vendredi 5 mai 2006

La dernière nouveauté de Google : Microsoft !

La dernière nouveauté de Google : Microsoft !
(et Ask, peut-être bien aussi...)

Depuis que j'ai commencé à m'intéresser à Google, il y a très exactement deux mois !, de façon tout à fait fortuite, ce qui m'a le plus surpris c'est le buzz insensé qui retentit toujours et partout autour de cette société !
C'est du Google constamment et à toutes les sauces, je google, tu googles, il/elle google, nous googlons, vous googlez, ils/elles googlent en permanence, anytime anywhere... Des annonces tous les jours, des nouveaux produits presque tous les jours, Google occupe le devant de la scène 24/7/365.

Comme le notait Olivier Andrieu en début d'année dans un article intitulé avec justesse Google, l'antonomase du Web :
...Google a réussi un "coup" assez phénoménal depuis sa création (...) dans le sens où il a réussi à asseoir sa marque et à en faire un synonyme de "recherche sur le Web". "Googler" n'est-il pas devenu un verbe aux États-Unis ? Combien de personnes se posent-elles la question avant d'effectuer une investigation sur le Web au sujet du choix du moteur à utiliser ? On va sur Google, un point c'est tout...
J'observe au passage que le verbe a largement franchi les frontières des États-Unis ! Mais cette omniprésence n'est pas uniquement à mettre sur le compte du capital sympathie dont jouit Google auprès du peuple internaute des cinq continents.

De fait, Google n'est pas seulement passé maître dans l'art du bouche à oreille, la société poursuit aussi de façon extrêmement volontariste et intelligente l'objectif clé que se fixe toute entreprise et/ou toute marque ayant des visées planétaires : faire parler d'elle à tout moment, cultiver sa notoriété en tous lieux, assez souvent d'ailleurs en ne levant qu'un coin du voile pour piquer la curiosité des millions de gens qui se connectent chaque fois en se demandant : « Que va bien faire ou dire Google aujourd'hui ? », et qui s'empressent de le crier sur les toits (moi compris dans le lot), dès qu'ils croient tenir la bonne info, voire le scoop, on peut toujours rêver...

Le marketing viral n'est-il pas l'un des 7 principes marketing que met en avant Google sous cette jolie formule, ô combien efficace : « Let others speak for you » (Laissez les autres parler à votre place) ?


* * *

Donc, face à cette surexposition médiatique savamment organisée et subtilement orchestrée, jusqu'à présent il faut bien noter que Microsoft brillait autant par son absence que par son silence ! Cependant les choses bougent, et on dirait que le géant de Redmond a décidé de reprendre la main, fait le plus notable que je vois dans l'actualité de Google ces derniers temps : les annonces de Microsoft commencent à se succéder presque quotidiennement, notamment avec la verve et le verbe haut de Steve Ballmer.

Crédit : KEVIN P. CASEY / AP

Et quand Bill Gates veut se donner les moyens, il les a ! 2 milliards de dollars débloqués pour 2006 et 2007, dont 300 millions en CAPEX (capital expenditures = investissements corporels et incorporels, hors investissements financiers) :


À comparer avec les 500 millions de dollars provisionnés par Google pour 2006 (fin de la diapositive 3) :
Nous consacrons actuellement plus de 500 millions de $ en investissements corporels et incorporels (hors investissements financiers), et nous innovons dans des produits tels que la traduction automatique pour que les projets susmentionnés puissent se réaliser...
Pourtant, Microsoft était déjà sur Internet à une époque où Google était encore dans les limbes. Magie de ma bibliothèque professionnelle (plus de 10 000 livres pro, autant de magazines spécialisés, 5 ou 600 dictionnaires, j'ai perdu le compte, etc.), j'ai retrouvé ce livre publié en 1995, où Microsoft proclamait fièrement en page de couverture :


Find out how to get the most out of Windows 95's exciting new Internet tools (du genre : découvrez comment tirer le meilleur parti des nouveaux fabuleux outils Internet que Windows 95 met à votre disposition). Y a de quoi rêver...

Un peu plus de 10 ans ont passé, mais ça vaut son pesant d'or avec le recul ! Et je vous passe le détail de la centaine de pages dédiées à Internet, sur 8 chapitres S.V.P., dont le premier s'intitule fort prophétiquement : « The Tough Truth about Internet Searches » (La dure vérité sur les recherches Internet). Ça ne s'invente pas ! [Début]

* * *

Comme quoi même les visionnaires peuvent rater le train. Une leçon que feraient bien d'analyser Larry Page et Sergey Brin pour ne pas perdre de vue la concurrence qui monte, rapidement ou lentement, mais sûrement. Rapidement, c'est Microsoft ; lentement, ce pourrait bien être Ask, dont je mentionnais dans un précédent billet sur les signes qui entourent Google :
Il est probable qu'Ask deviendra le moteur de prédilection de tous les partenaires actuels de Google que la société de Moutain View est en train de s'aliéner au fur et à mesure qu'elle entre en concurrence directe avec eux. (traduction de propos tenus par Garrett French, qui voit Ask être le moteur gagnant au fur et à mesure que ces mêmes partenaires laisseront tomber Google : « I see Ask being a big winner in the search industry as Google dumpers seek new partners. »)

Une interface dépouillée comme aiment les internautes qui vont à l'essentiel (voir ma précédente analyse comparant les deux interfaces de Google et Exalead), au service des prévisions affichées sur le marché français (propos de Ludovic Lecomte, directeur d'Ask France, recueillis par le Journal du Net au début de l'année) :
Il s'agit de gagner rapidement plusieurs points de parts de marché. Disons que notre ambition est de nous installer dans le duo de tête des moteurs de recherche à long terme, d'ici trois ans.
À bon entendeur... Dans cette optique, la version française du moteur vient d'ailleurs de sortir son blog en partenariat avec Abondance (un splendide coup marketing, donc), un moyen qui a fait ses preuves et s'avère excellent pour rester près des exigences de ses utilisateurs, actuels et potentiels.

