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mercredi 3 mars 2010

Internet des objets : les 6 catégories de McKinsey


Voici longtemps que je ne parle plus d'Internet des objets (personnellement je préfère l'appeler l'Internet des choses, mais l'usage a consacré l'autre expression), donc je profite de la lecture de ce billet de Kara Swisher pour vous présenter cette synthèse de l'Internet des objets, signée McKinsey, dans laquelle il identifie les 6 catégories suivantes :
  • Traçabilité des comportements : assurer le suivi du comportement des personnes, des choses ou des données dans le temps et dans l'espace, pour permettre des applications telles que la publicité déclenchée et ciblée en fonction de la présence ou améliorer la gestion de la chaîne logistique

  • Meilleure appréhension de la situation : appréhension en temps réel de l'environnement physique pour permettre des applications telles que l'optimisation des flottes logistiques, grâce à une meilleure compréhension du temps ou à une sécurité physique accrue en fusionnant les données provenant de nombreux capteurs

  • Prise de décision analytique pilotée par des capteurs : aide à la prise de décision humaine à travers l'analyse profonde et la visualisation de données, pour prendre de meilleures décisions, notamment dans les diagnostics médicaux, grâce à un suivi continu des patients, ou encore pour améliorer l'exploration de gisements de pétrole et de gaz

  • Optimisation des processus : contrôle automatisé de systèmes autonomes tels que des lignes de fabrication/production

  • Consommation optimisée des ressources : contrôle de la consommation de ressources rares telles que l'énergie ou l'eau, par exemple grâce à l'application de réseaux et de compteurs intelligents

  • Systèmes autonomes complexes : contrôle automatisé dans des environnements ouverts à fort degré d'incertitude, tels que les systèmes d'évitement des collisions dans l'automobile ou les robots autonomes utilisés pour nettoyer les sites de déchets dangereux


mckinsey_internet of things

À comparer avec ces autres catégories d'applications (liste non exhaustive), identifiées par Jean-Pierre Legrand, analyste stratégique chez BNP Paribas :
  • la traçabilité (ex : Vérifier dans une grande surface que la chaîne du froid n’a pas été rompue pour le poisson que l’on achète ou limiter les pertes de bagages dans un aéroport)

  • la logistique (ex : Identifier le contenu des colis sans les ouvrir lors de livraisons)

  • l’identification (ex : Le passeport, le tatouage des animaux ou les livres d’une bibliothèque)

  • l’authentification (ex : Certifier qu’un médicament ou un objet d’art ne sont pas des contrefaçons)

  • les clés électroniques (déjà en œuvre pour certaines voitures)

  • l’apport d’informations contextuelles (ex : Recevoir des informations sur un téléphone quand on s’approche d’une œuvre dans un musée ou d’une affiche dans la rue)

  • le paiement sans contact.
Vous pouvez l'écouter ici.

Et puisque ça bouge beaucoup dans ce domaine en ce moment, jusqu'en Chine, voyez cette initiative intéressante, intitulée :

Même si en la matière le nec plus ultra reste, à mon avis, cette présentation particulièrement brillante de Rafi Haladjian, créateur du célèbre lapin communiquant, Nabaztag :



Si vous préférez l'écrit, voici une présentation qui parle de ZigBee, mais je vous conseille vivement de cliquer sur "play" ci-dessus (Rafi commence à parler à 6'15'')...





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vendredi 1 août 2008

Gouvernance Internet : mainmise des Etats-Unis réaffirmée

Gouvernance Internet : la mainmise des États-Unis réaffirmée (avec force)...



1. Rôle du DoC


2. Rôle de l'ICANN


3. Rôle de Verisign


Suite...



* * *


L'Administration US chargée des Télécoms et de l'Information, la NTIA, émanation du DoC - Department of Commerce, vient d'envoyer une lettre à l'ICANN, dans laquelle elle réaffirme sans ambiguïté, et avec force, sa mainmise sur la racine de l'Internet. Le dernier paragraphe suffit pour comprendre :
The Department believes strongly that it is important to clarify that we are not in discussions with either party to change the respective roles of the Department, ICANN or VeriSign regarding the management of the authoritative root zone file, nor do we have any plans to undertake such discussions. Consistent with public statements made by the United States government starting in 2000 and reinforced by the 2005 U.S. Principles on the Internet's Domain Name and Addressing System, the Department, while open to operational efficiency measures that address governments’ legitimate public policy and sovereignty concerns with respect to the management of their ccTLD, has no plans to transition management of the authoritative root zone file to ICANN as suggested in the PSC documents.
En bref : « Nous n'avons engagé aucune discussion (ni n'avons aucune intention de le faire) avec qui que ce soit pour modifier quoi que ce soit aux rôles respectifs du DoC, de l'ICANN et de Verisign relatifs à la gestion de la racine de l'Internet. »

À noter la différence de ton avec la lettre d'avril dernier, même s'il faut savoir lire entre les lignes...

Extraits de précédents billets, adaptés en me limitant à l'aspect "gouvernance de l'Internet", voici un récapitulatif de ces rôles. [Début]

* * *

1. Rôle du DoC

Le 30 septembre 2006, le Department of Commerce (DoC) des États-Unis a fait jouer le « droit de préemption » qu'il s'était réservé en renouvelant le protocole d'entente (Memorandum of Understanding - MoU) pour conserver sa tutelle sur l'ICANN et sa mainmise sur le contrôle d'Internet.

