Suite de Google Search, Apps & Maps, ce deuxième volet étant consacré, d'une part, à l'étroite corrélation entre Search & Ads et, de l'autre, à OpenSocial.
Pour une lecture plus confortable, j'ai réuni les deux fichiers en un seul PDF téléchargeable (645 Ko) : Google Search, Apps, Maps, Ads & Social.
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Sergei Brin affirme non sans raison que Google est le meilleur sur la monétisation par la pub ([We] are able to better monetize advertising than any competitor), notamment avec la pub contextuelle ciblée sur le contenu. Voilà pourquoi les deux éléments du binôme Search & Ads sont indissociables l'un de l'autre.
Schmidt évalue globalement le marché publicitaire entre 750 et 1000 milliards de dollars (voir Didier Durand sur ce point) et envisage rapidement de mettre en place des nouveaux modes de tarification pour les pubs, le paiement sur les ventes, par exemple (We would like to see people pay for the sale). Brin ajoute que pour les achats importants, Google voudrait donner la possibilité aux annonceurs de déterminer leurs tarifs (Want to offer advertisers opportunity to pay however they want).
Vinton Cerf anticipe que l'activation des zones sur des écrans tactiles pourra aussi être exploitée pour la pub (You can sensitize the digital image in the screen, and click on things, open a window, and give you information; can even allow purchases).
Ainsi, sur YouTube (où, selon Rosenberg, les utilisateurs chargent 8 heures de vidéos chaque minute !), les pubs se transforment en gadgets, ou widgets, et Brian Axe assure que vous pouvez suivre à la trace une soixantaine d'interactions diverses avec ces pubs (Can also track over 60 interaction types with the ads). Un paramètre particulièrement important, puisqu'il n'y a pas de pub possible sans mesure a posteriori.
Toujours à propos des gadgets Google, Jessica Ewing précise que le système de personnalisation des pages iGoogle en propose 20 000 pour l'instant (plus 200 000 flux), avec possibilité d'importer des applis tierces (un compte courriel Yahoo, par exemple). Une nouvelle version d'iGoogle a d'ailleurs été lancée le matin même de la présentation. [Début]
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Du reste, les API sont à la base de l'ouverture de Google vers les réseaux sociaux, comme nous allons le voir avec la présentation d'OpenSocial.
Mais voyons d'abord ce que disent Schmidt et Brin de ces réseaux sociaux, même s'ils se refusent à commenter le deal non conclu avec Facebook, en ne laissant percer que des petites phrases :
Brin : certains de nos concurrents peuvent être tentés de mettre des sommes énormes dans des partenariats. Nous préférons finaliser des accords économiquement viables. (...) S'ils veulent dépenser des milliars de dollars, grand bien leur fasse. (Some of our comeptitors might be willing to spend large amounts of money on some partnerships. We are interested in doing sustainable economic deals... If someone wants to throw billions of dollars out there, they can spend those billions of dollars.)
Question : On social networking, what is your goal? What is the opportunity?Ce que veulent les utilisateurs, c'est plus de partage, plus d'accessibilité (Users want sharing, accessibility).
Schmidt : We have both, and more is better. Very clearly, social networks as a phenomenon is very real… there are companies, Ning comes to mind, which are using the notion of a social community as part of some broader agenda. I would encourage you to take the phenomenon seriously.
Question : Sur les réseaux sociaux, quels sont vos objectifs ? Quelles sont les opportunités à saisir ?
Schmidt : Nous avons les objectifs autant que les opportunités, et le plus est le mieux. En clair, les réseaux sociaux sont un véritable phénomène… Il y a des sociétés, comme Ning, qui inscrivent la notion de communauté sociale au sein d'un programme plus vaste. J'encourage tout le monde à considérer ce phénomène très sérieusement.
Vinton Cerf voit les réseaux sociaux et les principes d'organisation qui vont avec comme un enjeu primordial pour Google (Social networking is a very important organizing principles. Space is. Time is. Your social network is another organizing principle. Seeing all three representing big opportunities to Google.)
Pour Brian Axe, les réseaux sociaux sont également un nouvel "inventaire" dont il faudra apprendre à cueillir les signaux, moins évidents que pour la recherche, afin d'en rentabiliser la monétisation par la pub (Signals are not as clear as on search... New types of signals: turn into a science... Also new inventory types, including social networking. High usage, but not high monetization).
C'est très probablement ce que Google se propose de faire avec le lancement d'OpenSocial, le scoop révélé par Techcrunch, dont Sergi nous dit que ce ne sera pas, « comme beaucoup le pensait, un énième réseau, mais un dénominateur commun à tous les réseaux (ou en tous cas un certain nombre d'entre eux). »
Lire le communiqué de presse chez John Battelle, qui s'interroge : Facebook et MySpace joueront-ils le jeu ? (here's the big question: Will Facebook and Myspace play?).
Parmi les parties prenantes à l'initiative (réseaux et développeurs, liste très probablement destinée à s'étoffer, cf. Zlio) : Orkut, Salesforce, LinkedIn, Ning, Hi5, Plaxo, Friendster, Viadeo, Oracle, Flixster, iLike, RockYou, Slide (ces derniers étant les premiers pourvoyeurs d'applis sur Facebook...).
OpenSocial, le troisième espace, comme le définit fort à propos Richard MacManus, est le pari de l'ouverture (y compris avec la messagerie instantanée) contre une logique fermée et propriétaire, celle de Facebook (qui développe son propre langage et son propre environnement de développement), pour mettre en commun les données utilisateur (les profils), le graphe social (ou SocialStream) et la traçabilité des activités, le tout provenant évidemment d'une grande variété de sources.
Car Google ne va pas s'arrêter en si bon chemin, puisqu'il va résolument vers la centralisation des données, notamment avec son tableau de contrôle marketing, comme nous l'explique Google Operating System :
Et oui, je vous le disais il y a plus d'un an : nous sommes tous fichés !
Nous l'étions déjà, mais les données afférentes restaient éparpillées, pas ou peu exploitées.
Alors que maintenant elles seront décortiquées, analysées, soupesées, évaluées, monétisées, etc.
Donc la question est : entre le profilage signé Facebook et le profilage signé Google, lequel choisirez-vous ?
Allez, moi je prends les deux ! Ils vont bien me faire un prix...
Ce qui est sûr, c'est qu'entre une approche propriétaire, fermée, et une logique ouverte (Facebook + Microsoft vs. Google, dans ce cas), le Web a toujours opté pour la seconde en dépit des fortes résistances - voire des monopoles - des tenants de la première. [Début]
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P.S. À noter que l'action Google, qui a terminé hier à 694,77 $ après avoir atteint 699,91 $ !, va très probablement pulvériser le seuil des 700 $ aujourd'hui, en continuant comme si de rien n'était sa progression insolente...
Done!
Actualités, Google, réseaux sociaux, Facebook, SocialAds, OpenSocial, profilage