lundi 4 septembre 2006

Noms de domaine à la carte : vacarme et silence

Noms de domaine à la carte : vacarme et silence

Vacarme
Silence

Suite de mon article intitulé Noms de domaine : vers un tarif à la carte ?, dans lequel j'explique brièvement les risques liés à la dernière proposition scélérate de l'ICANN, qui nous conduirait de facto vers « la libéralisation totale et la dérégulation sauvage de la politique de prix qui a permis jusqu'à présent à tout internaute qui le souhaite d'entregistrer son propre nom de domaine pour un coût acceptable. »

En clair, pour celles et ceux qui en ignorent encore le contenu, l'accord proposé avec les registres des extensions .BIZ, .INFO et .ORG (dans un premier temps...), abolit le contrôle des prix sur les enregistrements de domaine pour mettre en place un service à la carte. Où rien n'empêchera le registre d'augmenter les prix de tel ou tel domaine, à sa seule discrétion, sans aucun plafond ! Unique garde-fou : il devra communiquer sa décision avec un préavis de six mois au seul ... registreur !

Traduit dans les faits, juste pour faire un exemple, si Afilias décide que traducteurs.info est un excellent domaine dont le coût d'enregistrement devrait être d'au moins 10 000 (ou 100 000 ou 1 000 000 ou plus) €/$ par an, il est juste tenu à le communiquer au registreur chez qui j'ai enregistré ce domaine 6 mois avant l'échéance de l'enregistrement, registreur qui ne va pas manquer de se sucrer au passage proportionnellement à la valeur du nom fixée par le registre en y ajoutant sa marge.

Mais là où l'on touche au sublime, c'est que si le registre doit communiquer sa décision avec un préavis de 6 mois vis-à-vis du registreur, ce dernier n'est tenu à respecter aucun délai vis-à-vis de l'enregistreur !!! Donc, concrètement, pour traducteurs.info, qui arrive à expiration le 23 avril 2007, en l'état actuel des choses le registreur peut très bien m'informer le ... 22 avril qu'un domaine que j'ai enregistré pour 10 euros m'en coûtera 10 000 (ou 100 000 ou 1 000 000 ou plus) €/$ le lendemain ! Idem pour traduire.org, cvweb.biz, etc. Et ce n'est pas de la science-fiction, l'ICANN va aborder le sujet dès sa réunion du 13 septembre, c'est-à-dire dans moins de deux semaines...

En outre, n'oublions pas qu'en général, derrière votre domaine, il y a votre site ! Et qui dit site dit :
  • effort de développement, au niveau de l'architecture, du graphique et du contenu
  • investissement, parfois considérable, en temps, en énergie et en argent
  • votre activité en ligne, qui peut très bien être votre gagne-pain, puisque de plus en plus de gens ont transféré leur profession sur le Web
  • hébergement et ... données, ces mêmes données stockées dans des bases qui sont et font parfois toute la richesse de votre travail/entreprise
  • positionnement dans les moteurs, si dur et si long à conquérir, mais pour quoi et pour qui, dès lors que vous ne seriez plus en mesure de payer les droits d'enregistrement de votre domaine pour peu qu'on vous en demanderait un chiffre exhorbitant ?
  • etc.
  • et que dire pour tous les acteurs dont la présence sur Internet ne se limite pas à un site, mais qui ont des portails, des réseaux multinationaux, des marques mondialement connues ?
Vous imaginez le chantage ? Vous imaginez le bordel ? Vous imaginez les injustices ?

Donc, maintenant que le contexte est précisé, du moins je l'espère, je voudrais en revenir au titre de ce billet, intitulé « Noms de domaine à la carte : vacarme et silence. » [Début]

* * *

Pourquoi « vacarme et silence » ?

Vacarme, tout simplement parce que le bruit qui entoure cette info dans le monde anglo-saxon (à la seule exception notable de Bob Parsons, qui à l'improviste est devenu étonnamment frileux devant l'ICANN et ne s'est pas encore prononcé sur cette affaire...) est inversement proportionnel au silence assourdissant qui règne de ce côté-ci de l'Atlantique !

Vacarme émanant des plus hautes instances concernées, impossible de toutes les répertorier, puisque la liste des commentaires (dont le terme final du 28 août dernier avait été repoussé d'un délai supplémentaire) est une longue énumération d'avis contraires (NO to variable pricing), aussi ne citerai-je que deux sources à titre d'exemple, bien représentatives de l'état d'esprit ambiant.

