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vendredi 9 janvier 2009

Google : la longue traîne des annonceurs

Titre emprunté à Peter Kafka, qui nous explique qu'en 2007 Google a perçu en moyenne 16 000 $ par annonceur, pour 1 million d'annonceurs ! Avec la progression suivante :


Légende : 89 000 en 2003, 201 000 en 2004, 360 000 en 2005, 600 000 en 2006 et 1 million en 2007. On connaît pas encore 2008, mais j'imagine que la progression sera proportionnelle exponentielle (voir en commentaire).

Il serait vraiment temps d'inverser la traîne...



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dimanche 26 octobre 2008

Google & neuromarketing

Info trouvée sur le blog de Nicholas Carr. Dans son effort continu pour monétiser YouTube, Google s'est adressé à la société Neurofocus, spécialisée en neuromarketing, "science" qui utilise :
des techniques de neuro-imagerie pour identifier les mécanismes cérébraux impliqués dans les comportements d’achat des consommateurs.

L’un des objectifs du neuromarketing est de s’assurer qu’un produit activera les zones du cerveau responsables de la sécrétion d’hormones, qui prédisposeront le corps à être séduit par un produit.

Le neuromarketing désigne deux concepts étroitement liés :
  1. l'étude, via les neurosciences, du fonctionnement du cerveau humain lorsque soumis à des stimuli publicitaires ;
  2. les techniques publicitaires qui en découlent et qui peuvent être rattachées aux réflexes conditionnés.

A. K. Pradeep, CEO de NeuroFocus (dont Nielsen est actionnaire), appelle cela la science de la persuasion...

Mais l'idée derrière tout ça, c'est qu'à l'introduction de nouveaux formats publicitaires (InVideo overlay et Text overlay, qui s'affichent en surimpression à la vidéo visionnée) doivent correspondre de nouvelles mesures :


Et plus précisément :
  1. analyser les ondes cérébrales ;
  2. tracer l'attention et les réactions émotionnelles via l'oculométrie, la dilatation de la pupille (nous savons par exemple que la pupille se dilate face à des stimuli plaisants et inversement...) et la Réponse Electro-Dermale (RED, ou GSR - Galvanic Skin Reponse : Réponse Galvanique de la Peau) ;
  3. mesurer un niveau de diagnostic, pour évaluer tout spécialement l'attention de l'internaute et son degré d'implication émotionnelle et de rétention mémorielle.
Tout ça pour prouver aux annonceurs qu'ils peuvent être tranquilles, que ce genre de pub est très impliquante et améliore fortement l'expérience utilisateur, chez qui elle génère une réponse positive vis-à-vis de la marque. D'où un ROI exceptionnel, qu'ils en soient ... persuadés !

Tout au moins Google espère qu'ils le seront, et ça n'a rien de subliminal. Quant aux internautes, que penseront-ils de ces techniques ? Je vous laisse la réponse...

Un dernier point : un commentateur de Nicholas Carr nous dit que Microsoft est également très actif dans ce domaine et, j'imagine, beaucoup d'autres acteurs. Après tout le neuromarketing n'est pas nouveau, et peut-on encore s'en étonner ?

Le deuxième commentateur affirme qu'il vaudrait mieux que chaque internaute apprenne à être "critique", un avis que je partage fortement. Ne reste plus qu'à donner un sens à "critique"...


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P.S. Voir les démos de ce type de pub...

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jeudi 9 octobre 2008

Marques, blogs et classements

Marques, blogs et classements

Dans un contexte où les marques doivent et s'attendent à trouver de grandes idées MMM (multimédias, multicanaux et multiplateformes), commençons par cette citation de Shelly Lazarus (numéro 1 d'Ogilvy) :
Non seulement les clients sont ouverts, mais ils ont soif de découvrir tous les possibles. Pour un peu, ils sont déçus si vous leur soumettez un plan média semblable à ce qu'ils auraient pu voir deux ans auparavant. Ils veulent des idées neuves. Ils veulent savoir comment se comporter avec la blogosphère.

(There's not just an openness, but a hunger to see what's possible. There's almost disappointment when you bring a client a media plan that looks like something they would have seen two years ago. They want new ideas. They want to know how to deal with the blogosphere.)
Des idées neuves, et savoir comment se comporter avec la blogosphère : LA blogosphère.

Mondiale, celle qui englobe toutes les blogosphères, linguistiques et sectorielles. Les marques sont mondiales. Internet aussi. Et donc même les marques qui n'étaient pas mondiales avant Internet le deviennent forcément sur le Web. Restent les barrières linguistiques et culturelles, qui s'estompent chaque jour un peu plus...