Enfin, un petit signe à méditer pour Google dans le billet d'Olivier Andrieu : « c'est la technologie Typepad qui a été retenue », à mettre en relation avec cette précédente déclaration d'O.A. :
Mais il y a pire encore lorsqu'on a réussi à s'inscrire à un service qu'on utilise au quotidien et qui génère de nombreux dysfonctionnements. C'est le cas de Blogger, outil racheté par Google début 2003 et que j'utilise pour le blog d'Abondance. La situation sur ce système est aujourd'hui proche du catastrophique : extrême lenteur, problèmes d'affichage de la console d'administration, erreurs dans la publication des posts, messages incompréhensibles lors du téléchargement d'images, etc. Le constat est hélas évident : Blogger aujourd'hui n'est pas (plus ?) un outil fiable, loin de là... Et j'avoue que jusqu'à maintenant, si je conseillais cette plate-forme, simple et conviviale, pour la création de blogs, mes conseils vont changer sans aucun doute possible...
Comme quoi il faut savoir parfois lire entre les lignes, mon cher Google... [Début]


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jeudi 4 mai 2006

Indice de popularité : quel est votre score ?

Les enjeux d’une stratégie de liens

Chapitre IV

Les trois étapes de la mise en œuvre d'une stratégie de liens : Première étape


Avertissement : ce billet continue la série Stratégie de liens, qui est la traduction française du rapport « Linking Matters ». Pour ceux qui préfèrent, voir le chapitre original ; à noter qu'il peut y avoir quelques différences entre la version anglaise HTML, légèrement réaménagée par son auteur pour la mise en ligne, et la présente version française, qui traduit l'intégralité du rapport au format PDF.

IV. Indice de popularité : quel est votre score ?


Chronologie d’une stratégie de liens
Exercez-vous

1. Liens qui pointent aujourd’hui vers votre site
2. Liens qui pointent vers les sites de vos concurrents

Comment évaluer la qualité des liens ?
Quelle note donneriez-vous à chacun de ces trois liens ?
Tableau d'évaluation des liens ?

Pour mettre en œuvre une stratégie de liens, le temps à investir et les efforts à déployer dépendent des objectifs que vous vous êtes fixés. Vous pouvez décider de n’y consacrer que quelques jours, quelques semaines ou quelques mois, mais indépendamment du temps que vous aurez prévu d’y passer, les étapes à suivre seront toujours les mêmes. Seul change le niveau de détail. Voici donc un tableau du processus et des ressources à mobiliser :

Image © www.linkingmatters.com - 2003
Chronologie d’une stratégie de liens

Comme dans tout projet, une approche méthodique fournira de bien meilleurs résultats. Voici donc la séquence des étapes à suivre pour construire une stratégie de liens optimale.

Première étape de la mise en œuvre d'une stratégie de liens :
1. Liens qui pointent aujourd’hui vers votre site
2. Liens qui pointent vers les sites de vos concurrents

Deuxième étape de la mise en œuvre d'une stratégie de liens :
3. Autres sites susceptibles d’échanger des liens avec le vôtre
4. Raisons pour lesquelles des sites externes voudraient pointer vers vous
5. Objectifs de votre stratégie de liens
6. Convivialité de la procédure d’échange de liens sur votre site

Troisième étape de la mise en œuvre d'une stratégie de liens :
7. Liens que vous pourriez publier sur votre site
8. Demandes de liens entrants
9. Suivi des résultats

Supervision et ajustement de votre stratégie
Supervisez constamment les résultats de votre action et ajustez votre stratégie au fur et à mesure de vos expériences [Début]

Exercez-vous

Nous avons réuni en un fascicule dix exercices pour vous aider à planifier votre stratégie de liens et à la mettre en œuvre. Vous pouvez télécharger directement le document au format Word.

Comme meilleure façon de procéder, nous vous conseillons de lire rapidement l’ensemble du fascicule puis de passer le temps nécessaire sur chaque exercice en respectant la séquence des étapes.

[ Note à la traduction : outre visiter l’un des nombreux moteurs qui permettent de vérifier les indices de popularité, vu que le document original propose d'utiliser Google, Altavista, Hotbot, alors qu'Altavista n'existe plus, qu'Hotbot n'est plus représentatif et que, comme signalé dans un précédent billet, la syntaxe « link:www.monsite.com » de Google n'est pas significative, j'ai sauté l'explication sur ces trois moteurs.] [Début]

1. Liens qui pointent aujourd’hui vers votre site

Visitez un site comme www.linkpopularity.com, vous pourrez y tester plusieurs moteurs de recherche à la fois (essentiellement Google, Yahoo et MSN). Enregistrez-vous si vous souhaitez recevoir des mises à jour mensuelles.

Contrôlez ensuite les différents résultats en visitant chacun des sites qui pointent vers vous. Quelle est la nature de ces sites ? Pourquoi font-il pointer un lien vers le vôtre ? Quels sont les autres liens qu’ils proposent ?

Ainsi, l’étude de ces différents sites vous permettra de mieux comprendre le pourquoi du comment, et d’intégrer ensuite cette compréhension dans votre propre stratégie de liens. [Début]

2. Liens qui pointent vers les sites de vos concurrents

Analysez maintenant la situation concernant vos concurrents. Une bonne façon de procéder est d’utiliser un excellent logiciel gratuit, téléchargeable sur www.checkyourlinkpopularity.com. Installez-le puis saisissez votre URL et les adresses Web de vos concurrents, vous obtiendrez le tableau suivant :

www.Adscriptor.com : 1501 liens !
Les couleurs vous permettent de visualiser immédiatement l'importance de votre présence, de limitée à exceptionnelle :

