mercredi 14 mars 2007

L'ICANN teste les IDN : issue positive sur toute la ligne

L'ICANN teste les IDN : issue positive sur toute la ligne

Une actu de première importance pour l'avenir d'Internet ! Selon le rapport de l'ICANN, annoncé la semaine dernière, le processus de test des IDN (noms de domaine multilingues) lancé en octobre dernier s'est conclu par une réussite totale.

À l'origine, les buts essentiels de cette procédure visaient :
  • à démontrer que l'insertion de chaînes IDN dans le système du serveur racine A (géré par Verisign) n'a aucun impact négatif sur la résolution des noms de domaine ;
  • à obtenir l'agrément du Département américain du commerce, pour qu'en quelque sorte les IDN soient certifiés DoC ;
  • à dégager un consensus entre le comité consultatif du système DNS (RSSAC) et les différents opérateurs des serveurs racines sur l'introduction des IDN dans le système.
C'est maintenant chose faite, l'important étant de prouver que l'introduction des IDN ne menace pas la sécurité et la stabilité du DNS, dont la garantie est au cœur des mandats de l'ICANN.

Grosso modo, les essais, menés par la société Autonomica AB, ont consisté à tester plusieurs labels IDN et à enregistrer les réactions et temps de réponse de l'ensemble du système. Or toutes les réponses ont été conformes aux attentes, sans qu'aucun retard imprévu n'ait été détecté (Results: All answers were consistent with expected behaviour, and no unexpected delays were discovered).

Donc, avec la prise en charge des IDN par Internet Explorer 7 (chose que ne faisait pas IE6, contrairement à Firefox), qui a déjà contribué à populariser les IDN, surtout en Asie, mais aussi en Allemagne (pour l'Europe, je ne parle pas de la France, où il me semble qu'il y a encore beaucoup de réticences, selon moi inexplicables) ou en Amérique Latine, maintenant que l'ICANN connaît ces résultats positifs, j'espère que la prochaine réunion au cours de laquelle il en sera question, qui aura lieu à Lisbonne dans quelques jours (du 26 au 30 mars), pourra être le prélude au déploiement définitif des noms de domaine internationalisés.

Alors, les IDN : arnaque ou opportunité ? Perso, j'ai choisi mon camp : formidable opportunité !

D'accord, pas d'accord ?


P.S. Je voulais titrer « L'ICANN teste les IDN : résultats positifs à 100% », et puis avec ce problème des caractères accentués qui ne sont pris en charge ni dans les URL générés par Blogger ni dans les flux, j'ai préféré modifier mon titre, moins incisif, certes, mais sans accent. Ah ! vivement que ça change ... grâce aux IDN (car il est clair que cette évolution majeure ne concernera pas uniquement les noms de domaine, mais toute la « grammaire » de l'Internet) !

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6 commentaires:

TOMHTML a dit…

je ne parle pas de la France, où il me semble qu'il y a encore beaucoup de réticences, selon moi inexplicables
c'est simple : en Français, les seuls caractères qui n'étaient pas autorisés dans les URL étaient ceux avec des accents et la cédille. Mais les français ont bien compris que "cafe" = "café" et "cestcommeca" = "c'est comme ça". Il n'y a pas de problème de caractères étranger, comme en allemagne avec le ß par exemple.

Je pense que pour la france ça va creer d'énormes problèmes de cybersquatting (cafe != café) plus qu'autre chose. Les sociétés vont se ruiner pour garder les nombreuses variantes possibles des noms de domaines. Et qui en profite dans l'histoire ? Les sociétés en charge des noms de domaine, comme d'habitude...

Jean-Marie Le Ray a dit…

Tom,

Je suis d'un avis diamétralement opposé, comme je l'expliquais dans mon premier billet consacré au sujet :
« J’ai alors cherché sur l’Internet francophone tout ce que je pouvais trouver sur la question, et j’ai vite dû déchanter : informations aussi négatives que dépassées, aucune analyse pertinente, tout au plus des anecdotes et une exploitation des angoisses de l’internaute lambda devant les risques du phishing, du spoofing et autres gentillesses, on dirait que les IDN suscitent la psychose collective ! En France du moins.
Mais il faudrait bien que l’on comprenne, dans notre cher pays, que la problématique des domaines multilingues dépasse largement le cadre de nos frontières, tant linguistiques que physiques. Les autres cultures ont d’ailleurs appréhendé la question dans toute sa mesure, des allemands aux chinois, des espagnols aux japonais, des russes aux coréens, etc., qui représentent des centaines de millions d'utilisateurs concernés par les IDN... »

Quant à l'exemple cafe/café, je ne comprends pas vraiment le problème. Depuis maintenant presque 4 ans que les IDN sont disponibles à l'enregistrement, le propriétaire de "cafe" aurait eu tout le temps pour enregistrer "café" pour une vingtaine d'euros par an, d'autant plus qu'au début personne ne s'est vraiment jeté dessus.