Comme l'explique si bien quelqu'un sachant de quoi il parle, Stephan Ramoin (Gandi) :
Le système qui gère les noms de domaine est clairement identifé :

- Le Department of Commerce (DoC) américain est l'organe décideur des choix stratégiques via une de ses émanations, la NTIA,
- La NTIA délègue à L'ICANN (une association) la gestion administrative des noms de domaines,
- L'ICANN choisit les prestataires techniques pour la gestion au jour le jour et l'exploitation des extensions générales (Verisign pour le .com et le .net, PIR pour le .org, Affilias pour le .info etc ...), et les pays font leur choix sur leur extension nationale.
(...)

Donc ne pas confondre ce protocole avec l'accord IANA (Internet Assigned Numbers Authority), qui consiste à « préserver les fonctions de coordination centrale de l'internet dans l'intérêt de la communauté », avec en tête, les missions de zonage du monde avec attribution d’adresses IP à des organismes locaux (Apnic, Arin, Lacnic, ou pour l’Europe, Ripe Ncc), pour lequel l'ICANN a été reconduit jusqu'en 2011, le 15 août 2006.

Un droit détenu par l’Icann depuis 1998. Depuis sa création, en réalité. Que l'on pourrait virtuellement faire remonter au 1er juillet 1997, lorsque Bill Clinton chargea le Secrétariat d'État au Commerce de privatiser le DNS (Domain Name System) afin d'accroîte la compétition et de faciliter la participation internationale à la gestion du système. Un Livre vert fut publié le 20 février 1998 (cf. background), et l'ICANN créé, suite à ces événements.

Chose étrange, le jour même de la sortie du Livre vert, la Commission européenne publiait une communication intitulée « INTERNATIONAL POLICY ISSUES RELATED TO INTERNET GOVERNANCE - COMMUNICATION TO THE COUNCIL FROM THE COMMISSION » (Problèmes de politique internationale liés à la gouvernance d'Internet - Communication de la Commission au Conseil), dans laquelle l'approche retenue allait sûrement dans le bon sens :
It is essential for the European Union to participate fully in the decisions which will determine the future international governance of the Internet on the basis of the general objectives set out in the recent Commission proposals for increased international co-operation on global communications policy...

Il est essentiel que l'Union européenne participe pleinement aux décisions qui détermineront l'avenir de la gouvernance internationale d'Internet, sur la base des objectifs généraux fixés dans les récentes propositions de la Commission pour intensifier la coopération internationale sur les politiques mondiales des communications...
Certes, en 10 ans, beaucoup de chemin a été parcouru ... à rebours !

Avec le DoC qui continue de souffler le chaud et le froid, puisqu'après avoir laissé croire à une trêve ou qu'il lâchait du lest, d'aucuns ont pu penser que le débat sur la gouvernance d'Internet était relancé en juillet 2006 :
Contre toute attente, lors d'une réunion publique organisée mercredi à Washington, le Département US du commerce a indiqué que les États-Unis pourraient céder une partie de leur contrôle 'historique' d'Internet. Rien n'est fait. Il faudra attendre le 30 septembre 2006 pour savoir quels pouvoirs les Etats-Unis entendent "céder" et sous quelles conditions.
Or il est clair maintenant qu'il n'en sera rien, et ce ne sont pas les illusoires et velléitaires impulsions de Bruxelles qui pourront y changer quelque chose :
La Commission européenne est bien décidée à ne pas relâcher la pression sur la question de la gouvernance de l'internet. Elle prépare activement le premier Forum consacré au sujet, qui devrait avoir lieu à Athènes du 30 octobre au 2 novembre prochain.
Dommage que le partenariat public-privé U.S. DoC-ICANN aura déjà été dûment signé... un mois plus tôt, et pour cinq ans !

Mais vu les progrès accomplis de 1998 à 2006, tant du côté américain (le « faciliter la participation internationale... » du Gouvernement Clinton) que chez nous (« Il est essentiel que l'Union européenne participe pleinement aux décisions qui détermineront l'avenir de la gouvernance internationale d'Internet... »), un petit lustre ne sera pas de trop pour éclairer nos négociateurs, actuellement réduits à formuler des vœux pieux, comme en témoigne cette déclaration de la Commissaire européenne pour la société de l’information et les médias, Viviane Reding :
- Pour l'instant, l'ICANN est sous domination des États-Unis. Le Département américain du commerce a un droit de regard, qui devrait être renouvelé à la fin du mois. Nous avons beaucoup discuté avec eux : idéalement, on préférerait qu'il n'y ait pas de mainmise du tout, mais espérons au moins qu'elle soit la plus légère possible, que ce droit de regard ne comprenne plus de mesures d'intervention...
Au moins, la lettre NTIA mentionnée en début de billet remet les pendules à l'heure. [Début]

* * *

2. Rôle de l'ICANN

Inexistant. La lettre NTIA met brutalement fin à toute velléité de transition. Rappel des événements ayant conduit à instaurer l'ICANN :

Créée en 1979, Network Solutions est l'ancêtre des Registrars. Après le début d'Internet au public, le nommage fut assuré dès 1992 par l'InterNIC (Internet Network Information Center), émanation du Département du Commerce américain (DoC U.S.).

Le nommage consiste à associer un nom de domaine à une adresse IP, tous les noms étant gérés par le DNS, qui traduit les noms en adresses IP et vice-versa. Or les coûts d'enregistrement et de gestion de la base de données ne cessant d'augmenter, le gouvernement américain décida d'en "privatiser" la gestion et signa le 31/12/1992 un accord de coopération avec Network Solutions, par le biais de la National Science Foundation.
This agreement is entered into between the United States of America, hereinafter called the Government, represented by the National Science Foundation, hereinafter called the Foundation or NSF, and Network Solutions, Incorporated, hereinafter called the Awardee.
Aux termes du contrat, Network Solutions Inc. (NSI) (ou NetSol) perçut près de 6 millions $ pour l'administration de la base centrale avant d'instituer, en septembre 1995, le système payant du droit d'enregistrement que nous connaissons encore aujourd'hui. Le "droit" s'élevait à 50$ par domaine et par an pour les deux premières années. L'accord arrivait à expiration le 30/09/1998.

