vendredi 24 mars 2006

Google, the Portal Strategy

Google : the Portal Strategy!

Préambule
Info ou intox ?
Google, une entreprise « qui en sait plus sur vous »
Au cœur de la stratégie...
L'univers Google...
100% fichés
Le client est ROI

[MàJ - Dimanche 16 juillet 2006] Suite de l'aventure...

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Préambule

Il ne se passe pas un jour (très rarement plus) sans que l’Internet n’annonce quelque événement ayant trait à Google : nouveaux produits, nouvelles acquisitions, nouveaux procès, nouveaux records, nouveaux scoops, nouvelles - vraies ou fausses - rumeurs (voici la dernière, en date d'hier, à tester) etc., autant de morceaux d’un gigantesque puzzle défait. L'important c'est d'alimenter le buzz...

Jusqu’à présent ma perception de Google était celle-ci : même en disposant de tous ces morceaux dans le désordre, j’étais incapable de composer le puzzle, faute d’une vision d’ensemble (qui n’existe probablement que dans les cerveaux de MM. Larry Page et Sergey Brin...).

Une perception qu’ont radicalement changée les notes de la présentation 2006 aux analystes financiers, puisqu’elle nous offre enfin le cadre global de la « stratégie Google  », détaillée par les plus hautes instances de la firme.

Comment définir cette stratégie, censée servir la « mission de Google », qui consiste, selon les mots et concepts mêmes choisis par la firme, à :
organiser l’information mondiale – toute l’information, et pas seulement une partie – et faire en sorte qu’elle soit universellement accessible et utilisable, dans toutes les langues, tous les pays, et sur tous les supports, en ligne et hors ligne : Internet, téléphonie mobile, presse, édition, vidéo, photo, cinéma, télévision, radio, affichage, annuaires papier, etc., la liste est loin d’être exhaustive...
Une mission qui n’est pas nouvelle, certes, puisque confirmée et réaffirmée dès la première présentation de l’histoire de Google aux analystes financiers, tenue le 9 février 2005.


Dans un article publié le lendemain sur le blog de SearchEngineWatch.com, intitulé « Things We Learned From Google's Analyst Day », Gary Price rapportait cette petite phrase d’Eric Schmidt :

« We are moving to a Google that knows more about you. »
Donc, un an plus tard, les « Quelques enseignements tirés de la présentation de Google aux analystes financiers » sont ceux que m’a inspirés la découverte de ces « notes », et, d’une année sur l’autre, ils montrent bien la continuité de cette « évolution » de Google vers « une entreprise qui en sait plus sur vous ».

Les propos qui suivent n’appartiennent qu’à moi et j’en assume l’entière responsabilité.
[Début]

[MàJ au 30 mars] La question de savoir si, oui ou non, « Google est un portail » est dans l'air du temps, puisque Danny Sullivan lui-même vient d'écrire un article intitulé « The Google Portal » !

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Info ou Intox ?

Dans les réactions diverses aux billets que j’ai consacrés à cette histoire, depuis le « scoop manqué sur GDrive » à la présentation d’Eric Schmidt, en passant par les trois derniers, intitulés The Definitive Strategy I, II et III – (ainsi titrés pour une raison simple : même si les moyens peuvent varier à l’infini, la fin ne change pas, clairement posée et proclamée une fois pour toutes…), j’ai lu ici et là différentes appréciations sur un éventuel « coup monté » par Google pour générer un peu de buzz…
Ma conviction est qu’il s’agit bien d’une fuite, involontaire, et, chose encore plus étonnante et incompréhensible, au mieux considérablement minimisée, au pire totalement passée sous silence !

[Début]
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Google, une entreprise « qui en sait plus sur vous »


Donc, dans sa volonté sans faille d’organiser l’information mondiale pour faire en sorte qu’elle soit universellement accessible et utilisable (monnayable serait le terme plus approprié…), Google ne perd jamais une occasion de rappeler et préciser que toute l’ « information mondiale » comprend AUSSI les informations personnelles :
- « All the world's information includes personal information », E. Schmidt dixit.
- « Remember, our goal is to organize the world's information and make it universally useful and accessible, and "the world's information" certainly includes almost anything you might wish to contribute. », FAQ de Google Base.
Le 25 janvier 2006, un article intitulé « 77% des internautes ne savent pas ce que Google sait sur eux », signé par la rédaction de Silicon.fr, précisait que « le géant du Web, qui d'ailleurs ne s'en cache pas, enregistre l'adresse IP de ses visiteurs et installe un cookie qui expire en... 2038 », en expliquant « que ces cookies sont utilisés pour "améliorer la qualité des services et pour mieux comprendre comment les utilisateurs interagissent".  »

Par conséquent, chaque fois que vous faites une recherche, Google peut très facilement y associer votre adresse IP et le cookie qui vous est assigné, et reconstituer ainsi toutes vos recherches en mémorisant vos requêtes, vos parcours, les pages et les sites Web que vous visitez, établir l’historique des sites Google (ou Blogger) que vous visitez par les liens référents, etc.
A contrario, à partir d’une liste de termes, Google peut aussi générer une liste de gens ayant cherché ces termes en se basant sur les adresses IP et les cookies correspondants.

Serait-ce de l’Internet Fiction ? Non, c’est confirmé par Steve Langdon, porte-parole de Google...

Or que cherchez-vous sur Internet, si ce n’est tout ce qui vous intéresse, au plan professionnel et... personnel, tout et son contraire : de ce qui vous plaît et dont vous avez horreur à qui vous aimez ou détestez en passant par vos passions (in)avouables, etc. ! ?

Mais la recherche n’est qu’un des nœuds de la toile ourdie autour de vous jour après jour, avec constance et patience. Patience et longueur de temps... [Début]