Et par ailleurs pourquoi ne considérer QUE le cybersquatting ? Au contraire, pourquoi ne pas envisager que l'enregistreur de "café" puisse développer son propre site, totalement différent, indépendant et personnalisé par rapport à "cafe".

Et encore, j'ai enregistré pas mal d'IDN en .com, et dans la plupart des cas le .net était encore libre, et d'autres extensions suivront.

Alors quel est le problème ? Business is business, depuis le début l'enregistrement dans toutes les extensions fonctionne sur la loi du "premier arrivé, premier servi", pourquoi donc s'étonner qu'il en soit de même pour les IDN ?

D'après moi, c'est l'histoire du verre à moitié plein ou à moitié vide, tout dépend de l'optique dans laquelle on se place, et franchement ça me désole de voir que dans 90% des cas, les commentaires associés aux IDN sont négatifs. Là encore, je trouve les anglo-saxons beaucoup plus pragmatiques que nous. Mais bon, je sens que je vais me faire incendier :-)

J-M

Anonyme a dit…

Je suis assez de l'avis de TOMHTML, bien que je ne me sois pas penché sur la question plus que cela.

"va donc voir sur café point com tu trouveras ton bonheur"

Il voulait dire cafe.com ou café.com ?

Je retiens également que tu as acheté des IDN... dans le but de les revendre aux plus offrants ? Même si ce n'est pas à une échelle industrielle, tu te rapproche du camp de ceux que tu fustiges.

Les anglo-saxons peuvent se payer le luxe d'être plus "pragmatiques", ils se fichent pas mal des caractères spéciaux dans leur langue...

Jean-Marie Le Ray a dit…

Effisk,

J'ai enregistré pas mal de noms de domaine, dont des IDN. Je ne fais pas de différences entre IDN et non-IDN. Je te fais un exemple.
Depuis 1999, j'ai "dictionnaires.net" que je considère un excellent nom de domaine. Les dictionnaires sont le pain quotidien du traducteur et je l'ai pris au départ avec l'idée de faire un site où je recenserais toutes les ressources terminologiques, souvent excellentes, que je trouve en ligne.
Et puis par manque de temps, je ne l'ai pas encore exploité jusqu'à ce jour.
Donc si quelqu'un me propose de l'acheter, il est clair que j'étudierais la question, et il en va de même pour les autres, IDN ou non.
Lorsque je dis que les anglo-saxons sont plus pragmatiques, c'est parce qu'ils considèrent les noms de domaine sur Internet pour ce qu'ils sont : un business.
Et perso je considère que continuer à nier cette réalité en France est une position erronée, irréaliste, et même hypocrite.
Je suis plutôt d'accord avec la notion anglo-saxonne selon laquelle les noms de domaine sont l'immobilier de l'Internet, que ce soient des IDN ou non.
J-M

TOMHTML a dit…

pour l'exemple du café, je n'avais pas vu que vous aviez déjà pris cet exemple. Les grands esprits se rencontrent ^^

Effectivement, c'est l'histoire du verre à moitié plein ou à moitié vide. Cependant, ce n'est pas que je trouve que les IDN aient beaucoup de défauts, c'est que j'éprouve des difficultés à y trouver de réels avantages...

enregistrer "café" pour une vingtaine d'euros par an, d'autant plus qu'au début personne ne s'est vraiment jeté dessus.
Là encore ça va, 1 seule lettre de différence. Mais celui dont le domaine peut s'écrire avec de nombreux accents, ça va vite lui couter cher...
Non ce qui m'embête le plus dans l'histoire, ce n'est pas vraiment les spammer, c'est plutôt les sociétés qui cybersquattent les domaines pour les revendres au plus offrant (GoDaddy si tu nous écoutes...). Bref, c'est un vrai business, mais de ce point de vue là, ça ressemble plus à de l'extorsion...

Anonyme a dit…

Je suis plutôt d'accord avec la notion anglo-saxonne selon laquelle les noms de domaine sont l'immobilier de l'Internet, que ce soient des IDN ou non.
Tout à fait d'accord avec cette notion. Tous ces immeubles vides qui pourraient sevir à tous ces mal-logés ;-)

Personnellement, je ne spéculerais pas trop sur des noms de domaines francophones déclinés (pluriels, etc.) avec des extensions "exotiques" (sortant du .com et .fr).
Les noms anglophones ont un potentiel beaucoup plus important. Ou même les noms inconnus qui "sonnent" bien (courts, facile à prononcer et à retenir, etc.), en anglais aussi bien qu'en français, et qui sont susceptibles d'être utilisés. Il en reste.