vendredi 15 juin 2007

Enjeux et nature d’une communication multilingue

English version / version anglaise

on ProZ.com


Introduction
I. Les ENJEUX
II. Les LANGUES
Conclusion

* * *

Introduction

En novembre 2005, dans sa Communication au Conseil, au Parlement européen, au Comité économique et social européen et au Comité des régions, intitulée « Un nouveau cadre stratégique pour le multilinguisme », la Commission annonçait pour 2006 la publication d’ « une étude sur l’incidence de la pénurie de compétences linguistiques sur l’économie européenne ».

C’est donc le rapport ELAN (Effects on the European Economy of Shortages of Foreign Language Skills in Enterprise), publié un an plus tard, en décembre 2006, qui met « à notre disposition l’enquête la plus exhaustive jamais menée sur la pratique, et le besoin, de langues et de connaissances culturelles » (…) en évaluant notamment :
  • les pertes commerciales, ou la sous-performance, dues à des compétences linguistiques et des connaissances culturelles insuffisantes ;
  • les obstacles aux échanges commerciaux posés par des compétences linguistiques et des connaissances culturelles insuffisantes,
et analyse un panel de 30 grands groupes (ayant une envergure internationale et commercialisant leurs produits ou services dans au moins 10 pays du monde, dont Total, BP, Canal+, Unilever, Saatchi & Saatchi, Pernod Ricard, Accor, Air France, General Electric, GlaxoSmithKline, etc.) et d’à peu près 2000 PME, dont 90% sont en activité depuis plus de 5 ans : un échantillon sélectionné dans 27 pays pour être aussi représentatif que possible du profil d’exportation des pays concerné, représentatif des secteurs d’exportation types (industries alimentaires, fabrication de machines et équipements, de meubles, travail des métaux, commerce de gros, industries chimique, textile, du caoutchouc et des plastiques, fabrication d’équipements de radio et télécoms, services fournis principalement aux entreprises, etc.), et offrir une vue d’ensemble des différentes tailles d’entreprises (des micro-entreprises aux moyennes entreprises employant 250 personnes), l’objectif étant de présenter une vision nationale plutôt que régionale. Quant à la fonction des personnes interrogées, environ ¼ sont Directeurs export, ¼ Directeurs généraux, ¼ PDG et ¼ Administrateurs.

Je ne sais pas si l’étude est disponible chez Reportlinker, mais au moins elle est librement téléchargeable sur le Web, en anglais et en français, j’espère que vous vous en contenterez. :-)

En attendant, même si résumer 85 pages en un seul billet peut sembler une gageure, je cite abondamment le rapport pour vous en proposer ma propre synthèse, celle d’un professionnel de la langue qui lutte quasi-quotidiennement depuis plus de 20 ans afin de sensibiliser les entreprises aux défis linguistiques et culturels, et faire comprendre à ses clients les bienfaits d’une traduction de qualité, vs. les méfaits des « bricolages linguistiques » qu’ils s’inventent à tour de bras en tentant – vainement – de résoudre la quadrature du triangle[Début]

* * *

I. Commençons par le premier constat : les ENJEUX

L’enquête menée auprès des 2000 PME montre que les entreprises européennes subissent de fortes pertes commerciales, faute de disposer de compétences linguistiques suffisantes. Il est déjà arrivé à 11 % d’entre elles de perdre un contrat pour cette raison ; 11%, le chiffre semble faible. Toutefois, rapporté aux quelque 20 millions d’entreprises qui formaient la population de l’Europe à 19, ces « fortes pertes commerciales » (évaluées dans une fourchette oscillant entre 16 400 000,00 € et 25 300 000,00 euros pour les entreprises du panel) pour cause « de compétences linguistiques insuffisantes » concerneraient la bagatelle de … 2 millions deux cent mille entreprises !!!

De plus, ce chiffre de 20 millions d’entreprises est un calcul prudent, puisqu’il est largement dépassé dans l’Europe des 25. En attendant, cela nous donne, par défaut, 1 point de pourcentage = 200 000 entreprises à l’échelle communautaire ! Un ordre de grandeur qu’il y a lieu de garder à l’esprit tout au long de la lecture de cet article…

Quant aux grands groupes, ils représenteraient 0,2% du total, soit environ 50 000 multinationales, quand même !

Donc, pour reprendre les mots du rapport, « Tous pays confondus, cela représente potentiellement une perte énorme », puisque, « selon notre estimation », … « les pertes totales pour l’économie communautaire, dues au manque de compétences linguistiques dans le secteur des PME, avoisinent 100 milliards d’euros par an », avec une perte moyenne par entreprise de 325 000 euros sur une période de trois ans.

Et dès lors qu’en moyenne, 48% des entreprises de l’échantillon (provenant davantage des états non anglophones et des états récemment admis) déclarent appliquer des « stratégies linguistiques », on se demande où l’on en serait si les PME n’en appliquaient pas…

Que sont donc ces stratégies ? Quatre mesures de « gestion linguistique » apparaissent associées à de bons résultats à l’exportation :
  1. adoption d’une stratégie de communication multilingue (dont l’adaptation des sites web, puisque plus de 50 % des entreprises de 22 pays proposent des sites dans d’autres langues que la leur, en anglais pour 62 % de l’échantillon, la publication de documents commerciaux relatifs à l’entreprise et ses produits/services, etc.)
  2. recrutement de locuteurs natifs (22 % des entreprises y recourent)
  3. recrutement de personnel possédant des compétences linguistiques
  4. recours à des traducteurs et à des interprètes.
L’étude calcule qu’une PME investissant dans ces quatre mesures pourrait réaliser des ventes à l’exportation supérieures de 44,5 % à celles d’une PME qui s’abstiendrait de procéder à de tels investissements.

