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lundi 4 octobre 2010

La sécurité des médias sociaux

Il y a quelques jours j'ai découvert sur le site de Fabio Ghioni, bien connu en Italie, et pas seulement en Italie, une présentation de 50 pages en italien, claire et bien faite, sur la sécurité des médias sociaux, qui est le chapitre manquant à l'optimisation pour les médias sociaux.

Signée iDialoghi, je les ai contactés pour leur demander l'autorisation de l'adapter en français, car je suis convaincu qu'elle a le mérite d'offrir une bonne synthèse de la situation, d'être à jour et de poser les bonnes questions. Auxquelles chacun/e devrait s'efforcer d'apporter ses propres réponses, puisque désormais nous sommes tous des personnages publics.

Je ne vais pas vous la détailler, vous pouvez la consulter directement en ligne ou en télécharger le PDF :
mais je voudrais juste souligner deux aspects qui me sont venus à l'esprit pendant que je la traduisais.

1. La partie 3. - Risques et menaces décrit très précisément la manière dont Hacker Croll a réussi à pirater Twitter et les comptes de Britney Spears et de Barack Obama : pas de grosses technologies de hack, mais simplement grâce à la collecte des données personnelles disponibles en ligne...

2. La diapo qui m'interpelle le plus est la n° 40 :

  • Décider de ne pas créer son profil sur Facebook ou sur d’autres réseaux sociaux pour ne pas s’exposer reste malheureusement insuffisant.
  • On perd ainsi totalement le contrôle sur tout ce que les autres disent de nous, sur les tags nous concernant susceptibles d’étiqueter des photos ou sur les faux profils éventuellement créés à notre nom.
  • Mieux vaut se créer un compte et l’utiliser avec le plus grand soin pour garder le contrôle des “rumeurs” et maîtriser son image...
Cela pour répondre à tous les "no-names", qui pensent à tort, selon moi, échapper à un risque alors qu'en fait ils s'exposent ainsi à un risque encore plus grand : celui de ne plus rien contrôler ! Ni leur identité, ni leur réputation...

Car en réalité, refuser un risque ne permet pas toujours de l'éviter, et nier que désormais sur Internet l'homme est un animal social n'empêche pas qu'il le soit, nolens volens !

Regardez ça, pour mieux comprendre de quoi je parle :



Donc bonne lecture, et si la présentation vous plaît, passez le mot ! Plus les internautes prendront conscience des problèmes, plus Internet et les réseaux sociaux pourront être sécurisés. Obama dixit...



P.S. Si la version italienne vous intéresse, la voici :

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samedi 23 mai 2009

Recherche : les temps changent !


Au fur et à mesure qu'Internet entre dans le quotidien de plus en plus de gens partout dans le monde, et que les gens commencent à apprivoiser cette fantastique ressource qu'est le Web, les usages évoluent, et notamment autour de la recherche.

Or on peut observer en ce moment un faisceau de signes convergents qui nous disent assez clairement que la recherche est en train de changer. Ça peut paraître anodin, et pourtant c'est loin de l'être.

D'abord parce que le pendant naturel de la recherche c'est d'être trouvé. La plupart des internautes ne veulent pas être simplement être présents sur le Net, mais exister. C'est-à-dire être visibles. D'où les mille nouvelles stratégies de positionnement, de référencement, de SEO, etc.

Donc lorsque sous l'impulsion des acteurs majeurs du Web il est clair que les choses bougent, la première à faire est de s'interroger et se demander quelles seront les conséquences de tout ça pour les pratiques des internautes.

Microsoft annonce la sortie imminente de son nouveau moteur.

Yahoo! annonce vouloir tuer les 10 petits liens bleus et promouvoir désormais la notion de "Web des Objets" (ça vous rappelle rien ?) grâce au binôme SearchMonkey + BOSS.

Google annonce une réorientation très forte, après des années d'une stratégie de recherche convaincante et fructueuse, vers la "recherche temps réel" :
« people really want to stuff real time and they (twitter) have done a really good job about. We have done a relatively poor job of doing things that work on a per second basis. I have been telling our search team that they need to search on a per second basis. They laughed at me and said it's ok it's just a few minutes old.

I said "no" it needs to be every second. Now I think they understand that. I think we will do a better job at some of those things now that we have these examples. It does take time to really integrate information. If you really want up to the second information it is not going to be as good as if you wait up to a couple of minutes. That's an important aspect of what's going on, you need to make people get sense of things. I am not sure everybody needs to see stuff every second, I am not sure that's the right model either. »



En gros : « de plus en plus les internautes veulent du "temps réel" et Twitter a déjà fait un excellent travail là-dessus, contrairement à Google... »

Donc, bien que n'en parlant pas dans la dernière lettre des fondateurs de Google, venant de Larry Page la chose n'est pas anodine, notamment après les rumeurs de rachat ou d'une nouvelle lutte Microsoft-Google pour un partenariat avec Twitter, vu l'avance prise et les évolutions en cours dans ce domaine...

IBM aussi se lance dans la course, bien que le ticket d'entrée ne soit pas pour toutes les bourses... Facebook nous réserve également des surprises.