Ainsi les marques sont fortement intéressées par le phénomène des réseaux sociaux, même si elles n'ont pas encore trouvé la clé pour transformer ces plateformes en "vecteurs commerciaux".

Ce n'est d'ailleurs pas de leur faute, car en fait les utilisateurs de Facebook, MySpace & Co. ne cliquent pratiquement jamais sur les pubs. Ou si peu. D'où l'apparition des widgets...

Mais comme tout nouveau support, ça demande du temps pour être apprivoisé. Ça exige que les marques soient à l'écoute, qu'elles prennent les bonnes décisions au bon moment, etc. Or la plupart du temps elles fonctionnent sur un mode de raisonnement 1.0, c'est-à-dire avec une bonne génération de retard, quand ce n'est pas plusieurs... Voir à titre d'exemple l'incroyable gâchis de Scrabulous, où Mattel et Hasbro ont littéralement cassé une dynamique qu'elles ne pourront plus - ni ne sauront plus - recréer. Une opportunité unique ... à jamais perdue !

Donc les marques aussi, et surtout, devraient apprendre à s'optimiser pour les médias sociaux, et bien au-delà à co-brander leurs contenus avec les acteurs - blogs, sites, réseaux sociaux, forums, etc. - en place (sans toutefois prétendre une illusoire exclusivité : aucun blogueur ne s'attachera jamais à une marque sous peine de perdre son identité). C'est-à-dire avec les acteurs qui touchent déjà LEUR public. Le public des marques, j'entends.

Mais pour co-brander du contenu, encore faut-il le faire finement ! Foin de bourrinage, c'est l'intelligence qui doit parler.

Je ne veux pas dire par là que la moyenne des internautes est moins con que la moyenne des non-internautes, je veux dire par là que si l'interactivité trouve sur Internet son environnement naturel, alors les marques doivent d'abord tenir compte de cette interaction. Et y jouer une part active (ou pro-active, puisque c'est à la mode). Ce qui suppose :
  1. qu'elles soient actives sur Internet : être actif, ça veut dire être présent, être à l'écoute, être curieux de tout, dialoguer, affronter la critique plutôt que de la fuir en se mettant la tête dans le sable comme si elle n'existait pas, participer, s'impliquer, s'informer, agir, réagir, interagir, etc. Voir ici, quelques premiers pas.
  2. pour que cette présence se transforme en visibilité, il faut donc dépasser le développement du seul site institutionnel pour s'engager dans les dialectiques à l'œuvre sur le Web. Exemple.
  3. enfin, pour que cette visibilité s'épanouisse en notoriété, il faut moduler une redondance des messages et des initiatives, conjuguée à leur fréquence et leur couverture, culturelle, sectorielle et linguistique.
Un cycle en trois étapes (écouter, participer, contribuer) fort bien expliqué ici et représenté sur le graphique suivant :


Mais reprenons l'exemple frappant d'HP et ses 31 jours du Dragon. Et imaginons qu'ils ne déclinent plus cette campagne uniquement aux États-Unis, mais dans le monde entier. En lançant simultanément l'opération dans toutes les blogosphères. C'est-à-dire en touchant les internautes de toutes les langues et tous les pays. Ce n'est plus de 10% qu'augmenteraient leurs ventes globales, mais de 20, 30 et plus.

En outre, pour un prix modique si on compare le coût des portables au budget publicitaire "monde" de ces colosses. Si vous calculez sur l'exemple des 31 portables, vendus de 4 à 5 000 $ pièce, quel est le prix de revient à l'unité pour HP ? 1 000$, 2 000$ ?

Faisons une moyenne et disons 1 500$. Imaginons maintenant qu'ils ne contactent pas 31 blogueurs mais 1000 ! Budget : 1 500 000$. Imaginons également qu'ils pensent aussi à rémunérer les blogueurs. Pourquoi pas, après tout ?!

Multiplions le budget par 2 (1 portable pour le blogueur, 1 portable pour le gagnant du concours) : 3 000 000$.

Ça fait beaucoup d'argent, me direz-vous ! Pour ces marques, pas tant que ça, vous répondrai-je : 3 millions $, c'est le prix d'un spot TV de 30 secondes durant le Super Bowl !

Or si vous me permettez, en termes d'impact, les résultats d'une campagne planétaire impliquant 1 000 blogueurs sur Internet et ceux d'un spot de 30" diffusé durant le Super Bowl ne seraient en rien comparables...

De cet exemple, premier dans son genre, nous pouvons tirer plusieurs enseignements : Donc impliquer 1 000 blogueurs d'un coup, imaginez le carton ! Et en plus, vous savez quoi ? La première marque qui fera ça, qui osera faire ça, rentrera de plein droit dans l'histoire d'Internet !