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Au cœur de la stratégie tissée par Google se trouve GMail et son corollaire, le compte Google, qui offre une entrée unique à différents services Google. Pour donner une idée de la largeur et de la profondeur des services et fonctionnalités qu’offre Google, citons-en brièvement quelques-un(e)s :
  • La barre d’outils Google intégrable à votre navigateur préféré, véritable facilitateur de vos recherches, grâce à laquelle « Google peut collecter des informations sur les pages Web que vous consultez si des fonctions avancées telles que l'affichage PageRank, le vérificateur orthographique et le traducteur mot à mot sont activées. »
  • La barre de bureau Google, associée à Google Desktop, votre moteur de recherche local signé Google, qui abolit les frontières entre « Web public » et « Web intime »...
À propos de GDS, qui propose pour « toutes vos informations, un emplacement unique », d’où accéder facilement « aux informations stockées sur votre ordinateur et à celles disponibles sur le Web », notons que la version 3 désormais téléchargeable « permet désormais de rechercher, en toute sécurité, des documents et des pages Web que vous avez consultés sur l’un de vos ordinateurs, à partir de n’importe quel autre poste, grâce à votre compte Google. », une « mini-révolution » fort bien analysée par Olivier Ertzscheid, qui observe en commentaire : « N’oublions pas que la plupart des gens n'ont pas conscience des risque d'atteinte à leur vie privée que représentent de tels outils. »
  • Web Accelerator, un applicatif destiné à accélérer la navigation en prémémorisant les pages pour les visualiser plus rapidement, qui crée sur votre ordinateur un espace cache dédié (distinct du cache de votre navigateur) où précharger les pages censées vous intéresser selon différentes stratégies.
Très pratique en apparence, ce que Google oublie de préciser, c’est que ce logiciel est également associé à un brevet intitulé « Accelerating user interfaces by predicting user actions », développé pour anticiper les actions de l'utilisateur, notamment en traquant « les mouvements de la souris, à défaut de pouvoir tracker les mouvements des yeux de l'internaute », un dispositif qui pourrait très bien être intégré à l'application téléchargeable, mais aussi à la barre d'outil de Google, à Google Desktop, etc. (Source : Turulillo).
  • Les Alertes Google, déclinées en Alertes Actualités, Web, Actualités & Web et Groupes, ou comment traquer les sujets qui vous intéressent, de façon permanente ou ponctuelle.
  • Les Groupes Google, qui rassemblent près de 55 000 groupes de discussion et les archives Usenet (achetées par Google en 2001) sur « tous les sujets imaginables »...
  • Puisqu’on parle de discussions, en plus de pouvoir dialoguer avec d’autres applications IM de tierces parties (AOL, entre autres), Google Talk intègre maintenant la messagerie instantanée : texte, voix sur IP, et bientôt vidéoconférence.
Par ailleurs, la plupart de ces services et fonctionnalités peuvent être regroupés sur une page d’accueil personnalisée, qui symbolise votre porte d’entrée sur le Web, rubricable et caractérisable à volonté, avec « vos » actus à la une, « vos » recherches (sur le Web, sur votre poste ou réseau local, sur l’annuaire Google, encore DMOZ, mais pour combien de temps ?), « vos » flux d’infos (éventuellement consultables sur Google Reader), « vos » groupes, « vos » jeux, et probablement bientôt Google Local pour la France, etc. [Début]

* * *

Vous en avez assez ? Non ! Alors vous en voulez d’autres, d’autres fonctions, d’autres solutions et services, d’autres outils (y compris des extensions pour Firefox, merci Olivier Aubert), sans oublier les photos, la musique, les vidéos, la téléphonie, etc., etc.
Et même la traduction, comme ça je peux affirmer, pince sans rire, que Google me fait de la concurrence, voire de l’ombre ;-)
Heureusement pour moi, il lui reste des progrès à faire...


Ainsi il y a les produits et services qu’on nous livre, ceux qu’on devine (GDrive, CL2), et ceux dont on ne sait encore rien (TeraGoogle, MBD), ou presque (Lighthouse), et puis encore les blogs (notamment Blogger for Word), les tags (en français), les pages Web et le traitement de texte, la finance, sans compter les projets en gésine et les études du Google Labs, les catalogues ou les ambitions affichées dans la géolocalisation (largeur) et la géorecherche (profondeur), avec Google Maps, Earth, Moon, Mars et tout l'univers Google à venir :

(source : the Googlist Blog) puisque les noms sont déjà réservés par Google « Registrar », probablement le seul de tout l’Internet à n’avoir jamais vendu un seul nom de domaine, ce qui ne l’empêche pas de faire du business pour autant...
La face cachée, c’est que Google, en tant que centre d’enregistrement agréé par l'ICANN, a un accès préférentiel au WhoIs et peut ainsi connaître toutes les informations réservées sur les noms de domaine que vous « possédez »...


En attendant, Google innove en vous proposant de créer autant de courriels que vous le souhaitez sur votre ou vos nom(s) de domaine, et en gérant tout ça depuis le panneau de contrôle de GMail !… (source : le Blog de Benoit Dausse)

Enfin, il y a les réseaux sociaux, horizontaux (largeur), avec Orkut, et verticaux (profondeur), avec la téléphonie mobile

pour l'instant disponible dans 22 villes américaines, et le foot, avec Joga, en coopération avec Nike. Là on assiste clairement à une montée en puissance du concept de verticalisation prôné tous azimuts par Google : après l'échec relatif d'Orkut, réseau peu fréquenté sauf au Brésil, Google a beau jeu de décliner cette version en 14 langues quelques semaines avant la coupe du monde, ça pourrait faire un tabac. À juger à l'usage...

Il est d'ailleurs à prévoir que d’autres initiatives de ce genre verront le jour pour « verticaliser » toujours davantage le concept des sites communautaires, au gré des occasions et des collaborations...

Last but not least, on en arrive au petit dernier, qui mérite une attention toute spéciale : Google Base !
À ne confondre ni avec Froogle ni avec Google Store...
D'après moi, Google Base est au cœur de la stratégie de la firme à long terme, si je m'en tiens à deux allusions faites par Eric Schmidt dans ses notes, la première implicite, la seconde explicite :
- « élargir rapidement notre base produits par différentes actions : prendre en charge de nouveaux formats publicitaires / cibler d'autres types de médias / développer des propriétés spécifiques au leader du marché / la « touche Google », et des applications orientées consommacteurs »
- « veiller à ne pas être supplantés auprès des consommateurs par nos concurrents - eBay, Amazon, Yahoo, dans leur tentative de devenir des points d'accès uniques pour l'ensemble du cycle d'achat : en fournissant à Google davantage d'informations sur les produits (via Google Base, par exemple) »
Mais de quoi parle-t-on ? Contrairement à ce que j'ai lu ici ou , je ne pense pas qu'il s'agisse uniquement d'un système comme eBay, mais de quelque chose de bien plus innovant, d'une envergure encore plus large, d'une portée encore plus profonde, du genre tableau d'affichage planétaire.
Après avoir fouillé un peu, j'y ai même déniché des offres de traduction pré-conditionnées, et je dois dire qu'en 20 ans de métier j'avais encore jamais vu ça ! Alors que voulez-vous, je n'ai pas pu m'empêcher de plonger moi aussi dans la mêlée et de jouer des coudes :-)


Quoi qu'il en soit, Google commence à remonter les annonces de Google Base aux premières places de ses pages de résultats (SERPs pour les intimes). Voir ici, , et encore, ce qui ne laisse pas de générer quelques perplexités chez les observateurs.

Et pour conclure en beauté, à quand Google Wallet GPay, le système de micropaiement signé Google, puisque, selon Schmidt lui-même, la mise en place d'un tel dispositif serait la première exigence manifestée par les utilisateurs de Google Base (That's a good user request. Our first Google Base Customer).

Donc, après cette longue tentative de récapitulatif (comment pourrais-je épuiser un tel sujet ?), quand je vous disais au début du billet qu'il ne se passe pas un jour sans que l’Internet n’annonce quelque événement ayant trait à Google, voici la dernière info, toute fraîche : le 31 mars, Google entrera dans les valeurs du Standard & Poor's 500, indice de référence des gérants de fonds aux États-Unis (à la place de Burlington Resources, qui passe sous le contrôle de ConocoPhillips, précision pour les accros). En à peine moins de 10 ans, qui dit mieux ?

Or en fin de compte, comment définir Google, un simple moteur de recherche, un simple portail ? Même l'appellation de portail me semble réductrice  ! À moins que Google ne devienne « LE PORTAIL » :-)

Google, l'entreprise « qui en sait plus sur vous » ... que vous-même ! [Début]

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100% fichés

De la fiche au fichier, il n’y a que le support qui change, pas le concept. Mais on y gagne en efficacité, et comment !

