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vendredi 28 juillet 2006

Internet media à part entière : comparatif et mise en perspective


Après le billet écrit il y a une dizaine de jours sur Internet 2010 : prospective et mise en perspective, un article récemment publié sur BrandWeek, signé Mike Shields, me donne l'occasion de revenir sur certaines perspectives d'Internet à l'horizon ... 2011, c'est-à-dire dans un tout petit lustre.

Jupiter Research prévoit une forte croissance des dépenses publicitaires en ligne aux États-Unis dans les 5 ans à venir, pour atteindre 25,9 milliards $ en 2011, soit environ 9% de l'ensemble du marché publicitaire du pays. Quant aux dépenses consacrées par les acteurs économiques pour promotionner leurs produits/services sur les résultats des moteurs de recherche, elles vont passer de 41% à 43% des sommes investies en ligne sur la même période, la recherche se plaçant au premier rang des sources de revenus.

Des chiffres à rapprocher des statistiques que j'ai données dans mon précédent billet (tout en veillant à ne pas confondre e-commerce au sens large et dépenses publicitaires en ligne, celles-ci n'étant qu'une partie de celui-là), et à comparer à ceux de Yahoo, qui prévoit au niveau mondial 54,9 milliards $ en 2010 !

* * *

Bien qu'il soit difficile de faire un parallèle en prenant pour référence des pays différents, une étude récente conjointe TNS Media Intelligence et IAB (Internet Advertising Bureau), qui analyse la pub online en France, publie des chiffres qui donnent à réfléchir : près d'1 milliard d'euros d'investissements publicitaires sur le Web durant les premiers mois de 2006, soit une croissance de 57 % par rapport au même semestre 2005, avec la répartition sectorielle suivante :
  • voyage + tourisme : 29,7 %
  • informatique : 29,3 %
  • équipements sportifs : 25,2 %
  • télécommunications : 18,6 %
  • audiovisuel, photo, cinéma : 14,9 %
  • services : 11,8 %
  • distribution GMS (grandes et moyennes surfaces) : 7,6 %
Sources : données compilées à partir des différentes dépêches qui circulent, dont la plupart, soit dit en passant, se contentent de répéter ce que dit le voisin sans un minimum d'analyse. Ce n'est pas le cas d'Adscriptor, merci bien, qui souffre cependant d'une asymétrie de crédibilité dans l'information...

À comparer avec le tableau suivant, publié dans le baromètre du Journal du Net en juin 2006 :


Source : AdNetTrack / TNS Media Intelligence

Côté sites supports publicitaires, les trois premiers seraient Orange, Yahoo et MSN. Ceci étant, l'étude ne prend pas en compte les liens sponsorisés, et, donc, Google, qui est premier, selon Médiamétrie (audience de l'Internet en France en juin 2006), loin, loin devant Orange, avec près de 4 millions de visiteurs uniques en plus sur juin, une paille :


Pour la rime, une lacune de taille...

Côté comparatif avec l'étude américaine, en France aussi Internet s'accapare 9 % du marché publicitaire tous médias confondus, et aux États-Unis comme ici, le marché de la vidéo en ligne explose, puisque selon Forrester, les investissements dans le « rich media » vont connaître des taux de croissance annuels compris entre 21 et 27% au cours des cinq prochaines années, un « épanouissement » total, pour reprendre le terme de M. Jérôme de Labriffe, Président d'IAB France.

* * *

Conclusion

Parenthèse de paléontologie numérique :

Durant mes recherches pour rédiger ce billet, je suis tombé sur cette déclaration, qui remonte à un peu plus ... d'un lustre :
En 2000, l'Internet serait devenu le sixième grand média.
Toutefois, la publicité en ligne est-elle, dès aujourd'hui, une véritable source de chiffre d'affaires, tant en France que dans le reste du monde ? N'y a t-il pas pour l'heure un engouement spéculatif entretenu autour du Réseau des réseaux ?
L'étude de marché (Octobre 2000), intitulée La publicité sur internet, semble encore disponible pour la modique somme de 442 €, si ça vous intéresse...

Et cette autre :


Si vous vous demandez quels sont les 5 grands médias traditionnels :

1. Presse
2. Cinéma
3. Radio
4. Télévision
5. Affichage


Au moins, à présent nous connaissons la réponse ! Toutefois, la chose qui me rend perplexe, c'est qu'aujourd'hui on entend les mêmes propos circonspects sur les blogs (je vous prépare d'ailleurs un petit billet de derrière les fagots sur la question), qui ne laissent de me faire sourire. J'ai lu quelque part que pour ses études futures, le IAB a prévu de mieux segmenter les catégories de sites supports. Si vous voulez l'avis du soussigné, cher Monsieur de Labriffe, prenez en compte les blogs, ils sont appelés à un bel avenir, pérenne et prometteur :-)

Lien connexe : Internet 2010 : prospective et mise en perspective



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samedi 15 juillet 2006

Internet 2010 : prospective et mise en perspective


Stats

Internet, c'est la loi des grands nombres, le pays des merveilles du statisticien, l'Himalaya des sondages, ça grimpe et ça descend, un pic à droite, une chute à gauche, aïe, le sondé s'est fait mal, heureusement qu'il avait son assurance, des chiffres et des courbes, vous prenez les mêmes et vous leur faites dire noir ou blanc, parfois gris, c'est selon, toujours la vieille histoire du verre à moitié vide ou à moitié plein...