Car même si la recherche instantanée sur Twitter n'est pas la panacée, elle comble quand même un grand vide, et elle n'est pas non plus comparable avec l'actuelle recherche "récente" sur Google.

Disons qu'en matière de recherche sur les dernières 24 heures, je vois plusieurs grandes sources possibles, cinq grands inventaires :
  • les news
  • les blogs
  • les vidéos
  • les images (vu leur poids grandissant dans le référencement)
  • Twitter, qui permet pratiquement de prendre la température de l'instantané et de suivre les grandes tendances de l'actu heure par heure, voire minute par minute pour les événements particulièrement importants.
Même si Twitter n'est pas juste une alternative aux blogs mais plutôt une complémentarité, avec en outre la possibilité d'incorporer Twitter directement dans le blog ou dans les commentaires (ce que fait fort bien Seesmic, qui est en train de devenir le deuxième client Twitter en attendant de devenir premier, un beau challenge pour Loïc).

Vous pouvez d'ailleurs coupler votre profil Twitter avec Google Analytics pour avoir des stats sérieuses.

Parmi les nouvelles orientations futures de la recherche, l'influence, mais j'y reviendrai...

Autre chose très intéressante à terme, la possibilité de tracer et reconvertir les URL courtes en liens en dur, grâce à des initiatives comme Tweetmarks.com ou Twitmark.me de Frédéric de Villamil.

Enfin, de nouveaux entrants arrivent aussi sur les segments "recherche temps réel", comme OneRiot, SearchMerge ou Collecta, et recherche tout court, avec Wolfram Alpha notamment, mais il faudra voir à l'usage ce que ça donne.

Les choses bougent également beaucoup sur Youtube, d'ailleurs avec 20 heures de vidéo chargées à la minute, soit près de 30 000 heures de nouveaux clips tous les jours, on imagine facilement que, là aussi, créer le buzz va devenir de plus en plus compliqué...

Voilà, je pourrais approfondir ou continuer, notamment avec les nouveautés sur les médias sociaux (qui ont évidemment de fortes implications pour la recherche et le positionnement, des marques mais pas seulement...), disons le Web social dans son ensemble, or le temps manque.

Pour autant les lignes ci-dessus donnent déjà une idée des changements qui nous attendent. D'ailleurs ils arrivent tellement vite ... qu'ils sont déjà là !



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vendredi 9 janvier 2009

Google : la longue traîne des annonceurs

Titre emprunté à Peter Kafka, qui nous explique qu'en 2007 Google a perçu en moyenne 16 000 $ par annonceur, pour 1 million d'annonceurs ! Avec la progression suivante :


Légende : 89 000 en 2003, 201 000 en 2004, 360 000 en 2005, 600 000 en 2006 et 1 million en 2007. On connaît pas encore 2008, mais j'imagine que la progression sera proportionnelle exponentielle (voir en commentaire).

Il serait vraiment temps d'inverser la traîne...



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jeudi 23 octobre 2008

Etude : les nouveaux influenceurs / prescripteurs

Étude sur les nouveaux influenceurs / prescripteurs

Voici une étude fort intéressante de la Society for New Communications Research, intitulée New Media, New Influencers & Implications for Public Relations (PDF - 2,8 Mo) : nouveaux médias, nouveaux influenceurs et implications pour les relations publiques (liens à la sauce Adscriptor).

Je vous en livre les principaux graphiques (tous clicables, ils pointent vers le PDF) et les légendes qui vont avec (où dans les notes de 1 à 5, 1 n'a aucune importance et 5 beaucoup d’importance).

Tableau 2 : parmi les solutions en ligne ci-dessous, quelles sont celles auxquelles votre organisation a eu recours au moins pour une campagne ?
  • Blogs
  • Vidéo en ligne
  • Réseaux sociaux
  • Podcasts
  • Partage de photos
  • Forums / Newsgroups
  • Wikis
  • Bookmarking social
  • Messagerie instantanée
  • Univers virtuels
  • Autres
  • Partage de musique
  • Jeux multijoueurs

Tableau 3 : veuillez noter de 1 à 5 l’efficacité de ces solutions par rapport à la réalisation des objectifs de votre campagne ?
  • Vidéo en ligne
  • Blogs
  • Forums / Newsgroups
  • Réseaux sociaux
  • Podcasts
  • Partage de photos
  • Wikis
  • Bookmarking social
  • Messagerie instantanée
  • Partage de musique
  • Univers virtuels
Exit les jeux multijoueurs. Et où la vidéo passe devant les blogs. Ah ! le pouvoir de l'image...