Le 5 juin 1998, un Livre vert du DoC U.S. prévoyait d'assurer une transition vers une nouvelle gestion du DNS en créant un organisme de droit privé ad hoc, sans but lucratif, qui serait opérationnel dès octobre :
4. Creation of the New Corporation and Management of the DNS. The Green Paper called for the creation of a new private, not-for-profit corporation(17) responsible for coordinating specific DNS functions for the benefit of the Internet as a whole. Under the Green Paper proposal, the U.S. Government(18) would gradually transfer these functions to the new corporation beginning as soon as possible, with the goal of having the new corporation carry out operational responsibility by October 1998.
Ce fut donc la création de l'ICANN, dont la collaboration avec le gouvernement fut sanctionnée par l'accord du 25 novembre 1998.

Entre-temps, le 1er octobre, le contrat entre National Science Foundation et NetSol repassait sous l'autorité du DoC et était prolongé jusqu'au 30 septembre 2000, ce qui faisait de la société l'acteur incontournable de l'enregistrement des noms de domaine dans les extensions .COM, .NET et .ORG., même si la transition prévoyait une ouverture de son quasi-monopole à la concurrence.

De nouveaux accords furent donc signés par NetSol en novembre 1999 avec le DoC et avec l'ICANN, et le 10, un accord tripartite (DoC - ICANN - NSI) prévoyait d'étendre la gestion des registres .COM, .NET et .ORG jusqu'au 9 novrembre 2003, ou jusqu'au 9 novrembre 2007 si la gestion des registres avait été scindée de la société avant le 9 mai 2001.

Or NetSol fut rachetée 21 milliards $ par VeriSign le 7 mars 2000 (voir également cet article), qui prit ainsi le contrôle du registre des TLD (y compris .EDU), pour ne conserver ensuite que les 2 plus lucratifs (.COM et .NET) et déléguer la gestion du .ORG à PIR (Public Interest Registry, émanation de l'ISOC).

Fin octobre 2003, lorsque VeriSign "brada" Network Solutions pour 100 millions de dollars, en fait elle ne revendit qu'une coquille vide en conservant ses trésors de guerre : les .COM et .NET. [Début]

* * *

3. Rôle de Verisign

Le 29 novembre 2006, le Département du Commerce des États-Unis approuvait définitivement l'accord conclu entre l'ICANN et Verisign pour mettre fin au procès qui les opposait :


Un accord accompagné d'un avenant de 95 pages (PDF), qui laisse à VeriSign la gestion du .COM au moins jusqu'en 2012, dont les implications nous échappent encore totalement, mais qui ne manque pas de sel, puisque l'administration US, via la NTIA, bypasse (qu'on m'excuse l'anglicisme) désormais totalement l'ICANN, ainsi reléguée au rang de marionnette, et encore... :
...Based on the consultations undertaken and advice received, the Department negotiated Amendment 30 to its Cooperative Agreement with VeriSign to address competition issues, including pricing and renewal, and Internet security and stability concerns.
(...)
Pricing
VeriSign must obtain prior written approval from the Department of Commerce before any amendments can be made to the pricing provisions of the agreement or execution of a renewal or substitution of a future .com Registry Agreement.
(...)
Renewal
VeriSign must obtain prior written approval from the Department of Commerce before execution of a renewal or substitution of a future .com Registry Agreement.
(...)
Internet Security and Stability
VeriSign must obtain prior written approval from the Department of Commerce before execution of a renewal or substitution of a future .com Registry Agreement.
(...)
En gros, à chaque fois, autant en matière de tarification que de renouvellement de l'accord afin de garantir la sécurité et la stabilité de l'Internet, « Verisign devra obtenir l'accord écrit préalable du Département du Commerce avant de... », ce qu'on appelle une politique d'ouverture bien comprise !

Mais qu'on se rassure, l'acharnement du DoC à vouloir contrôler exclusivement tout ce qui touche de près ou de loin à Verisign n'a pas grand chose à voir avec le Registre du fameux .COM, ou si peu, mais plutôt avec la gestion du système universel d'adressage d'Internet, le DNS, et, à terme, avec celle de son petit frère, destiné à grandir et grandir encore : l'ONS. On n'en parle pas encore, ou très peu, mais croyez-moi, ça ne vas pas tarder, au point qu'on pourrait bientôt davantage évoquer l'ONS que le DNS... Sans compter la relation stratégique étroite et les similitudes poussées entre les deux :
« Longtemps reconnue pour le rôle qu’elle a joué dans le fonctionnement de l’infrastructure critique sous-jacente au DNS et à internet, la société VeriSign développe son infrastructure et son expertise pour soutenir le serveur racine du service de nommage d’objet d’EPCglobal Network (ONS Object Numbering System). »
Source : Rapport du GTI sur les technologies de radio-identification (RFID).

Voici donc la relation entre l'Internet des objets, ou des choses, et Verisign, puisque c'est cette dernière qui gère depuis janvier 2004 l'ONS (Object Name System), le système des noms d’'objets qui sert à identifier les objets physiques sur le réseau grâce à l'’Electronic Product Code, ou code EPC.