Maintenant que Google est devenu une formidable machine de guerre (même Léonard de Vinci pouvait pas prévoir) et dispose d'un arsenal unique en son genre (voir le point précédent), dans son ambition démesurée d'organiser toute l'information mondiale et mégalomaniaque de stocker sans limites l'intégralité des données des utilisateurs, et dans le contexte multiproduits et multiservices évoqué ci-dessus, il n'y a qu'un pas pour que Google fasse figure de « serial Profiler » !

Car dès lors que Google peut disposer de « toutes » les données utilisateur – explicites et implicites –, dont nous rappellerons ici, pour mémoire (liste non exhaustive) :
courriels (de vos contacts à la teneur des messages), listes de discussion auxquelles vous êtes abonnés (publiques ou privées), forums (publics ou privés) et groupes ou réseaux sociaux (personnels ou professionnels) que vous fréquentez, fils d’actualité et autres que vous suivez, sujets sur lesquels vous souhaitez être informés en priorité, qui vous préoccupent, etc., fichiers « de famille » (photos, vidéos, lettres, etc.), et/ou « confidentiels » (renseignements sensibles, lettres d’affaires, documents légaux), autres données personnelles sur vos finances (comptes bancaires, cartes de crédit, portefeuilles, etc.), votre santé, vos habitudes d’achat, vos goûts, tout ce que vous cherchez sur Internet, les images, les favoris, les pages et sites que vous visitez, le nombre de visiteurs qui fréquentent vos sites et les pages sur lesquels vous hébergez des annonces Google, tous vos historiques Web pendant des mois, des années…


Dès lors, donc, que ces données seront potentiellement accessibles « depuis n'importe quelle application ou plate-forme », autrement dit au monde entier !, et que Google les connaîtra, soit parce que nous les lui aurons communiquées explicitement, soit parce qu’il les aura déterminées implicitement (par des études comportementales, des analyses statistiques ou autres…), quid de notre espace personnel, comment pourrons-nous préserver notre sphère privative, la question est posée.

À la décharge de l’entreprise, observons au passage que, pour tous les services et produits que Google propose, la firme avertit toujours ses utilisateurs, visiblement et sans aucune ambiguïté, quant au traitement de leurs « informations personnelles » : pour celles et ceux qui souhaitent être rassurés, consulter la version complète de la Charte de confidentialité de Google

Mais enfin, ces avertissements n’empêche(ro)nt certainement pas Google de procéder à un profilage dynamique et permanent de ses utilisateurs, de tracer pour chacun(e) le profil psychologique, sociologique, comportemental et ainsi de suite, d’analyser centres d’intérêts (en positif et en négatif), goûts, habitudes d’achat, motivations du passage à l’acte, etc., etc.

Et si Google met gratuitement à la disposition du public Google Analytics afin d’améliorer l’expérience utilisateur (vous pouvez mieux analyser la fréquentation et les rouages de vos sites, donc vous comprenez mieux comment réagir et ajuster et, donc, in fine, vous dépensez mieux et plus en publicité. CQFD !), je ne doute pas un seul instant que Google utilise d’autres produits que le sien pour décortiquer nos comportements sur le Web, en disposant à mon avis d’équipes hyperspécialisées, dotées d’outils hypersophistiqués qu’on ne conçoit même pas…

Imaginons un instant que chaque terrien ait son ordinateur et un accès à l'Internet ! Aujourd'hui nous sommes plus ou moins 7 milliards, or Google indexe déjà plus de 9 milliards de documents, soit une moyenne inférieure à un document par personne. Un simple fichier retraçant toute notre vie, du premier au dernier jour, en chiffres, courbes, statistiques, analyses, etc., en une formule : « 100% des données utilisateur »...

Et tout ça tiendrait à l'aise sur un seul ordinateur ;-) [Début]

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Le client est ROI…

Donc, pour terminer, depuis presque un mois que je me retrouve plongé (de façon tout à fait fortuite) dans une analyse approfondie de l'entreprise Google, la conviction que je me suis forgée est celle-ci :
Google a besoin de se débarrasser de l'image perçue par le grand public : celle d'un « simple » moteur de recherche, et de se diversifier pour devenir le « point d'accès unique » B2A (Business to All) du grand public, et si possible le point d'entrée préféré, d'où catalyser et vers lequel faire confluer la masse des utilisateurs, qui devront ainsi devenir, toujours plus, Google-addicted...
Devenir Google-addicted, pour rester terre-à-terre, ça veut dire essentiellement passer le maximum de temps et dépenser le maximum d'argent dans la galaxie Google... Ou tout au moins en faire gagner le plus possible à Google, d'une manière ou d'une autre. D'ailleurs, c'est son but affiché, l'entreprise le dit, l'entreprise le fait, et elle ne s'en cache pas !

Par conséquent dans cette logique, à terme plus ou moins rapproché, la prochaine étape consistera très probablement à s’éloigner de la catégorisation des annonces pour passer à leur individualisation. En bref :

fini les AdSenses ciblés, vive les AdSenses personnalisés !

Une (r)évolution qui me semble inéluctable, vu les ambitions affichées par Google : à partir du moment où la firme possède une énorme quantité d’informations sur vous et peut en extraire un profilage systématique et significatif, qu’est-ce qui l'empêchera de vous proposer des AdSenses en fonction de vos préférences ?

Concrètement, cela signifie que deux internautes faisant la même recherche sur le même Data Center de Google, à un instant donné, se verront proposer des AdSenses distincts dans les résultats, ciblés sur leurs centres d’intérêts, tous les produits et services destinés a priori à améliorer votre « expérience de navigation », dans le discours bien rodé de Google, servant naturellement à personnaliser les annonces à votre intention, évidemment différentes de celles du voisin.

Avec à plus ou moins long terme aussi, le risque danger que les résultats fournis deviennent de moins en moins neutres, objectifs, et de plus en plus orientés, pilotés, en fonction des intérêts des parties prenantes (voir les résultats de Google Base qui font déjà de l'ombre aux liens sponsorisés...). Car jusqu'à preuve du contraire, nous devons bien comprendre (et donc, ne pas confondre) qu’un moteur de recherches n’est pas un service public mais une entreprise privée, et commerciale, d’où les inévitables pressions pour « monétiser » ses produits et services et constamment améliorer le fameux ROI… Ça semble couler de source, mais le rappel n’est pas inutile  ! [Début]

* * *
Lorsque j'ai commencé cette série de billets, j'ai inséré comme par jeu « Web 3.0 » en tag. Mais au fur et à mesure, je m'aperçois que le concept de Web 3.0 n'est pas si idiot que ça, puisqu'il représente sans aucun doute l’intégration encore et toujours plus étroite entre :
  • l’Internet et la téléphonie, d’une part ;
  • la sphère publique et la sphère privée,
  • la sphère sociale et la sphère familiale,
  • la sphère professionnelle et la sphère personnelle, de l'autre.
L’écueil que Google devra éviter (ou l'erreur stratégique, si erreur il y a), pourrait se situer au niveau d'un excès de « Thought leadership », que les utilisateurs finiraient par percevoir comme une réification (doublée d'une marchandisation) de leur personne, et d'une mainmise inacceptable sur certaines de leurs libertés fondamentales, telles que le droit à s'exprimer, à communiquer ou au respect de la vie privée de chacun et chacune.