Tableau 4 : lorsque vous évaluez l’influence des initiatives entreprises par votre organisation dans les médias sociaux, quels sont pour vous les critères plus importants, de 1 à 5
  • positionnement dans les moteurs de recherche
  • nombre de hits/visiteurs uniques
  • degré de sensibilisation au programme de l’audience cible
  • positionnement dans les moteurs de blogs
  • liens entrants
  • hausse des revenus
  • publication de billets de blogs/commentaires positifs/négatifs
  • nombre d’abonnés au flux RSS
  • nombre de commentaires sur le blog/podcast
  • ratio billets de blogs/commentaires
  • nombre de rétroliens

Tableau 5 : quelles sont selon vous les métriques plus importantes afin de mesurer l’efficacité des efforts que vous avez globalement déployés pour communiquer avec les “nouveaux influenceurs” ?
  • amélioration des relations avec l’audience cible
  • amélioration de la réputation
  • positionnement du site institutionnel dans les moteurs de recherche
  • sensibilisation au programme des clients
  • taux de clics sur le site institutionnel
  • publication de billets de blogs/commentaires pertinents sur votre société ou vos produits
  • couverture dans les médias sociaux
  • visiteurs uniques provenant de sites d’influenceurs
  • couverture dans les médias traditionnels
  • liens entrants
  • positionnement dans les moteurs de blogs de votre blog/podcast
  • impressions provenant des sites d’influenceurs

Tableau 6 : dans l’évaluation de l’importance d’un blogueur/podcasteur pour vos RP ou vos actions/programmes de r communication marketing, quels critères prenez-vous davantage en considération, de 1 à 5 ?
  • qualité du contenu
  • contenu relatif à votre société
  • positionnement dans les moteurs de recherche
  • reconnaissance du nom
  • positionnement dans les moteurs de blogs
  • fréquence de publication
  • métriques audience/pages vues/visites
  • autres
  • citations ou interviews dans les médias traditionnels
  • affiliations médias/business
  • nombre de commentaires sur le blog/podcast
  • syndication de contenu
  • longévité
  • mécanisme de distribution des podcasts

Tableau 7 : quels sont, de 1 à 5, les critères majeurs que vous avez retenus pour identifier, au sein des réseaux sociaux, les influenceurs/prescripteurs pertinents par rapport à vos activités ?
  • autres
  • niveau de participation des membres de la communauté
  • fréquence de publication de questions/réponses aux sujets discutés
  • reconnaissance du nom
  • nombre d’internautes auxquels sont liés les membres de la communauté
  • profil démographique des membres de la communauté
  • affiliations médias/business
  • citations ou interviews dans les médias traditionnels
  • niveau de participation à d’autres sites communautaires
  • profil démographique des membres liés

Tableau 8 : d’après vous, quels sont les clients/employés/fournisseurs des secteurs ci-dessus susceptibles d’être le plus influencés par les médias sociaux ?

De +45% à 85% :
  • Médias
  • Arts & Divertissement
  • Internet
  • Communication
  • Logiciels
  • Éducation
  • Loisirs / temps libre
  • Informatique (matériels)
  • Secteur public/gouvernemental
De 0 à 45% :
  • Télécommunications
  • Secteur ONG/sans but lucratif
  • Boissons-Alimentation
  • Santé
  • Électronique
  • Vente au détail
  • Services financiers
  • Détail de niche
  • Produits de consommation durable
D'autres détails sur cette page. Donc un seul mot clé : optimisez, optimisez !



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jeudi 9 octobre 2008

Marques, blogs et classements

Marques, blogs et classements

Dans un contexte où les marques doivent et s'attendent à trouver de grandes idées MMM (multimédias, multicanaux et multiplateformes), commençons par cette citation de Shelly Lazarus (numéro 1 d'Ogilvy) :
Non seulement les clients sont ouverts, mais ils ont soif de découvrir tous les possibles. Pour un peu, ils sont déçus si vous leur soumettez un plan média semblable à ce qu'ils auraient pu voir deux ans auparavant. Ils veulent des idées neuves. Ils veulent savoir comment se comporter avec la blogosphère.

(There's not just an openness, but a hunger to see what's possible. There's almost disappointment when you bring a client a media plan that looks like something they would have seen two years ago. They want new ideas. They want to know how to deal with the blogosphere.)
Des idées neuves, et savoir comment se comporter avec la blogosphère : LA blogosphère.

Mondiale, celle qui englobe toutes les blogosphères, linguistiques et sectorielles. Les marques sont mondiales. Internet aussi. Et donc même les marques qui n'étaient pas mondiales avant Internet le deviennent forcément sur le Web. Restent les barrières linguistiques et culturelles, qui s'estompent chaque jour un peu plus...

Ainsi les marques sont fortement intéressées par le phénomène des réseaux sociaux, même si elles n'ont pas encore trouvé la clé pour transformer ces plateformes en "vecteurs commerciaux".

Ce n'est d'ailleurs pas de leur faute, car en fait les utilisateurs de Facebook, MySpace & Co. ne cliquent pratiquement jamais sur les pubs. Ou si peu. D'où l'apparition des widgets...

Mais comme tout nouveau support, ça demande du temps pour être apprivoisé. Ça exige que les marques soient à l'écoute, qu'elles prennent les bonnes décisions au bon moment, etc. Or la plupart du temps elles fonctionnent sur un mode de raisonnement 1.0, c'est-à-dire avec une bonne génération de retard, quand ce n'est pas plusieurs... Voir à titre d'exemple l'incroyable gâchis de Scrabulous, où Mattel et Hasbro ont littéralement cassé une dynamique qu'elles ne pourront plus - ni ne sauront plus - recréer. Une opportunité unique ... à jamais perdue !