Voici d'abord un extrait du commentaire de Rick Schwartz, Président & CEO de World Association of Domain Name Developers Inc., l'Association mondiale des développeurs de noms de domaines, qui s'intitule « WADND.COM Score 99.9% vs .01% SPECIAL INTEREST » :
Cher ICANN,

Votre appel à commentaires se solde par un taux de 99,9% contre et de 0,01% pour. Les TROIS commentaires en faveur de la proposition émanent d'autant de registres qui voient là une opportunité de se remplir les poches.

Que vous dire, donc ? Ignorerez-vous toutes les informations demandées que vous avez reçues ? Ferez-vous fi du bon sens ?

L'enjeu, ici, c'est l'avenir de l'ICANN. L'enjeu, ici, c'est la crédibilité de l'ICANN. Vous plierez-vous aux intérêts particuliers des quelques acteurs qui vont gagner des DIZAINES de millions ou écouterez-vous la voix de la majorité ? (...)

Je vous suggérerais de combattre d'autres batailles, car celle-ci pourrait s'avérer un échec catastrophique pour l'ICANN.

Ceci étant, en tant que simples commentateurs, nous n'avons AUCUN POUVOIR. C'est l'ICANN qui détient le POUVOIR. Donc la vraie question, c'est de savoir si l'ICANN entend abuser de ce pouvoir, c'est aussi simple que ça. L'ICANN abusera-t-il du pouvoir qui lui a été conféré pour servir l'INTÉRÊT PUBLIC ? Ce pouvoir d'aider la majorité contre la minorité qui veut se remplir les poches en profitant de NOTRE dur labeur ?

Sachez que vous êtes sous observation, tous les regards sont tournés vers vous. Si vous choisissez d'ignorer les arguments parfaitement justifiés qui ont été portés à votre attention, ou encore d'ignorer les objections soulevées en raison de votre charte et démontrant en quoi, ce faisant, vous violeriez cette même charte, alors préparez-vous à devoir affronter un avenir bien sombre.

Respectueusement,

* * *

Well ICANN,

You asked for comments and the comments ran 99.9% opposed to .01% in favor. The THREE posts in favor were all by the registries that will be lining their pockets.

So now what say you? Do you IGNORE all the info you requested? Do you IGNORE common sense?

The very future of ICANN is at stake here. The credibility of ICANN is at stake here. Do you knuckle under to the special interests of a few who could gain TENS of millions or do you listen to the grassroots? (...)

So I suggest you choose a better battle than this one. This one would be a catastrophic loser for ICANN.

But as posters we have NO POWER. ICANN holds the power. Now the question is will ICANN abuse it's power? It is really that simple. Will ICANN abuse the power it was given in the PUBLIC TRUST. The power to help many as opposed to help a few line their pockets with OUR hard work??

So we stay on the side and all eyes will watch what you do. If you choose to ignore the very valid points that have been brought to your attention. If you choose to ignore the points carefully made showing your charter and how you are going against that charter, be prepared for a very rough future.

Respectfully,
Comme vous le voyez, les opposants à l'ICANN ne mâchent pas leurs mots ni ne cachent leur volonté d'intenter des actions légales ou d'aller plus loin (Behind these posts there are discussions of even more than legal action), accusant même entre les lignes les membres de l'ICANN d'avoir reçu des dessous-de-table (Gifts that board members may have received), etc.

D'une part. De l'autre, c'est encore la voix de George Kirikos, qui commente ainsi la tentative d'Afilias d'assouplir la position du registre par les mots de son président, Michael D. Palage :
Continuez de rêver : aucun compromis n'est possible sur cette question. Les registres en demandent toujours “plus, plus et plus”, tandis que le public leur rétorque “non, non et non.” En réalité, si un registre est incité à gagner davantage d'argent sur un domaine qu'il annule, vous ne tarderez pas à voir se produire de plus en plus d'annulations “accidentelles” pour des domaines revendus ensuite au prix fort.

Le vrai “problème”, dans cette histoire, c'est que les registres ont signé des contrats pour faire une chose, et qu'ils veulent maintenant totalement les réécrire pour essayer d'en tirer plus d'argent. Chose dont les enregistreurs que nous sommes se rendent bien compte et que nous rejetons en masse. Mais la grande question, c'est pourquoi l'ICANN - y compris le directoire et les négociateurs - ne voit pas clairement la réalité des choses et cette tentative manifeste de se faire du fric. Cela démontre que les équipes chargées de négocier ces contrats doivent être soit remplacées, soit révoquées.