Limited Presence - Major Player
Et qu’apprendrez-vous en étudiant la concurrence ? Beaucoup !
  1. Tout d’abord vous pourrez quantifier le nombre de sites qui pointent vers eux, et apprécier la qualité des liens, dont vous pourrez vous faire une idée de la valeur en termes d’e-marketing. Puis, en partant de l’indice de popularité de vos concurrents, il vous sera facile d’établir un tableau comparatif sur la base duquel mesurer votre propre évolution / amélioration.
  2. En second lieu, vous pourrez dresser une liste des sites cibles qui pointent vers vos concurrents, susceptibles de devenir pour votre propre site une bonne source de liens entrants potentiels.
  3. Troisièmement vous aurez une vision élargie des sites externes qui jouent un rôle important dans votre secteur d’activité. En testant l’indice de popularité des principaux sites parmi ceux qui ont des liens avec vos concurrents, vous pourrez repérer de nouveaux partenaires potentiels.
Vous pouvez enfin utiliser un logiciel pour vérifier l’état des liens de chacun de vos concurrents sur les différents moteurs de recherche. Il suffit de sélectionner un domaine, de cliquer avec le bouton droit de la souris et de choisir le moteur que vous voulez. Vous verrez alors apparaître une liste des liens entrants.

Naturellement, la qualité des liens que vous trouverez sera plus ou moins bonne. [Début]

Comment évaluer la qualité des liens ?

Rien de tel qu’un exemple pour illustrer notre propos :

[ Note à la traduction : naturellement, l’exemple qui suit est caduc, mais je le laisse tel quel car le fonctionnement reste le même. Lien à suivre pour voir l'illustration graphique originale.]

Supposez que vous êtes propriétaire d’un petit hôtel de luxe au cœur de Londres. Vous avez dressé une liste de vos concurrents directs en ligne et vous décidez de tester leur indice de popularité.

« One Aldwych » est l’un des hôtels qui offre des services similaires aux vôtres.

Donc, soit vous utilisez un logiciel gratuit pour vérifier la situation de chacun de vos concurrents, soit vous allez sur un site tel que www.linkpopularity.com. Si vous optez pour cette dernière solution, vous voyez que l’indice de popularité de votre concurrent est de 23 sur AltaVista, de 74 sur Google et de 15 sur Hotbot.

Puis, en activant les liens, vous voyez apparaître l’adresse des sites qui pointent vers onealdwych.com.

Examinons maintenant la valeur qualitative des liens affichés dans Google. Prenons le premier : Wealth24.com se décrit comme étant « le seul et unique répertoire sur le Web dédié au shopping de luxe et à la gestion de fortune ». Ce site propose donc de nombreux liens ne pointant pas uniquement vers des hôtels, mais également vers d’autres fournisseurs de biens et de services de luxe.

En déroulant la liste, vous trouvez ensuite ntlworld.com : il s’agit d’un profil très « people » d’un auteur et présentateur TV célèbre, Alan Titchmarsh. En parcourant l’article, vous découvrez alors qu’il énumère parmi ses lieux de gastronomie préféré le restaurant Indigo, qui se trouve à Onealdwych.

Voyons maintenant un troisième lien. Travelintelligence.net Celui-ci s’annonce très intéressant, puisqu’il liste plus de 70 écrivains touristes qui prodiguent leurs conseils à tous les voyageurs friands d’informations. En jetant un coup d’œil sur la page d’accueil, vous lirez des commentaires tels que celui-ci :

« Présentation d’articles écrits par des touristes extrêmement bien informés qui vous feront découvrir tous les bons coins. Un site incomparable constamment remis à jour, qui fait de l’organisation et de l’accomplissement de vos voyages une aventure riche en surprises. » The Telegraph [Début]

Quelle note donneriez-vous à chacun de ces trois liens ?

Une façon d’y parvenir est de noter chacun des sites d’après son indice de popularité. Toutefois, le plus important est de les examiner vous-même, en visitant un par un ceux qui vous semblent plus intéressants.
  • Wealth24.com propose beaucoup de liens vers des fournisseurs de services de luxe, qui englobent aussi les hôtels. On peut donc supposer qu’il serait assez facile d’y placer un lien, même s’il est probable qu’il générera peu de trafic.
  • Ntlworld.com n’a pas grand chose à voir avec les hôtels, le lien n’apparaissant que dans le cadre d’une interview accordée par un personnage en vue. Y mettre un lien ne présente aucun intérêt !
  • Travelintelligence.net, en revanche, est un magazine en ligne qui vise comme audience cible le monde du voyage. Donc, pour peu qu’il ait un trafic qualifié, un lien pointant de ce site vers le vôtre serait de tout premier choix ! Même s’il vous faudra vraisemblablement consentir des efforts supplémentaires pour obtenir d’abord un meilleur placement dans les moteurs des recherche. [Début]

Vous obtenez donc un tableau tel que celui-ci :


Progrès réalisés

À la fin de cette étape, vous avez terminé les deux premiers exercices. Vous devriez donc avoir mieux appréhendé la nature des liens pointant vers votre site et vers ceux de vos concurrents. [Début]

À venir : V. Maximisez votre capital Liens.


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P.S. À noter également dans l'actualité de ces jours-ci, ce billet complémentaire de WebRankInfo intitulé : « Comment bien choisir sur quelle page un partenaire doit vous faire un lien » [Début]

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Google vs. Microsoft : la bataille de titans ne fait que commencer

Google vs. Microsoft : la bataille de titans ne fait que commencer

Dans cette bataille pour la suprématie sur Internet et pour contrôler l'information et la communication planétaires, les deux hypercompétiteurs fourbissent leurs armes, même si l'affrontement se fera moins sur les moyens que sur les fins.

Les moyens, au niveau logiciel et matériel :

- pour Google, développement d'une suite bureautique en ligne, commercialisation d'un PC bon marché et incursion dans la téléphonie, etc. etc. Verra-t-on enfin arriver le fameux WebTop, annoncé en son temps par Franck Poisson dans le cadre d'une approche IUI, ou « Interface Utilisateur d'Information » ?

- pour Microsoft, fermes de serveurs et 2 milliards de dollars débloqués pour investir tous azimuts, mais ce n'est qu'un début...