Donc les marques aussi, et surtout, devraient apprendre à s'optimiser pour les médias sociaux, et bien au-delà à co-brander leurs contenus avec les acteurs - blogs, sites, réseaux sociaux, forums, etc. - en place (sans toutefois prétendre une illusoire exclusivité : aucun blogueur ne s'attachera jamais à une marque sous peine de perdre son identité). C'est-à-dire avec les acteurs qui touchent déjà LEUR public. Le public des marques, j'entends.

Mais pour co-brander du contenu, encore faut-il le faire finement ! Foin de bourrinage, c'est l'intelligence qui doit parler.

Je ne veux pas dire par là que la moyenne des internautes est moins con que la moyenne des non-internautes, je veux dire par là que si l'interactivité trouve sur Internet son environnement naturel, alors les marques doivent d'abord tenir compte de cette interaction. Et y jouer une part active (ou pro-active, puisque c'est à la mode). Ce qui suppose :
  1. qu'elles soient actives sur Internet : être actif, ça veut dire être présent, être à l'écoute, être curieux de tout, dialoguer, affronter la critique plutôt que de la fuir en se mettant la tête dans le sable comme si elle n'existait pas, participer, s'impliquer, s'informer, agir, réagir, interagir, etc. Voir ici, quelques premiers pas.
  2. pour que cette présence se transforme en visibilité, il faut donc dépasser le développement du seul site institutionnel pour s'engager dans les dialectiques à l'œuvre sur le Web. Exemple.
  3. enfin, pour que cette visibilité s'épanouisse en notoriété, il faut moduler une redondance des messages et des initiatives, conjuguée à leur fréquence et leur couverture, culturelle, sectorielle et linguistique.
Un cycle en trois étapes (écouter, participer, contribuer) fort bien expliqué ici et représenté sur le graphique suivant :


Mais reprenons l'exemple frappant d'HP et ses 31 jours du Dragon. Et imaginons qu'ils ne déclinent plus cette campagne uniquement aux États-Unis, mais dans le monde entier. En lançant simultanément l'opération dans toutes les blogosphères. C'est-à-dire en touchant les internautes de toutes les langues et tous les pays. Ce n'est plus de 10% qu'augmenteraient leurs ventes globales, mais de 20, 30 et plus.

En outre, pour un prix modique si on compare le coût des portables au budget publicitaire "monde" de ces colosses. Si vous calculez sur l'exemple des 31 portables, vendus de 4 à 5 000 $ pièce, quel est le prix de revient à l'unité pour HP ? 1 000$, 2 000$ ?

Faisons une moyenne et disons 1 500$. Imaginons maintenant qu'ils ne contactent pas 31 blogueurs mais 1000 ! Budget : 1 500 000$. Imaginons également qu'ils pensent aussi à rémunérer les blogueurs. Pourquoi pas, après tout ?!

Multiplions le budget par 2 (1 portable pour le blogueur, 1 portable pour le gagnant du concours) : 3 000 000$.

Ça fait beaucoup d'argent, me direz-vous ! Pour ces marques, pas tant que ça, vous répondrai-je : 3 millions $, c'est le prix d'un spot TV de 30 secondes durant le Super Bowl !

Or si vous me permettez, en termes d'impact, les résultats d'une campagne planétaire impliquant 1 000 blogueurs sur Internet et ceux d'un spot de 30" diffusé durant le Super Bowl ne seraient en rien comparables...

De cet exemple, premier dans son genre, nous pouvons tirer plusieurs enseignements : Donc impliquer 1 000 blogueurs d'un coup, imaginez le carton ! Et en plus, vous savez quoi ? La première marque qui fera ça, qui osera faire ça, rentrera de plein droit dans l'histoire d'Internet !

Ce qui démultiplierait la portée de son message, de son image. Par conséquent, les marques doivent innover en dépassant le partage traditionnel des revenus publicitaires, et faire preuve de créativité en inventant de nouveaux mix.

Car si tout le monde s'accorde sur le constat qu'il y a déjà, et qu'il y aura toujours plus dans les années à venir, transfert des budgets publicitaires "old economy" vers le Web, les marques sont également conscientes que cela implique d'avoir :
- des spécialistes, évidemment, capables de développer des volets digitaux au sein de campagnes 360°
- des solutions publicitaires crédibles (vidéos cliquables avec du placement produit, etc)
- surtout, d’avoir la possibilité de mesurer les interactions avec les publics de manière qualitative et quantitative – et de manière indiscutable ! C’est ce dont ont besoin les patrons du marketing (et de la communication) pour pouvoir justifier en interne le transfert de budgets vers du concret.
Mesurer les interactions avec les publics de manière qualitative et quantitative – et de manière indiscutable !

D'où - nous y revoilà - la nécessité de disposer de classements de blogs et d'autres indicateurs fiables...

La boucle est bouclée. Enfin, presque. :-)


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samedi 21 juin 2008

Turning the Tail - Inverser la traîne

Inverser la traîne : passer de la longue traîne à la grande traîne

Turning the Tail: from Long Tail to Big Tail (Version anglaise)

Inverser la traîne...

* * *

Dans un article fondateur publié sur Wired en octobre 2004, intitulé The Long Tail (opportunément traduit en français par la longue traîne), Chris Anderson décrivait une nouvelle stratégie “de niche” où il devenait désormais possible de vendre un grand nombre d'articles uniques en relativement petites quantités.