Au lieu de cela, les registres feraient mieux de se préparer à renouveler les contrats relatifs aux extensions qu'ils gèrent lorsqu'ils arriveront à échéance et se concentrer, dans l'attente, sur la gestion des opérations courantes selon les termes actuellement en vigueur des contrats qu'ils ont signés.

* * *

Keep dreaming—no compromises on this issue. The registries keep asking for “more, more, more”, and the public has kept saying “no, no, no.” Indeed, if there’s an incentive for a registry to earn more money from a domain if it deletes, you’ll start to see more “accidental” deletions, so it can then resell that domain for a higher price.

The real “problem” is that registry operators signed contracts to do one thing, and now want to totally rewrite their contracts in an attempt at a money grab. Registrants can clearly see this, and overwhelmingly reject it. The bigger question is why ICANN Staff and the Board do not apparently see this obvious attempt at a money grab. It demonstrates that the Staff negotiating these contracts should be replaced and/or terminated.

Registry operators should be preparing to bid again for the operation of their respective TLDs when the term of their contracts end, and concentrating on operating their TLD in the interim within the contractual terms they signed.
Signalons par souci d'honnêteté qu'aucun de ces contrats n'arrive à échéance avant plusieurs mois (en 2007 ou au-delà, je ne me souviens plus des dates exactes). Il n'y a donc pas la moindre urgence à vouloir tout chambouler sans aucune concertation.

Quant à la réponse de Vinton Cerf rapportée par M. George Kirikos, qui se veut rassurante en affirmant qu'il serait suicidaire pour les registres d'augmenter les prix de cette manière, soit elle est incroyablement naïve, soit elle est d'une mauvaise foi absolue. Or je doute que M. Cerf soit un grand naïf...
Vint said it would be “suicide” for a registry to do it, because there’d be the 6-month notice period to raise prices and the ability for registrants to renew for up to 10 years at “old prices”, that supposedly “protects” registrants. Personally, as a business, my time horizon is a lot longer than 10 years. I wonder if Vint felt introducing “SiteFinder” was suicide, too...
De plus, cette réintroduction du concept de SiteFinder, en le dissimulant sous l'appellation anodine de “Traffic Data” est un autre coup bas, puisque « Rien dans cet accord n'empêche le Registre de collecter ou d'exploiter commercialement les données statistiques concernant le trafic des noms de domaine existants OU NON, à des fins, sans que la liste soit exhaustive... ».
En clair, cela signifie que chaque registre aurait la faculté de rediriger tous les noms de domaine non attribués saisis en type-in vers des pages optimisées pour les AdSenses, c'est-à-dire bourrées de liens sponsorisés...

Donc, qu'on puisse soutenir que, dans cette affaire, tout n'est qu'une question d'interprétation, comme le fait Patrick Mevzek ici :
Quant à *l'interprétation* qui circule (des prix registre différents par domaine), ce n'est que ça : une *interprétation* des contrats qui, comme tous les contrats, ne sont pas écrit en langue que n'importe quelle poire ou quiche peut comprendre, mais en langue avocat.
je trouve ça un peu léger et totalement irréaliste, même si c'est une opinion qui a au moins le mérite de faire débat, un débat malheureusement inexistant chez nous. [Début]

* * *

Voilà côté vacarme. Une énorme levée de boucliers à laquelle fait pendant, sur le Web francophone, un silence assourdissant, c'est sûr, mais aussi un silence incompréhensible, un silence coupable, grandement coupable. Et pourtant, ce n'est pas faute d'avoir essayé de faire bouger le cul l'arrière-train de tous ces mammouths de l'information qui se vautrent complaisamment dans la gadoue et se goinfrent de leurs rentes de position. J'en ai interpellé une dizaine pour leur signaler l'info en leur demandant de bien vouloir la relayer : le Monde, l'Expansion, l'Express, le Nouvel Obs, 01.net, Netéco, Branchez-vous.com, le Journal du Net, ..., mais aussi, sur le versant des personnalités en vue qui bénéficient d'une large audience, Stéphane Van Gelder, Olivier Andrieu, Loïc Le Meur et d'autres. Teneur du message, avec quelques variantes en fonction du destinataire :
Bonjour,