En d’autres termes, « le rapport des exportations aux ventes totales pourrait augmenter de 44,5 points de pourcentage pour les PME qui ne disposent actuellement d’aucun investissement dans le secteur des langues et qui mettraient en œuvre les quatre types. Les PME représentent entre 30 et 60 % de la production, selon le pays européen. En supposant, pour les besoins de l’exemple, une moyenne de 45 % de la production dans toute l’Europe, et en supposant que les PME représentant la moitié de cette production adoptent les quatre investissements en compétences linguistiques, les exportations augmenteraient alors de 0,45*0,5*0,445 = 0,10, soit 10 % du PIB (qui est d’environ 1,1 trillion d’euros pour l’UE à 25 en 2005). »

À signaler que la batterie de solutions de « stratégies linguistiques » est plus vaste pour les grands groupes, pour lesquels l’étude identifie neuf techniques de gestion linguistique :

1. Formation linguistique
2. Service linguistique interne
3. Recours à des traducteurs/interprètes externes
4. Recrutement sélectif
5. Formation interculturelle interne
6. Expatriation
7. Impatriation (Embauche d’agents locaux)
8. Programmes d’aide entre collègues
9. Traduction automatique


Concernant le recrutement sélectif, « … il semble que les grandes entreprises s’attendent à ce que le marché de l’emploi mette à leur disposition les niveaux appropriés de compétences linguistiques plutôt que de renforcer elles-mêmes les capacités au sein de leurs activités.
Étant donné les prévisions de croissance de la demande de compétences linguistiques aussi bien de la part des grandes entreprises que des PME à l’avenir, et l’insatisfaction actuelle dans les entreprises en termes de niveaux de compétences et de volumes de production dans le domaine des langues, il est concevable que les compétences linguistiques, associées à une familiarisation avec le monde des affaires, soient très demandées à l’avenir sur le marché de l’emploi » (au désavantage des employés monoglottes), et que « la demande de locuteurs natifs augmente simultanément pour réduire les écarts de compétences auxquels les systèmes éducatifs ne peuvent répondre. »

Quant au dernier point, sur l’utilisation de la traduction automatique (TA) et d’outils Internet, l’étude signale que, dans ce domaine, « les personnes interrogées indiquent, en plus grand nombre, que leur entreprise a testé cette démarche avant de l’abandonner (37 %). »

Franchement, je ne comprends même pas comment la TA peut être mise au rang des « techniques de gestion linguistique », mieux vaudrait parler de « systèmes interactifs de traduction semi-automatique, pour une traduction rapide et de qualité dans des domaines spécifiques », à l’instar des orientations préconisées par la CE dans le cadre stratégique pour le multilinguisme. Même si ce champ de recherche est probablement appelé à évoluer, vite, avec Google & Co ou le programme GALE, entre autres…

Seul véritable point commun entre grands groupes et PME, le recours aux traducteurs/interprètes externes : 80 % des premiers font appel à des collaborateurs externes possédant des compétences linguistiques, dont 47 % régulièrement. Sur les 30 multinationales interrogées, deux « ont indiqué que cette politique avait été abandonnée suite à des expériences insatisfaisantes avec des fournisseurs externes »

Des chiffres, là encore, bien plus élevés que ceux des PME, qui enregistraient une moyenne de 45 % pour l’ensemble de l’échantillon communautaire. « Cela suggère que certaines PME n’ont peut-être pas la volonté ni les capacités d’assumer les coûts de la traduction de documents de vente et de présentation peut-être essentiels et laissent éventuellement leurs agents locaux se charger de ce service. »

Certes, les grands groupes ont beaucoup d’avantages sur les PME en la matière, vu que le coût des investissements relatifs à l’acquisition de compétences linguistiques internes a un effet de seuil important. Pour autant, s’il est vrai que la raison d’entreprendre de tels investissements pour les PME – qui constituent des coûts fixes à l’exportation –, est l’amélioration de l’accès aux marchés étrangers, il est probable que celles-ci ne se lanceront que dans de bonnes conditions du marché et lorsque la valeur d’acquisition des compétences linguistiques pour l’entreprise dépassera leurs coûts. Un point d’équilibre plutôt délicat à trouver, et une réponse individuelle. D’où la nécessité pour chaque PME d’analyser et de comprendre en amont où elle se situe par rapport aux quatre dimensions principales de gestion linguistique :

1. Degré d’anticipation linguistique : le niveau de compétences linguistiques que possède l’entreprise, exprimé en fonction des besoins actuels et prévisionnels.
2. Réactivité linguistique : la volonté et la capacité de l’entreprise à s’adapter aux besoins linguistiques de ses partenaires/concurrents internationaux.
3. Sensibilisation aux langues : la mesure dans laquelle les questions linguistiques sont ancrées dans les stratégies et politiques de l’entreprise.
4. Gestion linguistique : la mesure dans laquelle l’entreprise peut satisfaire ses besoins linguistiques grâce à un déploiement prévoyant de méthodes de gestion linguistique variées, y compris par exemple, des stages de formation linguistique et des expatriations. [Début]

* * *

II. Ce qui nous amène au principal sujet de cette étude : les LANGUES.

Avant de nous demander quelles sont les langues et les situations qui posent davantage problème aux entreprises, il est bon de faire un préambule pour mieux cerner la question.

Qui dit LANGUES dit compétences linguistiques ET culturelles.

Pour faire un exemple, un traducteur ne traduit pas UNIQUEMENT avec les mots, mais AUSSI avec les mots (ce qu’on appelle la terminologie : tous les termes dont j’ai besoin mais que j’ignore). Il y a derrière chaque texte une infinité de situations qui vont au-delà des mots, contextuelles, implicites, puisées dans la culture d’un pays, d’une région, dans les non-dits linguistiques/culturels, etc., autant de raisons pour lesquelles un traducteur disposant de tous les mots nécessaires à son travail (grâce aux dictionnaires, en clair) ne fournira pas forcément une bonne traduction s’il manque d’autres capacités indispensables, à la fois techniques et culturelles, autant dans la langue de départ que d’arrivée, et plus encore dans cette dernière (qui devrait correspondre à sa langue maternelle dans la normalité des choses).