Passer d’une vision PC-centric et/ou device-centric à une approche user-centric, comme dit Bill Gates, c'est bien beau, mais encore faut-il que l'individualité ne se retrouve pas noyée dans la masse aux dépens de ses droits les plus élémentaires.

L'utilisateur, l'internaute, le téléphonaute, le consommateur ou le consommacteur, comme on voudra bien le nommer, a encore sa dignité ! [Début]

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Tiens, pour finir sur une note optimiste, je vais conclure en contribuant volontairement avec une donnée personnelle, et apporter ainsi ma pierre à l’édifice informationnel que bâtit Google : j’ai commencé à rédiger ce billet le vendredi 24 mars 2006, date de mes … 49 ans ! Ah, la dernière année des quadras…, j’ai déjà la nostalgie ;-)
Au téléphone, comme je disais à un ami « je vais pas tarder à devenir un vieux con », il m’a répondu « rassure-toi, tu l’es déjà ! » Ça console :-)

Le client est ROI, certes, mais roi de quoi ?...

Jean-Marie Le Ray - mars 2006


P.S. Lire la deuxième partie de mon analyse sur Google :-)

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samedi 18 mars 2006

Google, the Definitive Strategy - III

GOOGLE: THE DEFINITIVE STRATEGY
(troisième partie)
(première partie)
(deuxième partie)
(original en anglais) (uniquement les deux premières parties)

Préambule
Présentation par Omid Kordestani
Les AdWords
Les solutions personnalisées
- Traductions de Sébastien Balula, Cyril Louis et Patrick Tournier
Les nouvelles opportunités
Les AdSense
- Traductions de Régis Langlade et Philippe Torloting
Conclusion

[MàJ - Dimanche 16 juillet 2006] Suite de l'aventure...

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Préambule

La présentation d’Eric Schmidt est suivie de trois parties distinctes :
  1. Stratégie et philosophie du produit Google, par Jonhatan Rosenberg
  2. Stratégie de partenariats et ventes internationales de Google, par Omid Kordestani
  3. Information financière, par George Reyes
- Comme je l’ai signalé dès le début, je n’aborde pas cette dernière partie.

- Concernant les diapositives de la partie Stratégie et philosophie du produit Google, qui n’ont aucune note et, donc, rien à traduire, je me limiterai à signaler les quelques faits qui m’ont marqués :
  • L’approche no constraints, reprise dans mon premier billet sur cette histoire
  • La formule originale que Google utilise pour calculer ses revenus publicitaires :

Revenu
= Nb d’utilisateurs x (Nb de requêtes/utilisateur) x (Nb de pubs/requête) x (Nb de clics/pub) x (Revenu/clic)
  • La géolocalisation des pubs (sur Google Earth et Google Local), un ciblage de proximité qui ne sera pas uniquement décliné en ligne, mais également sur les supports hors ligne (annuaires papier, etc.).
À quand les pubs sur la Lune ou sur Mars, en attendant Google Galaxy !...
- Enfin, le présent article, qui aborde uniquement la troisième partie, entend proposer un résumé de Stratégie de partenariats et ventes internationales de Google.
L’ossature de cette présentation reposant sur les deux produits phares de Google, AdWords & AdSense, le texte est articulé autour de ces deux pôles, s’adressant essentiellement aux annonceurs pour le premier, aux partenaires pour le second.
* * *

Suite à la chronologie des épisodes précédents, ici et , rien de notable à signaler, hormis le silence incompréhensible qui entoure cette histoire, décidément étonnante, du début à la fin : tout juste si ZDNet a sorti un entrefilet sur son blog...

Notes à la traduction de cette troisième partie

Prière de consulter mes observations relatives à la traduction de la première partie. Comme précédemment, si vous avez des remarques ou des critiques à formuler, merci de m'en faire part.
La traduction des diapositives 18, 19, 20, 24 et 25 a été assurée respectivement par : Sébastien Balula, Cyril Louis, Patrick Tournier, Régis Langlade et Philippe Torloting, les auteurs du futur best-seller « Le monde selon Google ». [Début]

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Présentation par Omid Kordestani


Nos cibles sont : les utilisateurs, les clients et les partenaires

Nous les distinguons comme suit :
  • Utilisateurs : premiers par ordre d’importance, tout s’écroule si nous perdons de vue cette priorité : les clics et le trafic global
  • Clients : les clients payants, des petits aux gros annonceurs en passant par nos entreprises partenaires
  • Partenaires : acteurs qui utilisent nos services dans le cadre de leurs activités (de la recherche à la monétisation), et/ou créateurs de contenu, liés à nos services de recherche et publicitaires
  • Tierces parties : des agences publicitaires aux revendeurs en Chine, les fournisseurs de contenu connexe à la recherche
Nous avons bâti notre incroyable succès sur notre aptitude à maintenir cet équilibre délicat entre les différents acteurs, et à leur offrir à tous des services et produits de valeur. [Début]

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Les AdWords – Servir tous nos clients

Nous avons segmenté nos annonceurs en trois catégories générales, qui expriment chacune des besoins différents, en fonction desquelles nous avons adapté nos stratégies de produits et de ventes.
  1. La première catégorie regroupe les entreprises en ligne, nées avec Internet, les « dot.coms » (Edmunds.com, Travel.com). (diapositive 6)
  2. Dans la deuxième, celle des annonceurs traditionnels, nous retrouvons les grands comptes d’envergure mondiale (Fiat, Target, Sony). (diapositive 7)
  3. La troisième catégorie rassemble la longue traîne des PME, qui utilisent de plus en plus le marketing sur Internet pour assurer leur croissance. (diapositive 8)
Les annonceurs traditionnels
(diapositives 9/10/11/12/13/14/15)

Voyons d’abord, d'une manière générale, ce que nous constatons pour les grands comptes. Par exemple, certaines des 1000 premières sociétés classées par Fortune ont considérablement intensifié leurs investissements sur Internet depuis 2003, non seulement sur Google, mais répartis sur l’ensemble des médias en ligne (pour n’en citer qu’une, Capital One Financial a augmenté ses dépenses en ligne de 2 113 % !).
En données agrégées, ce groupe d'annonceurs à forte croissance a multiplié par trois ses investissements entre 2003 et 2005.
Près de la moitié des responsables marketing des sociétés classées dans le Fortune 500 déclarent qu'ils envisagent d'augmenter leur budget publicitaire en ligne de 30 % en 2006.
Source : AdAge, 6 janvier 2006
Donc, pour nous attaquer à ce potentiel, nous vous annoncions dès l'année dernière notre intention de verticaliser nos équipes de ventes, ce que nous avons déjà fait en Amérique du Nord et sommes en train de faire en Europe, en investissant considérablement dans la formation et la motivation de nos forces de ventes directes, qui doivent pouvoir accompagner nos clients aussi bien à l’échelle régionale que nationale. La mise en place de ce modèle d’intégration verticale de nos vendeurs est dictée par la nécessité d’avoir des équipes spécialisées, connaissant parfaitement les secteurs de nos clients et prospects, toujours plus sophistiqués.
Cette verticalisation s’articule autour de 12 pôles, avec en son centre la plateforme AdWords :
Voyages / Finance / Produits de consommation conditionnés / Technologie B2C / Technologie B2B / Santé / Secteur automobile / Télécoms / Commerce de détail / Services B2B / Marchés locaux / Loisirs
Nous commençons maintenant à voir les premiers résultats de cette politique, à travers l'un des indicateurs que nous surveillons, à savoir le taux de pénétration des annonceurs et des sociétés de premier plan.
Au quatrième trimestre 2005, nous touchions 88% parmi les 100 premières entreprises nationales classées par AdAge, contre 79% un an auparavant.
Idem pour les 1000 premières entreprises classées par Fortune, puisque 263 sont parmi nos clients en 2005, contre 227 l’année précédente (soit une moyenne de 3 nouvelles entreprises conquises par mois).

