
Et dire que cette appellation si poétique de Lys d'or aurait été tirée d'un des haiku favoris de l'empereur ! [Début]

Le Traité de Versailles

En définitive, l'explication officielle des autorités américaines serait que les "U.S. Dollar Bonds" et autres "Morganthaus" qui circulent en Asie sont tous des faux, fabriqués par la CIA dans les années 30 et au début des années 40 pour aider Tchang Kaï-chek dans sa lutte contre les communistes chinois. Enterrés par les généraux du Guomindang pendant des décennies, ce n'est qu'assez récemment qu'ils ont commencé à réapparaître. Le but "théorique" de ces contrefaçons étant d'obtenir en échange une fraction de leur valeur nominale.

Reste à expliquer quelle est la relation entre ces titres soi-disant adossés à des milliers de tonnes métriques d'or pur à 99,99% (This note is bonded of gold by the Federal Reserve) et le Traité de Versailles, comme cela est explicite sur l'inscription des boîtes : Federal Reserve Bonds - Series of 1934 - Treaty of Versailles.
  • Et d'abord de quel or s'agirait-il ? 
  • Est-ce que cela serait lié à la promulgation du Gold Reserve Act le 30 janvier 1934, qui transféra toutes les réserves d'or des États-Unis de la Federal Reserve au Department of the Treasury, en mettant hors-la-loi la possession d'or par les particuliers, qui furent obligés de vendre leur or au Trésor, pour être stocké à Fort Knox et en d'autres endroits ?
  • Est-ce lié au refinancement de l'Amérique suite à la Grande Dépression de 1929 et des années 30 ? Et pourquoi ces valeurs nominales astronomiques ?
  • Ou bien est-ce que ce sont aussi des contrefaçons dues à la CIA ? Et si oui, dans quel but ?
En Europe, lorsqu'on pense au "Traité de Versailles", on fait généralement référence au traité de paix entre l'Allemagne et les Alliés qui a sanctionné la fin de la Première Guerre mondiale, ainsi qu'aux lourdes réparations économiques infligées à l'Allemagne.

En passant, il est curieux de constater qu'au moment où j'écris ces lignes, nous sommes à la veille du versement par l’Allemagne de la dernière tranche à des fonds de pension ou des particuliers, sur un total de 200 millions d'euros dus en plus des intérêts à la France et à la Belgique au titre de réparations de guerre, pour s'acquitter ainsi définitivement de la dette contractée il y a ... 91 ans aux termes du Traité de Versailles, en correspondance du 20e anniversaire de la réunification allemande.

Ceci dit, dans le cas des "boîtes" ci-dessus, il est probable que la mention "Treaty of Versailles" ne fasse pas référence à l'Allemagne, comme on pourrait le penser de prime abord, mais au Japon et au Mouvement du 4 mai, qui poussera le gouvernement chinois à refuser de signer le Traité de Versailles en juin 1919 :
En 1917, la République de Chine est entrée en guerre contre l'Allemagne auprès des Alliés. En 1919, à la la conférence de paix de Paris qui aboutit au traité de Versailles, les Alliés attribuent à l'Empire du Japon la partie des territoires du Shandong auparavant sous contrôle de l'Empire allemand. Cette exigence japonaise était l'un des points saillants des Vingt et une demandes présentées en 1915 à la Chine. Le Japon, déjà présent au Shandong depuis 1914, obtenait ainsi l'autorisation d'y demeurer sur le long terme. 
Or nombre des leaders du Mouvement rejoindront le Parti communiste chinois... [Début]

Conclusion (provisoire)

Il y a des parallèles évidents et nombreux entre la façon dont se sont comportés les américains au Japon et en Italie à la fin de la seconde Guerre mondiale. Là sous le commandement officiel du général Douglas MacArthur, ici sous le commandement officieux de James Jesus Angleton. Avec comme point commun l'obsession anticommuniste des États-Unis, là pour endiguer la montée du communisme en Asie, et ici en Europe, où il est documenté et largement prouvé que la CIA a financé les réseaux Stay-Behind, et notamment la P2 de Licio Gelli en Italie. Un ex-contractuel de la CIA, Richard Brenneke, a même documenté ces financements qui ont ouvertement contribué à la stratégie de la tension, et pouvaient même dépasser 10 millions $ par mois dans les années 70, ce qui est énorme.