Ce qui démultiplierait la portée de son message, de son image. Par conséquent, les marques doivent innover en dépassant le partage traditionnel des revenus publicitaires, et faire preuve de créativité en inventant de nouveaux mix.

Car si tout le monde s'accorde sur le constat qu'il y a déjà, et qu'il y aura toujours plus dans les années à venir, transfert des budgets publicitaires "old economy" vers le Web, les marques sont également conscientes que cela implique d'avoir :
- des spécialistes, évidemment, capables de développer des volets digitaux au sein de campagnes 360°
- des solutions publicitaires crédibles (vidéos cliquables avec du placement produit, etc)
- surtout, d’avoir la possibilité de mesurer les interactions avec les publics de manière qualitative et quantitative – et de manière indiscutable ! C’est ce dont ont besoin les patrons du marketing (et de la communication) pour pouvoir justifier en interne le transfert de budgets vers du concret.
Mesurer les interactions avec les publics de manière qualitative et quantitative – et de manière indiscutable !

D'où - nous y revoilà - la nécessité de disposer de classements de blogs et d'autres indicateurs fiables...

La boucle est bouclée. Enfin, presque. :-)


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mardi 7 octobre 2008

Internet : partage des revenus publicitaires

Internet : partage des revenus publicitaires

L'Interactive Advertising Bureau et PricewaterhouseCoopers (PwC) viennent de publier un rapport sur la pub Internet aux États-Unis pour les six premiers mois de 2008 : 11,5 milliards $ de revenus, soit +15,2% par rapport à la même période de l'année dernière.

Je me suis surtout intéressé au découpage des revenus publicitaires :


De 2007 à 2008, le segment qui connaît la plus forte hausse est la recherche (44%), suivie par les affichages (33%) (bannières, rich media, etc.), tandis que les annonces (14%), la génération de prospects (7%) et le mailing (2%) stagnent.

Voici la progression des différents segments sur le quinquennat 2004-2008 :


Les deux types de monétisation qui se taillent la part du lion sont le CPM et les modèles basés sur la performance :


Deux autres rapports sont également disponibles :
  1. les tendances des dépenses publicitaires cross-media en ligne (Nielsen)
  2. l'état de la vente au détail sur le Web américain (comScore)
Enfin, n'oublions pas un dernier segment que ce rapport ne mentionne pas, mais qui n'en est pas moins actif pour autant : le spam !

Selon Symantec, voici la répartition des secteurs les plus touchés :


Les 17 millions de sites parking et plus jouent d'ailleurs un rôle considérable dans la pollution du Web et le partage des revenus. Mais faute de disposer de statistiques fiables, nous nous contenterons d'imaginer...


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vendredi 26 septembre 2008

Partenariat Yahoo-Google sur la pub

Partenariat Yahoo-Google sur la pub

Google vient d'annoncer la mise en ligne d'un minisite (qui redirige en fait sur une page Google) pour présenter le partenariat sur la pub entre les numéros 1 et 2 du Web. Info via Search Engine Land.

La théorie googlienne est claire : le partenariat est un deal sans exclusivité, gagnant-gagnant pour les internautes, les annonceurs et les éditeurs. Les prix continueront d'être fixés en automatique par des enchères concurrentielles, et il n'y a aucune raison d'en être effrayés. Avec un document à l'appui pour en expliquer le mécanisme.


En bref, voici ce que devraient donner les pages de résultats de Yahoo! (en haut) avec les pubs Google affichées (en bas) :


Volontairement retardé trois mois et demi en vue de son examen par les régulateurs, la mise en ligne du site me donne à croire que l'accord ne devrait plus tarder à entrer dans sa phase opérationnelle.

De même que la position officielle de Yahoo exprimée par Sue Decker, dont les derniers mots ne manquent pas de me laisser songeur : « Ultimately, that’s the only way we can provide value for Yahoo!’s stockholders »...

Or si l'on calcule 3,5 mois à partir des communiqués de presse de Google et Yahoo!, annoncés officiellement le 12 juin dernier, ça nous amène au ... 27 septembre. C'est-à-dire demain !

Effectif aux États-Unis et au Canada, cet accord sera sans grandes implications en Europe. Côté protection et confidentialité des données, Google tient à faire savoir qu'aucune information personnelle sensible ne sera partagée, et que Yahoo effacera les derniers octets de l'adresse IP de l'internaute effectuant la requête avant de la transmettre à Google pour l'affichage des pubs contextuelles.


Mais là encore, j'ai comme la vague impression que ça va faire couler beaucoup d'encre et qu'on n'a pas fini d'en parler. À commencer par Microsoft...