À noter que le faible pourcentage de l’espagnol ou l’absence du portugais sont certainement imputables à l’appartenance européenne du panel des PME, « plus susceptibles d’avoir besoin de langues européennes », puisque les énormes débouchés naturels de ces deux langues (Amérique Latine et Brésil) intéressent probablement davantage les grandes entreprises, qui opèrent « sur une échelle plus mondiale » et « ont un besoin bien plus prononcé pour de grandes langues mondiales » (l’italien et l’allemand n’apparaissent pas du tout dans leur liste des besoins).

Quant aux PME, une interprétation possible est qu’elles « cherchent à exporter vers des marchés plus près de leur pays », la proximité jouant parfois un rôle important, de même que les unions politiques et de libre-échange, voire le degré d’association politique et coloniale, potentiellement associé au partage d’une langue commune. Il n’empêche que 30 % d’entre elles « citent l’espagnol comme langue clé à améliorer » et 26 % considèrent « que des investissements devraient être faits en faveur du chinois. »

Les nécessités en anglais semblent être à un niveau similaire dans les deux types d’entreprise, qui « reconnaissent qu’elles ont besoin d’améliorer leur pratique de l’anglais », puisque « les niveaux de compétence en langue des affaires et la familiarisation avec les pratiques commerciales sont bien inférieurs aux besoins. »


Donc, sans surprise, l’anglais est au premier rang, même si, pour reprendre les termes de l’étude, « il est surprenant de constater que l’anglais n’est pas utilisé davantage. Cela s’explique par la tendance des entreprises à essayer d’employer la langue locale du marché si possible, ou d’utiliser sinon l’une des grandes langues européennes comme l’allemand ou le français. » De fait, les résultats « et les commentaires recueillis dans les entreprises donnent à penser que l’idée très répandue selon laquelle l’anglais est la langue universelle pèche par simplisme et que le tableau est bien plus complexe », « presque comme si l’anglais n’était plus perçu comme une langue étrangère mais était supposé être la lingua franca commerciale de nombreux pays. » Or en réalité, « la demande de compétences dans d’autres langues que l’anglais est supérieure à la demande de compétences en anglais ».

À l’évidence, « un marché mondial a besoin de compétences dans une multiplicité de langues », et « tandis que l’anglais ne perd pas en importance sur Internet, d’autres langues comme le chinois, le russe, l’espagnol et le portugais prennent quant à elles de plus en plus d’importance par comparaison ». Car « au fur et à mesure que l’équilibre du pouvoir économique s’éloignera de la domination occidentale, avec l’émergence des économies dites BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine), les grandes langues mondiales comme le chinois, l’hindi/ourdou, le portugais et le russe gagneront en puissance et en statut relatifs ».

Quant aux situations commerciales problématiques les plus souvent rencontrées, essentiellement dues au manque de personnel possédant des compétences linguistiques (aux dires de 63 % des PME interrogées), elles concernent, en vrac :

• les négociations
• les réunions, les relations sociales
• le protocole (surtout en Asie)
• la correspondance
• les demandes de renseignements ou devis sans suivi
• le manque de confiance
• les problèmes de téléphone/standard
• les problèmes avec les agents/distributeurs
• les erreurs de traduction/interprétation
• l’incapacité à tirer profit des opportunités
• les foires exposition/salons commerciaux, voyages
• la publicité, le marketing
• le manque d’affinité culturelle
• mieux comprendre les mentalités, etc.

L’étude, qui ajoute un découpage langues/situations, nous rappelle qu’Usunier (2000) suggère un certain nombre de moyens pour minimiser l’incidence de la culture dans les négociations et pour pouvoir bâtir des relations transculturelles gratifiantes :

• avoir la volonté de s’adapter ;
• être conscient du fait que les interprètes influencent le sens ;
• être conscient des obstacles culturels qui se posent lors de traductions ;
• éviter les stéréotypes négatifs ;
• avoir une bonne préparation préalable dans le domaine de la compréhension interculturelle.

En effet, « la négociation est l’un des domaines de compétence clés pour pouvoir travailler de manière efficace dans plusieurs cultures. » Et d’ajouter : « Les problèmes interculturels résultant de l’utilisation de l’informatique ont été identifiés il y a relativement peu », en suggérant l’utilisation de « moyens grâce auxquels les concepteurs d’interfaces de programmes pourraient développer leurs produits en vue d’une utilisation effective par des personnes de cultures différentes. »

Ce que nous appelons la « localisation » dans le métier, un secteur qui a donné naissance à la nouvelle industrie GILT.

Là encore, bien que de multiples voies ne soient pas explorées à ce jour, Internet pourrait sûrement apporter un éventail de solutions aux PME que les barrières linguistiques et culturelles freinent dans leur volonté d’expansion, notamment à cause de coûts souvent jugés prohibitifs, à tort ou à raison. Pour ne citer qu’un exemple, combien de PME supportent-elles des coûts importants pour louer un stand dans une foire-exposition internationale, sans avoir en parallèle une communication commerciale, bilingue ou multilingue, à la hauteur de l’événement ? Quant aux exemples de sites Web où tout reste à faire, ils sont légions… Or ce n’est pas toujours une question de moyens, loin s’en faut, voir à ce propos mon étude sur les sites localisés des multinationales.

Pourtant, avec l’avènement d’Internet, nous pouvons considérer que toutes les entreprises présentes sur le Web sont « nées pour l’international » et ont vocation à s’exporter, donc il est clair que celles qui permettront à chacun de leur client de « décider de sa langue de communication » auront un avantage compétitif évident sur celles qui utilisent l’anglais comme langue pivot lorsqu’elles ne peuvent pas travailler dans la langue de leurs partenaires, puisque la mise en place d’une relation client fructueuse passe par « la pratique de la langue du client comme base d’une gestion à long terme de leurs relations », où « le contact personnel avec le client étranger est nécessaire ».

En outre dialoguer dans la langue des clients étrangers est la première étape indispensable si l’on veut comprendre les différences culturelles et surmonter les difficultés qu’elles génèrent. Ce qu’ignorent la plupart des entreprises des pays anglophones (Royaume-Uni, Irlande, États-Unis, etc.), qui semblent croire que l’anglais convient à toutes les situations commerciales et entretiennent une certaine complaisance « reposant sur l’absence de mise en place de stratégies de communication multilingue », probablement fortes du fait que leur langue native ouvre aussi « de grands marchés où l’anglais n’est pas la langue officielle », utilisée « pour négocier sur plus de 20 marchés différents » (contre une quinzaine de marchés pour l’allemand et 8 marchés identifiés par l’étude pour le français).