"Déstabiliser pour stabiliser", tel était le mot d'ordre (qui rappelle un peu celui de la mafia : "faire la guerre pour faire la paix"...). C'est ainsi que, là les américains ont recyclé les criminels de guerre japonais et toute l'extrême-droite nippone, ici les criminels de guerre nazis, collaborationnistes et toute l'extrême-droite italienne et européenne, notamment via l'Agenter Press de Guérin-Sérac.

Naturellement, toutes ces "vérités" sont officiellement niées, démenties, dissimulées ou atténuées quand on ne peut faire autrement. Celles et ceux qui tentent de les raconter sont souvent taxés de "conspirationnisme", un terme bien pratique pour éviter d'approfondir et couper court à toute contestation raisonnée...

Toutefois, dans ce billet, j'ai juste tenté de raconter des faits. Après, libre à chacun/e de se faire sa propre opinion.

La mienne est que la guerre froide fut une vraie guerre, que nos "démocraties occidentales" en paient aujourd'hui encore les conséquences, et que sans travail collectif de vérité et de mémoire pour raconter l'indicible il est impossible de fonder quoi que ce soit sur des bases saines.

Il y a deux termes historiquement communistes qui pourraient tracer un programme d'avenir : glasnost et perestroïka, ou chercher la transparence pour mieux reconstruire.

Et tenter de raconter ENFIN la vérité sur la saisie de Chiasso serait un bon début ! Même si, pour l'instant, c'est mal parti... [Début]


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P.S. 134 MILLIARDS DE DOLLARS - CHRONOLOGIE INVERSÉE
XXI. 134 milliards de dollars - LE PROCÈS - I (1er décembre 2011)
XX. 134 milliards de dollars - Affaire relancée (26 novembre 2011)
XIX. Exclusivité mondiale Adscriptor ! 134 milliards de dollars : procès civil n° 8500 aux US (24 novembre 2011)
XVIII. Exclu Adscriptor : Monsieur Yin & Monsieur Yang (xyz milliards de dollars) (10 avril 2011)
(Version anglaise) [Exclusive]: Mr. Yin & Mr. Yang (+200 billion dollars more...) (April 10, 2011)
XVII. 134 milliards de dollars - l'affaire évoquée dans les Statelogs de Wikileaks ! (28 novembre 2010)
XVI. 134 milliards de dollars - l'opération Lys d'Or et le Traité de Versailles ! (2 octobre 2010)
XV. 134 milliards de dollars - épilogue ... "officiel" (24 mai 2010)
XIV. xyz ... milliards de dollars : conférence de presse (22 septembre 2009)
XIII. 314,5 milliards de dollars : la piste russe ! (21 septembre 2009)
XII. 180 milliards de dollars (19 septembre 2009)
XI. 134 milliards de dollars - Autre saisie ! (18 septembre 2009)

Résumé de l'affaire (5 septembre 2009)

X. 134 milliards de dollars - Interrogation parlementaire (3 août 2009)
IX. 134 milliards de dollars - Ordre exécutif 11110 (15 juillet 2009)
VIII. 134 milliards de dollars - Dragon Family (6 juillet 2009)
VII. 134 milliards de dollars - Hal Turner (4 juillet 2009)
VI. 134 milliards de dollars - le mystère continue ! (30 juin 2009)
V. 134 milliards de dollars - les comptes ne tournent pas rond ! (24 juin 2009)
IV. 134 milliards de dollars - les mystères de l'information (16 juin 2009)
III. 134 milliards de dollars - trop gros pour être faux (14 juin 2009)
II. 134 milliards de dollars - suite (10 juin 2009)
I. 134 milliards de dollars (8 juin 2009)

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