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samedi 21 juin 2008

Turning the Tail - Inverser la traîne

Inverser la traîne : passer de la longue traîne à la grande traîne

Turning the Tail: from Long Tail to Big Tail (Version anglaise)

Inverser la traîne...

* * *

Dans un article fondateur publié sur Wired en octobre 2004, intitulé The Long Tail (opportunément traduit en français par la longue traîne), Chris Anderson décrivait une nouvelle stratégie “de niche” où il devenait désormais possible de vendre un grand nombre d'articles uniques en relativement petites quantités.


En fait, ce qui aurait été anti-économique dans une économie traditionnelle devenait possible ET profitable grâce à Internet.

Ce concept de “longue traîne” a fait florès et s'applique désormais à de nombreuses autres situations, comme les noms de domaine, par exemple, mais aussi et surtout à la pub. Notamment depuis la formidable innovation conceptuelle – et commerciale – apportée par Google avec le fameux binôme AdWords-AdSense.

Dans un billet intéressant sur la question, Scott Karp explique très bien où est l'innovation : la factorisation du modèle d'enchères par la pertinence !

Explication : de 1999 à 2001, les AdWords fonctionnaient au CPM, ou coût pour mille impressions, modèle de tarification en vogue à l'époque, où les annonceurs étaient facturés en fonction du nombre d'impressions de leurs annonces.

Or selon Sergey Brin lui-même, ça ne générait pas beaucoup d'argent (“It didn’t generate much money”).

Dans son livre, The Search, John Battelle nous dit que les revenus tirés d'AdWords se sont élevés à environ 85 millions $ en 2001, alors qu'Overture réalisait 288 millions $ sur la même année avec son modèle d'enchères au CPC (coût par clic, ou montant payé par l'annonceur pour chaque clic sur son annonce):
Un système d’enchère permet ensuite à l’annonceur de déterminer lui-même le coût par clic engendré par la visite de son site en tant que lien sponsorisé. La mise à prix est fixée à 0,15 euros par clic. Lorsque le visiteur obtient la page de résultats du moteur de recherche en ayant entré des mots clés faisant l’objet d’enchères, des liens sponsorisés sont proposés, avec en tête le site du meilleur enchérisseur.
Google ne pouvait pas non plus se contenter de reprendre tel quel le modèle économique d'Overture, puisque c'était le procès assuré. Procès qui a d'ailleurs eu lieu et a duré plus de deux ans, jusqu'à ce que les parties se mettent d'accord entre elles et abandonnent l'action en justice.

Or c'est cette différence essentielle entre les deux systèmes qui a permis à Google de se défendre et d'éviter la condamnation : là où Overture liait automatiquement la première place dans les résultats à la valeur d'enchère la plus haute, Google a introduit la notion de pertinence, ou plutôt de popularité, avec le taux de clics (clickthrough rate – CTR), dont la définition officielle est la suivante :
Le taux de clics correspond au nombre de clics effectués sur votre annonce divisé par le nombre d'affichages (impressions) de celle-ci.
En clair, la valeur d'enchère n'était plus qu'une composante, factorisée par le taux de clics applicable. John Battelle l'explique de façon plus intelligible :
Sur trois annonceurs, le premier paie 1 $ le clic sur un mot clé, le deuxième 1,25 $ et le troisième 1,5 $ sur ce même mot. Sur Overture, c'est l'annonceur 3 qui se positionne automatiquement en premier. Tandis qu'avec Google, si l'annonceur 1 a un meilleur taux de clic que les annonceurs 2 et 3, il se positionnera devant les deux autres bien que sa valeur d'enchère soit plus basse que la leur.
Une innovation toute petite, toute simple, mais qui a quand même permis à Google de passer de 85 millions $ de recettes en 2001 à des milliards 7 ans plus tard !

Et ce n'est pas tout : puisque apparemment, personne n'a fait mieux depuis, la plupart des acteurs majeurs de l'Internet se cherchant encore un modèle économique décent.

En fait, on retrouve dans cette notion de pertinence la même qui est à l'origine du PageRank, au coeur du succès de Google. En outre, l'un ne va pas sans l'autre. Comme disent les américains avec leur pragmatisme habituel : If you don't provide the results, you don't get the money...

Maintenant, l'autre raison de l'adoption massive des services publicitaires de Google, c'est ... la longue traîne, comme le décrit justement John Battelle (c'est moi qui graisse) :
You think Amazon's got scale? You think eBay is huge? Mere drops in the bucket. Amazon's 2000 revenues were around $2.76 billion. But the Neil Moncreifs of the world, taken together, drove more than $25 billion across the Net that same year, according to U.S. government figures. That's the power of the Internet: it's a beast with a very, very long tail. The head-eBay, Amazon, Yahoo-may get all the attention, but the real story is in the tail.
La puissance d'Internet est dans la traîne !

