vendredi 25 mai 2007

Reportlinker : la cata se confirme

Reportlinker : la cata se confirme

Retour sur un précédent billet, la verticalisation des moteurs de recherche, dans lequel j'exprimais une critique de Reportlinker sur son coût excessif, chose largement corroborée par la suite. J'étais alors contacté par Nicolas Bombourg, l'un des deux fondateurs, qui me proposait un accès gratuit d'un mois pour bêta-tester le moteur et, en échange, leur faire remonter toutes les bonnes idées qui me viendraient à l’utilisation de l'outil.

Le 19 avril je recevais le code d'accès et j'effectuais des tests dans la foulée. J'envoyais à Monsieur Bombourg ce que je pensais être mon premier feedback dans la soirée, où j'identifiais six catégories de problèmes. Je vous livre le message tel que je le lui ai envoyé (légèrement adapté pour tenir compte de l'absence des captures d'écran).
1. Incohérences entre titre document et document lui-même

Exemples :

- Titre annoncé : « Téléphonie Mobile et UMTS, Evaluation de la taille du marché dans le monde »
Concrètement : rapport annuel 2004 d'une société luxembourgeoise.

- Titre de l’ « étude » annoncée : « Assurances, Evaluation de la taille du marché, Russie »
En réalité, simple dépliant publicitaire décrivant les activités de la société Kazna, qui évolue dans le domaine de l’assurance, certes, mais point d’évaluation sérieuse du marché de l’assurance en Russie.

2. Problèmes de codage (IE, Firefox ?)

Sur Firefox, tous les mots accentués sont systématiquement tronqués. Résultat, lorsqu’on clique sur le lien avec un codage erroné : aucun résultat. Il faut remettre les accents pour obtenir les résultats.

3. Liens inactifs, critères aussi !

Si je clique sur l’année 2007, qui m’annonce 725 documents, rien ne se passe, les résultats sont les mêmes que ceux des autres années, et les années ne correspondent pas : par ex., deuxième doc = 2006

Quand j’essaie de cliquer sur les docs, les liens ne sont pas actifs sans qu’on comprenne pourquoi.

Autre exemple, en donnant 2007 pour critère : années affichées des 6 premiers doc : nov. 2002 – mars 2005 – mars 2003 – mars 2006 – septembre 2006 – août 2001, mais aucun daté 2007 ! Où sont passés les centaines de documents annoncés ?

4. « Fraîcheur des documents », par ailleurs disponibles en libre accès sur Google

Sur les dix premiers docs téléchargés, dont la date de publication est majoritairement comprise entre 2003 et 2005, j’ai testé Google et tous sont trouvables et téléchargeables via le moteur.

Celui-ci, http://www.openwide.fr/ , qui annonce « Logiciel, Tendances et évolution du marché » date carrément de 2002, un peu dépassé pour les tendances du marché.

5. Liens brisés

Pour cet autre : « Fenêtre et Peintures, Segmentation du marché, Europe et Afrique », le lien de téléchargement ne mène nulle part (de plus la date de mise à jour annonce février 2006, ce qui en ferait un document plutôt « récent » par rapport aux autres).

Idem pour un autre doc du Ministère des Transports du Canada.

6. Quelques autres problèmes, dont la lenteur du serveur dans les réponses, etc.

Conclusion : pour l’instant, j’ai passé près de deux heures dans mes recherches sans véritablement trouver de document pertinent et à jour. Au niveau qualitatif de l’expérience utilisateur, c’est le zéro pointé. Quant au rapport qualité-prix, j’irais plus vite en surfant sur Google, je trouverais de meilleurs documents, et c’est gratuit. Donc si en plus j’avais payé pour ce service, je vous dis pas dans quel état d’esprit je serais.
Dans un premier temps, Monsieur Bombourg a accusé réception (Je suis en déplacement et regarderai vos retours en détail avec intérêt), et puis après, plus rien. Ni le lendemain ni durant les jours qui ont suivi. Silence radio.

Dans un message laissé sur le billet de Jean-Michel Billaut, grâce auquel j'avais découvert ce "service", initialement je faisais le commentaire suivant :
...j'ai passé deux heures à tester l'outil et les résultats sont bien pires que ce à quoi j'avais pensé au départ. J'ai d'ailleurs adressé un compte-rendu détaillé à Monsieur Bombourg, qui n'y a pas donné suite.
Et contrairement à ce que j'ai dit sur mon blog, je n'envisage pas pour l'heure d'informer le lectorat d'Adscriptor de ce compte-rendu, car je n'aime pas m'acharner. J'espère juste qu'il fera réfléchir les personnes concernées.
Et, en effet, telle était mon intention au départ. Toutefois, à son insu, Monsieur Bombourg m'a fait changer d'avis : une dizaine de jours plus tard, j'ai voulu refaire des tests pour confirmer ou infirmer mes premières impressions, or j'ai découvert avec stupeur que mon code d'accès n'était plus valide. Annulé, purement et simplement.