Un peu en réponse à l'interrogation inscrite à l'encre rouge dans la présentation (PDF) de SIAIGE : « Le contrat avec Verisign concerne la racine onsepc.com, quid du .COM » ? La réponse est désormais claire, et même si, selon Philippe Gautier, « ce choix est indiscutable d'un point de vue technique, il est pourtant légitime de s'interroger sur la nature du lien qui lie cette société de droit privé à un organisme paritaire comme EPCglobal (héritage de GS1). »


[Début]

* * *

Donc derrière la réaffirmation claire et nette de la mainmise américaine sur le DNS, il est clair que le DoC et Verisign se réservent également la mainmise sur l'ONS. Avec ou sans l'ICANN, qui de toutes façons ne servira plus à rien. Si ce n'est, de temps en temps, à décider la création de quelques nouvelles extensions, histoire de renflouer ses caisses et d'amuser la galerie... [Début]


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mercredi 21 mai 2008

Mobagetown, vous connaissez ?

Mobagetown, vous connaissez ?

Plus de 13 milliards de pages vues par mois !!! Ça vous parle ? Continuons avec les chiffres :

Mobagetown, premier portail de services mobiles au Japon, et probablement au monde, a été lancé en février 2006.

* Novembre 2006 : 2 millions utilisateurs
* Fin 2006 – Début 2007 : 3 millions utilisateurs
* Juin 2007 : +5,5 millions utilisateurs
* Fin 2007 : +7,5 millions utilisateurs
* Mars 2008 : +9,5 millions utilisateurs


Plus de 13 milliards de pages vues par mois, soit plus de 5 000 PV ... à la seconde!!! Énooooooorme, dirait le Chauffeur...

Moi qui me posais récemment la question « Quel contenu Internet pour les mobiles, et quels usages ? », voici donc une première réponse.

Sur la même période, le navigateur Opera Mini pour les mobiles a également connu une croissance exponentielle :

avec plus de 44 millions de téléchargements et d'installations du système sur les mobiles.

Tous les chiffres autour de la téléphonie mobile sont étonnants : Mais ce qui me surprend davantage encore, c'est que la téléphone mobile sert de moins en moins à parler, et de plus en plus à se connecter à Internet ! Essentiellement pour gérer ses courriels, s'informer sur l'actu de dernière minute et ... jouer, filmer, voir des vidéos, écouter de la musique, etc.

Donc en étudiant de plus près le phénomène Mobagetown, la première idée qui s'en dégage est que le Japon, avec un taux de pénétration du mobile supérieur à 80% de la population, anticipe la téléphonie du futur de demain...

Mais de quoi s'agit-il ?

Les concepts clés qui caractérisent Mobagetown sont le gaming sur les mobiles, les avatars et les SNS...

Les deux premiers étant au cœur de l'abonnement et corrélés aux fonctionnalités traditionnelles des réseaux sociaux (SNS : Social Network Sites), à savoir les profils, les amis, les journaux intimes, les photos, les vidéos, les commentaires, les communautés, etc.

D'autres possibilités de produire du contenu éditorial, de publier, de partager des histoires, de la musique, des clips, etc., enrichissent le tout et permettent de fidéliser les utilisateurs et d'agrandir les communautés, les tribus...

En fait, chez les adolescents, le téléchargement de morceaux sur les mobiles est devenu leur première méthode d'achat. Ainsi, sur le site de Mobagetown, les utilisateurs ont le choix entre plus de 10 000 articles virtuels, vêtements, accessoires, etc., payables en "moba gold", la devise du site !

En Asie, l'association mobiles + réseaux sociaux est probablement plus importante encore qu'aux États-Unis, où les 10 premiers réseaux sociaux attirent environ 40% de leur trafic depuis les mobiles :

Myspace
Google
Mocospace
Yahoo!
Facebook
Live
Hi5
Wikipedia
Itsmy
eBay

De plus, l'introduction de la RFID et des QR Codes ouvre des perspectives d'utilisation des mobiles gigantesques, y compris pour les micro-paiements et les paiements tout court. En voici un exemple parlant :

QR Code
Mais le binôme mobile + RFID / QR Code fera probablement l'objet d'un billet à part...

Ce n'est pas pour rien que, selon IBM, la téléphonie mobile est le numéro UN du top 4 de la pub pour les années à venir, devant Internet, la télé interactive et les jeux...

Les marketers de tout poil ne s'y trompent pas, puisque le mobile est le média interactif par excellence, ubiquitaire, que les gens portent sur eux partout et presque constamment, ce qui en fait des cibles parfaites en tout temps et tout lieu, pour toutes les occasions. Last but not least, le mobile peut également servir de connecteur avec les autres médias.

Un dernier point, d'importance : au fil des mois tous ces adolescents grandissent et deviennent les adultes de demain, puisqu'en réalité, sur Mobagetown l'utilisateur moyen prend de l'âge : en novembre 2006, 69% des utilisateurs avaient moins de 20 ans, 25% de 20 à 30 et 6% plus de 30, des moyennes d'âge qui représentent maintenant, respectivement, 53%, 34% et 15%.

Donc, face à un tel El Dorado, il est évident que les appétits s'aiguisent, de GYM à Webwag, de Netvibes à Goojet, etc., avec des concentrations et des alliances à tout-va. J'aurai l'occasion d'y revenir. @ +



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jeudi 6 décembre 2007

Quel contenu Internet pour les mobiles, et quels usages ?

Quel contenu Internet pour les mobiles, et quels usages ?

Dans mon récent billet sur Internet et la communication, je citais ces mots de Vinton Cerf :
... aujourd'hui, c'est tout juste si une personne sur cinq peut avoir accès à Internet. Alors même que la couverture des réseaux de téléphonie mobile touche près des trois quarts de la population mondiale. Dans les dix ans à venir, beaucoup de gens, en particulier dans les pays en développement, accéderont pour la première fois à Internet via un téléphone mobile.
Et Cerf de conclure sur la permanence d'une demande en contenus de qualité, indépendamment du support (Regardless of the medium, there will always be demand for high-quality content).

