vendredi 1 décembre 2006

Localisation et autres publications de mon cru

Localisation et autres publications de mon cru

En traduction, lorsqu'on parle de localisation, cela sous-entend l'adaptation du contenu à un pays, une culture, soit par traduction - c'est malheureusement le cas le plus fréquent -, soit par rédaction directe dans la langue cible, ce que Monsieur Daniel Gouadec nommait fort justement, il y a déjà quelques années, « naturalisation », en la définissant de la façon suivante :
La meilleure façon de traduire est peut-être bien de rédiger d’abord et même de rédiger seulement.
J'ai déjà eu l'occasion d'en parler dans un billet intitulé Pour une nouvelle pratique contrastive de la traduction technique professionnelle, qui présente ma vision de ce que devrait devenir la traduction technique professionnelle aujourd'hui, même si nous en sommes encore loin...

Il y a donc un peu plus d'un an, je me suis lancé dans une aventure à la faveur des derniers jours de vacances (nous étions fin août 2005) que j'intitulais « Présence en français sur Internet de 100 groupes US d’envergure mondiale ».

Avec comme point de départ l'idée d'identifier et d'analyser la localisation de ces mastodontes en français, juste pour tenter de dresser un bref inventaire de la situation. J'ai donc réfléchi à l'angle d'approche et à la manière de traiter le sujet.

Or début septembre, le travail a repris à plein régime, et c'est contre mon gré que j'ai dû abandonner mon projet, plutôt chronophage. Ceci étant, je continue de trouver le concept séduisant, bien qu'ignorant totalement si j'aurai l'occasion de le reprendre un jour.

J'ai donc réuni dans un seul document les résultats de mon travail, qui sait ?, ça pourra peut-être inspirer quelqu'un d'autre, à qui je passe volontiers le relais.

Sur les 100 groupes retenus, je n'ai rédigé que 18 fiches, dans lesquelles j'analyse le site institutionnel des multinationales suivantes :
  1. 3M
  2. Abbott Laboratories
  3. Accenture Ltd
  4. AIG - American Intern. Group
  5. Alcoa
  6. Allstate
  7. Altria Group
  8. American Express
  9. Amgen
  10. Anheuser-Busch
  11. Apple Computer
  12. Archer Daniels Midland
  13. Avon
  14. Bank of America Corp.
  15. Berkshire Hathaway
  16. Best Buy
  17. Boeing
  18. Honeywell Intern.
En dispensant à chaque fois des notes allant de 0 à 4 avec les équivalences suivantes :
  • 0 = Cancre
  • 1 = Mauvais élève
  • 2 = Élève moyen
  • 3 = Bon élève
  • 4 = Promu avec mention
J'ai pu ainsi décerner quelques bonnets d'âne, il faut dire qu'il y en a qui méritent. La méthodologie suivie est expliquée en fin de document, Localisation_fr.pdf (4,56 Mo). Bonne lecture !

* * *

Celles et ceux qui ont la patience de suivre l'évolution d'Adscriptor savent peut-être (j'en parle de temps en temps) que j'essaie de tenir d'autres blogs, même si c'est davantage un vœu pieu qu'une réalité.

Ce dont je parle plus haut devrait en théorie être publié sur Localizator, créé à cette fin, mais à ce jour c'est plutôt une coquille vide que personne ne lit...

Le problème, c'est que faire vivre un blog demande de l'énergie, du temps et de la constance, donc c'est déjà difficile pour un, alors imaginez deux, trois ou quatre ! C'était pourtant l'intention que j'avais en créant Emantics et Les éditions de moi-même, ce dernier étant plus spécialement destiné à publier trente ans de poésie.

Or j'ai vite dû me rendre à l'évidence, je n'ai pas le temps. Ainsi, au lieu de publier un poème par billet, j'ai fait un billet regroupant 140 poèmes...

En fait, ce sont deux recueils composés de 70 sonnets chacun, Du Travail... et L'Île, que j'ai aussi réunis en un seul pour les pressés, An 2000. Et bien, croyez-moi si vous voulez, mais après 8 mois qu'ils sont en ligne, j'ai consulté les statistiques, pour la première fois aujourd'hui : et là, surprise, globalement, ils ont été téléchargés 1 130 fois !