La preuve en est qu’à 96% les entreprises irlandaises n’ont jamais recours aux traducteurs-interprètes (bien que, paradoxalement, les principaux acteurs de l’industrie GILT aient tous leur siège en Irlande…), un pourcentage qui passe à 85% au Royaume-Uni, à comparer avec les 26% des PME allemandes qui font appel à leurs services, alors même que « nous pouvons constater un positionnement très fort de l’allemand en tant que deuxième lingua franca majeure des entreprises européennes ». [Début]

* * *

Conclusion

« Dans chaque pays étudié, il a été demandé à cinq prescripteurs de discuter des résultats de l’enquête dans leur région. Ils ont été choisis parmi un groupe représentatif comprenant chefs d’entreprise, universitaires travaillant dans le domaine du commerce ou de la formation linguistique, personnel politique et fonctionnaires employés dans le domaine de l’assistance aux entreprises ainsi que représentants d’organisations commerciales comme les Chambres de Commerce. »

Les résultats de l’enquête ont été acceptés de façon très homogène ; ainsi, « 79 % des personnes interrogées les ont trouvés entièrement exacts, 21 % partiellement exacts et aucun désaccord n’a été exprimé. »

De façon globale, 60 % d’entre eux « pensent que l’anglais est trop mis en avant et qu’il faudrait développer les connaissances en d’autres langues dans leur pays », et leurs commentaires « confirment les résultats de l’analyse de l’enquête menée auprès des PME ». Or compte tenu de « la diversité des expériences et des positions de départ des 27 pays étudiés », « il est remarquable de constater que les questions liées aux compétences linguistiques et aux performances commerciales reçoivent, à maintes reprises, des réponses aussi homogènes pour l’ensemble de l’échantillon. »

Récapitulatif :

Parmi les PME sondées dans le cadre de l’étude, les plus performantes à l’exportation « possèdent souvent une stratégie de communication multilingue », 13 % indiquent « que les compétences linguistiques de leur personnel ont eu une influence sur le marché d’exportation choisi par l’entreprise », 18 % qu’elles ont « éprouvé des difficultés avec des clients étrangers à cause de différences culturelles », et 42 % que leur « demande de connaissances et de compétences linguistiques (aussi bien qualitative que quantitative) » va « augmenter dans les trois prochaines années ».

Par ailleurs, sur ce même échantillon, « 40 % des entreprises exportent plus de la moitié de leurs ventes totales » (les PME italiennes étant celles qui ont le niveau de productivité relative le plus élevé), et une large part perdent des contrats d’exportation, faute de disposer de compétences linguistiques et interculturelles suffisantes. Notamment, les entreprises les plus petites (avec un chiffre d’affaires moins important) n’ont pas les ressources qui leur consentiraient de prévoir des investissements en compétences linguistiques.

Des chiffres qui, rapportés à l’échelle communautaire, se traduisent concrètement en millions de PME et en milliers de multinationales, dont beaucoup « ne savent pas vraiment de quelles compétences elles disposent », ce qui leur permettrait pourtant de trouver plus facilement en interne « la bonne personne pour la bonne tâche » au bon moment, et ainsi de mieux mesurer leur degré de dépendance « par rapport (aux) prestataires externes de services linguistiques ».

Or c’est bien connu, le malheur des uns faisant le bonheur des autres, il revient aux professionnels des différents métiers liés aux langues (traduction, édition, correction d’épreuves, rédaction de résumés, interprétation, terminologie, technologies linguistiques [traitement de la parole, reconnaissance et synthèse vocales], formation linguistique, enseignement des langues, certification, essais et recherche dans le domaine linguistique, etc.) de sensibiliser les clients et les donneurs d’ordre sur les implications d’une bonne (ou mauvaise) prestation linguistique/culturelle en termes de marchés gagnés (ou perdus), d’image valorisée (ou dévaluée) et de clientèle fidélisée (ou définitivement passée à la concurrence)…

C’est également une voie toute tracée pour nos métiers de faire valoir nos professions, et notre professionnalisme, souvent en manque de reconnaissance et des justes gratifications économiques.

Enfin, l’étude termine ses conclusions générales en soulignant que « ces investissements sont essentiels pour permettre à l’UE d’être concurrentielle sur la base des compétences et des connaissances plutôt que sur celle des prix bas ».

Un mot de la fin que les traducteurs pourraient aisément reprendre à leur compte : UE et traducteurs, même combat !

Pour une fois qu’il semble y avoir consensus sur ce que sont les enjeux et la nature d’une communication multilingue… [Début]


P.S. Je suis actuellement sans connexion Internet à cause des inefficiences chroniques de Telecom Italia. Soyez donc patients si vous ne voyez pas vos commentaires s'afficher de suite, je suis au café Internet du coin et ça risque de durer un peu (beaucoup)… [Début]

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Challenges and nature of a formal language strategy

Challenges and nature of a formal language strategy

French version / version française

on ProZ.com


Introduction
I. The Challenges
II. The Languages
Conclusion

* * *

Introduction

In a document presented in November 2005 to the Council, the European Parliament, the Economic and Social Committee and the Committee of the Regions and entitled “A New Framework Strategy for Multilingualism”, the European Commission announced a “study on the impact on the European economy of shortages of language skills” to be published in 2006.