Les fins, au niveau du contenu et de l'audience :

- pour Google, qui jouit d'une avance considérable, continuité d'une stratégie déjà bien tracée et poursuite de la verticalisation annoncée (prochain volet probable : la santé) ; de nouvelles alliances sont également envisageables (Google - Skype ?)

- pour Microsoft :
Il est 3h du matin, je développerai une autre fois. Lire le communiqué de presse : « MSN Announces MSN Originals Content Initiative »

C'est tout nouveau, ça vient de sortir, mais je crois qu'on n'a pas fini d'en entendre parler... Extraits :
MSN Originals is focused on partnering with the best and brightest creative minds in the media industry to bring the new generation of storytelling online. (...)
By partnering with the media industry to produce original content, MSN is creating rich new opportunities for advertisers to integrate into and around the content itself. In addition to traditional display and streaming video advertising opportunities, advertisers can take advantage of in-content product integration, as well as be deeply involved in the early stages of content creation and production. (...)
MSN attracts more than 465 million unique users worldwide per month. With localized versions available globally in 42 markets and 21 languages, MSN is a world leader in delivering compelling programmed content experiences to consumers and online advertising opportunities to businesses worldwide.
[Traduction]
L'objectif de MSN Originals est de nouer des partenariats avec les meilleurs créateurs et les plus brillants esprits de l'industrie des médias, pour faire éclore une nouvelle génération de scénaristes en ligne. (...)
Grâce à ces nouveaux partenaires médias et à la production de contenus originaux, MSN sera en mesure de créer pour les publicitaires et les annonceurs des opportunités nouvelles et fructueuses, parfaitement intégrables à ces mêmes contenus. Outre la pub traditionnelle et la vidéo en temps réel sur Internet, les annonceurs pourront intégrer directement leurs produits/services au contenu, puisque dès le départ ils seront plus profondément impliqués dans les phases de création et de production. (...)
Partout dans le monde, MSN touche plus de 465 millions de visiteurs uniques chaque mois. Avec ses versions localisées globalement disponibles sur 42 marchés et dans 21 langues, MSN est l'un des leaders planétaires, capable d'offrir à sa clientèle B2C une expérience utilisateur unique et à sa clientèle B2B des atouts publicitaires en ligne incomparables.
En bref, ce qu'on appelle le publirédactionnel dans la presse (ou publireportage ou comme on voudra bien le nommer), revisité à la mode d'Internet. Une affaire de plus à suivre !

Enfin, des deux côtés, élargissement des activités à tous les secteurs des NTIC, en s'appuyant sur la R&D et la débauche/l'embauche des meilleurs spécialistes dans tous les domaines qui les intéressent.

Voilà, en quelques lignes, l'idée que je me fais de l'hypercompétition à laquelle nous allons assister, en bons spectateurs impuissants que nous sommes !

« This is hypercompetition, make no mistake », dixit Bill Gates, qui pense que Microsoft est largement sous-estimé, vis-à-vis de Google (« I think this is a rare case where we're being underestimated »), tout en reconnaissant que ses marges sont quelque peu rognées : « Margins get Googled », ce qui est une façon originale de l'admettre...


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mercredi 3 mai 2006

Linkbait & linkbaiting en verlan : v7ndotcom elursrebmem

Linkbait & linkbaiting en verlan : v7ndotcom elursrebmem

Préambule
v7ndotcom elursrebmem
Les concours de positionnement
Les français font de la résistance
Conclusion

* * *

Préambule

Dans un précédent billet intitulé Linkbait & linkbaiting : une tentative de traduction, où j'essayais de définir le concept en français, j'énumérais les 5 principaux modes d'aller à la pêche aux liens. Je les rappelle pour mémoire :
  1. mode amusant, ou funny : jouer sur le pouvoir d'attraction du divertissement ou de l'humour
  2. mode polémique, ou controversial, contrary hooks, attack hooks : les sujets qui fâchent exercent forcément de l'attrait auprès de ceux qui se sentent concernés par le sujet, en pour ou en contre
  3. mode informationnel, ou informative, news hooks : informer, apprendre, serrer l'actualité au plus près, dénicher le scoop, etc.
  4. mode créatif, ou creative : mettre en ligne la nouveauté, inventer un concours, mettre un prix en jeu en payant de sa poche, etc.
  5. mode utile, ou resource hooks : offrir un outil innovant, proposer des liens qui sortent de l'ordinaire, etc. [Début]

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v7ndotcom elursrebmem

Dans ce billet, je voudrais vous présenter le champion toutes catégories du linkbait créatif, qui nous fait le coup en verlan, cette fois, j'ai nommé John Scott, organisateur du v7ndotcom elursrebmem SEO Contest, concours de positionnement dans les pages de résultats de Google sur les mots clés « v7ndotcom elursrebmem », mi-imprononçables mi-reconnaissables, si on comprend l'anglais :
décortiqué, v7ndotcom elursrebmem donne v7ndotcom, qui fait partie de la grande familles des dot-coms, forme orale de v7n.com, le réseau de John Scott, et elursrebmem, l'envers (ou backwards) de members' rule, littéralement le règlement (rule) des membres (members).
Certes, ce n'est pas du pur verlan (à ne confondre ni avec le palindrome ni avec l'anacyclique), mais simplement le mot écrit à l'envers en inversant les lettres au lieu des syllabes.