Pour détailler cette approche, qui consiste à étendre et approfondir nos relations avec les annonceurs, prenons l’exemple du pôle « Commerce de détail », découpé en secteurs et sous-secteurs.

  • En bleu, environ 20% des produits/secteurs étaient ciblés par des campagnes AdWords en 2004.
  • En vert, la progression réalisée début 2005.
  • En orange, les résultats en fin d’année.
Ainsi les investissements ont été multipliés par trois, nos annonceurs ont maintenu leurs marges, et tout le monde est gagnant.

Or nous ne nous arrêtons pas aux liens sponsorisés (...), nous proposons aussi d’autres produits innovants, tels que le ciblage des utilisateurs par sites.
Pour citer l’exemple de la campagne Road to Kona (Ford), la mise en exergue des liens sponsorisés de la marque sur les pages d’accueil de milliers de sites ciblés a permis d’atteindre des millions d’utilisateurs uniques en moins de 60 heures.
Aucun autre réseau que le nôtre n’aurait été capable d’obtenir de tels résultats en un laps de temps aussi court ! [Début]

Les solutions personnalisées
(diapositives 18/19/20)

Diapositive 18, par Sébastien Balula

Même les annonceurs les plus pointus ont été conquis par le puissant outil marketing qu’est Google AdWords. Or plus ils l’utilisent, plus ils ont besoin de fonctions de contrôle et d’une visibilité accrues. L’année passée, nous avons ciblé nos recherches sur le développement de produits et solutions pour satisfaire ces besoins.

L’interface AdWords est un exemple concret de ces nouveaux produits, qui permet aux annonceurs de gérer et contrôler leurs campagnes publicitaires à travers une interface puissante et intuitive. Bien qu’actuellement en version bêta et avec un nombre limité de clients, le retour a été très positif.

Pour autant, ce n’est pas le seul exemple de notre attention aux exigences spécifiques des annonceurs qui désirent avoir un meilleur contrôle et une plus grande visibilité.

L’éditeur AdWords améliore la gestion des campagnes, et en particulier la gestion des grosses campagnes ou d’un nombre important de campagnes. Interface WYSIWYG et fonctionnalités d’édition par lots pour rendre plus efficace la gestion des campagnes par les annonceurs. L’éditeur AdWords est actuellement en version bêta.

Commentaire

Adwords est clairement un outil avancé malgré sa version bêta et Google le sait. Il veut donner une orientation résolument client (annonceurs). De plus, Google a récemment ajouté de nouvelles fonctionnalités comme le ciblage démographique. Bientôt disponible en version française. [Début]

Diapositive 19, par Cyril Louis

Ces fonctions et produits ont pour but de faciliter le marketing et d'augmenter les budgets dédiés aux AdWords. Le fait de donner plus d'informations, de contrôle et de visibilité rend les annonceurs plus convaincus et valorise leur apport : ils dépensent plus, avec un taux de satisfaction accru.

Mais examinons de plus près, à l'extrémité de la traîne, la façon dont nous facilitons la vie à nos plus petits annonceurs ?

Les API AdWords – interface permettant aux annonceurs et aux parties tierces de développer des applications personnalisées et d'obtenir une meilleure intégration avec les systèmes de gestion des référentiels de données [version bêta sortie en janvier 2005].

Le contrôle séparé du contenu et de la recherche au niveau des enchères – moyen pour les annonceurs qui souhaitent plus de contrôle et de visibilité d'affiner les budgets qu'ils consacrent au réseau Google [fonctionnalité sortie au second semestre 2005].

Google Analytics – outil puissant d’analyse de pages web, adapté autant aux annonceurs les plus exigeants qu’aux plus récents/plus petits.

Nous proposons ce produit gratuitement à tous les annonceurs et éditeurs Web car nous croyons que leur fournir de bons outils d’analyse générera des sites Web mieux conçus et une meilleure expérience utilisateur pour tous.

De plus, un annonceur mieux informé et attentif à son ROI, ou retour sur investissement, est un annonceur plus satisfait et donc, à long terme, c'est pour Google un meilleur créateur de valeur [Google Analytics est sorti en novembre 2005].

Ciblage de sites – les annonceurs ont maintenant la capacité d'utiliser nos outils pour cibler des sites précis de notre réseau de contenu. Ceux qui veulent que leur publicité ne soit diffusée qu'auprès de segments très spécifiques d'utilisateurs peuvent ainsi construire des cibles de marché personnalisées. [Fonctionnalité sortie au second semestre 2005].

Commentaire

Google affirme sa vision et ses objectifs : faciliter la vie de ses annonceurs, dans le seul but d’accroître la rentabilité par annonceur.

Mais Google ne compte pas seulement sur ses annonceurs les plus importants ou plus perfectionnés, en cherchant toujours à valoriser les petits (long tail).

Les produits proposés gratuitement sont donc le moyen d’offrir à ces derniers la possibilité d’améliorer leurs annonces, leur positionnement, et donc d’accroître leur ROI, et donc de dépenser toujours plus dans les programmes Google qui leur assurent un ROI. [Début]

Diapositive 20, par Patrick Tournier

Une meilleure automatisation et une plus grande simplification rendent AdWords de plus en plus accessible à la longue traîne des petites et moyennes entreprises.

AdWords fournit aux PME annonceurs un outil marketing puissant et ciblé pour toucher des segments de clientèle spécifiques, qu'elles n'auraient jamais pu atteindre auparavant de façon aussi efficace et à un prix d'entrée relativement bas. Ces annonceurs, qui veulent exploiter la puissance d'AdWords, recherchent une automatisation et une simplification accrues dans la richesse des fonctionnalités du produit.

Notre objectif est de faciliter la prise en main d’AdWords par les nouveaux annonceurs :
  • en réduisant les étapes
  • en rendant plus intuitive la sélection des cibles
  • en simplifiant le système de reporting, et
  • en proposant une fonctionnalité d'enchère automatique pour diminuer la complexité du processus.
Nous procédons actuellement à une phase d'essai avec une édition Starter d'AdWords ayant ces caractéristiques, tout en travaillant sur des outils d'optimisation complémentaires pour que la prise en main du système et la gestion des campagnes en cours soient encore plus faciles.