It’s the ELAN survey (Effects on the European Economy of Shortages of Foreign Language Skills in Enterprise, December 2006), which gives us “the most comprehensive survey of the use of, and need for, languages and cultural knowledge ever carried out” and specifically assesses:
• lost business, or underperformance, due to deficient language skills and cultural knowledge;
• barriers to trade due to deficient language skills and cultural knowledge,
studying 30 large companies (criterion for selection was that they operate internationally with sales in at least 10 countries of the world, including Total, BP, Canal+, Unilever, Saatchi & Saatchi, Pernod Ricard, Accor, Air France, General Electric, GlaxoSmithKline, etc.) and almost 2000 small and medium enterprises (SMEs) from 29 European countries; 89.6% of the firms have more than 5 years in the market. The sample was selected in each country to be as close an approximation of the country's export profile as possible, and representative of the target country's export profile (Manufactures of food products and beverages, of machinery and equipment, of fabricated metal products, of chemicals, furniture, textiles, rubber and plastic products, radio, television and communication equipment, wholesale trade and commission trade and other business activities, etc.), offering a cross-section of company sizes (micro-companies up to medium-sized with 250 employees) and aiming to reflect a national rather than a regional picture. In aggregate (taking all SMEs as a whole), almost ¼ of the respondents were Export Managers, ¼ General Managers, ¼ Managing Directors and ¼ Administrators.

I don’t know if the study will be available with Reportlinker, anyway it’s freely downloadable on the Net, in English and French, so I hope you’ll be content with this solution. :-)

Even if summarizing the 85 pages of the survey in one post seems to be a tricky task, I quote the main elements in my opinion, that is the one of a senor translator who fight almost every day since two decades and longer to make companies more aware of language and cultural challenges, trying to explain to my customers the benefits of a quality translation, vs. the damage of their do-it-yourself solutions while attempting in vain to square the triangle[Top]

I. First point: the CHALLENGES

The survey of nearly 2000 small and medium enterprises found that a significant amount of business is being lost for European SMEs as a result of lack of language skills. Across the sample, 11% of respondents had lost an actual or potential export contract for this reason; 11%: the figure seems low, but related to 20 million businesses in EU19, this “significant amount of lost business” (estimated in a range between €16,400,000 and €25,300,000 of potential loss for respondent SMEs) due “to deficient language skills” would concern about … 2,200,000 companies!

Moreover, this figure of 20 million businesses is a prudent estimation, since it’s far exceeded in EU25. Anyway, by default it means that on a percentage basis, one point = 200,000 businesses at the European Community scale. A magnitude to keep in mind throughout the reading of this post...

Nevertheless, large companies would account for 0.2% of the total, that is to say approximately 50,000 global corporates!

So, for saying it with the survey, “Taken together, this constitutes potentially an enormous loss to the economy of the European Union” since “we estimate the total losses to the EU economy through lack of language skills in the SME sector are in the region of €100 billion per year”, with a €325,000 average loss per business over a three year period.

And if on average 48% of the firms (mainly from non-Anglophone countries as well from more recent applicants or entrants to the EU) “acknowledge having a formal communication (or language) strategy”, what would be the situation if they didn’t?

But what kind of strategies are we talking about? Four elements of “language management” seem to be associated with improved export performance:

1. possession of a formal language strategy (including frequent Website adaptation, with over 50% of businesses in 22 countries showing businesses providing websites in languages other than the national language, most frequently in English for 62% of the firms in the European sample, but also company/sales literature, merchandising information about goods or services and so on),
2. employment of nationals, with 22% of businesses drawing on this resource,
3. hiring staff with specific language skills,
4. using external translators/interpreters.

According to the survey, an SME investing in these four elements was calculated to achieve an export sales proportion 44.5% higher than one without these investments.

In other words, “the ratio of exports to total sales would rise 44.5 percentage points for those SMEs, now without any foreign language investment, that undertook all four types”. SMEs account for between 30 and 60 percent of output, depending on the European country. Assuming, for purposes of illustration, an average across the EU of 45 percent of output, and supposing that SMEs accounting for half of this output adopt the four language skill investments, then exports would rise by 0.45*0.5*0.445=0.10 or 10 percent of GDP (about €1.1 trillion for EU25 in 2005).

To be pointed out that big companies get a larger set of “language strategies” to adopt, for which the survey identifies nine “language management techniques”:

1. Language training
2. In-house languages department
3. Appointment of external translators or interpreters
4. Selective recruitment
5. Intercultural training for the internal workforce
6. Expatriation
7. Inpatriation (employment of local agents)
8. “Buddy schemes” (use of a language-skilled worker or a native speaker to support one with lower levels of language skills)
9. Use of machine translation and web-based tools


About selective recruitments, “there would seem to be an expectation on the part of large companies that appropriate levels of language skills should be available from the employment market rather than through capacity-building within the business.
Given the expectations of further increased demand for language skills both by large companies and by SMEs in future and current dissatisfaction in business with skills levels and output volumes in languages, it is conceivable that language skills, coupled with business awareness, will command a premium on the employment market in future” (causing a drawback for monoglot employees), “with a concomitant increase in demand for native speakers to close skills gaps which education systems cannot fill”.

Last but not least, about using of machine translation and web-based tools, “It is perhaps not surprising that this was the area where the highest proportion of respondents recorded that their company had tried the approach and had abandoned it (37%)”, but really I can’t understand how MT could be qualified as “language management technique”. In fact it should be worth to talk about “interactive semi-automatic translation systems for fast, high-quality translation of texts in specific fields”, following the orientations recommended by the EC in “A New Framework Strategy for Multilingualism”. Even if this field of study probably has to evolve quickly with Google & Co or the GALE Program, inter alia

Only common denominator between large companies and SMEs, the appointment of external translators or interpreters. Here 80% of the former companies had engaged external language specialists, with 47% doing so on a regular basis. Interestingly, two respondents of large companies indicated that the policy had been abandoned owing to unsatisfactory experiences with external providers.

These figures are again significantly higher than those for SMEs, where an average across the EU sample of 45% was recorded. “They suggest that some SMEs may be unwilling or unable to bear the cost of translating what might be essential sales and merchandising information and may be leaving the intermediary function to local agents.”