En bref, le règlement que doivent suivre les participants au concours « v7ndotcom elursrebmem » est des plus simples :
  • soit faire un lien vers la page d'accueil de V7N
  • soit se contenter d'inscrire « We support v7n.com » sans mettre de lien
  • soit afficher une des bannières suivantes, avec ou sans lien (mais en aucun cas avec un lien pointant vers un autre site que www.v7n.com) :

  • v7ndotcom elursrebmem SEO Contest
  • finir classé dans les 5 premiers sur Google avec la requête « v7ndotcom elursrebmem » le 15 mai à midi, heure standard du Pacifique (PST)
Simple, mais efficace, si l'on en croit le nombre de rétroliens décomptés par Yahoo et MSN (le résultat de Google avec la syntaxe link:www.v7n.com est sans intérêt puisque Google n'affiche jamais le nombre exact de rétroliens qu'il comptabilise et utilise dans le calcul du PageRank) :

backlinks to www.v7n.com
Par conséquent, si l'on considère le nombre de participants au concours d'optimisation du positionnement (SEO contest), et le nombre actuel de résultats que Google donne sur la requête v7ndotcom elursrebmem (environ 4 720 000 occurrences), les chiffres de l'indice de popularité sont probablement très en-deçà de la vérité.
Or en sachant que John Scott déboursera moins de 2000 $ de sa poche pour récompenser les gagnants (les autres primes étant réparties entre plusieurs contributeurs), il est clair que le grand gagnant et vainqueur absolu du concours, c'est..., and the winner is... John Scott en personne !
Même l'iPod promis au premier, c'est pas lui qui le paie, donc il a de quoi être content !

iPod du gagnant du concours v7ndotcom elursrebmem
[Début]
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Les concours de positionnement

v7ndotcom elursrebmem n'est pas le premier concours de positionnement, loin de là, on a déjà connu Tiger l'Osmose, Chocoku, Mangeur de cigogne, Séraphim Proudleduck, qui a fait récemment part de son intention de se présenter aux présidentielles 2007 avec son ami, Sorcier glouton, sans oublier Lumitra, Paesys ..., etc. Voici un petit résumé :

Concours de positionnement - SEO Contests
Ce genre de concours oppose aux adversaires farouches (c'est tout sauf des concours de référencement, ça n'apporte pas grand chose à la façon de référencer naturellement un site, ça pollue les résultats de moteurs de termes sans queue ni tête, etc.) des partisans acharnés (ça permet d'étudier le comportement des moteurs, leurs failles et la façon de les exploiter, de mieux comprendre les techniques de référencement, etc.), mais l'un chasse l'autre : v7ndotcom elursrebmem n'est pas encore terminé qu'arrivent déjà Spationaute Troglodyte et Oupoutaout 2006 (sur la requête cobraoupouaout, qui n'est pas encore référencée dans Google).

cobraoupouaout - 0 résultat !
En réalité, qu'on soit pour ou contre, il faut bien reconnaître que c'est un moyen pour les référenceurs pro ou amateurs, black hats ou white hats, de rivaliser d'ingéniosité et de déployer des trésors de savoir-faire et de fantaisie. Et si les anglo-saxons sont très forts, comme toujours, les français font comme Astérix et Obélix : ils résistent fièrement à l'envahisseur ! [Début]

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Les français font de la résistance

Sus au v7ndotcom elursrebmem !
Rassemblés et guidés par la fameuse Taggle Team, un nom bien de chez nous ;-), tous marchent derrière l'étendard que brandit une marseillaise pour partir à l'assaut de ... Google. Et s'il reste des volontaires, vous pouvez toujours vous engager, le recrutement est encore possible :

Engagez-vous au v7ndotcom elursrebmem
[Début]
* * *

Conclusion

Plaisanterie mise à part, le linkbait, ou l'art d'appâter si l'on préfère, peut contribuer à positionner un site dans les moteurs s'il est utilisé à bon escient, et avec ce billet j'ai voulu tenter une expérience : il manque 12 jours aux résultats, avant aujourd'hui je n'ai jamais rien écrit sur v7ndotcom elursrebmem, je n'avais aucun lien vers v7n.com ni n'étais référencé dans Google sur la requête v7ndotcom elursrebmem, donc il sera intéressant de voir si cette seule et unique tentative suffit à classer Adscriptor dans les résultats avec ces mots clés, et si oui, dans quelle position... [Début]


P.S. Aux dernières nouvelles, on vient de me signaler qu'un portrait robot de la Taggle Team a été diffusé sur le Web :

Taggle Team - v7ndotcom elursrebmem SEO Contest
Inutile de chercher à me reconnaître, je n'y suis pas, moi je suis dessous, quand on a une tête comme ça, pourquoi se cacher ? :-)

je m'appelle v7ndotcom elursrebmem, et j'en suis fier !
Quoi ma gueule ! Mais qu'est-ce qu'elle a ma gueule ? [Début]

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mardi 2 mai 2006

L'asymétrie de crédibilité dans l'information

Le sérieux et la qualité sont-ils des critères de crédibilité ? Je pose la question. Et esquisse une réponse : en théorie, oui. Dans la pratique et dans l’absolu, NON ! Démonstration empirique.

Récapitulatif des faits
Du cas particulier au cas général
1. Qu'est-ce que la crédibilité ?
2. Quand y a-t-il asymétrie de la crédibilité ?
Réplique à Jean de Chambure, Directeur Médias de l'Atelier

* * *

Récapitulatif des faits

La semaine dernière, j'expliquais dans le détail une histoire de plagiat manifeste commis par l'Atelier, qui se résume en deux images. L'info sortie par Silicon le 26 juillet 2004 :


L'actu publiée par l'Atelier le 27 avril 2006, près de deux ans plus tard :


Les parties en jaune sont entièrement pompées. Suite à la publication de mon billet, le 28 avril j'ai envoyé deux courriels pour demander des explications - le matin à Jean-Michel Billaut pour l'Atelier, et dans l'après-midi à la rédaction de Silicon -, dont voici la teneur :
Bonjour Monsieur Billaut,
Je me permets de vous adresser ce courriel après avoir vu que vous étiez président d'honneur de l'Atelier, dont je suis les actus quotidiennes avec beaucoup d'attention. Or j'ai été assez déconcerté par ce que j'ai découvert hier soir et que j'expose dans ce billet. C'est difficile à comprendre et j'espère que vous ou quelqu'un de l'atelier voudra bien réagir, tout au moins pour expliquer ce qui s'est passé, car un épisode comme ça peut vous faire douter durablement de la fiabilité d'une source d'information. Je visite assez régulièrement votre blog, et je suis sûr que vous comprendrez ce que je peux ressentir en tant que blogueur. Cordialement,...