Or quels types de contenus autorise l'écran d'un mobile ? Sûrement pas les billets à rallonge d'Adscriptor ! Alors quoi ? Pour quels usages ? Quelle utilité ?

Car l'écran des mobiles, qui n'est pas comparable à celui d'un PC, même si leur taille se rapproche de plus en plus de celle des PDA, impose d'exploiter au mieux le peu d'espace à disposition, à peu près compris entre 11-12 cm pour la longueur et 6-7 cm pour la largeur, si l'on prend comme exemple les deux mobiles les plus aboutis que sont, à mon sens, le Blackberry et l'iPhone, deux téléphones aux dimensions assez semblables.


Or le clavier occupant une place précieuse, on lui préférera l'écran tactile de l'iPhone  :


D'emblée, pas de place pour du texte, ou si peu, mais tout juste pour du texto, des icônes et un type de représentation des données qui fait la part belle au graphisme et à l'ergonomie. Voir par exemple l'appli Facebook pour BlackBerry.

Sans compter que cette carence spatiale devra également ménager toute la place qui lui est due ... à la pub !

Ce n'est donc pas un hasard si Google, qui espère depuis longtemps déjà un milliard d'utilisateurs supplémentaires grâce à la téléphonie, vient d'appliquer la technologie AJAX pour faciliter la navigation sur l'iPhone, autour de deux principes directeurs : rapidité & fluidité, fast & fluid. Voici ce que ça donne en images :

1. Outil de suggestion des mots clés


2. Recherche (la pub occupant 50% de l'écran, 1 résultat sur 2, ça va transformer, je vous le dis, surtout si les annonces sont pertinentes...)


3. GMail


Sans oublier µTorrent et les joies du M2M (Mobile-to-Mobile, je suppose, à ne pas confondre avec M2M, ou Machine-to-Machine)...


Voici donc une réalité totalement nouvelle, qui va forcément obliger les producteurs de contenu(s) de toute sorte, de l'artisan à l'industriel, à repenser, à réinventer la notion même de contenu et toutes ses déclinaisons, UGC, CGM, etc., pour adapter contenu(s) et contexte(s) à ces quelques centimètres carrés d'écran...

Une question qui a été abordée, ou, pour mieux dire, survolée, lors du dîner de comm organisé avant-hier à l'initiative de l'actuelle ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

Dont Sébastien Billard nous rapporte que « Fredéric Cavazza reste persuadé que le web mobile est réservé à une utilisation d'appoint », contrairement à l'avis d'autres convives et de Gilles Klein, qui énonce fort justement :
La querelle des terminaux me paraît tout aussi vaine. Ordinateur fixe, ou portable téléphone mobile ou iPhone démocratisé, peu importe, un terminal adapté aux usages de chacun fait l'affaire. Si c'est par le mobile avec des forfaits data illimités que certains découvrent un bout de l'Internet par le petit bout de la lorgnette, peu importe. Le taux d'équipement en ordinateur ne me semble pas non plus très significatif. Tout dépend de l'usage réel que l'on en fait.
L'usage ! Et bien parlons-en, puisqu'il en est question. Quel usage en feront les parties prenantes, fournisseurs, producteurs de contenu et utilisateurs (qui sont parfois aussi producteurs ou co-producteurs eux-mêmes) ?

À voir les captures d'écran qui précède, le positionnement des moteurs et autres acteurs majeurs est plutôt clair, en ce qu'ils seront des passages obligés pour les "téléphonautes". Ça va d'Android à Webwag mobile en passant par l'interface multiplateforme de Streamezzo et ... tout ce que vous voulez !


Car il est clair qu'on ne fera pas un même usage d'un terminal mobile, nomade par définition, que lorsqu'on est confortablement installé devant son ordi. Il n'empêche... Voir à ce propos le site de Libé pour l'iPhone, créé par groupeReflect (via Resnumerica 3.0). Voir également le projet Goojet, qui vient d'être boosté par une levée de fonds d'amorçage de 2,3 millions €, preuve que le secteur est en pleine effervescence ! Du reste l'annonce de Goojet au Web 3 fera compagnie à celle de Ginger par Netvibes...


Les captures d'écran nous donnent d'ailleurs une idée de la façon dont Goojet nous permettra de personnaliser notre bureau en agrégeant Web et mobile, utilisations personnelles et professionnelles probables, telles que (la liste n'est pas exhautive) :

- téléphoner, envoyer, recevoir des SMS, des courriels
- prendre des photos, tourner des vidéos, les transmettre, télécharger, écouter de la musique, regarder la télé (cf. Roundbox)
- rester en liaison avec son domicile, son bureau, ses amis et connaissances
- ouvrir des documents sous différents formats (PDF, Office, jpg, etc.)
- gérer son agenda et ses RV en liaison avec son organisateur, ses répertoires, se synchroniser avec son ordinateur, etc.
- rédiger en bénéficiant de différentes fonctionnalités telles que correcteur orthographique, dictée vocale, traducteurs, etc. (cf. Transclick)
- naviguer, bien sûr, au propre et au figuré, aussi bien sur le Web que "dans la vie réelle", en bénéficiant d'un navigateur satellitaire, d'un GPS, etc.
- et s'orienter au niveau local, enfin, dans une dimension de proximité : restaurants, cinémas, pharmacie, magasins, etc.

C'est d'ailleurs sur les services de proximité (cf. Marchex) que le binôme Internet - téléphonie mobile s'avérera probablement le plus utile et potentiellement riche en nouveaux produits/services, notamment pour la pub, mais aussi pour l'éclosion de fonctionnalités telles que la traçabilité des marchandises et la domotique, avec le déploiement à grande échelle de l'Internet des choses...