For sure, larger companies have many advantages on SMEs on this matter and are more likely to acquire language skills because of the threshold cost of this investment. Anyway, even if it is true that reason for SMEs to undertake such investments -which represent one of the fixed costs of exporting to certain countries- is improved access to foreign markets, then SMEs will acquire language skills only if the market is working and when their value to the firm exceeds their cost. It means a balance rather delicate to find, as well as an individual answer. Therefore each SME needs to analyze and better understand upstream where to position oneself in relation to the four principal dimensions of language management:

1. Language preparedness: the level of language competence possessed by the company expressed against current and anticipated needs.
2. Language responsiveness: the willingness and ability of the company to accommodate to the language needs of their international partners.
3. Language awareness: the extent to which language issues are embedded into the strategies and policies of the company.
4. Language management: the extent to which the company is able to satisfy its language needs through prudent deployment of a variety of language management tools including for example language training and expatriation. [Top]

II. All the above brings us to the principal matter of this study: LANGUAGES

Before asking us which languages and situations should be regarded as more problematical for companies, it is worth to focus on a first evidence.

Talking about LANGUAGES means talking about language AND cultural skills.

For instance, a translator doesn’t translate ONLY with words, but ALSO with words (that is what we call “terminology”: all the words I don’t know and need to find out). Each text hides an infinity of situations which go beyond the words: contextual, implicit, drawn from a culture, from a country, from unvoiced language and cultural matters, etc., so many reasons for which a translator having all the words essential to his work (thanks to the dictionaries, of course) not necessarily will provide a good translation if he/she is lacking in other essential capacities, as well technical as cultural, as much in the source language as in the target language, and yet so much in the latter (which should correspond to its mother tongue in a normality assumption).



To be noticed that the very low rate of Spanish or the absence of Portuguese is certainly ascribable to the fact that the sample belongs to Europe, so SMEs are “more likely to need European languages”, since the enormous natural markets of these two languages (Latin America and Brazil) may probably be of greater interest to large companies, who “are likely to be operating on a more global scale” and “have a need well more pronounced for great world languages” (Italian and German do not appear at all in their list of the needs).

These findings may reflect the fact that “SMEs may be looking to export to markets which are near at hand”, given that sometimes proximity could have a determinant impact, as well as political and free trade unions, or level of political and colonial association which are potentially correlated with sharing a common language. Nevertheless 30% of the companies are identifying “Spanish as a key language for improvement” and “26% of respondents seeing Chinese as a language that should receive investment”.

The need for English seems to be at a similar level in both types of enterprise, who “recognized that their use of English needed to be improved”, and that “levels of competence in business language and awareness of business practices fell short of requirements”.


So English is the first result, not surprisingly, even if the survey notices “It is surprising that English is not more widely spread”. This is probably “due to the tendency for companies to try to use the local language of the market if possible, and if not, then one of the major European languages, such as German or French”. However, “the survey results, as well as comments from individual company respondents, suggest that the picture is far more complex than the much-quoted view that English is the world language”, “almost as if English is no longer perceived as a ‘foreign’ language, but assumed to be the lingua franca for trade in many countries”. In fact, “demand for skills in languages other than English (is) greater than the demand for English itself”.

Evidently, a “global marketplace suggests a need for skills in a multiplicity of languages”, and while “English isn't becoming any less important on the Internet, other languages, such as Chinese, Russian, Spanish, and Portuguese, are becoming comparatively more important”. Since “as the balance of economic power shifts away from domination by the West, with the rise of the so-called BRICs economies (Brazil, Russia, India and China) the relative status and power of global languages such as Chinese, Hindi/Urdu, Portuguese and Russian will increase”.

Reasons mentioned by firms that have experienced actual/or estimated losses in trading opportunities due to lack of language skills and/or staff speaking languages (63 % of respondents) mainly concern:

• negotiations
• meetings, social relationships
• Etiquette (especially in Asia)
• correspondence
• enquiries / requests for information or quotations not followed up
• lack of confidence
• phone/switchboard problems
• problems with agents/distributors
• errors in translating/interpreting
• inability to capitalize on opportunities
• exhibitions/trade fairs, travels
• advertising, marketing
• lack of cultural affinity
• better understanding of mindset of other cultures, etc.

The survey, which adds a languages/situations breakdown, recalls that Usunier (2000) “suggests a number of ways to minimize cultural impact in negotiations in order to build effective transcultural relationships”:

• Being willing to adapt
• Being aware that interpreters influence meaning
• Being aware of cultural blocks to translation
• Avoiding negative stereotyping
• Good prior preparation in inter-cultural understanding

Indeed, negotiation is “one of the key skill areas for working effectively across cultures”. Moreover, “Intercultural problems arising from the use of IT have been identified relatively recently”, so the survey suggest “ways in which programme interface designers might develop their products for optimal use by people from different cultures”.

That is what we call localization in our job, a sector of activity who gaves origin to the recent GILT industry.

Although many alternative ways are not yet explored, Internet surely could offer a range of solutions to SMEs willing to expand in export markets but slow down by language and cultural barriers, even if some of them, rightly or wrongly, are unwilling to bear the related cost. To set an example, how many SMEs bear all costs of renting a stand in an international exhibition/trade fair, without having a good commercial communication, bilingual or multilingual, up to the situation? As for so many “localized” Websites where quality is nothing but an optional, even if by far it is not an economical problem, as I showed it in my study on localized global corporates Websites.

However, in the Internet Era, we can consider that all companies on the Web are “born global firms” having a vocation to export, therefore there is evidence that those which will make it possible to each one of their customer to “decide in which language he wants to communicate”, will have an obvious competitive advantage on those which will use a neutral English where they could not work in their partners' language, since we do know “that successful exporters recognize the value of using the customer's language as a basis for long-term relationship management” and that “the personal contact with foreign customer is necessary for every method of trade”.

Moreover, to communicate with foreign customers in their native language is the first step if you want to better understand them for overcoming communication obstacles due to cultural differences. Even if in most companies of Anglophone countries (United Kingdom, Ireland, United States, etc.), “there is clearly either an issue of complacency based on the lack of implementation of language strategies or simply a belief that English is adequate for all trading purposes”, since having English as a native language, or at least as a widely spoken second language, “opens up significant markets which do not have English as a mother tongue”, “used to trade in over 20 different markets” (vs. about 15 markets for German and 8 markets for French, according to the survey).