* * *
Rédaction de Silicon - Objet : réaction - Bonjour,
Je voudrais vous demander votre avis sur un épisode qui m'a quelque peu déconcerté hier soir et que j'ai décrit ici. J'ai contacté l'Atelier mais personne ne m'a encore répondu.
Cordialement,...
Or 5 jours ont passé, et toujours aucune réponse, ni d'une part ni de l'autre. C'est bien beau de mettre une page de contacts, mais encore faudrait-il daigner répondre. Probable que M. Billaut est trop occupé à tourner ses vidéos (il a sorti 4 nouveaux billets durant ce même délai) pour avoir le temps d'être à l'écoute. Quant à Silicon, apparemment ils s'en foutent !

Voilà donc une affaire qui a le don de m'énerver, et beaucoup ! Maintenant, indépendamment de l'évolution du cas particulier, j'ai envie de généraliser pour élargir le cadre du débat, plus que jamais dans l'air du temps au moment où il est question d'instaurer une soi-disant « signature certifiée ». J'y reviendrai... [Début]

Du cas particulier au cas général

Je considère cette affaire grave pour plusieurs raisons :
  1. L'Atelier, émanation d'un des premiers groupes bancaires français (centre de veille technologique de BNP-Paribas), a pignon sur rue et jouit d'une réputation de sérieux et de qualité. Jusqu'à son slogan qui en dit long : « La référence en matière de veille technologique ».
    Or je suis désolé, mais quand on « sort une information », a fortiori plagiée, qu'on veut faire passer pour récente alors qu'elle date de 2 ans ou peu s'en faut, ce n'est plus de la veille, c'est de la vieille ! C'est du dépassé, de l'obsolète, du caduc, du suranné, de l'usagé, du has been, du ringard ou tout ce qu'on veut. Surtout sur Internet, où rien n'est plus facile que de recouper l'information, évanescente et volatile par excellence !
  2. Qui plus est, je ne sais pas combien ils ont d'abonnés à leur lettre d'info quotidienne, mais ça fait du monde (sûrement sans aucune mesure avec mes 55 lectrices et lecteurs de la journée d'hier) qui va lire ça sans se poser la question, à juste droit, en avalant pour argent comptant ce qui n'est que du réchauffé (voire du refroidi, depuis le temps).
  3. Un pareil épisode sème un doute durable (je parle pour moi) sur la fiabilité de la source, et plus encore dès lors qu'on ne daigne pas répondre à qui vous demande des explications, dont la moindre (nous nous sommes trompés, il s'est passé ci, il s'est passé ça, veuillez nous excuser) serait infiniment préférable à un silence interprétable au mieux comme du je-m'en-foutisme, au pire comme de l'indifférence, voire de la condescendance, coupable dans tous les cas.
  4. En une formule, il y a faute caractérisée, tromperie sur la marchandise, et plus la source fait autorité, plus le préjudice est grand ! [Début]

Asymétrie de la crédibilité dans l'information

Habituellement, il est souvent question d'asymétrie de l'information, mais, à ma connaissance, jamais d'asymétrie de la crédibilité de l'information. Je vais essayer de définir cette notion telle que je la conçois.

1. Qu'est-ce que la crédibilité ?

D'après le petit Robert, très sommairement, la crédibilité c'est « (c)e qui fait qu'une personne, une chose mérite d'être crue ».

Mais sur Internet, c'est beaucoup plus que ça ! C'est un concept clé, d'une importance majeure. Au centre de toute stratégie, de toute politique de communication. Ça vaut de l'or, la crédibilité, ou mieux encore : ça n'a pas de prix !

La crédibilité c'est d'abord une affaire de confiance, et aussi de cohérence. La crédibilité c'est un dialogue, dont les interlocuteurs pèsent et soupèsent tour à tour la qualité de la parole donnée, et reçue, où la première chose à faire est de se montrer capable d'honorer sa parole dès lors qu'on veut gagner la confiance de quelqu'un. La crédibilité, ça se mérite.

Dans une excellente étude intitulée : « Proposition d’une échelle de mesure de la crédibilité d’un signe de qualité », F. Larceneux s'appuie sur plusieurs auteurs pour énumérer « Les composantes de la crédibilité » (c'est moi qui mets en évidence) :
D’après Dean (1998), la littérature sur la crédibilité de la source a permis d’identifier trois dimensions d’attribution : l’expertise, la capacité à inspirer confiance et la valeur sociale perçue. En fait, de manière plus précise, pour être perçue comme crédible et prise en compte dans le processus de décision du consommateur, une source d’information doit paraître aux yeux du consommateur fiable, compétente et sincère (Hovland et Weiss, 1951). Ces trois dimensions se construisent autour d’un certain nombre d’antécédents de la crédibilité. Ainsi, la revue de littérature suivante est structurée selon les antécédents de la crédibilité dans les différents champs disciplinaires autour de ces trois dimensions plus une : (1) la confiance, (2) la sincérité (l’honnêteté, l’indépendance commerciale, la capacité à inspirer confiance, les bonnes intentions), (3) la compétence (l’expertise reconnue, la nature de l’émetteur), et (4) la fiabilité (la puissance financière, l’identification de l’émetteur, la vulnérabilité aux sanctions des consommateurs, les investissements en réputation, le fait d’exposer ses ventes au risque et le degré de diversification).
Ce n'est pas pour rien qu'il y a des tonnes de littérature sur la crédibilité dans le marketing, la publicité, où c'est une valeur fondamentale pour les marques, les produits, etc.