En fait, ce qui aurait été anti-économique dans une économie traditionnelle devenait possible ET profitable grâce à Internet.

Ce concept de “longue traîne” a fait florès et s'applique désormais à de nombreuses autres situations, comme les noms de domaine, par exemple, mais aussi et surtout à la pub. Notamment depuis la formidable innovation conceptuelle – et commerciale – apportée par Google avec le fameux binôme AdWords-AdSense.

Dans un billet intéressant sur la question, Scott Karp explique très bien où est l'innovation : la factorisation du modèle d'enchères par la pertinence !

Explication : de 1999 à 2001, les AdWords fonctionnaient au CPM, ou coût pour mille impressions, modèle de tarification en vogue à l'époque, où les annonceurs étaient facturés en fonction du nombre d'impressions de leurs annonces.

Or selon Sergey Brin lui-même, ça ne générait pas beaucoup d'argent (“It didn’t generate much money”).

Dans son livre, The Search, John Battelle nous dit que les revenus tirés d'AdWords se sont élevés à environ 85 millions $ en 2001, alors qu'Overture réalisait 288 millions $ sur la même année avec son modèle d'enchères au CPC (coût par clic, ou montant payé par l'annonceur pour chaque clic sur son annonce):
Un système d’enchère permet ensuite à l’annonceur de déterminer lui-même le coût par clic engendré par la visite de son site en tant que lien sponsorisé. La mise à prix est fixée à 0,15 euros par clic. Lorsque le visiteur obtient la page de résultats du moteur de recherche en ayant entré des mots clés faisant l’objet d’enchères, des liens sponsorisés sont proposés, avec en tête le site du meilleur enchérisseur.
Google ne pouvait pas non plus se contenter de reprendre tel quel le modèle économique d'Overture, puisque c'était le procès assuré. Procès qui a d'ailleurs eu lieu et a duré plus de deux ans, jusqu'à ce que les parties se mettent d'accord entre elles et abandonnent l'action en justice.

Or c'est cette différence essentielle entre les deux systèmes qui a permis à Google de se défendre et d'éviter la condamnation : là où Overture liait automatiquement la première place dans les résultats à la valeur d'enchère la plus haute, Google a introduit la notion de pertinence, ou plutôt de popularité, avec le taux de clics (clickthrough rate – CTR), dont la définition officielle est la suivante :
Le taux de clics correspond au nombre de clics effectués sur votre annonce divisé par le nombre d'affichages (impressions) de celle-ci.
En clair, la valeur d'enchère n'était plus qu'une composante, factorisée par le taux de clics applicable. John Battelle l'explique de façon plus intelligible :
Sur trois annonceurs, le premier paie 1 $ le clic sur un mot clé, le deuxième 1,25 $ et le troisième 1,5 $ sur ce même mot. Sur Overture, c'est l'annonceur 3 qui se positionne automatiquement en premier. Tandis qu'avec Google, si l'annonceur 1 a un meilleur taux de clic que les annonceurs 2 et 3, il se positionnera devant les deux autres bien que sa valeur d'enchère soit plus basse que la leur.
Une innovation toute petite, toute simple, mais qui a quand même permis à Google de passer de 85 millions $ de recettes en 2001 à des milliards 7 ans plus tard !

Et ce n'est pas tout : puisque apparemment, personne n'a fait mieux depuis, la plupart des acteurs majeurs de l'Internet se cherchant encore un modèle économique décent.

En fait, on retrouve dans cette notion de pertinence la même qui est à l'origine du PageRank, au coeur du succès de Google. En outre, l'un ne va pas sans l'autre. Comme disent les américains avec leur pragmatisme habituel : If you don't provide the results, you don't get the money...

Maintenant, l'autre raison de l'adoption massive des services publicitaires de Google, c'est ... la longue traîne, comme le décrit justement John Battelle (c'est moi qui graisse) :
You think Amazon's got scale? You think eBay is huge? Mere drops in the bucket. Amazon's 2000 revenues were around $2.76 billion. But the Neil Moncreifs of the world, taken together, drove more than $25 billion across the Net that same year, according to U.S. government figures. That's the power of the Internet: it's a beast with a very, very long tail. The head-eBay, Amazon, Yahoo-may get all the attention, but the real story is in the tail.
La puissance d'Internet est dans la traîne !

C'est ainsi que Google a connu sa formidable réussite, seul à avoir su mettre en adéquation les nécessités des annonceurs avec le carburant dont ils avaient besoin en abondance sur Internet : du contenu PERTINENT. Avec une régie novatrice qui a permis à des millions de petits sites / blogs de monétiser leur contenu, ou pour le moins d'espérer...

Mais là où Yahoo! était présent depuis le début, c'est-à-dire bien avant Google et avant de s'égarer ensuite, aujourd'hui l'abdication de Jerry Yang apporte pratiquement sur un plateau 90% du gâteau publicitaire à Google (si les Autorités compétentes l'acceptent... et alors même que les annonceurs accordaient déjà environ 70% de leurs budgets « recherche » à Google !). L'ensemble des autres régies se partageant grosso modo les 10% restants.