In fact 96% of Irish companies never hire external translators/interpreters (even if we can observe that, paradoxically, all main players of the GILT industry have their premises in Ireland…), vs. 85% of UK companies, to compare with 26% of German SMEs who rely upon their services, even if “we see a very strong positioning of German as a major second lingua franca of European business”. [Top]

Conclusion

“In each country five ‘influencers’ were asked to comment on the findings of the survey within their area. They represented a cross-section of entrepreneurs, academics working in the business or language training disciplines, political and civil servants working in the business support field and representatives of business organizations such as the Chambers of Commerce”.

“There was a high degree of agreement with the survey's findings, with 79% of those interviewed finding them totally accurate, 21% finding them partially accurate and none disagreeing”.

However, overall, 60% of the influencers thought that “there was too much emphasis upon English and there needed to be expansion of other language knowledge within their country”, and their feedback have “confirmed the outcomes from the analysis of the SME survey”. And given the “diversity of experience and starting positions across the 27 states reviewed”, “it is remarkable that, repeatedly, the issues associated with language skills and economic performance strike harmonious chords across the whole sample”.

Wrap-up:

Across the sample, “the most effective performers amongst export SMEs tend to have a language, or communication, strategy, in place”, an average of 13% of firms claim that the language competence of their staff has influenced the company's choice of export market”, 18% confirm that “they have experienced difficulties with foreign customers due to cultural differences”, and 42 % forecast “an increased demand for language skills” (both qualitative and quantitative) “in the next three years”.

Moreover, exports were important to the sample of SMEs, since “40% of the companies exported more than half of their total sales” (with Italian SMEs being distinctive in their higher relative productivity), and most of them have lost contracts as a result of lack of language and intercultural skills. In particular, smaller firms (with lower turnover) “lack the resource to make forward investment in language skills”.

Related to the European Community scale, these figures result in millions of SMEs and thousands of global corporates, but many of them “are not aware of what skills they possess”. Where this happens, the ‘right person for the job’ can be slotted in at the right time and may indicate “how dependent an SME is on external providers of language support”.

However, it is well known that one’s man joy is another man’s sorrow, so it is the duty of skilled worker of the language-related industries (translation, editing, proofreading, précis-writing, interpreting, terminology, language technologies [speech processing, voice recognition and synthesis], language training, language teaching, language certification and testing and research, etc.) to increase the customers and clients awareness on implications of a good (or bad) provision of language/cultural service, which is all about gained (or lost) markets, valuable (or deteriorated) image and improved (or definitively missed) customer loyalty…

Clearly our path is all laid out to put forward our professions, and our professionalism, which too often lack of recognition and of a fair income.

Lastly, the survey stresses in its general conclusions that “these investments are an essential factor in enabling the EU to compete on the basis of skills and knowledge rather than on the basis of low costs”.

Really, it seems to hear the very words of our professions and here is what is at the bottom of all of that: UE and translators fight for obtaining same results!

For once that a consensus has been reached on what is at stake when we’re talking about challenges and nature of a formal language strategy… [Top]



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dimanche 3 juin 2007

Les temps changent ! Le saviez-vous ?

Les temps changent ! Le saviez-vous ?


Ce mash-up reste perfectible, mais c'est la première fois que je m'y colle et j'en ai déjà bien enduré pour en arriver là !

Tout commence par la rédaction de mon billet sur Google, profileur en série, durant laquelle j'ai été amené à voir et revoir Did You Know? Shift happens, dont la chronologie est publiée ici et les sources . Il est d'ailleurs difficile de traduire simplement ces deux derniers mots pour en conserver l'impact. « Les grands bouleversements sont à l'œuvre » : tel est le sens, mais comme à mon avis c'était trop long, j'ai préféré « Les temps changent ». Question de rythme (il y a là tout l'arbitraire - et la magie - de la traduction)...

Cette vidéo m'a toujours impressionné et je voulais la faire partager à celles et ceux qui ne mastiquent pas trop l'anglais en vous en donnant une adaptation. J'ai donc contacté l'auteur, Karl Fisch, qui m'a autorisé à « utiliser/modifier/traduire la présentation à mon gré, tout ce que je jugeais bon pour continuer à alimenter la conversation ».
You're welcome to use/modify/translate the presentation however you'd like - anything to help get those conversations started.
Qu'il en soit chaudement remercié.

Ce tube de YouTube, si vous me passez l'expression, a déjà été vu plus de deux millions de fois en anglais depuis sa mise en ligne, en août 2006, un énorme succès qui a d'ailleurs valu plusieurs reconnaissances à Karl Fisch. Son travail a été repris en janvier 2007 par Scott McLeod, version dont je me suis inspiré pour l'adapter en français. À voir également cet autre graphisme, signé Jeff Brenman.



Voici le premier jet de ma traduction, à partir de laquelle j'ai francisé la présentation en y ajoutant une autre source sur l'Inde, que vous trouverez en fin de billet.

Did you know? Le saviez-vous ?...

Les chiffres en disent parfois plus long que les mots.

Si vous n’êtes qu'1 sur un million en Chine, il y a 1 300 autres personnes comme vous, et 1 100 en Inde. Les 25% de chinois dont le QI est le plus élevé représentent plus que l'ensemble de la population d'Amérique du Nord. Idem en Inde, avec 28% des indiens. Traduction pour les enseignants : ils ont plus d'enfants doués que nous n'avons d'enfants tout court.

Le saviez-vous ?...

La Chine est en passe de devenir le premier pays où l'on parle anglais dans le monde. Si vous prenez tous les emplois qui existent aujourd'hui aux U.S. pour les transférer en Chine, il y aura encore un excédent de main d'œuvre dans ce pays.
[puisque selon un récent rapport de la Banque mondiale, le marché du travail en Chine compte plus de 400 millions de travailleurs actifs (According to one definition, about 4 million workers were employed in China’s information industry in 2003... These 4 million workers accounted for less than 1 percent of China’s labor force, an extremely small share, especially relative to developed countries...) (cf. highlights)]
Pendant les 6 minutes 05’ de cette présentation, on comptera 60 nouveaux-nés aux U.S, 244 en Chine et 351 en Inde.