Quid de l'information sur le Web, donc, où l’info peut être considérée un produit (à mon avis c’est même le PREMIER produit disponible sur Internet en abondance) ? Pour faire un parallèle avec la pub, je citerais Ries & Ries, selon lesquels le plus gros problème de la publicité aujourd’hui, c’est qu’elle manque de crédibilité : tout simplement les gens ne croient plus les annonces publicitaires qu’ils lisent (ou voient ou entendent), et l’un des facteurs qui concourt à générer ce manque de crédibilité c’est le volume exponentiel de la pub. Trop c’est trop, trop de pub tue la pub, pourrait-on dire à la mode de chez nous…
Advertising lacks credibility. People just do not believe what they read (or see or hear) in an advertisement. (...) Contributing to the credibility problem, of course, is the volume of advertising.
Remplacez la pub par l'info, et vous avez « Trop c’est trop, trop d'info tue l'info, trop d'infos tuent l'info… »

D'où la nécessité de faire continuellement le tri dans cette profusion, de recouper, d'apprendre à discerner, structurer, hiérarchiser les signes, etc., pour crédibiliser l'info, au cas par cas. [Début]

2. Quand y a-t-il asymétrie de la crédibilité ?

La crédibilité - d’une source d’information dans le cas qui m’occupe – peut avoir deux origines : soit elle est objective, soit elle est subjective, avec en corollaire, soit elle est visible, soit elle est invisible :
  • Même objective à la source, elle peut être perçue crédible ou non par la cible
  • Même subjective pour la cible, la source peut être réellement crédible ou non

Il y a asymétrie lorsque :
  • la source objectivement crédible est subjectivement perçue comme non crédible
  • la source objectivement non crédible est subjectivement perçue comme crédible
auquel s’ajoute cet autre double problème, propre à Internet et aux médias de masse :
  • la source objectivement crédible est largement ignorée (il y a crédibilité sans notoriété / visibilité)
  • la source objectivement non crédible est largement suivie (notoriété / visibilité sans crédibilité)

Où se situe l'Atelier parmi ces hypothèses ? J'espère qu'ils voudront bien nous donner une indication. Quoi qu'il en soit, ça restera un épisode à mettre au compte des antécédents... [Début]



P.S. Il est presque 13h à l'heure où je publie ce billet, l'information incriminée est toujours en ligne, et je n'ai reçu aucune réponse. Mais cette fois j'écris à tout le monde. Allons-y...

[MàJ - 16h] Bon, trois heures après avoir ma prise de contact, je viens de recevoir un courriel de Jean de Chambure, Directeur Médias de l'Atelier, m'expliquant ce qui s'est passé et me demandant de ne pas reproduire son message. Donc, acte.

Ceci étant, j'observe deux choses :

1. J'aurais préféré qu'il réponde publiquement, après tout ce n'est pas une affaire entre lui et moi, mais plutôt entre l'Atelier et son lectorat, dont moi, et peut-être vous. Qu'il s'excuse auprès de la rédaction de Silicon.fr, c'est la moindre des choses. Mais auprès de ses lectrices et de ses lecteurs, ça serait pas mal non plus.

2. Il réfute en bloc mon « long commentaire sur la crédibilité de l'information en tant que telle ». C'est son droit, mais je persiste et je signe. Comme je le dis dans mon article, j'ai voulu élargir le cadre du débat en passant du cas particulier au cas général, et l'asymétrie de la crédibilité de l'information est un problème réel sur l'Internet, qui ne concerne pas uniquement l'Atelier, mais toutes les sources d'information sur le Web, dont moi, et peut-être vous.

JML

* * *


[MàJ II - 19h30'] Ou comment s'en tirer par une pirouette :


Il suffit de rajouter quelques phrases bien senties :
Erratum : Microsoft brevette le tchat télévisuel
Dans un article précédemment rédigé, nous avions oublié de citer la source de commentaires sur le sujet. Nos plus vives excuses auprès de notre confrère Silicon.fr pour cette erreur. Voici donc l'article corrigé. (...)
Déjà en 2004, nos confrères de Silicon en expliquaient le principe très simple : (...)
Et nos confrères de Silicon de noter les grandes ambitions que l'éditeur pourrait fonder sur ce brevet...
Ni vu ni connu, et c'est moi le méchant ;-) [Début]

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Google vs. Microsoft : déclenchement des hostilités

Google vs. Microsoft : déclenchement des hostilités

Dans mon billet d'hier, j'écrivais :
Il va bientôt falloir que j'ouvre une catégorie Google vs. Microsoft pour compter les coups donnés, fourrés, pris et rendus par chacun des deux protagonistes (et Yahoo!, où est Yahoo !?)...
Je croyais pas si bien dire ! Bon, ben ça y est, c'est parti, les choses sérieuses commencent, Google vient d'attaquer Microsoft à la fois devant le Department of Justice américain et devant la Commission européenne au motif que la société de Redmond va commercialiser IE 7, la prochaine version d'Internet Explorer qui détient encore 85% des parts de marchés (après en avoir perdu env. 10% puisqu'il y a quelques temps encore le taux de pénétration d'IE était de 95% et des poussières), avec MSN Search par défaut.

Google, qui paye Mozilla Firefox et Opera pour être le moteur de recherche pré-configuré sur ces deux navigateurs, soutient que ce « paramétrage par défaut » est anti-concurrentiel vu la position dominante de Microsoft sur le marché des navigateurs (étroitement lié à Office...).

Déjà, en décembre 2005, Google était passé devant Microsoft en déboursant 1 milliard de dollars pour devenir le moteur de recherche attitré d'America Online (et en prenant 5% des parts d'AOL).

Microsoft rétorque que la configuration de défaut est très facile à modifier, ce à quoi Google, dont les arguments seraient pour le moins fragiles, selon certains observateurs, réplique que la plupart des utilisateurs ne s'en rendent même pas compte et laissent « naturellement » le paramétrage existant.

Désormais, les deux géants dialogueront par avocats interposés (imaginez s'ils sont contents les avocats de Microsoft et de Google, ils risquent pas de se retrouver chômeurs du jour au lendemain !). Certes, ce n'est pas la première fois que leurs avocats s'affrontent, puisque l'année dernière Microsoft n'avait pas apprécié que Google débauche Kai-Fu Lee, désormais en charge de l'implantation de Google en Chine. Steve Ballmer aurait même piqué plusieurs grosses colères (c'est un sanguin, l'ami Steve).