Pour autant, en 2008, tous ne se font plus d'illusions (comme l'observe caustiquement Emmanuel Parody : croire qu'Adsense paye les contenus c'est une plaisanterie...) et l'UGC, même s'il continue d'être créé à plein régime, n'est plus monétisé comme il se devrait (l'a-t-il jamais été, d'ailleurs ?). D'où le ras-le-bol de millions de créateurs de contenus repris et monétisés par les grands du Web sans aucun reversement ni partage des revenus qui serait satisfaisant. [Top]

* * *

Inverser la traîne...

Une rupture dans cette histoire à succès serait pourtant possible: il suffirait d'inverser la traîne, pour passer de la longue traîne à la grande traîne de l'UGC, représentée par la partie jaune.


(non, ceci n'est pas une pipe !)

Pour illustrer ma pensée, dans un déséquilibre prévisible et prévu par Clay Shirky en 2003, l'analyse de 433 blogs classés par nombre de liens entrants illustrait bien ce concept de longue traîne, avec en tête :
  1. le top 2 représentant 5% des liens entrants
  2. le top 12 (soit moins de 3% du total) 20% des liens entrants
  3. le top 50 (soit moins de 20% du total) 50% des liens entrants

Donc imaginez maintenant une analyse portant non plus sur 433 blogs, mais sur des dizaines de millions de blogs, de sites, de pages de réseaux sociaux, etc.

Vous comprendrez alors que la tête (partie verte), à laquelle nous ferons correspondre de façon tout à fait arbitraire l'équivalent des 30% de sites / blogs / pages qui formeraient le cœur du réseau dans la bonne vieille théorie du nœud papillon (c'est-à-dire les entités plus interconnectées qui se partagent et où converge un maximum de liens et de trafic), ne fait plus le poids à l'heure où le mainstream de l'UGC forme, non plus la longue traîne, mais la grande traîne du Web, largement prépondérante.

Or là est le véritable problème de l'UGC et des créateurs qui sont derrière, c'est qu'ils manquent de représentativité : tout le monde tape dans leur contenu pour le monétiser à qui mieux-mieux, mais personne ne le monétise vraiment à sa juste valeur.

En fait, à l'heure actuelle, seule la tête attire les annonceurs tandis que la traîne est laissée à l'emprise de Google qui en profite au maximum sans craindre les incohérences...

Donc je prédis que le premier acteur qui réussira à refaire ce qu'a fait Google il y a cinq ans avec les AdSense, mais en adaptant cette fois la pertinence et un juste partage des revenus à l'UGC, introduira une rupture encore plus formidable vis-à-vis de tout ce qui a précédé, avec en plus la bénédiction des créateurs de contenu, qui sont évidemment les plus lésés dans et par le système actuel.

Inverser la traîne, passer de la longue traîne à la grande traîne, voilà le prochain défi à relever sur Internet. D'ailleurs Steve Ballmer lui-même ne dit pas autre chose :
At the end of the day, this is about the ad platform. This is not about just any one of the applications. The most important application for the foreseeable future is search.
Au bout du compte, la seule chose qui compte vraiment, ce sont moins les applications que la plateforme publicitaire. Et dans un avenir prévisible, la première des applications est la recherche.

Nous avons donc toutes les données du problème, et la première régie qui créera le mix PERTINENT pour faire coïncider les nécessités des annonceurs d'une part, avec les attentes légitimes des créateurs de contenus en termes de monétisation de l'autre (en matchant l'inventaire des seconds en fonction des messages des premiers), décrochera le jackpot. Même si la bonne équation a encore plusieurs inconnues.

En fait, c'est une ad... équation ;-) [Top]


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dimanche 8 juin 2008

Media

Media / Média / Médias / Me.dia

Sans accent, avec accent, singulier, pluriel, syllabisé, de quoi parle-t-on ?

Retour aux sources étymologiques avec le Robert historique :
Média est l'abréviation courante (1964) de l'anglo-américain mass media (1923), expression composée de mass et media, pluriel de medium, qui a donné média de masse en français, abrégée ensuite en média tout court.

Mot employé par les sociologues et les publicitaires pour désigner l'ensemble des techniques et des supports de diffusion massive de l'information et de la culture.
Une définition qui permettrait d'inférer que le premier grand média de l'humanité est probablement le livre, grâce à l'imprimerie qui a permis d'en démultiplier la diffusion au niveau planétaire.

Parenthèse mise à part, depuis la seconde moitié du XXe siècle, 4 générations de médias sont en train de sédimenter en s'ajoutant et en s'interpénétrant les uns aux autres :
  1. les médias traditionnels
  2. les médias numériques
  3. les médias sociaux
  4. vous et moi
Media Keyword with Touchgraph
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1. Les médias traditionnels

Ce sont les cinq grands médias, dont le premier remonte au XIXe siècle :
  • presse
  • cinéma
  • radio
  • télé
  • affichage

2. Les médias numériques
  • Internet
  • téléphonie mobile
Si Internet est le sixième grand média, la téléphonie mobile devient le septième, grâce à ses spécificités :

Premier média de masse personnel, personnalisé et personnalisable, toujours embarqué, toujours connecté, omniprésent et parfaitement traçable...