C'est ainsi que Google a connu sa formidable réussite, seul à avoir su mettre en adéquation les nécessités des annonceurs avec le carburant dont ils avaient besoin en abondance sur Internet : du contenu PERTINENT. Avec une régie novatrice qui a permis à des millions de petits sites / blogs de monétiser leur contenu, ou pour le moins d'espérer...

Mais là où Yahoo! était présent depuis le début, c'est-à-dire bien avant Google et avant de s'égarer ensuite, aujourd'hui l'abdication de Jerry Yang apporte pratiquement sur un plateau 90% du gâteau publicitaire à Google (si les Autorités compétentes l'acceptent... et alors même que les annonceurs accordaient déjà environ 70% de leurs budgets « recherche » à Google !). L'ensemble des autres régies se partageant grosso modo les 10% restants.

Pour autant, en 2008, tous ne se font plus d'illusions (comme l'observe caustiquement Emmanuel Parody : croire qu'Adsense paye les contenus c'est une plaisanterie...) et l'UGC, même s'il continue d'être créé à plein régime, n'est plus monétisé comme il se devrait (l'a-t-il jamais été, d'ailleurs ?). D'où le ras-le-bol de millions de créateurs de contenus repris et monétisés par les grands du Web sans aucun reversement ni partage des revenus qui serait satisfaisant. [Top]

* * *

Inverser la traîne...

Une rupture dans cette histoire à succès serait pourtant possible: il suffirait d'inverser la traîne, pour passer de la longue traîne à la grande traîne de l'UGC, représentée par la partie jaune.


(non, ceci n'est pas une pipe !)

Pour illustrer ma pensée, dans un déséquilibre prévisible et prévu par Clay Shirky en 2003, l'analyse de 433 blogs classés par nombre de liens entrants illustrait bien ce concept de longue traîne, avec en tête :
  1. le top 2 représentant 5% des liens entrants
  2. le top 12 (soit moins de 3% du total) 20% des liens entrants
  3. le top 50 (soit moins de 20% du total) 50% des liens entrants

Donc imaginez maintenant une analyse portant non plus sur 433 blogs, mais sur des dizaines de millions de blogs, de sites, de pages de réseaux sociaux, etc.

Vous comprendrez alors que la tête (partie verte), à laquelle nous ferons correspondre de façon tout à fait arbitraire l'équivalent des 30% de sites / blogs / pages qui formeraient le cœur du réseau dans la bonne vieille théorie du nœud papillon (c'est-à-dire les entités plus interconnectées qui se partagent et où converge un maximum de liens et de trafic), ne fait plus le poids à l'heure où le mainstream de l'UGC forme, non plus la longue traîne, mais la grande traîne du Web, largement prépondérante.

Or là est le véritable problème de l'UGC et des créateurs qui sont derrière, c'est qu'ils manquent de représentativité : tout le monde tape dans leur contenu pour le monétiser à qui mieux-mieux, mais personne ne le monétise vraiment à sa juste valeur.

En fait, à l'heure actuelle, seule la tête attire les annonceurs tandis que la traîne est laissée à l'emprise de Google qui en profite au maximum sans craindre les incohérences...

Donc je prédis que le premier acteur qui réussira à refaire ce qu'a fait Google il y a cinq ans avec les AdSense, mais en adaptant cette fois la pertinence et un juste partage des revenus à l'UGC, introduira une rupture encore plus formidable vis-à-vis de tout ce qui a précédé, avec en plus la bénédiction des créateurs de contenu, qui sont évidemment les plus lésés dans et par le système actuel.

Inverser la traîne, passer de la longue traîne à la grande traîne, voilà le prochain défi à relever sur Internet. D'ailleurs Steve Ballmer lui-même ne dit pas autre chose :
At the end of the day, this is about the ad platform. This is not about just any one of the applications. The most important application for the foreseeable future is search.
Au bout du compte, la seule chose qui compte vraiment, ce sont moins les applications que la plateforme publicitaire. Et dans un avenir prévisible, la première des applications est la recherche.

Nous avons donc toutes les données du problème, et la première régie qui créera le mix PERTINENT pour faire coïncider les nécessités des annonceurs d'une part, avec les attentes légitimes des créateurs de contenus en termes de monétisation de l'autre (en matchant l'inventaire des seconds en fonction des messages des premiers), décrochera le jackpot. Même si la bonne équation a encore plusieurs inconnues.