Exemple récent : suite au billet de Hitwise, annonçant que MySpace devient le n° 1 mondial des sites Internet (MySpace Moves Into #1 Position for all Internet Sites), Yahoo rétorque informellement et immédiatement qu'il n'est pas question de mélanger les torchons et les serviettes (ce dont Hitwise se défend), que tout cela est faux, MySpace ne réalisant QUE 52 millions de visiteurs uniques par mois, alors que Yahoo! en engrange 129 millions tous sites propriétaires confondus. C'est le monde à l'envers, un peu comme si Eric Schmidt vous disait qu'il est numéro 1 de Yahoo! Et d'ailleurs il le dit, puisque son adresse de courriel n'est autre que EricSchmidt1@yahoo.com, ce qu'on appelle avoir le sens de l'humour...

Bon, après tout, que représente vraiment une différence de 77 millions de visiteurs ? Adscriptor les fait en un jour (j'en profite pour tous vous remercier chaleureusement), probablement Loïc Le Meur en une heure, et Google à la seconde, on va pas se chamailler pour si peu :-)


Ce qu'on appelle l'effet Zidane, ou les inédits de Zinedine : après la Google Dance, voilà la danse du coup d'boule (l'original), et ne vous inquiétez ni pour Materazzi ni pour les maux de tête, Google pense même à l'aspirine :-)
S'il est vrai que Page & Brin cherchent toujours à recruter les meilleurs, là ils tiennent une recrue de choix ! Libre, qui plus est...

* * *

Pour en revenir à nos moutons, puisqu'il s'agit de compter, les chiffres ont leur importance, dès lors qu'ils finissent toujours par se traduire en espèces sonnantes et trébuchantes. Or que nous disent-ils, ces chiffres ?

Parmi les sources de première main que j'ai consultées, il y en a une qui m'impressionne particulièrement, c'est le prospectus mis au point par Go Daddy pour son introduction en bourse. Comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire à maintes reprises, les documents rédigés à l'intention des analystes financiers et des investisseurs ou acheteurs potentiels sont les plus pointus, et pour cause : il s'agit de convaincre et convaincre encore, en se basant sur des faits et, donc, des chiffres. C'est ainsi que le document de GoDaddy nous réserve quelques surprises, notamment sur la croissance d'Internet à l'horizon 2010 :
Selon Euromonitor International, le nombre d'internautes, estimé à 1,2 milliard dans le monde en 2005, devrait toucher près de 2,2 milliards en 2010 (prévisions supérieures à celles de Yahoo), soit une croissance annuelle d'environ 13%. Par ailleurs, notamment du fait de la montée en puissance du haut débit, ces mêmes internautes passent de plus en plus de temps en ligne, un temps dont la durée a presque doublé entre 2000 et 2005 aux États-Unis (U.S. Census Bureau).
(...)
Selon Zooknic, l'Internet comptait à peu près 94 millions de domaines enregistrés dans le monde au 31 décembre 2005, un chiffre qui, en 2010, devrait atteindre 240 millions de noms de domaine (taux de croissance annuelle de 21%).
Or aux États-Unis, selon IDC
(qui est tout de même l’un des pays les plus informatisés, et sans aucun doute le continent le plus informatisé de la planète - NdT), sur 8,1 millions d'entreprises de moins de 100 salariés (hors secteur SOHO), moins de 60% d'entre elles ont un site Web, ce qui signifie que 3,3 millions de sociétés U.S. n'ont pas encore de site ! Quant aux TPE-microentreprises (secteur SOHO), IDC estime leur nombre à 14,7 millions en 2005, dont moins de 30% seulement ont un site Internet.
(...)
Et toujours selon IDC l'e-commerce, dont le volume économique est évalué à 3 800 milliards $ en 2005, devrait globalement générer 8 500 milliards de dollars en 2009, soit un taux annuel soutenu de 22%.
Ajoutons à cela deux chiffres communiqués par Gilles : 12% du temps d'un internaute est passé à faire des recherches (400 milliards de recherches par an...), et 50% de la publicité sur internet est sur les moteurs de recherche, ce qui nous donne un marché publicitaire énorme, en pleine évolution, et des dérives qui ne le sont pas moins...

Cap vers 2010, donc, nous verrons bien si perspectives et réalité font bon ménage, puisque sur Internet il arrive parfois que la prospective soit largement dépassée par les faits ! [Début]

Lien connexe : Internet média à part entière : comparatif et mise en perspective


[MàJ - 16 juillet 2006] À propos des quelque 14 millions de petites et microentreprises nord-américaines n'ayant pas encore de présence Web (secteurs SOHO et hors SOHO), ne pas oublier que ça représente un marché considérable pour tous les ténors de la recherche et de la pub. C'est dans ce sens que doit être interprétée la décision récente de Verizon de créer une spin-off à partir de sa branche Pages Jaunes U.S. sur papier et Internet pour permettre l'accès gratuit à ses annuaires, en vue de les monétiser dans un deuxième temps, il va sans dire :
Verizon Communications Inc. (NYSE:VZ) today announced the filing of a Form 10 registration statement with the Securities and Exchange Commission in a step toward a proposed spin-off of Verizon’s domestic print and Internet yellow pages directories to its stockholders.
Source : ZDnet. Comme conclut l'article : les intérêts stratégiques de Google (déjà partenaire de Verizon pour mettre ses AdWords sur Superpages.com), amèneront-ils la firme de Mountain View à participer à l'affaire ? On peut penser que oui...

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