Sans oublier l'arrivée des QR Codes. Nous assisterons alors à une nouvelle ère de l'Internet, avec ses nouveaux territoires à explorer, à conquérir, etc. Allez, on va s'arrêter là pour aujourd'hui !


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P.S. Et puisque j'en parle, signalons que la France vient d'obtenir le contrôle d'une racine régionale de l'ONS (Object Naming Service), le futur réseau de l'Internet des objets. Une nouvelle vraiment digne d'être remarquée...

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mercredi 20 décembre 2006

Is Internet of Things the Next Big Thing? Probably it is...

Is Internet of Things the Next Big Thing? Probably it is...

Introduction

Internet des choses ou Internet des objets ?

Évolution ou ®évolution ?
EPC Global
ONS - Object Naming Service
Le processus RFID

Scoop...

Chapitres à paraître prochainement dans un billet qui s'intitulera L'Internet des choses : le Big Bang 2.0...

Étiquette ou éthiquette ?
"Get chipped" ou "get clipped" ?
Être pour ou contre ?
Conclusion


À noter que toutes les images, clicables, pointent vers des documents de référence, en général des PDF.

* * *

Introduction

En mars dernier, pour la mise en ligne de ma traduction sur la présentation de Google aux analystes financiers, je m'étais ingénûment mépris sur le sens de ces mots d'Eric Schmidt :
Its clear to us that we are just at the beginning of meeting our mission of "Organizing the worlds information and making it universally accessible and useful".
We believe that we have less than 5% of the information we should be able to get into our indexes, and we believe that the technologies we will develop will significantly expand the definition of search and the scope and scale of our worldwide business.
que j'avais rendus par :
Chez Google, nous avons conscience de n’être qu’au début du chemin vers la réalisation de notre mission, qui consiste « à organiser l'information mondiale et faire en sorte qu’elle soit universellement accessible et utilisable ».
Nous croyons que nous disposons aujourd’hui de moins de 5 % de toute l'information que nous serions en mesure d'indexer, et nous croyons que les technologies que nous sommes en passe de développer étendront de façon significative la définition de ce qu’est la recherche, impliquant une portée accrue et un changement d’échelle dans nos activités globales.
avant que Jérôme Charron ne commente pertinemment que :
Concernant les fameux 5% ... il ne faut pas s'arrêter au Web. Les gens de Google ne disent pas qu'ils n'indexent que 5% du Web... ils disent qu'ils n'indexent que 5% de l'information qu'ils peuvent indexer... ce n'est pas la même chose... ils parlent ici de l'information mondiale... et 5% me semble vraiment très largement surrestimé!
Or neuf mois plus tard, en associant cette information avec ces mots prononcés le 30 octobre 2003 par M. Philippe Lemoine devant la Commission nationale de l’informatique et des libertés, dans sa Communication relative à la Radio-Identification (Radio-Tags ou RFIds) :
il n’y a que 6 milliards d’êtres humains contre 50 000 milliards d’objets
(soit un rapport de 1 à plus de 8 000, comme si chaque être humain avait une productivité théorique dépassant 8 000 objets) je me dis qu'en effet, le taux de 5% annoncé par Google est largement surestimé, dès lors qu'on peut raisonnablement supposer qu'une bonne part de ces objets - communicants et communiquant - seront bientôt traçables, indexables, voire directement ou indirectement clicables sur Internet. Bien qu'ignorant quelles étaient les sources de M. Lemoine pour affirmer un tel chiffre à l'époque, je me garderai bien d'ergoter et le prendrai pour bon, même par défaut plutôt que par excès.

Donc, sommes-nous véritablement à la veille de l'avènement d'un Internet des objets, ou d'un Internet des choses, comme me le suggère la traduction française d'Internet of Things, même si la formulation communément (33 400 occurrences en ce moment, contre seulement 1 380 pour Internet des choses) et quasi-officiellement admise est celle d'Internet des objets ? [Début]

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Internet des choses ou Internet des objets ?

L'option d'un titre anglais pour ce billet n'a pour but que de m'obliger à m'interroger et prendre parti pour une traduction française, même si je sais que mon choix ne restera que ce qu'il est : une décision personnelle, sans aucune influence sur l'implantation terminologique probable d'Internet des objets vs. Internet des choses.

Pour autant, je trouve l'utilisation du terme « objets » trop restrictive dans ce contexte, et par conséquent inadéquate, inexacte même, « choses » ayant une portée plus ample et capable d'inclure - après les ajustements sémantiques nécessaires - non seulement les objets (produits et services), mais aussi les animaux, les plantes et surtout, last but not least, les humains réifiés...

C'est pourquoi je traduirai « Is Internet of Things the Next Big Thing? Probably it is... » par « L'Internet des choses sera-t-il le prochain Big Bang ? Probablement... » ! À noter d'ailleurs que le Web anglo-saxon privilégie l'usage d'Internet of things (376 000 occurrences) contre celui d'Internet of objects (seuls 196 petits résultats).

- « Tu pinailles », me direz-vous, « Que nenni ! », rétorquerai-je, car vu l'importance et l'universalité qu'est destiné à prendre l'Internet des choses, le poids et l'impact des mots sont tout sauf anodins et insignifiants...

Nous sommes à l'aube d'une véritable révolution, déjà en cours qu'on le veuille ou non, les avis personnels importent peu face à la réalité des ... choses, sauf à fédérer ces avis en quantité suffisante pour qu'ils atteignent la taille critique et soient en mesure de donner voix aux préoccupations - légitimes - qui sont derrière. Évolution ou involution, révolution ou ®évolution, l'avenir se prépare aujourd'hui et nous dira si nous avons été capables de tirer les leçons du passé ou non... Perso, n'attendez de moi aucune réponse illuminée, je ne suis pas devin :-) [Début]

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Évolution ou ®évolution ?

