Le travail de traducteur n’est pas uniquement individuel, mais aussi social, bien que nombreuses et nombreux soient les réfractaires à une mise en réseau des compétences, des expériences, des ressources…
Des ressources disséminées à travers le Web qui gagneraient certainement à être catégorisées et centralisées derrière un nombre restreint de points d’accès, c’est-à-dire à l’opposé de la situation actuelle, où l’éparpillement règne et rend leur détection difficile.
Car dans l’océan planétaire d’Internet, les mots – ou les termes, si vous préférez – sont les données non structurées par excellence, de par la multiplicité des domaines, des langues, des formats de documents, des publics destinataires et ainsi de suite.
Donc regrouper tout cela sous l’appellation générique de traduction, voire de localisation, ne rend pas justice à la diversité des situations, des contextes, des nécessités, etc.
Sans compter ce que nous appellerons le Web terminologique invisible, notamment les disques durs des traducteurs et des clients qui regorgent de trésors terminologiques enfouis, ne demandant qu’à être découverts.
Naturellement, la confidentialité vis-à-vis de ses données et de ses clients est une chose sérieuse, déontologie oblige, mais tout n’est pas confidentiel, tout n’est pas secret.
Et à force de ne jamais vouloir rien révéler de son travail, on en finit par cacher aussi ce qui pourrait être partagé ! C’est ainsi que le moteur Translation 2.0 est né d’une collection de favoris : près de 5 000 ressources riches en terminologie multilingue, accumulées depuis plus d’une décennie de recherches sur le Web.
Autant en faire profiter d’autres plutôt que de tout conserver stérilement sur mon PC !
Pour citer un autre exemple connu, il suffit de penser aux très riches glossaires multilingues de Microsoft, qui aurait fort bien pu les considérer comme un actif propriétaire et tout garder au seul bénéfice de ses employés. Au contraire, en les mettant gratuitement à la disposition de tous, ce sont plus de 12 000 termes anglais traduits dans près de 60 langues en libre accès !
Donc, pour en revenir à cette fameuse dimension sociale, elle est indispensable à tous les aspects professionnels du métier : chacun/e devant impérativement faire du networking pour se former, s’informer, se mettre à jour, s’entraider, demander conseil, travailler en mode croisé – traducteur + relecteur –, voire organiser des équipes sur les projets complexes, trouver les bonnes ressources, techniques ou terminologiques, échanger des dictionnaires, de la documentation de référence, ou, surtout, pour celles et ceux qui vivent à l’étranger, rester en contact avec leur langue et les implications socioculturelles qu’elle véhicule…
Ce sera en partie l'objet d'une présentation sur l'employabilité des traducteurs que je ferai la semaine prochaine à Hammamet, intitulée « LA TRADUCTION : DE LA FORMATION À L'EMPLOI - Comment utiliser Internet pour une transition réussie ? »
Concluons en disant que la traduction ne concerne pas que les traducteurs de métier, mais plus largement celles et ceux qui s’intéressent aux langues et à leur dimension sociale : comment apprendre à se comprendre au-delà des barrières linguistiques, pour mieux communiquer et partager.
Autrement dit, les internautes de tous pays et de toutes cultures !
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