Nous pensons qu’à l’avenir notre croissance dépendra aussi de la mise à disposition d’options marketing améliorées pour les annonceurs.

Parmi les autres fonctionnalités d'AdWords particulièrement adaptées aux PME, signalons le clic d’appel publicitaire (actuellement en prétest), où une connexion téléphonique « privée et amicale » est établie entre l'annonceur et le consommateur, basée sur l’annonce AdWords qui demande à l'utilisateur de saisir un numéro de téléphone. Les petits commerces sont intéressés par ces connexions téléphoniques directes avec des clients potentiels, surtout lorsqu’ils ne sont pas présents sur le Web.

Voici d'autres exemples de produits et d'outils pour simplifier et automatiser AdWords :
  • Suggestions automatiques de budgets quotidiens – nous envoyons des avis automatisés pour avertir les clients qu’ils devraient augmenter leur budget pour toucher plus de prospects, ce qui simplifie l'optimisation du processus.
  • Suggestions automatiques de mots clés – l'un des enjeux majeurs pour les annonceurs est de sélectionner les bons mots clés ; jusqu’à présent, nous avons toujours aidé les clients à optimiser leurs mots clés, par un processus manuel. Aujourd’hui nous souhaitons automatiser ce processus, pour proposer aux clients des mots clés susceptibles d'impacter leurs campagnes de façon significative. Une fonctionnalité qui permettra aux annonceurs d'améliorer facilement leurs résultats.
  • Optimiseur de budget – pour ceux qui recherchent davantage la maximisation de clics : dites-nous quel est votre budget, et dites-nous d'ajuster automatiquement les offres pour maximiser les clics sur une base mensuelle. Puissante fonctionnalité pour aider les nouveaux annonceurs à démarrer et gérer rapidement et efficacement leurs campagnes.
  • Outil planificateur de mot clé – nous avons optimisé notre outil de suggestion des mots clés pour mettre à la disposition des annonceurs plusieurs outils en un seul. Les suggestions générées peuvent se baser sur des mots existants ou des URL. [Début]

Les nouvelles opportunités
(diapositive 21)

Comme déjà précisé, nous optimisons nos produits phares – AdWords et AdSense – pour les étendre à de nouveaux référentiels (ou entrepôts de données - NdT) et attirer de nouveaux annonceurs. Il y a là une énorme opportunité à saisir.
Ayant constaté, d’une part, que les annonceurs souhaitent élargir les occasions de marketing, et, de l’autre, que les créateurs et les agrégateurs de contenu souhaitent travailler avec nous pour avoir accès à notre base d’annonceurs, nous œuvrons à l’adaptation et adoption de nouveaux formats publicitaires, qui seront étroitement intégrés dans les produits existants et dans les actuelles interfaces de gestion des campagnes.

Il s’agit d’appliquer à ces nouveaux référentiels la pertinence et l’efficacité du puissant modèle d’enchères que nous avons mis au point, pour offrir un plus large éventail de choix à nos annonceurs et permettre à nos partenaires d’évoluer sur un marché plus dynamique.

Pour donner toute la mesure de ce potentiel, outre la presse (...), la radio (...) et la télévision (...), signalons que le marché publicitaire pour la vidéo sur Internet pèse 225 millions de dollars en 2005, avec un prévisionnel multiplié par 3 à l’horizon 2007.
Source : eMarketer Online Video Advertising report (nov. 2005) [Début]

* * *

Les AdSense – Servir nos partenaires de toute taille

(diapositives 22/23/24/25)

Tout comme pour les annonceurs, nous avons divisé les partenaires en deux segments :
  1. le premier regroupe les grands comptes, c’est-à-dire ceux de nos partenaires qui sont le plus impliqués dans les contenus et les services de recherche, avec qui nous continuons à bâtir et développer des relations commerciales
  2. dans le second sont rassemblés tous les créateurs de contenu, qui vont du simple blogueur aux sites Web ayant une envergure mondiale.


Diapositive 24, par Régis Langlade

Notre réseau de contenu est l’un des plus gros réseaux d’annonce au monde. Selon les récentes analyses de ComScore, le réseau AdSense a touché 69% des internautes avec une fréquence de 128 affichages par utilisateur et par mois. Une largeur et une profondeur sans équivalents !

Et cela va croissant grâce à l’arrivée de nouveaux partenaires et au développement des partenaires existants. De fait, la largeur du réseau contribue à sa croissance : nous avons constaté qu’une forte proportion de nouveaux partenaires nous ont été amenés par ceux qui utilisent déjà AdSense.

Nous en attirons aussi de nouveaux grâce à l’intégration du programme sur les plateformes de blog et d’édition, puisque, pour ceux qui le souhaitent, l’installation d’AdSense sur leur site est très facile.

Cette largeur et cette profondeur sont un avantage indéniable pour nos annonceurs.

Commentaire

Le réseau AdSense est énorme grâce aux nombreux partenariats, dont la grande majorité se retrouve en fin de traîne (cf. long tail). [Début]

Diapositive 25, par Philippe Torloting

La largeur et la profondeur de notre réseau permettent d’offrir une large couverture pour les annonceurs, qui va au-delà du ciblage des liens sponsorisés sur les résultats des recherches. C’est aussi un moyen idéal pour les annonceurs de faire connaître leur marque et d’atteindre leurs objectifs d’audience sur le web.

Le secret consiste à mettre nos outils à la disposition des annonceurs, qui tirent profit de l’étendue de notre réseau publicitaire pour identifier les sites qu’ils souhaitent et créer ainsi leurs propres réseaux médias. Du sur mesure.

Jamais auparavant aucun annonceur n’a pu trouver ni cibler des opportunités de niches aussi efficacement.

Prenons l’exemple d’un réseau de sites consacrés à la musique Hip Hop, qui conjugue l’audience ciblée tant recherchée par les marqueteurs, à la fréquence nécessaire (3,9 millions de pages vues par jour) pour réaliser une campagne efficace.

Juste un exemple parmi tant d’autres, qui vont de l’éducation à la pêche en passant par les chats...

Passons maintenant au volet « Entreprises » de nos activités...

Commentaire

Google a su monétiser la « long tail » en proposant à tous ces « petits » éditeurs de contenu une réelle régie publicitaire. Des éditeurs de contenu très spécialisés aux éditeurs généralistes, tout le monde en profite :
  • les annonceurs (énorme visibilité),
  • les éditeurs (revenus publicitaires où les régies classiques refusent d’investir), et
  • les utilisateurs. [Début]

Entreprises
(diapositive 26)

Notre action auprès des entreprises, plus récente, connaît une croissance rapide et rentable. Nous avons déjà vendu des milliers de solutions Google mini auprès des PME, dans un marché encore relativement inexploité.
Nous avons également noué différents partenariats pour le déploiement de notre solution Google Desktop pour les entreprises... [Début]

* * *


Amalgamez tout cela, et ça vous donne une entreprise globale, qui déploie 46 antennes (physiques et virtuelles) dans le monde entier, et réalise des ventes à l’international dans 42 langues et en 48 devises !