En fait, c'est une ad... équation ;-) [Top]


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jeudi 17 avril 2008

Microsoft - Yahoo! : la valeur de Yahoo!


La raison principale avancée dans le premier refus de Yahoo! à la proposition d'achat de Microsoft, était que l'offre sous-estimait substantiellement la valeur de Yahoo! (Microsoft's proposal substantially undervalues Yahoo!).
Qui fait tout depuis le 1er février - acquisitions à droite et à gauche, lancement de services et annonces avec chiffres à l'appui - pour démontrer le bien-fondé de son raisonnement.
Or une semaine avant la présentation officielle de ses premiers résultats trimestriels 2008 (prévue le 22 avril), sur lesquels tout le monde s'interroge (s'ils sont mauvais Microsoft en tirerait un atout de négociation évident, s'ils sont bons, Yahoo! tiendrait le couteau par le manche), une étude publiée par SearchIgnite tombe à pic sur les résultats publicitaires de Yahoo!, qui transformerait mieux que Google.
Une étude qui fait grand bruit même s'il y a quand même lieu de relativiser, comme le souligne Techcrunch :
Le problème de cette étude, c'est qu'il n'y a pas moyen de savoir dans quelle mesure elle est représentative du volume d'affaires global de Google, puisqu'elle se base sur les tendances des budgets pubs de 500 clients de SearchIgnite, qui n'ont collectivement dépensé durant le trimestre en cours que 300 millions de dollars dans les annonces publicitaires affichées sur les pages de résultats de Google, Yahoo et MSN.
The problem with this report is that there is no way of telling how representative it is of Google’s total business. It is based on the ad-spending habits of SearchIgnite’s 500 customers, who collectively spent only $300 million during the quarter on search ads across Google, Yahoo, and MSN.
Et même si l'étude indique qu'elle analyse plus de 22 milliards d'impressions et 391 millions de clics sur Yahoo, Google et MSN de janvier 2006 à mars 2008 inclus, en fin de compte sa portée reste limitée à environ 500 annonceurs qui sont tous clients directs de SearchIgnite ou de sa filiale 360i.
Les résultats sur le premier trimestre 2008 montrent donc des dépenses supérieures (surtout en janvier et mars) destinées à Yahoo! :

qui réalise une progression de près de 60% d'une année sur l'autre :

avec un taux de dépense "en baisse" à 70,4% pour Google, "en hausse" à 24,2% pour Yahoo!, et en chute libre à 5,4% pour MSN.

Des valeurs à comparer avec celles des parts de marché dans la recherche des trois moteurs sur 2008 : 67,3% pour Google, 20,3% pour Yahoo! et 6,7% pour Microsoft...
* * *

Ceci dit, malgré la représentativité relative de ce rapport, il traduit à mon avis une autre tendance nette en faveur de Yahoo! et en défaveur de Google : la baisse relative de valeur des clics dans la pub contextuelle, qui fait pendant à la hausse de la valeur des clics dans l'affichage des annonces sur les sites, où un conglomérat Microsoft-Yahoo! aurait quand même un avantage quantitatif de 96,08% par rapport à Google.
À noter que cet avantage serait dû quasi intégralement à Yahoo!, puisque sur 283 426 milliards d’affichages plubicitaires sur le réseau publicitaire étendu, 98,18% sont imputables à Yahoo!, contre 1,82% à Microsoft !
Un avantage incomparable que Yahoo! ne manque pas de souligner dans le document de 35 pages publié le mois dernier, essentiellement à l'intention de Microsoft, où il montre que la part de l'affichage dépasse maintenant la pub contextuelle, un écart qui devrait aller grandissant pour atteindre, sur un marché mondial de la publicité en ligne évalué à plus de 75 milliards de dollars en 2010 :

53,85% des parts de marché (42 Mds $), contre 43,59% pour la pub contextuelle (34 Mds $, soit plus de 10 points d'écart) et 2,56% pour la téléphonie mobile.
Le mobile, autre secteur où Yahoo est particulièrement présent, ainsi que sur les marchés émergents :

C'est ainsi que Yahoo! pense pouvoir accélérer le déploiement des grosses campagnes d'affichage publicitaire sur Internet, dont la mise en place prend actuellement entre plusieurs jours et plusieurs semaines, pour assurer un lancement dans un délai allant de quelques minutes à quelques heures !!!

