N'ayant pas le satellite je ne capte pas les chaînes françaises. Il faut dire qu'il y a longtemps que j'ai délaissé la télé pour Internet, mais avant-hier à l'heure du débat j'avais autre chose à faire que de toujours écouter les mêmes conneries ressassées à l'infini, resservies et réchauffées à toutes les sauces, car qu'elles soient de droite ou de gauche, ce sont toujours des conneries !
Hier matin j'ai donc trouvé quelques extraits vidéo sur Internet mais c'est surtout le Verbatim publié en trois parties (1, 2, 3) sur le site du Nouvel Obs (également disponible sur La Tribune) qui a mobilisé mon attention.
Je n'en retiendrai que deux passages, qui illustrent en chiffres (et quels chiffres...) tout le bien que je pense de nos soi-disants démocraties. Ces deux extraits ont été prononcés par Nicolas Sarkozy, c'est donc lui qui le dit, et j'ose espérer qu'il se sera renseigné avant de parler.
Premier passage :
Mon idée est que nul en France ne doit se voir prélever plus de la moitié de ce qu'il a gagné dans l'année. Au fond, on travaillerait du 1er janvier au 30 juin pour l'Etat, et à partir du 1er juillet jusqu'au 31 décembre pour sa famille. Cela me semble raisonnable.Deuxième passage :
(...)
Non, ce que je propose, c’est pire. Je considère qu'un pays libre est un pays où chacun peut disposer librement de la moitié de ce qu'il a gagné. C'est une conception...
Nous sommes le pays de l’Europe qui avons les impôts les plus élevés. (...) Nous avons 68 milliards d'impôts de plus que ce que paie la moyenne des 15 pays les plus riches de l'Union européenne. Il faut donc revenir à la moyenne. Le problème de la France est que l'on paie trop d'impôts, que les charges sont trop lourdes.Chronologiquement, c'est inversé, mais pour les besoins de mon exposition, je préfère cet ordre.
* * *
Donc, d'après la conception raisonnable de ce qu'est "un pays libre" selon le probable futur président de la République française (même si ça ne m'enchante guère), chacun peut disposer librement de la moitié de ce qu'il gagne, en travaillant du 1er janvier au 30 juin pour l'Etat, et à partir du 1er juillet jusqu'au 31 décembre pour sa famille.
Excellent ! Il est bien bon ! Tout en oubliant de dire qu'on travaille aussi un mois en juillet pour les assurances, un mois en août pour les banques, un mois en septembre pour la voiture, l'essence et les transports, deux mois en octobre et novembre pour l'eau, le gaz, l'électricité, la télé, les téléphones et Internet, après quoi il reste décembre pour penser à sa famille, nourrir et éduquer ses gosses, etc., et ENFIN prendre ses vacances, d'ailleurs du réveillon de Noël à celui de la Saint-Sylvestre c'est fait pour ça, profitons-en bien parce que le 1er janvier de l'année suivante, le cycle étatique repart de plus belle... Reconnaissez que comme programme d'une année sur l'autre, c'est raisonnable, y a pas à dire !
Espérons quand même que l'hiver (qui commence le 21 décembre, comme chacun sait) sera clément, pour ne pas se faire assassiner par les coûts du chauffage. Bon, je dis ça, mais heureusement qu'on a le réchauffement climatique, la note sera moins élevée. Quoique ! Avec les étés plus chauds, c'est la facture de la clim qui grimpe, donc, l'un dans l'autre...
En tout état de cause, je comprends mieux son engagement et sa passion lorsqu'il déclare : « Le travail sera au cœur de mon action. Je veux que chacun soit libre de travailler autant qu’il le veut ». Sous-entendu : comme ça chacun sera libre de payer plus d'impôts...
- « C’est bien la preuve que chacun travaille plus pour l’Etat et la répartition que pour son salaire. », lui rétorque Guillaume, autre fier gestionnaire d'une entreprise écologique reconverti à temps dans la protection sociale (secteur autrement plus porteur que le textile), en bon entrepreneur prévoyant...
Autres explications en vidéo (avec consignes de vote) (via Fabien).
* * *
Quant à la cagnotte des « 68 milliards d'impôts de plus que ce que paie la moyenne des 15 pays les plus riches de l'Union européenne », l'équivalent de « 4 points de prélèvements obligatoires » que Sarko se serait engagé à éliminer grâce aux baisses d'impôts, elle ne suffira certainement pas à juguler une dette des administrations publiques multipliée par cinq entre 1980 et 2005, selon le rapport Pébereau (source).
Enfin, je laisse chacun/e juger de l'œuvre de nos politiques, et qu'ils ou elles soient de droite ou de gauche ne change rien puisque entre les alternances et les cohabitations successives, tous ont eu leur chance... Une incommensurable gabegie que femmes et hommes politiques de tous bords s'appliquent à perpétrer avec constance et dévouement.
Nous en avons d'ailleurs les résultats sous les yeux : voici plusieurs décennies que l'état prend chaque année de plus en plus d'argent en même temps que le gouffre des finances publiques se creuse et s'agrandit en 3D, véritable trou noir où s'abîme la manne inépuisable et providentielle des contribuables.
Qui sommes tellement con... tents qu'on va bientôt en reprendre pour 5 ans, en femmes et en hommes libres, où est-ce qu'on signe, tiens ça me fait hurler ! Quant à celles et ceux d'entre vous qui penseront : « Qu'est-ce que t'en as à foutre, toi tu vis en Italie », je vous rassure de suite, ici on ne travaille pour l'état que du 1er juillet au 31 décembre...
N.B. Nous ne parlons ici que des citoyens libres qui travaillent et gagnent leur croûte, pas de ceux qui ne gagnent rien... Ceux-là, je vous dis pas. Ou plutôt, pour paraphraser Coluche, je vous dis : il y aura des hommes grands, il y aura des hommes petits, il y aura des hommes beaux et il y aura des hommes moches, il y aura des hommes pauvres et il y aura des hommes riches... Et tous seront égaux ; mais ça sera pas facile tous les jours... En ajoutant : il y en aura même qui seront pauvres, petits et moches et pour eux ce sera très dur ! »
Allez le leur demander ! Enfin, on pourra toujours se consoler en chantant Liberté, Égalité, Fraternité...
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