Ce qui m'a mis très en colère. Si on me dit « Vous pourrez y accéder pendant un mois. », la moindre des choses, c'est de tenir parole. J'ai passé plus de 2 heures de mon temps que j'aurais pu employer beaucoup plus utilement, donc le premier des respects à mon égard était de donner crédit à la parole donnée, ce que moi j'ai fait de mon côté.

J'aurais d'ailleurs aimé avoir une réponse argumentée à mes critiques, plutôt qu'un silence qui vaut acquiescement et traduit une incapacité chronique à se remettre en question. Ce qui n'est pas une bonne chose lorsqu'on se vante d'être dans la mouvance Web 2.0 ou Web 3.0. Enfin, pour conclure, je laisse la parole à Pascal, qui a commenté à ma suite (le 3 mai dernier) sur le blog de Jean-Michel Billaut :
Pareil pour moi qui ai eu le droit de tester aussi... J'ai vraiment essayé de lui donner sa chance à ce moteur, en cherchant diverses choses pour un usage réel (pas juste des recherches pour le plaisir d'en faire) mais les résultats sont vraiment mauvais à tous points de vue... À oublier vite...
Oui, c'est bien la seule expression qui convient, Reportlinker, à oublier vite ! Sans parler des économies... Monsieur Bombourg, quand on prétend vouloir jouer le jeu, il faut le jouer jusqu'au bout. Enfin, oser dire que Reportlinker se distingue de Google CSE par l'aspect sémantique, faut vraiment pas craindre !


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5 commentaires:

JB Boisseau a dit…

Ah, notre Julien Courbet du web....

Jean-Marie Le Ray a dit…

@ J-B,

Jean-Baptiste, je vais sûrement passer pour un ignorant, mais c'est qui Julien Courbet ?

J-M

P.S. Je sais que je pourrais "googler" pour en apprendre davantage mais je préfère te demander d'abord :-)

Jean-Marie Le Ray a dit…

@ J-B

Je viens de m'informer (je ne suis plus la télé française depuis des lustres) et la comparaison est flatteuse.
Ceci dit, si nous avons en commun d'être bordelais, j'imagine que son salaire doit être meilleur que le mien :-)
J-M

Anonyme a dit…

Jean Marie,
Pour être complétement précis, je vous remercie d'indiquer les éléments suivants :

- votre abonnement à duré un mois entre les 19 Avril et 19 Mai 2007, comme convenu.
- j'ai répondu l'email suivant à votre sollicitation :
"Bonsoir,
Je suis en déplacement et regarderai vos retours en détail avec intérêt.
Je vous joins ici un document que j’ai identifié en quelques minutes de travail sur le marché de la traduction.
J’espère qu’il vous servira. (NDLR : Ce document date de Décembre 2006).
Je vais mettre un tutorial en ligne pour expliquer comment je l’ai identifié, l’industrie de la traduction étant
un exemple particulièrement pointu, donc intéressant.
Bonne soirée,
Nicolas"

- je n'ai pas de réponse argumentée à adresser à vos critiques. Ces dernières ont été intégrées à la liste des
éléments à fixer sur notre site, la plupart ont déja fait l'objet de corrections.


Merci de noter que pour vos prochaines critiques, mon silence ne vaut pas acquiescement.

Amicalement
Nicolas

Jean-Marie Le Ray a dit…

@ Nicolas Bombourg,

Bonjour, et merci de commenter.

1. "votre abonnement à duré un mois entre les 19 Avril et 19 Mai 2007, comme convenu."

Alors si c'est le cas, ajoutez ce problème à la liste de ceux que j'ai précédemment cités. J'ai essayé plusieurs fois de me connecter et à chaque fois je me retrouvais sur la page initiale. J'espère au moins que vos utilisateurs payants n'auront pas les mêmes problèmes...

2. Je n'ai pas cité votre mail in extenso car la suite n'était pas vraiment pertinente par rapport à mon objet. J'ai en local 1 Téraoctet de données indexées et des dizaines et des dizaines d'étude sur la traduction et la localisation, dont celui que vous mentionnez. J'ai tout trouvé gratuitement sur Google.

3. Dans la phrase "Je suis en déplacement et regarderai vos retours en détail avec intérêt." il est vrai que vous ne mentionnez pas une éventuelle réponse. Pardonnez-moi pour avoir eu la faiblesse de croire que c'était sous-entendu, alors qu'à l'évidence, ça ne l'était pas.

4. Content de voir que mes critiques ont déjà fait l'objet de corrections. Au moins mon travail n'aura pas été inutile, ça fait toujours plaisir à savoir.

5. Concernant mes prochaines critiques, j'en aurais certes quelques autres en réserve, car je suis loin d'avoir épuisé le sujet. Peut-être un jour, avec votre acquiescement ou sans.

Ceci étant, un dernier conseil pour la route : lorsque vous demandez à quelqu'un de tester votre moteur, la moindre des politesses c'est d'instaurer un dialogue. Et lorsqu'on vous envoie un retour détaillé, quand bien même vous n'auriez "aucune réponse argumentée à adresser aux critiques", un simple petit mot pour dire "vos critiques ont été intégrées à la liste des éléments à fixer sur notre site", ça peut faire toute la différence entre un simple dialogue et un billet amer...
Jean-Marie Le Ray