Comme je titrais dès mon premier billet, voilà déjà deux semaines, Google est plus qu’un « simple » moteur de recherche... Bien plus ! [Début]


Traduction (c) Jean-Marie Le Ray - 2006

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jeudi 16 mars 2006

Google, the Definitive Strategy - II

GOOGLE: THE DEFINITIVE STRATEGY
(deuxième partie)
(première partie)
(original en anglais) (uniquement les deux premières parties)
(troisième partie) (uniquement en français)

Préambule

Notes

Diapositive n° 13 - Résoudre les grands problèmes
Commentaires à la diapositives n° 13
Diapositive n° 14 – Les produits et services offerts au consommacteur
Commentaires à la diapositive n° 14
Diapositive n° 15 – L’évolution de Google
Commentaires à la diapositive n° 15
Diapositive n° 16 - Davantage de détails sur les plateformes mobiles et le marché global
Commentaires à la diapositive n° 16
Diapositive n° 18 - Sept grands domaines
Commentaires à la diapositive n° 18

[MàJ - Dimanche 16 juillet 2006] Suite de l'aventure...

* * *

Préambule

Avant de poursuivre, je tiens d'abord à remercier tous ceux qui m'ont soutenu avec leurs encouragements, soit dans les commentaires soit par courriel, et qui se reconnaîtront. Sans eux je crois que je serais passé à autre chose...

Suite de la chronologie des événements :
  • ...
  • Le 11 mars, je publie le premier billet de la série « Google, the Definitive Strategy »
  • Le 12 mars, l'actu est reprise par WebRankInfo, au passage je remercie Olivier Duffez qui est inexplicablement l'un des très rares du Web français à avoir relayé cette information...
  • Le 13 mars, l'actu est reprise par nos amis canadiens du blog de Branchez-vous.com, merci à Simon Lamarche et Jean-François Renaud
  • Le 14 mars, je suis contacté par un fonds d'investissement américain qui me demande où est-ce qu'ils peuvent télécharger le fameux fichier PPT ! Il y en a qui dorment pas...
  • Le 15 mars, je suis contacté par l'équipe du 3e cycle Marketing Management des Technologies de l'Information, de l'Institut Supérieur de Commerce de Paris, qui prépare la parution d'un ouvrage intitulé « Le monde selon Google », et me propose de collaborer à la présente traduction : outre ma surprise et mes très vifs remerciements, je serai heureux d'intégrer leur traduction dans le cadre du troisième billet consacré à cette saga, à paraître lundi prochain dans la journée, mardi au plus tard. En effet, la présentation de Google aux analystes financiers ne s'arrête pas à l'introduction d'Eric Schmidt, et cette prochaine partie sera riche d'enseignements...
  • Le 16 mars, je publie le présent billet
  • à suivre...

Notes à la traduction de cette deuxième partie

Prière de consulter mes observations relatives à la traduction de la partie précédente. Comme précédemment, si vous avez des remarques ou des critiques à formuler sur la traduction, merci de m'en faire part. [Début]

* * *


Diapositive n° 13 - Résoudre les grands problèmes
Diapositive originale

Les États-Unis investissent à eux seuls 250 milliards de dollars en publicité chaque année, (…) et les secteurs les plus porteurs (c.-à-d. avec un taux de croissance supérieur à 2 chiffres) sont :
  1. Internet
  2. la télévision câblée
Juste pour vous donner une idée, il a fallu :
  • 37 ans à la radio pour toucher 50 millions d’auditeurs
  • 15 ans à la télé pour conquérir 50 millions de téléspectateurs, contre 6 ans à la télévision par câble
  • 3 ans à Internet pour avoir 50 millions d’utilisateurs
  • 45 ans à la radio avant de totaliser 1 milliard de dollars en investissements publicitaires, contre 10 ans à la télé, 7 ans à la télévision par câble et 3 ans à Internet
Source : Morgan Stanley Technology Research


Commentaires

La diapositive, qui fait état de 283 milliards de dollars au lieu de 250 (33 milliards $ de différence, ce n’est pas rien !), mentionne les autres médias qui se partagent l’intégralité des investissements publicitaires, en plus d’Internet et du câble, à savoir : le publipostage, la presse, la télé, la radio, les pages jaunes, le câble, les magazines et autres (dont les jeux vidéo).
Source : Universal McCann, 12/05

Je souligne car dans cette présentation, Google déclare expressément vouloir se positionner sur certains de ces secteurs – pour ne pas dire tous –, et diversifier ses activités essentiellement dans :
  • la presse
  • la radio
  • la vidéo
  • la téléphonie mobile,
ou encore faire des incursions dans la publicité hors-ligne (annuaires papier, etc.). [Début]

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Diapositive n° 14 – Les produits et services offerts au consommacteur
Diapositive originale

Dans un monde où les puissances de traitement des unités centrales et les capacités de bande passante et de stockage seraient illimitées, voici ce que nous pourrions faire avec les produits destinés aux consommacteurs...

I – Aller vite

Ça semble simple, mais il ne faut pas en sous-estimer l’impact, qui est énorme. Les utilisateurs ne se rendent pas compte de ce qui est lent tant qu’ils n’ont pas goûté à ce qui va vite.
On donne pour acquis qu’une page web met un certain temps à se charger, alors que l’expérience de navigation devrait être instantanée.
Gmail fait déjà ça pour le webmail, mais ce n’est qu'un début. Une fois les contraintes de bande passante abolies, il sera possible de booster toutes les applications.

II – Stocker 100 % des données utilisateur

Le stockage illimité nous permettra d’héberger l’ensemble des fichiers des utilisateurs : courriels, historiques Web, images, favoris, etc., pour les rendre accessibles depuis n'importe quelle application ou plate-forme. Tous les efforts que nous avons déployés dans ce sens, avec des projets tels que GDrive, GDS ou Lighthouse, se sont heurtés jusqu’à présent aux contraintes imposées par des capacités de bande passante et de stockage limitées. À titre d’exemple, les développeurs de Firefox travaillent actuellement sur le stockage des données côté serveur, même s’ils n’envisagent d’emmagasiner que les URL et non pas l'intégralité des pages Web, pour des motifs de place. Ce projet va nous permettre d’alléger le côté client pour concentrer toute la puissance côté serveur (thin client, thick server), un modèle qui renforce nos atouts vis-à-vis de Microsoft tout en offrant davantage de valeur ajoutée à l'utilisateur.
De plus, avec le 100 % stockage, la version en ligne de vos données va devenir votre copie de référence, votre original, alors que la version stockée sur votre ordinateur local fera plutôt fonction de cache, avec pour conséquence, et non des moindres, que les copies de vos données seront davantage sécurisées en ligne que sur votre propre ordinateur. Une autre implication de ce projet est que 100 % des données utilisateur stockées sont mieux valorisées sur Internet, dès lors qu’elles sont accessibles et interopérables d’une application à l’autre. Exemple : un profil d'utilisateur Orkut devient plus intéressant s'il est accessible depuis Gmail (carnet d'adresses), depuis Lighthouse (liste d’accès), etc.