Mais pourquoi t'étonner, me direz-vous ? C'est simple, sur ce millier de lecteurs potentiels, je n'ai jamais eu un seul retour ! Jamais reçu un courriel pour me dire, c'est de la merde, c'est gentillet, c'est couillu, c'est du pur chef-d'œuvre (mon avis, et je le partage...), que sais-je encore ? La proposition d'un éditeur en vadrouille...

Il est vrai que commentaires et trackbacks sont fermés sur ces blogs pour cause de spam, mais quand même, un petit message de temps en temps, ça va pas vous fouler le poignet :-)


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4 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour,

je suis régulièrement votre blog. Je suis moi-même dans la partie, mais du côté outil, je travaille pour un laboratoire américain situé à Meylan qui a une section spécialisée dans le TAL. J'avoue que votre document sur le classement des entreprises américaines et de leurs efforts d'internationalisation, me dérange un petit peu. Car ces entreprises font des efforts. En revanche, l'Europe qui devrait avoir vocation à offrir à ses citoyens une information dans leur langue est très souvent un mauvais élève. Le cas de l'ESA est à ce titre particulièrement gênant. Voilà une entreprise européenne, qui est en grande partie financé par des budgets français et qui ne prend même pas le soin d'offrir une couverture complète en français de ses activités. Les nouvelles sont traduites et toujours en retard sur celles données en anglais...

Jean-Marie Le Ray a dit…

Bonjour Claude,

Quelques remarques : le document date déjà de plus d'un an, il y a donc probablement depuis des améliorations faites sur différents sites, je ne prétends nullement avoir produit un document ayant valeur d'exemple.
J'ai souhaité le publier aujourd'hui (en fait, ça fait déjà plusieurs mois que je voulais le faire mais j'ai repoussé à chaque fois) juste pour partager mes observations, qui peuvent naturellement être critiquées.
Mais ce ne doit pas non plus être interprété comme une caution envers les entreprises européennes.
Il est clair qu'elles ne jouent pas le jeu, mais il fallait bien retenir une méthodologie et j'ai choisi de commencer par les entreprises américaines, qui sont en général les plus grosses un peu dans tous les domaines.
Enfin, ma critique des entreprises qui font des efforts, comme vous dites, se voulait constructive à la base, même si je ne me faisais aucune illusion à la base : parmi les décideurs de ces groupes, ou tout au moins parmi ceux qui auraient droit au chapitre, personne ne lira jamais mes élucubrations.
J'en veux pour preuve le cas d'Apple, à qui j'avais signalé l'erreur sur leur support dédié, sans que je n'ai jamais reçu la moindre réponse.
Cordialement,
Jean-Marie

Anonyme a dit…

Il s'agit en fait d'un problème qui me tient particulièrement à coeur, car il y a, à mon avis, un vrai danger de minorisation des langues européennes majeures dans l'espace qui devrait les protéger. Au lieu, d'un ensemble ouvert nous assistons actuellement à un véritable déferlement de l'anglais à tous les niveaux, sans qu'aucun décideur ne semble convaincu d'agir. Or, la distanciation de la communauté européenne, ressentie par nombre de citoyens européens, tient aussi au non respect de la diversité linguistique. J'en veux pour preuve, l'impossibilité aujourd'hui de soumettre à la comission européenne un projet scientifique autre qu'en anglais. Si vous soumettez un texte en français, il sera au mieux accueilli avec un sourire gêné, et n'aura absolument aucune chance d'obtenir le moindre budget.
J'ai eu ce sentiment trouble hier lors de la remise des récompenses pour le cinéma européen qui se tenait à Varsovie (sur Arte). A l'exception d'un discours en polonais en ouverture donnée par l'hôtesse, l'ensemble s'est passé en anglais, comme si la diversité linguistique européenne se résumait à une vague introduction dans la langue locale par pure politesse avant de retourner à l'anglais seul medium propre à transmettre un message international, que quasiment aucun européen de toute façon ne maîtrise réellement.
Un dernier exemple qui me stupéfie est la quantité industrielle de publicité dont le message est en anglais... Mais qui parmi les publiciste croit vraiment que "Shift your expectations" d'une célèbre marque de voiture, va être un slogan choc propre à frapper l'esprit des consommateurs non anglophones???

Jean-Marie Le Ray a dit…

Claude,

Juste un lien pour approfondir la réflexion.
Jean-Marie