Yahoo! revêt donc bien une valeur stratégique évidente pour Microsoft, ce que je ne cesse de répéter, qui va bien au-delà de la valeur de l'action en bourse, d'où l'entêtement de Jerry Yang qui ne ménage pas sa peine depuis plus de deux mois et demi pour redire à Ballmer et à qui veut l'entendre :
...nous ne laisserons personne, vous ou qui que ce soit d'autre, acquérir la société pour un montant inférieur à sa pleine valeur.
* * *
Et Google, dans tout ça ?
Quelques signes d'inquiétude ! Pour une société qui, depuis 2005, réalise 99% de son C.A. dans la pub, et notamment dans la pub contextuelle, il doit être alarmant de voir que les orientations de dépenses des annonceurs se déplacent avec insistance vers d'autres formats publicitaires où Google est largement dépassé, pour l'instant du moins.
Tout les signes sont là. Y compris la baisse des taux de clics, mesurée dans une fourchette de 7 à 8 % entre décembre 2007 et janvier 2008 par comScore, dans un rapport, totalement faux au vu des résultats de Google, mais qui n'en a pas moins fait l'effet d'une bombe !

Avec dans la foulée l'effondrement de l'action Google, une chute qui n'est pas occasionnelle, mais qui fait plutôt tendance depuis plusieurs mois...
Un message pourtant délivré par ... Google himself depuis plus de deux ans !
Donc, dans ce cadre, je me demande si le test annoncé par Yahoo! (limité à 2 semaines et 3% de l'ensemble des requêtes) pour monétiser sa recherche via Adsense n'est pas une arme à double tranchant pour Google, puisque les résultats offriront un outil de comparaison redoutable s'ils prouvent que la pub contextuelle s'avère moins rentable que l'affichage sur les sites. À moins que...
D'autant plus que Google est déjà sous les tirs croisés des analystes, qui l'attendent au tournant pas plus tard que ... ce soir, puisque c'est à 22h30' heure française qu'aura lieu (sauf erreur de ma part) la présentation des résultats de Google sur le premier trimestre 2008. Nous en reparlerons demain...
P.S. Pas besoin d'attendre demain, un graphique suffira !



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vendredi 11 avril 2008

Microsoft, Yahoo!, Google et ... Issuu !

Microsoft, Yahoo!, Google et ... Issuu !

Je viens de découvrir un nouveau service sympa, Issuu, extrêmement convivial, qui vous permet de transformer un PDF en "livre embedded" ;-)

À tester d'urgence. Le meilleur confort de lecture est en plein écran.

Exemple avec à ce jour mes 30 billets sur la saga Microsoft-Yahoo! (+160 pages !), dont le premier remonte à ... mai 2006, près de deux ans déjà, intitulé de façon un peu prémonitoire « Google vs. Microsoft : la bataille de titans ne fait que commencer », où j'écrivais ceci :
Microsoft, accord probable avec Yahoo (qui semble avoir capitulé devant le rouleau compresseur Google), voire prise de participation, ou mieux encore : rachat de Yahoo!


Pour répondre en outre à un commentaire de Narvic sur mon dernier billet, le principal enjeu de ces grandes manœuvres est bien sûr le gigantesque gâteau publicitaire.

Jerry Yang parle de 75 milliards de dollars en 2010 pour le marché mondial de la publicité en ligne, or lorsqu'on voit que l'argent de la pub migre massivement du triptyque TV-presse-radio vers le Web, on comprend aisément que les acteurs qui contrôleront les régies s'en mettront plein les poches, un marché sur lequel Microsoft VEUT être présent. Et s'il ne peut être premier, qu'à cela ne tienne, il sera second !

À noter que dans ce même billet je rapportais la notion d'hypercompétition mentionnée par Bill Gates :
« This is hypercompetition, make no mistake », dixit Bill Gates, qui pense que Microsoft est largement sous-estimé, vis-à-vis de Google (« I think this is a rare case where we're being underestimated »), tout en reconnaissant que ses marges sont quelque peu rognées : « Margins get Googled », ce qui est une façon originale de l'admettre...
et remarquais à propos de son concurrent :
Google jouit d'une avance considérable, continuité d'une stratégie déjà bien tracée et poursuite de la verticalisation annoncée (prochain volet probable : la santé) ; de nouvelles alliances sont également envisageables (Google - Skype ?)
Google - Skype, une "prévision" qui pourrait bien se réaliser dans moins de pas longtemps...


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Dates et liste des 30 billets :

10/04/08 – Microsoft, Yahoo!, Google et les autres

09/04/08 – Microsoft - Yahoo! : Google entre dans la danse...

07/04/08 – Microsoft - Yahoo! : la lettre de Jerry Yang

06/04/08 – Microsoft - Yahoo! : la lettre de Steve Ballmer

15/03/08 – Scoop Adscriptor - Bloc contre bloc, l'internaute au centre

28/02/08 – Microsoft - Yahoo! : GYM 2007

28/02/08 – Microsoft - Yahoo! : Yahoo! Inc. publie son rapport annuel 2007

22/02/08 – Yahoo! vs. Google

20/02/08 – Microsoft - Yahoo! : bataille de procuration !