Il est clair que le jeu de mot avec le ® (registered), témoin habituel d'une marque déposée, est à prendre au deuxième degré, autant comme 1) traduction d'un enregistrement (à savoir la consignation par écrit ou la transcription sur un support quelconque à des fins de stockage, d'utilisation et de reproduction, etc.), que comme 2) signe de protection juridique implicitement attaché à cette notion...

Concernant le 1), l'enregistrement des données, faisons d'abord le point sur l'architecture sous-jacente à l'Internet des choses, dont j'ai déjà anticipé quelques notions dans mon précédent billet sur l'Internet des objets : quand le hasard fait bien les ... choses !, à savoir le fonctionnement d'EPCGlobal, de l'ONS, des RFID et autres technologies connexes (SAW, RTLS, M2M, NFC, etc.). [Début]

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EPC Global


EPCglobal IncTM est le joint venture créé entre EAN International (European Article Numbering, ou code article européen) et Uniform Code Council (UCC, agence chargée de la normalisation des codes-barres standard utilisés en Amérique du Nord) [EAN et UCC ayant fusionné en 2005 pour donner le jour au consortium GS1 (Global Standard, « 1 » pour unique et universel), dont le slogan est « The global language of business » (système/langage unique pour le commerce mondial)], pour exploiter la licence d'utilisation de la technologie RFID (Radio Frequency Identification, les radio tags ou identification par radiofréquence), inventée en 2001 par l'Auto-ID Center du MIT (Massachusetts Institute of Technology), groupe de recherche créé en 1999 et transformé fin 2003 en Auto-ID Labs.

Voici les principaux sponsors de l'Auto-ID Center à l'origine :


EPC Global IncTM (ex AutoID Inc.), qui développe le Réseau EPC (Electronic Product Code) des codes produit électroniques, auquel n'ont accès que les membres d’EPCglobal (un millier à ce jour), a délégué en janvier 2004 à Verisign la gestion de l'ONS (Object Naming Service), le serveur racine des noms d'objet, confiée, selon un rapport gouvernemental de janvier 2005, « dans des conditions discrètes par le gouvernement américain à VeriSign sans, qu’apparemment les autres acteurs aient eu leur mot à dire. Il faut dire que depuis l’Executive Order américain du 16/10/2001 classant "Confidentiel Défense" les architectures essentielles de l’internet, il y a peu de chance que cette désignation soit jamais éclaircie. » (point 1.2.1 - La relation stratégique entre l’ONS et le DNS).

N.B. Je suppose que les rapporteurs font ici référence aux sections 11 (National Communications System) et 13 (Classification Authority) de l'Executive Order on Critical Infrastructure Protection, qui renvoient respectivement aux Executive Orders12472, du 3 avril 1984, et 12958, du 12 avril 1995.

Voici un schéma très explicite des différents passages, paru en mars 2005 sur le site Intelligence Online :


Et si ce même point 1.2.1 observe que « La symbiose entre internet et identification des objets physiques n’était pas obligée »..., il souligne par ailleurs « Les similitudes poussées de l’ONS et du DNS », d'où la reconnaissance par certaines parties prenantes du rôle de Verisign, « néanmoins incontournable car seul acteur vraiment "global" disposant de toute l'expertise nécessaire ». [Début]

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ONS

Voyons maintenant l'Object Naming Service selon Verisign, le fameux ONS (sigle pour lequel j'ai trouvé plusieurs autres libellés en anglais : Object Numbering System, Object Numbering Service, Object Name Service, etc.), que je traduirai dorénavant par système d’identification des objets, une formule qui a l’avantage de regrouper les concepts de dénomination (name, naming) et de numérotation (numbering), l’utilisation des mots n’étant jamais neutre et la dénomination des identifiants numériques encore moins…

Il s'agit en fait du système distribué de routage des requêtes d'information sur les identifiants uniques EPC qui est au cœur du réseau EPCGlobal :


En gros, les missions critiques du réseau englobent : 1) le repérage-traçage (discovery), qui comprend l'identification et la localisation ; 2) le stockage des informations (storage), et 3) l'accès sécurisé (secure access) :


Voir les spécifications. Verisign nous propose également un parallèle entre DNS et ONS, bien pratique pour y voir plus clair (source : EPC Network Starter Kit PDF, 6,5 Mo) :



Le dialogue entre les différents composants du réseau et l'échange des informations sont supportés par le langage PML (Physical Markup Language), basé sur XML. Concrètement, de l'étiquette RFID à son adressage sur Internet, le processus est le suivant :


Flux des données :

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Le processus RFID

En gros, l'étiquette (tag) se compose d'une puce (chip) et d'une antenne, activable par signal radio à une fréquence variable, signal émis par un lecteur fixe ou mobile qui comprend une carte électronique et une antenne. Une fois activée, l'étiquette transmet un signal en retour, le lecteur capture l'identifiant unique correspondant, et l'échange des données a lieu selon un protocole normalisé de communication (cf. principes de fonctionnement, en français).

Les étiquettes peuvent être actives ou passives, etc.


et le codage à 96 bits permet dans l'absolu d'associer un identifiant unique à 268 millions de sociétés (EPC manager), 16 millions de produits pour chaque société (Object class), et 68 milliards de numéros de série pour chaque produit (Serial number) !