Quant à Yahoo, affecté tout autant que Google par le quasi-monopole de Microsoft, il faudra voir s'il prend des décisions à ce sujet.

Enfin, j'ai comme la vague impression que ce billet ne sera que le premier d'une longue série ! Car selon le New York Times, la rivalité entre les deux firmes a de bonnes raisons de devenir de plus en plus âpre, puisqu'il ne s'agit rien de moins que de modeler tout le futur de la compétition dans les TIC et de la façon dont les gens utiliseront les technologies de l'information et de la communication :
The rivalry between the companies is growing more combative, and with good reason: the outcome is likely to shape the future of competition in computing and the way people use information technology.
Comme le disait justement Serge Cheminade dans La guerre du savoir :
L'enjeu est immense. Il s'agit de favoriser l'évolution de l'ensemble de la connaissance humaine. Nous allons voir ici pourquoi et comment Internet va bouleverser notre quotidien, notre manière de penser. (...) N'oublions pas que ceux qui maîtrisent le mieux les connaissances sont ceux qui créent le plus de richesses, le plus d'emplois...
Suite au prochain épisode...

Sources en anglais (en français, ça va venir) :

New Microsoft Browser Raises Google's Hackles
Microsoft's IE 7 Serve Unfair Advantage Over Google & Yahoo?
Google fires double barrell at Microsoft IE7 search



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lundi 1 mai 2006

Google : signaux faibles ou signaux forts ?


Deux infos parues hier à propos de Google ont particulièrement attiré mon attention :

1. Google News + Google Suggest
2. Alexa change de moteur

1. Google News + Google Suggest


Une brève intitulée Google adds Suggest to News dévoile que Google vient d'intégrer sa fonction Suggest à sa page d'actus (pour l'instant, uniquement en anglais).

Avec Google Suggest, dont j'ai déjà parlé ici et , « (l)orsque vous tapez une requête dans le champs de saisie, Google vous propose, en temps réel, des suggestions de mots ou expressions se rapprochant le plus possible de votre recherche. » Définition donnée par Zorgloob dans l'article annonçant la parution de l'outil.
Pour en savoir un peu plus sur le fonctionnement technique, lire ce billet (très technique et en anglais). Mais je m'intéresse moins à l'aspect technique qu'au choix des mots suggérés par Google, puisque les suggestions données sur Google News n'ont rien à voir avec celles proposées sur Google Suggest.

Google News :


Google Suggest :


Dans les deux exemples, je me suis contenté de saisir le « t », ce qui nous donne : tailor university accident, tailor university crash, tom cruise, tailor hicks, tracey temple, etc. pour Google News, et target, travelocity, tsunami, ticketmaster, t mobile, etc. pour Google Suggest. À noter également que Google Suggest indique le nombre d'occurrences, ce que ne fait pas Google News.

Donc, pourquoi ces différences ? En fait, également en réponse à un commentaire de JF Farny, qui se surprenait de l'absence apparente de Google News dans la stratégie de la firme - un « manque majeur » selon lui -, et souhaitait savoir ce que j'en pensais, je crois que Google News sert un peu de ballon d'essai à Google.

Les termes suggérés sont naturellement en rapport avec l'actualité, mais au-delà de l'aspect utilitaire pour l'internaute lambda, je pense que l'outil sert surtout à tester la réponse des gens et à étudier leur comportement. En effet, en marketing, les deux principales études comportementales portent sur ce que les gens font (comportements effectifs) et sur ce qu'ils pensent (comportements mentaux). Et avec l'ampleur du panel dont dispose Google, ces infos n'ont pas de prix ! Imaginez si au lieu de suggérer de simples mots, Google conseillait des marques ou des produits...

Donc avec Suggest, Google fait d'une pierre deux coups, probablement en vue d'intégrer les résultats de ses investigations aux fonctionnalités améliorées mises en place pour les AdWords :
Suggestions automatiques de mots clés – l'un des enjeux majeurs pour les annonceurs est de sélectionner les bons mots clés ; jusqu’à présent, nous avons toujours aidé les clients à optimiser leurs mots clés, par un processus manuel. Aujourd’hui nous souhaitons automatiser ce processus, pour proposer aux clients des mots clés susceptibles d'impacter leurs campagnes de façon significative. Une fonctionnalité qui permettra aux annonceurs d'améliorer facilement leurs résultats.
[Début]

* * *

2. Alexa change de moteur

La deuxième info titre Google Dumped by Amazon's Alexa for MSN Live: Google Dump #1, et nous explique que la technologie moteur d'Alexa ne sera plus fournie par Google, comme c'était le cas il y a quelques jours encore :

mais par ... MSN Live ! Il va bientôt falloir que j'ouvre une catégorie Google vs. Microsoft pour compter les coups donnés, fourrés, pris et rendus par chacun des deux protagonistes (et Yahoo!, où est Yahoo !?)...

Or Alexa (dont certaines fonctionnalités sont très très intéressantes) est détenue par Amazon, dont le moteur A9 est encore propulsé par Google. Encore, oui, mais pour combien de temps ?

Et le journaliste, Garrett French, ne se prive pas de mettre en rapport cette info avec les efforts récents d'eBay pour s'associer avec MSN ou Yahoo, en annonçant que la défection d'Alexa n'est que la première d'une longue série à venir, et que le grand gagnant de cette évolution pourrait bien être Ask, le moteur qui monte :
Ask is likely to emerge as the search partner of choice as Google increasingly alienates its former partners by competing with them directly.

« Il est probable qu'Ask deviendra le moteur de prédilection de tous les partenaires actuels de Google que la société de Moutain View est en train de s'aliéner au fur et à mesure qu'elle entre en concurrence directe avec eux. »

À suivre... (je me demande si c'est pas Google qui avait racheté Compaq, en son temps ;-) [Début]


P.S. Mise à jour instantanée : le temps de publier le billet, je viens de lire que ça y est, A9 aussi est passé à la concurrence !


On dirait que la contre-attaque s'organise... [Début]

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