Je voudrais vous signaler une actu, au cas où vous jugeriez bon d'approfondir ou de relayer l'information. Mon blog n'a qu'une centaine de lecteurs par jour, et à mon avis, elle mériterait une audience bien plus vaste, vu son importance et ses conséquences incalculables pour l'évolution d'Internet si elle passe. La chose fait grand bruit Outre-Atlantique alors que chez nous elle semble entourée de silence ! C'est inacceptable et coupable.
Cordialement,
Et vous croyez que j'ai reçu une réponse, vous ? Tiens, fume ! On a autre chose à faire que de relayer ces conneries - doivent-ils penser -, nous on traite l'information sérieuse, Olivier Andrieu ne s'occupe que de ses chers moteurs (quoique...), tandis que Loïc Le Meur (le seul que j'ai sollicité tois fois, tant par courriel qu'ici) s'en fout comme de sa première chemise, en préférant raconter à qui veut l'entendre comment il a vendu son premier business 139 millions de dollars (ou d'euros, je sais plus très bien) et comment il est en train de monter sa sixième affaire. Je serais bien curieux de savoir ce qu'il dira en 2012 quand Verisign décidera que loiclemeur.com vaut 139 millions de dollars ... par an. Peut-être bien que, finalement, il se sentira impliqué. Un peu tard, je vous l'accorde ;-) Bon, Loïc, tu m'as pas répondu chez toi, mais si veux le faire ici, la porte est ouverte, à toi et aux autres muets.

Une mention spéciale revient aux réseaux sociaux, envers lesquels je partage à 100% les doutes exprimés par Chris Sherman, puisque 6 jours après publication, l'info a été cliquée 1 fois sur Scoopeo (avec juste 2 réponses au sondage), et 6 fois sur Fuzz, avec un seul commentaire, provenant d'un membre justement concerné par l'importance de cette nouvelle (Cette news DEVRAIT être en top quelque chose, il est urgent de faire passer le mot. Perso cette info sera sur mon blog demain.)...

En revanche, permettez-moi de remercier ici, très sincèrement et CHALEUREUSEMENT, les seules personnes qui ont répercuté mon message : tout d'abord Emmanuel Parody, aussi bien sur son blog que sur ZDnet, Olivier Duffez, qui était en vacances lorsque j'ai envoyé le message mais qui a réagi dès son retour, celles et ceux qui ont relayé l'info sur leur blog, pardonnez-moi de ne pas tous vous citer, et enfin Stephan Ramoin, de chez Gandi, l'un des acteurs concernés au premier chef par ce chamboulement, qui n'a pas hésité un instant à dialoguer avec son public, nombreux à juste titre, en précisant sa position.

Honneur à eux et honte aux autres ! Ce n'est pas la première fois que j'ai l'occasion de mettre mon poing sur le I du PIF, mais cette fois, j'espère que ça va saigner ! L'ignorance, l'indifférence et les faux alibis ne justifient pas tout. Imaginez un instant que le 13 septembre prochain, contre vents et marées, l'ICANN fasse passer de force sa proposition : l'actualité ferait le tour du Net en moins de 24 heures, et serait reprise dans la foulée par les agences de presse et les journaux du monde entier. Y compris par les journaux français, qui ne pourraient qu'alléguer leur ignorance pour masquer leur indigence. Ah non, nous n'étions pas au courant. Et bien si vous étiez au courant, mes courriels en témoignent. Bande de nuls. Ah ! Le journalisme à la française, ou l'art d'arriver quand la bataille est terminée. Après on suit le mouvement, en bon petit troupeau, c'est grégaire et ça le sait pas... Et bien moi, je vous le dis. [Début]

[MàJ - 5 septembre 2006, 12h30'] Je viens de soumettre une synthèse de mes deux articles à AgoraVox, à peine approuvée par le comité de publication : lire Les noms de domaine à la carte, bientôt une réalité ?. C'est la première fois que je rédige un article sur ce média, mais la nécessité de diffuser ce message est à la hauteur de l'enjeu. Nous verrons bien les suites...

[MàJ II - 8 septembre 2006, 17h30'] Je signale aux lectrices et lecteurs intéressés la possibilité de signaler une pétition contre les abus de l'ICANN, tel que signalé en commentaire. Je l'ai déjà fait en anglais, je ne me souviens pas de l'URL. Une précision sur cet appel, intitulé « Non à l'augmentation des prix des domaines en fonction de leur intérêt sémantique » : je pense que l'intérêt est moins lié à la sémantique qu'au succès d'un site en termes de trafic et de notoriété, au sens où WXYWWYKGRFS.INFO/ORG/BIZ pourrait très bien ne présenter aucun intérêt sémantique mais avoir un PR 10, d'où l'augmentation de prix probable et proportionnelle...
Ce qui serait marrant pour PIR, ce serait de fixer ICANN.ORG à 12 millions $/€ par an, juste un petit million par mois, après tout ils l'auront bien cherché... :-) [Début]

La suite ici.