Ce qui devrait suffire pour donner une adresse unique aux 50 000 milliards d’objets mentionnés plus haut, d'autant plus qu'avec le déploiement prévu d'IPV6 (tutorial), le protocole de prochaine génération codant les adresses à 128 bits, cela nous permettra de disposer, selon Wikipedia (je renonce à vérifier :-), d'environ 3,4 × 1038 adresses, soit 340 282 366 920 938 463 463 374 607 431 768 211 456, soit encore, pour reprendre l'image usuelle, plus de 42,5 millions de milliards d'adresses par millimètre² de surface terrestre. En comparaison, le protocole actuel IPv4 permet l'identification d'à peine plus de 4 milliards de machines (ou d'adresses) !

Vous en voulez encore ? Selon Jean-Michel Cornu, le plus grand préfixe est le Yotta : 1 Yo = un million de milliards de milliards d’octets. Pourtant, le nombre d’adresses IPv6 est trois cent mille milliards de fois plus important ! Ou que dire de ce commentaire ?
Ben même si chaque être humain consomme un million d'adresses IP, que d'ici 20 ans on est 10 milliards sur terre, ça ne fera "que" 10 000 000 000 000 000 (10^16) adresses IP utilisées... Et avec un million d'IP par personne, les appareillages électriques ont tous la leur, et même s'il faut passer à un milliard d'IP par personne, on a encore pas mal de quoi voir venir : 10^19 contre 10^38 disponible, il y a une sacrée marge de manœuvre !
Que ne fera-t-on pas avec les bits... Tiens, vu que je commence à fatiguer un peu, je vous fais grâce des étapes suivantes et vous offre un petit graphique à la place, s'il est vrai qu'une image vaut mille mots, autant d'économisés :-)


Enfin, très officiellement (via ServiceDoc Info), l'étiquette radio, ou radio-étiquette, est un « Réémetteur permettant d'identifier et de suivre à distance la personne ou l'animal qui le porte, le véhicule ou l'objet sur lequel il est fixé. »

Une définition d'importance puisqu'elle identifie très explicitement les quatre "cibles" potentielles des RFID : PERSONNE, ANIMAL, VÉHICULE, OBJET, d'où mon préambule sur la formulation inadéquate et partielle d'Internet des objets...

Comme le souligne de façon si prégnante l'UIT dans son rapport 2005 sur l'Internet of Things (PDF, 18 Mo, ou résumé), « A new dimension has been added to the world of information and communication technologies (ICTs): from anytime, any place connectivity for anyone, we will now have connectivity for anything (Figure 1). »

Une nouvelle dimension s'ajoute à l'univers des technologies de l'information et de la communication (TIC) : en tout temps, en tout lieu, la connectivité pour tout le monde et pour toutes choses.
Ça promet... [Début]

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Quant au 2), la protection juridique des données, le traitement fera l'objet de la section suivante : Étiquette ou éthiquette ?, et du billet suivant par la même occasion, à paraître probablement en 2007, qui s'intitulera L'Internet des choses : le Big Bang 2.0...[Début]

Lien connexe : Internet des objets : quand le hasard fait bien les ... choses !


P.S. Je ne voudrais pas finir sans vous livrer un scoop de mon cru, enfin, je crois, découvert durant la préparation et la rédaction de ce long, très long article.

C'est en rapport avec la technique des pings, largement utilisée pour les blogs :
Le ping service est une méthode de notification de changements : votre blog expédie une commande ping (...) à un annuaire ou à un autre blog, associée à un fichier XML. Dans ce fichier sont notamment contenues les références de votre site et la date de sa dernière mise à jour.
L'annuaire ou le site récepteur de la commande Ping peut ainsi mettre à jour ses listes de liens pour indiquer aux internautes que votre site vient d'être mis à jour. Généralement, le ping service est entièrement automatisé.
Or il faut savoir que les pings trouvent une application particulière dans le cadre des systèmes RFID, puisque vous pouvez pinguer une étiquette (ping a tag) pour échanger des données et tenir constamment à jour un inventaire, par exemple.

Et bien je vous le donne en mille, ou en yotta si vous préférez, à la fin de l'année dernière (octobre 2005), Verisign a racheté Weblogs.com et semblait très « enthousiasmé par sa nouvelle acquisition. »
Elle constitue le résultat de plusieurs mois de négociation avec Dave Winer, le fondateur de ce service de ping, qui ne parvenait plus à en supporter les coûts. En l'espace de quelques mois, le nombre de pings traité par Weblogs.com a plus que doublé, pour avoisiner les 2 millions d'unités/jour, indique VeriSign. Selon le gestionnaire du .com, qui traite également des centaines de milliers de transactions par mois, effectuées via des sites de commerce ou à partir de téléphones mobiles, le ping a bel et bien un avenir.

Par ailleurs, « ce ne seront plus des dizaines mais des centaines de millions de pings qui seront générés chaque jour. Et ce à mesure que les serveur de pings ne seront plus seulement utilisés dans l'univers des blogs, mais dans les médias plus grand publics ou la distribution de données d'entreprise », ajoute la société américaine.
« La distribution de données d'entreprise », qu'en termes sybillins cela est dit...

Réaction de Loïc Le Meur :
Il n'y a pas de modèle économique derrière tout cela. Et je ne vois vraiment pas ce qu'un VeriSign peut faire d'un service comme Weblogs.com.
Comme quoi même le premier blogueur de France et de Navarre peut parfois aussi dire des conneries (sans aucune référence à l'actualité, puisque je considère le Web 3.0 comme une fameuse réussite, surtout si on compare l'événement au SES Paris, entre espoir et déception)... [Début]

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Sur ce, bonnes fêtes, joyeux Noël 2006 et meilleurs vœux pour une année 2007 exceptionnelle, Adscriptor se met en sommeil jusque vers la mi-janvier... sauf imprévus (je serai plus d'une quinzaine de jours sans connexion Internet, à moins que le café du coin n'en ait une :-) [Début]

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