Sans oublier le prochain déploiement à grande échelle de la RFID et des technologies connexes.

Ajoutez enfin à tout ce qui précède la télé interactive, les jeux, les e-books, les widgets, etc.

3. Les médias sociaux

Blogs et micro-blogging, sites et réseaux sociaux, sites de partage, univers virtuels, etc., les médias sociaux sont en train de changer les règles pour de bon :


en passant d'un modèle top-down de communication et de marketing, à une approche bottom-up, mais également transversale, horizontale :




et en investissant grâce à leur interface sociale les différentes sphères de la communication, autant des particuliers que des entreprises, par exemple.

Leur prise en main de plus en plus affinée par toutes les parties prenantes est destinée à révolutionner les interactions entre tous les autres médias, qui seront modifiées en profondeur, ainsi que les modèles économiques sous-jacents : de la presse à la télé en passant par la radio et la pub, les bouleversements sont déjà en marche...

Hierarchy of Social Marketing
4. Vous et moi

Plus surprenant peut-être, voici la quatrième génération de médias à l'aube du XXIe siècle, où le média, c'est vous, c'est moi.

Ou, pour en revenir à l'étymologie du terme, si l'on veut distinguer l'humain d'une technique pure ou d'un simple support, le médiat, c'est vous, c'est moi.
C'est-à-dire celle/celui par l'intermédiaire de qui se diffuse, plus ou moins massivement selon son degré de notoriété et de crédibilité, l'information et la culture...

Media of the Century: YOU
Multicanal, multicontenus, multisupports, capable d'abolir les cloisons traditionnelles érigées entre les précédentes générations de médias, et probablement le plus imprévisible et difficile à maîtriser de tous les autres, même si les gouvernements commencent à s'y employer...

Pour paraphraser Christophe Espern à propos du gouvernement français :
Il s'agit de contrôler par tous les moyens le seul média libre qui ne lui obéit pas.
Une histoire aussi vieille que celle de l'humanité et de la parole...


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P.S. Question subsidiaire : à l'instar de vous et moi, les marques sont-elles des médias ?

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vendredi 6 juin 2008

Liens Adscriptor - 6 juin 2008

Liens Adscriptor - 6 juin 2008

Plusieurs choses intéressantes mais trop variées pour en faire un billet homogène. Donc je préfère vous renvoyer aux originaux.

Suite aux départs de Tariq Krim et Franck Poisson, deux fondateurs qui quittent leur poste presque au même moment, Ouriel Ohayon propose une excellente analyse sur l'homme de la situation. À méditer en même temps que le billet de Tariq sur ses nouvelles fonctions dans Netvibes.

Côté presse, l'actualité est extrêmement riche, comme toujours, mais je relève surtout cette citation de Steve Ballmer sur l'avenir des médias :
Selon moi, dans les 10 ans à venir, l'ensemble des médias dans les univers de la com et de la pub, vont être profondément bouleversés. Toute la diffusion se fera sur IP ... et plus aucun journal ni magazine de presse ne sera imprimé sur support papier, mais uniquement sous forme électronique.

In the next 10 years, the whole world of media, communications and advertising are going to be turned upside down -- my opinion.

Here are the premises I have. Number one, there will be no media consumption left in 10 years that is not delivered over an IP network. There will be no newspapers, no magazines that are delivered in paper form. Everything gets delivered in an electronic form.
La prévision est dure, même si ce n'est que son opinion personnelle, mais c'est quand même un avis à prendre en compte...

D'ailleurs, aux États-Unis, la version site Web des journaux gagne en audience, même s'il y a encore du travail à faire...

Autre opinion corrélée aux médias, celle de Brad Garlinghouse, célèbre pour dire ce qu'il pense et responsable de l'Unité "Communication et Communautés" chez Yahoo!, qui envisage un avenir où Internet dans son ensemble deviendra "social" (“I'm thinking of a future where all of the Internet becomes social.”)

Selon Gary Kim :
Soulignons que les communications et les médias sociaux sont de meilleurs concepts, vu que les réseaux sociaux sont des fonctionnalités communes à la fois aux “médias” et à la “communication”.

En d'autres termes, le concept “média” pourra s'étendre pour englober les courriels, le texte, la messagerie, les listes d'amis, les mise à jour automatiques, les favoris, le micro-blogging, le blogging sur mobile et toute sorte de contenu connexe “généré par l'utilisateur”, qui feront partie intégrante de la masse d'informations que les gens partageront.

There’s an argument to be made that social media and communications are the better concepts, as social networking is a feature common to both “media” and “communications.”

In other words, “media” might grow to include email, texting, instant messaging, buddy lists, automatic updates, bookmarking, micro-blogging, mobile blogging and all sorts of related “user generated” content becomes part of the swarm of information that people share.
Des contenus dont la diffusion se fera de plus en plus, notamment pour les mobiles, sous forme de widgets.

Voici donc la widgetbox pour celles et ceux qui voudraient apprendre à en créer, un genre d'outil qui va vite devenir indispensable.

Et puis pour finir un petit lien sur l'égo des blogueurs, parfaitement dans l'air du temps...