15/02/08 – Microsoft - Yahoo! : les acteurs se positionnent, la conclusion est-elle proche ?

13/02/08 – Microsoft - Yahoo! : petit glossaire pour mieux comprendre ce qui se passe...

12/02/08 – Microsoft - Yahoo! sur Twitter et ... Adscriptor

11/02/08 – Microsoft - Yahoo! : la fin de Yahoo!

11/02/08 – Microsoft - Yahoo! : Jerry Yang liste les actifs de Yahoo!

11/02/08 – Microsoft - Yahoo! : NON !

11/02/08 – Microsoft - Yahoo! : les dissidents s'organisent...

10/02/08 – Google, Yahoo, Microsoft redessinent la carte du Web

06/02/08 – Microsoft - Yahoo : Jerry Yang prend son temps !

04/02/08 – Microsoft - Yahoo : l'OPA hostile

01/02/08 – Microsoft - Yahoo, mon analyse

01/02/08 – Microsoft veut Yahoo !

19/10/07 – Google vs. Yahoo!

26/09/07 – Le dilemme de Microsoft : Facebook ou Yahoo !?

10/05/07 – GYM : une analyse

04/05/07 – Microsoft - Yahoo : la machine s'emballe

01/03/07 – La fin de GYM se dessine, lentement mais sûrement...

19/11/06 – Pourquoi Yahoo est-il une proie convoitable par Microsoft ?

07/11/06 – GYM : que va faire Yahoo ?

24/06/06 – Microsoft pourrait faire l'acquisition de Yahoo ou d'eBay

04/05/06 – Google vs. Microsoft : la bataille de titans ne fait que commencer


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dimanche 25 novembre 2007

End of advertising as we know it

The end of advertising as we know it

« La fin de la pub telle qu'on la connaît aujourd'hui », est le titre d'un livre blanc publié par IBM (via Simon Wakeman), qui commence fort :
The next 5 years will hold more change for the advertising industry than the previous 50 did.

Dans les 5 prochaines années, l'industrie publicitaire traversera plus de bouleversements qu'au cours des 50 qui ont précédé.
Dans ses 4 composantes essentielles : comment la pub est vendue, créée, consommée et tracée, ou mesurée (how advertising is sold, created, consumed and tracked).

D'entrée de jeu, ça pose le problème ! Avec au centre des enjeux, la confirmation d'Internet comme média à part entière et le Top 4 de la pub pour les années à venir :


  1. la téléphonie mobile
  2. Internet
  3. la télé interactive
  4. les jeux
Liste dans laquelle on ne retrouve aucun des 5 grands médias traditionnels :
  1. la presse
  2. le cinéma
  3. la radio
  4. la télé
  5. l'affichage
Mais une image vaut mieux que les mots !


Courbes des dépenses publicitaires Internet vs. télé, en net déclin...

De même, la répartition des usages par tranches d'âge est intéressante. Et même si elle ne porte que sur les US, je crois qu'on peut aisément la transposer telle quelle dans les économies occidentales, voire asiatiques.

En outre elle fait apparaître un déplacement vers de nouvelles formes d'implications qui gagnent en importance au fil des semaines, à savoir les réseaux sociaux et le contenu généré par l'utilisateur (UGC), avec un taux de contribution croissant qui va bientôt reléguer la règle des 1% au rang des antiquités.


Déplacement qui s'accompagne d'un glissement sémantique, puisque selon IBM nous sommes en train de passer de la pub mesurable à l'affichage vers une pub mesurable en termes d'impact (impression-based advertising vs. impact-based advertising) :


Nous le voyons bien avec Facebook et ses tentatives de Social ads et de pubs par recommandations qui bouleversent tant les idées reçues et nous n'en sommes qu'au début (j'aurai l'occasion d'y revenir)...

Au point que les utilisateurs commencent à opposer leurs droits à des conditions d'utilisation un peu trop à sens unique.

Quoi qu'il en soit, l'impact de tout cela sur l'ensemble de la chaîne ne manquera pas de se faire sentir...


Donc, face aux 4 scénarios envisagés


et à leurs évolutions possibles


IBM recommande 3 grandes sphères d'innovation


autant du côté des consommateurs que des modèles économiques et des nouveaux usages et pratiques à inventer en termes d'infrastructures sous-jacentes et de conception/création.

Voir également le résumé et le communiqué de presse. Un livre blanc à lire et analyser dans son intégralité. J'espère que ce bref billet vous en donnera l'envie.


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