III - Rendre la personnalisation plus transparente

Plus Google pourra gérer le traitement, l’accès et les données de l’utilisateur, plus Google sera en mesure d’utiliser ces données pour optimiser de façon transparente l’expérience de l’utilisateur.
Prenons un bon exemple, Google Desktop avec les fils RSS : l’utilisateur n’aura plus besoin de nous dire quels sont les fils auxquels il veut s’abonner, puisque nous serons à même de déterminer implicitement ses choix.
Autres exemples potentiels : l’utilisateur ne devra plus spécifier le champ d’adresse "De" dans Google Maps, il ne devra plus spécifier dans quelle monnaie il veut visualiser les prix dans Froogle, il n'aura plus besoin de saisir sa liste de contacts dans Google Talk.


Commentaires

J’ai déjà traduit le point II dans mon premier billet consacré à cette histoire incroyable, intitulé Google est bien plus qu'un « simple » moteur de recherche..., mais je profite de l'occasion pour le replacer dans son contexte.
Ici, j’ai traduit consumer par consommacteur pour rendre l’idée d’interactivité qui sous-tend toute la philosophie de Google vis-à-vis de l’internaute…
Concernant GDrive, qui est véritablement la seule info qui a circulé sur Internet, à noter qu’Amazon propose d’ores et déjà son propre service de stockage ! C'est donc dans l'air du temps...
Pour les autres notes sur la traduction du point II, prière de consulter mes premiers commentaires.
Quant au point III, je me réserve de revenir sur le sujet, notamment à la lumière de cette dernière info. [Début]

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Diapositive n° 15 – L’évolution de Google
Diapositive originale

Comment utiliser l’expérience passée et les atouts de Google pour favoriser les investissements publicitaires ?

La stratégie de Google repose sur les mêmes fondements sur lesquels nous avons basé tous nos produits et services :

1) Réduire les coûts et augmenter les prestations de notre infrastructure matérielle
  • nouvelles conceptions informatiques, nouvelles infrastructures de communication et des data center
  • un dimensionnement de notre réseau 100 fois supérieur à la taille de celui de l’industrie
2) Construire la meilleure architecture logicielle au monde, basée sur la mémoire
  • Faciliter la convivialité et la fiabilité de la programmation en nous basant sur ce nouveau modèle
  • Rendre l'exécution des programmes et des applications aussi fiable que l'est aujourd’hui le stockage des données
  • Faciliter considérablement l'utilisation de l'informatique à grande échelle
  • Allouer de façon automatique les ressources machines, dans une réelle logique de rentabilité et en fonction des exigences du marché
Ces fondements et ce cadre opérationnel permettront à Google d’établir de nouveaux standards pour l’innovation et l’exhaustivité. Nos plans sont les suivants :
  1. Capter toute l’information du monde, pas seulement une partie
  2. Parcourir/indexer l’intégralité des ressources en ligne (navigation et fils d’info)
  3. Utiliser nos capacités de distribution pour nous procurer l'information et la structurer ; faire en sorte que nous communiquer l’information soit chose facile
  4. Mettre de bons outils à la disposition des webmasters pour les aider à mieux appréhender leur intégrabilité
  5. Étendre nos pôles d’activités à de nouveaux domaines : la vidéo, l’édition, la photo.

Commentaires

Je me réserve de développer le raisonnement connexe dans le quatrième billet que je consacrerai à cette histoire, entièrement réservé aux conclusions. [Début]

* * *


Diapositive n° 16 - Davantage de détails sur les plateformes mobiles et le marché global
Diapositive originale

Dans un tel contexte, les plateformes mobiles jouent un rôle crucial.

Si vous analysez les marchés promis à un développement important, comme l’Inde, la Chine ou l’Amérique Latine, la pénétration des téléphones mobiles dépasse de loin celle des ordinateurs de bureau et portables. Donc, dans ces régions, l’enjeu est d’élaborer des produits pour notre prochain milliard d’utilisateurs et de nouer des partenariats étroits avec les opérateurs régionaux, pour être sûrs que les gens puissent avoir accès aux plateformes et dispositifs mobiles.

- Quelques chiffres à prendre en considération :
  • Dans le monde, 1 personne sur 6 vit en Inde
  • La Chine + l’Inde représentent 1/3 de la population mondiale
  • 4 milliards de terriens n’ont jamais fait un appel téléphonique
D’où l’impératif de localiser nos produits pour les rendre disponibles et pertinents à tous ceux qui parlent d’autres langues que l’anglais ou qui n’ont pas encore l’accès à l’informatique.

- Observons également que :
  • 79% des utilisateurs sur Internet vivent en dehors des États-Unis
  • 67% d’entre eux n’ont pas l’anglais comme première langue
L’essentiel à retenir, c’est que nous n’avons rendu service ni à nos utilisateurs ni à notre société en faisant l’impasse sur des produits pertinents et attrayants à destination d’un public non-américain et d’une audience non-anglophone.


Commentaires

Comme pour la note précédente, je me réserve de développer le raisonnement connexe dans le quatrième billet que je consacrerai à cette histoire, entièrement réservé aux conclusions. [Début]

* * *


Diapositive n° 18 - Sept grands domaines
Diapositive originale

J’aborderai plus en détail ces thèmes par la suite, mais notre stratégie peut se diviser en sept grands domaines, qui couvrent l’ensemble de nos activités :
  1. Être leader dans la recherche : fournir les fondamentaux et inventer de nouveaux modèles de recherche
  2. Offrir un système publicitaire plus exhaustif : en augmenter la largeur et la profondeur (tout en améliorant l’expérience utilisateur et les retours sur investissements)
  3. Résoudre les besoins et les souhaits des utilisateurs au-delà de la recherche : créer, mémoriser & partager
  4. Bâtir le top des infrastructures matérielles & logicielles : faire levier sur nos acquis de leader dans les ressources matérielles & logicielles pour accroître notre avantage
  5. Étendre le plus possible notre sphère d'influence, en proposant les services de Google aux utilisateurs, où qu’ils soient
  6. Optimiser au maximum les opportunités énormes qui s'offrent à nous : recruter les meilleurs, stimuler l'innovation du bas vers le haut, impulser la croissance tout en gardant intactes les valeurs qui sont les nôtres
  7. Nous positionner comme maître à penser, pas seulement dans l’industrie : collaborer avec un réseau étendu de partenaires, d’autorités de régulation, de médias et de centres d’influence

Commentaires

Quelques points de traduction :
  1. J'ai traduit footprint par sphère d’influence, qui me semble mieux adapté au contexte. Quoi qu'il en soit, il est sûr que Google laissera son empreinte...
  2. J'ai traduit bottom-up avec du bas vers le haut, mais le français ne rend pas justice à la signification du concept anglo-saxon, qui a des implications considérables : pour donner une piste de réflexion, je dirais qu'il s'agit d'abord d'analyser les spécificités et les exigences du marché, d'analyser ensuite l'environnement global où évolue la société, et de développer et encourager les innovations d'après les résultats
  3. J'ai traduit thought leadership par maître à penser, j'aurais pu édulcorer en choisissant leader d’opinion, mais dans ce cas j'imagine qu'Eric Schmidt aurait dit opinion leader, ou autre... Cependant je ne pense pas avoir trahi ses intentions initiales. Si quelqu'un a une meilleure solution...
Le choix des mots n'est jamais innocent pour un traducteur, et pour Google non plus ! [Début]

Traduction (c) Jean-Marie Le Ray - 2006

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