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5 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci pour votre blog et les sujets que vous abordez. Je suis aussi inquiet de la tournure des évènements concernant les noms de domaines. Je vais faire de mon mieux pour relayer l'information à mon tour ...

Anonyme a dit…

Suite à l'annonce de l'augmentation des prix des domaines en fonction de leur sémantique, nous avons lancé une pétition, consultable et signable à cette adresse :

http://www.icann-abuse.info


N'hésitez pas à venir y faire un tour...



A bientôt !

Anonyme a dit…

Ce que moi je trouve particulièrement irréaliste c'est :

1) reprocher aujourd'hui à l'ICANN l'exact contraire de ce qu'on lui reprochait hier (la fixation des prix par une entité qui se veut uniquement un régulateur technique)

2) avoir une *interprétation* biaisée d'un document flou par essence, de l'ériger comme vérité universelle non discutable, et de la propager de blog en blog, ce qui s'apparente ni plus ni moins qu'à du FUD

3) croire un seul instant que les registres vont s'aventurer la-dedans : augmenter les prix, globablement, oui, certains pourront être tentés (mais si la concurrence entre registres continue de s'accroitre, ce ne sera pas nécessairement une bonne idée, à part pour .COM peut-être qui peut se le permettre, en s'appuyant sur les lois US contre le cyberterrorisme blah blah blah), mais différencier j'en doute très fortement.

4) par contre, l'idée de base n'est pas si crétine qu'elle mérite d'être balayée d'un revers de la main : compte-tenu des pratiques actuelles, un domaine que tout le monde veut acquérir, génère beaucoup de tentatives de création/vérification, et donc proportionnellement une charge plus grand pour le registre qu'un autre domaine qui n'intéresse personne.
Cela est donc à repositionner sur le débat général du sort des domaines après échéances, des pre-réservations (WLS), du second marché, etc...

Bref c'est une problématique avec des enjeux et un contexte complexes, comme tout ce qui touche à l'ICANN, et les jugements à l'emporte pièce ne servent à rien.

Je rappelle que les clients ont le choix de leurs domaines et extensions, et qu'il n'y a pas que .COM dans la vie.

Basé sur ces faits, et notamment à cause du FUD, je doute qu'un *débât* soit possible. Il ne faut pas se leurrer non plus, il n'y a que les bureaux qui seraient réellement impactés par toute augmentation de prix (réduction de leur marge, car pour le reste ils répercuteront aux clients, en faisant passer les registres pour les méchants, chose facile à faire, en oubliant au passage, quand ledit méchant fait une promotion de la répercuter aux clients, ou de la répercuter en faisant croire à une largesse interne du bureau), et d'ailleurs il n'y a bien que les bureaux qu'on entende à ce sujet.

Quant au cas français, sauf erreur de ma part, aucun bureau national ne siège à l'assemblée des bureaux au sein de l'ICANN ni ne participe à l'ICANN de loin ou de près. Sauf à inclure Namebay, je sais que c'était le cas à une époque, ca doit probablement l'être encore aujourd'hui.

Et pas d'erreurs d'interprétation dans ce qui précède : je ne travaille/supporte ni l'ICANN, ni les registres, je suis plutôt à ranger dans la case bureaux s'il faut me ranger quelque part, c'est juste que je suis souvent un trublion avec des idées différentes et que je suis probablement moins hypocrite que la moyenne.

PS: question réalisme, pétionner contre l'ICANN de cette façon, n'a AUCUNE chance de servir à quoi que ce soit ! C'est déjà à peine si les commentaires reçus par l'ICANN sont lus et pris en compte.

Jean-Marie Le Ray a dit…

@ Patrick Mevzek

Commentaire particulièrement intéressant que le vôtre, mais auquel toute réponse demande un développement que je n'ai pas le temps de faire à présent.
Je pense même qu'il y a là matière pour un prochain billet, tellement les choses à dire sont nombreuses...
JML

Anonyme a dit…

D'accord. Puisque vous souhaitez un débat, pourquoi ne pas débattre dans un lieu propice, là d'où vous avez repris mes premiers propos (où je soulevais d'ailleurs d'autres points), à savoir Usenet, et fr.reseaux.internet.hebergement en particulier ? Pour moi un blog, aussi intéressant qu'il puisse être n'est pas un lieu de débat, et un forum regroupe tout de même plus de visiteurs...