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lundi 3 mars 2008

Social List Bookmark

Social List Bookmark

Voici un service "social" par excellence : SocialList.org, qui vous permet d'ajouter d'un coup un lien à tous les services de favoris possibles.

Et ce qui est génial, contrairement à ce genre de service, où les ressources sont le plus souvent anglophones, c'est disponible en dix langues, dont le français :


Vous pouvez également ajouter un bouton au bas de vos billets :

Bookmark and Share

Un widget et un plugin Wordpress sont également disponibles.

Outre le français (77 ressources), voici les autres langues par ordre décroissant (avec, entre parenthèses, le nombre de sites correspondants) :
  • espagnol (66)
  • russe (53)
  • allemand (44)
  • italien (32)
  • portugais (27)
  • japonais (17)
  • chinois (13)
  • néerlandais (4)
La liste des 476 ressources en anglais est impressionnante !


Via Maestro Alberto.

À vos signets, prêts, partez !


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mercredi 9 janvier 2008

Le Web en 2008

Je rassure de suite les allergiques aux prévisions de toute sorte, en dépit du titre, ce billet n'anticipe aucun des secrets de Mme Soleil pour l'année en cours, mais tente plutôt de dresser un constat de ce qu'est le Web aujourd'hui, selon la perception et la vision que j'en ai.

L'état des lieux
La troisième décennie du Web

* * *

L'état des lieux

Il était une fois ... le Web. Déjà, parler du World Wide Web, ça nous situe dans le temps, à la fin des années 80, début de la décennie 90 (puisqu'il faudrait remonter à 1957 pour Internet, l'année de ma naissance la création de l'ARPA) !

Au terme des dix premières années, la croissance exponentielle du Web a conduit AltaVista, IBM et Compaq à publier, en mai 2000, une étude intitulée Graph structure in the web, analysant 200 millions de pages et 1,5 milliard de liens, où le graphe qui ressort a la forme d'un nœud papillon :


D'où l'apparition de la bow-tie theory, qui classifie les sites de la façon suivante :
* le cœur du réseau : environ 30% des sites les plus interconnectés qui se partagent et où converge un maximum de liens et de trafic ;
* les sites d’origine : environ 20% des sites d’où les internautes sont dirigés vers le cœur du réseau, avec très peu de liens qui pointent en sens inverse ;
* les sites de destination : environ 20% de pages accessibles depuis le cœur mais n’y renvoyant que très peu ;
* les sites déconnectés : environ 30% d’îlots épars n’ayant que peu de liens et générant peu de trafic.
Une topographie d’Internet et un constat qui ont donné lieu, notamment avec le dépôt du PageRank en 1998 par Larry Page (nomen omen...), à l'impérieuse nécessité d'élaborer des stratégies de liens, de trafic, de référencement, de positionnement, d'optimisation, y compris de l'écriture Web, des mots clés, du contenant, du contenu, des flux, mais également pour les moteurs de recherche, puis pour les médias sociaux, avec l'émergence de nouveaux influenceurs et d'une recherche "sociale", au point d'amener Danny Sullivan lui-même à qualifier les médias sociaux de nouveaux moteurs de recherche (voir également ici...), etc.

Or tout cela c'était avant l'arrivée de Facebook, de son graphe social et de sa formidable puissance de frappe marketing et virale, avant la montée en régime de la téléphonie mobile, dont l'usage est destiné à exploser, et surtout avant la notion d'interface sociale, porteuse de gigantesques bouleversements en termes de communication et de ... présence Internet !

Voici donc où nous en sommes : à la veille d'un grand chambardement, annoncé autant par le Web 2.0 que par le Web 3.0, n'en déplaise à tous ceux qui taxent ces déclinaisons successives d'obsolètes. J'ignore par exemple si Twine tiendra toutes ses promesses ou sera à la hauteur de Facebook en termes de révolution des usages, mais ce dont je suis certain, c'est qu'en 2008 le Web est sur le point d'entrer dans sa troisième décennie... [Début]

La troisième décennie du Web

Révolu, donc, le temps où une présence Internet pouvait se limiter à un site Web, pour autant qu'il fût élaboré et connecté, désormais l'heure est à la multiprésence, à la communication multiforme (sites, blogs, microblogging, forums, réseaux, widgets, mobiles, vidéos, événementiel, pub, résultats organiques, etc.), à la multiparticipation active, à la gestion multisupport de son interface sociale, où chacun (entreprise ou particulier) ne se place plus seulement en nœud du réseau, mais en position centrale dans la galaxie Internet :


Ce que David Armano appelle un système social, ou mieux, un écosystème social, au sein duquel, « We are the center of our own micro-universe »...

Donc la rupture avec le passé est évidente :
Hier, le cœur du réseau, c'était « environ 30% des sites les plus interconnectés qui se partageaient et où convergeait un maximum de liens et de trafic » ; aujourd'hui, le cœur du réseau, c'est vous !

Hier j'étais anonyme, aujourd'hui je gère mon identité numérique. Hier j'étais présent sans être visible, aujourd'hui je suis présent ET visible ! Une nuance de taille. Impossible à imaginer hier, réalité aujourd'hui. À nous d'en faire bon usage... [Début]


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