L’U.S. Department of Labor estime que, de nos jours, chaque apprenant aura entre 10 et 14 emplois . . . avant d'avoir fêté ses 38 ans. Toujours selon ce même Department of Labor, à l'heure actuelle 1 travailleur sur 4 est salarié depuis moins d'un an dans sa société, et plus d'1 travailleur sur 2 y est salarié depuis moins de cinq ans.

Pour citer le précédent Secrétaire d'État à l'Éducation, M. Richard Riley, les 10 emplois qui seront les plus demandés en 2010 n’existaient pas en 2004.

Aujourd'hui, nous formons donc nos étudiants à des emplois qui n’existent pas encore et à l'utilisation de technologies qui n’ont pas encore été inventées, afin de résoudre des problèmes dont nous ignorons encore tout.

Quel est ce pays ?
  • Le plus riche du monde
  • La plus grosse puissance militaire
  • Le cœur économique mondial des affaires et de la finance
  • Le meilleur système d'enseignement
  • Le centre du monde en termes d'innovations et d'inventions
  • Dont la devise est le standard mondial
  • Où la qualité de la vie est la plus élevée
L'Angleterre. En 1900.

Le saviez-vous ?...

Les U.S. sont au 20e rang en termes de pénétration Internet à haut débit (le Luxembourg vient juste de nous doubler).

En 2002, à elle seule la société Nintendo a investi plus de 140 millions $ en R&D. L’U.S. Federal Government en dépense moins de la moitié dans la Recherche et l'Innovation pour l'Enseignement.

L'année dernière, 1 couple sur 8 marié aux U.S. s'est connu en ligne.

Il y avait plus de 106 millions d'utilisateurs enregistrés sur MySpace en septembre 2006. Si MySpace était un pays, ce serait le 11e pays le plus peuplé du monde (entre le Japon et Mexico). En moyenne, chaque page de MySpace est visitée 30 fois par jour.

Le saviez-vous ?...

Nous vivons en des temps exponentiels.

Il y a plus de 2,7 milliards de recherches effectuées chaque mois sur Google. À qui ces questions étaient-elles posées A.G. (Avant Google) ?

Le nombre de messages textes transmis et reçus chaque jour dans le monde dépasse la population du globe.

La langue anglaise compte environ 540 000 mots, soit environ 5 fois plus qu'à l'époque de Shakespeare.

Plus de 3 000 nouveaux livres sont publiés ... chaque jour.

On estime qu'une semaine d'infos du New York Times ... contient plus de données que ne pouvait en connaître pendant toute sa vie une personne vivant au 18e siècle.

On estime que 40 exaoctets (soit 4,0 x 1019) de nouvelles données seront générées cette année dans le monde (4 fois plus selon d’autres sources), soit davantage qu’au cours des 5 000 ans qui ont précédé.

La quantité des informations techniques en circulation double tous les 2 ans, et on estime qu'elle devrait doubler toutes les 72 heures à partir de 2010.

La troisième génération de fibres optiques a récemment été testée distinctement par NEC et Alcatel, avec un débit ascendant et descendant de 10 000 milliards d'octets par seconde. Soit 1 900 CD ou 150 millions d'appels téléphoniques simultanés par seconde. Des proportions qui triplent environ tous les 6 mois, et une tendance qui devrait se prolonger au moins durant les 20 prochaines années. La fibre est déjà là, ne reste plus qu'à améliorer les connecteurs des terminaisons. Ce qui signifie que le coût marginal de ces améliorations = 0.

Selon les prévisions, l'e-paper coûtera moins cher que le papier.

L'année dernière, 47 millions de portables ont été commercialisés dans le monde, or le projet d'ordinateur portable à 100 $ devrait mettre chaque année entre 50 et 100 millions d'unités à disposition des enfants des pays sous-développés.

D'ici à 2013, on estime qu'un superordinateur dépassera les capacités de calcul du cerveau humain, et d’ici à 2023, lorsque des diplômés de 23 ans frais émoulus de leurs écoles entreprendront leur (première) carrière ... chaque ordinateur à 1 000 $ dépassera les capacités tout court du cerveau humain...

Et tandis qu'il est difficile de prévoir les évolutions techniques à un horizon dépassant 15 ans, les prédictions nous disent que d'ici 2049 un ordinateur à 1 000 $ dépassera les capacités de calcul de l'humanité entière.

Savez-vous ce que tout cela signifie ?

Shift happens. Les temps changent.

Maintenant, vous le saurez...
* * *

PROFIL DÉMOGRAPHIQUE DE L'INDE…

Tandis qu'aujourd'hui, en Inde 50% de la population (soit env. 550 millions d'indiens) a moins de 25 ans, en 2013 (c'est dans six ans...), plus de 600 millions d'entre eux (10 fois la France) auront entre 15 et 44 ans. Pendant ce temps, l'Europe s'inquiète des retraites et de leur financement...

Ça aussi, c'est un shift. Un décalage...

Quant au système d'enseignement, il sort plus de 200 000 ingénieurs par an, dont tous parlent parfaitement l'anglais, ce qui fait probablement de l'Inde le pays n° 1 pour l'externalisation et l'off-shoring d'activités liées à la connaissance (y compris la traduction/localisation)...



Source :



Conclusion

Les temps changent !

Je ne saurais faire le rapport entre pourcentage des terres mondiales vs. pourcentage de la population mondiale, mais je suis sûr que ce serait édifiant. Surtout en termes de densité. La Chine et l'Inde sont véritablement les deux superpuissances en devenir du présent siècle millénaire...



Si l'on veut s'y préparer dès aujourd'hui, autant le savoir !


Liens connexes :
  1. La vidéo (sur Dailymotion, et Youtube) (on en parle aussi sur Scoopeo et Wikio)
  2. Chine
  3. Inde
  4. Blog d'un français en Chine
  5. La Chine racontée par Jean-Michel Billaut
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